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L’urgence est de surmonter les divisions de notre peuple pour faire reculer l’extrême droite !

Intervention préalable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Tout d’abord -et la multiplication des groupes politiques de notre assemblée (11, pour cette séance) est un signe de plus de la crise politique, mais il n’y a qu’une seule intervention communiste-, remercions Bruno Bernard d’avoir accepté ce temps d’introduction… Un moment politique utile dans cette crise démocratique et ses dérives populistes qui fracturent notre société, crise qui conduit à de terribles cécités politiques dans une cinquième République perturbée qui perd son sauveur suprême. Pendant qu’on cherche encore un gouvernement, l’urgence climatique est reléguée à l’arrière-plan tout comme la désindustrialisation, malgré tous les discours officiels, et la crise sociale qui va avec, jusqu’à l’horreur à Mayotte, tout comme le basculement d’un monde qui s’extirpe douloureusement d’une domination occidentale coloniale.

Marc Grivel me reprochera de faire trop de politique, mais il se laisse entraîner par ce temps politique. Sa dernière intervention évoquait les élections européennes, et demandait au président de se consacrer aux questions « locales », les citant : précarité, insécurité, coût de l’énergie, manque de professeurs, mur de l’investissement pour l’isolation, raréfaction de l’eau, adaptation au changement climatique, cohésion sociale, … Ce sont vos mots, cher Marc, mais ces questions sont autant locales que nationales, voire mondiales. Il n’est pas de réponses pragmatiques et concrètes, sans… prendre parti !

D’ailleurs, le groupe Synergies -qui traverse la Saône, le Rhône et même le périphérique- n’est plus une expression locale de l’ouest lyonnais, mais devient une réponse politique à la crise de la droite -sous pression de l’extrême droite, qui taraude les maires d’Écully et Décines.

Oui, la crise profonde de notre société exige de prendre parti… pas dans l’idéologie, pas dans les discours, non, dans le concret et cela exige de faire des choix. Il y a longtemps, nous avions une certaine autonomie locale, de la fiscalité, des marges de manœuvres ; même le patronat pouvait accepter des mesures sociales d’ampleur… création des ASSEDIC, forte augmentation du SMIC, moyens consacrés au logement social, dépenses d’éducation. Mais les crises répétées du capitalisme, livré à lui-même après la chute de l’URSS, l’ont en quelque sorte mis à l’os, révélant sa vraie nature -la guerre de tous contre tous. Les écarts de revenus entre les premiers de corvées et ceux qu’il faut appeler des « oligarques », de Bernard Arnaud à Elon Musk, nous ramènent aux inégalités pré-républicaines des seigneurs et des serfs.

Alors, quel rôle local pouvons-nous avoir si nous ne portons pas de choix politiques ? On parle, parfois, de « bouclier social ». Michèle Picard a raison de parler, plus modestement, « d’amortisseur social », car nous n’empêchons pas la crise de frapper nos concitoyens. Fabien Roussel, ce dimanche à la Conférence nationale du PCF, évoquait le risque d’un plan social massif, conséquence d’un budget national récessif, dans les collectivités, les associations, les bénéficiaires de marchés publics.

Et la désindustrialisation s’accélère… Jtech, Arkema, Bosch, Renault trucks, Syensqo, Bayer, Merk, Logiplast, Cotelle, Bonduelle, Valeo, Vencorex… sans oublier la distribution… Casino, Carrefour, Auchan… Ne nous faites pas croire que leurs difficultés viennent des services publics ! Non, elles viennent d’une récession en Europe qui paie le choix de la guerre et de la soumission aux États-Unis, l’affaiblissement de l’Allemagne -pour lequel je vous conseille, sur mon blog, un billet plein d’humour d’un journaliste russe sur la fin du gaz russe. Le capitalisme, incapable de développement, est devenu un jeu à somme nulle… pour que certains gagnent, il faut que d’autres perdent. Les USA veulent gagner, donc l’Europe doit perdre. C’est pourquoi les gouvernements successifs, incapables de penser la souveraineté de la France, nous mentent sur la réindustrialisation. Jamais ils n’interviennent sur le fond… les incroyables prélèvements des plus riches sur l’économie et la faiblesse des investissements privés malgré les milliards de soutien public !

Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron ont creusé une dette qui semble faramineuse… 3 100 milliards, à situer relativement au patrimoine financier des français ; 6 200 milliards, au patrimoine total ; 12 000 milliards hors patrimoine public. Ce patrimoine privé est très inégalement réparti… le premier tiers des revenus en possède 1 % quand le dernier tiers en possède les trois-quarts. Comment a-t-il été possible de justifier la fin de l’Impôt sur la fortune ! Les dividendes aux actionnaires battent chaque année un record… 70 milliards, en 2023. Non, la dette ne vient pas des collectivités locales ni des dépenses sociales, mais de l’inefficacité des actionnaires, de leur incapacité à développer la France, de leur surdité aux enjeux de longs termes -obsédés par leurs indices quotidiens-, de leur incompétence à répondre aux immenses besoins d’emplois, de services, d’innovation. Oui, c’est la grande bourgeoisie qui est périmée !

Et toujours, dans le fatras du monde, les guerres qui continuent. La Syrie bombardée par Israël, avec la Turquie et Al-Qaïda, pendant que Gaza meurt. Quelle place les turcs laisseront aux kurdes dans le nord ? À n’y rien comprendre ! Tout peut finir comme en Lybie, les USA continuant d’exploiter le pétrole à Deir Ez-Zor.

Et sans écho dans nos médias, la puissante organisation d’action politique conservatrice US -la CPAC- organise une internationale d’extrême droite avec Milei, Orban, Bolsonaro, Meloni, Elsa Trump, Banon… poussant à valoriser la brutalité de Milei contre les dépenses publiques… Milei, qui appelle à la création officielle d’une internationale brune : « Il est de notre devoir moral de défendre l’héritage de notre civilisation occidentale. L’Occident est en danger, (…) Nous pourrions nous appeler une internationale de droite, un réseau d’entraide composé de tous ceux qui s’intéressent à la diffusion des idées de liberté dans le monde ». Dans ce type de discours, la liberté, c’est celle des loups ! Et on peut s’inquiéter des liens entre les fascismes de toutes natures rassemblés par Milei et Trump -y compris des djihadistes, quand on apprend que l’assassin de Samuel Paty était en contact avec le HTS, qui vient de prendre le pouvoir en Syrie.

Il faut prendre la crise démocratique occidentale au sérieux comme un moment de rupture. Quand le président français ne peut plus tenir compte des résultats d’une élection, qu’un parlement divisé se perd en polémiques, l’Union Européenne fait comme si elle avait tous les droits. Elle vient de se doter d’un « Commissaire au logement »… logement, qui n’est pas de sa compétence. Cette gouvernance sans démocratie peut tout, y compris en terminer avec la démocratie.

Tous les « modèles » de cette démocratie occidentale donnant des leçons au monde sont dépassés. L’allemand consensuel bousculé par l’impasse de sa transition énergétique et par la poussée de l’extrême droite, qui ravive de terribles souvenirs ; le présidentialisme US, pourri de populismes vulgaires et de débauches marketing ; le français républicain délaissé par des citoyens désabusés…

Oui, Einstein avait raison : « L’anarchie économique de la société capitaliste, telle qu’elle existe aujourd’hui, est, à mon avis, la source réelle du mal. Je suis convaincu qu’il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer ces maux graves, à savoir, l’établissement d’une économie socialiste, accompagnée d’un système d’éducation orienté vers des buts sociaux. »

Mais il faut rappeler la formule de Lénine : « Une situation prérévolutionnaire éclate lorsque ceux d’en haut ne peuvent plus, et que ceux d’en bas ne veulent plus ». Certes, ceux d’en haut ne peuvent plus autrement que par la guerre et le fascisme, mais ceux d’en bas restent profondément divisés par le racisme, la concurrence, la crise d’une gauche affaiblie et divisée. Lénine précise, ceux d’en bas ne veulent plus quand on constate une « rapide élévation au décuple, ou même au centuple, du nombre des hommes aptes à la lutte politique parmi les travailleurs ». Nous en sommes loin.

C’est pourquoi je veux redire à mes amis socialistes et insoumis… cessons les guerres de chefs, les polémiques préélectorales. L’urgence est de surmonter les divisions de notre peuple pour faire reculer l’extrême droite, dont, je le répète, le risque est bien présent dans notre métropole. Nous avons besoin de solidarité, de concret, d’unité pour surmonter ce qui divise et permettez-moi de conclure sur le lien entre ces destructions d’emploi et les destructions du tissu social avec les squats, le mal-logement, les enfants à la rue, l’errance et la santé mentale.

Vénissieux vient de réaliser une grande consultation citoyenne sur les incivilités, la sécurité et la prévention… un évènement, avec 8 000 participants… plus qu’une participation électorale. Permettez-moi d’en dévoiler une réponse populaire. Face à ces urgences, les Vénissians demandent à la fois de la prévention et de la sanction, et ils placent la prévention au premier plan. Oui, nous pouvons avoir de larges majorités sur des actes concrets pour l’accueil des mineurs, l’enfance en danger ou l’hébergement des malades psychiques… en reprenant les mots du ministre de l’Intérieur -si, si, monsieur Retailleau- dont je dénonce la proximité politique avec l’extrême droite mais qui, devant le drame à Mayotte, a dit ce dimanche : « Il faut sauver des vies humaines, les héberger, qu’elles soient régulières ou irrégulières ». Madame Fautra, Monsieur Michel, pouvez-vous vraiment dire le contraire ?

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=3122

Ouvrir en grand le chantier contre l’extrême droite !

Intervention préalable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Nous l’avons répété, la France se fracture, écartelée entre les premiers de corvées et les premiers de cordées, entre ceux qui ne respectent plus rien et ceux qui ne supportent plus rien, entre l’unité de la fête olympique et la division politique profonde. Les politiques qui se succèdent continuent à prétendre résoudre des problèmes qui ne font que s’aggraver, et nous entraînent dans les guerres. Le monde bascule, tout s’accélère et nous restons dans l’impasse politique.

Que dire de la crise du logement quand tous les indicateurs sont dans le rouge, du logement des salariés au sans-abrisme, du logement étudiant au logement des seniors ?

Que dire de la crise de l’emploi quand des entreprises ne trouvent pas à recruter avec 3 millions de chômeurs, quand on trouve des centaines de candidatures pour un chargé de communication numérique mais qu’on ne trouve plus de jardiniers ou d’éducatrices de jeunes enfants, quand des formations sur des métiers industriels en tension ne trouvent pas de candidats, hormis des migrants qui ne seront pas autorisés à travailler ?

Que dire de la crise agricole quand les agriculteurs ne peuvent vivre de productions que la majorité des milieux populaires ne peuvent acheter, quand le bio recule dans les paniers et que des agriculteurs en sortent car ils ne s’en sortent pas ?

Que dire de la jeunesse écartelée entre quelques influenceurs millionnaires et des milliers d’ados en rupture familiale et scolaire qu’aucun éducateur n’accompagne, encore moins après la suppression de 500 postes, un an après les émeutes de 2023 ?

Que dire quand le syndicat de JTECH, groupe Toyota, nous alerte sur le site d’Irigny ? 2 000 salariés il y a peu, 800 encore aujourd’hui, plusieurs milliers d’emplois en jeu au total… dans une filière automobile bousculée en Europe, seule zone mondiale toujours en dessous de son niveau d’avant-crise… une production en baisse attendue… le choc de l’électrification… La direction leur demande de faire des efforts pour avoir le soutien du groupe Toyota. C’était le discours du groupe Bosch, pour l’usine de Vénissieux, il y a quelques années.

Ce contexte de crises voit partout les progrès de l’extrême droite…

Permettez-moi de m’adresser à mes amis socialistes, écologistes, insoumis. Il est urgent de tout mettre sur la table pour comprendre pourquoi la gauche toute entière, divisée en 2022 ou unie en 2024 reste à 30 % des exprimés, 20 % des inscrits, alors qu’à chaque élection, l’extrême droite progresse.

Engageons notre auto-critique. Nous ne construirons pas de majorité en faisant croire que tout se joue en haut, que le seul problème serait Macron parce que nous aurions gagné. Cessons ce jeu à somme nulle où l’un cherche à gagner sur l’autre dans des polémiques au mieux dérisoires, au pire suicidaires. Nous faisons face, ensemble, à des défis gigantesques… pour l’accueil des mineurs isolés… pour l’hébergement d’urgence… pour l’insertion… pour les mobilités… Nous devons tirer le bilan de l’histoire de la gauche bien connue des milieux populaires. Elle a gouverné en 1981, en 1997, en 2012 ; elle a gouverné en Allemagne, en Angleterre et ailleurs, et même en Grèce avec une gauche radicale. Quand et où a-t-elle changé la vie ? Chacun peut dire : « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ». Ce n’est pas à la hauteur du défi, pas à la hauteur de ce que vivent les milieux populaires comme les couches moyennes.

Et ne croyez pas que ce soit un problème des périphéries et que tout va bien dans les métropoles… L’extrême-droite, en 2024, mobilise plus de lyonnais que les écologistes victorieux en mars 2020 ! Elle a frôlé les 25 % à Vénissieux, malgré une faible abstention. Autrement dit, elle peut jouer un rôle de premier plan aux prochaines élections locales, et ne parlons pas de Corbas ou de Saint-Priest.

Alors, chers collègues du centre et de droite, permettez-moi de vous dire que nous sommes tous concernés par cette crise profonde, une crise de société, et que les polémiques médiatiques sont, à droite aussi, au mieux dérisoires au pire suicidaires. L’élan de la Révolution française, qui a construit dans les confrontations politiques entre nous un modèle qui faisait de la France un cas particulier dans le monde, est désormais épuisé. Il faut reconstruire notre modèle économique, repenser nos institutions… cette 5ème République qui n’a plus rien du projet du général de Gaulle…

Oui, de nouvelles mobilités sont nécessaires. Ce n’est pas monsieur le Maire de Meyzieu qui me contredira, grand cycliste du quotidien qui défendait dans un débat avec le président Kimelfeld la nécessité de pistes cyclables rapides, pour concilier débutants et habitués. Oui, il y a débat sur certaines voies grand-lyonnaises, et il faut écouter tous les habitants, cyclistes ou non car aucun n’est illégitime. Pour notre part, nous avons proposé pour les points les plus difficiles de se donner du temps. Mais les polémiques caricaturales ne peuvent conduire qu’à un vainqueur, l’extrême droite.

Par contre, nous devons tous prendre de front et au fond les questions instrumentalisées par l’extrême droite. Elle exploite tout ce qui met les Français en concurrence pour le logement, pour l’emploi, pour les droits… d’un côté, pour les diviser et renforcer le racisme qui reste le premier moteur de son vote… de l’autre, pour dénoncer l’inefficacité de toute politique publique, de droite comme de gauche…

On ne peut faire reculer le racisme sans renforcer nos services publics face à la concurrence vécue au quotidien par les Français, qui est une conséquence de cette théorie du ruissellement des « riches d’abord », de cette construction européenne de la concurrence libre et non faussée.

On ne peut construire de réponse à l’extrême droite sans remettre en cause le discours de l’immigration nécessaire, sans affirmer que la dignité de l’accueil des migrants exige de faire cesser cette émigration des guerres et des misères, de construire de nouvelles coopérations nord-sud sortant du néocolonialisme pour permettre le développement et ouvrir des perspectives aux jeunesses de tous les pays. Si l’Afrique connaissait, dans les 20 ans qui viennent, le même développement que la Chine depuis 20 ans, il n’y aurait plus aucun migrant africain en France en 2040. Cela obligerait à penser notre développement sur d’autres modèles économiques, fondés sur des niveaux très élevés de productivité.

Oui, il n’y aura pas de jours heureux en France dans un monde malheureux. Le monde bascule, le PIB des BRICS dépasse celui du G7 et leur prochain sommet en octobre confirmera que l’OTAN n’est plus aux commandes du monde. Refusons le choix commun de Biden et Trump d’une confrontation militaire qui n’a d’autre justification que de tenter de sauver le dollar !

Oui, le monde bascule et l’Europe est défaite, soumise à la domination US qui profite des guerres que nous payons, ayant imposé la casse du modèle industriel allemand privé de l’énergie russe, transformant le président de la République française en marionnette affirmant qu’il ne peut y avoir de guerre au Liban alors qu’elle a déjà commencé et que le Premier Ministre israélien le confirme avec la plus grande violence.

Au Moyen-Orient, c’est l’escalade décidée par Israël qui n’a pu, en vérité, éliminer le Hamas et continue à bombarder des écoles, des réfugiés, des civils à Gaza, en Cisjordanie, au Liban. Je ne sais qui succédera à Nasrallah, mais je sais qu’Israël n’a rien gagné à la mort d’Arafat. En Ukraine, l’OTAN continue à déverser des milliards pendant que les rumeurs de négociation se multiplient. Personne ne sait s’il faudra constater, demain, une défaite historique de l’OTAN ou si la guerre s’étendra autour de l’Ukraine.

L’information est le premier front de ces guerres modernes, avec des caméras dans les armes, chez les victimes, dans les médias embarqués. Le narratif dominant nous abreuve d’horreurs pour faire accepter des stratégies militaristes quand cela les arrange, puis les masque quand il faut justifier l’injustifiable, comme ces explosions de beepers dénoncé par le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme dénonçant « le ciblage simultané de milliers de civils ». Israël, qui dit se battre contre le terrorisme, organise un terrorisme d’État. Ma génération découvre avec effroi que la guerre dit la vérité du monde. Les origines des armes vous révèlent mieux que tout discours la nature d’un conflit. À Gaza comme à Donestk, ce sont des bombes occidentales qui tombent, et la carte des pays qui refusent les sanctions occidentales contre la Russie ressemble étrangement à celle des pays qui reconnaissent l’État de Palestine.

Oui, le monde bascule et il est urgent que reculent les militarismes et que renaisse l’exigence de paix, comme la proposition de paix du Brésil et de l’Inde, l’appel des Guerrières de la paix (réunissant Palestiniens et Israéliens), comme Maoz Inon (entrepreneur israélien qui a perdu ses deux parents le 7 octobre) et son camarade Aziz Abu Sarah (entrepreneur palestinien dont le frère a été tué il y a longtemps).

Oui, le monde bascule… et nous l’avons vu dans le succès des Worldskills à Lyon, qui rassemblait 1 500 jeunes professionnels de 65 pays… Un grand succès qui révèle une vérité du monde dans ses résultats… la Chine en tête, et cinq pays asiatiques dans les 10 premiers… À part la France, certes troisième en jouant à domicile, c’est l’image des forces productives du monde. Plusieurs décennies de libéralisme ont dévalorisé en Occident les métiers, les filières, le travail, les qualifications. C’est sans doute le défi humain le plus difficile… s’appuyer sur cette jeunesse engagée pour redonner envie à notre peuple de se mettre au travail pour construire « les jours heureux »… une formule des communistes, mais qui avait été celle du Conseil national de la résistance et qui pourrait être celle de tous ceux qui refusent l’extrême droite…

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Q2L6YqWr5t4?t=2480

Louis, nous saluons ta mémoire.

Hommage à la mémoire de Louis Lévêque, ancien Conseiller communautaire -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, chers collègues, c’est avec une certaine émotion que je voudrais rendre hommage à mon camarade Louis Lévêque, que vous êtes nombreux à avoir connu durant ses années de mandats et, par la suite, du fait de son engagement pour l’accès au logement.

Géant à la barbe fournie, aux yeux pétillants d’intelligence et à la voix grave, Louis pouvait, de prime abord, sembler quelque peu intimidant. Mais, très vite, chacun se rendait compte qu’il était en face d’un homme d’une grande délicatesse, qui prenait le temps d’écouter, de comprendre, de discuter et qui traitait tout le monde avec le même respect, qu’ils fussent ministres ou simples citoyens.

Louis Lévêque était un communiste et un chrétien. C’était un croyant. Croyant dans une société plus juste, où la classe des travailleurs pourrait non seulement jouir des fruits de son travail, mais aussi prendre part à la définition des enjeux et de l’organisation de leur travail.

Louis croyait aussi au vivre-ensemble, et donc à la Paix, car il ne peut y avoir de justice dans un monde en perpétuel conflit, dans des sociétés déchirées par les inégalités, les dominations de classe, de race ou de genre.

Son engagement chrétien l’a amené à la JOC -les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes- où il découvrit la lutte des classes et qui aura pavé la voie à son engagement en faveur du monde ouvrier, des classes populaires. En 1976, il monta une section syndicale -alors qu’il est aide-coquilleur- dans une fonderie d’aluminium. Cet engagement ne le quittera plus.

Il adhère au Parti Communiste Français quelques années plus tard, en 1979, car il y trouve l’outil politique, l’espace de liberté, la camaraderie nécessaires pour porter collectivement ses idées. Celle de changer la société en libérant les hommes du capitalisme. C’est cet objectif qui l’animera dans tous les aspects de sa vie, et auquel il sera fidèle jusqu’à la fin.

La fidélité -à ses convictions (autant religieuse que politique), à ses amitiés (nombreuses), à ses engagements associatifs (notamment en faveur de l’accès au logement)- est un trait caractéristique de Louis, unanimement reconnu par tous ceux qui l’on rencontré.

Militant de terrain comme militant dans son entreprise, Louis sera élu dans le 8ème arrondissement en 1995. Il participera ainsi à la victoire historique de la gauche à Lyon en 2001, et deviendra, deux mandats durant, adjoint à l’habitat et à la politique de la Ville et conseiller à la CoUrLy.

C’est de ce poste d’adjoint qu’il participera à transformer profondément Lyon.

Parce qu’il croyait en la nécessité de vivre ensemble pour faire société, il s’est employé à faire passer le nombre de logements sociaux de 41 000 à 51 000, partout dans la ville. Il aura également pris à bras-le-corps les grands chantiers de requalification urbaine comme Mermoz, la Duchère ou la Confluence. Chantiers que nous sommes appelés à poursuivre et compléter, en gardant à l’esprit l’impérieuse nécessité d’offrir à chacun, non seulement un toit mais un cadre de vie digne, abordable et apaisé.

S’il choisit de ne pas se représenter en 2014, « Monsieur Lévêque » -comme l’appelaient avec respect les habitants de Mermoz ou de la Duchère- « Monsieur Lévêque » a poursuivi son inlassable engagement pour le droit au logement. À la commission DALO, dans les associations (CCAS), comme à GLH, il a continué à lutter pour l’accès au logement, première des sécurités pour tout un chacun.

En 2010, il écrivait que « la convergence des crises économique, écologique, sociale, et démocratique est la conséquence d’un mode de développement libéral, dont les plus démunis sont toujours les premières victimes ». Je crains que ce constat s’impose aujourd’hui avec encore plus de vigueur, et que ce soit à nous, aujourd’hui, de prendre le relais du combat inlassable pour un monde plus égalitaire.

Jusqu’au bout, malgré la maladie qui l’affaiblissait, Louis aura apporté sa pierre à l’édification d’une société plus juste et plus attentive aux plus fragiles d’entre nous. Et je crois que nous avons tous une immense dette de gratitude envers ce grand militant de la cause humaine.

Ainsi, à sa famille et à ses proches, je voudrais assurer, en notre nom collectif, nos condoléances les plus sincères et notre profonde gratitude pour tout ce que Louis nous a donné.

Louis, nous saluons ta mémoire.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Q2L6YqWr5t4?t=482

Hommage à Françoise Pietka…

M. le Conseiller MILLET : Françoise Pietka a été conseillère municipale de la Ville de Bron de 2001 à 2020 et conseillère communautaire puis métropolitaine de 2014 à 2020. Jean-Michel Longueval parlera de ses engagements brondillants mais beaucoup, dans la Métropole, ont pu apprécier sa rigueur et sa gentillesse notamment sur les questions de l’insertion, dont elle était une spécialiste, en connaissant les questions nationales, législatives, comme celles au concret des associations d’insertion, comme Présidente de la mission locale.

Elle était issue d’une famille modeste polonaise, son père avait connu Dachau et cela a compté dans ses engagements. Comme élue, elle avait cette pugnacité de l’expérience, de la connaissance, toujours en douceur, toujours avec les mots justes lors de ses interventions en lien avec les acteurs et les usagers, à l’écoute des plus précaires, sans faux-semblants ni façade.

Mais permettez-moi de parler d’abord de la personne, de la militante, celle qui disait à propos des hommages : « Il faut s’appliquer, ça reste, ça aide ! Il faut rendre hommage du mieux qu’on peut ». J’espère faire le mieux.

Françoise, c’était tout à la fois l’opéra et la poésie, l’engagement et la fête, la joie et la discrétion, la Commune de Paris et le Sénat. Une femme rigoureuse et festive, engagée et réservée, et tellement bienveillante. Elle ne se mettait jamais en avant. Elle avait l’habitude de travailler avec d’autres, pour d’autres, et elle a notamment joué un rôle important pour permettre à Guy Fischer d’être un vice-président du Sénat reconnu et apprécié.

Mais après avoir travaillé avec rigueur sur les thèmes de la Sécurité sociale, des anciens combattants et des retraites au Sénat à Paris, alors que la pression tombait, elle pouvait, dans le TGV du retour, faire rire le wagon avec des chansons de Titi parisien ou des airs d’opéra.

Elle adorait l’opéra, la Callas, jusqu’à réaliser son rêve il y a quelques années : aller écouter un opéra italien à la Scala de Milan. Ces salles immenses où on peut reprendre le chant des esclaves comme le chœur vivant de tout un peuple.

Elle était aussi une grande auditrice de musique contemporaine, et ceux qui l’ont accompagnée pour sa dernière cérémonie ont parfois découvert un de ses auteurs contemporains favoris, Arvo Part et son « Spiegel im Spiegel » où se répondent piano et violoncelle.

Grande lectrice, férue de littérature, de poésie, elle avait le génie de dénicher des livres rares, lisait la poésie de Ibrahim Maalouf, de Paul Geraldy.

Elle était aussi passionnée d’orgue de barbarie, dont elle collectionnait les cartons perforés de chansons de la Commune de Paris.

Car c’était une passionnée de la Commune de Paris, cet acte fondateur de défi à toutes les bourgeoisies du monde, qui affirme que ceux qui travaillent peuvent diriger l’État.

Alors, permettez-moi en son hommage, de reprendre la chanson pour elle « tout ça n’empêche pas not’françoise, qu’la commune n’est pas morte ! »

La vidéo de l’intervention : //https://youtu.be/gb-uGukkbIc?t=1006

Un nouveau site pour la vie politique du Grand Lyon !

Bienvenue sur le site des élus Communistes, Parti de gauche et républicains du Conseil de la Métropole du Grand Lyon.

Contrairement au choix du président-fondateur de la métropole qui a choisi de l’appeler « Métropole de Lyon », allant même jusqu’à considérer que, dans quelques années, tout le monde l’appellerait tout simplement « Lyon », nous considérons que la métropole est constituée de Communes, qui restent le lieu premier de la citoyenneté et de la vie démocratique, et parce que nous défendons la place et le rôle des Communes dans la métropole, nous l’appelons « la Métropole du Grand Lyon » !