Archives de catégorie : Tribunes

Il faut entendre les inquiétudes populaires !

Notre système électrique n’est pas fragilisé par la guerre en Ukraine, mais par 20 ans de privatisation. L’inflation n’est pas née de la guerre en Ukraine, mais de la folie monétaire. C’est la domination des marchés qui fragilise la France, comme d’ailleurs nos collectivités. C’est pourquoi nous demandons que notre réponse à la crise de l’énergie soit la mise en œuvre de politiques qui protègent et qu’un travail de transparence soit demandé aux opérateurs des réseaux de chaleur sur leurs conditions d’achat de gaz.

À mi-chemin ou presque de notre mandat, nous devons réévaluer nos priorités : plus d’accompagnement des habitants, plus de solidarité, plus de soutien aux plus modestes, à la jeunesse et aux étudiants, plus de proximité et ce, grâce à un plan de renforcement de nos Maisons de la Métropole, de nos politiques sociales, de nos politiques pour l’insertion et l’emploi. Les solidarités protègent, non seulement ceux qui en bénéficient directement mais aussi tous ceux qui veulent une métropole du vivre-ensemble.

Demandons au Gouvernement la prolongation des tarifs régulés pour les particuliers et la possibilité, pour les collectivités locales, d’y retourner. Chiche !

Le droit de tous au beau !

La culture est, historiquement, au cœur des préoccupations politiques du mouvement ouvrier. Des associations de culture ouvrière à l’agit-prop militante, de Henri Wallon à Bertolt Brecht, de la CGT au festival de Cannes à Jean Vilar au festival d’Avignon, d’Aragon à Picasso, les prolétaires ont bousculé la culture du XXème siècle. À tous ceux qui croient que la culture est nécessairement élitiste, à tous ceux qui la vivent comme un mur les séparant du peuple, à tous ceux qui enferment la culture populaire dans la marchandisation, les Communistes affirment le droit de tous au beau et contribuent au dialogue permanent entre tous les travailleurs, des produits, des services et de la culture, reprenant les mots de Maïakovski :

On gueule au poète :

“On voudrait t’y voir, toi, devant un tour !

C’est quoi, les vers ?

Du verbiage !

Mais question travail, des clous !”

Peut-être bien

en tout cas

que le travail

est ce qu’il y a de plus proche de notre activité.

Moi aussi je suis une fabrique.

Sans cheminée

peut-être

mais sans cheminée c’est plus dur.

C’est ce que porte l’histoire de la fête de l’Humanité, qui se tiendra cette année sur la Base aérienne de Brétigny-sur-Orge les 9, 10 et 11 septembre !

Guerre russe contre l’Ukraine… et guerre économique et financière totale contre la Russie…

C’est la hausse des prix de l’énergie, des matières premières mais aussi des aliments… les prix mondiaux des produits alimentaires ont grimpé de plus de 33 % sur un an. C’est une course contre la montre pour éviter que des millions d’autres humains ne basculent dans l’enfer de la famine… La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes -plus d’un cinquième de l’humanité- dans la pauvreté, le dénuement et la faim.

Ce sont des chefs d’entreprise qui, anticipant « une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien avec les coûts de l’énergie et des matières premières », grossissent l’inflation. Face à des dépenses contraintes qui explosent, nous craignons une nette baisse du niveau de vie en France… État, collectivités, entreprises, citoyens… tous dans la même inquiétude. Un exemple, les bailleurs sociaux qui, face à la hausse des taux, de l’énergie et de la construction, sont contraints de revoir à la baisse leur plan de construction de logements.

Il est urgent de construire une paix durable, de refuser l’escalade des armes, de résister à un système capitaliste qui porte en lui la guerre plus que jamais !

L’après 24 avril…

Abstention en hausse, extrême-Droite en forte hausse et un président sortant, pour la première fois, renforcé, jamais les élections n’ont illustré aussi fortement la profondeur de la crise politique en France, la fracture entre le ressenti de la majorité de ceux qui travaillent, des quartiers populaires, et la représentation électorale dans le vote.

La mécanique bien huilée de la 5ème République et de cette élection présidentielle au suffrage, faussement, universel nous a encore une fois enfermé dans un choix infernal entre le pire et le mauvais.

C’est un véritable choix de classe qui s’est exprimé, illustré par la géographie du vote dans la métropole de Lyon, directement lié aux revenus médians par commune. Un choix renforcé par l’abstention massive dans le monde ouvrier.

La démocratie est plus qu’en panne. Et la guerre, qui tonne, et les budgets militaires, qui s’envolent, rendent toujours plus difficile la construction d’une unité populaire autour d’un projet démocratique. C’est le contexte dans lequel nous travaillons dans une métropole qui a des ressources, mais qui fait face à une crise du logement, de la précarité, des réfugiés, des incivilités, de la pauvreté qui exigerait une toute autre politique nationale.

Pour « des jours heureux »…

Allons plus loin contre les inégalités et les injustices, à partir du vécu des habitants marqué par les inégalités profondes devant la crise sanitaire, la reprise économique, le cadre de vie ou les mobilités… Métropole de l’hospitalité, vie digne, Revenu solidarité jeunesse, Ecoréno’v, 110 créations de postes, notamment dans les MDM… marquent le premier budget de fonctionnement de la Métropole. Mais quid de la baisse des bénéficiaires du RSA et de la question du non-recours ? Mais comment renforcer nos MDM, l’IDEF et tous les services de première ligne face aux urgences sociales ? Comment être à la hauteur des besoins de mobilité en réduisant la part modale de la voiture ?

Il faut que nos recettes fiscales fassent la différence entre les gagnants et les perdants de la crise et, pour ce faire, il faut augmenter la taxe d’Aménagement et la taxe Transport, agir auprès de l’État pour les droits de mutation et les plus-values foncières et augmenter fortement le taux de la CFE, avec une politique de dégrèvement associée à notre politique économique. « Les jours heureux », c’est reconnaître les premiers de cordée comme tous ceux qui travaillent ou qui veulent vivre de leur travail.

1792 l’an premier de la République française, et 2022 ?

Après l’insurrection du 10 août, la Convention nationale décrète l’abolition de la royauté le 21 septembre. Le lendemain, l’assemblée décide « que tous les actes publics porteront dorénavant la date de l’an premier de la République française ». Le 14 décembre, l’assemblée crée les communes, premier lieu de la citoyenneté. Pour Robespierre, « la démocratie ne se définit pas d’abord par un mode de gouvernement mais par des principes, qui sont l’égalité politique et une pleine souveraineté de la nation, les citoyens devant pouvoir débattre dans des assemblées librement réunies, voter, émettre des vœux, voire révoquer un député avant la fin de son mandat ». Jean Jaurès ajoutera plus tard : « La République doit être laïque et sociale, mais restera laïque parce qu’elle aura su être sociale. »

Alors que le pouvoir d’achat est LA priorité de nos concitoyens, nous devons réinventer cette République, la souveraineté d’une nation des citoyens dans l’égalité politique et sortir du règne de l’intérêt privé, des rentes et de la marchandisation. Il y a urgence face aux violences et aux haines. Disputons-nous, argumentons et construisons une année 2022 de surprise ! Meilleurs vœux à tous !

Le retour des bouchons confirme que le « monde d’après » n’est pas le monde rêvé !

Les modes actifs ont progressé, les transports en commun ne retrouvent pas leur niveau de 2019- bien qu’on rencontre de plus en plus souvent des trams bondés- et la voiture sort gagnante… avec les bouchons… La sortie de confinement a produit une hausse globale des mobilités.

Il est urgent de repenser le Plan de déplacements urbains (PDU) 

– parce que la ZFE va peser progressivement sur les déplacements en voiture, avec de grandes inégalités sociales ;

– parce que la transformation du SYTRAL en Établissement public local rend nécessaire un nouveau PDU.

Le plan actuel était ambitieux pour les vélos (passant de 2 à 8 %), peu pour les transports en commun (ne passant que de 20 à 22 %), laissant la voiture encore à 35 % de part modale en 2035.

Dans la suite du déclassement de l’A6-A7, pour penser un boulevard Bonnevay apaisé -redevenu boulevard urbain-, il faut avoir l’ambition de passer une grande part des flux entrants sur le rail avec un vrai RER.

Cela demande aussi une nouvelle ambition pour les métros et les trams. La Métropole de Lyon a quatre fois moins de stations et de kilomètres de lignes que celle de Barcelone !

Vite, un nouveau PDU et plus de métros et trams !

Pour un audit de la santé dans la métropole !

Nous avons manqué de lits, d’équipements, de masques et de vaccins pendant longtemps. Nous sommes donc légitimes à nous interroger sur les causes. Pourquoi avons-nous été collectivement mis en difficulté sur une mission publique de base : assurer la protection des populations contre une pandémie ? Pourquoi le niveau de vaccination actuel révèle les inégalités sociales de notre métropole ? Il faut évaluer l’impact local des fermetures d’établissements, de la perte de 100 000 lits en 20 ans, 17 600 depuis 6 ans et même en 2020 !

Pour cela, nous souhaitons réaliser un état des lieux de ce qui s’est passé, retracer les processus de décisions, identifier les causes des dysfonctionnements et proposer des améliorations, notamment concernant nos politiques mobilisées ou impactées par cette crise. C’est pourquoi nous demandons la création d’une mission d’information et d’évaluation afin de connaître l’état du système de santé dans l’agglomération. Cette mission devrait entendre l’ensemble des acteurs de santé publique afin de donner au débat public les éléments d’information utiles après cette crise et nous permettre d’évaluer nos propres politiques publiques dans leur impact sur la santé.

Social et participation citoyenne : les deux défis du mandat !

Satisfaits de cette première année de la nouvelle majorité, nous voulons insister sur deux défis majeurs de la métropole :

– Construite pour la concurrence dans la mondialisation, pour les « premiers de cordées », elle doit répondre aux besoins de tous les « premiers de corvées » de ses quartiers populaires, en retissant le vivre-ensemble face aux risques de l’insécurité sociale, urbaine, citoyenne.

– Construite pour éloigner les lieux de décisions des citoyens en affaiblissant les Communes, elle doit reconstruire la citoyenneté, retrouver la place des Communes.

La majorité a engagé beaucoup d’actions pour des politiques publiques fortes : baisse de tarifs TCL, régie de l’eau, aides au logement, à la jeunesse… De nombreux dossiers sont lancés mais nous mesurons mieux à quel point il faut conforter la transformation de la Métropole vers une Métropole des Communes et des citoyens, mieux orienter les dépenses de fonctionnement vers nos priorités, assurer la contribution fiscale des entreprises au développement des services urbains dont elles bénéficient pour répondre à nos besoins d’investissements, notamment pour les collèges.

Il faut faire fort sur l’urgence des questions sociales et sur l’enjeu central de la participation citoyenne.

Les déchets, un enjeu social !

La gestion des déchets est un enjeu qui a grandi avec les villes, jusqu’à l’invention du Préfet Eugène Poubelle, en 1883, qui annonce ce qui sera une compétence urbaine essentielle -avec l’eau et l’assainissement.

Le premier enjeu est de réduire la production de déchets à la source : 388 kg par habitant du Grand Lyon, en 2019. C’est moins que d’autres agglomérations et en baisse de 5,5 % depuis dix ans, mais pour un objectif de 15 %. Il faut comprendre les raisons de ce mauvais résultat pour que l’objectif de la nouvelle majorité de 25 % soit crédible.

C’est un enjeu de citoyenneté mais aussi de service public de proximité, en lien avec les gestionnaires de bacs -notamment les bailleurs sociaux. C’est là qu’il y a le plus de déchets avec la part de collecte sélective la plus basse. Pourquoi avons-nous encore des points de collecte sans bacs verts ? Comment tenir compte des grandes différences dans le contenu des poubelles liées aux inégalités sociales ? Et des incivilités ?

La gestion des déchets n’est pas un problème individuel de mode de vie. C’est un problème de service public, sinon on transforme les pauvres en coupables ! Il faut, pour cela, un grand débat public à partir du vécu quotidien des habitants.