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Le monde bascule…

Tout s’accélère et nous restons dans l’impasse politique. Crise du logement, crise de l’emploi, crise agricole, … et, partout, l’extrême droite progresse et s’enracine.

Nous sommes tous concernés par cette crise profonde, et nous devons tous prendre de front et au fond les questions instrumentalisées par l’extrême droite. Elle exploite tout ce qui met les Français en concurrence pour le logement, pour l’emploi, pour les droits, … d’un côté, pour les diviser et renforcer le racisme qui reste le premier moteur de son vote… de l’autre, pour dénoncer l’inefficacité de toute politique publique, de droite comme de gauche…

Nous ne construirons pas de majorité en faisant croire que tout se joue en haut, que le seul problème serait Macron. La gauche a gouverné en 1981, en 1997, en 2012 ; elle a gouverné en Allemagne, en Angleterre et ailleurs, et même en Grèce avec une gauche radicale. Quand et où a-t-elle changé la vie ?

Oui, le monde bascule… Alors, reconstruisons notre modèle économique, repensons nos institutions, … et faisons reculer les militarismes, et que renaisse l’exigence de paix !

Mobiliser des moyens publics pour assurer les services de secours et d’incendie !

2024-2658 - Service départemental métropolitain d’incendie et de secours (SDMIS) - Convention pluriannuelle 2022-2024 -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, les pompiers sont en grève depuis septembre mais, comme les soignants, ils continuent d’assurer notre sécurité. Leur colère s’est cependant exprimée avec force dans des actions d’éclat, notamment pour la fête des Lumières, et nous ne pouvons qu’être interpellés par ce message terrible : « Nos élus enterrent vos pompiers ! »

Pourtant, nous avons délibéré plusieurs avenants à la convention qui prévoyait, en 2020, une augmentation annuelle de 1 %… un premier avenant, tenant compte de l’augmentation du point d’indice, ajoutait 3,5 %… un deuxième avenant apportant 5 %, pour permettre le retour à l’équilibre avec un soutien aux créations de postes et aux conditions sociales… Enfin, pour faire face à l’inflation, une subvention exceptionnelle de 2M€, soit 1,5 %, a été apportée fin 2023.

Pourtant, la situation ne s’est pas améliorée sur le plan social ni sur le plan économique, alors qu’on ne peut pas dire que la gestion du SDMIS manque de rigueur… Les investissements sont en dessous de la PPI Initiale… Une démarche de maîtrise des dépenses est engagée… Aucune mesure nouvelle de revalorisation des rémunérations n’est prise en compte, dans un budget 2025 qui restera difficile…

Le communiqué des pompiers transmis au ministre venu à Lyon, fin novembre, est clair : « Le sous-financement chronique des services de secours menace aujourd’hui la sécurité de nos concitoyens, la résilience de nos territoires et la capacité de réponse de nos équipes. Le SDMIS, comme tant d’autres SIS en France, est confronté à une situation opérationnelle qui s’est dégradée à un point critique. Ce n’est plus seulement une question de moyens, c’est une question de sécurité publique et d’égalité républicaine.

Nous avons bien conscience que cette délibération d’un avenant, qui apporte une nouvelle augmentation de 0,5 %, reste en l’attente d’un projet de loi annoncé par le Beauvau de la Sécurité civile et ne répond pas au cri d’alarme des pompiers. Nous avons bien noté l’annonce, par le Président, d’une subvention exceptionnelle et nous en reparlerons dans le budget 2025.

La crise politique nationale a de lourdes conséquences sur la gestion des dossiers urgents. Le Beauvau de novembre dernier, qui devait aboutir à un projet de loi, est suspendu et personne n’a idée de ce que pourrait proposer un gouvernement Bayrou, mais on sait que le projet de loi de Finances Barnier prévoyait une baisse de 5 % des dépenses pour la Sécurité civile.

Nous soutiendrons donc le vœu présenté pour interpeller l’État, que ce soit par une contribution du secteur des assurances, la TSCA (Taxe sur les conventions d’assurances), ou par le budget de l’État. Nous devons mobiliser des moyens publics pour assurer les services de secours et d’incendie, dont on mesure le caractère vital à chaque urgence, chaque drame.

On le voit ces jours avec l’horreur à Mayotte, qui domine bien évidemment l’actualité de la Sécurité civile mais, justement, quand on mesure l’énormité des moyens matériels et humains qui doivent être mobilisés là-bas, on mesure l’urgence aussi à poser la question du budget national de la Sécurité civile. Pouvons-nous proposer aux pompiers une démarche commune, en début d’année, pour une rencontre avec le gouvernement ?

Oui, les pompiers n’ont pas des salaires au niveau de leur engagement, de leur rôle public, mais c’est aussi le cas des infirmières, de beaucoup de soignants, des aidants à la personne, mais aussi de beaucoup d’agriculteurs et -permettez-moi d’ajouter ceux dont on parle plus rarement- de beaucoup d’ouvriers.

Concernant l’amendement proposé… Le groupe « La Métropole en commun » veut nous faire croire qu’il y aurait une solution locale, qu’il suffirait de faire des priorités, faire des choix. Mais cela voudrait donc dire qu’il faut prioriser les pompiers et ne pas augmenter les infirmières, les soignants, les aidants ou nos éducateurs.

Mais faire croire qu’il suffit de faire des choix localement… c’est masquer la responsabilité de l’État, du système, de tous ceux qui répètent sans cesse qu’il faut réduire les dépenses publiques… c’est opposer les revendications entre elles, quand tout demande, au contraire, leur convergence… C’est une faute politique majeure pour une force de gauche.

Nous réaffirmons notre solidarité avec nos pompiers, et l’urgence d’une décision gouvernementale pour augmenter le financement de la sécurité publique.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/NlwjM_m2Nx8?t=8627

L’urbanisme est un enjeu démocratique, pas un produit de spéculation financière !

2024-2596 - Modification n° 4 du Plan local d'urbanisme et de l'habitat (PLU-H) de la Métropole de Lyon -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, la modification n°4 s’inscrit dans la lignée des modifications précédentes et, bien évidemment, dans le sens des orientations du futur SCoT, que nous aurions dû arrêter la semaine dernière.

Ces orientations, en cohérence avec la loi ZAN, cherchent fondamentalement à limiter la consommation foncière, c’est-à-dire l’étalement urbain, par le biais d’une approche plus qualitative et plus efficace.

Il s’agit de construire la ville sur la ville, en veillant à renforcer l’offre de logement abordable, notamment dans les secteurs les mieux dessertis en transports en commun, à préserver des activités productrices en ville et, évidemment, à limiter l’artificialisation des sols, à préserver les ressources naturelles, et singulièrement l’eau, pour ne citer que quelques exemples.

Cette orientation ne pose pas tant l’épineuse question de la densification urbaine -notre agglomération est attractive et, donc, gagne en population- mais, plutôt, des seuils de densification socialement acceptables, suivant les différents secteurs.

Paradoxalement, mais sans surprise, ce sont les secteurs les moins densément urbanisés -donc ceux où le potentiel est le plus important- qui offrent le plus de résistance à cette idée. On peut formuler les choses un peu différemment… le taux d’acceptation de densification est inversement proportionnel au revenu des ménages des secteurs concernés… De là à dire que c’est une question de classe, il y a un pas… que je franchis allégrement !

La traduction physique de cet état de fait est bien connue, avec une opposition entre l’ouest (et le nord), bourgeois et pavillonnaire, et l’est (et le sud) des grands ensembles populaires. En vérité, sur ce plan là, rien n’a bien changé depuis la révolution industrielle… sauf peut-être, justement, la désindustrialisation du pays auquel nous n’échappons pas…

Et pourtant, entre le défi de l’adaptation climatique, l’impérieuse nécessité de justice sociale et, donc, du développement du parc social, de la nécessité de conserver l’activité productrice en ville ainsi que les enjeux de mobilité, tout nous incite à révolutionner notre vision de ville.

Plus que cela, il nous faut renouer avec de véritables politiques d’aménagement du territoire et jeter aux orties les concepts mortifères de l’attractivité et de la concurrence entre les territoires. Ce n’est pas au marché de dessiner la ville, mais aux citoyennes et citoyens qui la font vivre.  L’urbanisme est un enjeu démocratique, pas un produit de spéculation financière.

L’avenir est, assurément, aux logiques collectives, depuis le niveau du SCoT à celui de l’usage des nouvelles unités d’habitation et de production.  Est appelée à se développer la mise en commun d’espaces de vie… comme les buanderies collectives ou des locaux et des chambres d’amis partagés au niveau d’un immeuble (comme cela peut exister dans d’autres pays européens), mais aussi la collocation ou cohabitation intergénérationnelle, pour ne citer que quelques exemples…

On doit, évidemment, interroger le régime de la propriété foncière, tant la spéculation foncière est profondément antisociale et antiécologique. Il faut se rendre à l’évidence que le renchérissement des prix -dû aux logiques de spéculation capitaliste- constitue le principal frein au développement d’un urbanisme socialement juste et écologiquement soutenable, au profit de toutes et de tous.

Ainsi, nous faut-il explorer les expériences de « propriété collective », comme le BRS, qui, en dissociant propriété des sols et propriété du logement, limite la pression foncière.

Les coopératives d’habitants sont également une piste, comme le village vertical à Villeurbanne ou, à une toute autre échelle, la « coopérative d’habitation » de Zurich, qui possède aujourd’hui 1/3 du parc de logement de la capitale économique helvète. En acquérant des parts sociales au sein de la coopérative, les futurs habitants participent activement à l’investissement et aux décisions nécessaires à toute opération immobilière. Cette forme de gouvernance basée sur la démocratie directe, la solidarité et la durabilité favorise aussi la promotion de logements abordables sans recourir aux logiques de subventions traditionnelles.

Mais c’est, bien sûr, à travers la massification du logement social que nous pouvons apporter des solutions concrètes, justes et socialement utiles à la population. C’est l’outil par lequel le droit au logement trouvera son effectivité réelle. C’est aussi un puissant outil de maîtrise des prix du foncier, que l’on songe à des villes comme Vienne, la capitale autrichienne.

L’élaboration de nos documents d’urbanisme structurants, que ce soient le PLU-H ou le SCoT, se caractérise par une méthode, elle aussi très collective. Bien que notre majorité ne fasse pas mystère de ses priorités, l’élaboration des documents se fait dans un dialogue, un va-et-vient soutenu entre tous les acteurs concernés -et ils sont nombreux… techniciens de nos collectivités, du Sepal ou de l’Agence d’urbanisme -dont je veux saluer la grande qualité du travail-, élus, acteurs économiques, habitants, associations, … tous participent à la définition de la ville de demain…

Et c’est heureux, car c’est un domaine particulièrement réglementé impliquant un très grand nombre de dimensions : bailleurs sociaux et promoteurs privés bien sûr, mais il est aussi question de mobilité, commerce, industrie, logistique, patrimoine historique, zones naturelles et agricoles, ressources en eaux, sécurité, enseignement, culture et loisir. Bref, la vie quoi !

Et parce que nous avons passé plus de 3 ans à plancher sur ces sujets, dans le cadre de la préparation du SCoT, je voudrais dire ma colère de voir ce travail bloqué par les élus de droites, sur une vague promesse de détricotage de la loi ZAN d’un gouvernement renversé…

Je vous le dis en vérité, en voulant voter contre le nouveau SCoT de l’agglomération lyonnaise, vous vous inscrivez à contre-courant de l’Histoire. Parce que, dans une France à +2, +3 degrés, vos petits calculs, pour satisfaire votre petit confort bourgeois, paraîtront bien dérisoires et complètement à côté des enjeux.

Nous, nous voterons bien évidement cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/NlwjM_m2Nx8?t=1468

Halles Nexans… un projet relevant de l’intérêt public…

2024-2595 - Lyon 7° - Projet urbain de renouvellement des anciennes Halles Nexans à Gerland - Déclaration de projet -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, chers collègues, le programme immobilier des Halles Nexans est assez symptomatique des orientations de notre politique de l’habitat, mais aussi des contraintes que nous rencontrons désormais. En effet, il s’agit d’un mixte, qui combine à la fois création de logements, maintien d’activité économique et création d’un parc -c’est-à-dire d’un îlot de fraicheur dans le quartier de Gerland.

Je pourrais résumer ce projet à 3 chiffres, qui le qualifie à mes yeux comme relevant de l’intérêt public :

– 50 % de logement social,

– 50 % d’espace revégétalisé,

– 50 % d’activité productrice dans la part réservée à l’activité économique.

En cela, le projet des Halles Nexans présente des caractéristiques et des équilibres qui auraient vocation à être reproduites sur d’autres projets immobiliers. En effet, ce projet prend en compte la réponse aux défis climatiques, en désartificialisant de larges surfaces au sol permettant, ainsi, de créer un îlot de fraicheur dans un quartier très « minéral ».

Il est socialement vertueux en programmant 50 % de logement social.

Enfin, il préserve l’activité économique, notamment productive, dans un secteur largement désindustrialisé.

Évidemment, il y aura toujours des réactions du voisinage, légitime dans la mesure où leur environnement immédiat s’en trouvera bouleversé. Toutefois, je ne peux m’empêcher d’y voir aussi l’habituelle réaction NIMBY, que l’on retrouve dans la plupart des cas.

Ce projet illustre assez bien les tensions soulevées par le double impératif de désimperméabilisation des sols et de densification du bâti ainsi que des contraintes résultant des prix excessifs du foncier et des équilibres économiques nécessaires au propriétaire-aménageur. Ainsi, la hauteur des immeubles, qui nourrit tant la désapprobation des voisins, est le fruit nécessaire de cette recherche d’équilibre entre les diverses contraintes.

Et, donc, s’il faut savoir entendre les remontées du voisinage, le rôle de la collectivité et de ses élus est de porter l’intérêt collectif, à l’échelle de la ville, et de l’agglomération. C’est pourquoi nous voterons, bien sûr, en faveur de cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=28406

L’importance de la gestion des points de collecte dans le cadre d’un service public de qualité !

2024-2585 - Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA) - Rapport d'évaluation du programme 2019-2024 -

Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, la gestion des déchets ménagers et assimilés est au centre de la vie des citoyens et de celle des collectivités territoriales. Le service public de gestion des déchets ménagers implique une responsabilisation des ménages qui doivent intégrer le tri des déchets dans leur vie quotidienne. La gestion des déchets est également au centre d’une activité économique, puisque le producteur porte la responsabilité des déchets issus d’activités économiques. Et enfin, on l’oublie trop souvent, elle est au cœur de la vie de milliers de travailleurs qui collectent, trient et traitent chaque jour nos déchets.

La gestion de l’ensemble des déchets obéit à des principes ; elle est soumise à des objectifs. S’il y a une hiérarchie dans les modes de traitement des déchets (la prévention, la réutilisation, le recyclage, la valorisation et l’élimination), le développement durable nécessite de faire de la réduction des déchets à la source la grande priorité.

La réduction des déchets, qui passe inévitablement par une prise de conscience et un changement de modes de consommation, constitue une urgence écologique, sociale et économique puisqu’elle permet notamment d’économiser les ressources, réduire les coûts de gestion et de limiter les impacts environnementaux du transport et du traitement des déchets.

L’évaluation globale du PLPDMA pour la période 2019-2024 permet de constater que les 21 actions du PLPDMA ont été quasi intégralement mises en œuvre. Les objectifs de mise en œuvre pour la moitié de ces domaines ont été dépassés. Pour d’autres, notamment les actions de sensibilisation ou d’accompagnement ciblées sur le gaspillage alimentaire, l’éco-consommation, les éco-évènements, les objectifs prévisionnels n’ont pas été atteints.

Une baisse des déchets ménagers et assimilés, d’environ 370kg/habitant/an à 350 kg/habitant/an a été constaté pendant la période, permettant d’atteindre l’objectif prévisionnel du PLPDMA et de dépasser l’objectif de la loi AGEC. Cette baisse est conforme aux objectifs du Schéma directeur déchets (338 kg/habitant/an visé en 2023).  Les actions du PLPDMA ont permis d’atteindre, en 2023, l’évitement en direct d’environ 4 000 tonnes de déchets, notamment grâce aux dispositifs de soutien au compostage individuel et compostage partagé, soit l’équivalent de 3kg/habitant/an. 10 % de la population métropolitaine a été sensibilisée en cinq ans, mais le PLPDMA a principalement touché des publics prêts à adopter ou à amplifier une pratique de réduction des déchets et moins les publics plus éloignés du sujet, principalement pour une question de moyens disponibles.

Les principales recommandations issues de l’évaluation invitent la Métropole à expliciter sa stratégie de prévention des déchets à partir de la problématique initiale de la nécessité de réduire à la source la quantité de déchets :

– Faire prendre conscience aux producteurs de déchets de la capacité de chacun à réduire ses flux (information incitative).

– Massifier et rendre visibles des actions à grande échelle et échelonnées dans le temps en priorisant des combinaisons flux publics et/ou gestes prioritaires sur lesquelles allouer des ressources humaines et financières plus importantes.

– Expérimenter des interventions ciblées sur des groupes spécifiquement définis, selon les flux prioritaires suivants : déchets alimentaires, emballages, déchets hygiéniques et textiles, dans une dimension d’accompagnement au changement.

– Étendre et renforcer la portée de la communication métropolitaine auprès du grand public en faveur de la réduction des déchets.

Nous sommes en accord avec cette délibération, mais nous souhaitons attirer votre attention sur l’importance de la gestion des points de collecte dans le cadre d’un service public de qualité. La réussite de la transition écologique et démocratique passe par le renforcement de l’économie de proximité et une révision des modes de consommation. Les citoyens et les travailleurs doivent se réapproprier les décisions pour atteindre cet objectif.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=27328

Les sources et les montants de financement du service public de la mobilité…

2024-2567 - AOMTL SYTRAL Mobilités - Approbation des modalités de réévaluation annuelle des participations versées par chacun des membres de SYTRAL Mobilités à l'établissement public -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, chers collègues, cette délibération, fixant les modalités de réévaluation de la participation financière des collectivités membres du Sytral, ne pose pas de difficulté, puisqu’elle est le fruit d’un accord unanime entre les 12 collectivités membres (hors Région, non concernée).

Pour autant, cette délibération pose le doigt sur le nerf de la guerre, c’est-à-dire les sources et les montants de financement du service public de la mobilité.

Vous n’êtes pas sans savoir que les communistes sont de chauds partisans du développement des transports collectifs et du libre accès à ceux-ci, c’est-à-dire l’extension de la gratuité à des segments toujours plus importants de la population. Si ce second point fait débat entre nous -et le président de la Métropole en a fait état, récemment, dans sa communication personnelle-, nous sommes tous d’accord -du moins, je l’espère- sur la nécessité de développer toujours plus notre réseau de transport en commun. Développement de l’offre, bien sûr, mais aussi de la qualité du service, de la sécurité des usagers, dans une perspective intermodale, en alliant les différents modes de déplacement plutôt qu’en les opposant.

L’amélioration du réseau, comme l’extension de la gratuité, demande néanmoins des ressources nouvelles et importantes, qui dépendent de l’évolution de la législation, afin de permettre aux collectivités d’accéder à de nouveaux « gisement fiscaux ».

C’est pourquoi le Parti Communiste Français milite pour l’instauration de plusieurs mesures allant dans ce sens comme, par exemple :

– L’abaissement de la TVA sur les transports collectifs.

– L’augmentation du plafond du Versement mobilité de 2 % à 3 % de la masse salariale.

– L’application de la taxe sur les surfaces de bureau tertiaire. Cette dernière mesure, qui s’applique uniquement en Île de France, a permis de financer le Grand Paris Express, en levant quelques 40 milliards d’euros et en doublant, ainsi, le nombre de kilomètres de métro de la région parisienne. C’est le plus important investissement dans un réseau de transports urbains de ces 30 ou 40 dernières années.

– Une réflexion doit également être menée sur la participation financière des grands centres commerciaux qui, à l’image de la Part-Dieu, profite à plein des réseaux de transports collectifs, sans participer à la hauteur à leur financement.

On peut toujours renvoyer cette question au Parlement et s’en laver les mains à peu de frais. Je pense, toutefois, que ce serait une erreur. Non pas à cause de la paralysie politique actuelle de la chambre basse mais bien, plutôt, à cause de la tendance lourde de ces dernières années, qui tend à faire disparaître les impôts et taxes locaux au profit d’impôts et taxes -et singulièrement de la TVA- relevant de la seule autorité de l’État.

En privant les collectivités territoriales de leurs ressources propres, c’est la libre administration des collectivités qui est remise en cause. Car sans maîtrise de leurs recettes, il n’y a pas d’autonomie réelle pour nos communes, départements et régions.

C’est d’autant plus vrai que l’État cherche à imposer des contrats de « trajectoires budgétaires » toujours à la baisse, en s’affranchissant, voire en s’opposant frontalement aux orientations politiques des majorités démocratiquement élues dans ces territoires. C’est un poison lent qui étouffe, non seulement les collectivités mais la démocratie locale, en cherchant à uniformiser les politiques dans les territoires, au mépris des spécificités sociales, politiques et économiques de ces derniers.

Les collectivités n’ont pas vocation à être réduites à de simples administrations déconcentrées de l’État. Elles sont le lieu d’expression de la démocratie vivante et populaire.

La libre administration des collectivités et son corolaire, l’autonomie fiscale, sont les conditions sine qua non de l’expression et de la mise en œuvre des orientations politiques diverses qui font la richesse de la République.

Ainsi, dans le débat sur la gratuité, le président peut-il justifier sa préférence pour la tarification sociale à l’aune de réalités financières dégradées ? Finances dégradées qui, en l’état, font obstacle non seulement à l’extension du libre accès mais à la possibilité même d’ouvrir le débat sereinement, sans être renvoyé systématiquement contre le mur de l’argent.

Si je n’ignore pas les vertus des tarifs sociaux -qui sont indispensables dans bien des domaines-, je prétends, à travers le libre accès -la « gratuité »-, dessiner un avenir désirable en permettant la réalisation effective d’un droit, celui à la mobilité. Que serait le droit à l’éducation, sans la loi Ferry, qui la rend gratuite, laïc et obligatoire ? Surtout, comment pourrait-elle être effective, sans la création et le financement continu des milliers d’établissements d’éducation dans tous les pays, sans les milliers de personnels de l’éducation nationale, sans les articulations entre les différents niveaux et territoires ?

La transformation, l’élévation même, de la mobilité d’un vulgaire produit marchand, au statut de service public effectif, garantit concrètement l’exercice du droit fondamental d’aller et de venir. Il s’agit d’une transformation sociale majeure, qui demande -dont un engagement politique à tous les niveaux- un bouleversement culturel de l’approche des mobilités et c’est, je crois, un élément indispensable pour que, demain, nous puissions jouir des jours heureux.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=26142

Enjeu de santé publique majeur, la lutte contre les addictions doit toutes et tous nous mobiliser !

2024-2543 - Appel à projets de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) portant sur la lutte contre les addictions aux substances psychoactives et le mésusage des écrans - Conventions -

Mme la Vice-Présidente Picard : La lutte contre les addictions est un enjeu de santé publique majeur. La reconduction du partenariat entre la Métropole, les Hospices Civils de Lyon et la Caisse primaire d’assurance maladie est une bonne chose. Les publics concernés sont des usagers particulièrement fragiles de la Protection maternelle et infantile et de l’Aide sociale à l’enfance.

Depuis deux ans, les actions se sont concentrées sur la lutte contre les addictions aux substances psychoactives. En complément, pour l’année à venir, il sera question du mésusage des écrans qui, nous le savons, représente un véritable risque -notamment chez les enfants de moins de 3 ans. Perturbation du sommeil, risque de surpoids ou d’obésité, troubles de la vision, retard de développement des fonctions du langage.

La ville de Vénissieux mène des actions de très longue date pour lutter contre les addictions, notamment avec notre forum de prévention des addictions dès 2016. Nous voyons que la problématique écran a évolué et la sensibilisation des publics commence à porter ses fruits.

Il y aurait tant à dire sur ces écrans qui ont envahi nos vies quotidiennes et dont le contenu est malheureusement, et très majoritairement, maîtrisé par ceux qui souhaitent nous faire consommer ou bien nous diviser selon nos origines ou notre genre.

En tant que Vice-Présidente à l’égalité femme-homme, je suis inquiète de voir les opinions sexistes et misogynes aussi facilement diffusées et normalisées, notamment sur les réseaux sociaux. Concernant les très jeunes enfants livrés aux écrans, plus l’intégration de ces stéréotypes intervient tôt, plus leur déconstruction est longue.

De même sur les dangers des algorithmes, qui isolent l’individu et l’enferment dans une pensée unique. Nous avons vu, dans l’actualité, comment les parents d’une adolescente s’étant suicidée questionnent la responsabilité des réseaux sociaux distributeurs de contenus répétitifs relatifs à la dépression.

Il est essentiel que chacune et chacun prenne conscience que, derrière la boîte à images, il y a des stratégies pour capter l’attention des utilisateurs. C’est contre tout cela que nous devons former les professionnels à mieux repérer les premières conduites addictives.

À l’heure des glissements politiques dangereux (comme on a pu le voir, lors du dernier Conseil municipal, avec l’amalgame honteux de l’opposition vénissiane entre insécurité et accompagnement psychique, lors d’un rapport sur la création d’une résidence d’accueil et de soins), il faut soutenir de telles démarches de prévention. L’exclusion ne pourra jamais être une solution face aux difficultés médico-sociales de nos concitoyens.

Permettez-moi d’ouvrir une parenthèse avec mon regard de Maire sur la question des narcotrafics, sujet inévitable lorsque nous parlons des substances psychoactives. De la circulation des drogues à leur consommation, c’est toute une chaîne qui se déploie et dégrade la vie des quartiers. Nous venons, à Vénissieux, de clore les assemblées générales des conseils de quartiers qui se sont mobilisés autour de  » et je peux vous affirmer que les Vénissians, tout autant que leur Maire, attendent de vraies réponses de l’État sur le fléau des narcotrafics.

Il faut des moyens d’enquête et de la police de proximité. Il faut, aussi, une justice renforcée et des douaniers pour empêcher la drogue de rentrer sur le territoire. Et c’est à l’État de mener, prioritairement, ce combat aujourd’hui.


Du côté des communes, nous mobilisons déjà tous nos moyens de sécurité communale. Par exemple, Vénissieux est l’une des premières communes à avoir interdit, par arrêté, la consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique.

La prévention, elle non plus, n’est pas à la hauteur.

Les acteurs publics ont pu faire des campagnes ambitieuses de prévention contre le tabac et l’alcool : il faut que les stupéfiants fassent l’objet de la même attention, dès le plus jeune âge. C’est seulement avec un travail partenarial que tous les corollaires des trafics pourront être examinés et traités, y compris la violence qu’ils génèrent. Ces partenariats, notamment entre police nationale et police municipale, fonctionnent à l’échelle locale, mais il manque une volonté politique globale et nationale. Comme tant d’autres Maires, je ne m’y résoudrai jamais.

Certains services publics, pourtant essentiels au quotidien (CAF, CPAM, finances publiques, …), tentent encore de sortir des quartiers prioritaires, alors même que la Convention locale d’application du Contrat de ville réaffirmel’importance du droit commun dans la politique de la ville.

Le renouvellement de cette convention doit donc être salué, parce qu’elle nous permet de renforcer la prévention et l’accompagnement, sans laisser personne en-dehors de l’idéal républicain d’égalité.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=23515

Hébergement d’urgence… communes et métropole prennent leur part, mais, sur cette question, l’État doit prendre ses responsabilités !

2024-2541 - Accompagnement des établissements et services pour l'Aide sociale à l'enfance (ASE) - Évolution de la masse de tarification 2025 et inclusion de la prime Ségur -

Mme la Conseillère M-C. Burricand : Monsieur le Président, chers collègues, en cette période, les enfants ne sont pas tous à la fête et certains peuvent penser, à juste titre, que le Père Noël est une ordure et, surtout, payer le prix fort d’une enfance marquée par les injustices.

Le chiffre de 320 à 400 enfants à la rue dans la Métropole circule. Nous recevrons, demain, à la mairie de Vénissieux des familles, des enseignants, des représentants d’associations en recherche d’hébergements pérennes pour 49 enfants et leurs familles, le plus souvent aujourd’hui abrités dans des écoles.

À l’approche de la fin d’année, les parents font de gros efforts pour que cette fin d’année soit un moment de répit et de joie pour leurs enfants.

Les communes prennent leur part, notamment au travers de multiples initiatives de solidarité et d’aides directes aux familles, mais elles ne peuvent pas se substituer à l’État dans ses responsabilités.

Pour les enfants qui sont dans la rue, la fin de l’année ne ressemble pas à un conte de fées mais à la tragédie de La Petite fille aux allumettes, au désarroi de Cosette avant que Jean Valjean ne lui prenne la main. La misère et l’isolement social sont coûteux pour ceux qui en sont victimes.

Il nous paraît important que nos services nous documentent sur le parcours de ces enfants et leurs familles… possibles expulsions locatives sans relogement -qui ne devraient plus exister… arrivée dans des hébergements d’un moment de solidarité, qui ne résiste pas au temps… parfois pire, exploitation de la misère… Ces familles sans toit sont infiniment vulnérables au regard des marchands de sommeil, mafieux et trafiquants en tout genre…

Mais l’urgent, c’est de trouver une solution à ces situations que nous ne pouvons accepter.

Tout le monde doit y prendre sa part, les communes et la métropole, mais, sur cette question de l’hébergement d’urgence, l’État doit prendre ses responsabilités.

C’est pourquoi notre groupe demande que la préfecture initie rapidement une réunion entre les associations représentant les familles, la métropole et les communes.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=22557

Transfert de Henry Gabrielle… faire passer des dépenses de santé relevant de la Sécurité sociale au médico-social !

2024-2540 - Accompagnement des établissements et services pour personnes âgées et pour adultes ensituation de handicap - Intégration du Ségur et modalités de régularisation - Évolution de l'enveloppe de tarification 2025 -

Mme la Conseillère M-C. Burricand : Monsieur le Président, cher.e.s collègues, avec cette délibération, notre collectivité assume ses responsabilités au regard du fonctionnement des établissements accueillant des personnes âgées ou en situation de handicap, tant du point de vue des résidents que des personnels. Nous nous félicitons que le Ségur ait été étendu à l’ensemble des structures de la branche associative sanitaire et sociale. Ses salariés, souvent des femmes sont essentielles à la vie du pays, à la solidarité, au lien, en somme, à la cohésion sociale… Nous savons les difficultés à recruter dans ces métiers, difficiles psychologiquement et physiquement et mal rétribués.

Cependant, si les primes Ségur ont constitué un appel d’air pour les salariés, la santé, le travail social et le travail du lien ont besoin de hausses de salaires pérennes, de meilleures conditions de travail, de déroulement de carrière, de formation. C’est indispensable pour que notre pays puisse sortir de la crise politique, sociale et démocratique qui naît, d’abord, dans l’injustice. Ce n’est pas dans les jeux parlementaires que se règlent ces questions mais dans la réalité de la société.

Un récent rapport du Sénat confirme les difficultés croissantes des EHPAD, qui accueillent à peu près 600 000 résidents et restent un des principaux lieux d’accueil des personnes qui arrivent dans le grand âge. La crise Covid et ses contraintes ont été ressenties comme inhumaines par les familles et les résidents. Le scandale Orpea est passé par là, source de crainte et de méfiance. Surtout la hausse du coût de l’énergie, de l’alimentation, la baisse des ressources des retraités et des familles, la crise du recrutement liée à la pénibilité, à la non-reconnaissance et à des salaires trop bas… Tout cela a fragilisé les EHPAD qui se retrouvent, plus souvent, en sous-occupation. Entre 2020 et 2023, la part des EHPAD déficitaires est passée de 27 % à 66 % en France et le fonds d’urgence de 100 millions d’euros ne suffit pas à résoudre les problèmes posés.

Le rapport du Sénat qui fait un constat que nous pouvons partager reste dans une logique de faire plus payer les résidents et les familles, et de financiariser plus ce secteur puisqu’il propose, notamment, une deuxième journée de travail gratuit dite « de solidarité » pour financer la branche autonomie -une fois de plus, les salariés sont ponctionnés ; ils apprécieront- et la généralisation d’une solution d’assurance dépendance obligatoire, pour couvrir le reste à charge -poule aux œufs d’or pour le secteur assurantiel et les marchés financiers.

Tout cela nous ramène à un autre projet, que nous combattons et dont je me permettrais de parler, parce qu’au-delà des habillages, ce projet va, lui aussi, permettre de faire passer des dépenses de santé relevant de la Sécurité sociale et, donc, d’un financement paritaire par cotisation au médico-social, financé par les collectivités locales et les ressources des familles. C’est bien évidemment au transfert de Henry Gabrielle au Vinatier que je fais référence et ce recul concerne bien, point commun entre elles, les personnes porteuses de handicaps moteur, psychique et tout simplement les personnes nécessitant des soins psychiques qui se trouvent prises dans ce phénomène.

Le résultat de cette démarche s’affiche fortement dans notre société dans le présent moment et je vous le dis, aujourd’hui, il est encore temps de lâcher ce projet qui tourne le dos à la solidarité telle que le Conseil national de la résistance l’avait conçue dans la création de la Sécurité sociale.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=21804

L’outil de la SEMPAT est précieux pour redynamiser le commerce, mais nous devons aller plus loin !

2024-2537 - Société d'économie mixte (SEM) Patrimoniale du Grand Lyon - 2023 -

Mme la Vice-Présidente Picard :  Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, cher.e.s collègues, la SEM Patrimoniale du Grand Lyon est un outil créé en 2012, notamment pour favoriser le développement économique dans des territoires qui nécessitent un accompagnement spécifique afin d’accroître leur attractivité.

C’est un outil utile dans les opérations de renouvellement urbain. Puis, à partir de 2019, dans les centre-bourgs que nous souhaitons plus dynamiques.

En France, le constat est globalement le même partout, les centres-villes connaissent de très sérieuses difficultés. C’est le cas des villes de l’agglomération lyonnaise.

Le e-commerce, les grandes zones marchandes, l’érosion du pouvoir d’achat, expliquent en partie l’évolution de nos modes de consommation.

Cette situation est dommageable, pour le dynamisme de nos quartiers. Et notamment pour les personnes âgées qui ont besoin d’une proximité d’achats.

L’enjeu du commerce de proximité est devenu central dans la vie des quartiers et pour le vivre-ensemble.

Rien ne se fera du jour au lendemain. C’est un chantier de longue haleine pour enrayer l’augmentation du taux de vacance et pour renforcer la diversité commerciale.

Pour cela, nous avons un certain nombre d’outils à notre disposition dont la SEMPAT et le PLU-H.

Concernant le centre-ville de Vénissieux, nous avons engagé un travail, depuis plusieurs années, à la fois sur le commerce et sur le cadre de vie.

Pour redynamiser notre centre-bourg, nous avons besoin qu’il soit animé par la présence d’un équipement public.Ce sera un équipement culturel, la Maison des mémoires, avec une ouverture en 2027. Une autre condition essentielle de la réussite de ce projet de redynamisation est la requalification des places Barbusse-Sublet. Concernant les commerces, un périmètre de sauvegarde nous permet de préempter des murs, des droits à bail ou des fonds de commerce.

La SEMPAT est un bon outil, une force de frappe immobilière importante. Mais nous constatons aujourd’hui que cela ne suffit plus. Il faut renforcer les moyens d’action de la SEMPAT sur la commercialisation pour trouver des repreneurs.

Notre outil SEMPAT a besoin d’être consolidé sur la totalité des périmètres d’intervention. Le cas d’école du Casino à Vénissy, sur le plateau des Minguettes, en est une parfaite illustration.

Casino vient de céder son fonds de commerce à 1 € au magasin Triangle. Nous ne savons toujours pas si cette opportunité d’achat à très bas prix a été la même pour les autres éventuels repreneurs. Ce qui pose, d’ailleurs, question.

La Ville de Vénissieux et la Métropole n’ont pas été concertées dans cette décision. Mais il est vrai que le principe de liberté du commerce laisse toutes les marges de manœuvre à Casino. On ne peut que le regretter.

Cette cession à un magasin d’alimentation spécifique est contraire à tout ce qui s’est fait en faveur de la mixité depuis des décennies, et Casino a aussi bénéficié de la rénovation urbaine du plateau des Minguettes où des millions d’euros de fonds publics ont été investis pour transformer le quartier et le dynamiser.

Parce que le commerce de proximité est aussi un service, l’offre d’alimentation générale doit être préservée. C’est essentiel pour le vivre-ensemble et l’intérêt général. Et c’est dans ce sens-là qu’un collectif d’habitants a fait circuler une pétition et demande un rendez-vous au Préfet.

De plus, les commerces autour du magasin Triangle nous font part de leur inquiétude car les prix chocs pratiqués par ce magasin représentent une concurrence avec laquelle ils ne pourront sans doute pas rivaliser.

La Ville et la Métropole continuent de travailler pour proposer une offre alternative d’alimentation générale en circuit court, et nous aurions besoin d’une SEMPAT avec des moyens décuplés sur la commercialisation pour y arriver.

La SEMPAT est un outil public, il doit nous permettre d’innover et de trouver le bon repreneur au bon endroit.

Il s’agit d’une approche stratégique qui tient compte des besoins de la population et qui est en phase avec nos stratégies politiques de développement du territoire.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=21074