L’égalité femmes/hommes dans tous les aspects de la vie !

2023-1987 - Rapport sur la situation en matière d'égalité entre les femmes et les hommes - 2023 -

Mme la Conseillère ARTHAUD : Monsieur le Président, chers collègues, je vais lire l’intervention rédigée par Marie-Christine Burricand.

Je voulais citer tout d’abord ces mots de l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi, dont l’engagement professionnel et politique joua un rôle considérable pour la reconnaissance du viol comme un crime passible des Assises, pour que l’avortement soit reconnu comme un droit et dont il n’est pas inutile, dans cette période, de rappeler son engagement durant la décolonisation au côté de celles qui luttaient pour que les droits de leurs peuples soient reconnus :

« Je dis aux femmes trois choses : votre indépendance économique est la clé de votre libération. Ne laissez rien passer dans les gestes, le langage, les situations, qui attentent à votre dignité. Ne vous résignez jamais ! »

Elle avait bien raison de nous appeler à ne pas baisser la garde, car s’il faut s’appuyer sur les lois en faveur des femmes conquises ces dernières années, il faut aussi se rappeler que, quand les inégalités grandissent jusqu’à défaire ce qui fait société, les femmes sont les premières à en payer le prix.

Ce rapport nous rappelle les grandes dates de l’engagement de la Métropole sur les questions de l’égalité femmes/hommes. La décision, en juillet 2020, d’une vice-présidence dédiée à ces questions, ainsi qu’à la lutte contre les discriminations, a constitué une nouvelle étape concrétisée en 2021 par un deuxième plan de 84 actions dont nous partageons les objectifs comme la transversalité qui permet d’irriguer l’ensemble de notre politique.

Le très sérieux Observatoire des inégalités en France indique que les femmes gagnent toujours, tout temps de travail confondu, 24 % de moins que les hommes, 15 % à temps de travail égal. Les chiffres du rapport joint à la délibération rappellent la permanence des inégalités femmes/hommes pour les salaires et la précarité, le partage des tâches, la représentation politique nationale et locale, la persistance du sexisme et du harcèlement sexuel au travail, la discrimination médiatique à l’égard du sport féminin. Au regard de nos missions, la persistance des violences faites aux femmes, avec une victime décédée tous les 2,8 jours, indique les efforts à poursuivre pour protéger et soutenir les femmes et leurs enfants, toujours atteints profondément dans ces situations de violence. Enfin, quand 82 % des parents isolés sont des femmes, on mesure la chape de culpabilité, voire d’angoisse, qui pèse sur celles qui assument seules le rôle parental et on ne peut que s’interroger sur le plan gouvernemental « pour restaurer l’autorité parentale » qui choisit la sanction, voire la mise à l’index plutôt que le soutien, la prévention.  C’est la double peine pour celle qui reste seule à assumer la charge familiale. Nous ne sommes vraiment pas certains qu’on permettra ainsi de « restaurer l’autorité parentale ». Nous mesurons toute l’importance du rôle de l’ASE dans une situation de budgets très contraints pour les collectivités locales. Une fois de plus, ce sont elles qui jouent le rôle de filet social. Nous apprécions donc positivement nos efforts en direction des femmes les plus vulnérables même si nous savons que nous ne pouvons pallier aux reculs de l’État sur ces questions, notamment concernant la justice, la police de proximité et la santé.

Nous avons pris connaissance avec intérêt des chiffres concernant la place des femmes salariées à la Métropole de Lyon. La quasi égalité entre le nombre de femmes et d’hommes est une bonne nouvelle de même que la place des femmes dans les catégories A et B. Mais nous n’échappons pas aux représentations genrées des métiers, avec une surreprésentation féminine dans les filières administratives et sociales, alors que les hommes sont les plus nombreux dans les filières techniques et celles de la sécurité. Nous savons que cela se joue dès la petite enfance, d’où la nécessité d’actions dès l’école.  30 actions dans 25 collèges en 2022/2023, c’est bien. Nous pouvons tendre à une action dans chaque collège, et ce rapport permet aux élus qui siègent dans les collèges de porter cette question auprès des équipes pédagogiques et de parents d’élèves. Sans doute, le stage de troisième peut-il jouer un rôle dans la levée des préjugés sur un supposé sexe des métiers et il serait utile d’avoir un bilan précis de la répartition des filles et des garçons dans les différents métiers et filières professionnelles, un travail qui est peut-être fait par l’Éducation nationale.

La Métropole s’engage sur deux nouvelles autorisations spéciales d’absence concernant le congé menstruel et l’arrêt naturel de grossesse. Nous serons attentifs à l’utilisation qui sera faite de ces nouvelles mesures. Plus généralement, nous apprécions positivement que nous portions l’égalité femmes/hommes dans tous les aspects de la vie, du travail à la santé, en passant par les loisirs, l’occupation de l’espace public, la culture et le sport et nous appelons les femmes -des plus jeunes aux plus anciennes- à se saisir de tous ces points d’appui pour faire progresser l’égalité et leurs droits.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5zx_d6lbYr4?t=4421