Archives de catégorie : Urbanisme et Construction

Avec les habitants ? … Avec les Communes de l’agglomération ? …

N° 2015-0362 à N° 2015-0364 - Lyon 3° - Projet Lyon Part‑Dieu -

M. le Conseiller BRAVO : Monsieur le Président, les trois délibérations qui nous sont soumises dans le cadre de la rénovation de la Part-Dieu s’inscrivent dans la volonté de faire de ce quartier le centre métropolitain, centre à plusieurs étages, urbanistique, multimodal et centre d’affaires. Il s’agit ici de poursuivre l’ascension non plus en première division mais en Ligue des champions, afin de concurrencer Barcelone, Milan, Francfort et tant d’autres métropoles européennes.

Le but affiché est de projeter Lyon et sa Métropole dans la compétition européenne et internationale, faire son rayonnement et de démontrer son dynamisme économique. Cela passe par conforter la gare comme principal hub tertiaire du quartier de la Part-Dieu, par densifier en gagnant les cieux par la construction de tours multiples essentiellement destinées aux entreprises, leurs bureaux et services. Ce ne sont pas moins de 600 000 mètres carrés de bureaux supplémentaires au million déjà existant, qui devraient accueillir les cadres et les salariés de grands groupes dans un centre multimodal, croisement des grandes lignes TGV, des transports en commun et de l’aéroport Saint-Exupéry relié par le Rhône-Express.

Le dynamisme de Lyon et de sa Métropole ne sera plus à faire. La ville sera transformée d’ici 2030, promue par l’image du savoir-faire architectural. La Part-Dieu affirmera son deuxième rang de centre d’affaires après Paris-La Défense. La Part‑Dieu sera « La Défense » lyonnaise, certes, mais avec, en plus, Châtelet-Les Halles et la gare du Nord en son sein, dans un même quartier.

Le nœud de transports -ou encore hub multimodal- est, certes, plus rentable pour les exploitants mais bien moins utile aux habitants en périphérie qui sont contraints de transiter par l’hypercentre pour se rendre à leur destination, créant ainsi des flux et des reflux horaires importants.

L’idée d’un anneau périphérique de transport métropolitain, à l’image de ce qui se fait dans d’autres grandes villes comme Berlin ou Boston, idée aussi défendue par un élu UDI de Villeurbanne, permet non seulement de désengorger le centre en évacuant les flux venant de l’extérieur pour les orienter plus rapidement vers les lignes qui intéressent les utilisateurs. Cela libère aussi des espaces en surface, utiles au partage d’autres modes doux et au verdissement, dans une zone où la densité des habitations ne rend pas simple le transport véhiculé. Villeurbanne souffre, à ce titre, d’une absence d’une ligne de grand flux type métro dans un axe nord-sud, qui pourrait suivre le trajet de la ligne A7 et relier la Doua aux Gratte-Ciel, puis Grange Blanche et rejoindre Gerland par le Bachut.

D’autre part, la création de l’hypercentre d’affaires nous questionne : la Part-Dieu capte 25 à 30 % chaque année de la demande placée en matière immobilière, générant une dynamique de hausse des prix du foncier productrice d’exclusion urbaine et asséchant les offres de bureaux dans les Communes avoisinantes les plus proches, les privant ainsi de leur propre attractivité entrepreneuriale.

Le faible nombre de logements prévus à construire et particulièrement de logements sociaux, d’infrastructures et de services de proximité pour les habitants laisse ce centre exempt de la mixité sociale nécessaire à un quartier à vivre.

Si l’on ne peut que se féliciter de l’élargissement des voies de passage de la gare et de l’augmentation de la capacité d’accueil alors qu’elle est saturée, il est cependant probable qu’elle le sera à nouveau au vu des projets prévus pour la Part-Dieu.

La densification du quartier ne risque-t-elle pas aussi d’aggraver les questions de sécurité ?

La concertation avec les différents acteurs (habitants, usagers, salariés) présents dans ce quartier doit être largement améliorée car tout se passe comme si les promoteurs décident et la Métropole avalise. Ne faudrait-il pas une vue d’ensemble pour ce projet qui se positionne au niveau de l’agglomération, en concertation non seulement avec les habitants mais aussi avec les Communes de l’agglomération ?

Nous nous interrogeons sur le concept de ville durable dans ce projet d’hypercentre, peu en phase avec les enjeux écologiques et de changements climatiques ainsi que le manque d’espaces verts qui doit être corrigé.

La Part-Dieu, quartier d’affaires à rayonnement international, la Part-Dieu, quartier à vivre, l’humain au centre de la ville, ne doivent pas être que des slogans mais un réel projet partagé à la hauteur des ambitions affichées.

Je vous remercie de votre attention.

Développement du plateau des Minguettes…

N° 2014-0337 - Vénissieux - Grand projet de ville (GPV) - Acquisitions foncières sur le secteur Jacques Brel -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les élus, je salue l’engagement du Grand Lyon aux côtés de la Ville de Vénissieux dans le renouvellement urbain du plateau des Minguettes. C’est déterminant parce que Vénissieux est la troisième Ville du département et l’entrée sud de l’agglomération.

Les enjeux de la ville sont aussi ceux de l’agglomération et, pour ce qui nous concerne, nous nous inscrivons dans le développement du Grand Lyon. Avec notamment l’arrivée de la ligne T4, Vénissieux a retrouvé une attractivité : d’anciens habitants reviennent s’y installer, d’autres découvrent notre ville ; avec près de 62 000 habitants, nous avons retrouvé une démographie positive. Comme je le dis souvent, il vaut mieux une ville qui se peuple plutôt qu’une ville qui se dépeuple.

Avec notre projet de ville, nous œuvrons pour une densification raisonnée des logements pour répondre aux besoins des Vénissians et des Rhônalpins avec une offre complète et diversifiée : logements sociaux, accession à la propriété sous toutes ses formes (sociale, aidée ou libre) mais aussi une offre de services et des équipements publics pour accompagner ce développement planifié et des espaces préservés afin de garder une ambiance végétale, tout en conservant et développant notre potentiel industriel et économique.

Avec nos partenaires, nous menons des projets ambitieux pour les Vénissians. Ils sont également utiles et nécessaires aux habitants de l’agglomération. Sur le secteur Démocratie où le groupe scolaire Charles Perrault est déjà implanté, la nouvelle cité scolaire Jacques Brel a ouvert ses portes depuis septembre. Elle accueille près de 1 000 élèves dans les filières générales et techniques. De nouveaux logements sont également prévus sur ce secteur. Avec la médiathèque à proximité, nous confortons ainsi un pôle éducatif et culturel pour donner à notre jeunesse de bonnes conditions de se former et de s’épanouir.

Je profite de ce rapport pour rappeler toute l’importance de mener à bien des projets que nous portons ensemble depuis plusieurs années et qui sont aujourd’hui bien engagés.

La construction de la Préfabrique Opéra sur un terrain du secteur Démocratie appartenant au Grand Lyon s’inscrit pleinement dans cette perspective d’aménagement du quartier. Il est prévu de réaliser une salle de répétition, une salle de médiation, des spectacles montés par l’Opéra de Lyon. Ce projet de Préfabrique a été acté en août 2012 en présence de monsieur le Préfet, du Président du Grand Lyon et moi-même. Tous nos partenaires, l’État, le Conseil régional, le Grand Lyon, la Ville de Lyon, ont décidé d’installer à Vénissieux un pôle d’excellence culturelle qui rayonne sur tout le sud-est de l’agglomération.

Début 2013, tout un travail a été enclenché, procédure de conception-réalisation et maîtrise d’ouvrage confiée à la Ville de Vénissieux. Le jury de concours a procédé au choix du candidat retenu pour cette opération. Les dépenses engagées par la Ville sur ce dossier se montent à près de 240 000 €. La friche de l’ancienne cité scolaire, située juste en face du nouveau lycée, va être rétrocédée au Grand Lyon par la Région. Toute cette partie représente une opportunité de développement du quartier en lien et en cohérence avec le projet Cœur de ville. Il est d’ailleurs question de créer une rue pour mieux desservir la nouvelle école du centre-ville. En attendant, il est important que cette zone soit traitée et aménagée. Cela commence par sa sécurisation, un enjeu de sécurité et de tranquillité pour les habitants.

Je voudrais compléter ce propos en soulignant le travail engagé entre la Ville de Vénissieux et l’Opéra de Lyon depuis 2005. Un travail de terrain avec les équipements culturels, les associations, les habitants. Il a permis de casser des préjugés, de rendre cet art accessible au plus grand nombre. Chaque année, des jeunes Vénissians intègrent la maîtrise de l’Opéra de Lyon et ce dernier se produit tous les ans sur le festival Fêtes escales. Si le projet de Préfabrique est un enjeu pour notre ville et notre quartier, il dépasse aussi largement les frontières de notre Commune car il conforte la place de la culture dans l’agglomération lyonnaise, une culture diversifiée et ouverte aux habitants.

En ce qui concerne cette délibération qui vise à poursuivre la maîtrise foncière sur ce secteur stratégique, nous la voterons pour poursuivre avec nos partenaires le développement du plateau des Minguettes.

M. LE PRÉSIDENT : Madame le Maire, j’ai eu l’occasion de dire au Préfet de Région que, depuis que nous avions envisagé ce type d’opération, l’État avait réduit ses subventions aux collectivités locales et que nous étions obligés de faire passer les budgets en forte diminution et qu’évidemment, pour ce qui concerne la Ville de Lyon, son engagement allait donc devoir être revu. Mais je ne doute pas que le Préfet puisse trouver d’autres moyens de financement.

Mme la Conseillère PICARD : Est-ce que je pourrais avoir une réponse à mon courrier que je vous ai envoyé au mois de juillet concernant le Grand Lyon, si vous suivez la décision de la Ville de Lyon ou pas ? Merci.

M. LE PRÉSIDENT : Nous vous avons dit tout à l’heure que nous allions faire des PPI qui seront actées en juillet prochain. Donc, c’est dans les PPI que nous vous indiquerons la réponse, en fonction des demandes des uns et des autres et du montant des demandes des uns et des autres ; on verra ce qu’il est nécessaire et ce qui peut être remis en cause.