Il y a urgence pour l’emploi dans la Vallée de la chimie !

2025-2859 - Projet directeur Vallée de la Chimie 2030 - Attribution d'une subvention de fonctionnement -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, nous soutiendrons cette subvention de 16 000 € pour les 16 000 salariés de la Vallée de la chimie, un montant anecdotique pour l’économie de la vallée mais qui aide à l’accompagnement d’actions communes à tous les acteurs économiques autour du développement durable.

Cette délibération s’inscrit dans les objectifs du projet Vallée de la Chimie 2030 et, compte tenu de l’actualité économique et sociale de la vallée, c’est l’occasion de renouveler les alertes que vous connaissez bien, madame la Vice-Présidente.

Car affirmer que la Métropole et les industriels se mobilisent conjointement pour le développement et l’aménagement de la Vallée de la chimie et, premier alinéa des objectifs, pour la pérennisation des sites industriels existants, semble déconnecté des réalités de la vallée. De Jtech à Belle Étoile, en passant par Arkema, les mauvaises nouvelles se multiplient et les dirigeants de ces entreprises ne parlent pas de pérennisation, mais d’accompagnement des fermetures ou de restructurations.

Ce n’est, certes, pas un problème local. Il y a peu, la CGT alertait nationalement sur les 400 sites touchés par des suppressions d’emplois, affirmant : « Derrière la façade des discours gouvernementaux, c’est une casse sociale et industrielle de grande ampleur qui se poursuit ». Le syndicat évalue à 88 000 emplois directs et 300 000 emplois menacés au total, à comparer avec l’annonce médiatique de Choose France avec ses milliards et un potentiel de… 13 000 emplois. Le compte n’y est pas.

Les grèves se multiplient, les tentatives des salariés de peser sur les décisions aussi, des coopératives ouvrières se créent -comme Duralex-, des fermetures sont annulées comme à Lubrizol. Mais nous n’avons pas d’illusions. C’est toujours une bataille difficile. Le patronat qui a le plus souvent abandonné, depuis longtemps, son rôle d’entrepreneur au profit de spéculateur ne laisse jamais tranquillement les travailleurs prendre en main eux-mêmes leur site.

Nous soutenons la demande des salariés de Jtech à l’État de bloquer le PSE, les délocalisations en Tchéquie ou au Maroc et de décider que les systèmes de directions des voitures Renault et Stellantis vendues en France doivent être fabriqués en France.

La CGT fait 16 propositions dont beaucoup concernent l’État, comme un moratoire sur les licenciements, la création d’un index « made in France » pour la politique d’achat des entreprises ou la nationalisation de l’acier. Mais plusieurs sont en lien avec nos politiques économiques et, notamment, la création d’un dispositif de gestion de crise. La Métropole cherche dans tous les sites menacés le lien avec les décideurs économiques et avec les salariés, mais nous pourrions pousser à construire localement un tel dispositif avec nos partenaires, en donnant toute leur place aux syndicats de salariés.

La CGT propose aussi une réforme des tribunaux de commerce intégrant les représentants des organisations syndicales et les élus des collectivités territoriales. Nous pourrions prendre une initiative pour le mettre en débat, localement, avec tous les acteurs.

De même, elle propose un cadre strict de conditionnement des aides publiques. Nous avons un schéma d’achat responsable, peut-être pouvons-nous l’enrichir pour peser sur les approvisionnements de nos fournisseurs, à partir de cette idée d’un « index made in France » ?

Le dialogue avec les entreprises et tous ceux qui les font vivre, des salariés aux dirigeants, est évidemment essentiel, mais il y a urgence.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=26729

Pour une loi nouvelle sur la qualité de l’air pour tous !

2025-2852 - Zone à faibles émissions (ZFE) - Aides à l'acquisition de véhicules peu polluants -

M. le Conseiller P-A. Millet : La situation, après le vote de suppression des ZFE, est évidemment confuse, mais la confusion était dans la loi de 2019, jouant le droit à la qualité de l’air contre le droit à la mobilité. Il aurait fallu, au contraire, lier les deux, chercher leur cohérence. Mais le débat public s’est construit à coups de slogans… comme ces 48 000 morts répétés jusqu’à la nausée pour jouer sur les peurs, sans jamais mettre en perspective ce constat tout autant sérieux qu’on vit plus longtemps à Paris ou à Lyon qu’en Haute-Marne, dans le Finistère ou dans le Cantal… et que, donc, la qualité de l’air n’est évidemment pas le seul facteur de l’espérance de vie… On pouvait aussi, dès le début, constater que les statistiques de surmortalité reposaient sur les seules mesures de poussières et que l’étude la plus récente montre que les Nox ne représentent que 15 % de l’impact sanitaire et, donc, que le plus urgent n’était pas d’éliminer le diesel…

Nous sommes souvent intervenus pour tenter de remettre de la rationalité dans ce débat, chercher des solutions pour affirmer le droit à la mobilité de tous et à la qualité de l’air de tous, refuser la sanction sociale injuste. Nous n’y sommes pas arrivés… ce qui nous a conduits, seuls à gauche, à voter contre la mise en œuvre pour demander la révision de la loi…

Rappelons que cette loi Mobilité, dont la ZFE n’était qu’un des 40 articles, a été votée par la seule macronie, majoritaire à ’époque.

Le drame de ce parlement qui représente si mal notre peuple a conduit à mettre en cause le droit à la qualité de l’air au nom du droit à la mobilité qui, de toute façon, la loi Mobilité ne défend pas puisqu’il faudrait décider d’investissements publics massifs pour les transports en commun.

Oui, il faut une loi pour la qualité de l’air, qui s’inscrive dans la durée. Nous ne sommes pas dans une situation de crise comme sur d’autres sujets et, pourtant, il n’y a pas de politique publique ou si peu. La qualité de l’air s’améliore constamment, depuis de nombreuses années et, pour une part, pour de mauvaises raisons -la désindustrialisation- mais aussi parce qu’on a fait beaucoup de progrès, comme pour nos chaufferies urbaines ou les incinérateurs, par exemple.

Comme toujours sur l’environnement, c’est un enjeu multicritères concernant le transport mais aussi le logement, l’industrie, l’agriculture… et, dans le transport, les voitures et le reste… et pour les voitures, la combustion et les frottements avec des critères multiples (poids, comportement, entretien, …)… Les étiquettes Crit’Air ne sont absolument pas pertinentes, et il faut reconstruire une évaluation des émissions d’un véhicule dans le cadre de son contrôle technique.

Une loi sur la qualité de l’air doit aussi, peut-être d’abord, s’intéresser à l’enjeu sanitaire… donc, aux moyens d’une politique de santé, de prévention… Ne pas en rester à une cartographie reposant sur un lien statistique entre niveau d’émission et niveau de mortalité, mais construire une vraie connaissance partagée des maladies respiratoires et de leurs causes environnementales !

Une loi sur la qualité de l’air doit donner des éléments pour orienter une loi sur les mobilités qui fasse le choix radical du rail pour le fret, le passager interurbain, national, des transports en commun urbains… y compris des réponses insatisfaisantes aux besoins de mobilité atypiques (horaires décalés, personnes âgées, porteuses de handicap)… ce qui suppose d’interroger les conditions d’accès à tous, donc les tarifs, avec le débat sur la gratuité…

Une loi sur la qualité de l’air doit orienter une politique publique de transformation du parc automobile dans l’ambition de garantir le droit à la mobilité personnelle propre pour tous, donc l’accès à des véhicules le plus faiblement polluant possible.

Oui, il faut une toute autre loi pour la qualité de l’air ! Mais je ne suis pas sûr qu’il puisse se trouver, dans l’Assemblée nationale, une majorité pour travailler sur l’intérêt général sur ces bases.

Il reste une question juridique qu’il faudra instruire. Si la suppression est, au final, validée et que la ZFE n’a plus d’existence légale, que deviendront les délibérations métropolitaines, les aides attribuées, les PV enregistrés, … ?

Pour ce jour, nous voterons ces aides pour la ZFE.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=24431

Nous restons insatisfaits sur l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040 !

2025-2851 - Avis de la Métropole de Lyon sur le projet de Plan de mobilité (PDM) des territoires lyonnais de SYTRAL Mobilités en tant que personne publique associée -

M. le Conseiller T. Haon : Monsieur le Président, chers collègues, le 27 janvier 2025, pour le 1er avis, j’intervenais au nom de notre groupe, en disant : « Nous restons insatisfaits de l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040… »

Cinq mois se sont passés, et notre avis n’a pas changé d’un iota.

Bien entendu, je vous le redis ici, nous partageons l’objectif de diviser par deux l’usage de la voiture solo en 2040.

Bien entendu, loin de nous l’idée de minimiser ce qui a déjà été fait, quant au développement des transports en commun, avec la mise en place de la tarification sociale, le lancement de plusieurs lignes de tram, le renforcement de rames et fréquences de lignes existantes, la mise en place de BHNS, etc.

1,7 milliards d’euros pour la modernisation du métro, 900 millions pour le renouvellement des parcs bus et tram, ce n’est effectivement pas rien.

Oui, nous restons insatisfaits sur l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040, car nous restons à peine dans la tendance des 22 % annoncés par le PDU actuel pour 2030.

Et comment imaginer l’avenir sans prendre en compte les déplacements avec le périurbain, avec les intercommunalités voisines, voire avec les métropoles voisines ?

Exemples : insuffisance de parcs relais, insuffisance de lignes de bus -notamment pour ce qui concerne la zone industrielle de Vénissieux-Corbas-St-Priest.

Concernant justement les ZI, nous devons affronter la question de la desserte ferroviaire pour retrouver une offre de transport de marchandises efficace pour les entreprises et tirer les leçons de la privatisation de la SNCF pour les marchandises depuis plus de 20 ans.

Mobilisons-nous pour le fret ferroviaire, pour le CFAL.

Tout comme le CFAL, nous réaffirmons notre soutien au RER à la lyonnaise, très vieux serpent de mer, qu’il nous faut pourtant réaffirmer sans cesse, de façon à mettre la pression sur l’État et la Région.

D’un point de vue global, si nous voulons réussir ce PDM, il nous faut une intermodalité ou interconnexion au maximum entre rail, transports en commun, modes actifs (dont vélos) car nous n’opposons pas les modes de déplacements entre eux.

Sur le financement, nous réaffirmons ainsi nos propositions :

  • l’abaissement de la TVA sur les transports collectifs de 10 à 5,5 % ;
  • l’augmentation du plafond du versement mobilité de 2 % à 3 % de la masse salariale ;
  • l’application de la taxe sur les surfaces de bureaux tertiaires ;
  • une réflexion doit également être menée sur la participation des grands centres commerciaux, comme la Part-Dieu par exemple, qui profitent à plein des réseaux de transports collectifs sans participer spécifiquement à leur financement.

Pour conclure, nous sommes encore bien loin du compte. Ce PDM devrait être beaucoup plus à l’offensive pour mener cette bataille du financement du droit à la mobilité décarbonée, dépolluée, publique, pour toutes et tous.

De ce fait, le groupe Communiste et républicain s’abstiendra une nouvelle fois.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=22643

Une situation financière saine malgré la crise et face aux défis sociaux !

2025-2871 - Compte financier unique (CFU) 2024 -

M. le Conseiller P-A. Millet : Madame la Vice-Présidente, chers collègues, je ne résiste pas, pour cette intervention annuelle, à vous faire part d’une expérience sur l’usage d’IA. J’ai demandé à mistral.ai, une IA française reconnue, de me proposer une analyse de l’évolution des comptes de la Métropole depuis 2020, en lui fournissant les rapports successifs. Le résultat, comme souvent avec ces outils, est à la fois bluffant et décevant par le manque d’originalité, ce qui, vous vous en doutez, ne me satisfait pas et, donc, je n’ai pas écrit mon intervention avec cet outil, malgré mes tentatives pour lui demander de rédiger dans le style de mes précédentes interventions sur le sujet. Par contre, je vous fais part de sa conclusion que je cite : « La Métropole de Lyon a montré une tendance positive dans ses comptes administratifs de 2022 à 2024, avec une augmentation des recettes et des dépenses, mais aussi une amélioration de l’épargne brute et nette. Les investissements continus dans les projets urbains et sociaux sont un signe de développement et de croissance future. La gestion de la dette et des charges financières semble être efficace, contribuant à une situation financière saine.

Bon, on sait qu’une IA ne sait pas ce qu’est la vérité, qu’elle produit le texte le plus probable compte tenu de tout ce qu’elle sait par ailleurs. On peut donc dire que cette lecture positive de l’histoire financière récente de la Métropole est le discours le plus probable…

Cela dit, ce qui nous intéresse n’est pas le plus probable mais ce qui peut être utile au débat politique et le débat politique a besoin de rupture, donc de contestation, de critique… ce que le principe d’une IA reposant sur ce qui est probable ne peut inventer…

C’est pourtant nécessaire aux orientations futures de la politique financière de la Métropole. On connaît tous le premier enjeu. Nos recettes dépendent massivement du budget de l’État, que ce soit la TVA ou les dotations, et notre fiscalité à taux propre est nettement minoritaire. Tous les élus locaux réclament une vraie réforme de la fiscalité locale, mais aucun gouvernement ne s’y attaque sérieusement, tout en trouvant le temps de nombreuses réformes toujours orientées contre l’autonomie des collectivités, et notamment des communes.

Pourtant, beaucoup de nos dépenses dépendent aussi de décisions de l’État, notamment dans notre rôle de département ! Et l’État, qui creuse la dette de présidents en présidents, accuse les collectivités -dont la dette est pourtant totalement encadrée par l’impossibilité de tout déséquilibre budgétaire et qui ne représente, pour l’ensemble des collectivités, qu’une toute petite part de la dette globale.

Nous l’avons déjà dit à de nombreuses reprises. Le discours de Bercy sur la dette des collectivités est un scandale démocratique. Ceux qui creusent la dette de l’État chaque année, tout en mettant massivement en cause les dépenses publiques et en multipliant les aides aux entreprises et les allégements pour les plus riches, croient pouvoir transformer les collectivités en bouc émissaire. Il est, d’ailleurs, frappant de voir la conversion du RN à l’orthodoxie budgétaire de Bercy. Mais je vous l’ai déjà dit dans ce conseil, Marx notait, il y a plus de 150 ans, que le seul État rigoureux sera l’État ouvrier, car les ouvriers sont les seuls qui n’ont aucun intérêt à la gabegie ayant, au contraire, l’habitude de compter chaque sou, quand la bourgeoisie, elle qui jongle avec les milliards, est la championne de l’optimisation fiscale, du luxe et, justement, de la dette dont elle vit ! Car si l’État a une dette, il y a les détenteurs de la dette qui en tirent des revenus qui battent les records chaque année…

Ce CFU confirme les tendances que nous connaissons… des DMTO toujours à un bas niveau, mais on peut espérer une sortie de crise… la hausse des dépenses sociales et, malheureusement, personne ne voit d’amélioration à venir… un fort niveau d’investissement qui peut faire pression sur la dette, mais une dette qui reste à un niveau maîtrisé… Le point le plus important est que, après les alertes de milieu d’année, ce résultat est un peu meilleur qu’on ne pouvait le craindre.

Et comme nous le disions au budget, il reste que nous ne sommes pas au niveau sur l’impact de la crise sociale et les besoins de travailleurs sociaux, pour la famille, l’enfance, le logement, les personnes âgées, le handicap, … Ce n’est, certes, pas un problème métropolitain, mais quand certains nous vendaient l’efficacité de réunir l’urbain et l’humain dans la métropole, il faut constater que cela n’a apporté aucune solution. En tant que département, la Métropole est dans la situation de tous les départements face aux crises sociales.

Et si nous avons contribué à la sortie de crise du SDMIS en décidant d’une subvention exceptionnelle, nous savons que cela n’a rien réglé au fond -ni dans le rôle de l’État, ni dans le dialogue social interne. Il faut ouvrir le chantier d’un financement pluriannuel du SDMIS, même si la Métropole ne peut remplacer ni le département ni l’État…

Il reste une question posée en commission et dont je n’ai pas eu le retour, monsieur le Vice-Président. Le rapport budgétaire présente un tableau des Autorisations d’engagements de dépenses de fonctionnement par politique publique. J’ai demandé qu’un tableau équivalent des Autorisations de programme d’investissement soit ajouté, une forme de synthèse de la rédaction très littéraire qui donne de nombreux exemples de programmes, mais sans donner de visibilité plus globale.

Un tel tableau, qui plus est avec l’historique du mandat, serait un excellent outil de valorisation des réalisations de la métropole dans leur dimension budgétaire.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=19719

Où en est-on, aujourd’hui, dans cette réduction des déchets ? Quel est l’impact de la mise en place de la collecte des biodéchets ?

2025-2878 - Prévention des déchets - Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA) - Adoption du programme révisé pour la période 2025-2030 -

Madame la conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, ce nouveau Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés pour 2025-2030 vise à diminuer à la source les quantités de déchets, et d’en limiter leur nocivité pour l’homme et l’environnement. Sa finalité majeure est de développer des solutions facilement accessibles, de les faire connaître aux grands lyonnais et grands lyonnaises et de leur donner envie de changer progressivement leurs habitudes pour limiter les gaspillages, éviter les produits à usage unique, favoriser le réemploi, optimiser les solutions de compostage des déchets alimentaires ou résidus végétaux.

Il s’inscrit dans une politique plus large, présentée dans la délibération, qui vise notamment à atteindre les objectifs du schéma directeur déchets. Pour mémoire, cet objectif est la réduction de 25 % des DMA (Déchets ménagers et assimilés) et 50 % des déchets apportés à l’incinération, soit de réduire de 50kg/hab. la quantité de déchets d’ici à 2030, autrement dit de passer de 334 kg/hab.an en 2023 à 277 kg/hab.an en 2030. Où en est-on aujourd’hui dans cette réduction des déchets ? Quel est l’impact de la mise en place de la collecte des biodéchets ?

Ce PLPDMA est également articulé à d’autres objectifs politiques, notamment la maîtrise -voire la diminution- des coûts de gestion des déchets et la création d’emplois locaux dans le cadre du développement économique et du secteur de l’économie sociale et solidaire en particulier. Sur ce premier point, nous voulons rappeler que cela ne doit pas se faire ni au détriment des usagers ni au détriment des travailleurs du secteur des déchets. Sur le second point, nous défendons un service public de prévention et de gestion des déchets, lui aussi créateur d’emplois, plutôt que la délégation des compétences de la Métropole à des acteurs privés.

Ce PLPDMA part d’un principe : « Le meilleur des déchets est celui qu’on ne produit pas ». Nous sommes en accord avec cela, il est fondamental de tendre à une forte réduction de production des déchets. Cependant, nous ne souscrivons pas à la formule « Zéro déchet », qui se place dans un discours moralisateur où les déchets seraient le mal.  Le déchet est consubstantiel à la vie humaine et la bonne gestion de ces déchets est un apprentissage citoyen. Nous préférons parler de « Zéro déchet non valorisé », qui articule la question de la prévention et de la gestion des déchets, et qui considère le déchet comme une ressource.

La réussite de la transition écologique et démocratique passe par le renforcement de l’économie de proximité et une révision des modes de consommation, ainsi que par une réappropriation par les citoyens des décisions pour atteindre cet objectif.

Les contributions des citoyens à la révision du PLPDMA confortent la volonté initiale d’axer les efforts sur le périmètre de la limitation / réemploi des emballages, confirment le besoin de renforcer les solutions concrètes pour réduire les déchets et indiquent le besoin de toucher autant les habitants que les professionnels, les entreprises et le commerce.

Le développement durable nécessite de faire de la réduction des déchets à la source la grande priorité. Cela implique la fabrication d’objets qui durent, le renforcement de l’éco-conception, la lutte contre l’obsolescence programmée. La transition vers une économie faiblement carbonée et durable se fera via une économie circulaire avec le dépassement de la dérégulation du marché, enjeu de la réussite.

Nous voterons pour cette délibération. Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=16219

La question écologique est avant tout une question sociale !

2025-2877 - Plan climat air énergie territorial (PCAET) - Projet de PCAET 2026-2031 -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, monsieur le Vice-président, chers collègues, après le SCoT, il nous est soumis aujourd’hui un autre plan ambitieux et ô combien nécessaire si nous voulons atteindre nos objectifs en termes de transition climatique et limiter l’augmentation des températures.

La limitation à 1,5° est désormais hors de portée, d’après la communauté scientifique. La limitation à 2° est très hypothétique. Essayons, toutefois, de ne pas exploser le thermomètre dans les prochaines années.

Le Plan climat air énergie territorial (PCAET) se veut ainsi le document de référence dans cette entreprise et si notre collectivité comme de nombreux acteurs de la société ne l’ont pas attendu pour agir -fort heureusement !-, ça n’en reste pas moins un document de référence.

Je voudrais, d’ailleurs, remercier le vice-président et les agents qui ont œuvré à sa rédaction. C’est une mine d’informations, issu d’un travail sérieux et solide qui doit être salué.

Cela me fait penser au « Plan Climat Empreinte 2050 » du PCF, que nous vous avions distribué ici même il y a un peu plus d’un an. Une source d’inspiration, peut-être, Philippe ?

En tout état de cause, le PCAET s’articule bien avec le SCoT. On pourrait même l’intégrer, à l’avenir, dans les documents du SCoT, au même titre de la DAACL (Document d’aménagement artisanal commercial et logistique) par exemple, tant les objectifs convergent.

Si nous partageons évidemment les objectifs et l’essentiel du contenu des fiches actions, ce ne serait pas du jeu si je ne pointais pas quelques pistes… d’amélioration dirons-nous…

Ainsi, si nous ne pouvons pas tous vivre dans la débauche de luxe de Michel le prolo, je ne suis pas du tout sûr que la Solène l’étudiante précaire -comme tous les étudiants- et Charles le chômeur représentent un futur enviable. D’ailleurs, dans l’approche par « Personae », on note bien que le facteur discriminant fondamental est le revenu, le patrimoine. Plus les conditions matérielles d’existence sont satisfaisantes, plus les individus consomment, se déplacent, ont de la surface pour vivre et, donc, plus leur impact sur l’environnement, leur bilan carbone, est élevé. Il y a une logique mathématique à ça.

En creux, toutefois, cela illustre bien que la question écologique est avant tout une question sociale. Si les comportements individuels ont leur importance -et leurs impacts-, l’effort doit être collectif, dans le sens d’une l’action structurelle et globale.

Ainsi, il s’agit de faire muter les process industriels, en les décarbonant grâce à l’électrification, mais aussi en rapprochant les lieux de production des lieux de consommation, c’est à dire en réindustrialisant notre territoire -c’est le point B.3 du Plan Climat Empreinte 2050, pour mémoire.

De la même manière, la décarbonation des transports passe par un report modal massif sur le transport collectif -dont l’accès devrait, le plus possible, être rendu gratuit- et par une augmentation significative du fret ferroviaire et fluvial. À ce titre, puisque nous avons la chance de vivre sur les bords d’un des plus importants fleuves du pays, il y a sans doute une fiche action à rédiger sur la logistique fluviale -en plus de celle sur le fret ferroviaire-, mesures indispensables pour accompagner la décarbonation de l’industrie, de la consommation des ménages ainsi que de la rénovation thermique des bâtiments. Il faut non seulement biosourcer les matériaux de construction, il faut aussi les biotransporter, pour faire court.

En parlant de l’habitat, on peut faire le lien avec la philosophie du SCoT, notamment à travers une ville multipolaire et des quartiers multifonctionnels, qui permettent de limiter les déplacements pendulaires et de rapprocher lieux de production et de consommation. C’est une bonne illustration de la cohérence d’ensemble de nos politiques métropolitaines et, évidemment, on les retrouve dans le PCAET.

Idem sur la désartificialisation des sols, du cycle de l’eau, de la trame agro-bocagère, des îlots de fraicheur. Toute chose que nous partageons, bien sûr.

Ainsi, malgré quelques points qui pourraient faire l’objet de débats, nous voterons bien évidemment ce PCAET.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=11447

Sortir de l’attractivité… pour s’atteler à l’urbanité même de notre agglomération…

2025-2889 - Schéma de cohérence territoriale (SCoT) de l'agglomération lyonnaise - Avis de la Métropole de Lyon sur le projet de révision -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, permettez que je commence par remercier chaleureusement les équipes du SEPAL, de l’Agence d’urbanisme, nos agents de la Métropole et tous les acteurs qui ont œuvré à la réalisation du SCoT. Sans eux, ce document de première importance n’aurait jamais vu le jour.

De rappeler, ensuite, que les élus du SEPAL -tous bords politiques confondus- ont pu travailler en bonne intelligence, malgré des divergences sur certains points, ce qui est bien naturel.

Dire, enfin, ma satisfaction de voir ce document soumis aujourd’hui à notre approbation.

En effet, ce SCoT s’inscrit en rupture avec les logiques libérales, qui voudraient que l’on gouverne une ville comme une entreprise, dans un contexte de concurrence exacerbée. Sous la bannière de « l’attractivité et la compétitivité des territoires », cela revient à penser la ville comme un stock de ressources territorialisées et à concentrer les moyens sur la mise en valeur de ses ressources à destination d’agents économiques mobiles à l’échelle internationale, tels les multinationales, les fonds d’investissements, les cadres hautement qualifiés ou l’industrie du tourisme. La valorisation compétitive du territoire est, alors, placée en tête des objectifs poursuivis par les politiques urbaines, cherchant à attirer et fixer une série d’agents économiques dominants, dans la configuration contemporaine de la Division internationale du travail (DIT).

D’habitants, de services publics, d’environnement, il n’était point question. Pas plus que d’aménagement du territoire, au sens réel du terme, c’est-à-dire de l’organisation territoriale de la société dans toutes ses dimensions… que ce soient le cadre de vie, la réponse aux besoins sociaux, les impératifs écologiques, les défis de la mobilité ou les enjeux de l’emploi… pour ne prendre que quelques exemples…

C’est, je crois, l’ambition que se donne le SCoT… Sortir de l’attractivité, dépasser le purement urbaniste, pour s’atteler à l’urbanité même de notre agglomération… C’est-à-dire penser l’articulation des territoires, leurs fonctionnalités réciproques, leurs liens, à partir du droit à la ville, de la réponse aux besoins sociaux, de l’accueil des populations. C’est placer l’activité économique au service de la population -et non l’inverse-, promouvoir les services publics comme levier du cadre de vie -au même titre que la préservation de l’environnement-, ouvrir la ville à toutes et à tous.

Car, au commencement, est le droit à la Ville. Chacune et chacun d’entre nous avons le droit de vivre décemment dans notre agglomération, quels que soient notre niveau de ressources, nos origines, notre genre, notre âge ou nos handicaps.

Ainsi, l’agglomération de Lyon doit être pensée comme une ville multipolaire et ses quartiers multifonctionnels, afin de lutter contre les phénomènes de spécialisation/ségrégation. Le constat, déjà dressé dans les années 60-70, d’une ville polarisée entre l’est « prolétaire » et l’ouest « bourgeois » (forme, somme toute, classique de l’urbanisme français) perdure, et c’est l’ambition du SCoT que de rééquilibrer les fonctionnalités économiques et les formes de l’habitat dans la Métropole.

Ainsi de l’objectif, à l’horizon 2040, de produire plus de 120 000 logements, dont plus du tiers en logement social et abordable -j’aurais, pour ma part, porté ce chiffre à 50 %-, déployés partout -y compris à l’ouest, n’en déplaise à certains. Bien sûr, cela doit se traduire par une densification de l’habitat sur l’ensemble de l’agglomération et pas simplement en son cœur ou dans ses grandes cités populaires. Autre sujet de friction, à ne point en douter.

Mais cela signifie également le maintien et le développement de l’activité productive, jusqu’au centre de la Métropole, dans des quartiers multifonctionnels pour battre en brèche l’ultra spécialisation des territoires, avec ces quartiers de tours sans habitant ou cités résidentielles sans commerce ou activité économique. Cela impose également de concevoir des grands équipements en dehors de la ville-centre et de les positionner dans les autres pôles.

Bref, à la force centrifuge de la suraccumulation capitalistique, nous opposons la force centripète de l’équilibre territoriale et de la justice sociale. Car la ville n’est pas à vendre.

En effet, la ville n’est pas un produit ; c’est un centre de production.

Ainsi, devons-nous développer les outils permettant de lutter contre le sur-tourisme, en maîtrisant notamment l’offre de meublés de tourisme, ceux-là même qui participent à la crise du logement. Lutter également contre la spéculation foncière des grands fonds d’investissement -qui identifient la ville comme une rente au rendement alléchant- et les grandes opérations commerciales, dont l’Hôtel-Dieu est le symbole par excellence. Déconcentrer l’implantation du tertiaire vers les nouvelles centralités urbaines et limiter l’implantation des grandes écoles privées, qui ne font qu’accroître la tension sur le marché foncier.

Mais c’est aussi soutenir et développer l’appareil de production de la Métropole -y compris de l’industrie « lourde », y compris dans le tissu urbain.  Dans l’immédiat, et j’alerte, c’est de tout faire pour maintenir l’activité de JTEKT à Irigny.  C’est un sujet de portée national, mais la Métropole de Lyon n’est pas une île ; elle s’inscrit dans un ensemble régional et national.

En effet, la richesse de notre agglomération vient aussi du travail des salariés extérieurs, ce qui implique une nécessité de coopération et de réciprocité avec les territoires voisins -de plaine de l’Ain, du Nord-Isère, de la Loire -ou, plus simplement, du Beaujolais. D’où, notamment, le besoin de mettre en œuvre le SERM (Services express régionaux métropolitains) que nous appelons tous de nos vœux.

Par ailleurs, Lyon n’a pas vocation à aspirer toutes les entreprises à haute valeur ajoutée des villes voisines. Il s’agit, là encore, de travailler les équilibres territoriaux en bonne intelligence, à rebours de « l’attractivité et de la compétitivité des territoires ».

Et si la Métropole n’est pas un territoire insulaire, il n’empêche qu’elle doive développer ses équipements portuaires, ainsi que le fret ferroviaire, et les combiner à la logistique de proximité. Le port Edouard Herriot, la plateforme de Vénissieux-Saint Priest, les gares de triage de Sibelin et Saint-Germain sont, ainsi, des équipements stratégiques, au même titre que le CFAL (Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise) -sud, singulièrement- ou les accès français au Lyon-Turin.

Pour autant, ces objectifs ne seraient être accomplis sans la création d’outils nouveaux. Le SCoT ne peut pas, à lui seul, transformer le territoire. Dès lors, se pose la question de l’indispensable maîtrise publique du foncier et de lutte contre le renchérissement des prix. Il y a, là, sujet à des évolutions législatives et de sérieuses augmentations de moyens financiers.

L’encadrement des loyers est un des outils qui permet d’atténuer l’envolée des prix des loyers et, donc, de la gentrification de la ville. L’expérimentation a prouvé son utilité. Il s’agit d’inscrire la loi dans la durée, au-delà de décembre 2026. J’encourage donc chaque formation politique à voter la loi déposée, en ce sens, au Sénat par mon excellent camarade Ian Brossat.

Par ailleurs, il y a nécessité à définir une organisation démocratique des filières économiques et industrielles, car l’économie est chose trop sérieuse pour la laisser aux seules mains des acteurs privés. La socialisation des moyens de production est, bien sûr, la solution idoine, mais je crois qu’il reste encore un peu de monde à convaincre.

En tout état de cause, vous l’aurez compris, nous vous enjoignons à voter le SCoT.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=8244

Le monde nouveau grandit malgré les guerres occidentales !

Intervention préalable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, difficile de faire comme si le monde et ses armes ne frappaient pas à nos portes, de ne pas parler de l’économie de guerre du président Macron. Un représentant du préfet me disait, il y a quelques jours : « Compte tenu de l’annonce, par le président, du nécessaire effort de guerre, des crédits de la politique de la ville ont été gelés »… Voilà qui a le mérite de la franchise. Cela concernait les actions « Quartiers d’été », dont les crédits 2025 sont réduits de 40 %. Bioforce, centre de formation aux métiers de l’humanitaire, annonce que les recrutements mondiaux dans ce secteur ont été divisés par deux et que des plans de licenciements sont en cours dans beaucoup de grandes ONG. C’est l’économie de guerre de Trump qui coupe les subventions aux grands programmes mondiaux de solidarité et de développement. Au plan national, le président Macron a fixé ses ambitions. Après 40 milliards pour le budget 2025, il demande encore 40 milliards pour 2026 et 40 autres pour la défense. Manière de parler, puisque le ministère n’est plus celui de la défense mais celui des armées, pas du tout consacré à la défense de notre pays mais aux guerres que nous voulons mener.

Il paraît que nous menons des guerres parce-que nous sommes attaqués. C’est sidérant comme notre société cultivée est amnésique -des faux charniers de Timisoara aux armes de destruction massive en Irak, nos médias accompagnent le choix de la guerre… jusqu’à la destruction de pays livrés aux djihadistes en Afghanistan et en Syrie très officiellement, aux seigneurs de guerre et aux profiteurs tortionnaires des migrants…

Le monde rejette de plus en plus ce narratif occidental mensonger, comme le montre avec force Lula face à Macron il y a peu, car c’est une histoire sans fin de guerres pour imposer des inégalités toujours plus violentes. Les peuples du sud n’ont pas d’autre choix que la résistance, à commencer par le peuple palestinien. Le discours israélien, repris par l’essentiel de nos médias, ne tient plus face à la réalité du génocide, de la famine, de l’épuration ethnique d’un colonialisme bestial. Dominique Moïsi le dit avec précision : « Israël commet un suicide moral. » Charles Enderlin évoque l’agonie d’une démocratie.

C’est un drame pour les peuples de la région, y compris pour le peuple juif -enfermé dans un régime fasciste qui le conduit au pire… Ces attaques de hooligans contre des chauffeurs de bus palestiniens sous les regards complices des badauds (témoignage du Haaretz, grand journal juif israélien que je conseille de lire), les distributions alimentaires sous les fusillades et ce chirurgien britannique qui témoigne, à son retour de Gaza, sur ces drones israéliens tirant intentionnellement sur des enfants à terre après les bombardements.

À chaque fois que la contestation monte contre la guerre en Israël, Netanyahou joue l’escalade… au Liban, en Syrie et en Iran… On nous fait le coup des missiles nucléaires iraniens malgré les dossiers argumentés de l’AEIA, malgré les messages clairs des services de renseignements US.

Nos médias restent enfermés dans un narratif occidental mensonger. Le monde regarde avec effroi cette dérive. Trump s’en fout, dit-il, et envoie ses super bombes quelques heures après que Macron affirme que l’Union européenne va accélérer les négociations… Naïveté ou incompétence, peu importe, la diplomatie française est à la rue.

Les diplomates du sud global portent, eux, le discours responsable. Le monde est à « quelques millimètres de la catastrophe » face à la menace d’une escalade nucléaire au Moyen-Orient, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, reprenant le message du renseignement national des États-Unis, qui dit : « Le monde est au bord de l’anéantissement nucléaire ».

Ces guerres qui font tant de souffrances détournent aussi nos capacités humaines de tout ce que nous avons à construire, à reconstruire. Les milliards se concentrent dans des industries de guerre, mais notre industrie se délite… dans la vallée de la chimie, nous y reviendrons… dans l’automobile, alors qu’il y a tout à faire pour une évolution accélérée de notre parc… Nous sommes incapables d’un développement rapide du fret ferroviaire, du rail passager -notamment en interurbain, avec des RER dont tout le monde ne fait que parler-, pour un doublement de la part modale des transports en commun dans toutes les agglomérations.

Nos indicateurs de santé publique, de prévention, d’espérance de vie même se dégradent. Jusqu’aux années 2010, la France était dans le peloton de tête de la protection infantile ; nous sommes, désormais, les mauvais élèves avec une mortalité infantile d’un enfant sur 250… Un enfant sur 250 ! … Dans les statistiques des MDM de Vénissieux, on découvre que 25 % des enfants de 4 ans ont un retard de langage ! Les conséquences, pour l’école primaire, sont énormes et, donc, la formation des générations futures… Tout témoigne de l’aggravation de la santé mentale, mais quand un ado est en crise, il faut un an pour un rendez-vous en CMP.

On se demande d’où vient la violence qui surgit dans le meurtre d’une surveillante, ce qui pousse un ado à prendre un couteau et passer à l’acte ? Il n’y a pas de réponse simple, mais la violence est partout dans notre société. Le beau film « Château rouge » sur des collégiens de 3ème face à leur orientation nous livre ce terrible témoignage… l’adolescence, c’est le moment où l’enfant prend conscience de l’injustice du monde, de sa violence… Il doit trouver son chemin vers cette jungle infernale des grands, que chante le grand Henri Tachan. Il expérimente la solitude et la solidarité, l’empathie et le mépris, la fraternité et le racisme. Il y a des trésors de créativité dans cette jeunesse qui réussit tant de choses, y compris et peut-être surtout la jeunesse populaire -celle de nos quartiers dits sensibles, dont les médias sont le plus souvent insensibles aux réussites.

Le pire est la vie politique et médiatique qui semble ne connaître que son nombril. Quand le politique n’est plus le lieu où se construit l’intérêt général, il ne faut pas s’étonner des fractures démocratiques qui creusent notre pays.

Certains découvrent que la majorité parlementaire est clairement à droite, même le gouvernement qui tente de faire échouer sa propre loi parce qu’il a été débordé par un amendement… La suppression des ZFE ne fait que révéler la vérité, autant de cette mauvaise loi de 2019 (qu’aucun député de gauche n’avait voté) que de la situation parlementaire actuelle totalement hors sol, qui ne représente pas la volonté du peuple. Il est vrai que notre peuple est profondément divisé, donne des coups de colliers -de gilets jaunes en vote d’extrême droite- sans faire émerger un rassemblement populaire majoritaire.

Mais comment reprocher au peuple sa confusion quand toute la vie politique pousse à la confusion, à la polémique stérile, à la perte de repères ? La loi pour la croissance verte était un compromis politicien électoral, associant circonscriptions législatives, discours vert et marchandisation de l’électricité. Et la confusion du débat public laisse la place aux intérêts mercantiles, fabricants d’éoliennes, installateurs, revendeurs, fraude à la taxe carbone, au calorifugeage par CEE, … pendant que ce qui restait d’industrie solaire disparaît.

Les ZFE, dans cette loi Mobilité de 2019, étaient une impasse, malgré tous les efforts faits. Et les droites s’en sont saisi pour exister dans la confusion. Car que proposez-vous, monsieur Gascon ? Étendre la ZFE à Saint-Priest, comme vous le demandiez en 2019 ? Le RN, lui, s’en fout. Il existe pour diviser le peuple… Donc, le diviser en opposant droit à l’air et droit à la mobilité… Ça lui va bien…

Il est urgent de sortir des discours dominants de ces dernières décennies… la recherche de boucs émissaires pour masquer le creusement historique des inégalités au service d’une minorité d’ultra riches… retrouver l’esprit du Conseil national de la résistance, d’un rassemblement centré sur l’intérêt général qui ne s’enferme pas dans les étiquettes… sortir des guerres… et ouvrir le champ des coopérations au sud… donc, retrouver notre souveraineté face aux États-Unis, dans l’Europe, et mettre la France au travail pour sortir de ce qu’il faut bien appeler une forme de sous-développement.

Marx disait que la France était le pays qui menait les luttes de classes jusqu’au bout, plus que partout ailleurs. La période est difficile pour notre peuple, mais il ira au bout. Les ruptures sont devant nous.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=2540

Étudier en sécurité, une priorité pour la Nation !

Siégeant aux conseils d’administration de collèges à Corbas, Feyzin, Lyon, Saint-Fons, Vénissieux et Villeurbanne nous, conseillers métropolitains Communistes et républicains, sommes tout particulièrement bouleversés par ce qui s’est passé au collège Françoise-Dolto à Nogent, en Haute-Marne, le meurtre effroyable d’une assistante d’éducation commis le 10 juin par un jeune élève. Nos premières pensées sont pour ses proches, ses collègues, les élèves, toute la communauté éducative éprouvée et inquiète.

Alors que l’école doit être un lieu d’émancipation, protégé de la violence et où élèves et personnels peuvent travailler, apprendre, grandir et s’épanouir en toute sécurité, une assistante d’éducation y a perdu la vie. Comment prévenir et empêcher que de tels drames se produisent dans nos écoles, collèges et lycées ?

Les réponses sont multiples et ne concernent pas que l’école. C’est la société toute entière -de la guerre aux vidéos et aux réseaux sociaux, qui valorisent la violence- et l’affaiblissement de la santé publique, et notamment psychiatrique, qui fragilisent nos réponses collectives.  Mais elles concernent, bien entendu, l’école et, pour nous, exigent une présence humaine suffisante d’adultes soutenus par l’Éducation nationale ainsi que le renforcement des services publics intervenant auprès des jeunes dans tous les aspects de la vie.

Les assistants et assistantes d’éducation, au contact direct et permanent avec les enfants, sont essentiels et, pourtant, ils sont précaires, subissent des conditions de travail dégradées -jusqu’à un adulte pour plus de 150 élèves. Ils et elles ne sont pas des vigiles mais bien des éducateurs qui forment, à travers leurs actions, des citoyens et citoyennes. Ils ont besoin d’être plus nombreux, mieux formés, mieux reconnus.

Toute la communauté éducative est concernée avec une assistante sociale scolaire pour 1 500 élèves, un médecin pour 12 000 élèves et 7 400 infirmier-ère-s pour 60 000 établissements, toujours moins de psychologues scolaires alors qu’on nous annonce, à grand renfort de communication, faire de la santé mentale des jeunes une priorité. Assez de discours ! Repérer, prévenir, traiter pour que la violence ne s’installe pas à l’école est une priorité et une urgence. Les moyens humains sont essentiels.

L’abandon de la santé scolaire, de la psychiatrie infantile ou adulte, la fragilisation des services sociaux, la casse organisée de l’ensemble de nos services publics et l’assèchement des budgets des collectivités locales, c’est dans ces renoncements sans fond que se délitent la société et les consciences.

L’Éducation nationale, les collectivités locales -au regard de leurs compétences- ont la responsabilité de tout mettre sur la table pour comprendre et agir efficacement, afin de ne pas laisser la peur s’installer. Élèves et personnels doivent pouvoir travailler, apprendre et grandir en sécurité.

Nous demandons une rencontre métropolitaine pour évaluer la situation et imaginer les actions locales à construire avec tous les acteurs.

Casse sociale… Insécurité totale…

Il y a presque un an jour pour jour, la CGT publiait une liste de 130 plans de licenciement, pour alerter sur un mouvement de désindustrialisation qui s’enclenchait. Cette liste a été accueillie par un silence assourdissant. Le Président de la République était alors à Versailles pour sabler le champagne avec des patrons de multinationales…

Un an plus tard, si on cumule le total des emplois supprimés ou menacés et le potentiel d’emplois indirects et induits dans l’industrie, on arrive à l’évaluation globale d’un impact négatif compris entre 157 903 et 244 655 emplois depuis septembre 2023.

Un an plus tard, toujours à Versailles et pour le sommet Choose France, 37 milliards d’euros d’investissements étrangers ont été promis, dont 20 milliards d’investissements nouveaux, permettant la création de 13 000 emplois. Ce qui représente 2,85 millions d’euros par emploi créé. 

À ce prix-là, mieux vaudrait embaucher des milliers de fonctionnaires -dans le social, la prévention, la police, la justice, la santé, la psychiatrie, l’école, les communes !

La politique de l’offre nous coûte un pognon de dingue ! Deux cents milliards d’euros sont alloués tous les ans en aide aux entreprises !