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Il y a urgence à reconstruire l’égalité républicaine !

Les émeutes ont été un terrible anniversaire des 40 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme, comme de la politique de la ville.
La France a bien changé en 40 ans. Partout dans la société, les médias, la science, les entreprises, la politique, … des Français issus de l’immigration ont pris leur place. Pourtant, les inégalités sociales, les ségrégations territoriales se sont aggravées ; les services publics ont reculé -dans la santé, les services de proximité. La numérisation a supprimé des milliers d’emplois de première ligne.

La crise démocratique s’est approfondie, les milieux populaires se détournant du système politique. Les tensions sociales…. les violences familiales, de la rue, des manifestations -jusqu’aux saccages de mairies ou d’écoles… tout nous montre une société bloquée, sous pression d’une médiatisation publicitaire et de réseaux qui délitent les relations sociales sur le lieu de travail et dans les quartiers.

Des services publics vitaux sont asphyxiés, incapables de faire face aux urgences : la prévention pour les jeunes en rupture scolaire et sociale, la santé mentale face aux ruptures de ceux qui craquent dans cette société injuste.

Il y a urgence à reconstruire l’égalité républicaine !

On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans…

Un jeune de 17 ans est mort d’une balle de police, et la France a craqué dans cinq jours de violences, d’incendies, de destructions de biens publics, de biens privés, … Tous ceux qui sont en première ligne -travailleurs sociaux, éducateurs, enseignants, conseils de quartier, élus locaux, agents publics – ont un rôle essentiel à jouer.

Car les jeunes sont victimes de la route, du suicide, des trafics, de violences familiales, bien avant les violences policières. Et, pourtant, on regarde ailleurs. Comment peut-on imaginer avoir une police non violente dans une société aussi violente ?

Il faut resituer l’intervention de la police dans l’ensemble des politiques publiques :

– dénoncer l’absence de suivi des adolescents sortis du système scolaire sans accompagnement ;

– montrer que la répression des trafics dans les quartiers ne résout rien sans redonner aux douanes les moyens de réduire les entrées d’armes et de stupéfiants, sans une grande politique de santé publique pour faire reculer toutes les addictions, avec des milliers de postes d’infirmiers et médecins scolaires.

C’est l’ensemble de ces politiques publiques qui permet une politique d’emploi des forces de police tournée vers l’action de justice, l’action réparatrice ; celle qui fait reculer les violences dans toute la société.

C’est un défi aussi pour notre Métropole.

Santé : urgence métropolitaine !

À mi-mandat d’une majorité de Gauche à la Métropole de Lyon, les restructurations du système de santé public continuent. L’ARS met en œuvre les politiques gouvernementales avec zèle : chasse aux lits à supprimer, aux services à regrouper, … pour réduire le service public à quelques grands hôpitaux optimisés, en laissant le privé reprendre ce qui lui paraît rentable.

Henry Gabrielle, la situation dramatique de la psychiatrie, la fermeture des urgences de Givors, celle de Vénissieux la nuit, les dysfonctionnements répétés aux HCL, … Combien de lits ont été supprimés, depuis 2020, dans l’agglomération ? Combien de postes non pourvus ? Quels délais d’attente pour un rendez-vous en psychiatrie, avec une gynécologue, un ophtalmologue ?

Les luttes des soignants ont été nombreuses et massives ces dernières années, mais la détermination des gouvernements successifs à réduire les dépenses publiques de santé est totale ! Ils arrivent même à faire croire que ce sont les soignants qui sont le problème : mal organisés, démotivés, démissionnaires, … La vérité connue de tous est que la France manque cruellement de médecins car elle n’en formait pas assez depuis des décennies.

La Métropole a des compétences et la légitimité pour mettre en cause la politique des HCL et peser sur la stratégie de l’ARS ! Il y a urgence !

Revoir la PPI pour les collèges !

Lors des Assises des quartiers populaires organisées par la Métropole sur les inégalités sociales et territoriales dont un des thèmes était l’éducation, un jeune collégien a exprimé une des attentes des élèves… des collèges de 500 places maximum… Pour l’instant, ce n’est pas du tout un objectif que la Métropole a pris en compte dans son Schéma directeur des collèges, même à long terme. Ce schéma prévoit même, au contraire, une hausse des effectifs moyens par collège.

Et les annonces d’investissement dans les collèges de Vénissieux, reconstruction de Aragon et restructuration lourde de Triolet en sont encore au stade d’annonce. Les études, et seulement les études, sont lancées pour Triolet dans ce mandat ; rien n‘est annoncé pour Aragon.

Pourtant, les investissements de la Métropole sont importants : pour les voies lyonnaises ; pour les mobilités, en général ; pour de grands dossiers, comme la restructuration de Perrache.

Pourtant, les collèges sont une compétence entière de la Métropole.

Cette situation n’est plus acceptable. Les collégiens ont besoin d’une accélération forte des investissements de la Métropole avant 2026.

Les élus communistes appellent les parents et les enseignants à la mobilisation pour mettre nos collèges sur le sommet de la pile des dossiers métropolitains.

Vive nos retraites !

La bataille pour la retraite est aussi une bataille pour le sens que nous donnons au travail. Beaucoup de jeunes veulent lui donner un sens hors des seuls objectifs financiers qu’impose le capitalisme. Le financement des retraites est au cœur de ces enjeux.

Au-delà de sa valeur marchande, le travail est toujours une contribution au pacte social. Loin d’un coût qu’il faut réduire, le financement des retraites est une des valeurs du travail moderne. Transformer l’antichambre de la mort en étape d’une nouvelle vie, comme le disait Ambroise Croizat, ministre communiste créateur de la Sécurité sociale.

La seule question est celle du niveau de vie des retraités. Il suffit de quelques % de cotisation patronale pour équilibrer les retraites, et elles ont fortement baissé depuis 20 ans !

Personne n’interdit de lire avec passion Hubert Reeves, Directeur de recherche de 70 ans, ni d’écouter avec émerveillement Rostropovitch jusqu’à ses 80 ans. Mais la retraite qui est mise en cause par les réformes successives, c’est celle de travailleurs usés par des années de travail contraint, difficile -travail qui peut être une fierté pleine de virtuosité et de créativité, mais qui abîme les muscles, les os et les sens. Les inégalités d’espérance de vie, encore plus en bonne santé, sont aussi profondes que les inégalités territoriales de revenus !

Vive nos retraites !

Nous alertons, une nouvelle fois, notre conseil sur les urgences sociales.

Notre société « développée », « modèle » de démocratie et de culture, est dominée par des discours anxiogènes et des situations qui font penser au sous-développement. Des gens à la rue toujours plus nombreux, malgré les politiques publiques d’hébergement, une économie parallèle de la débrouille pendant que la crise des recrutements perturbe de nombreuses activités, publiques comme privées, et le non-accès au droit, qui se révèle dès qu’on prend le temps d’aller vers les publics en difficulté.

Si nos prévisions de RSA sont encore en légère baisse, les situations de mal-logement sont en hausse : on le voit dans les rues, comme au quotidien avec nos travailleurs sociaux ou les associations, les services de santé. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut des mesures nouvelles de renforcement de nos missions pour le logement, la solidarité, le handicap, les personnes âgées, la santé. Fixons-nous un objectif majeur : faire reculer, dans l’agglomération, la pauvreté et les précarités de manière significative dans les 10 ans.

Priorité d’investissements pour nos MDM et nos collèges ! Allons plus vite ! … et nous en avons les moyens dans notre PPI…

Il faut entendre les inquiétudes populaires !

Notre système électrique n’est pas fragilisé par la guerre en Ukraine, mais par 20 ans de privatisation. L’inflation n’est pas née de la guerre en Ukraine, mais de la folie monétaire. C’est la domination des marchés qui fragilise la France, comme d’ailleurs nos collectivités. C’est pourquoi nous demandons que notre réponse à la crise de l’énergie soit la mise en œuvre de politiques qui protègent et qu’un travail de transparence soit demandé aux opérateurs des réseaux de chaleur sur leurs conditions d’achat de gaz.

À mi-chemin ou presque de notre mandat, nous devons réévaluer nos priorités : plus d’accompagnement des habitants, plus de solidarité, plus de soutien aux plus modestes, à la jeunesse et aux étudiants, plus de proximité et ce, grâce à un plan de renforcement de nos Maisons de la Métropole, de nos politiques sociales, de nos politiques pour l’insertion et l’emploi. Les solidarités protègent, non seulement ceux qui en bénéficient directement mais aussi tous ceux qui veulent une métropole du vivre-ensemble.

Demandons au Gouvernement la prolongation des tarifs régulés pour les particuliers et la possibilité, pour les collectivités locales, d’y retourner. Chiche !

Le droit de tous au beau !

La culture est, historiquement, au cœur des préoccupations politiques du mouvement ouvrier. Des associations de culture ouvrière à l’agit-prop militante, de Henri Wallon à Bertolt Brecht, de la CGT au festival de Cannes à Jean Vilar au festival d’Avignon, d’Aragon à Picasso, les prolétaires ont bousculé la culture du XXème siècle. À tous ceux qui croient que la culture est nécessairement élitiste, à tous ceux qui la vivent comme un mur les séparant du peuple, à tous ceux qui enferment la culture populaire dans la marchandisation, les Communistes affirment le droit de tous au beau et contribuent au dialogue permanent entre tous les travailleurs, des produits, des services et de la culture, reprenant les mots de Maïakovski :

On gueule au poète :

“On voudrait t’y voir, toi, devant un tour !

C’est quoi, les vers ?

Du verbiage !

Mais question travail, des clous !”

Peut-être bien

en tout cas

que le travail

est ce qu’il y a de plus proche de notre activité.

Moi aussi je suis une fabrique.

Sans cheminée

peut-être

mais sans cheminée c’est plus dur.

C’est ce que porte l’histoire de la fête de l’Humanité, qui se tiendra cette année sur la Base aérienne de Brétigny-sur-Orge les 9, 10 et 11 septembre !

Guerre russe contre l’Ukraine… et guerre économique et financière totale contre la Russie…

C’est la hausse des prix de l’énergie, des matières premières mais aussi des aliments… les prix mondiaux des produits alimentaires ont grimpé de plus de 33 % sur un an. C’est une course contre la montre pour éviter que des millions d’autres humains ne basculent dans l’enfer de la famine… La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes -plus d’un cinquième de l’humanité- dans la pauvreté, le dénuement et la faim.

Ce sont des chefs d’entreprise qui, anticipant « une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien avec les coûts de l’énergie et des matières premières », grossissent l’inflation. Face à des dépenses contraintes qui explosent, nous craignons une nette baisse du niveau de vie en France… État, collectivités, entreprises, citoyens… tous dans la même inquiétude. Un exemple, les bailleurs sociaux qui, face à la hausse des taux, de l’énergie et de la construction, sont contraints de revoir à la baisse leur plan de construction de logements.

Il est urgent de construire une paix durable, de refuser l’escalade des armes, de résister à un système capitaliste qui porte en lui la guerre plus que jamais !

L’après 24 avril…

Abstention en hausse, extrême-Droite en forte hausse et un président sortant, pour la première fois, renforcé, jamais les élections n’ont illustré aussi fortement la profondeur de la crise politique en France, la fracture entre le ressenti de la majorité de ceux qui travaillent, des quartiers populaires, et la représentation électorale dans le vote.

La mécanique bien huilée de la 5ème République et de cette élection présidentielle au suffrage, faussement, universel nous a encore une fois enfermé dans un choix infernal entre le pire et le mauvais.

C’est un véritable choix de classe qui s’est exprimé, illustré par la géographie du vote dans la métropole de Lyon, directement lié aux revenus médians par commune. Un choix renforcé par l’abstention massive dans le monde ouvrier.

La démocratie est plus qu’en panne. Et la guerre, qui tonne, et les budgets militaires, qui s’envolent, rendent toujours plus difficile la construction d’une unité populaire autour d’un projet démocratique. C’est le contexte dans lequel nous travaillons dans une métropole qui a des ressources, mais qui fait face à une crise du logement, de la précarité, des réfugiés, des incivilités, de la pauvreté qui exigerait une toute autre politique nationale.