Archives par mot-clé : Séance publique du 25 septembre 2023

Signons le traité pour l’interdiction des armes de l’apocalypse !

Prise de parole sur le vœu pour soutenir le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN) proposé par la majorité métropolitaine -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, vous connaissez tous la formule célèbre :

« Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs ».

Mais, je crois qu’il faudrait dire :

« Notre maison brûle, et nous y entassons des armes… et des armes nucléaires ! »

Ce n’est pas un discours idéologique. Nos amis communistes grecs dénonçaient, il y a peu, la situation catastrophique du port d’Alexandroupolis qui installait des tentes pour accueillir les patients évacués de l’hôpital menacé par les incendies de forêt, juste à côté de la base américaine pleine d’armes et de munitions.

Alors, rappelons qu’une bombe nucléaire de 10Mt (mégatonnes) -il en existe de 60Mt-, qui tomberait sur le Mont Verdun, cible militaire a priori légitime, rayerait l’agglomération lyonnaise de la carte ! Même si on considère que la guerre est parfois nécessaire, même si on considère que, malheureusement, il peut y avoir des dégâts collatéraux, avec une telle bombe, il ne s’agit plus de victimes collatérales, mais bien d’extermination. On est dans l’horreur du niveau de la Shoah, dans l’inhumain absolu, dans l’absurde même.

Quels que soient nos désaccords, nous devons nous retrouver pour renforcer le traité d’interdiction de ces armes d’apocalypse. Nous soutenons donc ce vœu, qui demande -comme le fait l’ICAN (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires)- que notre gouvernement signe le traité international.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=31173

Se nourrir, avant de bien se nourrir ! ! !

2023-1877 - Plan métropolitain de soutien à la bio pour le soutien et la promotion de l'agriculture biologique locale -

M. le Conseiller HAON : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, cher.e.s collègues, le groupe Communiste et républicain soutient, bien évidemment, cette délibération sur le soutien et la promotion de l’agriculture biologique locale. Alors qu’en 2022, 19,5 % de la surface agricole utile du territoire métropolitain était en agriculture biologique, nous souhaitons encourager le développement de l’agriculture biologique pour atteindre 25 % d’ici 2026.

Aujourd’hui, l’agriculture française subit une crise sans précédent. Le MODEF souligne que cette crise n’est pas conjoncturelle mais structurelle : elle est le fruit d’une politique agricole libérale qui nous emmène dans l’impasse. Cette crise est économique -aujourd’hui, la moitié des agriculteurs ont des revenus à 360 € par mois en travaillant tous les jours-, environnementale mais aussi, bien sûr, liée au renouvellement des générations.

En ce qui concerne l’agriculture biologique, l’année dernière, plus de 3 000 fermes ont cessé leur activité en bio, soit près d’un millier de plus qu’en 2021, soit 6 % du total des exploitations en agriculture biologique. De plus, le marché du bio est en recul de 4,6 % en 2022.

Face à cette situation, par ce plan de soutien et de promotion de l’agriculture biologique, la Métropole démontre que les pouvoirs publics peuvent s’engager pour soutenir l’agriculture, particulièrement l’agriculture biologique.

Ce plan se décline autour de la question de la production, de la structuration de filières de proximité et de la question de la consommation. Nous n’avons pas d’oppositions au plan d’action proposé, simplement quelques remarques.

Dans le premier axe, « préserver et gérer durablement les terres », nous souscrivons à la politique foncière menée, mais nous pensons que les simples clauses environnementales sont insuffisantes : il est primordial d’ajouter des clauses sociales, notamment dans les exploitations maraîchères, où nous devons nous assurer que le droit du travail est respecté pour l’ensemble des ouvriers agricoles.

Concernant le troisième axe, « développer l’agroécologie et l’agriculture biologique », nous nous félicitons du soutien aux dynamiques collectives, que ce soit pour le maraîchage ou entre les agriculteurs. Ces temps d’échanges sont l’occasion de partager et de favoriser les bonnes pratiques, sans que cela soit nécessairement dans une perspective de conversion, ou je préfère dire d’entrée dans un label.

Sur le quatrième axe, nous ne partageons pas l’idée que, pour favoriser la consommation de produits issus de l’agriculture biologique et locale, il faut travailler sur une meilleure communication. Nous pensons que le frein principal à la consommation de produits bio est bien, d’abord, le pouvoir d’achat. Nous avons voté, en début de conseil métropolitain, des subventions d’urgences aux associations et structures intervenant dans le champ de l’aide alimentaire aux personnes en précarité, et nous ne devons pas oublier qu’aujourd’hui la priorité d’une grande part de la population est de se nourrir, avant de bien se nourrir, même si, bien sûr, tout le monde préfère manger des produits de qualité.

Nous voterons favorablement cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=28425

Pour un plan d’urgence contre l’inflation !

2023-1849 - Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté - Subventions 2nd semestre 2023 - -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération aborde le financement des actions du second semestre 2023 dans le cadre de la stratégie nationale de prévention de la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi dans laquelle la Métropole s’est engagée en 2019. Il est utile de rappeler que nous consacrons plus de 950 millions d’euros à nos politiques de solidarité.

Au premier janvier 2024, le cadre changera avec le nouveau Pacte local de solidarité et la mise en place de France Travail, j’y reviendrai.

Les différentes actions, soutenues, seront utiles même si elles se heurtent à une situation politique et sociale, que le gouvernement aggrave dans sa volonté de drainer toujours plus d’argent vers le profit.

L’ensemble des axes de travail sont légitimes ; vous me permettrez d’en pointer quelques-uns. Nous souscrivons à l’objectif d’organiser le premier accueil de proximité et la notion « d’aller vers » pour combattre le non-recours, l’isolement… qui conduisent à ce que de nombreuses femmes, nombreux hommes, nombreux enfants passent au travers du filet social. Développer les actions de prévention auprès de la petite enfance est vraiment indispensable dans un moment où les signaux sont au rouge, en France, sur la protection de l’enfance, depuis la prévention et la protection contre les violences intrafamiliales jusqu’à la santé des plus jeunes.

Le décrochage scolaire conduit à la marginalisation d’adolescents et à leur mise en danger. Nous comptons beaucoup trop de « perdus de vue » par l’Éducation nationale.

Enfin, l’accompagnement des jeunes rencontrant des problématiques de santé mentale est absolument à renforcer. Trop de familles affrontent seules ces difficultés, trop de jeunes dans ces situations se retrouvent à la rue… Comment ne pas mettre cette situation, et l’objectif et les besoins, en rapport avec le nombre restreint de places d’accueil et de soins pour les adolescents dans les hôpitaux publics et les CMP, sans compter les fermetures et restrictions des services de pédopsychiatrie, si nécessaires pourtant ?

Mais ces actions ne peuvent inverser la tendance d’un pays où la pauvreté touche, depuis 1980, environ 8 % de la population et ne baisse pas. La France compte toujours 300 000 SDF, dont 2 000 enfants ; 150 000 personnes en logement précaire ; 6 millions de personnes privées totalement, ou partiellement, d’emploi ; deux millions de salariés sont pauvres, c’est-à-dire qui gagnent moins de 1 000 €. Il faut savoir aussi que 19 % des 18/29 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté.

L’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation précipite des familles de salariés, jusque-là épargnés, dans la pauvreté.

Le projet gouvernemental de pacte de solidarité est contredit par la réforme régressive des retraites et de l’assurance chômage, l’annonce d’un plan d’austérité de 15 milliards d’euros, le projet de loi plein-emploi -qui veut obliger les travailleurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire.

Nous réclamons un plan d’urgence contre l’inflation avec des mesures fortes : blocage des prix de l’alimentation et électricité, sortie des logiques du marché européen de l’énergie, baisse de la TVA sur les carburants, indexation des salaires sur l’inflation et augmentation des salaires et pensions de retraites.

Nous organiserons prochainement, comme l’a d’ailleurs proposé Fabien Roussel, des initiatives en direction des préfectures et préfets pour mettre l’État face à ses responsabilités.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=25739

Renforcer les moyens publics pour l’enfance en danger !

2023-1847 - Nouveau protocole relatif à la coordination du dispositif des informations préoccupantes pour les enfants en danger ou en risque de danger -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, nous voterons cette délibération en insistant sur l’enjeu humain mais aussi très politique de la protection de l’enfance, tellement les acteurs de la prévention nous alertent sur l’augmentation du nombre de signalements et l’insuffisance des moyens publics disponibles.

L’enfance peut être en danger dans des situations multiples… depuis la place terrible de l’inceste que révèle l’enquête de la Ciivise (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants) jusqu’à ces perdus de vue de l’Éducation nationale, multi-exclus de collèges successifs qui n’ont pas d’accompagnements pendant de long mois.

Pourtant, la violence -dans notre société, dans les familles comme au travail ou dans les manifestations- conduit trop souvent à remettre en cause les objectifs de la protection de l’enfance.

Le rapport récent de la Ciivise nous alerte ainsi non seulement sur le nombre de situations qui ne sont pas signalées, mais aussi sur le faible niveau de réponses de la justice… une toute petite minorité des signalements conduisant à une condamnation…

De même, les travailleurs sociaux nous alertent sur le nombre de jeunes chassés de leur famille et se retrouvant à la rue pour des questions de genre, d’orientation sexuelle ou de relations amoureuses déplaisant aux familles. Avons-nous les moyens suffisants pour accueillir, écouter la parole de jeunes adolescents confrontés à ces violences ?

La présence de jeunes, parfois très jeunes adolescents, dans les émeutes du début d’été interpellent sur leur situation scolaire, familiale, sociale et la capacité de la prévention de l’enfant à identifier les ruptures scolaires et y apporter des réponses. Combien y-a-t-il, dans notre métropole, d’adolescents de moins de 16 ans non scolarisés, sans suivi éducatif ? Je crains que personne ne puisse répondre à cette question et, pourtant, ce sont les proies faciles des mafias, de la violence de la rue.

Cette délibération pour une meilleure coordination du dispositif des informations préoccupantes pour les enfants en danger, ou en risque de danger, est une bonne chose. Elle nous conduit à souhaiter un état des lieux des moyens publics de l’enfance en danger.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=24963

Quid de la Sauvegarde 69 ?

2023-1846 - Prévention et protection de l'enfance - Contrat métropolitain de prévention et de protection de l'enfance (CMPPE) -

Mme la Conseillère ARTHAUD : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, la protection de l’enfance en France vise à garantir la prise en compte des besoins fondamentaux de l’enfant, à soutenir son développement physique, affectif, intellectuel et social et à préserver sa santé, sa sécurité, sa moralité et son éducation, dans le respect de ses droits. Elle couvre donc de nombreux aspects : prévention, repérage des situations de danger ou de risque de danger et mise en œuvre des mesures de protection administrative ou judiciaire des mineurs et des majeurs de moins de 21 ans. Cette politique est en grande partie confiée aux départements et aux collectivités territoriales par une contractualisation avec l’État ; pour nous, le Contrat métropolitain de prévention et de protection de l’enfance.

Nous nous engageons auprès des enfants et de leurs familles, avec ce contrat métropolitain, à agir le plus précocement possible pour répondre aux besoins des enfants et de leurs familles, à sécuriser les parcours des enfants protégés et prévenir les ruptures, à donner aux enfants les moyens d’agir et garantir leurs droits, à préparer leur avenir et sécuriser leur vie d’adulte.

Ceci se décline concrètement par de nombreuses actions, qui témoignent d’une politique volontariste en la matière menée par la Métropole, dont nous nous félicitons.

Permettez-moi de m’attarder sur deux de ces actions.

– La première : l’augmentation de l’offre pour les jeunes majeurs, notamment les anciens Mineurs non accompagnés. C’est une nécessité. C’est aussi la preuve que notre collectivité s’empare, dans les prérogatives qui sont les siennes, à accompagner ces nombreux, et même de plus en plus nombreux, ces nombreux jeunes à arriver en France dans la perspective d’un avenir meilleur.

Je ne peux ici passer sous silence le nombre grandissant d’enfants, de jeunes et de familles à la rue, qui devraient être pris en charge par l’État alors que ce dernier refuse de les considérer et laisse aux collectivités locales, aux associations et aux collectifs le soin de les accompagner vers l’accès aux droits communs : se loger, se nourrir, s’éduquer. Je souhaite ici souligner les différentes actions de, notamment, Jamais sans Toit de la Métropole, qui recense le nombre d’enfants à la rue mais se bat aussi quotidiennement pour permettre aux enfants d’accéder à un de leur droit : le droit à l’hébergement. Le non-respect de ce droit fondamental est contradictoire avec la politique de prévention et de protection de l’enfance qu’entend mener l’État. Il est urgent que nous agissions fortement pour que le gouvernement prenne ses responsabilités.

– La deuxième action du plan métropolitain de prévention et de protection de l’enfance sur laquelle nous voulons vous alerter est l’amélioration du plan de contrôle des établissements et services, incluant la mise en place de contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens avec les associations du secteur habilité. Nous avons été, en effet, sollicités en juin dernier par l’intersyndicale d’une association de protection de l’enfance bien connue de tous : la Sauvegarde 69. Nous remercions madame la Vice-Présidente des réponses qu’elle a pu nous apporter, mais nous tenons à évoquer cette situation ici, en conseil de la Métropole. Les salariés sont, en effet, très inquiets du fort déficit de l’association et du plan de redressement, travaillé notamment avec la direction et la Métropole : aucune information ne leur a été communiquée, à ce jour, par la direction. Alors que cette association traverse des moments difficiles, que les salariés ont fait plusieurs jours de grève, nous pensons qu’il est important d’envisager une politique vis-à-vis des associations de prévention et de protection de l’enfance qui permette de pérenniser leurs actions, d’assurer une transparence des directions vis-à-vis des salariés, mais aussi vis-à-vis des financeurs publics. Les associations travaillant dans la prévention et la protection de l’enfance ont un rôle social majeur, il s’agit d’assurer l’avenir des enfants.

Nous saluons encore une fois la politique volontariste menée par la Métropole sur ce sujet, qui se traduit, par exemple, par une volonté d’ouvrir 18 postes temporaires pour une prévention et une protection de l’enfance encore plus efficaces. Cette volonté se traduit aussi par la délibération qui va suivre sur le nouveau protocole relatif à la coordination du dispositif des informations préoccupantes, où nous interviendrons à nouveau.

Nous voterons bien entendu favorablement cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=24534

Avis sur le Schéma régional de santé… une résonance dans la Métropole…

2023-1844 - Avis de la Métropole de Lyon dans le cadre de la procédure de consultation sur le Schéma régional de santé (SRS) Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA) 2023-2028 -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, vous connaissez notre engagement sur les questions de santé pour garantir à tous les âges de la vie le droit universel qu’est l’accès égal à la santé dans toutes ses composantes.

Nous savons que le compte n’y est pas, les inégalités s’aggravent et font perdre leurs chances à de trop nombreux citoyens en termes d’espérance de vie, de maladies chroniques, de handicaps. Il y a toujours plus de six ans d’écart d’espérance de vie entre un ouvrier et un cadre, trois ans entre une ouvrière et une cadre.

L’avis rendu par notre assemblée sur ce Schéma régional de santé, mis en œuvre par l’ARS -outil du gouvernement-, aura une résonance dans la Métropole, particulièrement auprès des professionnels de santé, des patients, leurs familles et associations, de la population qui se débat pour trouver un médecin traitant, un rendez-vous dans des délais raisonnables à l’hôpital, les restes à charge de dépenses de santé.

Nous nous réjouissons que l’avis ait évolué et ne reprenne pas les termes de 2018, ce qui aurait été aujourd’hui, encore plus qu’hier, un déni de réalité.

Notre Métropole fait de réels efforts au travers de toutes ses compétences qui touchent à la santé : politiques sociales, éducatives, personnes âgées, personnes porteuses de handicaps, petite enfance et famille… efforts qui tentent de réduire les inégalités et, parfois, les fractures dans l’accès à la santé.

Pour autant, la santé est une politique nationale déclinée par l’ARS et les HCL, concernant l’hôpital public, et la réalité est là.

La crise sociale s’approfondit dans un contexte de bas salaires et de précarité accrue, d’inflation portant une hausse des prix considérables, de crise climatique dont les effets sont plus durs pour les modestes.

Certains avaient espéré que le Covid constituerait un électrochoc pour le gouvernement… mais celui-ci a gardé le cap… baisse des dépenses publiques, champs d’activité libérés pour le privé et le profit, choisissant le passage en force quitte à fracturer un peu plus la société.

En 2023, les organisations syndicales faisaient état de 500 lits fermés aux HCL ; une centaine, au Vinatier. 300 à 400 postes budgétés mais non pourvus aux HCL ; entre 150 et 200, au Vinatier. 1 300 lits ont été fermés cet été aux HCL, alors que nous savons que la canicule est aussi dangereuse pour la santé que le grand froid.

Le ras-le-bol des personnels révèle une réelle perte de sens des métiers, qui se nourrit des salaires trop bas et des conditions de travail dégradées. Le Ségur n’est pas à la hauteur, tant du point de vue de son champ d’application que des déroulements de carrière, évolutions salariales, prise en compte de la pénibilité.

Et que dire des recrutements en école d’infirmière… 10 % des admis acceptent finalement la proposition… 13 % auront abandonné au bout de 2 mois… Parcoursup a des effets pervers.

Nous partageons les points de vigilance cités. Nous attirons l’attention sur la médecine du travail, qui peut jouer un rôle important dans la prévention et est affaiblie aujourd’hui.

Nous sommes inquiets, après un été où nous avons connu la mise en redressement judiciaire de l’hôpital des Portes du sud et de l’EHPAD La Solidage -agréée à l’aide sociale, qui accueille un nombre important de retraités modestes. Plus de 100 000 habitants des villes des Portes du sud sont concernés. Nous sommes mobilisés pour conserver l’ensemble de services de soins dans un cadre non lucratif.

Nous restons mobilisés pour que Henry Gabrielle reste à Saint-Genis-Laval parce que c’est le mieux pour Henry Gabrielle et pour le Vinatier. Citons aussi la fermeture du Centre Sévigné, qui va affaiblir l’offre de soins à Lyon pour les plus fragiles.

Il faut aussi citer la fermeture des urgences des hôpitaux des Portes du sud et Givors. Nous alertons sur le projet de décret national qui réorganiserait les services, n’en laissant subsister que quatre dans la Métropole de Lyon.

Nous voterons donc cette délibération et l’avis réservé rendu. Peut-être nos interventions ont-elles contribué à cet avis ? En tout cas, il nous convient. C’est un engagement sérieux pour la santé dans les mois qui viennent.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=23420

Vers une synergie solaire hydrogène dans la Vallée de la Chimie ?

2023-1840 - Soutien aux activités de recherche et innovation et formation professionnelle de Symbio -

M. le Conseiller MILLET : Courte intervention monsieur le Président, chers collègues pour poser une question et proposer un lien entre deux projets : celui du développement de Symbio à Saint-Fons et celui de Lyon-Rhône-Solaire, opérateur de photovoltaïque dans lequel la Métropole est actionnaire.

Le développement de l’hydrogène pour les gros véhicules est sans doute une réponse à la décarbonation des transports de marchandises, même si, au passage, la première réponse est certainement de redévelopper le fret ferroviaire. Mais comme il y aura toujours besoin de camions et de cars, l’hydrogène peut avoir une place importante à condition, bien sûr, d’avoir de l’hydrogène vert, sujet souvent discuté et sur lequel Symbio annonce un accord avec la CNR pour obtenir de l’hydrogène vert hydraulique… Pourtant, il existe une autre solution, que nous avions évoquée lors de la décision de la Métropole de rentrer dans Lyon-Rhône-Solaire : utiliser le solaire de la vallée, en lien -pourquoi pas ?- avec Air Liquide, pour produire de l’hydrogène vert. Ce serait une synergie de plus dans la vallée et un atout de plus pour Symbio.

Madame la Vice-Présidente, pouvons-nous étudier cette hypothèse ?

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=22611

Pour le développement durable de la Vallée de la Chimie, sensibiliser aussi les actionnaires !

2023-1839 - Projet directeur Vallée de la Chimie 2030 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, les communistes ne peuvent que souscrire à l’objectif ambitieux affirmé en introduction de cette délibération, je cite :

« La Métropole et les industriels se mobilisent, conjointement, pour le développement et l’aménagement de la plateforme industrielle Lyon Vallée de la Chimie avec, pour objectif principal, de conforter le pôle d’activités existant. »

La délibération cite les trois actions en 2023 :

– sensibiliser, informer, former les habitants et les salariés ;

– mobiliser pour des synergies dans la vallée ;

– renforcer les liens avec le territoire…

Permettez-nous de compléter en ajoutant des acteurs qui ne sont pas cités : les actionnaires et leurs représentants, les dirigeants d’entreprise.

Il faut, eux aussi, les sensibiliser pour les encourager à des comportements socialement et environnementalement durables. Il faut, eux aussi, les mobiliser pour des investissements dans les synergies de la vallée et, sans doute, pour renforcer les liens avec le territoire, et notamment leur demander la transparence sur le coût du capital et les revenus des actionnaires… qui nous serait bien utile pour mieux évaluer notre effort avec l’argent public…

Peut-on proposer à l’Association pour le développement durable de la Vallée de la Chimie, d’élaborer un indicateur éclairant le niveau de mobilisation des actionnaires dans cet objectif ? … ce qui permettrait d’ajouter une quatrième action, « sensibiliser les actionnaires »…

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=21787

Des logements sociaux partout dans la métropole !

2023-1884 - Modification n° 4 du PLU-H de la Métropole de Lyon - Arrêt du bilan de la concertation -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, madame La Vice-Présidente, chers collègues, la modification n°4 du PLU-H s’inscrit résolument dans les orientations de la précédente, visant à décarboner l’aménagement du territoire, limiter l’artificialisation des terres, préserver les ressources naturelles -notamment l’eau-, renforcer l’offre de logement abordable, tout en équilibrant mieux cette offre sur le territoire de la Métropole.

Comme de coutume, la conciliation de l’ensemble de ces enjeux relève d’un jeu d’équilibriste subtil et suscitera des oppositions et des frustrations, qui ressortent fatalement dans les concertations. Opposition qu’il faut nuancer, le bilan de la concertation faisant ressortir des avis majoritairement positifs.

Quelques remarques, cependant, sur cette concertation.

Tout d’abord, et malgré les efforts déployés par la Métropole et par madame la Vice-Présidente Boffet, le nombre de participants -1 227- reste faible comparativement à la population métropolitaine. Je n’ai pas de recette miracle pour faire augmenter cette participation et je conçois que le sujet peut paraître trop « technique » ou trop éloigné des préoccupations de nombre de nos concitoyens. Sans nul doute, une consultation sur « qui va gagner la Coupe du monde de Rugby ? » aurait été plus facile à organiser, chacun ayant semble-t-il un avis sur la question.

Il faut donc prendre le bilan de la concertation comme un élément parmi d’autres, d’autant que les contributions sont très territorialisées -c’est-à-dire liées à une opération ou un secteur géographique particuliers. Cela à l’avantage d’être assez concret, mais ne répond pas à la question plus globale de l’aménagement du territoire de la Métropole, par manque de vision d’ensemble. Ce travail-là nous revient, me semble-t-il.

Toutefois, je crois intéressant de noter que le débat se déporte de la question « densification versus étalement » vers une tension entre « l’attractivité » du territoire et sa densification, et bien sûr sur le niveau acceptable de densification, suivant les formes d’habitat, la proximité des lignes de TC et les secteurs urbains.

L’attractivité du territoire ne semble pas remise en cause, et chacun de nous ne peut que se satisfaire que la Métropole soit un territoire dynamique dans les domaines économiques, universitaires, culturels ou associatifs.

Le corolaire de cette attractivité est évidement une pression haussière sur les prix du foncier, un déficit chronique de logement -et particulièrement de logements abordables- et l’augmentation continue de la population métropolitaine, plus particulièrement dans son centre.

Puisque l’étalement n’est plus une option -et la loi ZAN Zéro artificialisation nette) nous le rappelle bien- et que la limitation de la population ne me paraît ni possible ni souhaitable -le droit de déplacement et d’installation sont, pour moi, des droits fondamentaux- alors, il n’y a pas 36 000 solutions, il faut densifier.

Et c’est là toute la difficulté de l’exercice parce que si tout le monde peut s’accorder sur l’objectif, personne n’en veut « dans son jardin ».

Encore faut-il en avoir un, de jardin, ce qui est loin d’être le cas pour une grande majorité d’entre nous. On notera, d’ailleurs, que, parmi les opposants les plus mobilisés contre les projets de densification, se trouvent précisément ceux qui en ont, des jardins…

Et donc, inévitablement, on retombe sur la question sociale et sur les inégalités de revenus. Non seulement les prix devenus prohibitifs privent du droit à la ville nos concitoyens les plus pauvres, mais c’est à ceux qui peuvent, malgré tout, se maintenir en ville que l’on va demander le plus d’effort. Car, sans surprise, les communes carencées en terme de logements sociaux ne sont pas celles qui affichent les moyennes de revenus les plus faibles, loin s’en faut !

Contrairement à une idée répandue, ce ne sont pas les quartiers populaires qui reçoivent le plus d’argent public, mais bien plutôt les quartiers aisés. C’est d’ailleurs un des paradoxes de nos politiques : à chaque fois que nous améliorons la qualité de vie dans un quartier -en le végétalisant, en construisant des lignes lourdes de TC, en le piétonnisant-, nous faisons bondir la valeur vénale des logements et, donc, des loyers.

Sans une action forte et volontariste d’encadrement des loyers, et le meilleur moyen reste évidemment la production de logements sociaux, nos propres efforts conduisent à l’éviction des familles les plus fragiles…

Ainsi, il me paraît indispensable de maintenir un objectif ambitieux de création de logements neufs, abordables et de hautes qualités, autant dans le centre de l’agglomération que dans les communes périphériques.

Je pointe souvent du doigt le manque de volonté des communes de l’ouest quand il s’agit de programmes sociaux, mais je vais me permettre une remarque aux élus de la ville de Lyon. Il me paraît pour le moins regrettable que la ville ait décidé de diviser par deux son objectif de production, passant de 2 000 à 899… Quand bien même l’objectif serait difficile à atteindre, le baisser ainsi envoie le mauvais signal, notamment aux associations de locataires et aux bénéficiaires de logements sociaux sur les listes d’attentes.

On pourra m’opposer l’argument du réalisme mais, si c’est le cas, appliquez la même logique à nos ambitions en terme de transition environnementale ! Ce ne serait pas bien joyeux, et je crois que nous nous sommes tous engagés dans l’action publique précisément pour transformer le réel et non pas pour laisser la main invisible du marché modeler notre monde.

En conclusion, il me semble indispensable de réaffirmer notre ambition en termes de construction et de rénovation de logements sociaux, partout dans la métropole, et de s’en donner les moyens.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=11953

Du marché des Minguettes au parc Dupic…

2023-1893 - Vénissieux - ZAC Marché Monmousseau Balmes -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, la ZAC marché Monmousseau Balmes est un des grands projets de Vénissieux qui marquera l’histoire de la ville, après les ZAC Vénissy et Armstrong qui ont transformé le cœur du plateau… cette ZAC va tisser un lien entre le centre-ville ancien et le plateau de cette ZUP, construite pour apporter un logement digne à des milliers de familles sortant du mal-logement mais coupée de la ville par un encerclement de voirie, qui ne reliait pas les quartiers du plateau à leurs voisins…

Depuis, la ville cherchait à relier. On a parlé de rue des deux marchés, il y a 20 ans ; c’est, aujourd’hui, un parc linéaire arboré qui va relier les deux marchés avec une urbanisation diversifiée, de nouveaux équipements publics… dans lesquels la ville va investir plus de 29 M€…

Alors, Marché Monmousseau Balmes, le nom est riche…

Le marché, c’est le plus grand de la région… plus de 300 forains, un public qui vient de toute l’agglomération, parfois jusqu’à Marseille… Nous avons fait ensemble de gros efforts de marché propre, mais il y a beaucoup à faire sur cette place à l’ancienne, immense parking où les arbres meurent, où les mésusages perturbent la tranquillité des riverains. En redessinant le marché -avec une arborisation réussie, une halle maraîchère où nous pourrons travailler à la qualité des produits, un espace bouliste de qualité, des espaces d’animation permettant de faire vivre ce lieu pas uniquement les jours de marché-, nous voulons en faire un lieu d’attractivité métropolitaine.

Monmousseau, Gaston, de son prénom, est un dirigeant communiste pour ceux qui ne le connaissent pas… c’est un des quartiers historiques des Minguettes, un ensemble de tours avec un des plus bas revenus de la ville, où reste le vide de tours démolies qui attend que se crée un nouveau quartier, sortant de cet urbanisme des places de parkings autour des tours. Mais ce sont 600 logements sociaux démolis pour créer ce nouveau quartier de liaison entre le plateau et le bourg. Il fallait démolir pour redessiner les circulations, inventer un nouveau parc urbain assurant la trame de biodiversité entre le parc Dupic et le parc des Minguettes. Il y a déjà, en bas, un jardin de la biodiversité que je vous invite à découvrir.

Mais, les reconstitutions ne se feront pas sur Vénissieux à cause de ce règlement imbécile de l’ANRU issu d’un discours choc d’un premier ministre oublié. 1 100 logements à construire et seulement 80 logements sociaux sur la partie basse hors quartier prioritaire. Il est légitime de proposer de l’accession et de l’accession abordable, mais l’absence de logement social familial reste une question et nous serons attentifs aux projets immobiliers futurs de la ZAC pour permettre aussi à des vénissians de rester locataires dans la balme, comme nous l’avons fait sur le quartier Romain Rolland voisin.

Les Balmes, ce sont les pentes de la colline des Minguettes -troisième colline de l’agglomération après la Croix-Rousse et Fourvière-, celle où vivent les premiers de corvées qui travaillent dans toute l’agglomération. Les vénissians n’ont pas oublié le torrent déferlant sur l’avenue d’Oschatz, après un violent orage l’été 2022, qui a rempli les sous-sols de la médiathèque de Vénissieux. C’est un enjeu environnemental majeur de ce projet, qui intègre des réservoirs et assure l’infiltration nécessaire -y compris dans la rénovation de la place du marché.

C’est un grand projet qui sera un projet exemplaire de participation citoyenne, même si les habitants des logements sociaux vont être relogés ailleurs avec, bien sûr, les riverains de la rue Billon qui ont participé aux rencontres publiques et à la balade urbaine. Mais ce projet concerne toute la ville, en fait. Je remercie la vice-présidente Béatrice Vessillier d’avoir validé la proposition de financement de cette participation au dernier COPIL, et je suis sûr que la vice-présidente Laurence Boffet apportera son expérience au prochain COPIL sur la participation, justement…

C’est un projet majeur pour Vénissieux, qui peut prolonger les réussites de la rénovation urbaine et qui devra construire la fierté vénissiane d’un développement humain et durable, comme on dit à Vénissieux, un développement pour tous les vénissians, pour continuer à construire le retournement de l’image des Minguettes au service de cette ville belle et rebelle.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=11016