Archives de catégorie : Déplacements et Mobilité

Quid du plan de Mobilité ?

2023-1945 - Opérateurs publics des mobilités lyonnaises - Société publique lyonnaise de mobilités (SPLM) - Décision d'augmentation du capital social -

M. le Conseiller HAON : Monsieur le Président, chers collègues, je me permets ici de regrouper les délibérations 1945,1946, 1947, 1948, et 1949, que nous voterons toutes favorablement.

En effet, le développement de la SPLM, comme l’autopartage, constituent deux aspects que l’on doit intégrer absolument dans le futur plan de Mobilité que l’on devra voter et, surtout, faire adopter par les 59 communes qui constituent notre métropole, en 2024.

Sur le premier aspect, qui concerne l’augmentation du capital de la SPLM -pour 12 000 000 d’euros en apport immédiat et 75 000 000 d’euros de travaux sur toute la durée du contrat-, la question sera de savoir si cela répondra réellement à l’enjeu et à la problématique des stationnements en fin de lignes fortes. L’effort notable concernant l’investissement en parc à vélos supplémentaires ne doit pas se faire au détriment des stationnements voitures, qui font encore défaut cruellement dans les P+R.

Sur le deuxième aspect, concernant le développement de l’autopartage -auquel nous souscrivons complètement et qui doit s’inscrire pleinement dans l’objectif du plan de Mobilité, qui est d’accroître le bouquet de services de mobilité durable (dans lequel on doit intégrer aussi le covoiturage)-, nous posons tout de même la question suivante :

– Pourquoi nous présenter ce Schéma directeur de l’autopartage avant que le plan de Mobilité 2024 soit soumis au débat, et à l’approbation des communes ?

Car il doit bien être question de l’inscrire dans une vision globale de la mobilité durable, afin d’offrir à la population un maillage efficient et efficace dans le but, bien sûr, de répondre aux objectifs fixés par le futur plan de Mobilité.

Merci.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5zx_d6lbYr4?t=24699

Nous avons toutes et tous notre rôle à jouer !

2023-1950 - Sécurité routière - Approbation de la charte d'engagement En vie demain -

Mme la Vice-Présidente PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, la charte d’engagement « En vie demain » est une démarche inédite en France pour aborder la question de la sécurité routière comme un sujet global et multifactoriel. Elle doit permettre aux 59 communes de la métropole de conjuguer leurs efforts et leurs expériences, en partenariat avec la Métropole, les différentes associations, le Sytral, les services de Police, la Préfecture.

J’étais intervenue, en 2019, pour demander qu’une action de ce type soit initiée à l’échelle de la métropole. Cette année-là avait été marquée par une augmentation des accidents graves.

Je tenais donc à féliciter cette démarche multipartenariale, d’autant que nous venons de terminer, à Vénissieux, notre cycle d’assemblées générales des conseils de quartier, et je peux vous confirmer que la sécurité routière est toujours au premier plan des préoccupations. Les habitants sont nombreux à nous alerter sur une dégradation du climat routier. Leur souhait est de pouvoir évoluer de façon pratique, efficace, agréable et protégée.

Le rôle de la Métropole est primordial en matière d’aménagement pour la réduction des accidents et pour renforcer la protection des usagers vulnérables. Vélos et piétons seront d’autant plus nombreux s’ils peuvent bénéficier d’aménagements sécurisés, pistes cyclables, zones de circulation apaisée, trottoirs élargis.

Si ce travail est déjà bien engagé aux abords des écoles, il faut l’accompagner de pédagogie car il arrive que certains parents stationnent leur véhicule sur les espaces réservés au cheminement des écoliers.  Il faut donc expliquer et réexpliquer aux parents et aux riverains le bien-fondé des nouveaux aménagements, au bénéfice de la sécurité de nos enfants.

Concernant la problématique de l’annexe du collège Alain, au-delà des aménagements classiques, il y a urgence à sécuriser et à canaliser le flux des collégiens. Les parents d’élèves sont toujours en attente de solutions de transports adaptés.

La charte d’engagement « En vie demain » nous permettra d’expérimenter de nouveaux aménagements de voirie.  La ville de Vénissieux est volontaire pour tester ces nouveautés, comme le passage piéton 3D à effet trompe-l’œil dont le but est de faire ralentir les automobilistes.

C’est également la multiplicité des modes de déplacement qu’il faut orchestrer. Trottinettes, vélos, hoverboards, monoroues, … on a parfois l’impression que chacun circule dans sa bulle, convaincu de sa bonne conduite, sans tenir compte de la globalité. Nous avons besoin de développer le civisme, la citoyenneté et l’intérêt général.

Les polices nationale et municipale déploient des efforts quotidiens en termes de sensibilisation et, quand il le faut, de sanctions : contrôles de vitesse, radars pédagogiques, vidéo-verbalisation, lutte contre les rodéos deux roues.

La sécurité routière est un sujet global, la prévention des addictions en fait partie. Nous menons, à Vénissieux, ce travail depuis de nombreuses années.

Beaucoup de choses sont déjà faites dans les 59 communes de la métropole. Il sera intéressant de croiser les expériences et les bonnes pratiques. Chaque usager de l’espace public est différent en âge, en vélocité ; il faut un travail spécifique auprès de chacun. La sécurité routière ne concerne pas que les automobilistes, c’est aussi apprendre à un enfant à ne pas traverser entre deux voitures. La jeunesse est, évidemment, une cible de nos actions de prévention -à l’école, dans nos équipements polyvalents jeunes. Je pense, notamment, au brevet de conduite des deux roues, aux interventions de Keolis, de l’association Percigônes, de la police municipale.

Cette charte nous permettra d’élargir nos partenariats et de travailler avec des associations sportives, par exemple.

La prévention ne doit pas viser que les jeunes ; nos anciens sont aussi concernés, car on ne voit pas la rue de la même manière à 20 ans ou à 80 ans. Chacun ayant tendance à voir le monde de sa propre fenêtre. 

Personne n’est exemplaire. Tout le monde peut commettre des erreurs. L’essentiel est d’en prendre conscience, de savoir se remettre en question pour faire évoluer les comportements.

Je renouvelle donc ma proposition formulée en 2019 d’une campagne d’affichage uniforme sur l’ensemble de notre agglomération. Une communication percutante sur les comportements qui permettent de sauver des vies.

Nous avons toutes et tous notre rôle à jouer pour une circulation apaisée, une ville plus humaine où chacun est plus attentif aux autres.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5zx_d6lbYr4?t=20154

ZFE : il faut remettre en cause la loi !

Crise démocratique et crise sociale (que nous avons traité en intervention liminaire « La France craque, et la démocratie avec… » rendent la crise environnementale explosive. Rien ne peut être fait sans reconstruire le fil d’une citoyenneté qui unisse contre les inégalités. Depuis deux ans, la Métropole et de nombreuses communes travaillent à la mise en œuvre de la loi rendant les ZFE obligatoires. Mais plus on avance, plus les citoyens comprennent les conséquences de cette loi et plus elle est interrogée, mise en cause, contestée.

Cette loi est mauvaise. Elle ne répond pas aux exigences de la qualité de l’air. Elle ne s’appuie pas sur les expériences réussies de réduction de la pollution. Elle divise notre peuple en opposant ceux qui peuvent payer des véhicules neufs chers et ceux qui doivent faire avec de vieux véhicules même bien entretenus. Elle oppose ceux qui ont accès à des mobilités alternatives et les autres. C’est une loi injuste et inefficace, elle doit être défaite !

C’est le sens du vote des élus communistes contre le projet d’extension de la ZFE métropolitaine ce 26 juin en Conseil de métropole et de l’intervention le présentant.

Pour la défense du fret ferroviaire !

2023-1711 - Vénissieux - Saint-Priest - Plateforme logistique multimodale Vénissieux-Saint-Priest - Convention de financement des travaux -

M. le Conseiller HAON : Monsieur le Président, vous le dites fort justement en préambule de cette délibération, cette plateforme est un maillon essentiel de la chaîne logistique de la Métropole et de la région AURA, et permet de maintenir l’attractivité économique du territoire et est pourvoyeuse d’emplois.

Nous déplorons l’attitude de la Région, qui refuse de participer au financement complémentaire de cette convention générant un manque de 2 OOO OOO d’euros sur les 16 OOO OOO initiaux.

De fait, une 2ème convention est donc proposée avec une participation de l’État à hauteur de 4 000 000, avec des subventions européennes et une participation de la Métropole proposée à 700 000 euros sur un coût total, désormais, estimé à 18 700 000 euros.

Nous, communistes, ne pouvons qu’approuver cette délibération et la voter favorablement car, sur le fret ferroviaire, nous avons toujours été cohérents et clairs. Et ce, bien avant la transition écologique, puisque nous nous sommes toujours opposés à la filialisation de la SNCF, entreprise publique, qui a eu pour conséquence d’affaiblir notoirement la partie fret.

La suite, on la connaît : de nombreux projets remis en cause, jusqu’au fameux CFAL lyonnais qui est mis entre parenthèses.

Monsieur Gascon l’a dit en commission l’autre jour. La rocade est, c’est 170 000 véhicules par jour dont, précisément, 24 % de poids-lourds. Et monsieur Wauquiez, lui, refuse de participer au financement de cette plateforme ? Il y a visiblement beaucoup d’incohérences politiques chez nos amis LR ! ! !

Et, pourtant, le fret ferroviaire permettrait de désengorger sérieusement notre rocade est.

Il suffit aussi d’aller interroger les habitants de la vallée de la Maurienne et les élus des communes de Savoie concernés pour sentir le ras-le-bol de la pollution générée par le transport routier. Et pourtant, le projet du Lyon-Turin, tant décrié par certains, permettrait non seulement de ne plus asphyxier cette vallée mais constituera un maillon essentiel dans le cadre de nos échanges internationaux.

Mais, peut-être, aurons-nous l’occasion d’échanger sur ce point dans cette instance ? En tout cas, c’est notre souhait.

Donc OUI, pour nous, communistes, le fret ferroviaire doit être défendu PARTOUT, que ce soit au niveau local mais aussi aux niveaux régional, national et international.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/6Bu4tx9KvKI?t=4158

Partager et comprendre la situation des chauffeurs de taxis…

Intervention suite à l'interpellation du Président de la Métropole de Lyon -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, on a une certaine expérience de la responsabilité sur une institution. On considère qu’il y a des sujets qui relèvent de l’exécutif, du président et puis, des fois, il peut y avoir des ratés. Mais ce n’est quand même pas ce qui est le sujet principal !

Le sujet politique qu’on doit partager, c’est la bonne compréhension des causes de cette situation ; c’est le sujet de fond. Quelle est la situation des chauffeurs de taxis ? Qui sont les chauffeurs de taxis ? Dans quelle situation sont-ils -entre salariés, propriétaires, grosses sociétés- ?

On sait que c’est un métier qui est mis en difficultés… par la concurrence… l’ubérisation de la société… avec des inégalités économiques… Il faut dire, quand même, que ce mode de développement d’un capitalisme numérique n’est, au fond, qu’un capitalisme revanchard, qui dit SA vérité : « La concurrence et l’inégalité ! » Et c’est cette situation globale que les chauffeurs de taxis vivent dans leur diversité. D’ailleurs, l’un d’eux nous disait, tout à l’heure, que la fracture entre eux était devenue terrible.

Et, quelque part, il y a un enjeu :

– de bien partager et comprendre cette situation ;

– de savoir quelle est la position politique que la Métropole va poursuivre et, là, il peut y avoir débat.

On n’est pas obligés d’être d’accord mais je pense qu’il faut partager, y compris les chiffres -comme, par exemple, le nombre de petits propriétaires, le nombre de gros propriétaires (avec des salariés qui sont des ouvriers de la mobilité).

Ce sont tous ces-sujets-là, dans un premier temps, qu’il faut absolument partager. Et, pour le reste, je suis sûr que monsieur le Président va tirer les conclusions des conditions de l’entrée dans le bâtiment de la Métropole, hier.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/6Bu4tx9KvKI?t=1575

Pour des parcs-relais supplémentaires !

2023-1704 - Mise en œuvre du Schéma stratégique des parcs-relais (P+R) du territoire métropolitain -

M. le Conseiller HAON : Monsieur le Président, nous partageons effectivement le même constat d’insuffisance et de saturation de nos parcs-relais décrits dans ce projet de délibération. Le rapport pointe, à juste titre, un manque de cohérence entre les parcs-relais gares de TER et parcs-relais SYTRAL.

La politique parcs-relais relevant de plusieurs acteurs (Métropole, SYTRAL Mobilités, région AURA et SNCF) ne crée évidemment pas les conditions de la construction d’une vision d’ensemble. Donc, le transfert à un seul opérateur public, la SPLM, dès janvier 2024 nous paraît effectivement judicieux.

Nous voterons donc favorablement ce rapport, mais nous voulons apporter quelques commentaires :

– Vous notez, à juste titre, le besoin d’extension des capacités automobiles de certains parcs-relais TER, mais vous ne proposez rien concernant les parcs-relais SYTRAL comme la Soie, Oullins la Saulaie ou encore la gare de Vénissieux -dont je peux témoigner personnellement de la saturation quotidienne, à partir de 9 heures du matin, et qui crée des problèmes de débords considérables autour de la gare.

– Ce qui prouve bien la nécessité de la création d’un parc-relais SYTRAL supplémentaire qu’il serait judicieux de situer près de l’A46 et, précisément, sur la commune de Corbas, où nous disposons déjà d’une grande aire de covoiturage et où il sera prévu, dès septembre de cette année, le prolongement de la ligne de bus 54 dont le terminus sera situé à Chaponnay. Donc, l’idée de créer un pôle multimodal à cet endroit permettrait de désengorger efficacement la gare de Vénissieux. De même qu’il serait judicieux aussi de prévoir une autre aire de covoiturage sur la route de Corbas en direction de Vénissieux et au niveau du Boulevard urbain sud (BUS), ainsi qu’une piste cyclable, toujours sur cette route de Corbas trop saturée par les camions qui servent la zone du Carreau. Tous ces projets permettraient de désengorger efficacement la gare de Vénissieux.

Vous le dites, Monsieur le Président, la politique parc-relais est au centre des enjeux d’acceptabilité sociale des politiques publiques de restriction de la voiture en centre-ville avec la mise en place de la ZFE, soit 2 400 véhicules estimés en 2030.

Nous pensons donc, effectivement, qu’il nous faudra poursuivre les discussions pour la création de parcs-relais supplémentaires.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/6Bu4tx9KvKI?t=638

Il faut remettre en cause, nationalement, la loi ZFE…

2023-1701 - Deuxième étape du projet d’amplification de la Zone à faibles émissions (ZFE) de la Métropole de Lyon -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, le nouveau projet d’amplification de la ZFE que vous nous proposez tient compte de la longue concertation organisée l’an dernier, de l’expression de l’ensemble des partenaires et des études qui montrent l’ampleur de l’impact social que portait, notamment, le projet de zone étendue.

Nous l’avons dit dès votre annonce, monsieur le Président, vous avez eu raison. Le projet présenté fin 2021 était trop complexe, trop peu compréhensible, trop injuste géographiquement et socialement.

Mais une année a passé et le débat public, local comme national, s’est poursuivi, mettant en débat non seulement votre proposition mais la loi elle-même, cette loi dont nous rappelons qu’elle n’a été votée que par la majorité présidentielle.

Et nous sommes en quelque sorte au pied du mur devant les conséquences inévitables d’une loi mal conçue, reposant sur des outils -dont l’étiquette Crit’Air, inadaptée à l’objectif poursuivi-, justifiés dans un débat sur la qualité de l’air marqué par des messages anxiogènes, reposant sur des interprétations statistiques erronées. Au final, le seul argument factuel est la référence aux sanctions européennes contre la France, mais permettez-nous de contester la soumission de notre droit au droit européen. Nous contestons ces sanctions de la part d’une Union européenne qui ne se préoccupe que de ce que les milliers de lobbyistes, financés par les entreprises, lui demandent à Bruxelles, et qui n’a pas un mot pour la première des inégalités d’espérance de vie, celle liée au travail, bien connue pourtant de tous les statisticiens. Au contraire, l’Union européenne est un des outils de la dégradation des conditions de travail, de la concurrence, de la précarité et, donc, de la perte d’espérance de vie due au travail pour les catégories populaires.

Reste alors le vrai défi qui nous intéresse : comment poursuivre l’amélioration constatée de la qualité de l’air depuis des décennies ? comment se placer sur une trajectoire qui nous permette d’atteindre les seuils préconisés par l’OMS et qui ont été durcis l’an dernier ?

Sauf que cet objectif n’a pas de sens s’il est pris « hors sol », sans tenir compte de la dimension sociale au cœur des inégalités environnementales. Comme le dit un économiste de Sciences-Po et à l’université de Stanford : « Tant que les injonctions à la sobriété collective voisineront avec le spectacle du luxe, la transition écologique sera source de défiance ». Une traduction concrète est qu’il est impossible de créer le consensus minimum sur une règlementation de type ZFE tant que des SUV hybrides de deux tonnes seront autorisés quand on interdit de vieilles berlines de familles populaires.

Oui, vous avez raison, c’est la loi qui est faite ainsi et nous le répétons, elle est mal faite, elle est même totalement contreproductive et il est urgent d’annuler cette loi et de réouvrir le dossier au plan national : prendre en compte non pas seulement l’âge du véhicule, mais son état technique ; prendre en compte toutes les émissions, et pas seulement les émissions de combustion et mettre d’abord l’accent sur l’accompagnement au changement de mobilité et, donc, sur le développement du fret pour permettre celui du rail passager, donc des RER, du renforcement de tous les modes actifs, des mobilités à la demande, de la location, du partage, …

C’est ce que la Métropole engage dans ses politiques mobilité -mais de manière limitée par l’absence de l’État et de la Région : sans perspective pour le RER ; sans ambition suffisante, faute de financement sur les transports en commun lourds ; sans pouvoir surmonter les difficultés des TCL, que ce soit sur le taux de service ou la qualité de service dû aux sous-capacités, au manque de ressources- trop lentement sur le développement du maillage du territoire et de la réponse massive aux besoins de mobilité de tous…

Les communistes ont longuement discuté de ce projet et nous avons organisé une consultation dans la métropole, dont le résultat est sans appel. 70 % s’expriment contre ce projet, pas par opposition à vos objectifs, monsieur le Président, mais contre cette loi qui ne nous permet pas d’apporter une vraie réponse au droit à une mobilité propre.

Il y a deux raisons majeures à ce résultat :

– D’abord, les communistes considèrent que nous ne sommes pas au niveau sur la réponse aux besoins de transport collectif, sur l’accessibilité de ces transports pour tous malgré les efforts faits sur la gratuité et les tarifs sociaux.

– Ensuite, nous ne pouvons pas nous résoudre à accepter que la ZFE ne repose, au final, que sur la sanction et un système de radar représentant 100 millions d’euros pour ce qui ne peut être vécu que comme une injustice. Seuls les pauvres seront impactés et au final, comme en Angleterre, ce système ne peut être vécu que comme un péage. Je vous rappelle que, de l’autre côté de la Manche, les ZFE se traduisent simplement par un prix d’entrée supérieur pour les véhicules polluants, bref, un péage.

C’est pourquoi nous voterons avec regret « contre » cette délibération. Nous répétons sans attendre à l’opposition, qui croira pouvoir utiliser ce vote pour dénoncer la majorité métropolitaine, qu’elle ferait mieux de cesser les jeux politiciens que nous dénoncions en introduction de ce Conseil face aux urgences démocratiques. Je rappelle, monsieur Gascon, que vous demandiez en 2018 l’extension de la ZFE à Saint-Priest pour que les habitants de l’est bénéficient aussi d’un air plus pur… Ce n’est pas notre majorité qui est en difficulté sur ce dossier, c’est l’État ! C’est pourquoi nous appelons toutes les forces progressistes et républicaines à interpeller le gouvernement pour changer la loi !

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/vipD47obbQU?t=5866

L’aire urbaine de Lyon est un enjeu régional !

2023-1588 - Modèle de déplacements multimodal de Lyon (Modely) -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, permettez-moi de nous adresser aux élus régionaux ou à ceux qui peuvent leur parler… Peut-être, monsieur Gascon ? … Comment pouvez-vous accepter le retrait de la Région de cet outil, qui ne concerne pas que la métropole mais bien l’aire urbaine de Lyon, c’est-à-dire près de 2,5 millions de personnes -presque un tiers de la région AURA ?

Ceux qui parlent souvent de RER métropolitain ne peuvent qu’être en colère de ce retrait alors même que le rail est un des vecteurs décisifs de la décarbonation des transports, comme de l’évolution des mobilités interurbaines !

La Région va-t-elle développer son propre outil concurrent ? Bien sûr que non !

Nous proposons donc une démarche commune de tous les groupes de cette assemblée auprès du président de la Région pour permettre son retour dans cette convention.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/L5BlDe2L9Zg?t=4281

Opérateurs publics des mobilités lyonnaises… et grande complexité…

2023-1581 - Opérateurs publics des mobilités lyonnaises - Création de la Société publique locale usagers (SPLRU) - Désignation des représentants de la Métropole de Lyon -

M. le Conseiller HAON : Monsieur le Président, chers collègues, nous prenons acte de la création de deux Sociétés publiques locales dont l’actionnariat serait à 100 % « public » :

  1. La SPLRU (Société publique locale relation usagers), qui serait axée sur le conseil et la relation aux usagers.
  2. La 2ème, qui fera l’objet d’une autre délibération… la SPLM (Société publique lyonnaise des mobilités), qui sera une dévolution allotie du réseau des TCL, en distinguant les modes lourds, bus et trolleybus, Parcs relais et Optibus.
  3. Une autre délibération concernera Lyon Parc Auto.

Aussi, mon intervention regroupera ces trois délibérations. Car, et ce sera là le sens de mon questionnement :

Cette réorganisation correspondrait à une mise en cohérence et une massification de plusieurs offres de service pour satisfaire aux objectifs de la ZFE et, en cela, on peut se féliciter de la volonté affichée.

Simplement, je voudrais souligner la complexité, tant en termes juridique que politique, propre à cette organisation.

La sécurité juridique sera-t-elle assurée ? Car nous sommes en présence de trois conventions collectives différentes.  À cet effet, les personnels concernés ont-ils été consultés au sein de leur CE, en amont de ce Conseil de Métropole ?

Sur la gouvernance politique de ces structures, il est bien précisé le 100 % d’actionnariat public dans chacune de ces SPL. Simplement, je pose la question : qu’en serait-il si l’exécutif politique change pour le prochain mandat ?

À cet effet, j’aurais souhaité qu’on présente un projet de vraie régie publique concernant SYTRAL mobilités, qui aurait l’avantage d’être beaucoup plus clair.

On l’a fait pour l’eau, pourquoi ne le ferions-nous pas pour les transports ?

Une gouvernance ou un pilotage politique efficace, une transparence totale quant à la mise en place de nos objectifs -notamment sur l’évaluation de la ZFE-, c’est, pour moi, l’outil indispensable.

J’ai entendu avec beaucoup d’intérêt la demande du Conseil de développement d’être associé à ce processus.

Je demande à ce qu’il en soit de même pour les représentants du personnel qui travaillent au quotidien à ce que notre service public des transports soit le plus efficace possible.

Monsieur le Président, on ne peut pas faire d’économie de dialogue social, de concertation et de démocratie ; l’actualité, au travers de la réforme des retraites, le démontre largement. Démontrons, sur ce sujet, l’exemplarité de la Métropole.

Pour toutes ces raisons, nous nous abstiendrons sur ces trois délibérations.

Merci.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/L5BlDe2L9Zg?t=951

Une Presqu’île plus piétonne, ce n’est finalement que réadapter les mobilités à l’urbanisme de ce quartier historique !

2023-1580 - Lyon 1° - Lyon 2° - Apaisement Presqu'île de Lyon - Bilan de la concertation -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, concernant cette délibération sur l’apaisement de la Presqu’île, nous partageons les propos de Laurence Boffet… sur un quartier à vivre… le petit commerce… les transports en commun… je ne vais pas y revenir… Je vais simplement me consacrer à quelques points.

Je voudrais rappeler une vérité historique. À l’évidence, la physionomie urbaine de la Presqu’île est issue, pour l’essentiel, des derniers grands travaux du Préfet Vaïsse, sous le Second Empire.

Nul besoin de rappeler qu’à l’époque, les urbanistes n’avaient pas vraiment anticipé la massification des déplacements automobiles du XXème siècle.

La configuration entre Rhône et Saône, l’exiguïté de la Presqu’île, n’est pas adaptée pour absorber un fort trafic. Le partage de l’espace public est déséquilibré… la voiture y prend une place exagérée, alors que les trottoirs sont, pour l’essentiel, trop étroits… C’est d’autant dommageable qu’il s’agit d’un quartier très fréquenté par les piétons.

Bien sûr, d’autres choix sont possibles. C’était, d’ailleurs, le projet du maire Louis Pradel qui, tout ébloui par les villes américaines, a failli nous raser la vieille ville pour y faire passer une autoroute et qui voulait tracer une 2*2 voies dans les pentes de la Croix-Rousse, entre la Mairie et Gros Cailloux. Je vous laisse imaginer à quoi ressemblerait notre ville si ces projets avait porté jusqu’au bout.

Ainsi, rendre la Presqu’île plus piétonne, ce n’est finalement que réadapter les mobilités à l’urbanisme de ce quartier historique.

Deux points de vigilance, toutefois :

  1. Si les aménagements d’apaisement améliorent, évidemment, la qualité de vie d’un quartier, ils ont aussi un impact sur les prix du foncier. Et on parle, ici, des quartiers bourgeois du centre de l’agglomération, où il devient de plus en plus difficile pour les familles de se loger. Il importe donc de porter une attention particulière à cette situation et, donc, d’accompagner le projet d’apaisement de la Presqu’île aux besoins, en augmentant le budget « logement », afin de ne pas transformer la Presqu’île en « Ghetto du Gotha ».
  2. Second point d’attention… de par sa centralité, la Presqu’île concentre de nombreux équipements publics, d’importance métropolitaine et locale, et, donc, concentre une part importante de nos investissements. Il nous faut donc veiller à pouvoir porter des projets de même nature dans les autres villes de la Métropole qui en feraient la demande. Nous avons une ambition d’égalité entre les citoyens et les territoires de la Métropole du Grand Lyon, et cela passe par cette attention portée à l’ensemble des 59 communes de notre collectivité.

Ces deux remarques étant faites, nous voterons bien évidemment cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/dpQ7p5BXx60?t=17323