Archives de catégorie : Tribunes

Pour « des jours heureux »…

Allons plus loin contre les inégalités et les injustices, à partir du vécu des habitants marqué par les inégalités profondes devant la crise sanitaire, la reprise économique, le cadre de vie ou les mobilités… Métropole de l’hospitalité, vie digne, Revenu solidarité jeunesse, Ecoréno’v, 110 créations de postes, notamment dans les MDM… marquent le premier budget de fonctionnement de la Métropole. Mais quid de la baisse des bénéficiaires du RSA et de la question du non-recours ? Mais comment renforcer nos MDM, l’IDEF et tous les services de première ligne face aux urgences sociales ? Comment être à la hauteur des besoins de mobilité en réduisant la part modale de la voiture ?

Il faut que nos recettes fiscales fassent la différence entre les gagnants et les perdants de la crise et, pour ce faire, il faut augmenter la taxe d’Aménagement et la taxe Transport, agir auprès de l’État pour les droits de mutation et les plus-values foncières et augmenter fortement le taux de la CFE, avec une politique de dégrèvement associée à notre politique économique. « Les jours heureux », c’est reconnaître les premiers de cordée comme tous ceux qui travaillent ou qui veulent vivre de leur travail.

1792 l’an premier de la République française, et 2022 ?

Après l’insurrection du 10 août, la Convention nationale décrète l’abolition de la royauté le 21 septembre. Le lendemain, l’assemblée décide « que tous les actes publics porteront dorénavant la date de l’an premier de la République française ». Le 14 décembre, l’assemblée crée les communes, premier lieu de la citoyenneté. Pour Robespierre, « la démocratie ne se définit pas d’abord par un mode de gouvernement mais par des principes, qui sont l’égalité politique et une pleine souveraineté de la nation, les citoyens devant pouvoir débattre dans des assemblées librement réunies, voter, émettre des vœux, voire révoquer un député avant la fin de son mandat ». Jean Jaurès ajoutera plus tard : « La République doit être laïque et sociale, mais restera laïque parce qu’elle aura su être sociale. »

Alors que le pouvoir d’achat est LA priorité de nos concitoyens, nous devons réinventer cette République, la souveraineté d’une nation des citoyens dans l’égalité politique et sortir du règne de l’intérêt privé, des rentes et de la marchandisation. Il y a urgence face aux violences et aux haines. Disputons-nous, argumentons et construisons une année 2022 de surprise ! Meilleurs vœux à tous !

Le retour des bouchons confirme que le « monde d’après » n’est pas le monde rêvé !

Les modes actifs ont progressé, les transports en commun ne retrouvent pas leur niveau de 2019- bien qu’on rencontre de plus en plus souvent des trams bondés- et la voiture sort gagnante… avec les bouchons… La sortie de confinement a produit une hausse globale des mobilités.

Il est urgent de repenser le Plan de déplacements urbains (PDU) 

– parce que la ZFE va peser progressivement sur les déplacements en voiture, avec de grandes inégalités sociales ;

– parce que la transformation du SYTRAL en Établissement public local rend nécessaire un nouveau PDU.

Le plan actuel était ambitieux pour les vélos (passant de 2 à 8 %), peu pour les transports en commun (ne passant que de 20 à 22 %), laissant la voiture encore à 35 % de part modale en 2035.

Dans la suite du déclassement de l’A6-A7, pour penser un boulevard Bonnevay apaisé -redevenu boulevard urbain-, il faut avoir l’ambition de passer une grande part des flux entrants sur le rail avec un vrai RER.

Cela demande aussi une nouvelle ambition pour les métros et les trams. La Métropole de Lyon a quatre fois moins de stations et de kilomètres de lignes que celle de Barcelone !

Vite, un nouveau PDU et plus de métros et trams !

Pour un audit de la santé dans la métropole !

Nous avons manqué de lits, d’équipements, de masques et de vaccins pendant longtemps. Nous sommes donc légitimes à nous interroger sur les causes. Pourquoi avons-nous été collectivement mis en difficulté sur une mission publique de base : assurer la protection des populations contre une pandémie ? Pourquoi le niveau de vaccination actuel révèle les inégalités sociales de notre métropole ? Il faut évaluer l’impact local des fermetures d’établissements, de la perte de 100 000 lits en 20 ans, 17 600 depuis 6 ans et même en 2020 !

Pour cela, nous souhaitons réaliser un état des lieux de ce qui s’est passé, retracer les processus de décisions, identifier les causes des dysfonctionnements et proposer des améliorations, notamment concernant nos politiques mobilisées ou impactées par cette crise. C’est pourquoi nous demandons la création d’une mission d’information et d’évaluation afin de connaître l’état du système de santé dans l’agglomération. Cette mission devrait entendre l’ensemble des acteurs de santé publique afin de donner au débat public les éléments d’information utiles après cette crise et nous permettre d’évaluer nos propres politiques publiques dans leur impact sur la santé.

Social et participation citoyenne : les deux défis du mandat !

Satisfaits de cette première année de la nouvelle majorité, nous voulons insister sur deux défis majeurs de la métropole :

– Construite pour la concurrence dans la mondialisation, pour les « premiers de cordées », elle doit répondre aux besoins de tous les « premiers de corvées » de ses quartiers populaires, en retissant le vivre-ensemble face aux risques de l’insécurité sociale, urbaine, citoyenne.

– Construite pour éloigner les lieux de décisions des citoyens en affaiblissant les Communes, elle doit reconstruire la citoyenneté, retrouver la place des Communes.

La majorité a engagé beaucoup d’actions pour des politiques publiques fortes : baisse de tarifs TCL, régie de l’eau, aides au logement, à la jeunesse… De nombreux dossiers sont lancés mais nous mesurons mieux à quel point il faut conforter la transformation de la Métropole vers une Métropole des Communes et des citoyens, mieux orienter les dépenses de fonctionnement vers nos priorités, assurer la contribution fiscale des entreprises au développement des services urbains dont elles bénéficient pour répondre à nos besoins d’investissements, notamment pour les collèges.

Il faut faire fort sur l’urgence des questions sociales et sur l’enjeu central de la participation citoyenne.

Les déchets, un enjeu social !

La gestion des déchets est un enjeu qui a grandi avec les villes, jusqu’à l’invention du Préfet Eugène Poubelle, en 1883, qui annonce ce qui sera une compétence urbaine essentielle -avec l’eau et l’assainissement.

Le premier enjeu est de réduire la production de déchets à la source : 388 kg par habitant du Grand Lyon, en 2019. C’est moins que d’autres agglomérations et en baisse de 5,5 % depuis dix ans, mais pour un objectif de 15 %. Il faut comprendre les raisons de ce mauvais résultat pour que l’objectif de la nouvelle majorité de 25 % soit crédible.

C’est un enjeu de citoyenneté mais aussi de service public de proximité, en lien avec les gestionnaires de bacs -notamment les bailleurs sociaux. C’est là qu’il y a le plus de déchets avec la part de collecte sélective la plus basse. Pourquoi avons-nous encore des points de collecte sans bacs verts ? Comment tenir compte des grandes différences dans le contenu des poubelles liées aux inégalités sociales ? Et des incivilités ?

La gestion des déchets n’est pas un problème individuel de mode de vie. C’est un problème de service public, sinon on transforme les pauvres en coupables ! Il faut, pour cela, un grand débat public à partir du vécu quotidien des habitants.

Oui, une métropole des Communes !

Le nouveau Pacte de cohérence métropolitain est l’occasion d’éclairer la rupture avec le projet de messieurs Collomb et Mercier. Le pacte de 2015 portait le choix d’une métropole des gagnants de la mondialisation, de l’histoire ancienne des villes contre les États. Il oubliait la longue histoire liée des Communes et de la République, jusqu’à la loi de 1789 affirmant que pour « rompre avec les inégalités et bâtir une société nouvelle où chacun serait égal et où la raison primerait la tradition, il fallait des divisions administratives identiques dans le pays ». Il avait refusé toute référence directe aux Communes dans les décisions métropolitaines.

En 2020, changement de paradigme. Le pacte rejette le discours des valeurs de la version 2015 et il ouvre, d’une simple phrase, de nouvelles relations entre Métropole et Commune, considérant que les décisions métropolitaines concernant les Communes ont vocation à être discutées avec les élus municipaux. Quel renversement ! Il reste à le mettre en pratique, à prendre l’habitude que l’avis des Communes soit cité dans une délibération métropolitaine comme l’avis de toute autre institution partenaire. Mais la métropole des Communes est possible, malgré la loi MAPTAM !

Cinq ans après les accords de Paris… et la loi de transition énergétique…

Un terrible échec historique... il y a urgence à rompre avec ce système !

2015, accords de Paris…

2015, émissions carbonées de France en baisse depuis 1999 ; malgré les émissions importées, un impact carbone en faible baisse depuis 2010.

2015, loi de Transition énergétique pour une croissance verte

Résultat en 2020 : émissions en hausse, impact carbone par habitant en nette hausse…

La loi de Transition énergétique est un échec total !

2020 la crise, solution pour le climat ?

Pas du tout ! En septembre, la France a redémarré des centrales au charbon qu’elle devait fermer.

Les 100 milliards des énergies renouvelables électriques en France (300 milliards en Allemagne) contribuent à la spéculation sur l’électricité marchandise, mais pas à la continuité de fourniture. L’allié du gaz fossile, c’est l’intermittence éolienne et photovoltaïque !

Il faut mettre en cause cette loi de Transition énergétique, loi de marchandisation et de privatisation de l’électricité. Elle ne répond pas à l’urgence climatique en France, ne fait rien pour les transports, le fret, le rail passager… C’est la mise en concurrence et la privatisation, comme pour l’électricité avec la réforme HERCULE de démantèlement d’EDF en faveur de la privatisation du marché de l’électricité.

C’est la seule vérité de notre système économique et politique !

Le défi est immense !

Une nouvelle majorité est en place. Le défi est immense. La métropole s’est construite contre les communes, au profit d’une attractivité des « premiers de cordées » qui devait ruisseler pour réunir l’urbain et l’humain. Le bilan est sévère : les inégalités sociales et territoriales se sont renforcées malgré les moyens importants des politiques destinées à les combattre. Malgré les 4 000 logements sociaux construits par an, malgré les efforts de rééquilibrage territorial, l’explosion du foncier et des loyers a conforté la différenciation sociale d’une ville centre pour les cadres supérieurs et d’une première couronne en gentrification partielle ; les familles populaires étant rejetées ou enfermées dans des quartiers populaires où la rénovation urbaine n’empêche pas les ségrégations. Pour les déplacements, si le développement réel des transports en commun et des modes actifs a transformé les mobilités lyonnaises, il n’a pas réduit la part de la voiture dans les mobilités périphériques.

Nous serons jugés sur les résultats, sur la capacité à inverser ces évolutions historiques. Ce n’est pas une question d’affichage, mais d’innovation politique et citoyenne pour inverser la fracture politique béante qui sépare les habitants de leurs institutions. Il faut, pour cela, des décisions qui rompent avec les habitudes métropolitaines. Les Communistes sont déterminés à y contribuer.

Hôpital public : il y a urgence !

Il faut des mesures d’urgence et de moyen terme. « Revalorisations salariales » ? « Remise en cause des 35 heures » ? « Dialogue social  » ? « Grand plan pour l’hôpital » ? Alors que les restructurations se poursuivent dans un hôpital public à l’os, il est plus que temps d’amorcer une transformation profonde. Tout de suite, l’hôpital a besoin d’embauches, du paiement des heures supplémentaires ainsi qu’un moratoire sur les restructurations et l’augmentation des salaires… On doit donner aux soignants les moyens de gérer une nouvelle vague de Covid… « […] le système n’a pas tenu, il s’est effondré. Nous avons dû transférer des patients et on s’est mis en danger. Il ne faut pas que cela se reproduise »

Ils ne veulent pas de concertation, mais bien une négociation. Depuis plus d’un an, tous se battent pour le même socle revendicatif : l’arrêt des restructurations, un plan de formation pluridisciplinaire, une reconnaissance salariale dans toutes les filières et, enfin, la remise à plat du financement des établissements et de leur gouvernance. Alors que le pouvoir a persévéré, et persiste, dans cette politique qui permet de justifier les restructurations et les fermetures de lits et de services du fait du manque de personnel puisque le numerus clausus est maintenu à 9 300 postes, alors que les générations qui partent en retraite sont plus de 10 000 et que les besoins sont estimés à 12 000 par an minimum. Donc, nous allons encore manquer de médecins en ville et dans les hôpitaux.

La mobilisation est donc encore plus à l’ordre du jour aujourd’hui qu’hier. Pour tous les citoyens, rendez-vous tous les mardis (de la colère) dans et devant les hôpitaux pour défendre l’hôpital et la Sécurité sociale ! Assez des remises en cause des acquis sociaux et des services publics !