Archives de catégorie : Solidarité et Action sociale

Projet métropolitain des solidarités… des priorités en lien avec les projets sociaux des territoires…

2023-1605 - Projet métropolitain des solidarités (PMS) 2023-2027 -

Mme la Vice-Présidente PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, les crises se succèdent. Elles sont économiques, sociales, climatiques, énergétiques, géopolitiques et civiques. Les unes n’effaçant pas les autres, elles s’additionnent. Dans les villes populaires, leurs effets sont plus violents et plus durables.

24,5 % des enfants de la métropole de Lyon vivent en dessous du seuil de pauvreté : c’est près d’un enfant sur 4. Alors oui, les collectivités territoriales développent des solidarités pour pallier l’urgence, répondre aux besoins vitaux. La Métropole de Lyon consacre, chaque année, un milliard d’euros aux politiques sociales et médico-sociales.

Mais nous voulons aller plus loin et créer les conditions qui s’attaquent aux racines de la pauvreté. Détricoter le déterminisme social, donner toutes ses chances à notre jeunesse, lutter contre le non-recours aux droits, garder intacte notre exigence de zéro personne à la rue.

Toutes ces ambitions sont dans le Projet métropolitain des solidarités, qui définit nos priorités en lien avec les projets sociaux des territoires.

La démarche de co-construction mérite d’être soulignée… avec plus de 2 000 personnes impliquées, dans une grande diversité de partenaires et de territoires. Leur connaissance du terrain est absolument indispensable, et ce qui est constaté sur le terrain est extrêmement inquiétant.

Hyperinflation… envolée des prix de l’énergie et des produits alimentaires de première nécessité… de plus en plus de familles doivent choisir entre se nourrir, se chauffer, payer les charges courantes ou se soigner…

Une enquête menée en 2022 par l’institut CSA montre que, pour les Français les plus pauvres -avec un revenu mensuel net de 900 euros-, les dépenses contraintes représentent 80 % de leur budget.

Cela signifie qu’une fois payés le loyer, l’eau, l’électricité, les assurances, le téléphone, internet, il ne leur reste que quelques dizaines d’euros pour se nourrir, s’habiller et se soigner.

Oui, la situation est extrêmement grave et inquiétante.

En 2023, de plus en plus de gens ont faim… des familles, des enfants et de nombreux étudiants, auxquels l’Assemblée nationale vient de refuser le repas à 1€… Les vols à l’étalage de produits alimentaires augmentent… des circuits parallèles de trocs se multiplient, où les plus pauvres pourront échanger un manteau contre une boîte de conserve….

Le Secours populaire a enregistré une hausse des demandes d’aides alimentaires de 48 %.

En 2 ans, la ville de Vénissieux a dû rajouter près 1,5 millions de subvention au CCAS. Les chèques énergie et bouclier tarifaire sont finalement de faibles rustines ne permettant toujours pas aux usagers de payer les factures.

Nos services publics de proximité sont largement mobilisés pour protéger et accompagner les habitants dans leur vie quotidienne.

Le coût des repas, fabriqués par la cuisine centrale de Vénissieux, s’est envolé -suivant l’inflation des prix alimentaires, de 15 % ; de l’énergie et des fluides, jusqu’à 30 %. Nous avons fait le choix de ne pas faire peser ces augmentations sur les budgets des familles en limitant l’augmentation des tarifs de cantine à 2 %, soit 4 points sous l’inflation. Et nous maintenons le repas à un euro pour les familles au quotient familial le plus bas.

Mais jusqu’à quand pourrons-nous jouer ce rôle d’amortisseur social ? Nous savons que le pic n’est pas atteint, que les mois à venir seront encore plus difficiles. Malgré tous nos efforts, la pauvreté augmente.

Et ce sont les politiques gouvernementales qui créent de la pauvreté : suppression de l’ISF, cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, plafonnement des salaires, réforme au rabais de l’assurance chômage, baisse des APL, suppression des aides à la pierre, etc.

Dans ce contexte, comment les collectivités territoriales peuvent-elles, avec des budgets de plus en plus contraints, maintenir un effort suffisant de solidarité ?

La réforme des retraites est une humiliation de trop, qui bafoue les principes de solidarité et de dignité. L’impact de cette réforme sera extrêmement violent pour les salariés, les ouvriers, les jeunes et les femmes. C’est l’assurance de plonger toute une population dans la misère que nous combattons ici.

C’est aussi une dégradation sans précédent de nos avancées sociales, un recul sur les combats gagnés pour le bien vivre et le bien vieillir.

Quels dispositifs de solidarité serons-nous, demain, obligés d’inventer pour absorber dans nos territoires la dégradation de la qualité de vie de nos aînés ? La question se pose aussi pour tous les employeurs, y compris pour les communes et la Métropole : que ferons-nous pour nos agents qui pratiquent les métiers les plus difficiles au service de l’intérêt général ?

Il sera nécessaire de mettre en place des accompagnements pour ceux qui seront trop usés pour continuer… les ATSEM, les éboueurs, les aides à domicile…

Concernant la santé, il est déjà actuellement compliqué de recruter tant les métiers sont difficiles et insuffisamment rémunérés.

Des services d’urgence ferment la nuit, comme à l’hôpital des Portes du sud. Le droit universel à la santé n’est plus garanti et il y a, aujourd’hui, des inégalités intolérables entre ceux qui peuvent accéder aux soins et ceux qui ne le peuvent pas.

Les politiques nationales, que suivent malheureusement les Hospices civils de Lyon, ont introduit la notion du privé et de rentabilité, avec la mise en concurrence de l’hôpital public, les suppressions de lits, les fermetures d’établissements et la privatisation rampante de la Sécurité sociale. Les dégâts sont catastrophiques.

Malgré la crise sanitaire, qui a clairement montré la défaillance de notre structure médicale, le Gouvernement ne réagit pas. Et, pendant que Macron regarde ailleurs, c’est dans les territoires, avec l’implication des collectivités territoriales, que nous tentons de trouver des solutions à la désertification médicale.

Se soigner, se loger, se nourrir… quand les besoins vitaux et/ou ceux inscrits dans la Constitution ne sont plus garantis, c’est toute une population qui sombre.

Les collectivités territoriales font beaucoup, mais il faudra bientôt faire plus. Nous refusons de panser les plaies de la pauvreté que les décideurs du monde de la finance produisent. Il est grand temps de changer de politique, dans notre pays, pour créer de la justice sociale et de la dignité pour tous.

Une information, pour conclure… Dans quelques jours, la trêve hivernale s’achève et, pour de nombreuses familles, la peur de la rue…

Je prendrai, comme chaque année depuis 14 ans, des arrêtés pour une obligation de relogement avant toute expulsion locative, l’interdiction des saisies mobilières et des coupures d’électricité et de gaz. C’est un combat pour la dignité.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/dpQ7p5BXx60?t=10000

La bataille de la retraite est aussi une bataille pour notre Métropole !

Intervention préalable -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, meilleurs vœux à toutes et tous.

La bataille pour le droit à la retraite est décisive, et pas seulement pour la retraite. C’est bien le modèle de société que nous voulons, le sens que nous donnons à l’activité économique qui sont en jeu. Beaucoup de jeunes, notamment de jeunes diplômés, expriment avec force leur besoin de donner un sens au travail hors des seuls objectifs financiers qu’impose le système économique actuel, qui ne connaît qu’un critère de décision : l’intérêt des actionnaires, les dividendes et les valorisations boursières.

Les choix de financement des retraites sont au cœur de ces enjeux. Le sens du travail doit déborder de sa seule valeur marchande pour trouver sa valeur humaine, sa contribution aux cultures du travail qui sont fondatrices du pacte social.

On peut considérer les retraites comme un coût qu’il faut réduire ou on peut les considérer comme une des valeurs du travail moderne, orienter la valeur marchande créée par le travail vers la garantie de droits -celui de pouvoir faire des études, du côté des plus jeunes ; celui de pouvoir vivre une vie après le travail, pour les plus anciens.

Car, au fond, la seule question véritable est bien celle du niveau de vie des retraités qu’on considère comme légitime. Personne n’interdit à personne de continuer à travailler au-delà de l’âge autorisant la retraite et on pouvait lire avec passion Hubert Reeves, Directeur de recherche de 70 ans, comme on pouvait écouter avec émerveillement Rostropovitch jusqu’à ses 80 ans.

Mais ce dont nous parlons, ce sont des travailleurs usés par des années de travail contraint, difficile, qui peut être une fierté, une virtuosité, une créativité que l’ingénierie observe souvent attentivement quand elle veut automatiser une tâche, mais qui abîme les muscles, les os et les sens et qui font que les inégalités d’espérance de vie, et encore plus l’espérance de vie en bonne santé, sont aussi profondes que les inégalités territoriales de revenus que nous évoquerons à propos du budget.

Car le premier résultat du système de retraite français par répartition est que le taux de pauvreté des plus de 65 ans est un des plus faibles du monde occidental, deux fois plus faible que la moyenne de l’UE. Le niveau de vie moyen des retraités de 2013 reste stable 3 ans après la retraite, et même, scandaleux diront certains, pour les 4 premiers déciles de revenus, il a un peu augmenté, car la précarité avait fait baissé les revenus avant d’avoir enfin droit à la retraite.

C’est cela le vrai scandale contre lequel pestent les actionnaires d’AXA et de tous ceux qui veulent privatiser l’immense espace public que représente la SÉCU, et notamment sa composante retraite. La retraite par répartition protège les plus pauvres !

Et le pire, c’est qu’elle le fait avec une grande efficacité économique ! Le coût total de la retraite reste aux alentours de 15 % du PIB depuis le Papy-boom, les scénarios du COR (Conseil d’orientation des retraites) l’évaluent à 12 % en 2050. En fait, tous les scénarios évalués par les gouvernements successifs n’ont qu’un objectif, faire baisser cette part du PIB consacrée aux retraites par répartition.

Pour mieux expliquer ce que cela veut dire, on peut se représenter ce ratio individuellement. Mesdames, messieurs les élus, vous avez sans doute des parents retraités -pour les plus jeunes, des grands-parents-, et la question est simple : voulez-vous qu’ils soient, demain, plus pauvres afin que vous soyez plus riches ? C’est ainsi que se pose la question en moyenne. Mais il faut être plus précis, car les plus riches ont les moyens d’assurer le niveau de vie de leurs aïeux, même si la culture des familles à la Dallas ou Bettencourt est rarement celle des solidarités. Soyons donc plus précis. Les réformes ont pour but que les plus riches ne paient pas plus pour garantir la retraite des plus pauvres. Ce sont bien les familles ouvrières, les plus précaires, ceux qui sont cassés à 60 ans, qui sont concernés par cette réforme scandaleuse. Cette réforme est un outil de plus pour aggraver les inégalités sociales.

C’est ce que révèle l’espérance de vie en bonne santé mesurée par décile de revenu. Elle est inférieure à 62 ans pour les 4 premiers déciles, à 64 ans pour le 5ème mais elle est supérieure à 67 ans pour les 4 derniers, atteignant 71 ans pour le plus élevé ! Autrement dit, la réforme Macron, qui s’inscrit dans la lignée du Livre blanc de Rocard et des réformes Balladur, Fillon ou Touraine, a pour seul objectif de priver la moitié des Français du bénéfice de la retraite.

Oui, l’augmentation de l’espérance de vie fait que le nombre de vieux augmente et, donc, soit on les maintient de force au travail, soit on les plonge dans la pauvreté, soit on augmente la part du PIB qui leur est consacré. Dans un système par répartition, cela suppose une légère augmentation des cotisations. C’est ce que refuse le patronat et, donc, les droites ; c’est ce que l’orthodoxie libérale dit impossible. C’est ce que le mouvement social, qui se cherche, doit imposer.

Citons la synthèse du rapport du COR de juin 2021 :

« Les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. C’était un résultat qui prévalait avant la crise sanitaire que nous traversons depuis 2020. C’est un résultat qui demeure valable après la crise. »

Cette réforme est injuste socialement, inutile économiquement et mensongère politiquement. Vous ne serez pas de ceux, monsieur le Président, qui me diront que ce sujet ne relève pas de notre conseil. Car vous savez que cela concerne nos agents, ceux qu’il faut le plus souvent reclasser avant 60 ans car leur métier est dur et usant -comme à la collecte- ou éprouvant dans la durée -comme dans la santé ou la petite enfance. Mais aussi car une forte progression de la pauvreté chez les seniors serait un défi de plus pour nos politiques sociales.

C’est pourquoi nous vous proposerons, monsieur le Président, un vœu en faveur du retrait de cette réforme lors de notre prochain conseil.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/uea1XtvCDrs?t=1178

Pour la fermeture définitive des locaux « La Traboule » et « L’Agogé » !

Vœu déposé par les groupes Métropole pour tous, Métropole en commun, Métropole insoumise résiliente et solidaire, Communiste et républicain, Inventer la Métropole de demain, Synergie-élus et citoyens, Progressistes et républicains, Socialistes et les Écologistes -

Cela fait des années que les groupuscules d’extrême-Droite sévissent sur la Métropole, et plus particulièrement à Lyon, promouvant une idéologie incitant à la haine, à la violence ou à la discrimination des individus à raison de leur origine, de leurs opinions politiques, de leur orientation sexuelle ou de leur religion.

Le 21 octobre dernier, ils ont défilé dans les rues de Lyon, scandant de nombreux slogans racistes, avant de se retrouver à « La Traboule », leur bar associatif dans le Vieux-Lyon.

Ce bar a été le siège de l’organisation dissoute « Génération Identitaire » et il continue d’être le point de ralliement des groupuscules d’extrême-Droite qui ne cessent d’exercer régulièrement des violences sur notre territoire.

Le 26 novembre, lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes, des provocations ont eu lieu à proximité de ce bar, La Traboule. Des armes de catégorie D (matraque télescopique, bombe lacrymogène) ont été employées contre le service d’ordre protégeant la manifestation.

Le 5 décembre, des militantes et militants du collectif pour la Fermeture des Locaux Fascistes ont été attaqués et blessés alors qu’ils et elles distribuaient des tracts à proximité du métro Vieux-Lyon pour informer et demander l’interdiction de la marche aux flambeaux organisée par les identitaires le 8 décembre sous l’appellation « Lugdunum Suum ». La Préfecture a d’ailleurs pris un arrêté d’interdiction de cette marche.

La récurrence de ces incidents interroge quant à la reconstitution de ligues dissoutes : la dissolution de l’organisation « Génération Identitaire » ne suffit pas tant que les moyens dont elle disposait restent acquis aux individus se formant en groupuscules. Leurs actions peuvent facilement être organisées grâce à leur bar, La Traboule, et leur violence cultivée dans leur salle de boxe, l’Agogé.

Le Conseil de la Métropole demande à la Préfecture de mettre en œuvre tous les moyens, dont la fermeture définitive des locaux « La Traboule » et « l’Agogé », et le retrait de leurs moyens matériels et logistiques, pour que cessent les exactions des groupuscules d’extrême-Droite sur notre territoire.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/i2Py2GpV130?t=10014

Toujours, et encore, des inégalités territoriales !

2022-1365 - Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté - Subventions -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, nous sommes intervenus à plusieurs reprises sur la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté dans laquelle la Métropole s’est engagée depuis 2019.

L’actualité récente est revenue à plusieurs reprises ces derniers jours sur l’état de pauvreté dans notre pays, confirmant nos craintes. Si ces actions permettent sans aucun doute d’éviter le pire, elles n’inversent pas la tendance dans notre pays d’une pauvreté profonde, durable et stable qui s’ancre dans notre société en même temps que la crainte de la pauvreté et du déclassement grandit dans des catégories qui se pensaient épargnées jusqu’à maintenant.

Les rapports et études de l’Observatoire des inégalités ou de l’IPSOS, en collaboration avec  le Secours populaire, fournissent des éléments chiffrés explicites.

Le chiffre de 8 % de pauvres en France ne baisse plus depuis 1980 et deux millions vivent en grande pauvreté, soit en dessous de 40 % du revenu médian.

Et si le nombre d’allocataires du RSA baisse, le nombre de pauvres ne baisse pas ; ce qui indique que la sortie du RSA n’est pas systématiquement synonyme de sortie de la pauvreté.

Les jeunes adultes de 18 à 29 ans sont particulièrement touchés : leur taux de pauvreté est passé, entre 2004 et 2019, de 8,4 % à 12,3 % et on peut craindre que ce soit encore pire aujourd’hui.

Enfin, l’étude IPSOS et Secours populaire témoigne de la place prise par cette problématique dans les têtes, la crainte de devenir pauvre grandit. 57 % des Français ont ainsi pensé, à plusieurs reprises, qu’ils étaient sur le point d’être pauvres. Les privations sont bien réelles quand 60 % des Français ne savent plus sur quelles dépenses faire des compromis ! 66 % ont déjà restreint leurs déplacements, tout mode confondu, pour des raisons financières. 50 % se sont restreints sur le chauffage, 49 % craignent de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leurs enfants.

69 % estiment que leur revenu a diminué ou beaucoup diminué ; pour 88 %, ils identifient la hausse des prix comme cause de leurs problèmes.

C’est donc clairement une société de régression, et non de sobriété, que dessinent ces études ; une situation qui n’épargne pas la Métropole. Les inégalités territoriales sont toujours au rendez-vous. Il est facile de les renvoyer à la concentration de logements sociaux dans certains quartiers et villes. Ce n’est, pourtant, pas le logement social qui crée la pauvreté et prenons garde à ne pas stigmatiser cet outil français original qui permet, malgré les coups qui lui ont été portés par les gouvernements successifs, de permettre l’accès au logement digne au plus grand nombre. Et, s’il faut du logement social partout, répartir les pauvres ne les rend pas moins pauvres.

Vous comprendrez, monsieur le Président, que nous insistions sur la priorité de nos missions sociales et éducatives -je pense notamment aux nécessaires constructions de collèges-  et que nous ayons refusé, au SYTRAL Mobilités, la hausse des tarifs TCL. Dans le même esprit, nous restons réservés sur les modalités et le calendrier de la ZFE, car le risque est grand, pour le moment, qu’elle soit coûteuse et limitative des déplacements pour nombre de familles populaires.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=29590

Nos collectivités doivent pleinement jouer leur rôle de bouclier social !

2022-1364 - Plan logement hébergement d'accompagnement et d'inclusion des habitants en difficulté (PLAID) 2023-2027 -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, il nous est soumis aujourd’hui le Plan logement hébergement d’accompagnement et d’inclusion des habitants en difficulté, le PLAID, 2023-2027 pour la Métropole de Lyon.

Je voudrais commencer par saluer ce plan, qui cherche à répondre à des besoins essentiels et qui, nous l’espérons, permettra l’articulation de la grande variété des dispositifs dans un champ complexe qui fait intervenir un grand nombre d’acteurs, autant institutionnels, parapublics et associatifs.

Ce PLAID intervient, en effet, sur un large éventail d’actions et, pour n’en citer que quelques uns :

– l’accession et le maintien dans le logement ;

– la lutte contre le sans-abrisme ;

– l’accompagnement social, le médico-social et la santé mentale ;

– la lutte contre les violences intrafamiliales ;

– l’accueil des exilés ;

– l’accueil des gens du voyage.

On voit donc qu’un grand nombre d’acteurs interviennent sur des champs précis, distincts et qui pourtant se croisent, se cumulent pour répondre aux besoins. La Métropole est le facteur de cohérence, l’ensemblier de ce plan et fait montre d’une volonté forte de dresser les enjeux de la précarité et de la pauvreté dans l’agglomération.

Cela se traduit, notamment, à travers l’orientation « Logement d’abord ». En effet, en plus d’être un droit opposable, l’accès et le maintien dans le logement est un enjeu fondamental dans le parcours des personnes, qui conditionne grandement la suite de leur parcours. En effet, sans logement, difficile de se projeter dans l’emploi, de prendre soin correctement de sa santé physique et mentale et de construire une vie sociale épanouissante. Le logement est bien une priorité absolue.

Au-delà de l’hébergement d’urgence, étape indispensable, c’est un continuum  de dispositifs, bien articulés entre eux, qui doit permettre à chacun d’accéder à un logement, à la fois digne et abordable.

– Cela rejoint la priorité que l’on s’est donné dans le champ de la construction et la réhabilitation des logements.

– C’est aussi la lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil.

– Et c’est, bien sûr, tous les efforts déployés dans la lutte contre la spéculation foncière et le maintien -ou le développement- d’un tissu de logements sociaux dans tous les territoires. Car il faut reconnaître, et j’y reviendrai, qu’en terme de logement sociaux, certains de nos territoires sont « plus égaux que d’autres », comme dirait Georges.

Ce plan est également intéressant au sens où il place la personne au centre de sa démarche. En plus d’une logique de « l’aller vers », le PLAID cherche à accompagner les personnes en difficultés dans toutes les dimensions : le logement, bien sûr, mais aussi les questions de santé ou d’insertion à l’emploi, pour ne citer que cela.

Cette volonté de rendre acteurs les personnes accompagnées moteurs du plan, se traduit par leur intégration dans la gouvernance des outils du PLAID.

L’intégration des compétences « départementales » et de l’ancienne CoUrLy peut être un facteur de cohérence et d’efficacité, mais il nous oblige également.

Et je n’oublie pas le rôle des communes, partenaires incontournables, bien souvent en première ligne face à la précarité, la pauvreté et l’exclusion.

Pourtant, force est de constater que malgré les grands plans nationaux, régionaux et locaux, la réalité de la situation sociale ne cesse de se dégrader. 15 % de la population en France vit sous le seuil de pauvreté. 13 millions de Français étaient en précarité énergétique l’hiver dernier, je n’ose imaginer le nombre aujourd’hui, avec une inflation à plus de 7 %, des prix de l’alimentaire qui ont bondi de 12 % et les coûts de l’énergie qui explosent -merci au marché libre et non faussé.

Lyon est la 5ème ville la plus chère de France, et les loyers ont augmenté de 21 % entre 2007 et 2020 dans la Métropole. Ce n’est pas le cas des salaires, et nous assistons donc à une inflation de travailleurs pauvres.

Évidemment, les difficultés auxquelles sont soumis les Français ne sont pas réparties également, et ce sont, comme toujours, les ménages les plus pauvres qui en sont le plus affectés. Ainsi, pour payer son loyer, le premier quartile de la population fournit un taux d’effort de 45 %, ce qui est loin d’être le cas pour les couches les plus aisées.

Cette inégalité se fait aussi territoriale, notamment en terme de logement social, avec un très fort déséquilibre est-ouest, qui épouse la répartition des classes populaires. Que l’on ne m’accuse pas de caricature, parce qu’il  s’agit du strict reflet des chiffres : à l’est populaire s’oppose l’ouest bourgeois. Cet état de fait ne bouge guère depuis le XIXème siècle…

Ainsi, si le PLAID est ambitieux sur le papier, il ne pourra se traduire concrètement qu’avec un effort sans précédent en termes de moyens et, en premier lieu, des moyens de l’État. Il appartient à l’État de respecter ses propres obligations, tel le logement opposable (DALO), le relogement obligatoire de toutes personnes expulsées, la lutte contre le sans-abrisme.

Faut-il rappeler, par ailleurs, que l’État a soustrait 15 milliards d’euros aux bailleurs sociaux, baissant les APL, tout en faisant mine de s’émouvoir de la dégradation du parc social, du retard pris dans l’isolation thermique des bâtiments et, de manière générale, de l’explosion de la précarité.

Notre collectivité s’engage au-delà du périmètre strict de ses compétences, de concert avec nombre de communes, et y consacre des moyens importants.

Au-delà des moyens, je crois aussi aux actes politiques visant à faire évoluer le droit afin de protéger les populations les plus fragiles. Je salue et invite tous les maires de la Métropole à prendre des arrêtés anti-expulsion et anti-coupure d’énergie, comme le fait Michèle Picard chaque année. Je crois en effet, surtout dans une période comme celle que nous sommes en train de traverser, que nos collectivités doivent pleinement jouer leur rôle de bouclier social.

Nous voterons bien évidemment le PLAID.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=28657

L’égalité est un impératif politique, c’est un enjeu de justice !

2022-1370 - Rapport annuel 2022 sur la situation en matière d'égalité entre les femmes et les hommes -

Mme le Conseillère ARTHAUD : Monsieur le Président, Madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, l’égalité femmes-hommes a progressé dans le cadre de la loi mais, aujourd’hui, on est encore loin de l’égalité réelle.

Pour exemple, quelques chiffres, dont la plupart sont issus du rapport. Rapport qui, par ailleurs, est vraiment très bien fait et j’invite tout un chacun.e à le lire.

Premier chiffre en lien avec l’actualité : la retransmission du sport féminin représente seulement 16 à 20 % des compétitions sportives retransmises.

Sur la répartition des tâches domestiques : 80 % des femmes font la cuisine ou le ménage au moins une heure par jour, contre 36 % des hommes.

82 % des parents isolés sont des femmes.

Dans le monde politique, 62 % des députés et 84 % des maires sont des hommes.

Dans le monde du travail, 1 femme sur 2 a déjà été confrontée à une situation de sexisme ou de harcèlement sexuel au travail.

Le revenu salarial médian des femmes est inférieur de 16 % à celui des hommes.

1 femme sur 3 travaille à temps partiel contre 1 homme sur 10.

Il est important de préciser, ici, qu’une femme dépendante économiquement de son conjoint a plus de difficultés à partir en cas de violences.

Dans la sphère privée, 1 femme décède tous les 2,8 jours victime de son conjoint ou ex conjoint.

En 2021, ce sont 102 femmes qui ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, et 213 000 femmes majeures qui ont déclaré avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles.

Selon le collectif Nous toutes pour l’année 2022, en date du 8 décembre, 126 féminicides ont eu lieu. En ce qui concerne les féminicides, 29 % des plaintes ne sont pas transmises au procureur par la police, et 80 % des plaintes communiquées à la justice sont classées sans suite.

Les viols restent des atteintes faiblement rapportées aux services de police et de gendarmerie. Sur la période 2011-2018, 17 % des victimes d’un viol ou d’une tentative de viol déclarent avoir déposé plainte. Sur cette même période, 34 % des victimes de viol ou tentative de viol ont été vues par un médecin, 28 % ont consulté au moins une fois un psychiatre ou un psychologue, 21 % ont parlé de leur situation avec les services sociaux, 14 % ont appelé un service téléphonique gratuit (« numéro vert ») d’aide aux victimes et, enfin, 13 % ont rencontré les membres d’une association d’aide aux victimes. En moyenne, entre 2011 et 2018, 53 % des victimes de viol ou tentative de viol ont effectué au moins une de ces démarches.

Dans 91 % des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent les agresseurs.

Preuve en est que l’égalité réelle reste encore difficile à atteindre, pour des raisons historiques, sociétales et liées à des stéréotypes tenaces.

Aujourd’hui en France, malgré plusieurs décennies de luttes  féministes et une législation qui évolue progressivement, force est de constater qu’il n’y a pas une égalité de fait entre les femmes et les hommes.

L’égalité est pourtant un enjeu de société, de cohésion sociale et territoriale.

L’égalité est un impératif politique, c’est un enjeu de justice.

La capacité d’action de la métropole est forte en ce domaine : en tant qu’employeur et en tant que pilote des politiques publiques. Notre collectivité dispose de nombreux leviers pour favoriser l’égalité réelle dans les domaines de la parentalité, de l’éduction et des collèges, de l’urbanisme, de la mobilité, de la solidarité, de la petite enfance, de la culture, du sport, du développement écoresponsable.

Une délégation dédiée à l’égalité femmes-hommes depuis juin 2020, confiée à Michèle Picard, porte de façon transversale les orientations et objectifs à atteindre en matière de lutte contre les discriminations et égalité femmes-hommes. Nous pouvons nous féliciter de cette politique volontariste.

La politique de ressources humaines de la métropole participe à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Nous constatons qu’il existe une répartition genrée dans les différents métiers/différentes filières, des écarts de salaires en faveur des hommes et une prédominance de femmes dans les temps partiels, malgré une légère baisse. Face à ce constat, la métropole s’engage à construire une politique d’articulation entre les temps de vie privée et professionnelle, pour aider à renforcer le rôle des femmes dans l’emploi et celui des hommes dans la famille.

La métropole s’engage également dans l’égalité femmes-hommes par de nombreuses politiques publiques :

– En agissant pour un accès égalitaire à l’emploi et lutte contre l’emploi féminin précaire par l’intégration des enjeux de mixité et d’égalité dans le programme métropolitain d’insertion et d’emploi, la sensibilisation des entreprises aux enjeux de mixité… Il y a une réelle nécessité d’indépendance économique des femmes pour qu’il y ait une réelle émancipation.

– En agissant pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la culture, le sport et la vie associative.

– En agissant dans le domaine de l’éducation par le soutien des actions éducatives portées par les collèges, la lutte contre la précarité menstruelle et le tabou des règles, la sensibilisation aux droits des femmes et les interventions des CPEF dans les collèges. Cela vient en soutien des prescriptions faites aux enseignants par les programmes en matière d’égalité filles-garçons et ce à partir du cycle 1.

– En accompagnant les femmes vulnérables, notamment celles victimes de violences et en agissant pour la santé des femmes : c’est un financement à hauteur de 200 000 € d’actions pour prévenir et renforcer l’accompagnement des femmes en situation d’isolement, de précarité, victimes de violences.

– En proposant une métropole accessible à tous.tes avec la prise en compte du genre dans les enquêtes sur la mobilité et les déplacements.

Face au constat des inégalités qui existent toujours entre les femmes et les hommes, la métropole a, depuis 2021, déjà engagé plus de 60 actions et entend poursuivre cette lutte pour tendre vers une plus grande égalité de fait. Nous voterons évidemment ce rapport.

Pour conclure, laissez-moi rapporter les propos de Clara Zetkin, initiatrice de la journée du 8 mars comme journée internationale de lutte pour les droits des femmes, qui déclare en 1889 :

« Le droit de vote sans liberté économique n’est ni plus ni moins qu’un chèque sans provision. Si l’émancipation sociale dépendait des droits politiques, la question sociale n’existerait pas dans les pays où le suffrage universel a été instauré. L’émancipation des femmes comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s’émancipera du capital. Ce n’est que dans la société socialiste que les femmes comme les travailleurs accèderont à la pleine possession de leurs droits. »

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=7833

Remettre du droit, de l’égalité, de la justice, de l’humanité dans nos politiques !

2022-1251 - Métropole de l'hospitalité - Attribution de subventions -

Mme le Conseillère CHARNAY : Madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, lutter contre le sans-abrisme et offrir des conditions de vie dignes et adaptées à chacun est une prérogative de la Métropole. Des conditions de vie dignes, c’est pouvoir se loger, se nourrir, avoir un emploi, pouvoir se soigner, avoir accès à ses droits.

Cependant, force est de constater aujourd’hui qu’après une expulsion, beaucoup de personnes se retrouvent sans solution. En témoigne l’exemple des familles syriennes qui occupaient des logements du parc social à Vénissieux, à propos duquel madame le Maire a demandé qu’un travail, en partenariat avec différents bailleurs sociaux, se mette en place pour envisager des solutions de relogement pérennes.

Force est de constater également le grand nombre de personnes qui restent, aujourd’hui encore, sans solution d’hébergement, même temporaire.

Nous saluons le travail engagé et les moyens mis en œuvre par la Métropole, mais il ne faut pas que cela se substitue aux responsabilités de l’État.

Il est donc urgent de remettre du droit, de l’égalité, de la justice, de l’humanité dans nos politiques. La délibération présentée aujourd’hui va en ce sens, et nous voterons bien entendu favorablement. Merci.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/PxJnJJehWlA?t=2609

« Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée »

2022-1250 - Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté - Orientations et attributions des subventions -

Mme le Conseillère BURRICAND : Madame la Vice-Présidente, chers collègues, nous sommes intervenus régulièrement sur les délibérations successives depuis l’engagement de la Métropole dans le dispositif « Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté ». C’est un objectif prioritaire pour nous et nous savons que les mois qui viennent risquent de faire basculer toujours plus de citoyens dans la précarité et la pauvreté du fait de la hausse des prix, particulièrement de l’énergie et de l’alimentation.

Nous partageons les axes de déploiement annoncés qui sont pertinents quant à nos compétences. Plusieurs d’entre eux concernent, au travers de compétences métropolitaines, la santé -notamment les actions 6,  7, 8 et 10. Cela nous confirme l’importance de cette problématique dans la période et nous regrettons que vous n’ayez pas donné suite, ou que vous tardiez de donner suite, à notre demande d’une mission d’évaluation sur la situation de la santé publique dans la Métropole de Lyon, car ce problème reste entier.

Aujourd’hui, 14, 6 % de la population est considérée comme pauvre, près de 10 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en France… un chiffre stable qui ne baisse pas, et qui pourrait augmenter dans les mois qui viennent. La hausse des prix de produits essentiels alors que les salaires sont tirés par le bas est mortifère pour une partie toujours plus importante de la population.

Nous approuvons le choix de prolonger les actions issues des axes de travail décidés dans les précédentes délibérations. Sur ces questions, il faut beaucoup d’engagement et de ténacité. Cette décision témoigne aussi de la permanence de difficultés graves, de dysfonctionnements dans notre société.

L’évaluation conjointe de la Métropole et de l’État s’impose. Le Conseil métropolitain devra en être informé précisément avec des marqueurs permettant de mesurer l’efficacité des actions. Et de s’interroger, quand les résultats sont insatisfaisants. S’agit-il de chercher ce qui a cloché dans les actions ou de mesurer que les efforts des professionnels, associations, bénévoles, se trouvent toujours remis en cause par des décisions politiques, une organisation sociale, un état du monde qui, chaque jour, plongent  des femmes et des hommes, des enfants dans la misère ?

Nous n’enlevons donc pas une virgule à ce que nous disions en 2019 et 2021 que résume bien la phrase de Victor Hugo :

« Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée ».

La lutte contre la pauvreté, c’est d’abord une bataille pour l’emploi, l’augmentation des salaires et des CDI, qui sécurisent les parcours de vie. Ce sont des médecins en nombre suffisant, des hôpitaux publics capables d’accueillir dans de bonnes conditions les patients, des centres de santé au plus près des populations.

Ce sont des places en crèche, des enseignants en nombre suffisant, l’école maternelle possible dès deux ans. C’est la poursuite de la Sécurité sociale, la retraite à 60 ans à taux plein, le SMIC à 1 600 euros net plus les cotisations nécessaires à notre cotisation sociale. C’est évidemment la réindustrialisation de la France mélangeant les filières traditionnelles et innovantes, c’est la rémunération du travail paysan et un Plan national d’installation de jeunes agriculteurs. C’est l’énergie libérée de la déréglementation et des directives européennes, un service public national de l’énergie qui garantisse l’apport indispensable du nucléaire tout en développant la part possible du renouvelable. Tout cela dépend de décisions politiques qui renversent l’existant et, tout de suite, s’attaquent aux supers profits qui se font sur la spéculation, les produits de première nécessité et les bas salaires.

Nous assumons complètement les propos de  Fabien Roussel. Permettez-moi de rappeler la chanson « Les mains d’or » de Bernard Lavilliers, qui a traversé les générations :

« Je sers plus à rien, moi

Y’a plus rien à faire

Quand je fais plus rien, moi

Je coûte moins cher

Que quand je travaillais, moi, d’après les experts »

Le travail est un droit, un outil de transformation du réel et le nœud de l’affrontement avec le capital. C’est pourquoi il est bien temps de le libérer de l’exploitation et du profit, c’est une urgence dont les politiques parlent trop peu souvent, car la course aux profits tue, elle est au cœur des guerres qui agitent la planète. Nous serons avec les salariés et les privés d’emploi dans la rue ce 29 septembre.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/PxJnJJehWlA?t=1303

Mobiliser tous les acteurs du logement !

2022-1252 - Gestion de la demande de logement social et information des demandeurs -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération clôt le dossier de l’association du fichier commun du Rhône, une histoire locale originale qui était porteuse d’une ambition politique partagée pour le logement. Nous ne pouvons que répéter notre regret de voir ainsi disparaître un outil qui avait été au cœur de nos politiques publiques d’attribution.

Nous ne reviendrons pas sur les causes de cette dissolution, tout le monde sait que derrière les causes opérationnelles se trouve l’impossible accord des acteurs pour prolonger cette originalité locale d’un outil partagé de gestion de la demande, associant État, collectivités, bailleurs, réservataires, associations.

Oublions donc les liens entre métropole et département, même si il y avait souvent des attributions prioritaires métropolitaines qui trouvaient des solutions dans le département.

Nous tenons, cependant, à souligner notre attention au respect de nos engagements sur les politiques d’attribution, sur la transparence entre acteurs réservataires et attributaires dans nos objectifs communs d’accueil de publics prioritaires, de réponse aux demandes de mutation, d’objectifs de mixité, …

Les bailleurs vont donc travailler en direct par leur système d’information sur le SNE (Système national d’enregistrement). La métropole va travailler sur son propre système PELEHAS, ouvert aux communes qui le souhaitent. Et la cohérence entre les deux reposera sur les efforts de chacun pour que les informations passent de l’un à l’autre.

Nous avions avec le fichier commun du Rhône un outil qui permettait aux communes qui le souhaitaient d’avoir des statistiques détaillées de l’ensemble des attributions pour évaluer l’avancement de nos objectifs, autant du point de vue des attributions, ce que le SNE pourrait nous donner, que du point de vue de notre accord collectif, ce que seul PELEHAS pourra nous donner.

Nous appelons les associations de locataires, les élus représentant les communes et la métropole, dans les conseils d’administration des bailleurs, à porter la plus grande attention à cet enjeu d’une politique partagée de la gestion des demandes et des attributions. Le risque est grand qu’au-delà de l’outil, ce soit au final la politique d’attribution qui soit fracturée entre les différentes catégories d’acteurs avec le risque de faire l’inverse des objectifs affichés d’accueil spécifique ou de mixité sociale.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/9YofOknywxI?t=30240

Hôpital Henry Gabrielle… Face aux usagers, aux personnels et aux élus, les HCL restent sourds !

Le Conseil de surveillance des HCL est-il hors-sol ? C’est ce que laisse supposer sa séance du 4 juillet. Malgré la mobilisation des usagers et des personnels, malgré le vote de 1051 élus métropolitains, soit une très large majorité, pour le maintien et la réhabilitation de l’hôpital Henry Gabrielle sur son terrain de Saint-Genis-Laval, les HCL persistent et signent en diffusant « une note de méthode pour accompagner la reconversion du site de l’hôpital Henry Gabrielle ».

C’est d’abord un déni de démocratie, puisque le vote des élus métropolitains est bafoué. C’est une parole trahie, puisque les HCL avaient toujours dit qu’ils prendraient en compte l’avis de la Métropole. C’est la poursuite d’une politique de santé qui soumet l’hôpital public aux critères des entreprises privées, sacrifiant la santé devenue marchandise.

Nous regrettons que le Maire de Lyon et le représentant de la Métropole au Conseil de surveillance n’aient pas assumé la position de la majorité du Conseil métropolitain. Il est clair que la puissance foncière et économique des HCL pèse, pour eux, plus lourd que l’avis des élus et citoyens, l’expertise des personnels et usagers.

Nous nous insurgeons contre la note diffusée par les HCL. D’une part, elle poursuit le transfert d’Henry Gabrielle sans que la décision soit intervenue dans les instances habilitées à la prendre. D’autre part, elle confirme le sacrifice de l’hôpital du Vinatier et de la psychiatrie -ce dernier englobé dans « le groupement hospitalier est ». Enfin, derrière la « novlang technocrate », elle laisse ouverte le recours aux cabinets privés, avec l’appel à « un prestataire spécialisé en « design sociétal », et renvoie des dépenses considérables -sous le vocable médico-social- sur les collectivités locales et les familles. Pas un mot sur la première mission des HCL : répondre aux besoins de santé, accueillir et soigner.

Au travers du transfert d’Henry Gabrielle au Vinatier, c’est bien l’ensemble du patrimoine hospitalier de la Métropole de Lyon -lieux, soignants et savoir-faire- qui est violemment attaqué. La question est, désormais, nationale. Avec toutes les forces disponibles, nous continuerons à défendre l’hôpital public et nous irons jusqu’à l’ARS et le ministère de la Santé. La partie n’est pas jouée.

1 Le vœu a été voté avec 105 voix « pour », 1 « contre », 32 « abstention » et 5 « ne prend pas part au vote ».