Archives de catégorie : Éducation et Culture

Musée des Confluences… une décision prise en accord avec la direction…

2024-2420 - Musée des Confluences - Modification des conditions de financement de l'établissement pour 2024 -

Mme la Conseillère M-C. Burricand : Monsieur le Président, chers collègues, nous approuverons cette délibération en en mesurant l’importance dans un moment très contraint pour notre collectivité, mais sans méfiance a priori sur les intentions de notre exécutif.

Nous savons que les collectivités locales traversent un moment difficile du fait de la perte de ressources importantes, et cela n’épargne pas la Métropole. Le désengagement de l’État, dans des missions essentielles, pèse évidemment sur nous… de même que la crise économique et sociale, qui s’aggrave et qui joue beaucoup, pour la Métropole, sur ses ressources et sur ses marges de manœuvre.

Il faut aussi se souvenir que les collectivités locales, on ne le dit pas suffisamment, financent à peu près (selon les années) la moitié de l’ensemble de l’activité culturelle du pays, tout en sachant que ce n’est pas une compétence obligatoire pour lesdites collectivités locales. C’est quand même un élément important.

Je voulais venir sur la question du musée des Confluences, qui a fait beaucoup parler, débattre dans la construction du projet (qui était porté, à l’époque, par le Conseil général du Rhône) du fait de son coût et de sa situation mais qui, après tous ces débats, est aujourd’hui apprécié comme un équipement culturel essentiel qui est ancré dans la métropole, comme dans la région, tout en accueillant plus d’1/3 de visiteurs nationaux ou internationaux.

Au-delà d’une fréquentation en hausse avec 671 597 personnes accueillies en 2023, c’est 56 % de primo-visiteurs (ce qui veut dire qu’il offre un accès à la culture à des personnes qui, peut-être, n’ont pas toujours l’habitude d’aller dans des musées), 56 % aussi de – 30 ans et 35 % des visiteurs sont une famille (c’est-à-dire au moins un adulte et un enfant). Si je donne ces chiffres, c’est parce qu’il me semble que le musée a provoqué un véritable engouement populaire, et que c’est quand même important pour un équipement culturel de cette nature, qui ne baisse pas, en plus, ses ambitions sur les expositions, les questions qu’il traite.

Il est évident que le musée des Confluences, au travers de la gratuité des tarifs pour une catégorie large de la population, que nous souhaiterions d’ailleurs élargir au-delà, et notamment la gratuité en direction de tous les scolaires et tous les – 18 ans, est une opportunité pour des gens qui se rendaient peu dans des équipements culturels d’y aller. Et, personnellement, pour y être allée avec des enfants, j’apprécie vraiment le travail qui est fait en leur direction pour qu’ils puissent prendre cette habitude de se rendre dans ce type d’équipement avec plaisir. C’est très important pour l’avenir.

Il serait, d’ailleurs, important -je le dis aussi- d’avoir une vision encore plus précise sur ces questions. Quelles sont les situations sociales, les métiers des personnes qui viennent au musée ? De quels lieux de l’agglomération viennent-ils ? Cela nous donnerait encore une vision plus précise, et là où nous devons faire porter nos efforts.

Donc, ce musée est très important pour notre métropole. Il est très important pour la population. Il joue son rôle. Donc, cette diminution d’un million de la subvention de fonctionnement ne nous satisfait évidemment pas, mais nous la voterons.

Nous la voterons, parce qu’il y a une subvention d’investissement d’un million d’euros équivalente. Nous la voterons, parce que -pour avoir participé à la commission Culture, éducation, sport et avoir entendu, à plusieurs reprises, la directrice du musée – je pense que cette décision se prend en accord avec l’équipe de direction, qui est prête à l’assumer tout en maintenant ses objectifs. Et c’est pour cela que nous pensons pouvoir la voter.

Et puis, il me semble -mais je pense que monsieur le Vice-Président viendra peut-être sur cette question- que le choix de l’exécutif et du vice-président, par rapport aux difficultés budgétaires, c’est de prendre des décisions raisonnées et de maintenir notre activité le plus possible, au plus près des habitants.

Donc, pour toutes ces raisons, nous allons voter cette délibération.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Q2L6YqWr5t4?t=18501

Un équipement sportif utile, mais une attention au contexte de proximité difficile…

2024-2319 - Vaulx-en-Velin - Vénissieux - Sport - Attribution de subventions d’équipement à la Commune de Vaulx-en-Velin et à Lyon Métropole Habitat pour la création d’îlots sportifs inclusifs -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, nous voterons, bien entendu, cette délibération avec un commentaire sur l’attention qu’on doit porter sur les difficultés que nos bailleurs rencontrent dans la gestion du quotidien et de la proximité.

J’aurais un avis un peu plus équilibré que le vice-président sur la préparation, la relation avec les locataires, les habitants du quartier. Pour ceux qui ne le savent pas, un peu au-dessous du rond de droite de votre photo, c’est un point de deal bien connu du quartier. Et donc, les difficultés du quotidien sur l’entretien des allées, sur les difficultés des gardiens, c’est quand même ce qui est dominant dans le vécu des locataires.

Je crois qu’il faut faire attention… parce que nos bailleurs sont en difficultés sur ces sujets. Ils sont en difficulté, évidemment, pour des raisons générales sur la situation des bailleurs, sur les atteintes contre le logement social mais ça les met, concrètement, en difficultés dans la relation aux locataires.

J’ai rencontré l’Amicale des locataires, qui faisait une Fête des voisins à peu près à l’endroit de ce projet… Je vous assure qu’il faut les entendre, les écouter pour avoir une bonne représentation de ce qui se passe.

Je crois que nous finançons nos trois offices métropolitains sur leur politique de proximité et sociale. Je crois qu’il faut qu’on soit plus attentifs pour avoir la vérité de la situation de terrain que nous connaissons bien, pour ce qui concerne Vénissieux.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=27765

La Cité internationale des arts du cirque au Puisoz !

2024-2318 - Culture - Construction de la Cité internationale des arts du cirque - Lancement de la consultation du concours restreint sur esquisse -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération décline le projet de Cité internationale des arts du cirque dans ses aspects éducatifs, artistiques, sociaux et urbains comme dans ses éléments immobiliers sur le site du Puisoz. Nous approuvons le choix de soutenir les arts du cirque sur notre métropole ; c’est d’autant plus nécessaire qu’en France ils sont loin d’être considérés à leur juste valeur, réduits à un art mineur. Nous approuvons les objectifs annoncés d’inclusion sociale, de maillage du territoire, d’impact environnemental et d’égalité entre femmes et hommes, de structuration de la filière professionnelle des arts du cirque indispensable pour un égal accès à ces métiers de toutes et tous comme pour sécuriser des parcours professionnels trop souvent marqués par la précarité, d’autant que le statut d’intermittent du spectacle est plus que jamais menacé.

Nous nous félicitons donc de l’engagement de consultation de la maîtrise d’œuvre pour la construction de l’équipement situé au Puisoz et d’une réalisation à l’horizon 2028, que nous souhaitons effectif.

L’aménagement du site est le fruit d’une longue bataille qui a toujours mobilisé la ville de Vénissieux. Celle-ci a fait preuve d’une longue patience au regard de ses partenaires. Notre ville, comme beaucoup d’autres, a expérimenté la coupure du périphérique, entaille dans la ville mais aussi dans le Grand Lyon devenu Métropole. Le projet Puisoz Grand Parilly a donc été un soulagement, après des années d’attente, mais il a aussi fait l’objet de nombreux débats, discussions aussi avec l’investisseur privé, autour, finalement, d’une question centrale : il ne s’agissait surtout pas de construire une nouvelle zone commerciale mais bien un lieu de vie, mêlant activité commerciale et de loisirs, services administratifs à la population, offres de santé, logements et nous nous sommes battus pour que le logement social y trouve sa place. En somme, un nouveau quartier ouvert sur sa ville, Vénissieux, et sur son agglomération, d’autant que bien desservi par la ligne D et le T4 et adapté au développement des mobilités douces.

Une importante réserve foncière avait été réservée pour la réalisation d’un équipement d’agglomération, c’est donc un engagement métropolitain de longue date qui est respecté avec l’arrivée de la Cité internationale des arts du cirque au Puisoz.

Depuis que la Région Rhône Alpes s’est retirée du projet, nous entendons beaucoup dire, à droite, qu’il faudrait revenir sur ce projet d’autant que nous connaissons des difficultés financières.

D’une part, ce serait revenir sur l’engagement de deux majorités métropolitaines.

D’autre part, c’est faire peser un soupçon de « gabegie » financière sur la majorité alors que la délibération prend clairement en compte le retrait de la Région en déclinant en deux phases le projet.

Enfin, cela dédouane la responsabilité du président de la Région, Laurent Wauquiez, pour son désengagement partisan.

Nous entendons les difficultés des personnels, tant dans la mobilisation de ce jour que dans les recours des habitants en attente de traitement de leurs demandes.

Mais ces difficultés grandissent… d’abord, du fait du désengagement de l’État sur ses missions essentielles- éducation, santé, logement d’urgence -… de l’aggravation des inégalités sociales liées aux politiques gouvernementales qui ont sacrifié salaires et retraites… des ponctions des gouvernements successifs sur les ressources de collectivités locales…

La situation du pays montre combien les postures politiciennes sont contre-productives.

Nous voterons cette délibération.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=9377

La lutte pour les droits des femmes et la lutte contre l’inégalité scolaire !

2024-2231 - Vénissieux - Collèges - Dénomination du futur collège de Vénissieux -

Mme la Vice-Présidente PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, l’ouverture d’un nouveau collège sur la commune de Vénissieux répond aux besoins d’une population scolaire croissante sur le secteur Vénissieux/Saint-Fons où les collèges existants ont dépassé leur capacité d’accueil. Il y avait donc une urgence à construire ce nouvel établissement, qui proposera des locaux de haute qualité environnementale et d’usage. La qualité des équipements scolaires est un plus pour la réussite des élèves et pour l’implication des parents qui accordent une meilleure confiance dans l’école de la République. Nous savons que les choses sont liées. Un cercle vertueux qui rayonne au-delà des murs des établissements scolaires avec un impact positif pour les communes, pour le dynamisme et la qualité de vie dans les quartiers. Un nouveau collège, pour nos deux villes frappées par les inégalités sociales, est une bonne nouvelle pour l’égalité des chances !

Il faut, à présent, redoubler d’efforts pour tous les autres collèges, notamment le collège Aragon.

Concernant la dénomination de ce nouveau collège, « Katia Krafft », je souhaitais vous informer que ce choix a été porté par le Conseil municipal des enfants de Vénissieux qui a travaillé sur la base de plusieurs propositions de personnalités. Le portrait de Katia Krafft a obtenu la majorité des voix pour son parcours inspirant et audacieux.

Katia Krafft était une volcanologue avant-gardiste, diplômée de l’École normale et rare femme à exercer ce métier au contact des sommets explosifs. Elle a reçu le Prix de la vocation en 1969 pour ses travaux de volcanologie. Avec son mari, elle aura alimenté un fond iconographique à ce jour inégalé, coécrit une dizaine de livres, réalisé des films et effectué de nombreuses conférences à travers le monde. Au-delà de la démocratisation de la science des volcans, Katia Krafft aura permis de promouvoir le métier de volcanologue auprès des femmes.

Permettez-moi d’insister sur l’importance de ce choix d’une personnalité féminine pour nommer ce futur collège. Les inégalités femme-homme persistent, c’est un fait. Nous devons regarder en face les causes et les mécanismes de ces inégalités systémiques. L’invisibilité des femmes dans l’espace public et dans l’histoire en est une avec une succession de manuels scolaires, pas si anciens que cela, où l’on retrouve peu de femmes, souvent réduites au rôle de faire-valoir.  Nous avons beaucoup à faire pour lutter contre cette transmission d’un passé tronqué dans lequel les femmes n’auraient ni écrit, ni peint, ni inventé, ni cherché et encore moins trouvé. Autant de femmes que nous devons, aujourd’hui, mettre en avant.

C’est une transformation profonde de notre société que nous visons. La lutte pour les droits des femmes et la lutte contre l’inégalité scolaire en font évidemment partie. Le rôle émancipateur de l’école publique est central pour permettre aux jeunes générations de construire cette société équilibrée, en citoyens éclairés.

Permettez-moi d’ouvrir une parenthèse concernant les annonces de Gabriel Attal qui signe la fin du collège unique. Les préconisations gouvernementales prônent, ouvertement, un enseignement à deux vitesses et vont plonger les collèges REP et REP+ dans de grandes difficultés, car les moyens ne sont pas au rendez-vous, avec un risque de suppression des dispositifs existants et d’aggravation des inégalités scolaires.

Parents d’élèves et personnels éducatifs sont déjà mobilisés contre la « réforme Attal ». Une mobilisation qui rejoint celles pour de meilleures conditions de travail, l’augmentation de salaires, la création de postes supplémentaires pour la baisse du nombre d’élèves par classe, le recrutement d’enseignants en nombre suffisant, comme des personnels pédagogiques, administratifs, ou dédiés à l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Le mépris de ce gouvernement pour l’école publique a des effets dévastateurs dans les territoires avec la dégradation du climat scolaire et, par conséquent, le délitement des liens sociaux.

L’action de la Métropole et des communes autour de la question scolaire est importante, mais il est urgent de replacer l’école de la République au centre des préoccupations de l’État.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/kD0xSZelKiU?t=28519

Quelle école publique voulons-nous ?

Parents d’élèves, syndicats enseignants, personnels éducatifs sont vent debout contre la réforme Attal qui signe la fin du collège unique, la mise en place de groupes de niveau qui vont aggraver les inégalités scolaires et entraîneront la suppression de dispositifs existants, car les moyens ne sont pas au rendez-vous.

Les mesures préconisées pour l’école publique prônent ouvertement un enseignement à deux vitesses, et vont plonger les collèges REP, REP+ dans de grandes difficultés. Les élèves en apprentissage vont encore, une nouvelle fois, en payer le prix fort !

Nous soutenons la mobilisation des parents d’élèves et des enseignants pour de meilleures conditions de travail, l’augmentation de salaires, la création de postes supplémentaires pour répondre aux besoins et permettre la baisse du nombre d’élèves par classe, le recrutement des enseignants en nombre suffisant -comme des personnels pédagogiques et administratifs, ceux dédiés à l’Accueil des enfants en situation de handicaps (AESH).

Le très court passage d’Amélie Oudéa-Castéra a témoigné du mépris de ce gouvernement pour l’école publique. Nous actons son départ.  Cependant, le changement de ministre à l’Éducation nationale ne change rien sur le fond et le manque de moyens toujours plus criant pour notre école publique et républicaine. Nous appelons à participer nombreux aux différentes initiatives des prochains jours.

Revoir la PPI pour les collèges !

Lors des Assises des quartiers populaires organisées par la Métropole sur les inégalités sociales et territoriales dont un des thèmes était l’éducation, un jeune collégien a exprimé une des attentes des élèves… des collèges de 500 places maximum… Pour l’instant, ce n’est pas du tout un objectif que la Métropole a pris en compte dans son Schéma directeur des collèges, même à long terme. Ce schéma prévoit même, au contraire, une hausse des effectifs moyens par collège.

Et les annonces d’investissement dans les collèges de Vénissieux, reconstruction de Aragon et restructuration lourde de Triolet en sont encore au stade d’annonce. Les études, et seulement les études, sont lancées pour Triolet dans ce mandat ; rien n‘est annoncé pour Aragon.

Pourtant, les investissements de la Métropole sont importants : pour les voies lyonnaises ; pour les mobilités, en général ; pour de grands dossiers, comme la restructuration de Perrache.

Pourtant, les collèges sont une compétence entière de la Métropole.

Cette situation n’est plus acceptable. Les collégiens ont besoin d’une accélération forte des investissements de la Métropole avant 2026.

Les élus communistes appellent les parents et les enseignants à la mobilisation pour mettre nos collèges sur le sommet de la pile des dossiers métropolitains.

Des investissements pour les collèges sans plus attendre !

La Métropole a organisé, ce 6 avril au Transbordeur, des Assises des quartiers populaires qui ont abordé de nombreux sujets concernant les inégalités sociales et territoriales et les politiques publiques devant y répondre.

S’il y a eu beaucoup de témoignages et de questions concrètes, un sujet n’a pas été abordé : l’état des collèges et le schéma directeur d’investissement de la Métropole.

Un jeune collégien a, pourtant, exprimé une des attentes des élèves… des collèges de 500 élèves maximum… Pour l’instant, ce n’est pas du tout un objectif que la Métropole a pris en compte dans son Schéma directeur des collèges, même à long terme.

Et les annonces d’investissement dans les collèges de Vénissieux, reconstruction de Aragon et restructuration lourde de Triolet en sont encore au stade d’annonce. Les études, et seulement les études, sont lancées pour Triolet dans ce mandat ; rien ‘est annoncé pour Aragon.

Pourtant, les investissements de la Métropole sont importants : pour les voies lyonnaises ; pour les mobilités, en général ; pour de grands dossiers, comme la restructuration de Perrache.

Pourtant, les collèges sont une compétence entière de la Métropole.

Cette situation n’est plus acceptable. Il ne faut plus attendre. Les collégiens ont besoin d’une accélération forte des investissements de la Métropole avant 2026.

Les élus communistes appellent les parents et les enseignants à la mobilisation pour mettre nos collèges sur le sommet de la pile des dossiers métropolitains.

Les élus communistes métropolitains :

– Léna ARTHAUD (Villeurbanne)

Marie-Christine BURRICAND (Portes du sud)

Christiane CHARNAY (Lônes et coteaux)

Raphaël DEBÛ (Lyon-ouest)

Thierry HAON (Portes du sud)

Pierre-Alain MILLET (Portes du sud)

Michèle PICARD (Portes du sud)

Les élus communistes vénissians dans les collèges :

Saïd Hamidou ALLAOUI (collège Triolet)

Sophia BRIKH (collège Aragon)

Véronique FORESTIER (adjointe à l’éducation)

Amel KHAMMASSI (collèges Aragon et Triolet)

Pour un établissement universitaire à Vénissieux !

2022-1355 - Approbation du Schéma de développement universitaire (SDU) Ambition 2030 -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, tout d’abord, je confirme effectivement qu’il est très important, dans une métropole universitaire comme la nôtre, d’élaborer un tel schéma mais aussi, beaucoup d’entre nous y sont revenus, de mesurer le poids de la précarité et de la pauvreté étudiantes, aujourd’hui, avec l’aggravation qui est considérable, selon toutes les statistiques et toutes les études connues. Et nous nous félicitons des décisions solidaires de la  Métropole, mais sous savons aussi que le problème est d’ampleur nationale et nous rappelons donc notre proposition d’un revenu étudiant permettant d’étudier dans des conditions dignes.

Nous avons exprimé à plusieurs reprises notre demande que Vénissieux, troisième ville de la Métropole, puisse accueillir un établissement universitaire. Dès 1989, André Gerin et Guy Fischer -alors maire et 1er adjoint- avaient formulé ces besoins, auprès de la Communauté urbaine, dans le cadre du projet « Démocratie ».

En effet, Vénissieux a fait l’objet, au cours des années, d’un véritable ostracisme sur cette question. Trop ouvrière, trop industrielle, peut-être trop rebelle avec sa classe ouvrière organisée, je vous laisse juge mais, ce qui est certain, c’est qu’il y a là une injustice à réparer.

La ville dispose d’un réseau de transports en commun bien développé, de fonciers qui ne peuvent se limiter à accueillir des résidences universitaires -même si nous les accueillons bien volontiers. Elle est aussi riche d’un tissu industriel et économique important, de trois lycées, d’un site AFPA -sans compter l’organisme CERTA, pionnier dans la formation industrielle et qui continue de jouer le rôle d’une école de la seconde chance. Dois-je ajouter l’effort culturel et sportif, en lien souvent avec des équipements et projets d’agglomération, comme la maîtrise de l’opéra de Lyon ou la Cité du cirque à venir ?

La mixité fait aujourd’hui l’objet de nombreux débats souvent simplificateurs et qui visent un peu trop souvent à limiter la question à un éventuel déplacement de nos collégiens. Je ne parle pas, là, de ce que nous disons ici à la métropole, mais par rapport à ce qui se dit au café du commerce. Nous sommes, parfois, gênés par des discours trop formatés qui intègrent l’idée que le problème serait ceux qui vivent là, sans compter les dérapages de ceux qui renvoient toujours à une origine présupposée quand on creuse un peu la question ! La mixité, ce sont aussi les services publics, les établissements accueillants -et je me permets de reprendre ce qu’a dit monsieur Millet ce matin sur la question des dates de constructions de collèges, et notamment du collège Aragon, qui attend depuis bientôt vingt ans qu’il se passe quelque chose d’important- les filières d’excellence, … Un établissement universitaire dans la ville, et dans la troisième ville de la métropole, ce sont évidemment des jeunes qui vivent leurs études dans la ville avec toute l’énergie, tout l’apport, tout le mouvement que cela permet, mais c’est aussi des jeunes vénissians qui, dès leur plus jeune âge, intègrent l’existence des études universitaires dans leur parcours.

Et donc je me permets, à l’occasion du vote de ce SDU, que nous voterons, de réaffirmer notre volonté que cette injustice soit réparée et que nous réfléchissions à ce que la ville de Vénissieux puisse disposer d’un établissement universitaire.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=22452

Il y a urgence pour les collèges Triolet et Aragon !

CP-2022-1231 - Vénissieux - Restructuration du collège Elsa Triolet -

Mme la Vice-Présidente PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, la restructuration du collège Elsa Triolet, que parents d’élèves, enseignants et élus locaux demandent depuis très longtemps, est la promesse d’une amélioration des conditions d’apprentissage dans cet établissement.

La qualité des locaux est un élément important pour que les élèves se sentent bien et que les parents gardent confiance dans l’école de la République. La Métropole prend ses responsabilités avec l’ambition d’établissements de qualité permettant aux élèves d’accéder à la meilleure éducation.

Nous savons que les choses sont liées. La qualité des équipements scolaires, comme des équipements sportifs ou culturels, participe au bien-être des familles et à leur implication. Un cercle vertueux qui rayonne au-delà des murs des établissements scolaires avec un impact positif pour la commune, pour le dynamisme de la vie associative, pour la qualité de vie dans le quartier.

Les acteurs du collège Elsa Triolet œuvrent depuis de nombreuses années pour cette restructuration, et notre groupe est intervenu à de nombreuses reprises en Conseil de Métropole, lors du précédent mandat.

Je voudrais saluer toutes celles et tous ceux qui s’engagent au quotidien pour que nos collèges des quartiers populaires ne soient pas laissés pour compte, les parents d’élèves, les enseignants, les équipes éducatives, tous mobilisés.

Sur le territoire de Vénissieux, nous avons récemment vécu des mouvements de grève de ces équipes qui protestent contre le manque d’enseignants, de surveillants, d’agents d’entretien, de personnels administratifs, contre la précarité et la dévaluation des AESH et contre toute une stratégie visant le démantèlement de l’éducation prioritaire avec toujours plus de contrats et d’appels à projet par établissement.

L’État affaiblit l’école de la République et, dans les territoires, nous en récoltons malheureusement les effets avec la dégradation du climat scolaire, des conditions de travail difficiles pour les adultes comme pour les enfants.

En matière d’éducation, la Métropole a pris toute la mesure de l’urgence des besoins en élaborant un schéma directeur des collèges que notre groupe demandait depuis plusieurs années. D’une part, nous souhaitons accueillir dignement les 500 élèves supplémentaires qui s’inscrivent chaque année dans nos collèges. D’autre part, et ce n’est pas une surprise, l’état des lieux de nos établissements vieillissants a permis de bien prendre la mesure des besoins en matière de rénovation.

Si la Métropole insuffle 23 millions d’euros dans la restructuration du collège Elsa Triolet, c’est précisément parce qu’il y a une urgence à améliorer les conditions d’usage de cet établissement, pour les élèves, les familles et les personnels. Cette urgence m’oblige aujourd’hui à insister sur la nécessité de démarrer les  travaux sans attendre. J’aimerais être rassurée sur la réalisation de ces travaux avant la fin du mandat, comme prévu.

Je profite de cette délibération pour aborder la situation du collège Aragon dont la construction date de 1974. Là encore, les usagers et les élus locaux se mobilisent pour alerter sur les conditions d’accueil des élèves. Ce collège a récemment bénéficié de travaux d’urgence pour fluidifier et sécuriser les usages ainsi qu’une extension temporaire de quatre salles d’enseignement, de sanitaires et d’un préau pour faire face à une importante hausse des effectifs.

Le schéma directeur des collèges annonce la réhabilitation totale d’Aragon. C’est une excellente nouvelle. Encore une fois, nous aimerions avoir des précisions sur le calendrier. Nous savons que la Métropole de Lyon s’engage pleinement dans la transformation de ses collèges avec des investissements annoncés à 300M€ durant ce mandat. Mais il nous paraît important d’avoir un message clair sur les délais vis-à-vis des usagers du collège. Aussi, nous souhaiterions savoir à quelle date commenceront les travaux du collège Aragon. 

Je vous remercie.

Pour permettre l’accès, dès le jeune âge, à ce formidable outil d’émancipation qu’est la culture !

2021-0815 - Soutien au développement de l'éducation artistique et culturelle -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, chers collègues, c’est avec plaisir que je prends la parole sur cette délibération de soutien au développement de l’éducation artistique et culturelle, tant le domaine culturel me semble un espace primordial non seulement pour l’épanouissement individuel, mais aussi pour la vie en société.

Permettez-moi de commencer en citant quelques extraits de la Déclaration des droits de la Culture, si chère à Jack Ralite :

« Trop souvent l’encouragement nécessaire à la création contemporaine, signe extérieur et intérieur de richesse d’une Nation, passe après l’exigence de la rentabilité que les industries culturelles publiques et privées poursuivent à travers l’insatiable marchandisation de la culture. Dans le même temps, l’effort de l’État pour préserver et développer la culture originale s’étiole et s’abandonne aux mêmes règles. […]

Ce qui se passe au cinéma, au théâtre, à la télévision, à la radio, dans la danse, la musique, la chanson et le cirque, les arts plastiques, le graphisme, l’architecture, la photographie, la littérature ou la poésie nous confirme que ne sont pas en cause les talents -ils sont bien vivants- mais une volonté qui garde obstinément son cap : organiser le partage inégalitaire des êtres humains entre un petit nombre auquel la détention des avoirs et des pouvoirs conférerait la compétence artistique et une immense multitude de consommateurs voués aux produits standardisés venus pour l’essentiel d’un ailleurs sans visage et sans âme, otages culturels des audiences, tirages et sondages en dehors de quoi rien ne serait permis. […]

Nous proclamons qu’il n’y a pas dans une Nation de valeurs culturelles capables de vivifier son passé comme de dessiner son avenir sans les incessantes trouvailles de la création artistique, sans la liberté de leur confrontation, sans la volonté d’en faire le bien commun des artistes et leur peuple.

À l’uniforme gris des ambitions mercantiles nous opposons l’arc-en-ciel des sensibilités et des intelligences, l’ouverture plurielle à la culture des hommes et des peuples du monde entier.« 

Cette déclaration, proclamée en 1987, conserve une brûlante actualité et je ne peux donc que me réjouir de ce que la Métropole, à travers cette délibération, fait montre de volontarisme dans l’accès et l’éducation aux arts et à la culture. Et je retrouve bien, dans les dispositifs qui nous sont proposés, cet état d’esprit qui vise à permettre l’accès, dès le jeune âge, à ce formidable outil d’émancipation qu’est la culture.

Permettre à nos collégiens, à nos jeunes, de s’initier à la pratique d’un art, d’en découvrir les créations, de partager avec les artistes et techniciens, c’est les aider à ouvrir les yeux sur un vaste continent à la richesse inextinguible.

Dans l’ère du numérique, alors que nous sommes assiégés d’écran, l’éducation à l’image, afin de les comprendre, d’en maîtriser le sens -surtout lorsqu’il est caché- me paraît indispensable à la formation de l’esprit critique qui doit habiter chaque citoyen.

Permettre de découvrir et de confronter les arts venus d’ailleurs -ailleurs dans le temps, ailleurs dans l’espace- offre une mise en perspective salutaire, des clefs de compréhension du vaste monde.

À ce titre, je citerais 2 exemples d’initiatives qui me paraissent, dans la période, fort opportunes :

– « Tu m’auras pas », qui offre des outils d’analyse des mécanismes à l’œuvre à travers les images et vidéos véhiculées par internet. Pour une génération aussi férue de réseaux sociaux et dont internet est devenue la principale source d’information, c’est essentiel qu’ils ne « se fassent pas avoir » par les contenus auxquels ils sont exposés. Et je serais partisan d’étendre ce type d’enseignement à l’ensemble des collégiens.

– La médiation mise en place dans le cadre de l’exposition « Arts de l’Islam, un passé pour un présent » me semble, là aussi, répondre à un besoin prioritaire, la culture étant le véhicule par excellence de la fraternité entre les peuples.

Il est indispensable, à mes yeux, que l’éducation à la culture, que l’accès à la culture et que l’initiation à la pratique artistique puissent s’affranchir du secteur marchand, qu’elles soient proposées dans le cadre du service public car, pour citer à nouveau la Déclaration des droits de la culture : « Un peuple qui abandonne son imaginaire culturel à l’affairisme se condamne à des libertés précaires. »

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : /https://youtu.be/N5g22dGdmjI?t=18755