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Que faire après le 7 juillet ?

Nous sommes soulagés d’avoir fait barrage à l’extrême-droite. C’était l’objectif du nouveau Front Populaire. Mais les problèmes restent. Il est urgent d’ouvrir en grand le débat dans le monde du travail et les quartiers populaires.

– Quel est le rapport de forces réel dans la société ; comment gagner de vraies mesures sociales sans mettre en cause la domination des plus riches, des « premiers de cordées » de Macron ?

– Comment unir notre peuple quand il a été cassé en deux par l’extrême-droite, qui atteint 37 % des exprimés ?

– Comment faire une politique de gauche, soutenue par moins de 30 % des exprimés (moins de 20 % des inscrits), avec toutes les confusions et contradictions internes à la gauche ?

– Qu’espérer d’un « Front républicain » avec ceux qui, dans les gouvernements Hollande puis Macron, ont affaibli les services publics, précarisé le travail, aggravé les inégalités ?

La puissance du vote d’extrême-droite ne s’est pas transformée en députés RN, c’est l’essentiel ce 7 juillet. Mais les milieux populaires sont profondément divisés partout par l’extrême-droite, y compris dans la métropole et même Lyon, où elle mobilise 38 000 électeurs.

Le Front Populaire est à construire… pas à l’Assemblée, mais sur le terrain…

La majorité métropolitaine doit élargir sa base populaire !

Comme pour la ZFE, sur des dossiers d’aménagement urbain qui exacerbent les tensions entre habitants, cyclistes et automobilistes, résidents et passagers, jeunes et anciens, handicapés, … le Président doit donner du temps aux transformations, donc aux concertations, pour construire le plus large rassemblement des citoyens, des communes, de l’immense majorité qui peut se retrouver dans de nombreuses politiques publiques malgré les crises économiques, sociales et démocratiques.

Dans un contexte de rigueur financière contrainte, il faut dire ce qui est prioritaire et ce qui peut être ralenti, voire reporté. Sur les premières années, nous avons privilégié les modes actifs et la végétalisation, moins le social et les collèges. Nous pouvons faire évoluer nos priorités pour les deux années qui viennent et montrer plus fortement les priorités pour lesquelles l’État est en défaut, quitte à entrer en conflit sur des partenariats qui ne permettent pas de répondre aux urgences, comme sur le logement ou sur le rail.

Bref, l’enjeu de 2024 est d’élargir les bases populaires de notre majorité pour une métropole humaine, sociale, solidaire, qui garantit les droits et fait reculer les inégalités.

Face à la crise, trouver un nouvel équilibre budgétaire !

2024-2322 - Compte financier unique (CFU) 2023 -

M. le Conseiller MILLET : Madame la Vice-Présidente, chers collègues, le Compte administratif, désormais Compte financier unique, est marqué par des évolutions fortes : une baisse des recettes de plus de 2 % et une hausse des dépenses de près de 9 %. Cela ne peut pas continuer sans mettre en péril notre capacité d’agir. L’épargne nette résultante en 2023 n’est que 40 % de celle de 2022. Nous perdons 200M€ de capacité d’action propre.

Il faut, cependant, éviter tout catastrophisme car, fort heureusement, notre collectivité reste dans une situation acceptable en capacité de désendettement avec une dette faible. Nos investissements bien concrets sur nos projets sont en hausse.

Mais la baisse des recettes est une alerte, et nous savons tous qu’elle est le résultat de la situation de l’immobilier avec 30 % de baisse des DMTO, qui représentent une perte de 120M€, expliquant plus de la moitié de la baisse de l’épargne nette.

Cependant, cette baisse nous paraît d’autant plus brutale que nous sortions d’une décennie de hausse continue des DMTO. Ce qui fait, d’ailleurs, que le montant perçu en 2023, qui nous paraît très bas, est en fait celui perçu en 2017 et 2018… Dans beaucoup de départements, ce montant de DMTO est très variable et notre situation d’une hausse continue avait un caractère particulier. Cela ne fait que confirmer l’impasse, à long terme, des réformes qui privent les collectivités locales de fiscalité propre.

Si les dépenses de personnel augmentent, en gros, au même niveau que l’inflation, on sait qu’il faut porter une grande attention aux effectifs présents, pour assurer la maîtrise de cette masse salariale. C’est difficile car il n’y a pas d’efficacité des services publics sans l’engagement des agents, et les discussions en cours génèrent des questions et des inquiétudes légitimes. C’est dans le dialogue social que nous trouverons, avec les agents de la Métropole, les solutions pour réaliser nos missions dans la maîtrise de nos budgets.

Mais, bien sûr, la forte hausse des dépenses sociales (75M€) et des charges générales (50M€) est un défi, comme la hausse des taux pour les charges financières de 10M€. L’augmentation des dépenses sociales correspond à des actions connues et largement soutenues. En dehors du RSA, dont le nombre de bénéficiaires baisse et qui n’augmente qu’au niveau de l’inflation, les autres hausses sont justifiées par l’augmentation du nombre de bénéficiaires, notamment le maintien et l’accompagnent à domicile pour handicap, la PCH autonomie, l’Allocation personnalisée d’autonomie, … Mais, en fait, hors inflation, la hausse des dépenses sociales n’est que de 3 % ; 6 % pour les frais de séjour, qui sont l’augmentation la plus préoccupante.

Or nous savons que le vieillissement continuera de marquer les besoins d’accompagnement, que les fractures sociales vont continuer à faire pression à la hausse des dépenses sociales, notamment de séjour. Et, plus globalement, que le lien social, au cœur de beaucoup de nos missions, est essentiel à toutes les autres politiques. Pas d’efficacité de nos politiques d’éducation, d’insertion, de développement économique, de transition énergétique, de logement sans lien social avec les usagers, les habitants, les citoyens.

Or, et c’est le sens de notre appel à élargir les bases populaires de notre majorité, nous savons la profondeur des fractures sociales et citoyennes, qui nous conduisent à interroger le renforcement nécessaire de nos politiques de proximité -pour le logement comme pour l’éducation, pour le social, pour l’insertion, pour la prévention. Comment en créer les conditions ? C’est la question budgétaire qui est devant nous.

Il faut travailler à un nouvel équilibre budgétaire permettant de financer le renforcement de ces politiques, ce qui demande, bien sûr, d’optimiser tout ce qui peut l’être dans les charges générales, d’assurer la maîtrise de nos effectifs en les orientant sans doute plus clairement sur nos priorités. Cela suppose aussi, certainement, de plus interpeller l’État sur ses responsabilités et cela renvoie au débat actuel sur le financement des services publics que j’évoquais en introduction. Il faut redonner, de manière globale, les moyens à tous les services publics et aux collectivités. Et il faut une autre politique nationale qui mette enfin à contribution ces 500 grandes fortunes dont la valeur a explosé, en dix ans, de 200 à 1 200 milliards.

Cependant, nous avons un levier de fiscalité qui reste : la CFE, qui n’évolue en 2023 qu’au niveau de l’inflation. Cela ne nous semble pas acceptable dans le contexte tendu de ce Compte financier unique. Il faut ouvrir le débat d’une nette augmentation de cette contribution des entreprises, afin de pouvoir orienter le budget 2025 fortement sur nos priorités sociales.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=31138

Un équipement sportif utile, mais une attention au contexte de proximité difficile…

2024-2319 - Vaulx-en-Velin - Vénissieux - Sport - Attribution de subventions d’équipement à la Commune de Vaulx-en-Velin et à Lyon Métropole Habitat pour la création d’îlots sportifs inclusifs -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, nous voterons, bien entendu, cette délibération avec un commentaire sur l’attention qu’on doit porter sur les difficultés que nos bailleurs rencontrent dans la gestion du quotidien et de la proximité.

J’aurais un avis un peu plus équilibré que le vice-président sur la préparation, la relation avec les locataires, les habitants du quartier. Pour ceux qui ne le savent pas, un peu au-dessous du rond de droite de votre photo, c’est un point de deal bien connu du quartier. Et donc, les difficultés du quotidien sur l’entretien des allées, sur les difficultés des gardiens, c’est quand même ce qui est dominant dans le vécu des locataires.

Je crois qu’il faut faire attention… parce que nos bailleurs sont en difficultés sur ces sujets. Ils sont en difficulté, évidemment, pour des raisons générales sur la situation des bailleurs, sur les atteintes contre le logement social mais ça les met, concrètement, en difficultés dans la relation aux locataires.

J’ai rencontré l’Amicale des locataires, qui faisait une Fête des voisins à peu près à l’endroit de ce projet… Je vous assure qu’il faut les entendre, les écouter pour avoir une bonne représentation de ce qui se passe.

Je crois que nous finançons nos trois offices métropolitains sur leur politique de proximité et sociale. Je crois qu’il faut qu’on soit plus attentifs pour avoir la vérité de la situation de terrain que nous connaissons bien, pour ce qui concerne Vénissieux.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=27765

Réaménagement de l’îlot Milan… et une crèche pour les enfants des salarié.e.s du centre commercial de la Part-Dieu…

2024-2351 - Lyon 3° - Réaménagement de l'îlot Milan au sein de la ZAC Part-Dieu -

Mme la Conseillère ARTHAUD : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, mon intervention ne portera pas sur le complément à la délibération que nous avions adopté en septembre 2023, mais sur le projet de réaménagement de l’îlot Milan. En effet, dans ce projet de réaménagement, que nous soutenons dans son ensemble, est évoquée la création d’une crèche.

Je voudrais attirer votre attention sur ce point précis, et me faire le relais d’une revendication portée, depuis de nombreuses années, par le syndicat CGT du centre commercial de la Part-Dieu. Alors qu’environ 5 000 salarié.e.s travaillent sur ce site, dont 75 % de femmes -et que, parmi ces femmes, 81 % ont moins de 40 ans-, aucune solution de garde pour les enfants n’est proposée ni par les employeurs ni par la direction du centre commercial. Pour les travailleuses, soumises à une amplitude horaire très large, dans un centre commercial ouvert tous les jours de la semaine, cela signifie, pour beaucoup, des temps partiels contraints. Contraints parce que la réduction de leur temps de travail est une nécessité pour s’occuper dignement de leurs enfants. Contraints parce que leur salaire, surtout à temps partiel, ne leur permet pas de vivre dignement. Nous savons tous ici, et j’ai croisé d’ailleurs certains d’entre vous hier au rassemblement féministe contre l’extrême droite, que l’émancipation des femmes passe par un travail, un salaire et des conditions de vie dignes. Or, dans l’état actuel des choses, une des conséquences des conditions de travail particulièrement difficiles au centre commercial de la Part Dieu (il n’y a pas de salle de pause, pas de parking gratuit, pas de crèche, etc.), c’est un turn-over particulièrement élevé. Les salariées ne restent pas au centre commercial de la Part Dieu, ce qui signifie -en plus de la précarisation de ces emplois- des coûts importants pour les employeurs pour le recrutement et la formation.

C’est pourquoi je porte la parole des salariées de la Part Dieu qui se mobilisent pour l’ouverture d’une crèche. L’ouverture de cette crèche, dans le cadre du projet de réaménagement de l’îlot Milan, peut être une opportunité pour répondre à la demande et aux besoins des salariées. Peut-on envisager des places attribuées, prioritairement, aux enfants des salariés du centre commercial dans cette crèche ? Si oui, est-il envisageable alors de demander une participation financière du groupe Westfield, qui ne prend pour le moment pas cette question en compte ?

Je sais, madame Vessiller, que vous avez déjà été interpellée sur ce sujet, mais je tenais à l’aborder en conseil de la Métropole pour appuyer et rendre publique cette demande légitime des salariés. Aujourd’hui, le plus grand centre commercial d’Europe en centre-ville ne prend aucune mesure en faveur des salariés, et ce serait un geste très apprécié et très attendu de la part des salariés que d’avoir une structure de garde d’enfant à proximité.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=24838

Une meilleure prise en compte des contributions… c’est susciter plus d’adhésions de nos concitoyens…

2024-2300 - Bron - Lyon 2° - Lyon 3° - Lyon 5° - Lyon 7° - Lyon 8° - Lyon 9° - Voie lyonnaise n° 12 - Arrêt du bilan de la concertation -

M. le Conseiller HAON : Monsieur le Président, chers collègues, mon intervention porte sur les 6 délibérations concernant les voies que nous continuons à appeler « Voies grand-lyonnaises » 5, 6, 7, 9, 10, 11 et 12.

Notre groupe réaffirme ici son soutien total à la réalisation de ces 13 lignes pour 2030, dans l’objectif de la montée en puissance de modes de transports actifs non polluants. Nous n’oublions pas qu’avant 2020, nous faisions partie de ceux qui, tout en reconnaissant les efforts engagés pour le développement des modes actifs, affirmaient cependant qu’ »il faut changer de braquet ». Nous avons changé de braquet, et ces voies lyonnaises en sont le signal le plus fort.

Ce réseau -dessiné en toile d’araignée pour irriguer largement la métropole, de la périphérie au centre mais aussi entre les communes périphériques- doit se réaliser en complémentarité et concomitamment avec une amélioration du réseau de transports en commun (métro, bus, tram). Cette alternative de déplacement ne doit pas se faire au détriment de l’investissement en transports collectifs. C’est la préoccupation que nous avons au sujet de l’élaboration du futur PDM (Plan de mobilités) qui, pour nous et en l’état actuel des choses, n’est pas en adéquation avec les enjeux du nouveau SCOT ; mais nous aurons certainement l’occasion d’en reparler.

Ces voies lyonnaises apportent une réponse utile aux enjeux de mobilité, de bien-être et de santé, mais aussi de lutte contre les îlots de chaleur par la végétalisation et les aménagements paysagers structurants accompagnant les lignes, ainsi que du confort et de la sécurité pour les cyclistes qui sont de plus en plus nombreux.

Elles sont véritablement nécessaires et ceux, comme une part de l’opposition, qui ne voient en elles que des « autoroutes à vélos » perturbant le « bon vieux trafic automobile » se trompent d’époque. Opposition de droite, qui joue la récupération politicienne en opposant les commerçants et les usagers, les automobilistes et les cyclistes sans voir que beaucoup d’habitants sont les deux et qu’il faut, au contraire, favoriser le partage intelligent des espaces, de la rue… ce qui suppose, d’ailleurs, un effort de tous, autant des automobilistes que des cyclistes et piétons. Cette instrumentalisation des questions concrètes posées dans les concertations est un petit jeu nauséabond et populiste que notre groupe ne peut cautionner.

Cependant, nous vous faisons part, ici, monsieur le Président, de nos préoccupations concernant les concertations et leur arrêt. Nous savons qu’il y a eu un réel effort de concertation. Et pourtant, nous n’avons pas réussi à construire un accord suffisamment large. Beaucoup d’usagers ont le sentiment de ne pas avoir été suffisamment entendus… ce qu’expriment, de manière très citoyenne, plusieurs collectifs.

Cette situation n’est pas suffisamment prise en compte dans le bilan et l’évaluation du consensus réalisé ou pas. Des situations se sont tendues, notamment sur la VL 12 -à Bron comme dans le 5ème. Des collectifs citoyens se sont créés. Nous pensons nécessaire de poursuivre le travail de prise en compte de leurs propositions. Nous ne pensons pas que le temps de la réflexion et des échanges avec ces collectifs, afin de déboucher sur des consensus plus larges, soit terminé.

Une meilleure prise en compte de leurs contributions, c’est susciter plus d’adhésions de nos concitoyens à ce mode de déplacement, accompagnée d’une meilleure information et une sensibilisation sur les comportements à adopter, afin de partager au mieux la chaussée avec les automobilistes et les piétons.

C’est pourquoi nous nous abstiendrons sur le vote de la Voie lyonnaise n° 12.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=17222

La Cité internationale des arts du cirque au Puisoz !

2024-2318 - Culture - Construction de la Cité internationale des arts du cirque - Lancement de la consultation du concours restreint sur esquisse -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération décline le projet de Cité internationale des arts du cirque dans ses aspects éducatifs, artistiques, sociaux et urbains comme dans ses éléments immobiliers sur le site du Puisoz. Nous approuvons le choix de soutenir les arts du cirque sur notre métropole ; c’est d’autant plus nécessaire qu’en France ils sont loin d’être considérés à leur juste valeur, réduits à un art mineur. Nous approuvons les objectifs annoncés d’inclusion sociale, de maillage du territoire, d’impact environnemental et d’égalité entre femmes et hommes, de structuration de la filière professionnelle des arts du cirque indispensable pour un égal accès à ces métiers de toutes et tous comme pour sécuriser des parcours professionnels trop souvent marqués par la précarité, d’autant que le statut d’intermittent du spectacle est plus que jamais menacé.

Nous nous félicitons donc de l’engagement de consultation de la maîtrise d’œuvre pour la construction de l’équipement situé au Puisoz et d’une réalisation à l’horizon 2028, que nous souhaitons effectif.

L’aménagement du site est le fruit d’une longue bataille qui a toujours mobilisé la ville de Vénissieux. Celle-ci a fait preuve d’une longue patience au regard de ses partenaires. Notre ville, comme beaucoup d’autres, a expérimenté la coupure du périphérique, entaille dans la ville mais aussi dans le Grand Lyon devenu Métropole. Le projet Puisoz Grand Parilly a donc été un soulagement, après des années d’attente, mais il a aussi fait l’objet de nombreux débats, discussions aussi avec l’investisseur privé, autour, finalement, d’une question centrale : il ne s’agissait surtout pas de construire une nouvelle zone commerciale mais bien un lieu de vie, mêlant activité commerciale et de loisirs, services administratifs à la population, offres de santé, logements et nous nous sommes battus pour que le logement social y trouve sa place. En somme, un nouveau quartier ouvert sur sa ville, Vénissieux, et sur son agglomération, d’autant que bien desservi par la ligne D et le T4 et adapté au développement des mobilités douces.

Une importante réserve foncière avait été réservée pour la réalisation d’un équipement d’agglomération, c’est donc un engagement métropolitain de longue date qui est respecté avec l’arrivée de la Cité internationale des arts du cirque au Puisoz.

Depuis que la Région Rhône Alpes s’est retirée du projet, nous entendons beaucoup dire, à droite, qu’il faudrait revenir sur ce projet d’autant que nous connaissons des difficultés financières.

D’une part, ce serait revenir sur l’engagement de deux majorités métropolitaines.

D’autre part, c’est faire peser un soupçon de « gabegie » financière sur la majorité alors que la délibération prend clairement en compte le retrait de la Région en déclinant en deux phases le projet.

Enfin, cela dédouane la responsabilité du président de la Région, Laurent Wauquiez, pour son désengagement partisan.

Nous entendons les difficultés des personnels, tant dans la mobilisation de ce jour que dans les recours des habitants en attente de traitement de leurs demandes.

Mais ces difficultés grandissent… d’abord, du fait du désengagement de l’État sur ses missions essentielles- éducation, santé, logement d’urgence -… de l’aggravation des inégalités sociales liées aux politiques gouvernementales qui ont sacrifié salaires et retraites… des ponctions des gouvernements successifs sur les ressources de collectivités locales…

La situation du pays montre combien les postures politiciennes sont contre-productives.

Nous voterons cette délibération.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=9377

Nous ne voulons pas opposer fret et voyageurs…

2024-2305 - Réseau express régional (RER) métropolitain - Convention de financement pour les études pré-opérationnelles avec SNCF Réseau -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président, chers collègues, nous partageons l’objet et l’ambition d’un RER dans l’agglomération lyonnaise, et je ne vais donc pas répéter ni ce qu’a dit Jean-Charles Kohlhaas ni qu’a dit l’orateur précédent. Mais, je voudrais profiter de cette délibération pour dire un mot de « Fret SNCF ».

Mardi dernier, nous étions quelques élus avec les cheminots, qui s’étaient rassemblés sur la plateforme fret de Saint-Priest -qui est l’outil structurant de l’agglomération, en ce qui concerne le fret, et qui est menacée.

En effet, alors que, d’un côté, nous avons les grands discours du gouvernement sur la nécessité de décarboner nos transports, d’enlever les camions de la route pour les mettre sur les trains, nous assistons, de l’autre, à la mise à mort de « Fret SNCF »… « Fret SNCF », qui doit être l’outil public principal et moteur du transport modal, du transport de marchandises de la route vers le fer…

Et, pourtant, on oblige la SNCF et « Fret SNCF » à éclater ses services, à se vendre par petits bouts au nom de la sacro-sainte concurrence libre et non-faussée. Aujourd’hui, la plateforme de fret de Saint-Priest n’est plus qu’un grand garage à wagons ; l’activité des chargeurs étant réduite à la portion congrue. Cet état de fait est le résultat de la libéralisation du secteur ferroviaire, à rebours des besoins réels et de l’impératif écologique.

La relance du fret ferroviaire intéresse, pourtant, le transport de voyageurs, car nous avons besoin d’investissements lourds -notamment sur le CFAL (Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise), nord et sud- pour dégager les sillons nécessaires à la mise en œuvre du RER lyonnais. Il est impératif de penser le développement de notre réseau ferroviaire en liant la question du fret et la question des déplacements des voyageurs, aux bénéfices des travailleurs et des acteurs économiques de nos territoires et, plus largement, de la transition environnementale.

C’est pourquoi notre collectivité doit peser de tout son poids, même si cela ne relève pas strictement de notre compétence, pour le développement du fret. Le fret sera, effectivement, un élément indispensable aussi bien au développement économique qu’au développement de l’emploi et à la décarbonation de nos échanges. C’est un outil d’avenir, qui doit être soustrait aux logiques de la mise en concurrence et protégé de l’appétit des politiques libérales.

Nous ne voulons pas opposer fret et voyageurs mais, au contraire, nous devons développer les deux, qui se renforcent l’un l’autre, et c’est donc dans cet état d’esprit que nous voterons cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=7488

Un Front Populaire pour réunir… face aux fractures sociales et citoyennes…

Intervention préalable -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, il y a un an, je commençais mon intervention liminaire à notre conseil du 26 juin par ces mots : « La France va mal, (…) incapable de se parler dans une démocratie écartelée entre marketing publicitaire des réseaux et actions violentes. »… intervention titrée « La France craque et la démocratie avec ! »…

Deux jours plus tard, la France connaissait des journées terribles de violences bien au-delà des quartiers dits prioritaires. C’était 40 ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme, promesse d’une France réunie alors même que revenait dans le jeu électoral une extrême-droite, héritière de la collaboration et de la colonisation.

La France avait cru aussi se rassembler avec l’équipe de foot victorieuse en 1998, mais la crise économique, sociale, démocratique n’a fait que grandir, jusqu’à cette situation ingouvernable d’une France fracturée révélée par la dissolution. Que dirait de Gaulle, qui avait inspiré une constitution devant garantir la stabilité d’une France unie, héritière de sa résistance ?

Il y a un mois, nous alertions la majorité métropolitaine sur la nécessité, face aux crises sociales et citoyennes, de tout faire pour élargir les bases populaires de notre majorité… face à la profondeur de ce qui divise notre peuple, de ce qui oppose les ruraux et les urbains, les centres et les périphéries, les précaires aux statutaires, les niveaux de vie comme les modes de vie, les origines, les cultures… divisions, qui créent cette sensibilité à fleur de peau qui rend le débat public si heurté, si difficile, alors que tant de transformations sont nécessaires. Le résultat du 9 juin, avec le RN en tête dans la métropole, confirme nos inquiétudes.

Le philosophe Jacques Rancière nous dit que les soubresauts de la Vème République sont « le symptôme d’un régime où la démocratie ne trouve pas à s’exprimer ». Oui, loin des polémiques et des caricatures, on ne peut répondre à l’échec historique dans lequel notre société se débat sans une refonte radicale de notre démocratie.

Dans cette situation, le discours de dénonciation des extrêmes, renvoyés dos à dos, est insupportable alors même que ce sont, depuis des décennies, les consensus des partis gouvernementaux qui ont détruit les repères, fragilisé les liens sociaux, tenté de faire accepter une violence économique et sociale sans précédent, une désindustrialisation massive qui a placé notre si riche pays dans une situation de sous-développement face à la crise du Covid, une métropolisation forcée faisant exploser les inégalités et les ségrégations, une précarisation de tout organisant la concurrence permanente de tous contre tous, pour le logement, pour l’emploi, pour les droits sociaux.

Oui, ce sont tous ceux qui nous disaient qu’il n’est pas d’autre politique possible qui ont, progressivement, détruit cette France construite dans l’alliance et la confrontation entre gaullisme et communisme, une France inégale et coloniale, mais qui se voulait l’héritière de 1789 comme de 1936 ; eux qui, avec la trahison du vote populaire de 2005, ont écrasé la démocratie elle-même.

Ils ont fait cette France où le patrimoine des 500 plus grandes fortunes est passé, en dix ans, de 200 à 1 200 milliards, autrement dit de 15 à 50 % du PIB ! C’est une véritable saignée permanente de la France qui est imposée au profit des premiers de cordées de Macron. Qui peut encore accepter cette situation et refuser d’utiliser la fiscalité pour permettre de nouvelles politiques publiques ?

Et si personne ne s’étonne de voir l’extrême-droite construire son ascension dans la division du peuple en « eux et nous », utilisant le racisme et la xénophobie à peine masqués derrière la dédiabolisation, il faut dire la gravité des choix de gauche et de droite qui utilisent, de fait, le racisme pour criminaliser toute critique de la domination occidentale. Dans nos médias, on ne peut être propalestinien sans être antisémite -et un élu de cette assemblée peut confondre, sur mes épaules, le drapeau de la Palestine et celui du Hamas. De même, on a entendu un racisme antirusse s’exprimer sans honte dans nos médias de gauche ou de droite, jusqu’à l’interdiction de compositeurs et danseurs russes, pendant que les préfectures expulsaient des migrants originaires du Moyen-Orient tout en installant des réfugiés ukrainiens. Si les sportifs US avaient été exclus à chaque guerre menée par les USA, il n’y aurait pas eu beaucoup de médailles pour le drapeau étoilé !

Ce deux poids, deux mesures dans les politiques internationales, et l’instrumentalisation de l’antisémitisme dans le débat public, a été un terrible accélérateur de la crise politique et démocratique, comme de la dédiabolisation de l’extrême-droite, avec Marine Le Pen pour Manouchian au Panthéon ou un laudateur des néonazis ukrainiens, le 6 juin, sur les plages du Débarquement.

Brecht disait : « Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, c’est son évolution par temps de crise ». En 2024, le temps n’est pas aux Chemises noires dans les rues de Rome. La néofasciste Meloni a régularisé plus de sans-papiers que Macron, mais elle a été plus efficace que lui dans les attaques contre le droit du travail, les revenus sociaux et on peut, aujourd’hui, travailler pour 4 € de l’heure en Italie.

Oui, l’extrême-droite peut être un gestionnaire loyal et efficace du capitalisme en crise et quand, partout, la démocratie médiatique occidentale craque, les élites économiques et politiques constatent l’échec de leurs recompositions politiciennes. Ceux qui disaient, en 1936, « Plutôt Hitler que le Front Populaire » considèrent, comme Bolloré et ses médias, que la démocratie est périmée.

Non, nous ne sommes pas confrontés à la folie des extrêmes politiques, mais à la folie d’un modèle de démocratie bourgeoise en faillite.

Non, le Front Populaire n’est pas un extrême réuni par la peur de l’extrême-droite. Les penseurs de la dissolution voulaient faire exploser la droite, c’est fait ! Et la gauche, c’est raté ! Ce sont les extrémistes des marchés financiers.

Car traiter Mélenchon d’antisémite, c’est comme dénoncer Chirac comme raciste pour sa célèbre phrase sur « le bruit et l’odeur » ou Mitterrand comme fasciste pour ses relations ambiguës avec Bousquet… ce n’est même pas de la mauvaise politique, et c’est dérisoire face à la crise démocratique que nous vivons.

Blum disait : « Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu’à la condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu’à la condition de ne pas changer […] est condamnée à disparaître de l’histoire. »

Le nouveau Front Populaire est une chance pour retrouver la France, toute la France, pas seulement celle de gauche… mais, comme en 1936, toute celle qui refuse la dérive fasciste… « Le Front français pour le gouvernement de la France » disaient, ensemble, Maurice Thorez et Léon Blum.

La France est une nation politique. Nous avons coupé la tête au roi, il ne peut y avoir d’unité de la couronne. Notre histoire sociale interdit l’unité de la réussite d’argent. Notre nation laïque, multiconfessionnelle et sécularisée, ne peut plus avoir d’unité religieuse. La France se meurt du vide de construction politique nationale assumé par les pouvoirs successifs, jusqu’à ce président Macron qui a cru diriger un conseil d’administration. Là est le danger du Rassemblement national, qui propose un pouvoir fondé sur la division, mais qui s’inscrit dans une histoire politique française -celle de Thiers et de Pétain.

Maurice Thorez, au début du Front Populaire, disait clairement : « Le gouvernement issu de la victoire du Front Populaire n’est pas le gouvernement des partisans du Front Populaire, encore moins le gouvernement d’un parti ; il est le gouvernement de la France. » Et, quelques mois plus tard, il insistait : « Nous croyons possible le rapprochement avec la plus grosse partie des paysans et ouvriers qui ont encore voté, le 3 mai 1936, à plus de quatre millions pour les candidats opposés au Front Populaire. »

Oui, il n’y a pas d’issue politique sans reconquérir des millions d’électeurs populaires du Rassemblement national, sortir du pouvoir de la finance et redonner son pouvoir le plus large au peuple sans reconstruire son unité défaite. Le nouveau Front Populaire est une réaction immédiate qui appelle à un effort de long terme pour refonder la République.

Victor Hugo disait : « La Révolution et la République sont indivisibles ». C’est ce que chantait Ferrat évoquant la France « du vieil Hugo tonnant de son exil », « de Picasso tenant le monde au bout de sa palette », « des lèvres d’Éluard dont s’envolent des colombes »…

« Qu’elle monte des mines, descende des collines

Celle qui chante en moi, la belle, la rebelle

Elle tient l’avenir, serré dans ses mains fines

Celle de trente-six à soixante-huit chandelles

Ma France »

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=2536

Pour un nouveau Front Populaire !

Les élu.e.s communistes, républicain.e.s et citoyen.ne.s du Rhône apporteront toutes leurs forces à la bataille pour empêcher l’arrivée de l’extrême-droite au gouvernement, battre ses candidats aux élections législatives prochaines.

L’accord, ce 10 juin, des forces de gauche et écologistes pour un nouveau Front Populaire est un premier pas indispensable. Il peut créer les conditions de mobilisations sociales et électorales.

Nous appelons nos concitoyens à créer un évènement, le 30 juin prochain, en plaçant partout des candidats de gauche au deuxième tour et en élisant le maximum de députés, le 7 juillet, pour reconstruire une gauche populaire et sociale.

Le Front Populaire, en 1936, c’est à la fois une victoire électorale, de puissantes grèves et des réformes qui restent dans les mémoires… congés payés, semaine de 40 heures, conventions collectives, créations de la SNCF, du CNRS, …

C’est pourquoi nous appelons les citoyens à s’organiser eux-mêmes, sous toutes les formes possibles, pour reconstruire une gauche populaire et sociale, un Front Populaire contre l’extrême-droite.

Les élu.e.s communistes, républicain.e.s et citoyen.ne.s appellent à combattre le rassemblement national dans les urnes, mais aussi dans les idées et les politiques publiques.

Car si Macron peut prendre le risque d’ouvrir la voie du pouvoir au Rassemblement National, c’est qu’ils sont tous d’accord sur les politiques économiques, sociales, internationales, migratoires.

L’urgence est de battre l’extrême-droite et que la gauche s’engage pour une autre politique économique et sociale, pour faire reculer les inégalités et les injustices, pour l’égalité, pour la paix et la coopération internationale.