Archives de catégorie : Économie, Emploi et Insertion

Vanille, Javel, … des actionnaires décident de fermer nos usines…

2024-2216 - Association pour le développement économique de la région lyonnaise (ADERLY) - Subvention -

On le sait tous, on ne peut dépenser que les richesses qu’on a produites. Le monde du travail est bien placé pour le savoir, lui qui, au total, produit plus qu’il n’est payé. C’est le principe même du capitalisme : extraire de la plus-value du travail, c’est la base de tout profit et tout le problème est de savoir qui décide de son usage et pour quoi faire… C’est pour cela que, si nous n’avons jamais contesté l’affirmation répétée si souvent par Gérard Collomb de l’importance de l’économie pour l’agglomération, nous avons toujours contesté d’en laisser les clés à des décideurs invisibles, le plus souvent, qui ne connaissent que cette destruction créatrice, qui n’est que l’expression de la guerre dans l’économie. C’est ce qui distingue une société capitaliste d’une société socialiste : dans la première, seuls les décideurs de capitaux décident ; dans la deuxième, le politique a pris la main pour, en quelque sorte, organiser dans le débat public, une « économie à mission », une économie dirigée par des objectifs sociaux, environnementaux, technologiques, scientifiques, culturels… Ce serait en quelque sorte, madame la vice-présidente, une généralisation de l’appel à projet transformation durable à toute l’économie.

En attendant c’est pourquoi nous soutenons l’évolution de la raison d’être de l’ADERLY, redéfinie autour de la nécessité de renforcer la robustesse et la coopération économique du territoire, de chercher les investissements nécessaires au renforcement des filières économiques stratégiques, pour lesquels nous ne nous contentons pas de cette attractivité dans la concurrence où nous définissons ce que nous voulons développer, ce qui est utile de développer dans un développement tourné vers les besoins.

Je remercie le directeur de l’ADERLY pour la qualité de sa présentation et de ses réponses lors de la commission, y compris sur cette question clé de notre rôle face aux décisions d’actionnaires lointains qui détruisent des activités comme la vanille à Saint-Fons ou la javel à Rillieux-la-Pape. J’ai bien compris que tout le monde essaie de multiplier les liens avec les décideurs en espérant pouvoir peser, mais il faut resituer l’enjeu de ces grands groupes pour lesquels, même la Métropole est un nain…

Ainsi, de la javel, avec la fermeture de la COTELLE : 104 salariés et une moyenne d’âge de 54 ans, 26 ans d’ancienneté en moyenne. Voilà la destruction créatrice dans un grand groupe, Colgate -qui réalise 18 milliards et génère 2 milliards de bénéfice-, un groupe américain avec des actionnaires -comme le célèbre monstre financier BlackRock- et c’est quelque part dans un de leur siège que la décision de détruire 104 vies humaines, savoir-faire et une histoire locale que, monsieur Vincendet, aucune indemnisation ne pourra compenser.

À Saint-Fons, ce sont 47 postes supprimés dans l’atelier de production de vanilline synthétique qui est fermé par le géant belge de la chimie Syensqo, scindé en récemment du groupe Solvay. Les Echos écrivaient en décembre : « Solvay/Syensqo, une scission déjà gagnante qui va créer de la valeur »… là non plus, on ne parle pas de mission ; la seule qui compte, c’est la valeur pour les actionnaires et le résultat, un mois après, ce sont les premières restructurations annoncées -dont la fermeture de l’atelier vanille.

Solvay, c’était, en 2022, 14 milliards de chiffre d’affaires et 2 milliards de résultat ! En 2019, le groupe dépensait presque 2 millions de lobbying auprès de la Commission européenne, mais avait touché plus de 5 millions de subventions ! Sa PDG affirmait, récemment, à la fois que son groupe irait toucher les subventions en délocalisant aux USA, évoquant « un risque majeur de désindustrialisation en Europe ».

Nous pensons que, si la nationalisation de ces grands groupes est une condition d’une autre société, nous devons tout faire pour, à la fois, favoriser des alternatives préservant les savoir-faire et les métiers cassés par ces décisions, et qu’il faut aussi que les décideurs de ces multinationales comprennent que leurs décisions ne sont pas sans conséquence sur leur relation avec notre territoire.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/kD0xSZelKiU?t=27455

Accompagner les bénéficiaires du RSA vers un emploi pérenne dans le cadre d’un projet professionnel !

2024-2211 et 2024-2212 - Insertion - Appel à projets Parcours emploi intégré vers les métiers en tension et Actions d'insertion hors Insertion par l'activité économique (IAE) - Subventions -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, nous voudrions, tout d’abord, souligner l’intérêt de ces deux délibérations qui nous permettent de connaître précisément les actions menées par la Métropole pour l’accès à l’emploi des bénéficiaires du RSA, objectif que nous affichons comme une priorité de notre action.

Vous le savez, nous refusons toute conditionnalité du RSA à l’acceptation de travaux précaires et réduits qui fragilise l’emploi, transforme les bénéficiaires en un sous-prolétariat, favorise la concurrence entre salariés dans une sorte de dumping social qui ne profite qu’à ceux qui cherchent toujours à faire baisser le prix du travail au profit du coût du profit, petits ou gros profiteurs de la misère. Pour autant, nous défendons le travail, qui doit être respecté et valorisé, notamment par sa rémunération et ses conditions d’exercice jusqu’à le libérer de l’exploitation.

Nous partageons donc l’objectif affirmé, dans ces deux délibérations, d’accompagner les bénéficiaires du RSA vers un emploi pérenne dans le cadre d’un projet professionnel.

Notre collectivité consacre à cet objectif des efforts financiers et humains importants. Nous soutenons ces efforts. Nous souhaiterions, d’ailleurs, qu’ils soient mieux partagés encore par les entreprises, particulièrement par celles qui perçoivent des aides de l’État ou des collectivités et qui devrait se traduire par un effort pour l’emploi.

Nous sommes tous étonnés, alors que notre pays connaît un chômage récurrent, du phénomène, qui se développe ces dernières années, d’emplois qui ne sont pas pourvus dans le privé comme dans le public, faute de candidats. Cela témoigne d’une crise profonde du rapport au travail, que nous ne pouvons que relier à la question des rémunérations et conditions de travail, de la formation aussi et qui mériterait d’être plus étayée pour répondre encore mieux.

Ces deux délibérations disent aussi que l’accompagnement des bénéficiaires du RSA jusqu’à l’emploi s’est encore complexifié. Nous notons que les trois freins essentiellement ciblés sont les faibles niveaux de maîtrise du français, la santé mentale et le diagnostic et l’accompagnement du handicap ; ce qui aggrave les situations sociales et d’exclusion souvent terribles des bénéficiaires. C’est d’ailleurs ce qu’indiquent les professionnels des entreprises d’insertion. J’ai particulièrement en mémoire notre dernière rencontre avec l’équipe de Médialys, témoignant de la nécessité d’un accompagnement qui prenne en compte toutes les problématiques de plus en plus lourdes des personnes, santé et logement notamment.

Nous notons dans les métiers en tension -le numérique, la mobilité durable, l’industrie, le bâtiment et travaux publics. Chacun a en mémoire la récente loi sur l’Immigration qui refuse à des travailleuses et travailleurs clandestins, mais si connus, la possibilité de vivre décemment en régularisant leur situation ; les livrant ainsi à l’arbitraire et à la surexploitation qu’engendre toujours l’absence de droits. Sur cette question des métiers en tension, nous nous interrogeons sur le fait de ne pas retrouver, dans cette énumération, les métiers de la santé, du soin et du lien alors que nous savons les manques criants de personnels. La marche paraît-elle trop haute ?

Dans tous les cas, nous serons très attentifs aux enseignements et résultats de ces actions qui seront portés, nous en sommes certains, à notre connaissance.

Je ne saurai conclure cette intervention sans dire notre inquiétude devant le retard pris à la mise en place du CRIC (Carrefour de ressources en interculturel) en Rhône-Alpes du fait du non-investissement de la Région et du manque de réactivité de l’État. Nous n’allons, évidemment, pas nous substituer aux deux protagonistes de ce plan, mais six associations ont alerté plusieurs maires et madame la Préfète de l’impossibilité dans lesquelles elles étaient de mettre en place les parcours formations professionnels en langue française pour les publics allophones et les dispositifs d’accompagnement à la construction de projets professionnels et d’accès à l’emploi. En 2023, ces actions avaient concerné près de 2 800 demandeurs d’emploi, sans compter les impacts financiers et d’emploi sur les organismes concernés de cette situation. L’intérêt général devrait primer sur les affrontements politiciens et permettre que ces actions puissent avoir lieu.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/kD0xSZelKiU?t=19650

Des décisions politiques pour la Paix et les coopérations !

Intervention préalable -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, les fractures d’une France inégale se creusent dans un monde marqué par les guerres. Il est impossible de comprendre les tensions dans l’agriculture ou dans les quartiers populaires sans les replacer dans cette obsession de l’Occident pour la guerre. Nous le disions dans notre intervention de décembre, à l’occasion du Débat d’orientation budgétaire, mais les guerres en cours sur la planète sont d’abord la conséquence d’un Occident surarmé qui cherche comment défendre sa domination néocoloniale menacée. Entre le recul de sa domination sur le sud et le recul de son modèle démocratique en interne, nous assistons à la défaite de l’Occident, comme le montre avec brio Emmanuel Todd dans un livre récent, que je vous conseille, mais aussi comme le montre l’incroyable défaite démocratique d’une présidentielle US entre deux octogénaires pourris par la finance.

Même sur l’horreur des guerres, l’Occident est incapable de vérité. Nos médias continuent à justifier les morts à Gaza et à célébrer une Ukraine inventée pour justifier la poursuite d’une guerre insensée. L’Ukraine la paie du prix du sang et l’Europe, du prix de l’inflation au cœur de nos crises internes. Seuls les USA sont gagnants, imposant la vente de leur gaz de schiste au prix fort, mettant en cause l’industrie allemande -qui paraissait toute puissante-, imposant une récession à une Europe -qui avait tout à gagner au développement de ses échanges avec le sud, avec la Russie comme avec les routes de la soie chinoise.

C’est le contexte de la crise paysanne que nous vivons, et sur laquelle nous reviendrons à propos des délibérations sur notre politique agricole. Pendant que des multinationales US ont racheté la majorité des terres agricoles en Ukraine, nous avons mis en cause les conditions économiques de notre agriculture, tout en lui expliquant depuis Bruxelles et Matignon comment elle devait se transformer.

En Allemagne, les agriculteurs -après une manifestation géante à Berlin- ont obtenu des concessions sur le prix du diesel. Le gouvernement Attal a dû le faire rapidement, ce qui montre à quel point notre démocratie est malade. L’agriculture est un enjeu essentiel de notre politique climatique, et on ne la transformera pas contre les agriculteurs. On ne la transformera pas sans mettre en cause la politique agricole commune, l’organisation de l’agroalimentaire et de la distribution.

Et ce ne sont pas que les agriculteurs qui sont concernés par le prix de l’énergie, mais de très nombreuses copropriétés chauffées au gaz et les collectivités, bien sûr, avec des contrats signés dans la cadre de la privatisation et la dérèglementation de l’énergie organisée par tous les gouvernements successifs depuis 30 ans. C’est pourquoi, aussi, on ne peut comprendre la crise sociale face à l’inflation sans regarder le monde. C’est la domination du dollar et la planche à billets US qui est le carburant de l’inflation, dont la guerre en Ukraine n’a été que l’accélérateur. C’est, dès 2021, que l’inflation commence et que, très vite, les banques centrales réagissent en organisant une véritable guerre contre les salaires afin de garantir les revenus d’une finance, véritable cancer économique.

Nous évoquerons la politique de la ville à l’occasion du débat budgétaire, mais les émeutes de l’été dernier ont confirmé les profondes fractures de la société française, et les millions de familles populaires sont méprisées dans un débat médiatique qui nous dit que l’inflation serait derrière nous, alors que les prix restent évidemment trop haut, rendant le quotidien invivable pour des millions de familles. La précarisation du travail, son émiettement avec, par exemple, cette « économie du clic » décrite par le sociologue Antonio Casilli qui montre que, derrière les moteurs dits d’IA -qui n’ont rien d’intelligent et, surtout, rien d’artificiel- se cachent des millions d’heures de travail caché, émietté, dispersé, sous-payé pour permettre l’apprentissage de masse des algorithmes.

Permettez-moi d’exprimer notre colère, la colère des milieux populaires devant cette arrogance occidentale, cette arrogance des élites médiatico-politiques que symbolise cette ministre de l’Éducation qui répond avec une insouciance méprisante, comme Marie-Antoinette et ses brioches.

Et, sur Gaza, l’insupportable est atteint. La France continue à livrer des armes à Israël, qui tue en masse des journalistes, des enfants, des soignants ; bombarde des centres de réfugiés, des écoles, des hôpitaux. Les élites françaises le justifient honteusement comme une guerre contre le terrorisme. Mais nous savons tous que cette guerre, au contraire, alimente le brasier sur lequel pousse le terrorisme. Après avoir installé le Hamas pour diviser l’OLP, l’extrême-droite qui dirige Israël organise la terreur en Cisjordanie. Comme le dit Rony Brauman, Netanyahu est le plus grand danger pour les juifs. D’abord, parce qu’il alimente un antisémitisme qui, s’il n’a rien de nouveau, doit être condamné encore plus fortement tant il retrouve une occasion de diviser les peuples, mais aussi parce qu’il détruit l’image d’un pays qui se réduit, désormais, à sa violence coloniale.

Dans ce contexte, la décision de la Cour internationale de justice est un évènement. Après les rodomontades de notre ministre de l’Économie affirmant qu’il allait mettre la Russie à genoux, c’est notre ministre des Affaires étrangères, dénonçant moralement l’usage du terme génocide, qui est ridiculisé par la plus haute juridiction internationale reconnaissant le risque de génocide, et enjoignant Israël à agir pour l’empêcher et à rendre son rapport dans un mois. Oui, l’Occident militariste vacille…

Et il ne faut pas forcément beaucoup de décisions politiques pour changer le monde ! Permettez-moi de conclure en évoquant une uchronie télévisée, la série « Pour toute l’humanité » (« For all mankind »), qui décrit un monde différent parce que, suite à des incidents techniques sur Apollo 11, les soviétiques seraient arrivés les premiers sur la lune en 1969. Nixon en aurait décidé d’arrêter la guerre du Vietnam, et tous les moyens des grandes puissances auraient été consacrés à la conquête spatiale, avec la découverte d’une nouvelle énergie permettant de sortir du pétrole. Et parce que les soviétiques, qui n’entrent pas en Afghanistan, envoient aussi la première femme sur la lune, une accélération de la libération des femmes dans une société US très conservatrice. Bref, au lieu des 10 000 milliards de dollars dépensés par les USA, depuis 2001, dans les guerres, c’est un autre monde qui se serait inventé avec une base spatiale internationale sur mars avant 2000.

Oui, des décisions politiques peuvent changer l’histoire, retrouver le chemin de la Paix, de la justice sociale, des jours heureux, comme le disent les communistes.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/vNSVSDnP1ds?t=1669

Pour une autre construction européenne !

2023-1970 - Affaires européennes - Accord des Villes Vertes - Stratégie d'engagements de la Métropole de Lyon, objectifs 2023 et priorités d'actions -

Mme la Conseillère ARTHAUD : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, cette délibération présente la stratégie d’engagements de la Métropole de Lyon dans l’Accord des Villes Vertes. C’est une charte d’engagement initiée par la Commission européenne pour mobiliser les villes européennes et renforcer leurs actions dans :

– l’amélioration de la qualité de l’air,

– le renforcement de la nature et de la biodiversité,

– la diminution de la pollution sonore,

– la réduction des déchets,

– la progression de l’économie circulaire.

Nous avions discuté de cette adhésion en 2021 et notre groupe avait alors voté contre, puisque nous connaissons bien la concurrence brutale des politiques européennes, masquée derrière de grandes promesses. Je cite ici l’intervention faite, alors, par Pierre-Alain Millet : « Nous connaissons la réalité des grands programmes européens pour l’environnement : la soumission aux intérêts des multinationales et des grands acteurs économiques de la transition écologique, conçue comme un nouveau capitalisme vert ».

La délibération ne nous permet pas, aujourd’hui, de revenir sur ces questions puisqu’il s’agit de bâtir une stratégie sur les engagements de la Métropole dans cet accord, stratégie construite à partir des différents plans d’action que nous avons déjà discutés et votés dans cette assemblée.

Même si nous soutenons, dans l’ensemble, ces différents plans d’action et que nous comprenons bien que cette stratégie permet de les valoriser, de les évaluer et d’en apprécier les effets (grâce aux nombreux indicateurs proposés dans l’outil de suivi commun), nous ne pouvons totalement y souscrire.

Nous ne pouvons pas totalement y souscrire dans la mesure où, plus qu’une décision politique, cette stratégie est surtout une action de communication, permettant de bénéficier « d’une visibilité à l’échelle européenne » (je cite ici la brochure de présentation de l’Accord des Villes Vertes). Nous ne pouvons y souscrire totalement non plus puisque nous constatons que les fonds européens alimentent aujourd’hui des disparités territoriales. Nous plaidons plutôt pour de nouveaux financements européens en direction des collectivités territoriales.

Ce ne sont pas des aménagements restant dans la logique libérale dont nous avons besoin, mais bien d’une autre construction européenne. Nous ne revenons pas sur notre première décision : c’est pourquoi nous nous abstiendrons.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5zx_d6lbYr4?t=26702

Vers une synergie solaire hydrogène dans la Vallée de la Chimie ?

2023-1840 - Soutien aux activités de recherche et innovation et formation professionnelle de Symbio -

M. le Conseiller MILLET : Courte intervention monsieur le Président, chers collègues pour poser une question et proposer un lien entre deux projets : celui du développement de Symbio à Saint-Fons et celui de Lyon-Rhône-Solaire, opérateur de photovoltaïque dans lequel la Métropole est actionnaire.

Le développement de l’hydrogène pour les gros véhicules est sans doute une réponse à la décarbonation des transports de marchandises, même si, au passage, la première réponse est certainement de redévelopper le fret ferroviaire. Mais comme il y aura toujours besoin de camions et de cars, l’hydrogène peut avoir une place importante à condition, bien sûr, d’avoir de l’hydrogène vert, sujet souvent discuté et sur lequel Symbio annonce un accord avec la CNR pour obtenir de l’hydrogène vert hydraulique… Pourtant, il existe une autre solution, que nous avions évoquée lors de la décision de la Métropole de rentrer dans Lyon-Rhône-Solaire : utiliser le solaire de la vallée, en lien -pourquoi pas ?- avec Air Liquide, pour produire de l’hydrogène vert. Ce serait une synergie de plus dans la vallée et un atout de plus pour Symbio.

Madame la Vice-Présidente, pouvons-nous étudier cette hypothèse ?

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=22611

Pour le développement durable de la Vallée de la Chimie, sensibiliser aussi les actionnaires !

2023-1839 - Projet directeur Vallée de la Chimie 2030 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, les communistes ne peuvent que souscrire à l’objectif ambitieux affirmé en introduction de cette délibération, je cite :

« La Métropole et les industriels se mobilisent, conjointement, pour le développement et l’aménagement de la plateforme industrielle Lyon Vallée de la Chimie avec, pour objectif principal, de conforter le pôle d’activités existant. »

La délibération cite les trois actions en 2023 :

– sensibiliser, informer, former les habitants et les salariés ;

– mobiliser pour des synergies dans la vallée ;

– renforcer les liens avec le territoire…

Permettez-nous de compléter en ajoutant des acteurs qui ne sont pas cités : les actionnaires et leurs représentants, les dirigeants d’entreprise.

Il faut, eux aussi, les sensibiliser pour les encourager à des comportements socialement et environnementalement durables. Il faut, eux aussi, les mobiliser pour des investissements dans les synergies de la vallée et, sans doute, pour renforcer les liens avec le territoire, et notamment leur demander la transparence sur le coût du capital et les revenus des actionnaires… qui nous serait bien utile pour mieux évaluer notre effort avec l’argent public…

Peut-on proposer à l’Association pour le développement durable de la Vallée de la Chimie, d’élaborer un indicateur éclairant le niveau de mobilisation des actionnaires dans cet objectif ? … ce qui permettrait d’ajouter une quatrième action, « sensibiliser les actionnaires »…

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=21787

Il faut écouter les élus… Il faut écouter les habitants…

CP-2023-2576 - Soutien à la pérennisation des acteurs de l'économie de proximité par la création d'un fonds métropolitain -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, nous sommes tous, je crois, aux côtés des commerçants sinistrés comme, d’ailleurs, de tous les particuliers dont un bien a été détruit dans ces journées de violences. Évènement qui confirme ce que nous disions en introduction de notre dernier conseil : la France craque.

Ces destructions ont vu converger, dans les premiers jours, une colère de jeunes réagissant à une mort dramatique, arbitraire et injuste mais, très vite, elles ont vu arriver des groupes violents, sans véritables revendications sociales, excités par des groupes mafieux organisant le pillage de biens marchands -notamment des buralistes, magasins de téléphonie ou de vêtements de sport.

Les enquêtes nous le diront, mais les réseaux mafieux ont joué un rôle important dans l’alimentation en mortiers des jeunes, voire très jeunes, lesquels n’ont pas pleinement conscience de la gravité de leurs actes. Pourtant, depuis des années, des maires -dont Michèle Picard- demandent un contrôle strict de ces mortiers, qui peuvent devenir des armes par destination et qui sont en vente libre, et qui, ces derniers jours, ont été utilisés à un niveau industriel. Cela doit interpeller les services de l’État. Il y a eu des sommes d’argent énormes mobilisées dans cette logistique des émeutes, et les enquêtes devront nous dire qui a payé. Et ce ne sont, probablement, pas des jeunes à la dérive ni des familles au RSA.

Mais il faut aussi redire que tout a commencé par un drame… la mort d’un jeune homme de 17 ans… un crime qui confirme l’impasse de la politique de maintien de l’ordre, notamment en direction de la jeunesse… Car le jeune Nahel était connu des services de l’enfance… un de ces jeunes « perdus de vue », sorti de l’école avant 16 ans, livré à lui-même par l’absence de moyens de l’ASE et qui se perd dans une fuite en avant dans l’illégalité, dans la rupture avec la République. Mais qui a rompu, lui ou nous, en tant que représentant de la République ?

Un policier qui entame son neuvième jour de travail en continu se retrouve, dans l’excitation d’une course-poursuite, à commettre un acte terrible, que la justice sanctionnera et qui a libéré une colère trop longtemps contenue dans nos cités populaires.

Cette colère fut dévastatrice pour de nombreux services publics et pour de nombreux commerçants. Ainsi, être aux côtés des commerçants sinistrés est une évidence et nous votons, bien sûr, le million d’euros en leur faveur.

Cependant, restons vigilants à la mise en place annoncée par le chef de l’État du projet de loi « d’urgence » pour aider à la reconstruction du mobilier urbain détruit dans des délais plus courts, sans plus de précisions… Seule annonce face à la France qui va mal et panse ses plaies, face à des Français qui craquent…

Les maires, les élus locaux, les agents des services municipaux ont dû faire face, jours et nuits, en premières lignes. Ils ont dû jouer les médiateurs et les urgentistes d’une République fracturée. Plus que jamais, nous avons besoin d’une politique nationale ambitieuse et de véritables moyens pour rétablir la cohésion nationale, l’égalité des droits, le respect des toutes les citoyennes et de tous les citoyens, quels que soient leur classe, leurs origines, leurs quartiers. Les droits élémentaires à l’éducation, à la sécurité, à la santé, au logement, aux transports, au sport, à la culture et à l’emploi doivent être une réalité garantie par l’État et ce, grâce aux services publics, symboles d’égalité et de justice de notre pays.

Il faut écouter les élus… Il faut écouter les habitants qui nous disent ce qu’ils veulent, et ce qu’ils ne veulent plus… comme des profs non remplacés, des enfants laissés-pour-compte, des emplois précaires, …

Nous voulons plus de services publics, plus d’écoles, plus de justice. La réconciliation républicaine est à ce prix. Ainsi, les communistes demandent :

– Création d’une police de proximité, au nombre de 30 000, et une refonte de la doctrine de maintien de l’ordre et une redéfinition des missions de la police.

– Abrogation de la loi de 2017, sur l’emploi des armes à feu par les argents de police.

– Refonte complète de la formation des agents et augmentation de sa durée.

– Recrutement de 25 000 magistrats et greffiers et augmentation du nombre d’éducateurs et des moyens de la PJJ.

– Un fonds d’urgence pour les associations œuvrant pour la jeunesse et les publics en difficultés. Investir 10 milliards pour les communes.

– Maintien de la « politique de la ville », y compris dans les quartiers ayant moins de mille habitants.

– Et, enfin, la création d’un fonds de développement des services publics de proximité.

Ce sont des mesures d’urgence qu’il faudrait compléter.

En attendant, nous voterons cette délibération et je vous remercie de votre écoute.

Pour une France du travail, et des salaires pour toutes et tous !

Vœu des missions locales -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, bien entendu, nous voterons ce vœu porté par toutes les missions locales de France et que plusieurs communes ont déjà adopté. Le gouvernement avance, comme toujours, en ignorant les acteurs locaux, les professionnels, en laissant même croire qu’ils sont inefficaces même si, en pratique, il va évidemment leur confier les missions qu’il est bien incapable d’assurer, notamment dans l’accueil et l’accompagnement. C’est d’ailleurs ce qui le conduit à proposer une loi, sans attendre aucun retour de l’expérimentation qu’il a lui-même lancée…

Mais, au-delà de l’avenir des missions locales, c’est au fond que nous contestons cette loi sur le travail et la création de France Travail, tant le gouvernement tient un double discours. D’un côté, pour les médias, les thèmes classiques de la droite demandant de mettre les chômeurs au boulot ; de l’autre, un projet de loi qui dit vouloir renforcer l’insertion mais reste ambigu sur les contreparties imposées aux bénéficiaires.

Ce double discours révèle l’absence d’ambition réelle sur l’emploi et la seule recherche de baisse de ces dépenses sociales, considérées comme un « pognon de dingue ». Les chômeurs seraient fautifs et coupables des difficultés de recrutement des entreprises. Le président avait donné sa version simpliste du sujet, il suffirait de traverser la rue !

Dans ces discours, il y a un grand tabou : le travail, les conditions de travail, le lien entre formation et travail, les métiers, … Nous l’avons dit à propos des métiers du soin, dans l’intervention de Marie-Christine Burricand, mais c’est une situation générale. Les difficultés de recrutement sont, d’abord, le résultat des politiques publiques de formation, de l’organisation du travail, de la recherche effrénée par la plupart des entreprises d’efficacité à court-terme reposant sur l’intensité et la flexibilité du travail, de la non-reconnaissance par les entreprises des qualifications et des savoir-faire liés aux métiers.

C’est bien parce qu’on ne trouve plus de sens, de valeur au travail que des salariés s’interrogent, y compris dans des métiers qualifiés et sous tension. Alors que dire des premiers de corvée, des métiers de premières lignes, mal payés et précarisés ! Et que dire de tous ceux qui sont éloignés de l’emploi !

Comment penser, alors, que l’insertion des personnes éloignées de l’emploi pourrait ne reposer que sur leur propre motivation, avec accompagnement ou même avec sanction ?

Oui, il faut accompagner tous ceux pour qui l’accès à l’emploi a été rendu difficile, fragile. Il faut les accompagner humainement, à partir des situations concrètes, en prenant en compte les problèmes de langage, de représentation, de situations familiales, de mobilité… toutes choses que font très bien les missions locales et de très nombreux acteurs de l’insertion…

L’État devrait donc renforcer les démarches d’accompagnement vers l’emploi en renforçant le réseau de tous les acteurs de l’insertion.

Et il doit le faire en relevant le défi premier en direction du patronat, la seule solution véritable pour les métiers essentiels, faire en sorte qu’ils redeviennent attractifs, … donc, revaloriser les salaires et embaucher pour éviter que des salariés ne s’épuisent face à un travail qu’ils ne peuvent pas faire correctement. C’est une évidence dans la santé et, notamment, l’hôpital, mais c’est vrai pour tous les métiers et, notamment, pour tous les métiers difficiles, de première ligne.

Augmenter massivement les salaires, réduire le temps de travail, ce n’est pas une utopie militante dépassée… c’est le choix que font certaines entreprises, comme celle, bien connue à Lyon, qui a décidé de la semaine de 4 jours et 32 heures payées 35, et dont le patron dit lui-même qu’il y a gagné !

Pour les communistes, la réponse au projet France Travail et aux attaques contre les droits des allocataires et des salariés, ce n’est pas de laisser faire les bas revenus et la précarité du travail, en assurant par miracle des allocations ou revenus d’assistance dignes pour tous. Ce serait renier le droit à un emploi digne, valorisant, qualifié, permettant la construction d’un travailleur citoyen. On ne peut résoudre, ni par le RSA ni par un revenu universel, ce qui est au cœur des maux de la société : les conditions d’emploi et la valeur du travail !

Nous voulons une France du travail et des salaires pour toutes et tous, d’un travail attractif et enrichissant, avec la hausse des salaires, la réduction du temps de travail et la garantie de conditions de travail permettant l’épanouissement des salariés au travail. Il faut un renversement complet de la politique d’emploi et de travail !

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/6Bu4tx9KvKI?t=21253

Ne pas soumettre le droit au travail obligatoire et ne pas renforcer des sanctions !

2023-1726 - Givors - Grigny - Expérimentation France Travail -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Vice-Président, chers collègues, je voudrais tout d’abord remercier madame la Vice-Présidente Hémain pour les éléments précis qu’elle nous a donnés, à la fois sur la situation des bénéficiaires du RSA et sur le contenu de l’expérimentation. Je souhaiterais que nous ayons plus souvent des informations sur ces questions au Conseil métropolitain, et je note un chiffre inquiétant qui est non seulement le chiffre de 41 000 bénéficiaires du RSA dans la métropole mais aussi le fait que la moitié de ces bénéficiaires n’ait pas droit à leur droit : celui d’être accompagné dans leurs recherches d’emploi et dans l’insertion. C’est la première chose.

La deuxième, c’est que je ne vous cacherai pas que notre groupe a largement débattu de cette délibération concernant l’expérimentation d’un accompagnement de 1 300 bénéficiaires du RSA à Givors et Grigny, dans le cadre de l’expérimentation France Travail, alors que nous sommes fermement opposés à ce projet gouvernemental. Nous refusons toute conditionnalité du RSA à l’acceptation de travaux précaires et réduits qui fragilisent l’emploi pérenne, transforment les bénéficiaires en un sous-prolétariat, cassent les droits des salariés, introduisent toujours plus de concurrence entre les travailleurs et les travailleuses. Surtout, nous respectons profondément le travail mais nous considérons que celui-ci doit être défendu, respecté, notamment par sa rémunération et ses conditions d’exercice -autrement dit le salaire et les conditions de travail. En aucun cas, le travail ne peut s’apparenter à une sanction ni une allocation.

Périodiquement, les gouvernements reviennent sur le dispositif RSA pour expliquer qu’il faut lutter contre les abus -en quelque sorte « les paresseux », voire les fraudeurs-, alors que toutes statistiques confondues, cela ne concerne au maximum que 0,4 % des bénéficiaires. À comparer aux 60 à 80 milliards d’évasion fiscale des plus fortunés soustraits au budget de l’État ou à l’augmentation prévue des dépenses d’armement pour les cinq ans qui viennent. Mais, surtout, c’est une manière de faire oublier que le chômage comme le non-accès à l’emploi et à la formation sont d’abord le résultat des choix gouvernementaux et capitalistes qui nourrissent une situation sociale et internationale explosive et cruelle pour les populations.

Emmanuel Macron y va de ses petites phrases insupportables… il suffirait de traverser la rue, de faire le tour du Vieux Port… comme si toutes les femmes, qui sont parfois chefs de famille monoparentale, peuvent aller travailler dans les bars du Vieux Port quand elles habitent les quartiers nord de Marseille… Autant de paroles qui font monter l’exaspération et l’inquiétude devant ce qui est, au moins, une méconnaissance des obstacles que rencontrent les privés d’emploi mais, surtout, un mépris profond pour le peuple.

J’ai participé, ces derniers jours, à deux rencontres particulièrement instructives sur ces questions d’insertion et de travail. La première se tenait avec les maires de la circonscription, à la mairie de Vénissieux, sur les questions de santé et des urgences fermées au Portes du sud et ailleurs. Les soignants expliquaient pourquoi autant d’emplois de médecins et de soignants sont non pourvus. Ils rappelaient le numerus clausus meurtrier, les fermetures de lits qui ont désorganisé les services, la tarification à l’acte, la journée de douze heures, tout ce qui a rendu le travail des personnels de plus en plus dur alors même que les salaires étaient tirés à la baisse. Jusqu’à Parcoursup incriminé parce qu’il oriente vers les métiers de la santé par défaut et non par foie ni envie, ce qui conduit à de nombreux abandons en cours de formation. Est-ce que le gouvernement s’attaque à ces questions avec France Travail ? NON.

Autre expérience instructive… l’Assemblée générale de Medialys -où d’autres collègues de la Métropole participaient- où, ensemble, bénéficiaires salariés, techniciens, chargés d’insertion nous ont fait part de leurs parcours, de leurs efforts et de toute sa dimension humaine avec la place des questions sociales, notamment celles du logement… Un moment qui permet de mesurer l’engagement nécessaire pour avancer.

Nous sommes, là, très loin des propos du rapport du Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises préfigurant France Travail, que nous refusons pour deux raisons essentielles au moins : son projet de conditionner le droit à l’obligation du travail, avec le risque de peser sur l’emploi et les salaires, et de créer un volant de travailleurs captifs. En même temps qu’il transforme Pôle emploi en France Travail, il livre l’insertion aux opérateurs privés -soit à la marchandisation- au lieu d’un service public de l’emploi, que nous demandons.

Nous n’apportons, évidemment, aucun soutien au projet France Travail. Nous prenons, cependant, en compte l’engagement des deux vice-présidentes, réaffirmé -aujourd’hui et dans la délibération- clairement, de ne pas soumettre le droit au travail obligatoire et de ne pas renforcer des sanctions, qui ne font que précariser la vie des bénéficiaires et de leurs familles. Et nous prenons aussi en compte les besoins des deux communes du point de vue du suivi des bénéficiaires. Nous voterons donc cette délibération.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/6Bu4tx9KvKI?t=8074

Pour un débat démocratique sur les productions industrielles !

2023-1599 -Appel à projets (AAP) Transformation durable des entreprises -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Vice-Président, chers collègues, si ce dossier peut paraître loin des actualités brûlantes de la guerre ou des retraites, il est d’une importance reconnue par tous, notamment depuis ce terrible constat que nous ne savons plus produire de masques ou de respirateurs, que des mois de confinement ont provoqué des ruptures de chaînes de valeur mondialisées provoquant l’arrêt de chaînes de production.

À vrai dire, nous le savons depuis longtemps, à chaque restructuration industrielle, on découvre des montages improbables -financiers, logistiques, technologiques- et le rôle de ces « consultants ambigus des hydres multinationales », que chante Bernard Lavilliers, qui font qu’on ne sait jamais si on peut discuter avec les vrais décideurs. Et, quand une affaire fait la une, on entend quelques critiques des gâchis et des incohérences des chaînes de valeur que le capitalisme invente, mais il continue.

Rhodia Silicones, Huntsman, Arkema, Total, … dont les rumeurs de fermeture continuent. Qui décide des productions, des marchés, des filières ? Permettez-moi une anecdote. J’ai eu l’occasion d’échanger, en 2006, avec une jeune thésarde travaillant avec le directeur Supply chain monde de Rhodia. Elle a appris, en même temps que lui, par la presse la vente des silicones à Bluestar. C’est dire à quel point les décisions d’investissement sont prises ailleurs que dans l’entreprise elle-même.

Pouvons-nous décider d’un accompagnement des entreprises dans une transformation durable sans en tenir compte ?

Certes, le bilan carbone et les analyses en cycle de vie sont importants pour les décisions sur les productions. Si beaucoup d’entreprises les réalisent par elles-mêmes, cette délibération est utile pour la transparence de ces démarches et pour les cibler sur les TPE et PME.

Certes, le travail pour définir une entreprise comme une entreprise à mission peut aider à interroger les finalités et, donc, le sens qu’on donne au travail et au collectif.

Nous suivons avec intérêt, madame la Vice-Présidente, les efforts de la Métropole pour favoriser une dynamique industrielle sur notre territoire avec, par exemple, le manifeste en faveur d’une industrie qui se transforme et s’engage pour l’environnement.

On sait aussi que le Gouvernement multiplie les annonces… 35 milliards de France relance en 2020… 30 milliards de « France 2030″… même si on n’oublie pas que les gouvernements successifs se font une spécialité des grands plans industrie…

Nous n’oublions pas les financements du pôle de compétitivité chimie-environnement Axelera et nous ne doutons pas que les décideurs savent s’inscrire dans toutes ces démarches pour obtenir des financements, eux qui n’hésitent jamais à critiquer la fiscalité et les dépenses publiques.

Mais qui décide des productions, des technologies et, donc, des investissements ? Qui décide des emplois, des savoir-faire, des compétences nécessaires ?

Qu’est-ce qui peut être durable si, chaque trimestre, un directoire inconnu peut tirer un trait sur une production, un site, des emplois, sans que personne de tous ceux qui portent les démarches d’accompagnement public soit ne serait-ce qu’informé ?

Nous avons besoin d’un dialogue franc et transparent avec les industriels sur ces sujets et d’identifier qui accepte le débat démocratique et qui le refuse.

De ce point de vue, la relation avec les syndicats et leurs experts est essentielle. Comment sont-ils associés à toutes nos démarches ?

Je vous remercie.

la vidéo de l’intervention : https://youtu.be/L5BlDe2L9Zg?t=5415