Archives de catégorie : Urbanisme et Construction

Saturation… rejet… face à la superposition de changements dans le quotidien des habitants…

2024-2472 - Francheville, La Mulatière, Lyon 2°, Lyon 5°, Sainte-Foy-lès-Lyon, Tassin-la-Demi-Lune - Projet de réalisation de la ligne de tramway express de l'ouest lyonnais (TEOL) - Arrêt du bilan de concertation -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, chers collègues, si parfois les concertations peuvent donner lieu à des oppositions fortes, la concertation sur le projet TEOL ne soulève pas d’opposition majeure mais des points de vigilances légitimes que nous prendrons évidemment en considération.

Toutefois, on ne peut pas ignorer une certaine exaspération, voire franche hostilité, notamment dans le 5ème arrondissement, comme nous le montre le rassemblement devant la Métropole d’aujourd’hui.

Mais je ne crois pas que ce soit tant lié au projet TEOL en particulier. La desserte des quartiers de l’ouest par un mode lourd à grande capacité d’emport est une bonne nouvelle, qui va grandement faciliter les déplacements entre ce secteur et le reste de la ville.

Non, je crois que ce qui peut crisper les habitants des quartiers hauts, c’est plutôt l’accumulation de projets qui impacte leur quotidien. Et qui donne aussi, parfois, l’impression que l’on contourne les difficultés d’un projet en passant par un autre projet.

Aux inévitables questions soulevées par la Voie lyonnaise 12, s’ajoutent les modifications liées à l’aménagement du parvis des théâtres antiques, la fermeture de La Poste de Saint-Just et les divers travaux qui vont avec.

C’est cette superposition de changements dans le quotidien des habitants qui donne une impression de saturation et provoque du rejet.

C’est donc à cela qu’il nous faut être particulièrement attentifs, afin de ne pas « décrocher » par rapport aux attentes de la population.

Ceci étant dit, nous voterons évidemment cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Q2L6YqWr5t4?t=12204

Réaménagement de l’îlot Milan… et une crèche pour les enfants des salarié.e.s du centre commercial de la Part-Dieu…

2024-2351 - Lyon 3° - Réaménagement de l'îlot Milan au sein de la ZAC Part-Dieu -

Mme la Conseillère ARTHAUD : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, mon intervention ne portera pas sur le complément à la délibération que nous avions adopté en septembre 2023, mais sur le projet de réaménagement de l’îlot Milan. En effet, dans ce projet de réaménagement, que nous soutenons dans son ensemble, est évoquée la création d’une crèche.

Je voudrais attirer votre attention sur ce point précis, et me faire le relais d’une revendication portée, depuis de nombreuses années, par le syndicat CGT du centre commercial de la Part-Dieu. Alors qu’environ 5 000 salarié.e.s travaillent sur ce site, dont 75 % de femmes -et que, parmi ces femmes, 81 % ont moins de 40 ans-, aucune solution de garde pour les enfants n’est proposée ni par les employeurs ni par la direction du centre commercial. Pour les travailleuses, soumises à une amplitude horaire très large, dans un centre commercial ouvert tous les jours de la semaine, cela signifie, pour beaucoup, des temps partiels contraints. Contraints parce que la réduction de leur temps de travail est une nécessité pour s’occuper dignement de leurs enfants. Contraints parce que leur salaire, surtout à temps partiel, ne leur permet pas de vivre dignement. Nous savons tous ici, et j’ai croisé d’ailleurs certains d’entre vous hier au rassemblement féministe contre l’extrême droite, que l’émancipation des femmes passe par un travail, un salaire et des conditions de vie dignes. Or, dans l’état actuel des choses, une des conséquences des conditions de travail particulièrement difficiles au centre commercial de la Part Dieu (il n’y a pas de salle de pause, pas de parking gratuit, pas de crèche, etc.), c’est un turn-over particulièrement élevé. Les salariées ne restent pas au centre commercial de la Part Dieu, ce qui signifie -en plus de la précarisation de ces emplois- des coûts importants pour les employeurs pour le recrutement et la formation.

C’est pourquoi je porte la parole des salariées de la Part Dieu qui se mobilisent pour l’ouverture d’une crèche. L’ouverture de cette crèche, dans le cadre du projet de réaménagement de l’îlot Milan, peut être une opportunité pour répondre à la demande et aux besoins des salariées. Peut-on envisager des places attribuées, prioritairement, aux enfants des salariés du centre commercial dans cette crèche ? Si oui, est-il envisageable alors de demander une participation financière du groupe Westfield, qui ne prend pour le moment pas cette question en compte ?

Je sais, madame Vessiller, que vous avez déjà été interpellée sur ce sujet, mais je tenais à l’aborder en conseil de la Métropole pour appuyer et rendre publique cette demande légitime des salariés. Aujourd’hui, le plus grand centre commercial d’Europe en centre-ville ne prend aucune mesure en faveur des salariés, et ce serait un geste très apprécié et très attendu de la part des salariés que d’avoir une structure de garde d’enfant à proximité.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=24838

Du marché des Minguettes au parc Dupic…

2023-1893 - Vénissieux - ZAC Marché Monmousseau Balmes -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, la ZAC marché Monmousseau Balmes est un des grands projets de Vénissieux qui marquera l’histoire de la ville, après les ZAC Vénissy et Armstrong qui ont transformé le cœur du plateau… cette ZAC va tisser un lien entre le centre-ville ancien et le plateau de cette ZUP, construite pour apporter un logement digne à des milliers de familles sortant du mal-logement mais coupée de la ville par un encerclement de voirie, qui ne reliait pas les quartiers du plateau à leurs voisins…

Depuis, la ville cherchait à relier. On a parlé de rue des deux marchés, il y a 20 ans ; c’est, aujourd’hui, un parc linéaire arboré qui va relier les deux marchés avec une urbanisation diversifiée, de nouveaux équipements publics… dans lesquels la ville va investir plus de 29 M€…

Alors, Marché Monmousseau Balmes, le nom est riche…

Le marché, c’est le plus grand de la région… plus de 300 forains, un public qui vient de toute l’agglomération, parfois jusqu’à Marseille… Nous avons fait ensemble de gros efforts de marché propre, mais il y a beaucoup à faire sur cette place à l’ancienne, immense parking où les arbres meurent, où les mésusages perturbent la tranquillité des riverains. En redessinant le marché -avec une arborisation réussie, une halle maraîchère où nous pourrons travailler à la qualité des produits, un espace bouliste de qualité, des espaces d’animation permettant de faire vivre ce lieu pas uniquement les jours de marché-, nous voulons en faire un lieu d’attractivité métropolitaine.

Monmousseau, Gaston, de son prénom, est un dirigeant communiste pour ceux qui ne le connaissent pas… c’est un des quartiers historiques des Minguettes, un ensemble de tours avec un des plus bas revenus de la ville, où reste le vide de tours démolies qui attend que se crée un nouveau quartier, sortant de cet urbanisme des places de parkings autour des tours. Mais ce sont 600 logements sociaux démolis pour créer ce nouveau quartier de liaison entre le plateau et le bourg. Il fallait démolir pour redessiner les circulations, inventer un nouveau parc urbain assurant la trame de biodiversité entre le parc Dupic et le parc des Minguettes. Il y a déjà, en bas, un jardin de la biodiversité que je vous invite à découvrir.

Mais, les reconstitutions ne se feront pas sur Vénissieux à cause de ce règlement imbécile de l’ANRU issu d’un discours choc d’un premier ministre oublié. 1 100 logements à construire et seulement 80 logements sociaux sur la partie basse hors quartier prioritaire. Il est légitime de proposer de l’accession et de l’accession abordable, mais l’absence de logement social familial reste une question et nous serons attentifs aux projets immobiliers futurs de la ZAC pour permettre aussi à des vénissians de rester locataires dans la balme, comme nous l’avons fait sur le quartier Romain Rolland voisin.

Les Balmes, ce sont les pentes de la colline des Minguettes -troisième colline de l’agglomération après la Croix-Rousse et Fourvière-, celle où vivent les premiers de corvées qui travaillent dans toute l’agglomération. Les vénissians n’ont pas oublié le torrent déferlant sur l’avenue d’Oschatz, après un violent orage l’été 2022, qui a rempli les sous-sols de la médiathèque de Vénissieux. C’est un enjeu environnemental majeur de ce projet, qui intègre des réservoirs et assure l’infiltration nécessaire -y compris dans la rénovation de la place du marché.

C’est un grand projet qui sera un projet exemplaire de participation citoyenne, même si les habitants des logements sociaux vont être relogés ailleurs avec, bien sûr, les riverains de la rue Billon qui ont participé aux rencontres publiques et à la balade urbaine. Mais ce projet concerne toute la ville, en fait. Je remercie la vice-présidente Béatrice Vessillier d’avoir validé la proposition de financement de cette participation au dernier COPIL, et je suis sûr que la vice-présidente Laurence Boffet apportera son expérience au prochain COPIL sur la participation, justement…

C’est un projet majeur pour Vénissieux, qui peut prolonger les réussites de la rénovation urbaine et qui devra construire la fierté vénissiane d’un développement humain et durable, comme on dit à Vénissieux, un développement pour tous les vénissians, pour continuer à construire le retournement de l’image des Minguettes au service de cette ville belle et rebelle.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=11016

Une SPL, pour gagner du temps !

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, chers collègues, à la lecture du dossier, avant la commission urbanisme, je n’avais pas identifié cette délibération comme polémique. Mais, comme on y a passé plus d’une heure en commission, j’avais à l’évidence tort.

De quoi s’agit-il ?

La Société publique locale (SPL), et le Groupement d’intérêt économique (GIE) qui l’accompagne, est un outil d’ingénierie et d’AMO au service des collectivités de la Métropole, entre les mains de la puissance publique, puisqu’il s’agit d’une SPL, donc avec des actionnaires 100 % public.

Par ailleurs, et contrairement à ce que l’on peut entendre, cette SPL ne grève pas le savoir-faire et la capacité de la Métropole à agir, puisque nos services continuent de recruter et nous gagnons donc en expertise.

La SPL, en définitive, va nous permettre de gagner du temps sur nos projets : 12 mois, en moyenne.

L’opposition a tendance à nous reprocher nos retards, et il y a effectivement urgence à faire sortir de terre nos projets. Je ne comprends donc pas comment on peut s’opposer à un outil qui nous permet d’accélérer la marche.

Pour toute ses raisons, nous voterons évidemment pour.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/i2Py2GpV130?t=6875

PLU-H, et justice sociale !

2022-1334 - Modification n° 3 du Plan local d'urbanisme et de l'habitat (PLU-H) -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, le droit à la mobilité et la liberté d’installation sont des droits fondamentaux, piliers de la promesse républicaine. Cette promesse est celle qui veut que chacun puisse décider librement de son lieu de vie, de rester auprès des siens ou de lui permettre, si besoin est, de s’extraire de son milieu d’origine, de se « refaire à neuf », de s’affranchir de la pression sociale, du poids des traditions, des « destins » tout tracés.

Il s’agit profondément d’une question d’égalité des citoyens, qui permet de faire « Nation ». Héritage de la Révolution française visant à rompre avec un « esprit de chapelle », un chauvinisme étroit, cette liberté d’installation et de mouvement a permis d’étendre les limites de la Patrie au pays tout entier.

C’est aussi une question de justice, qui veut que le droit de se déplacer, de s’installer dans la ville de son choix ne revienne pas à une petite élite, mais soit un droit réel pour chacune et chacun.

Or, force est de constater que ce droit est entravé, voire nié, dans la réalité. Plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte, mais le plus important reste la réalité des prix du foncier. Et où l’on constate que le marché « libre et non faussé » constitue un formidable obstacle à l’égalité républicaine, au droit de chacun de vivre où il le désire. 

Il y a, comme d’habitude, les partisans du « laisser-faire », qui estiment que cette situation est « naturelle », qu’on n’y peut rien, que c’est un moyen comme un autre d’organiser l’espace et les rapports sociaux. Ils feignent d’oublier que l’organisation spatiale d’une ville est le fruit de son histoire, d’une suite de décisions tout ce qu’il y a de plus politiques, que la ville -par définition- n’a rien de « naturelle ». Et que c’est notre rôle que de trancher ces choix.

On entend aussi, de plus en plus, un certain discours malthusien, qui voudrait que l’on limite la population de notre agglomération.

En effet, la tension entre l’étalement et la densification urbains a été tranchée en faveur du « non-étalement ». La loi, d’ailleurs, nous y oblige, avec la notion de « zéro artificialisation nette » à l’horizon 2050. Mais le non-étalement semble, pour certains, conduire à l’idée qu’il ne faudrait plus accueillir de population nouvelle, qu’il nous faudrait nous limiter à la population actuelle de l’agglomération.

Cette idée est dangereuse à plus d’un titre. Outre qu’elle repose sur des fondements xénophobes -et bat en brèche l’égalité républicaine que je citais plus haut-, elle conduira inévitablement à un renchérissement des prix du foncier et donc, tout aussi inévitablement, à accroître la ségrégation sociale de la ville. Sauf à être naïf, chacun voit bien que les foyers les moins aisés, les « barbares des faubourgs », seront poussés toujours plus loin, voire hors de la métropole, tandis que les catégories favorisées de la population continueront de gentrifier des quartiers autrefois populaires et jouiront seules de la liberté d’installation.

La modification n° 3 du PLU-H, comme les travaux en cours pour l’élaboration du nouveau SCOT, bute bien souvent sur l’obstacle des prix du foncier et tente de résoudre la question, à travers de nombreux dispositifs réglementaires et outils collectifs.

Si la logique de « territoire attractif », en concurrence avec les territoires voisins, est remise en question, au profit d’une vision plus équilibrée, multipolaire, il n’en reste pas moins que la métropole dans son ensemble reste un gisement important d’emplois, un territoire économiquement très dynamique -et c’est tant mieux. Il s’agit, pour nous, d’organiser l’accueil de toutes les populations, en harmonisant sa distribution, en équilibrant l’organisation spatiale entre logement, activité économique, équipement public, culturel et de loisir.

La lecture de la modification n° 3 du PLU-H montre que nous prenons cette inflexion, que nous cherchons à nous doter des outils anti-spéculatifs qui doivent nous permettre d’assurer la justice sociale.

L’abaissement des seuils de SMS (Secteurs de mixité sociale), la lutte contre le logement indigne, le contrôle de la taille des logements -dans le logement neuf-, les dispositifs de limitation de la hausse des loyers, l’encadrement de la location des meublés touristiques, l’extension du BRS (Bail réel solidaire), … combiné à des programmes de production de logements neufs et de réhabilitations de logements plus anciens… sont autant d’éléments positifs qui vont dans le sens d’une agglomération plus juste.

Force est de constater que nous n’avons pas encore tous les outils nécessaires à contrôler véritablement les prix du foncier, qu’il y a des évolutions législatives nécessaires à prendre dans cette direction. Et vu le gouvernement actuel, je ne retiens pas mon souffle…

Enfin, l’importance des mobilités urbaines et de la nécessaire articulation des modes actifs et du transport collectif transparaît clairement dans cette modification n° 3, tant il s’agit d’une question essentielle. Véritable liant de la ville, qui viennent tisser le lien entre ses différentes parties, les mobilités doivent être une de nos priorités. Je profite donc de l’occasion pour alerter sur les difficultés que nous rencontrons en ce moment, qu’il nous faut résoudre rapidement car elles ont un impact important pour de nombreux travailleurs dans l’agglomération. Les problèmes de recrutement que nous rencontrons sont la double conséquence de la pression exercée par l’augmentation des prix combinée à la faiblesse des salaires. Nous avons sans doute des efforts à faire dans ce dernier domaine.

Ceci étant dit, nous voterons évidement la modification n° 3 du PLU-H.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/1I2FD0OXwRQ?t=2465

Pour limiter réglementairement les prix du foncier !

2022-1290 + 2022-1291 + 2022-1292 - Instauration d'un périmètre de Taxe d'aménagement majorée (TAM) sur Gerland, la Petite Guille, Buers et Doua -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, ces trois délibérations nous permettent donc une majoration substantielle de la Taxe d’aménagement, qui passera dans les 3 secteurs concernés, hors PUP et ZAC, de 4,5 % à 15 % et 20 %, comme Béatrice Vessiller vient de le préciser.

Le débat tourne évidemment entre le besoin des collectivités de financer les équipements publics indispensables à la qualité de vie dans nos quartiers, tout en donnant une visibilité à long terme aux propriétaires et promoteurs immobiliers, et le risque de voir ces derniers répercuter la TAM sur les prix de sorties des logements.

Mais cela pose surtout la question du droit à la ville pour toutes et tous.

En effet, l’augmentation constante des prix du foncier grève périlleusement la capacité des collectivités à réaliser les investissements d’équipements nécessaires à la vie en collectivités, que ce soient les écoles et les collèges, les services publics locaux jusqu’aux services techniques municipaux et métropolitains.

Le renchérissement continu du foncier est le fruit de la financiarisation du secteur immobilier. Cette mutation est ancienne mais tend à se massifier et s’accélérer. Des fonds de pensions et d’investissements achètent des blocs entiers de nos villes centres dans une perspective purement spéculative,  totalement décorrélée des besoins de la population et des orientations d’aménagements des collectivités.

De ce fait, ces opérateurs deviennent des obstacles à nos politiques urbaines et sociales, repoussant toujours plus loin en périphérie les classes populaires tout en contraignant les collectivités à « surinvestir » dans les quartiers en tension -du fait, encore une fois, des prix prohibitifs des terrains.

Cela introduit une inégalité et une injustice sociale majeure, où c’est encore et toujours dans les quartiers centraux que les collectivités doivent, proportionnellement, investir le plus alors que les besoins sociaux ne s’y trouvent pas forcément.

Il revient donc à l’État et au législateur, et nous en avons plusieurs dans notre assemblée, d’intervenir afin de limiter réglementairement les prix du foncier.

En cela, je partage pleinement la tribune parue dans le JDD d’un certain nombre de vice-présidents et d’adjoints au logement de grandes villes et d’agglomérations -dont Renaud Payre, pour ne pas le citer.

Je rajoute aux propos de cette tribune la nécessité, pour l’État, d’investir massivement dans l’aide à la pierre mais aussi dans son intervention sur les coûts dits « annexes », tels les prix de l’énergie, dont la hausse vertigineuse frappe de plein fouet les ménages, les collectivités et les entreprises du secteur. La sortie de la France du marché de l’électricité, comme l’Espagne et le Portugal, serait un acte salutaire de justice sociale et d’efficacité économique. Notre Métropole peut, et doit, peser en ce sens.

Pour en revenir à la mise en place de la TAM sur les trois quartiers de Gerland, Petite Guille, Buers et Doua, vous comprendrez notre soutien -comme pour chaque mesure permettant à la Métropole et nos communes de maîtriser les coûts et de planifier l’aménagement du Grand Lyon, pour toutes et tous. Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/9YofOknywxI?t=24966

Pour un suivi des constructions jusqu’à la livraison !

CP-2022-1449 - Délégation des aides à la pierre - Bilan 2021 -

M. le Conseiller Debû : Sur cette délibération, on en a discuté en commission, c’est plus une question, une alerte, car on a discuté de la baisse, à la fois, des budgets et, donc, des constructions qui s’ensuivaient.

L’idée était de voir si l’on pouvait avoir une sorte de tableau des suivis car il y a toujours un décalage entre le moment où les projets sont lancés, où les permis sont signés et où les logements sont livrés.

C’était une alerte sur ce point-là et voir de quels outils la Métropole pouvait se doter pour que l’on ait un suivi fin sur ces questions car elles reviennent tout le temps en commission. Merci.

Une politique foncière… en lien avec les projets de chaque commune…

2022-0985 - Politique foncière 2021-2023 - Individualisation complémentaire d'autorisations de programme -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, toute municipalité, intercommunalité ou métropole cherche à « dessiner la ville de demain », en l’imaginant à 10-20-30 ans. La politique foncière est l’outil indispensable à la réponse aux besoins et la réalisation des ambitions que se donne une majorité. Elle est donc en toute logique le reflet du projet de territoire mais, plus largement, du projet politique porté par les élus. Cela vaut pour notre majorité comme pour toutes autres.

Notre majorité s’est donc résolument engagée, depuis le début de notre mandat, à traduire à travers sa politique foncière nos objectifs politiques, en suivant plusieurs lignes de forces.

Un axe social, afin de bâtir une ville pour toutes et tous, quels que soient leurs milieux sociaux, leurs âges, leurs handicaps. Ce qui suppose une action volontariste de maîtrise des prix du foncier et des loyers. Cela passe, notamment, par :

– Une priorité et une ambition nouvelles données au logement social et à l’accession sociale, en partenariat avec les bailleurs sociaux, sur l’ensemble des territoires de la Métropole et, donc, un rééquilibrage de la « ventilation » territoriale du logement social. Cela passe également par la modification n°3 du PLU-H, et sa future révision.

– Le développement du BRS (Bail réel solidaire), qui est une alternative à l’accession « classique » à la propriété, tout en répondant à ce besoin.

– L’encadrement des loyers, qui est avant tout un outil visant à freiner les trop fortes hausses que nous vivons dans la Métropole.

– Le développement d’une offre de logements abordables et accessibles à des publics seniors ou porteurs de handicaps.

Le Service public est l’autre axe fort, afin de répondre à des besoins immédiats (notamment en termes de collèges et d’équipements sportifs), mais également afin d’anticiper les besoins en équipements publics liés, notamment, à l’augmentation continue de la population métropolitaine.

Un effort particulier est déployé afin d’améliorer le cadre de vie :

– Cela passe par une ville plus respirable et, donc, une priorité donnée aux transports collectifs et aux modes doux (afin de limiter les contraintes de l’autosolisme).

– C’est également une volonté de végétalisation de la ville et de développement des trames naturelles, qui participe à la richesse de notre agglomération.

– C’est encore une attention apportée à la qualité environnementale du bâti, que ce soient des équipements publics ou du parc de logement.

L’activité économique n’est pas oubliée pour autant, avec une recherche de développement de l’activité sur l’ensemble de l’agglomération :

– Nous cherchons une répartition plus équilibrée territorialement, en évitant l’hypercentralisation sur le quartier de la Part-Dieu, par exemple, et le développement des autres centralités de la métropole.

– Nous encourageons l’implantation des activités de l’ESS, des circuits courts, des exploitations agricoles.

– Enfin, nous voulons créer les conditions d’implantation de l’industrie, y compris en cœur d’agglomération (à Lyon et Villeurbanne notamment).

Cette feuille de route, si nous voulons la réussir, devra évidemment se faire en lien avec les projets de chaque commune. La préemption pour le compte de tiers est, à ce titre, l’outil-lien qui permet de mettre en cohérence les différents niveaux d’intervention, de mutualiser nos efforts, dans le respect de l’autonomie communale.

Ainsi, la délibération qui nous est soumise est une fidèle retranscription de nos objectifs et, vous l’aurez compris, mon groupe le votera avec satisfaction.

La vidéo de l’intervention : https://lb1.hubic.ovh.net/v1/AUTH_60bdc39bf5dbd8d649f68f037ea73e15/default/2022/m%C3%A9tropole/CM20220124/videos/RD%20foncier.mp4?temp_url_sig=81a5ce273fa4a6b90bf4e9b9ed8a7e77f74023cc&temp_url_expires=1645713897

Aux minguettes comme à la Guillotière, pour une police nationale de proximité !

2021-0869 - Lyon 3° - Lyon 7° - Place Gabriel Péri - Approbation du projet d'aménagement -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, la Guillotière est devenue le symbole de problèmes associés auparavant aux seules banlieues. Permettez un commentaire à un Vénissian ayant pris le métro à la Guillotière et très content de retourner aux Minguettes. Visiblement, les difficultés des quartiers prioritaires ne sont liées ni aux tours ni à la mixité sociale. Ce sont bien les trafics qui pourrissent la vie sociale partout où ils s’installent et sont un facteur de développement des incivilités en général, du chacun pour soi et du laisser-faire.

Mais les trafics n’existent pas parce qu’il y a des trafiquants mais parce qu’il y a des acheteurs. C’est pourquoi il n’y a pas de réponse utile sans cohérence de toutes les politiques publiques, de police, de justice, de prévention, de santé, d’éducation, d’urbanisme, de cadre de vie.

Cette délibération porte sur l’urbanisme, mais nous savons tous que le débat public porte sur les questions de sécurité. Alors, soyons clairs et directs.

Les phrases choc d’un Président et son karcher ont produit, de 2007 à 2012, la suppression de 13 000 postes de police et de gendarmerie. Malgré des créations depuis, nous ne sommes toujours pas revenus aux effectifs de 2007 !

En dix ans, 2 700 postes de douaniers ont été supprimés  et  ça continue, à raison de 250 par an. Résultat, la France est une passoire pour tous les trafics ! Le trafic de stupéfiants est le premier marché criminel de France, estimé à 3,5 milliards d’euros.

La sécurité est une mission régalienne de l’État, un droit fondamental inscrit dans la Constitution. Or, avec le projet de loi de Sécurité globale, l’État poursuit son désengagement, se déchargeant sur les polices municipales ou privées, alors même que nous avons besoin d’un renforcement d’une police de la République sous statut, présente partout, formée et au service de tous, capable d’assurer la protection des personnes et des biens d’abord -ce qui implique la répression des trafics mais ne peut s’y réduire.

Autour des trafics se développent des violences urbaines, des rodéos, mortiers, pétards, des incivilités du quotidien, infractions aux codes de la route et de la rue, perturbations de l’espace public et même, parfois, privé.

Mais quel maire de l’agglomération a demandé au Premier Ministre le durcissement de la réglementation sur la vente en ligne des pièces pyrotechniques ? Vous le savez, c’est Michèle Picard et c’est son ami, André Chassaigne, qui a proposé à l’Assemblée d’interdire la vente des mortiers d’artifice au grand public, de sanctionner les acteurs de leur distribution et d’aligner le régime d’importation de ces produits sur celui des armes.

Aux Minguettes ou à la Guillotière, nous avons besoin d’une police nationale de proximité, d’un service public de prévention qui sorte les ados en rupture de l’école de la rue, d’un suivi social rigoureux des familles impliquées dans les trafics pour les soustraire à la domination des mafias, de moyens renforcés dans les écoles pour lutter contre toutes les violences, les harcèlements, les clans et les racismes, de moyens pour éduquer à un usage citoyen des réseaux sociaux et en chasser les représentations de ces violences, harcèlements et racismes. Ce ne sont pas les outils techniques qui sont décisifs, ce sont les ressources humaines mobilisées par tous ces services publics, avec les outils dont elles ont besoin.

C’est un sujet qui mériterait une approche non politicienne, un consensus républicain pour faire respecter le droit fondamental à la sécurité en renforçant et coordonnant les actions de police, de justice, de prévention, d’éducation et de santé. Il y a urgence.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : /https://youtu.be/N5g22dGdmjI?t=20987

Sur le fond, à l’est, rien de nouveau !

2021-0709 - Décines-Charpieu - Projet de salle Aréna - Déclaration de projet emportant mise en compatibilité du PLU-H -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, voici revenu le dossier de la salle Aréna, qui nous avait déjà fait débattre longuement en décembre dernier. La consultation est finie et, sans grand étonnement, le commissaire-enquêteur aura rendu un avis favorable, assorti de quelques recommandations pour faire bonne mesure.

Il n’en reste pas moins que, sur les 41 avis (véritablement) recueillis, 24 sont « défavorables », 11 « favorables » et 5, sans doute macronistes, « et pour et contre » (et vice versa). Ce n’est donc pas exactement un plébiscite enthousiaste.

Et, si je voulais être taquin, je ferais remarquer qu’étrangement le projet d’extension du centre commercial, juste de l’autre côté de l’autoroute, n’a pas rencontré les mêmes grâces. C’est pourtant la même logique, bétonner pour consommer…

Sur le fond du projet, ma foi, à l’est, rien de nouveau !

Les recommandations du commissaire-enquêteur reprennent, pour l’essentiel, des annonces que l’OL avait déjà formulées :

– Réduction de l’impact environnemental du chantier ;

– Végétalisation ;

– Covoiturage ;

– Non concomitance des événements entre le Grand stade et l’Aréna ;

– Dispositif d’insertion sociale ;

– Tarif préférentiel pour les résidents ;

– Participation au financement d’une passerelle au-dessus de l’autoroute, sans précision sur les montants pour le moment ;

– Et, enfin, soutien à la filière musicale, mais sans plus de précision non plus.

Pour ma part, je recommanderai l’achat de panier artistique auprès de la structure « Ouvrir l’Horizon », qui, après les Pays de la Loire, vient de voir le jour en AURA. OH Aura-« Ouvrir l’Horizon » est une association qui regroupe artistes et techniciens, intermittents et indépendants -avec le soutien de compagnies marraines-, afin de proposer des créations originales sous la forme de ce que l’on appelle des « paniers artistiques ». Dans l’esprit, c’est une sorte d’AMAP culturel. Pour le coup, c’est un soutien direct aux artistes et techniciens, dans l’esprit de l’Économie sociale et solidaire. Et, après l’année écoulée, les artistes en ont vraiment besoin ! Ce serait là une contribution utile de l’événementiel à l’art, une sorte d’hommage du vice à la vertu.

Je vous remercie.