Archives de catégorie : Déplacements et Mobilité

ZFE : Une polémique pour une fin de conseil en période électorale…

Rejet des voeux sur la ZFE du groupe Inventer la métropole de demain -

La fin de la séance du Conseil de métropole de ce 25 janvier 2022 a été animée par des échanges vifs sur la ZFE, visiblement marqués par la période électorale.

Le groupe d’opposition de Centre droit avait déposé deux vœux concernant la ZFE, présentés par Christophe Geourjon, élu métropolitain de la circonscription Lyon sud, connu pour ses interventions très argumentées sur les transports.

Ces vœux ne disaient pas grand chose. L’un, qu’il fallait prévoir un temps d’adaptation pour les habitants ; ce qui a déjà été dit. L’autre, qu’il fallait étudier les propositions du « panel de citoyens » mis en place par la Métropole, dans le cadre de la concertation publique sur la ZFE. À vrai dire, je m’interrogeais sur la motivation de ces deux délibérations très consensuelles, apparemment, car qui peut imaginer que le Vice-Président, qui a mis en place et suivi le travail de ce panel citoyen, n’allait pas étudier avec soin leur rapport ?

Un groupe de travail regroupant tous les élus est en place. Il doit, prochainement, valider la démarche concernant les véhicules Crit’Air 5+ qui sera délibérée en mars. L’agenda de la suite est en partie déterminé par la loi, les Crit’Air 4 devant être interdits à partir du 1er janvier 2024 et les Crit’Air 3, à partir de 2025. Le travail, pour mettre en œuvre cette loi dans la métropole, est en cours…

La concertation, qui devait se terminer le 5 février, a été prolongée car beaucoup d’habitants découvrent le sujet quand on leur en parle et que, donc, la grande majorité n’a, pour l’instant, pas encore été sensibilisée à ce dossier.

Bref, on a le temps d’en parler dans les différents groupes, commissions, rencontres publiques, … Il y a un enjeu de fond sur les Crit’Air 2 et l’agenda global, en lien avec l’agenda de développement des transports en commun, qui n’étaient pas évoqués dans ces vœux. Pourquoi, alors, les présenter en fin de conseil en ce mois de janvier 2022 ? D’autant que le Vice-Président fera remarquer avec malice que, en général, quand on fait un vœu, c’est en s’adressant à quelqu’un d’autre que soi-même…

En fait, ce sujet ZFE est devenu un enjeu des élections présidentielles ! C’est pourquoi j’ai repensé à l’excellente interview de Fabien Roussel, candidat Communiste, au journal de 13 heures de TF1 le samedi 22 janvier. Il disait :

« J’alerte les téléspectateurs, il y aune bombe qui se prépare. A partir de cet été et dans les deux ans qui vont suivre, près de 2 Millions d’automobilistes ne pourront plus accéder aux grandes villes de France. Ils ne pourront plus y accéder car les voitures polluantes, les Crit’Air 3 et 4, seront interdites. Et bien moi je veux lutter contre la pollution, parce que c’est nocif pour la santé, mais sans taper sur les classes populaires, sans taper sur la classe ouvrière, la classe moyenne. Je fais donc une proposition, qu’on permette à ceux qui ont des voitures polluantes de pouvoir acheter des voitures propres, avec une prime à la conversion qui pourra monter jusqu’à 10 000€. Et je pense aussi aux jeunes qui, dans la ruralité, n’ont pas d’autres choix que la voiture pour se déplacer, je propose la gratuité du permis de conduire pour les moins de 25 ans. »

Voilà une intervention claire qui a un grand mérite. Presque 6 millions d’auditeurs (au passage, encore un record d’audience pour Fabien Roussel) qui auront entendu son message d’alerte et vont donc, peut-être, tenter d’en savoir plus sur ces ZFE. Trop peu d’habitants de la métropole se sentent concernés. Si plus de dirigeants politiques en parlaient dans une émission nationale, cela aiderait !

Mais elle est aussi claire car elle se concentre sur le problème crucial des inégalités sociales, et refuse que cette lutte contre la pollution se fasse contre les milieux populaires.

Certes, il y a beaucoup d’autres choses à dire, notamment sur la diversité des pollutions, les transports en commun, l’autopartage, les modes actifs, l’urbanisme, l’emploi, … Mais, quand on parle à l’ensemble des Français, on ne peut pas faire comme si tout le monde habitait en centre-ville !

Si le Vice-Président Jean-Charles Kohlhaas a apporté toutes les explications utiles sur la concertation en cours, le calendrier, il s’est fait piéger dans cette polémique dans le début de sa réponse :

« Quasiment la totalité de la population a la capacité ou la possibilité de la mobilité, à pied, une grande majorité, de l’ordre 75 % aurait la capacité de la mobilité à vélo, une faible minorité a la capacité de la mobilité en voiture, d’abord parce qu’un tiers des foyers n’a pas de voiture, ensuite parce qu’une partie de la population est trop âgée, trop jeune, ou parce qu’il n’y a qu’une voiture dans le foyer »

D’abord, l’homme a vite appris a domestiquer les chevaux, les vaches, les buffles pour faciliter sa mobilité et, notamment, porter des charges, il a vite inventé des bateaux, fait tirer des charrettes, puis inventé des trains… Et ce progrès dans le droit à la mobilité est une bonne chose. Il permet d’aller plus nombreux plus loin, plus vite, plus chargé…

Les 120 000 habitants de la métropole de plus de 75 ans ont le plus souvent des difficultés à conduire une voiture, mais ils sont au moins aussi nombreux à avoir des difficultés de marche, encore plus de vélos. Malheureusement, la vie est inégale et s’il existe des championnats de ski des plus de 80 ans, ils ne concernent que bien peu de personnes de cet âge.

Alors oui, il faut favoriser les modes actifs dans l’urbanisme, dans les déplacements, aussi pour des raisons de santé publique, mais ils ne peuvent assurer à eux seuls le droit à la mobilité.

Ensuite, ce n’est pas parce que des pauvres n’ont pas les moyens d’acquérir une voiture qu’il faut considérer que c’est normal et que, en quelque sorte, il faudrait que plus de foyers soient contraints ainsi à se passer de voiture.

Certes, on peut choisir la « démotorisation ». C’est un choix de vie, comme d’habiter dans une campagne éloignée de tout. On peut choisir de se déplacer peu ou, au contraire, de ne pas tenir en place. On peut, quand on en a les moyens, habiter et travailler au cœur urbain d’une grande ville et profiter de la « ville des courtes distances » pour ne se déplacer qu’en modes actifs. Sans aller jusque là, je suis très heureux d’habiter aux Minguettes et de pouvoir aller au cinéma à pied.

Mais, une politique publique ne peut chercher à imposer un mode de vie. Elle peut imposer des contraintes justifiées par cette belle définition de la liberté qui « n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits ». Autrement dit, le partage de l’espace public, des ressources énergétiques, de l’environnement peut justifier des limitations au droit à la mobilité, mais « ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. »

Donc, devant le constat que beaucoup de foyers populaires n’ont pas de véhicules, je me poserais plutôt la question, comme Fabien Roussel, de leur permettre d’y avoir accès, s’ils en font le choix bien sûr !

Le débat sur la ZFE a besoin d’éviter les polémiques stériles, et tout ce qui renvoie à des stéréotypes sur le bon cycliste [1] et le méchant automobiliste ne sert pas le débat citoyen pour une autre mobilité, pour réduire la place de la voiture dans la ville, non pas parce que la voiture est « mal » mais parce qu’elle consomme trop d’espaces pour ce à quoi elle sert, parce qu’elle ne peut pas répondre aux besoins de mobilité du quotidien aux horaires de pointe ou elle nous fait perdre notre temps dans les bouchons… Il y a suffisamment de bonnes raisons pour développer les modes actifs, les transports en commun, l’autopartage.

[1] au passage, la déclaration de l’élu Jérome Bub, disant « à quoi reconnaît-on un écologiste, à son casque de vélo », est déconcertante de mépris pour les autres… désormais, je porterai un casque rouge pour qu’il puisse faire la différence…

ZFE… toutes les propositions sont à discuter !

Prise de parole sur les vœux déposés par Inventer la Métropole de demain sur la ZFE -

M. le Conseiller MILLET : Très brièvement, monsieur le Président. Comme toujours, monsieur Geourjon a plein de choses intéressantes à dire, notamment sur les transports. Cela dit, soit ce vœu ne dit rien, puisqu’il ne dit simplement qu’il souhaite que l’on tienne compte de la participation en cours et des contributions du panel -j’imagine qu’il dirait la même chose de toutes les contributions qui sont déposées sur la plateforme et, alors, le vœu ne dit rien. Soit il a un objectif, mais le travail est en cours et je fais confiance à Jean-Charles Kohlhaas, qui en dira plus très certainement.

On est évidemment, nous, très attentifs à ce dossier et au travail en cours sur la future délibération 5+, qui est proche, et sur la suite du travail sur lequel et l’agenda et les propositions sont, bien entendu, à discuter. Elles sont, d’ailleurs, toutes à discuter. Par exemple, je ne crois pas que l’on partagera les propositions du panel citoyen d’étendre le périmètre à toute la métropole et, donc, c’est une contribution au débat, point.

Merci.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/M03fwtip9tE?t=7154

Concertation sur le réaménagement de l’avenue des Frères Lumière…

2022-0917 - Lyon 8° - Avenue des Frères Lumière - Ouverture et modalités de la concertation préalable à son réaménagement -

Monsieur le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, un petit mot rapide. Évidemment, les requalifications servent à l’amélioration de la qualité de vie des habitants et des usagers du secteur. Cela nous paraît très important que leur avis puisse être pris en compte et que l’ensemble des acteurs et des utilisateurs de ce secteur soient entendus.

Nous devons, toutefois, veiller à ce que cela ne participe pas au renchérissement des loyers de ce secteur, qui connaissent déjà une forte hausse. C’est la première alerte que je voulais faire, parce que cela a été le premier retour que j’ai pu avoir sur cette question-là.

Deuxième point de vigilance, c’est une attention aux commerçants puisque l’avenue des Frères Lumière, c’est l’avenue commerçante et la grande artère commerçante du quartier qui structure tout ce secteur-là. On a beaucoup de commerces de bouche, notamment, de grande qualité qui participent à la réputation gastronomique de Lyon. Mais, là encore, comme le dirait un certain Fabien : « Il nous faut veiller à ce que le bien manger soit accessible à toutes et tous. »

Je pense donc que ce sont, au moins, ces deux points de vigilance-là qu’il faudra bien prendre en compte. Et puis, par ailleurs, il y a l’intégration de l’Institut Lumière. C’est, là aussi, un point de fierté pour notre ville et le penser dans l’ensemble de cette requalification doit être dans les priorités que nous accordons.

Après ces remarques, nous voterons évidemment l’ensemble de cette concertation. Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://lb1.hubic.ovh.net/v1/AUTH_60bdc39bf5dbd8d649f68f037ea73e15/default/2022/m%C3%A9tropole/CM20220124/videos/RD%20montplaisir.mp4?temp_url_sig=a65c4546c157c28f8d71eaf28ef314174067fd80&temp_url_expires=1645713897

L’accompagnement des professionnels et des particuliers pour une ZFE juste socialement…

2022-0915 - Règlement des aides et du cadre dérogatoire de la ZFE professionnelle -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, monsieur le Vice-Président, les deux délibérations tiennent compte de l’expérience de la ZFE professionnelle et du faible recours aux aides mises en place en 2019, à partir de la concertation -notamment avec les Chambres des métiers et de l’artisanat régional et la Chambre du commerce et de l’industrie Lyon Métropole- sur l’évolution des aides comme des dispositifs d’accompagnement.

Cette concertation a montré une méconnaissance des aides et des offres de véhicule ainsi que des contraintes techniques ou économiques, bien que cela ne concernait, alors, que des professionnels.

La délibération 914 associe donc la CMA et la CCI à l’accompagnement des professionnels et la délibération 915 élargit et prolonge les dérogations, renforce les aides et élargit leur périmètre aux territoires voisins de la métropole pour des acteurs économiques ayant une activité dans la ZFE. Souhaitons qu’elles permettent d’accompagner positivement les milliers d’artisans et commerçants qui sont, aujourd’hui, contraints par la ZFE professionnelle.

Nous espérons que le vice-président trouvera comment prendre en compte les demandes des collectivités locales, qui ne sont toujours pas éligibles dans ce règlement des aides.

Mais ces délibérations montrent que nous avons besoin, sur la démarche ZFE, de temps pour associer les utilisateurs et, donc, de trouver les bons relais pour les accompagner.

Ces questions se poseront de manière encore plus forte pour les particuliers, et il faut en tenir compte en imaginant les conditions d’accompagnement à la hauteur des défis : 20 000 personnes, en 2022, pour les 5+ ; 45 000, ensuite, pour les Crit’Air 4 ; puis, 150 000 pour les Crit’Air 3… sans parler des Crit’Air 2… pour lesquels il faut s’interroger.

La prochaine délibération pour les 5+ doit mettre l’accent sur l’accompagnement des personnes, et profiter d’un volume encore limité pour établir une relation avec chaque propriétaire concerné pour identifier, au mieux, l’accompagnement nécessaire.

Enfin, la délibération 915 crée une aide au rétrofit de 3 000€ pour un VUL. Le rétrofit gaz, éthanol ou électrique se développe et peut constituer une réponse intéressante, autant d’un point de vue social qu’environnemental pour les particuliers. Nous souhaitons connaître la capacité de la filière à répondre à une forte demande potentielle.

Ce renforcement de l’accompagnement des professionnels nous interroge sur le constat partagé des limites de la concertation citoyenne, que nous prolongeons de quelques semaines. Sans doute, faudra-t-il, après les périodes électorales, inventer d’autres outils et une démarche plus de proximité, s’appuyant sur tous les intermédiaires possibles. Si nous ne voulons pas interdire, il faudra des moyens considérables pour accompagner et nous donner le temps nécessaire pour cela.

La vidéo de l’intervention : https://lb1.hubic.ovh.net/v1/AUTH_60bdc39bf5dbd8d649f68f037ea73e15/default/2022/m%C3%A9tropole/CM20220124/videos/pam%20ZFE.mp4?temp_url_sig=ac72facfa7122558380926b64a332f9d7ca9f27a&temp_url_expires=1645713897

Pour réfléchir à la gratuité des vélostations des gares de Perrache et Part-Dieu !

2022-0913 - Lyon 2° - Lyon 3° - Parcs de stationnement Villette et Perrache -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, messieurs les Vice-Présidents, l’articulation entre des modes de transports lourds, en l’occurrence le train, et les déplacements en vélo participe pleinement des objectifs, en terme de mobilité, que nous nous sommes fixés. Permettre à des travailleurs qui habitent loin, souvent en-dehors de la métropole, de pouvoir laisser leur vélo en toute sécurité, en proximité de gare, participe à encourager et faciliter le développement des modes doux.

Cela s’inscrit dans une politique plus large, qui s’appuie sur un ensemble d’infrastructures déjà existant (et d’autres, en devenir) et sur l’ensemble des acteurs du secteur (Sytral, SNCF, LPA, Région, communes et, bien sûr, la Métropole).

Je voudrais, toutefois, faire une proposition aux Vice-Présidents Bagnon et Kohlhaas, en particulier pour les vélostations des gares de la Part-Dieu et de Perrache.

En effet, à l’image de la logique qui prévaut dans les parcs relais du Sytral -qui rend le parking gratuit pour les abonnés des TCL qui y laissent leurs véhicules pour emprunter le réseau-, il nous paraîtrait pertinent de dupliquer ce système aux abonnés des TER, en ce qui concerne le stationnement sécurisé des vélos.

Il y aurait, bien sûr, un manque à gagner, mais nous savons tous que les recettes des usagers des vélostations sont loin de couvrir les coûts réels de ceux-ci. En effet, les tarifs acceptés par les clients/usagers cibles des vélostations sont inférieurs à l’amortissement des investissements et aux coûts d’exploitation. Et, donc, leur viabilité économique n’est assurée que dans le cadre global d’exploitation des parkings. Dit autrement, ce sont les automobilistes qui assurent l’équilibre économique de ces équipements.

Je rappelle, d’ailleurs, que les coûts d’exploitation des parcs relais du Sytral ne sont évidemment pas neutres et qu’ils sont reportés sur l’ensemble des usagers des TCL, même si ceux-ci n’utilisent pas leur voiture pour venir à la station de tramway et/ou métro.

Ainsi, dans l’esprit du développement des modes doux, notamment en articulation avec les modes lourds, nous devrions explorer la possibilité de passer, à tout le moins, les vélostations des deux principales gares de Lyon en gratuité pour les abonnés des TER.

En espérant que cette proposition puisse être prise en compte dans un avenir proche, nous voterons cette délibération.

La vidéo de l’intervention : https://lb1.hubic.ovh.net/v1/AUTH_60bdc39bf5dbd8d649f68f037ea73e15/default/2022/m%C3%A9tropole/CM20220124/videos/RD%20stationnemen%20v%C3%A9lo.mp4?temp_url_sig=d2365e9fde3611c6f335d864c828d7a30bbdb19f&temp_url_expires=1645713897

ZFE avec les citoyens, attention à l’agenda !

2021-0782 - Plan Oxygène - Zone à faibles émissions mobilité (ZFEm) -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération confirme le faible attrait de la mesure prise dans le mandat précédent pour aider les artisans et entreprises à adapter leurs véhicules à la ZFE pour les véhicules utilitaires.

Cela nous conduit à exprimer une inquiétude. Alors que cette ZFE pour les utilitaires existe et qu’elle s’est durcie cette année pour les véhicules Crit’Air 3 -avec, donc, un impact important concernant des milliers de véhicules-, nous n’avons que quelques centaines de demandes de subventions.

Cela correspond aussi à ce que nous ressentons dans la concertation en cours pour les futures délibérations concernant des particuliers qui concerneront plusieurs centaines de milliers de véhicules dans le mandat.

Si la participation sur la plateforme numérique est significative, les réactions dans nos communes et nos conseils de quartier restent marginales. Malgré les efforts de communication, la majorité des habitants ne se préoccupent pas vraiment de ce sujet.

Cela risque de rendre plus compliquées les mesures d’accompagnement en cours de discussion et, de fait, sans démarche d’appropriation citoyenne, les incompréhensions et les réactions négatives pourraient être dominantes.

Nous pensons donc qu’il faut, sans doute, faire plus. Pourquoi pas un courrier toute boîte ? Nous pensons aussi que l’échelon communal est pertinent pour contribuer à cette concertation et que les demandes de la ville de Vénissieux, à ce sujet, sont justifiées.

Mais bien qu’insuffisante, cette concertation fait ressortir une idée forte. La ZFE ne doit pas conduire à une forme d’obsolescence imposée. D’autant que la dernière étude de Santé publique France, qui évalue séparément l’impact sanitaire des poussières et des Nox, révèle que l’impact sanitaire des poussières est prépondérant (7 fois celui des Nox). La conséquence est que le remplacement du diesel par de l’essence n’est pas pertinent pour la santé. Le vrai enjeu est bien la réduction du nombre de kilomètres parcourus, quel que soit le véhicule, et non pas la suppression d’un grand nombre de véhicules, ce qui devrait conduire à reconsidérer la situation des « petits rouleurs » notamment.

Les mois qui s’ouvrent ne seront pas très favorables à la participation citoyenne… la discussion du futur plan de Mobilité va s’ouvrir… l’agenda de mise en œuvre proposé, dans la délibération de mars 2021, doit donc être discuté.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : /https://youtu.be/N5g22dGdmjI?t=12137

Pour des voies grand-lyonnaises dans un nouveau plan de Mobilité !

2021-0780 + 2021-0781 - Projet Voie Lyonnaise n° 3 et 8 -

M. le Conseiller MILLET : Permettez-nous, monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, de parler de ce que nous appellerons les « voies grand-lyonnaises ». Comme vous le savez, c’est Gérard Collomb qui avait prédit, en 2015, « Un jour, nous appellerons la Métropole tout simplement Lyon » et la loi MAPTAM, qu’il a inspirée, a bien créé la Métropole de Lyon (et non pas du Grand Lyon, comme on le dit du Grand Paris). Mais dans la pratique, même s’il faut parfois rappeler à de nouveaux élus de ne pas confondre, nous appelons toujours la Métropole « le Grand Lyon », et c’est bien ainsi.

Comme je l’avais dit à des visiteurs internationaux du Congrès mondial des roses anciennes venus rendre hommage à Vénissieux : « Lyon is not only Lyon ».

Mais, revenons donc à ces voies grand-lyonnaises.

Nous nous félicitons de l’effort important réalisé pour donner sa place nécessaire aux modes actifs, en général, et au vélo, en particulier. Nous accélérons une politique ancienne qu’il faut reconnaître mais, comme le disaient beaucoup de cyclistes dans le mandat précédent, il faut changer de braquet. C’est ce que nous faisons.

Nous sommes, d’ailleurs, attentifs au bon équilibre entre le développement de ces voies cyclables structurantes et la résorption des très nombreux points noirs, notamment sur les croisements ou les bretelles de périphériques ou encore la gare de la Part-Dieu.

Mais, nous voulons insister sur la nécessité de ne pas opposer les modes de déplacements entre eux, même s’il y a, bien sûr, un partage de l’espace à organiser. Mais, s’il faut réduire la part modale de la voiture, ce n’est pas pour faire disparaître les chaussées roulables, car la voiture garde une place nécessaire pour certains déplacements, certains usages.

C’est important pour ne pas laisser la place aux polémiques politiciennes qui ne manquent pas. C’est, d’ailleurs, amusant de voir l’opposition actuelle oublier ses déclarations du précédent mandat demandant plus de pistes cyclables. La première fois que j’ai entendu parler de voies cyclables rapides structurantes, c’est de la part de monsieur Quiniou, qui expliquait qu’un cycliste expérimenté faisant Décines – Part-Dieu avait besoin de pouvoir doubler les cyclistes amateurs, moins rapides. Un peu surpris, j’avais pourtant considéré que c’était un vrai sujet. Et, en quelque sorte, ces voies grand-lyonnaises sont la réponse à sa demande.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : /https://youtu.be/N5g22dGdmjI?t=10900

Coup d’accélérateur pour un rééquilibrage des transports !

2021-0779 - Étoile ferroviaire lyonnaise - Subvention à SNCF Réseau - Approbation de la convention partenariale -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, mes chers collègues, le Nœud ferroviaire lyonnais est au centre de toutes les attentions, notamment avec les récents échanges qui ont eu lieu ces derniers mois sous l’égide de la Commission nationale du débat public. Si diverses pistes sont étudiées, différents scenarii envisagés, trop souvent les belles paroles et les engagements ne dépassent guère le stade des études. Les cabinets qui les mènent empochent des sommes conséquentes d’argent public mais les voyageurs restent à quai, les automobilistes sont englués dans les bouchons et la planète se réchauffe continuellement. Cette inertie est donc préjudiciable alors que l’attente est forte, que l’urgence est là.

Bien évidemment, le Nœud ferroviaire lyonnais pourrait être la pièce maîtresse d’un dispositif moderne, efficient, une alternative crédible à la voiture. Et pourtant, alors que la richesse des infrastructures de l’étoile, créée par nos aïeux, irriguait finement l’ensemble du territoire métropolitain, aujourd’hui, des rails disparaissent sous la végétation au milieu de territoires largement urbanisés. Je veux, bien sûr, parler ici des lignes Sathonay – Trévoux ou Brignais – Givors. Là aussi, les études pour la réouverture de ces deux axes se poursuivent régulièrement sans que ne soient mises en œuvre les conclusions, alors que la demande est forte. Pire, pour la ligne de Trévoux, une alternative routière est, aujourd’hui, mise en avant par l’exécutif régional pouvant obérer durablement, voire définitivement, un retour des trains sur la rive gauche du Val de Saône.

Ces errements politiques et le manque de clairvoyance des années passées font qu’un retard conséquent a été pris, expliquant en grande partie la faible part modale du rail. Cette remarque vaut pour le réseau actuel, qui reste largement sous-dimensionné -conséquence d’années de priorité accordée aux crédits destinés aux projets routiers. Pour s’en convaincre, on peut observer ce qui a été fait dans d’autres métropoles européennes de taille identique à la nôtre. Des réseaux de type « RER » quadrillent ces agglomérations avec un maillage qui permet d’irriguer et relier les principaux pôles d’activités aux lieux de résidence. Des traversées souterraines sont souvent la colonne vertébrale de ce système de transport efficace. Nous avons donc un retard considérable à rattraper et je me félicite qu’il y ait une volonté de notre collectivité de mettre un coup d’accélérateur.

Il est utile de rappeler, ici, les rôles de chacun. Le réseau ferroviaire reste du ressort de l’État, et c’est à lui que doit revenir l’essentiel des investissements. À travers cette gouvernance à l’échelle nationale, c’est la cohérence même des infrastructures sur tout le territoire qui est garantie, pour tous les types de trafics. Et il faut bien garder à l’esprit cet aspect-là. Le développement d’un réseau express métropolitain ne doit pas se faire au détriment des autres activités ferroviaires, au premier rang desquelles le fret. Les trains de passagers, qu’ils soient de moyenne distance ou de longue distance, à vitesse classique ou à grande vitesse… tous ces flux doivent être intégrés et non pas opposés dans la conception du réseau express. Le report modal doit aussi se voir à une échelle bien plus large, et c’est pour cela qu’un changement de gouvernance d’une partie du réseau ferroviaire sur le territoire métropolitain serait une erreur historique. Pour relancer le transport de marchandises sur rail, il faudra nécessairement mener à son terme, et rapidement, le projet de Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise, dit CFAL. Enfin, pour assurer la cohérence et les incontournables synergies propices à un fonctionnement harmonieux de l’édifice, pour ne pas opposer les différents trafics, il faut une entreprise publique intégrée.

Enfin, sur la question des financements, il est grand temps d’avoir une réelle réflexion de fond. Le coût réel de l’utilisation de certaines infrastructures de transports n’est pas supporté à la hauteur par leurs utilisateurs. Nous visons bien sûr la route, à travers ce propos, et les chargeurs qui jouissent d’une quasi-gratuité dans l’utilisation d’une partie importante du réseau routier. Cette iniquité est en grande partie responsable du déséquilibre modal que tout le monde déplore aujourd’hui. Le rééquilibrage des transports ne peut que passer par un rééquilibrage des financements.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : /https://youtu.be/N5g22dGdmjI?t=9360

Réconcilier les riverains et la logistique entre Vénissieux et Saint Priest…

2021-0778 - Saint Priest - Vénissieux - Plateforme logistique multimodale Saint Priest-Vénissieux -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, permettez à un élu Vénissian, qui fut longtemps voisin de ce centre de groupage, de se féliciter à haute voix de cette délibération qui répond à une attente très ancienne des riverains de Vénissieux et Saint Priest.

Car les activités logistiques autour de la gare de triage de Vénissieux – Saint Priest se sont développées au siècle dernier, sans jamais tenir compte des riverains qui avaient construit leur maison chemin du Charbonnier, rue du Beaujolais ou impasse d’Auvergne.

Pire, le centre de groupage chemin du Charbonnier (qui devait assurer le transfert fer-route) était devenu, au fil des décennies, un centre de groupage route-route !

Les manifestations, pétitions, rassemblements se sont multipliés sans jamais obtenir de réponse complète, même si l’ancien centre de groupage est devenu un parc d’activités plus diversifié. Mais tout arrive et, dans le mandat dernier, le travail s’est engagé pour sortir enfin la circulation des camions du chemin du Charbonnier et répondre aux besoins de Naviland Cargo, filiale du pôle fret et logistique ferroviaire de la SNCF. Ce projet de 14 M€ est financé avec 7 M€ de l’État, 5 de la Région et, donc, 2 de la Métropole. Cela correspond à une ambition de permettre la relance du fret ferroviaire, et nous ne pouvons que la soutenir alors que, depuis des décennies, le fret est en recul, fragilisé par la mise en concurrence et la privatisation.

La concertation récente a permis de présenter le projet, qui fermera en 2023 l’entrée nord de la plateforme depuis le rond-point du Charbonnier -qui était le symbole de la confrontation entre riverains et camions-, et a mis l’accent sur deux points qui demanderont notre attention.

Tout d’abord, la nécessité absolue de terminer le Boulevard urbain est pour assurer la desserte des zones d’activités et, donc, de réaliser le pont indispensable au-dessus de la voie ferrée. Les communes de l’est Lyonnais voient, depuis des années, ce BUE se réaliser par tronçons dans un agenda qui semble sans fin. Le projet de cette délibération tient compte des emplacements des piles du pont. Nous rappelons la demande des deux communes, je pense que le maire de Saint Priest confirmera, de réaliser ce pont du BUE.

Ensuite, la nécessité d’assurer la protection phonique des riverains. En effet, si la circulation des poids-lourds devrait cesser chemin du Charbonnier, l’activité du site est une activité bruyante et qui se poursuit de nuit. Les conditions de réduction des nuisances et de protection des riverains sont bien évidemment essentielles pour aller au bout d’une réconciliation entre l’habitat et l’activité économique.

Enfin, il faudra être attentif au parc d’activités au nord de cette plateforme, avec des bâtiments de logistique dont il faudra assurer qu’aucune activité de groupage ou, plus généralement, impliquant l’accès de poids-lourds ne se réinstalle.

Avec un grand merci, nous voterons cette délibération.

La vidéo de l’intervention : /https://youtu.be/N5g22dGdmjI?t=8921

L’AOMTL… pour un plan de Mobilité…

2021-0775 + 2021-0776 - AOMTL se substituant au SYTRAL - Accord unanime sur les participations financières et Désignation des représentants de la Métropole -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, ces deux délibérations abordent la création de l’Autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais et la désignation des représentants de la Métropole dans cette instance.

Le Syndicat des transports en commun de la région lyonnaise (ou STCRL), ancêtre du Sytral, a été créé en février 1942 dans cette sombre période de la France de Vichy en remplacement de l’OTL, qui restera l’exploitant du réseau. Sous l’autorité du Préfet, il associait le Ville de Lyon et le Département.

Après la création de la CourLy en 1969, le STCRL devient, en 1971, l’Autorité organisatrice des transports sur le territoire de la Communauté urbaine.

Il faudra attendre les lois de décentralisation de 1982 pour que le Préfet cède la place à un Président élu par les 18 représentants à parité du Département et de la CourLy. Le Sytral voit le jour en 1985 pour une durée illimitée. Il n’est pas inutile de rappeler que l’exploitation du réseau est alors confiée à un délégataire de service public, la SLTC, héritière de l’OTL, qui est devenue « Keolis Lyon » en 2005.

La création de la Métropole contre l’intercommunalité tend à inscrire la désignation de nos représentants dans une logique majoritaire.

L’AOMTL élargit son périmètre, comme sa représentation et ses compétences, puisqu’il a autorité pour organiser l’ensemble des transports, y compris certains organisés précédemment par la Région ou des communes. Il devra rapidement élaborer son plan de Mobilité.

Ce changement de statut doit renforcer la logique de service public. De ce point de vue, nous ne croyons pas à la fausse concurrence de trois acteurs qui sont tous, au fond, des acteurs publics : SNCF, RATP, CDC. C’est d’un grand service public des transports de proximité dont nous avons besoin.

La nouvelle majorité a tenu nombre de ses engagements quant au développement des transports en commun… avec la tarification sociale, le lancement de plusieurs lignes de tramway, le renforcement en rames et fréquences de lignes existantes, la mise en place de bus en site propre, les différentes concertations lancées sur le métro et le transport par câble. Pourtant, nous ne pensons pas être au niveau du défi d’une métropole apaisée et de l’ambition qui nécessitent d’une part beaucoup plus importante des transports en commun, la relance d’une ambition métro de long terme.

Des débats vont se poursuivre, mais nous savons tous que l’ambition de la mobilité, conjuguée à celle de préserver notre environnement, exige des efforts et moyens considérables dans la Métropole mais aussi dans nos interconnexions avec les territoires qui nous entourent. La question du RER métropolitain est essentielle. Elle exige l’engagement de la Région et de l’État, qui doit garantir les lignes et les gares nécessaires avec les réouvertures indispensables, le développement du fret et la réalisation du CFAL dans sa totalité, conditions indispensables à la lutte contre le changement climatique et la pollution de l’air.

Se pose alors la question du versement mobilité, qui pourra être modulé territorialement -aujourd’hui, à 1,85 (pour mémoire, 2,95 en Île de France). La création de ce nouvel établissement rend, pour notre groupe, indispensable l’élaboration d’un nouveau plan de Mobilité beaucoup plus ambitieux que le PDU actuel.

Nous voterons cette délibération.

La vidéo de l’intervention : /https://youtu.be/N5g22dGdmjI?t=4218