Il faut leur dire STOP !

Le 28 avril 1975, le patron de la CIA affirme au président Ford : « Nous pouvons gagner ». Le secrétaire à la Défense répond : « C’est fini, monsieur le Président. C’est terminé. » Deux jours plus tard, les derniers GI’s s’envolent du Vietnam.

50 ans plus tard, les experts et intellectuels médiatiques persistent : « Il faut nous renforcer pour gagner la guerre ! » Encore deux ans, et un million de morts de plus ? Les USA le savent. Ils se lavent les mains de l’incendie qu’ils ont alimenté tout en cherchant à récupérer des ressources.

Les faits sont têtus, mais seules les victimes sur le terrain s’en rendent compte. Dans nos écrans, les discours continuent. Peu importent les milliards et les morts. Peu importent les décennies qui seront nécessaires pour retisser les liens entre des peuples frères et, d’abord, entre ukrainiens.

Le marketing viral du buzz et du bluff qui domine le débat public est un drame, encore plus quand il s’agit de la guerre et de la paix.

Macron nous appelle à la guerre et ses milliards. Il faudra accélérer la baisse des dépenses de santé, d’éducation, de culture, de sécurité civile, de prévention, … et des collectivités !

Et le système médiatique s’excite, comme en 14… la fleur au fusil…

Il faut leur dire STOP !

Il y a dix ans…

Il y a dix ans, naissait la Métropole du Grand Lyon de la volonté de deux seigneurs locaux ; dix ans plus tard, nous sommes face aux problèmes et personne d’autre n’en veut. Car, la Métropole reste marquée par la volonté initiale d’effacer les communes. Elle ne fait que révéler la crise démocratique profonde qui affaiblit la France, dans une fracture économique et sociale -résultat d’un déclin industriel, national, diplomatique. Réunir humain et urbain dans une seule collectivité ne donne pas plus de forces, la conjonction de la crise des politiques sociales s’ajoutant à la crise de l’immobilier percute la Métropole avec brutalité et nous met en difficulté, dans la crise des Services d’incendie et de secours entre autres.

Mais, dans dix ans et tant de nouveaux changements dans le monde -la vie politique, la révolution du calcul, … -, la question sera mûre pour construire une autre Métropole… La Métropole des communes et des citoyens… C’est pourquoi, tout en ayant les pieds ancrés dans les difficultés du quotidien avec les habitants, les communistes restent résolument engagés pour une autre Métropole et, notamment, une autre mobilité, un autre équilibre entre formation et emploi ; bref, une autre société.

Pourquoi vos guerres ?

La révolution scientifique et technique du XIXème a produit l’industrialisation, les énergies fossiles, un capitalisme mondialisé, des guerres et des révolutions. Dans ce XXIème siècle, la révolution scientifique se poursuit et déborde dans l’immatériel, l’intelligence artificielle, l’informatique quantique.

L’humanité ne s’est pas atrophiée en confiant l’énergie aux machines, pourquoi devrait-elle s’abêtir en leur confiant le calcul ? Le travail industriel ou agricole a été largement libéré de l’esclavage physique, même s’il reste tant à faire. L’enjeu de notre siècle, c’est la formation de tous pour un travail libéré du répétitif et du formulaire, concentré sur la créativité, le sens et les relations entre humains.

Tout dépend de qui décide, ceux qui possèdent ou ceux qui travaillent ? Et dans quel but ? Continuer à concentrer les richesses sur un tout petit nombre ou construire une société de coopérations et d’égalités, une société du temps retrouvé avec la semaine de 4 fois 7 heures et la retraite à 60 ans, une démocratie libérée de la médiatisation marchande ?

En urgence, il faut éviter la prochaine guerre mondiale et demander des comptes aux puissants, à nos dirigeants : pourquoi vos guerres ?

Pour le développement de la voie fluviale !

2025-2690 - Lyon 2° - Service public de transport par navettes fluviales sur la Saône -

M. le Conseiller R. Debû : La précédente intervention va nous faire économiser du temps. Je relaie aussi cette demande sur un arrêt à Pont Mouton. Bien que nous soyons évidemment de chauds partisans du développement de la voie fluviale pour le transport, il faut quand même reconnaître que ce nouveau mode de déplacement a une dimension plus touristique que, véritablement, de mode lourd et qu’il ne fera pas concurrence au métro -en tout cas, pas pour la desserte de la zone de Vaise Industrie. Cela nous paraît donc plus cohérent dans l’utilisation par la population, qui sera amenée à utiliser ce mode de transport, que d’avoir un arrêt à Pont Mouton. Il me semble que cela correspond plus à l’utilisation qui en sera faite et puis on a le recul et l’historique du vaporetto, qui remplissait cette fonction sur cette station-là.

Et il y avait une autre dimension, qui se rapporte un peu plus à la délibération en question : c’est celui de la logistique urbaine. On développe un certain nombre de passerelles, qui serviront donc à l’embarquement et au désembarquement des passagers. À Paris, une entreprise comme Ikea livre l’ensemble de ses colis par un duo péniche et, ensuite, vélo-cargo. Il y a des réflexions sur ce type de projets à la Ville de Lyon et savoir si les pontons que nous utiliserons peuvent avoir un usage multiple, à la fois pour le transport des passagers et pour le déchargement des marchandises.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=32553

La digue communale de l’Épi… pour la sécurité des habitants… et la conserver comme trace d’une construction qui a marqué la ville de Vaulx-en-Velin…

2025-2689 - Vaulx-en-Velin - Prévention contre les inondations - Désaffectation et déclassement de la digue communale de l'Épi -

Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, cher.e.s collègues, depuis peu, la digue communale de l’Épi à Vaulx-en-Velin a été neutralisée : quatre ouvertures ont été créées dans cette digue. Elle n’a donc plus de fonction d’ouvrage de protection contre les inondations. Des haies ont été plantées devant chaque ouverture, pour permettre de conserver le caractère infranchissable des ouvertures tout en maintenant une perméabilité hydraulique.

Certains habitants de Vaulx-en-Velin ont exprimé leur inquiétude de voir cette digue disparaître, mais l’équipe municipale de Vaulx-en-Velin et Monsieur le Vice-Président Athanaze ont pu les rencontrer et les rassurer : cette digue ne sert plus à rien, dans le nouveau système d’endiguement, et elle empêcherait même la décrue.

Au-delà du caractère lié à la prévention contre les inondations pris très au sérieux par l’exécutif métropolitain, cette digue revêt un caractère patrimonial. Elle a été construite en 1955 et 1956 sous la mandature de René Carrier, maire communiste et ancien résistant, et a protégé pendant de nombreuses décennies les habitants des crues.

Fin 2009, dans un entretien avec Maurice Charrier, René Carrier témoignait de la situation au début de son mandat : « Nous circulions deux ou trois fois par hiver en barque sur le territoire de La Grappinière et de la Zup. Pendant des décennies, les vaudais ont réclamé que le problème des inondations soit résolu. Alors, c’est une des premières choses à laquelle nous nous sommes attaqués. »

C’est ainsi que le premier mandat du Conseil municipal, mené par René Carrier (1953-1959), voit la construction de la digue qui, lors de la grande crue de 1957, retient pour la première fois les eaux du Rhône et marque ainsi la fin des inondations dramatiques que connaissait la commune.

Nous nous réjouissons donc de la décision de ne pas enlever complètement cette digue, de la mettre en transparence pour, à la fois, assurer la sécurité des habitants mais également la conserver comme trace d’une construction qui a marqué la ville de Vaulx-en-Velin.

Nous voterons favorablement à cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=32173

La mise en place de sanctions systématiques par l’installation de radars ZFE serait une erreur !

2025-2664 - ZFE - Aides à l'acquisition de véhicules peu polluants -

Mme la Vice-Présidente M. Picard : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, le 1er janvier 2025 a marqué une étape supplémentaire du projet d’amplification de la Zone à faibles émissions de la Métropole de Lyon, avec l’interdiction de circulation des véhicules Crit’Air 3.

Le groupe Communiste et républicain s’est toujours clairement exprimé sur la question de la ZFE. Nous tenons notre rôle au sein de cette majorité Métropolitaine et c’est en toute responsabilité que nous y apportons notre point de vue. C’est également en tant que maire de Vénissieux que je vous ai écrit, monsieur le Président, en décembre 2024, pour vous demander de desserrer le calendrier de la ZFE et de renforcer l’accompagnement des habitants. Ma commune est, malheureusement, représentative des difficultés engendrées par le développement de la ZFE ; de nombreux habitants de la Métropole se retrouveront, sans doute, dans mes exemples.

À Vénissieux, depuis le début de la mise en place des mesures ZFE, c’est aujourd’hui 40 % du parc automobile qui est concerné. En 2028, avec l’interdiction des Crit’Air 2, ce sont trois voitures vénissianes sur quatre qui seront empêchées de circuler en ZFE.

Début 2023, la Ville de Vénissieux a organisé une consultation afin de compléter l’information diffusée par la Métropole. De très nombreux habitants ignoraient aussi bien les contraintes de la ZFE que les mesures d’accompagnement. Depuis, les efforts de communication de la Métropole ont été soutenus, mais ils ne peuvent résoudre un problème économique et social aussi important, car la voiture est une illustration des inégalités profondes de notre société.

Aucun habitant ne se positionne contre un air de meilleure qualité. Tous les foyers seraient contents de troquer un vieux diesel contre une voiture électrique s’ils en avaient les moyens financiers. Mais l’impact social de la ZFE n’est pas supportable pour une très grande proportion des habitants des villes populaires, ceux-là même qui sont massivement touchés par les interdictions de circulation et ce, malgré les aides déployées par la Métropole et l’État. D’autant plus que nous constatons, encore une fois, le désengagement de l’État, qui décide de baisser ces fameuses aides au renouvellement de véhicules, laissant les grandes agglomérations et leurs habitants se débrouiller avec les ZFE qui sont, je le rappelle, une directive européenne et une loi nationale. Nous n’acceptons pas ce désengagement supplémentaire de l’État qui doit prendre ses responsabilités. Je prépare un courrier au ministre de l’Économie pour lui demander de suspendre cette loi ZFE pour permettre sa réécriture.

Il n’aura échappé à personne que, depuis quelques années, la crise sociale a frappé fort avec une inflation galopante. La crise économique s’aggrave avec les restructurations annoncées dans l’industrie, la distribution, la logistique. S’ajoute à cela une crise politique dangereuse. C’est l’ensemble de ce contexte qu’il faut mesurer pour comprendre l’exaspération populaire.

Devant l’impossibilité budgétaire à changer de véhicule, les foyers les plus en difficultés sont culpabilisés, et c’est insupportable. Ils se voient contraints par deux options : renoncer à circuler en ZFE, alors que de nombreux actifs y sont contraints, ou bien prendre le risque d’une contravention. Ne pas avoir un véhicule récent n’est ni un délit ni une infraction, c’est une injustice sociale. La mise en place de sanctions systématiques par l’installation de radars ZFE serait une erreur.

Nous savons que, d’ici trois ans, il faudrait transformer les conditions de mobilité de la moitié des familles vénissianes. C’est impossible.

Nous devons nous remettre au travail afin de desserrer le calendrier de la ZFE et construire une réponse adaptée à la situation sociale.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=27756

Nous restons insatisfaits de l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040…

2025-2663 - Avis de la Métropole de Lyon sur le projet de Plan de mobilité (PDM) -

M. le Conseiller T. Haon :  Monsieur le Président, chers collègues, ce Plan de mobilité (PDM) affiche l’ambition de se placer dans la perspective de la neutralité carbone 2050, fixée par la stratégie nationale Bas carbone, et se conformer aux objectifs du PPA3 . L’objectif est de diviser par deux l’usage de la voiture solo en 2040. Si nous partageons les objectifs de réduction de la voiture et d’amélioration de l’air, nous considérons que ce PDM n’est pas à la hauteur des ambitions de développement des mobilités dans notre Métropole.

Notre majorité a tenu nombre de ses engagements quant au développement des transports en commun… avec la tarification sociale, le lancement de plusieurs lignes de tramway, le renforcement de rames et fréquences de lignes existantes, la mise en place de BHNS…

Les fréquences TCL ont été multipliées par 1,5, les fréquences TER et cars du Rhône par 2, les déplacements vélo par 10.  1,7 milliard d’euros pour la modernisation du Métro, 900 millions pour le renouvellement des parcs bus et Tram. Ce n’est pas rien!

En doublant le niveau d’investissement du Sytral, nous avons permis, en gros, de réaliser les objectifs du PDU de 2018. Mais nous rappelons, justement, l’ambition portée par notre groupe… une rupture avec le PDU actuel et l’affirmation prioritaire du développement des transports en commun, donc du RER, avec le développement du métro, de nouvelles lignes de tram, de plus de bus et aussi d’une mobilité flexible, à la demande, décarbonée, publique -sur le modèle du projet de taxi-bus électrique collectif imaginé par notre regretté camarade Henri Thivillier…

Nous restons insatisfaits de l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040, à peine dans la tendance des 22 % annoncés par le PDU actuel pour 2030.

Et comment imaginer l’avenir, sans prendre en compte les déplacements avec le périurbain comme avec des Métropoles voisines, Saint-Étienne et Grenoble notamment ?

Le RER, comme le CFAL, est un passage obligé pour être à la hauteur des besoins présents et futurs. Cela ne se bricole pas, rappelons-nous l’expérience de Railcoop.

Mobilisons-nous pour un nouveau cadre entre l’État, la Région et la Métropole… un engagement fort de l’État, à commencer par la réalisation complète du CFAL -indispensable pour libérer des sillons au RER et assurer l’avenir des gares périphériques... Nous devons affronter la question de la desserte ferroviaire des zones industrielles de l’agglomération pour retrouver une offre de transport de marchandises efficace pour les entreprises et tirer les leçons de la privatisation de la SNCF pour les marchandises, depuis plus de 20 ans… un report modal massif sur le fret routier…

Parce que nous portons le choix du développement des transports collectifs comme un choix d’avenir, nous voulons mener la bataille du financement des mobilités par les entreprises, condition de la gratuité de l’accès. De gros progrès ont été faits, dans ce mandat, avec la tarification sociale et la gratuité à venir des moins de 10 ans. Ils doivent être poursuivis et, pour cela, planifiés.

Ces deux objectifs, de gratuité et de développement, exigent un engagement fort de l’État comme des entreprises. Nous devons travailler aussi à l’attractivité des transports en commun par rapport à la voiture. Elle repose, pour beaucoup, au-delà de la gratuité, sur les fréquences et la rapidité, le confort et l’apaisement ; entretien, investissement, sécurité doivent être au rendez-vous. Nous en sommes encore loin sur certaines lignes.

Tout cela exige une politique nationale publique des transports. C’est pourquoi il faut se mobiliser pour :

– L’abaissement de la TVA sur les transports collectifs de 10 à 5,5 %.

– L’augmentation du plafond du Versement mobilité de 2 % à 3 % de la masse salariale.

– L’application de la taxe sur les surfaces de bureau tertiaire, qui s’applique uniquement en Île de France et a permis de financer le Grand Paris Express -en levant quelques 40 milliards d’euros et en doublant le nombre de kilomètres de métro de la région parisienne.

– Une réflexion doit également être menée sur la participation financière des grands centres commerciaux qui, à l’image de la Part-Dieu, profitent à plein des réseaux de transports collectifs, sans participer spécifiquement à leur financement.

Nous prenons en compte les avancées, comme le chemin qui reste à parcourir, dans un moment de crise sociale et économique où les gouvernements tentent de ponctionner les collectivités locales pour maintenir les profits des plus riches. Ce PDM devrait être beaucoup plus à l’offensive pour mener cette bataille du financement du droit à la mobilité décarbonée, dépolluée, publique pour toutes et tous. De ce fait, le groupe Communiste et républicain s’abstiendra.

Merci de votre attention.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=24047

À l’opposé d’Elon Musk, le choix politique d’un numérique responsable !

2025-2669 - Stratégie de la Métropole de Lyon en faveur d'un numérique responsable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, ces deux délibérations pour un numérique responsable et une gestion éthique des données méritent toute notre attention, même si elles ne contiennent pas de gros montants et même s’il semble difficile d’en faire un dossier stratégique de la majorité des groupes, contrairement à l’urbanisme ou aux mobilités. Pourtant, quand on écoute Trump, on ne peut qu’être frappés par la place que prend le numérique et évidemment pas pour un numérique responsable !

Sans doute que le numérique nous préoccupe tous et ne devient un objet politique que face aux risques de cybersécurité, et encore… Nous savons que beaucoup de collectivités sont insuffisamment organisées… je vous invite à consulter la carte interactive de conformité numérique des collectivités territoriales publiée par l’ANCT ou la carte des attaques cyber de collectivités publiée par l’association « Declic ».

Mais, peut-être, qu’en vous montrant l’enjeu économique international du numérique, cela peut éclairer le sujet.  Les sept premières capitalisations de la bourse US concernent les technologies numériques, dont les célèbres Gafam, et elles portent 100 % de la croissance boursière US ces dernières années, alors même qu’on nous dit, chaque jour, que l’Europe est en panne face à la dynamique économique US. Alors, certains peuvent se dire qu’il faut faire un numérique à la Elon Musk… plus de règles… plus de droits… le laissez-faire… la « liberté », comme il dit -liberté de la jungle, bien sûr, liberté du Far-West…. Mais vous savez bien que, dans cette liberté, il n’y a aucune place pour un numérique français, un numérique qui respecte les services publics, qui soit attentif à son impact carbone, à ses déchets, qui contribue à une économie circulaire, à la réduction des fractures numériques, qui soit attentif aux questions éthiques -dont la protection des données personnelles.

Vous voyez que cette stratégie d’un numérique responsable est bien une délibération hautement politique et permettez-moi, en complément de nombreux exemples présentés par la vice-présidente, de l’illustrer sur un enjeu très actuel, dans les gesticulations trumpistes comme dans notre quotidien… l’impact de l’intelligence artificielle…

Je vous ai évoqué, en introduction, l’ampleur de la révolution du calcul en cours en évoquant la puissance presque infinie à notre échelle de l’informatique quantique capable de traiter des problèmes d’une taille plus grande que l’univers, mais vous en connaissez de multiples impacts de cette intelligence artificielle. Au passage, le terme de « révolution du calcul » me paraît beaucoup plus pertinent que celui d’intelligence artificielle, qui est très mensonger. Car elle n’a rien d’artificielle… des millions d’humains ont travaillé pour produire les données et organiser l’apprentissage… et elle n’a rien d’intelligent et ne nous dit rien de neuf… juste ce qui est vraisemblable par rapport à tout ce qui a été déjà produit… C’est donc un incroyable outil pour fabriquer… des mensonges crédibles ! Mais c’est un fantastique outil pour écrire plus vite, résumer, traduire, transcrire, présenter, imager, ordonner, classer.

Et les usages dans la presse, les services publics, les entreprises sont déjà là, sans qu’on ne les voie vraiment ! Un film récent a jugé nécessaire d’ajouter au générique une mention « pas d’usage de moteur d’IA », parce qu’on ne sait plus si les visages, les voix, les corps, … sans compter, bien sûr, les paysages d’un film apparemment réaliste, sont filmés ou calculés. Sans doute que la majorité des images diffusées dans les médias sont aujourd’hui issues d’IA.

Une anecdote… Une jeune apprentie en communication numérique me raconte qu’elle est utilisatrice quotidienne de Chatgpt pour organiser ses propres activités et, par exemple, décider de ce qu’elle va faire à manger le soir en disant à Chapgpt ce qu’elle a dans son frigo. Comment savons-nous ce que des centaines de fonctionnaires font déjà avec ces outils ?

Je change complètement d’exemple, mais toujours pour illustrer les enjeux pratiques du numérique… De nombreux anciens sont en difficulté avec leur téléphone et ses codes. J’ai découvert que les opérateurs font payer un service pour pouvoir prendre la main sur le téléphone à distance et redonner accès à la personne, mais dans quelle condition des données de protection de la personne ? Comment pouvons-nous prendre en compte cette question dans nos politiques de vieillissement ?

Le document proposé illustre les nombreuses actions menées regroupées en trois thèmes -sobriété, solidarité, liberté. Certaines sont bien connues comme la maîtrise des durées d’usage des équipements, la mutualisation ; d’autres sont de véritables défis comme la sobriété des données, à l’heure où, au contraire, des immenses masses de données sont nécessaires aux IA. Il y a sans doute encore beaucoup à imaginer, mais nous savons bien que la question essentielle est celle de l’appropriation par les agents de ces enjeux et le fait que notre Conseil donne toute sa légitimité à la stratégie proposée en est une étape nécessaire, entre autres pour permettre le renforcement des actions de formation et d’accompagnement à ce numérique responsable.

Le numérique diffuse partout, à des échelles toujours plus larges. Nous devons nous donner une stratégie politique numérique qui permette à nos collectivités de ne pas être dépendantes, ne pas être débordées par des usages non souhaités, discriminants, injustes, inefficaces pour le service public, ne pas laisser un entrisme technologique s’imposer contre notre ambition de maîtrise des impacts environnementaux, sociaux, sociétaux.

Ce sont évidemment des sujets qui demandent un travail partenarial avec toutes les collectivités du territoire comme de nos partenaires. Nous souhaitons que cette stratégie d’un numérique responsable devienne un bien commun de tout le Conseil et de toutes nos collectivités.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=21920

La dette n’est pas l’addition des déficits ! Elle dépend de la croissance, de l’inflation, des taux d’intérêt !

2025-2681 - Débat d’orientations budgétaires 2025 - Tous budgets -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Vice-Président, chers collègues, permettez-moi, tout d’abord, une remarque sur le contexte géopolitique mondial évoqué dans l’introduction du DOB. Nous serions, face à nos ennemis Russie et Chine, désolés de ne pouvoir compter sur nos amis, les USA. Cette lecture est datée et inadaptée ! L’investiture de Trump ouvre les yeux ; Zemmour, à ses côtés, illustre une véritable internationale brune. Nous n’avons plus rien à attendre de l’Occident global, comme disent les pays du sud. Retrouvons les sources de la souveraineté gaulliste… premier à ouvrir les relations avec la Chine socialiste, à chercher une voie équilibrée entre Atlantique et Eurasie tout comme, d’ailleurs, entre monde arabe et Israël… Ce n’est pas la Chine qui a mis en prison un patron français pour peser sur des négociations industrielles et faire racheter Alstom par General Electric, ce sont les USA. Et ce n’était pas Trump, mais Obama !

Mais revenons au cœur de ce DOB. Pour notre part, nous refusons le discours de la dette. Depuis des années, on nous menace de cette terrible dette qui écraserait les services publics et rendrait obligatoire la plus grande austérité. Mais, plus on conforte les politiques dites « libérales » supposées réduire les déficits, plus la dette augmente et plus on en rajoute dans les objectifs de réduction de dépenses publiques… et cela conduit au discours de l’extrême droite… « Le seul problème, c’est l’État ».

Marx disait qu’aucun État bourgeois ne pouvait résoudre le problème de la dette, car ce sont les bourgeois qui sont les bénéficiaires de la dette ! Car la dette n’est pas l’addition des déficits annuels ! Il faut tenir compte de l’inflation, de la croissance et des taux d’intérêt pour connaître la charge de la dette. Tous ceux qui ne nous parlent que des déficits nous mentent.

L’année de ma naissance, le déficit de la France était de 650 milliards d’anciens francs (environ un milliard d’euros), il conduit le général de Gaulle à prendre deux décisions qui sembleraient, aujourd’hui, totalement saugrenues… 1. la dévaluation et 2. l’augmentation de la fiscalité des entreprises… Résultat, quand il part du pouvoir, la dette de la France n’est que de 13 % de son PIB.

Car si le déficit est inférieur à la somme de l’inflation et de la croissance, alors la dette se réduit. C’est ce que savaient toutes les familles populaires qui s’endettaient, dans les années 70, en achetant une voiture ou une maison avec une inflation qui faisait disparaître leur mensualité en quelques années. Mais qui ne veut pas d’inflation ? Bien sûr, les propriétaires, qui veulent voir leur actif se maintenir, voire se valoriser, sans effort. Le discours de la dette, c’est le discours de la rente contre le salaire, des propriétaires contre le travail.

Les travailleurs sont, cela dit, les premiers à savoir qu’on ne peut distribuer que ce qu’on a produit, et notre critique de la dette comme outil politique n’est pas du tout une apologie du quoi qu’il en coûte, au contraire. Mais, pour retrouver une croissance permettant de répondre aux besoins sociaux, il faut accepter un niveau d’inflation qui fait baisser la valeur de la dette, il faut sortir d’une politique de monnaie forte -qui ne peut être qu’une politique de concurrence de la puissance des dettes, où les USA sont imbattables- et il faut orienter les dépenses non vers le financement des actionnaires, dont aucun ruissellement ne peut être espéré, mais vers le financement du travail, des compétences, des investissements productifs, des services publics, de l’emploi.

Nous savons bien qu’aucun de ces éléments ne relèvent d’abord d’une compétence métropolitaine, que nous n’avons qu’une très faible maîtrise de nos recettes et que nos dépenses de soutien à l’économie sont déjà fortement orientées vers l’économie productive, l’emploi, le développement local.

Cela dit, les communistes tiennent à éclairer ce contexte d’un budget difficile en dénonçant des gouvernements qui n’ont cessé de creuser la dette, mais qui continuent à demander toujours plus d’efforts aux collectivités et à la Sécurité sociale plus qu’à leur propre politique budgétaire, tout en refusant d’ouvrir le débat sur l’efficacité de la dépense publique !

Il y a, pour les majorités du centre et de droite, des sujets intouchables… les cadeaux aux actionnaires, le financement des guerres, la baisse des impôts des plus riches… Et ce sont les mêmes qui nous répètent qu’il y a trop de fonctionnaires, trop de dépenses sociales. Le débat devient de plus en plus clair et chacun doit réaliser qu’il faut, sur ces sujets, soit accompagner la dérive libérale jusqu’à Trump/Zemmour -donc, la fascisation-, soit remettre en cause une politique inégale et injuste et réorienter l’effort public vers les collectivités, les services publics, les salaires, l’investissement -en quelque sorte, une politique gaulliste, qui pourrait trouver des échos, chers collègues de la droite.

L’exemple le plus frappant est celui du financement des services d’incendie et de secours. Les drames en Espagne ou en Californie soulignent l’ampleur des moyens nécessaires en temps de crise et l’aberration des politiques de rigueur appliquées aux pompiers, comme en Californie. Les syndicats du SDMIS font remarquer, avec raison, que les efforts bien réels de la Métropole, depuis 2020, restent en dessous de l’inflation malgré, notamment, les coûts des carburants. Ils évoquent une sous-dotation historique depuis la départementalisation, il y a 20 ans. La Métropole a demandé une mission d’appui pour objectiver la situation et les besoins, le Beauvau de la sécurité est relancé par le gouvernement ce printemps et devrait prendre des décisions d’ici l’été. Les conditions sont donc créées pour aller vers une démarche pluriannuelle de rattrapage permettant d’organiser le service d’incendie et de secours à la hauteur des risques environnementaux, industriels, climatiques et sociaux. Car nous savons bien qu’il n’y a pas de catastrophe naturelle, mais des catastrophes sociales dont les déclencheurs peuvent être naturels mais qui expriment, d’abord, les failles et les faiblesses d’une organisation sociale… ce que montre le drame de Mayotte qui est, d’abord, le drame du néocolonialisme aux Comores…

Il faut trouver une solution immédiate pour 2025 et, notamment, confirmer le million et demi évoqué, mais le mouvement social des pompiers est une alerte utile et légitime pour pousser tous les décideurs publics à créer les conditions pérennes d’un renouvellement du contrat social sur les enjeux d’incendie et de secours. Nous serons attentifs à défendre le service public contre tous ceux qui voudraient profiter de la crise pour en redéfinir certaines missions au profit du privé.

Reste aussi que ce budget 2025 est difficile. Il va falloir, si vous m’autorisez cette formule populaire, « serrer les fesses et serrer les coudes », faire attention à chaque dépense, voir ce qui peut être ralenti, adapté, mutualisé -sans rien casser des missions et de nos priorités. C’est l’esprit affiché par ce DOB, et nous serons attentifs à sa concrétisation dans le prochain budget, attentifs aux urgences sociales et à l’équité territoriale.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=17074

Passer à une analyse collective qui prend en compte le caractère organisationnel et systémique des inégalités entre les femmes et les hommes !

2025-2676 - Rapport sur la situation en matière d'égalité entre les femmes et les hommes - 2024 - Plan métropolitain d'actions 2024-2026 -

Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, tout d’abord, merci pour la présentation du rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes pour l’année 2024.

Il est rappelé dans l’introduction de la délibération que l’égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel depuis 1948. Principe constitutionnel certes mais, malgré de grandes avancées gagnées par les luttes féministes, cette égalité n’est toujours pas de mise dans la société. Il est donc nécessaire que les pouvoirs politiques, à tous les échelons, prennent cette question à bras-le-corps pour participer à transformer le réel. Ce rapport pointe de nombreux effets positifs du Plan métropolitain d’actions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la politique de ressources humaines de la Métropole et dans ses politiques publiques. Pour n’en citer que quelques-uns, nous pouvons nous féliciter de l’installation de distributeurs de protections périodiques dans les collèges (et, sur ce point, les retours des établissements sont positifs), de la collecte de protections périodiques réalisée, de la mixité des équipes métropolitaines, de l’augmentation du nombre d’encadrantes et de la diminution des écarts de rémunération. Nous pouvons constater les effets d’une politique volontariste en matière d’égalité femmes-hommes dans ses politiques publiques et au sein de la Métropole.

Alors que la Métropole a reçu le trophée Marianne de la parité, notamment en raison d’un exécutif composé à 52 % par des femmes et une vice-présidente dédiée, ce dont nous nous félicitons, il faut tout de même souligner qu’en 2020 l’ensemble du Conseil métropolitain comptait 71 femmes à siéger au Conseil métropolitain, portant à 47,3 % la part de femmes au sein de l’institution. On peut, ici, reconnaître la décision politique de porter l’exécutif à parité, mais cela ne saurait effacer une réalité toujours tenace : l’égalité n’est pas encore atteinte en politique.

Nous voulons, aujourd’hui, souligner le travail mené sur la question de l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes. L’émancipation des femmes est avant tout une émancipation humaine. Le sexisme n’est pas une discrimination comme une autre, c’est la mère de toutes les discriminations -comme le soulignait Françoise Héritier. En ce sens, chacune de nos revendications sociales est à même de déstabiliser l’ordre établi pour ouvrir vers la transformation profonde de la société.

On voit bien que l’organisation du travail, telle que nous la connaissons, maintient les femmes dans un statut d’infériorité institué sur le modèle patriarcal. Elles subissent la reproduction du partage traditionnel des rôles comme dans la sphère privée. Vouloir s’attaquer, pour ne prendre qu’un exemple, aux temps partiels imposés, vécus majoritairement par les femmes, permet non seulement d’améliorer les conditions de travail des femmes mais révolutionne le travail de tous. Chaque droit gagné pour les femmes permet donc non seulement de faire évoluer les conditions de travail de tous mais également de mieux articuler les temps sociaux.

Il est donc indispensable de sortir d’une approche au cas par cas de la discrimination pour passer à une analyse collective qui prend en compte le caractère organisationnel et systémique des inégalités entre les femmes et les hommes. C’est tout l’enjeu de la politique menée par la Métropole en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et dont nous nous félicitons.

Nous voterons évidemment cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=7973