Archives de catégorie : Économie, Emploi et Insertion

Une filière bois pour une métropole dans sa région…

2019-3899 - Soutien de la Métropole de Lyon à la filière bois -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération permet d’aider une association qui agit pour des forêts durables, répondant aux divers usages du bois d’œuvre au bois énergie. Cela suppose de travailler sur l’aménagement et l’entretien des forêts, la diversité des plantations. Ce travail est important pour de nombreuses raisons qui concernent aussi la Métropole, ce qui nous confirme encore une fois que tout projet métropolitain doit s’inscrire aussi dans un projet régional et national.

Car c’est bien la globalité des filières bois nationales qui sont en jeu, le déficit commercial de la France se creusant, prenant les caractéristiques d’une économie peu développée -exportatrice de bois brut et importatrice de produits fabriqués, notamment de meubles-. C’est un enjeu pour la Région urbaine de Lyon qui avait des entreprises florissantes de mobilier, aujourd’hui en difficultés.

Ce lien entre tous les usages des productions de la forêt demande une gestion avancée, rendue difficile par l’obsession « macroniste » de la privatisation, qui conduit le Gouvernement à engager le démantèlement de l’ONF. En juin dernier, les agents de l’ONF se mobilisaient à Épinal, après de nombreuses grèves et blocages, dénonçant « la privatisation de la gestion des forêts publiques ».

Encore une fois, nous aidons un travail positif d’une association pendant que les réformes de votre Gouvernement cassent le service public, simplifient les formalités administratives qui visent en fait à supprimer l’avis de l’ONF pour les opérations de déboisement.

Comparons… Pendant que vos ministres mettent en cause l’ONF, ces actions permettent de produire 4 000 tonnes de bois énergie « durable » tous les six ans sur un besoin total de la Métropole de 100 000 tonnes par an… Ces chiffres nous montrent l’enjeu d’une autre politique nationale des forêts.

Je vous remercie.

La qualité de l’air, la canicule et la mortalité ouvrière…

N° 2019-3681 - ATMO Auvergne-Rhône-Alpes - Subvention 2019 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, la qualité de l’air et la canicule sont des faits très différents : on peut avoir un air très pollué et froid ou, à l’inverse, un air pur et chaud… mais ces deux sujets d’actualité ont un grand point commun médiatique : le catastrophisme…

Sensation, le 13 mars, sur les radios, une nouvelle étude de la pollution de l’air évoque 69 000 morts par an. L’AFP cite un des auteurs, qui dit : « La pollution de l’air est deux fois plus mortelle que le tabac alors qu’on peut éviter de fumer, mais pas d’être soumis à un air pollué… ».

Ce message est, bien sûr, totalement mensonger. Il est beaucoup plus dangereux de fumer que de respirer l’air de nos villes ! Mais ce n’est pas un mensonge isolé. Politiques, médias, experts répètent ce nombre de 48 000 morts -devenu un message publicitaire-. Les décodeurs du monde -censés dire le vrai et le faux, et qui font la morale à tous ceux qui dérangent l’ordre existant- nous explique ainsi la cause de la mortalité : un, le tabac ; 2, la pollution de l’air ; 3, l’alcool.

Mais l’espérance de vie des hommes de 35 ans est de 7 années plus faible pour un ouvrier que pour un cadre ! Avec le même raisonnement que pour la qualité de l’air, il faut annoncer un chiffre encore plus sensationnel ! 100 000 morts prématurées d’ouvriers, et ces morts du travail ne sont pas prématurées de 9 mois, mais de 7 ans !

Si on tient le même raisonnement que pour la qualité de l’air, on obtient un chiffre encore plus sensationnel ! 100 000 morts prématurées d’ouvriers, et ces morts du travail ne sont pas prématurées de 9 mois, mais de 7 ans !

Mais experts, médias et politiques n’ont que faire des ouvriers morts du travail. Nous demandons une étude sur l’impact sanitaire du travail ouvrier à l’échelle de la métropole, comme pour la qualité de l’air et avec la même publicité.

Le pire est que la qualité de l’air s’est constamment amélioré ces dernières années, le vice-président Philip vous a rappelé à de multiples occasions que l’espérance de vie était, même dans les zones polluées, en forte augmentation depuis plusieurs décennies.

Le débat devrait donc porter sur les moyens financiers nécessaires pour les actions de notre plan Oxygène les moins avancées… le transfert des marchandises sur le rail… le développement des transports en commun… mais ce ne sont plus les usagers de la route les coupables… ce sont les Gouvernements, qui tiennent le discours tout aussi catastrophique de la dette pour refuser les investissements publics nécessaires ! …

Ceux qui croient que, même mensonger, l’alerte des 48 000 morts peut avoir un rôle mobilisateur se trompent totalement. Bien évidemment, les Gouvernements ne sont pas impressionnés : ils sont capables de décider des guerres, c’est tout dire ! Non, mais la peur produit chez les citoyens le pire… l’individualisme… le chacun pour soi… et, donc, affaiblit la capacité collective à faire de la politique, à construire les réponses collectives nécessaires.

C’est la même chose sur la canicule, dont l’urgentiste Patrick Peloux disait, à juste raison : « Il ne faut pas avoir peur, on n’a jamais été aussi prêt ! »… mais que les médias et les dirigeants politiques ont exploités jusqu’à la nausée…

Ainsi, le ministre François de Rugy fait une comparaison supposée être pédagogique entre la canicule et la fièvre…

Il dit :

« 2°C pour le climat, c’est comme une fièvre… à 38°C, ça va… à 40°C, on est malade… à 41, on est hospitalisé… C’est ça le réchauffement climatique… »

Mensonge encore, car qu’on soit riche ou pauvre : à 41°C, on est très mal mais face à la canicule, c’est très différent. La climatisation est très répandue dans certains quartiers, systématique dans les tours de bureaux, mais absente de la plupart des ateliers et des HLM ! Face au réchauffement en général, les riches -qui continuent à voyager en jet privé- peuvent vivre protégés dans une « bulle » d’équipements et de services inaccessibles aux autres.

C’est comme la « circulation différenciée », qui interdit les véhiculées les plus polluants. C’est une circulation différenciée… socialement ! Les riches, dans leurs SUV hybrides climatisés, circulent pendant qu’on interdit les véhicules des plus pauvres…

François de Rugy en rajoute : « Si on pousse la climatisation, on consomme encore plus d’énergie et on aggrave le phénomène de réchauffement climatique ! ». Facile, quand on travaille le plus souvent dans un espace climatisé mais, surtout, c’est totalement faux en France. La consommation d’électricité en France n’a pratiquement pas de conséquence sur le réchauffement climatique, car notre électricité émet très peu de carbone, contrairement à l’électricité allemande, grâce au nucléaire !

Au passage, le problème de la climatisation, c’est que pour baisser la température dans un local, il faut chauffer l’extérieur !

Le résultat des média-mensonges répétés, c’est que -selon BVA, en avril- 69% des Français pensent que le nucléaire participe à la production de gaz à effet de serre ! Et même 86 % des 18-34 ans ! Or, on peut être contre le nucléaire -pour ses risques ou pour son modèle économique-, mais c’est une énergie sans impact pour le climat ni sur la qualité de l’air !

C’est pourquoi la comparaison entre la France et l’Allemagne sur les émissions de gaz à effet de serre est terrible… pour les Allemands ! L’Allemagne émettait en pleine canicule, le mercredi 26 juin, six fois plus de gaz à effet de serre que la France.

Ce discours du catastrophisme a une fonction politique : légitimer des Gouvernements qui n’ont plus la confiance citoyenne, et justifier leurs attaques contre les droits et les services publics. Ce n’est pas nouveau !

En 2006, Al Gore prédisait que « dans les dix prochaines années », le monde « atteindrait un point de non-retour » si des mesures drastiques n’étaient pas prises.

En 1982, le Directeur général du Programme des Nations Unies pour l’environnement annonçait, avant l’an 2000, « une catastrophe écologique aussi complète et irréversible qu’un holocauste nucléaire ».

Il y a peu, j’écoutais Yann Arthus-Bertrand, dont les magnifiques photos aériennes sont effectuées en… avion ou hélicoptère sur toute la planète…

Il raconte un dialogue avec des enfants qui lui demandent : « C’est quand la fin du monde ? »… Il répond : « Mais non, il n’y aura pas de fin du monde ! »… et les enfants insistent : « Mais si ! Je lis les journaux, j’écoute mes professeurs, tout le monde en parle ! »… Yann Arthus-Bertrand s’inquiète : 70 % des enfants croient à la fin du monde.

Mais, désespéré comme Nicolas Hulot, il considère qu’on ne peut rien attendre des pouvoirs publics. Il sert alors d' »idiot utile » du système économique, détournant l’attention des politiques publiques en affirmant qu’on ne peut rien « sans un changement de tous pour accepter de s’alléger, consommer moins »… Il reconnaît : « On vit de plus en plus vieux, dans un monde bien meilleur, beaucoup moins de mortalité infantile »… mais il se désespère : « On ne peut rien faire aujourd’hui contre l’envie du monde entier de vivre mieux ! »

Le capitalisme se frotte les mains. Tant que l’écologie politique acceptera d’être ainsi utilisée pour imposer l’austérité aux peuples, nous n’arriverons pas à remettre en cause ce système !

C’est pourquoi je vous invite, et notamment les écologistes sincères, aux prochaines Rencontres internationalistes de Vénissieux -avec des agriculteurs Russes, Chinois, Cubains entre autres- sur un thème choc « Pour le climat, l’urgence, c’est le Socialisme ! ».

Commerçants, violences, ordre public et Gilets jaunes !

N° 2019-3676 - Plan d’actions en faveur de la redynamisation commerciale de la Presqu’île suite aux impacts du mouvement des Gilets jaunes -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération appelle un débat bien au-delà de son objet même. Nous la voterons, même si nous savons tous que l’avenir de la Presqu’île est soumis à défis qui dépassent de très loin l’impact du mouvement social de cet hiver.

Il s’agit donc d’aider à l’animation commerciale de la Presqu’île, affaiblie par des manifestations à répétition. Mais il faut répondre à deux questions pour comprendre ce qui s’est passé, car qui peut prédire que cette situation est derrière nous ?

D’abord, pourquoi une telle répétition de manifestations qu’on ne compte plus ? Et ensuite, pourquoi ces formes de manifestations éclatées, non déclarées, et pourquoi ces violences, qui mêlent colères bien réelles de manifestants, affrontements entre groupes organisés et police, et vandalisme opportuniste ?

A la première question, nous connaissons tous la réponse et permettez-moi de citer le vœu que nous vous avions proposé cet automne :

De tout le pays monte la colère populaire contre l’injustice sociale et fiscale. Des millions de femmes et d’hommes constatent qu’ils ne s’en sortent plus et n’acceptent plus de payer de plus en plus cher pour survivre avec des salaires de misère, des pensions sans cesse rognées, des allocations sacrifiées sur l’autel de l’austérité.

Or, depuis le 17 novembre 2018, l’essence est à son plus haut, l’électricité a augmenté de plus de 7 % en deux fois -augmentation injuste, évidemment, mais aussi totalement injustifiée puisqu’on nous a vendu la concurrence pour faire baisser les tarifs, et qu’il faut les augmenter pour sauver cette concurrence-.

Et, bien évidemment, les fractures urbaines et territoriales, qui révèlent des fractures sociales, ne se sont en rien réduites, au contraire ! Les mêmes logiques sont à l’œuvre… celles dont vous vous félicitez en applaudissant à l’attractivité métropolitaine…

Autrement dit, les forces réelles qui alimentent les colères, révélées avec le mouvement des Gilets jaunes, sont toujours à l’œuvre. Marx montre que le capitalisme fabrique lui-même ses propres fossoyeurs, mais il sait parfaitement les diviser, les réprimer ou les pervertir, si ces acteurs eux-mêmes ne se donnent pas leur propre organisation, leur propre cohérence au service d’un véritable changement de société.

C’est la deuxième question qui nous préoccupe, une fois établie que ce mouvement social aura des suites, demain ou après-demain. Pourquoi ces formes de manifestations, pourquoi ces violences ?

Nous payons tous, sur ce point, la longue histoire sociale de notre pays… qui avait construit des repères… l’espoir d’une autre société… de « changer la vie » disait Mitterrand… comme Hollande nous dira « contre la finance »… Les conflits sociaux étaient tous inscrits dans un débat politique structuré pour ou contre le projet d’une Gauche apparemment unie.

Le choix tactique de faire entrer le Front national dans ce jeu politique a eu de terribles conséquences mais, surtout, l’échec historique des promesses de la Gauche, qui se lit dans les statistiques… comme la part des salaires dans le PIB, qui progresse jusqu’en 1981 pour baisser de manière continue ensuite jusqu’en 2000…

Et, depuis, toutes les forces politiques -et malheureusement pour lui, le PCF y a été sensible- tentent de résoudre ce défi par des artifices médiatiques, le renouvellement des sigles, des personnes, jusqu’à ce « Nouveau monde » (qui voulait tout changer pour que rien ne change, comme on dit).

Pourquoi voulez-vous que notre peuple invente d’un seul coup une réponse en terme d’organisation ? Non, il a fallu un siècle pour organiser le syndicalisme que nous connaissons !

Il est donc normal qu’un mouvement hétéroclite, marqué par la fracture politique et institutionnelle, soit fragile, incertain, manipulable -et les manipulations n’ont pas manqué-. Mais cette situation révèle votre faiblesse historique ! Celle de toutes les forces Gouvernementales -de Gauche, de Droite et des deux-, qui sont aujourd’hui incapables d’organiser réellement de larges parties du peuple, en dehors des excitations médiatique préélectorales où l’argent coule à flots !

Dans un tel contexte, pour comprendre l’origine des violences, il faut un réflexe policier si j’ose dire : « À qui profite le crime ? ». Il suffit de réécouter les déclarations gouvernementales, dès les premiers jours de manifestations, pour comprendre que l’affolement, l’inquiétude ont vite conduit à instrumentaliser la violence en espérant casser la forte solidarité qui s’exprimait pour les Gilets jaunes.

Je peux témoigner de différentes formes de violence rencontrées dans les manifestations :

  • Celle de femmes Gilets jaunes par exemple… violence verbale insultant la police et exprimant une véritable rage sociale… Elles manifestaient pour la première fois sans comprendre pourquoi elles ne pouvaient pas être entendues, reconnues, reçues… Dans ces premiers jours, il était essentiel d’ouvrir largement les portes du dialogue, il fallait le geste politique pour dire : « On s’est peut-être trompé et nous pouvons vous entendre et changer certains points de notre politique ». Mais tout l’armement institutionnel a été mobilisé pour, au contraire, discréditer une parole qui se cherchait, la diviser et créer les conditions de ce qui est arrivé… un grand débat « show » médiatique du Président dont la conclusion était connue avant même d’avoir commencé… « On continue ! »
  • C’est l’essentiel du problème de ces violences, le reste n’est que péripétie… et, notamment, le jeu des groupes violents et de la police… un terrible jeu gagnant-gagnant puisque les groupes violents cherchent à créer des points d’affrontements dans la manifestation et que, contrairement à tout ce qui nous est dit, la police a toujours eu comme consigne de traiter les groupes violents au milieu des manifestants…
  • Sans parler des bavures que même un ancien Premier ministre de l’Intérieur évoque, oubliant bien entendu celles du 1° mai 2018 dont je peux témoigner personnellement…

C’est pourquoi nous voulons, une nouvelle fois, affirmer ici notre condamnation des politiques gouvernementales sur le fond -leur iniquité sociale- comme sur la forme -un autoritarisme de plus en plus brutal-, et notre solidarité avec les colères sociales, notre appel à tous à s’organiser, à refuser les violences et l’affrontement stérile avec les forces de police et à toujours rechercher la seule force qui fait réellement peur aux pouvoirs, celle du plus grand nombre.

Et si nous votons cette délibération d’aide aux commerçants, nous n’oublions pas les centaines de blessés et de mutilés qui n’auront pas droit eux, à votre attention.

Je vous remercie.

Assez des intentions et de l’affichage ! … Des moyens ! …

N° 2019-3575 - Engagements de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, j’interviens aussi au nom du GRAM.

Nous nous étions abstenus en décembre 2018 sur la délibération engageant la Métropole dans la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté au motif que cette action ne peut se limiter à un plan, alors même que l’ensemble des mesures gouvernementales conduisent à ce que le nombre de personnes pauvres continue d’augmenter dans notre pays.

Les mesures annoncées par Emmanuel Macron concernant l’indemnisation des chômeurs et les retraites vont encore aggraver la situation et nous ne doutons pas que vous êtes en plein accord avec ce Gouvernement, monsieur le Président, puisque, dans la perspective des prochaines élections métropolitaines, vous avez demandé l’investiture « En marche » confirmant ainsi le reniement de la Gauche engagé en 2017.

Nos Sénateurs avaient résumé l’esprit de ce plan gouvernemental : « Macron fait la poche des pauvres pour financer la lutte contre la pauvreté ! » J’ajouterais qu’il ne cesse d’affaiblir les finances des collectivités locales, notamment les Communes -qui sont, pourtant, au premier plan dans l’engagement contre l’exclusion et, souvent, le premier interlocuteur de ceux qui sont le plus en difficultés-.

Les chiffres sont parlants et loin des ambitions esquissées : 9,6M€ sur 3 ans, soit à peine plus de 1 % du budget annuel de notre collectivité consacré à la solidarité. 3,2M€ par an donc, dont 1,6M€ pour l’État, 500 000€ de crédits nouveaux pour la Métropole et 1,5M€ restant, correspondant en fait à la valorisation d’actions déjà engagées. Voilà qui remet un peu les choses en place quant aux ambitions de cette délibération.

La situation sociale appelle effectivement un grand plan de lutte contre la pauvreté : le taux de pauvreté, dans notre métropole, s’élève à 15,7 % (un peu plus qu’au plan national) ; plus de 84 000 habitants vivent avec le RSA et plus de 10 000 mineurs sont pris en charge par l’ASE (Aide sociale à l’enfance). Nous ne sommes donc pas face à un problème marginal, je pense que nous le savons tous.

Nous avons participé à la concertation, lu attentivement les Fiches « Actions » et autres outils de réflexions et de communications qui ont été mis à notre disposition mais nous restons, cependant, dubitatifs. Beaucoup d’intentions et d’affichage pour des moyens, finalement, en deçà de ce que l’on peut attendre et pour peu de décisions concrètes. Les fiches témoignent de la dégradation sociale et elles pointent, effectivement, de manière assez fine les situations que nous rencontrons mais, en même temps, elles pointent ces situations sans jamais aborder la question des causes de ces situations.

Je prends quelques exemples…

Ainsi, la fiche 1, sur « les sorties sèches de l’ASE », qui indique : « Alors que le passage à l’âge adulte devient de plus en plus complexe, les difficultés d’insertion sociale à 18 ans sont encore plus prégnantes pour les jeunes qui sortent des dispositifs de protection de l’enfance. » On ne saurait mieux dire que cela va plus mal pour le plus grand nombre et que c’est encore plus dur pour ceux à qui la vie n’a pas fait de cadeau.

Mais quid, dans ces difficultés, des économies réalisées depuis plusieurs années sur les contrats jeunes majeurs -qui ne sont non seulement pas obligatoires mais qui même, à un certain moment, ont été fortement délaissés-, le manque de places d’hébergements et le recours trop fréquent à l’hôtel ? Quid par exemple, en ce qui nous concerne, de la fermeture de l’Internat Favre ? Quid du Parcoursup sur la difficulté des jeunes, ceux de l’ASE et les autres, à trouver leur place ?

Vous annoncez, pour 161 jeunes majeurs, un accompagnement renforcé mais c’est moins de 2 % de ceux que nous suivons… et quel contenu de ce suivi pour quels objectifs ? …

Concernant les « maraudes mixtes » (État/Métropole de Lyon), nous partageons l’objectif de les généraliser à l’ensemble des Communes. Vous annoncez 7 784 demandes d’hébergements et vous citez, effectivement, le poids des familles monoparentales et, donc, y compris le poids des enfants. Mais comment ne pas faire, et les fiches ne le font pas, le lien avec l’endettement des familles, la baisse des APL, le non-blocage des loyers -dont nous avons parlé ce matin-, la persistance des procédures d’expulsions -qui sont inhumaines et rajoutent des difficultés à des familles déjà en difficultés- ? Comment y remédier sans un effort important d’ouvertures de logements d’urgence ?

Vous avancez, pour 2021, des maraudes dans toutes les Communes pour faciliter l’accès au droit, aux soins et les mises à l’abri. Nous ne pouvons pas ne pas être d’accord évidemment mais, en fait, cette action concerne 260 personnes sur les plus de 7 000 dont vous nous parlez sur ces questions de familles à la rue.

Vous parlez de 120 logements mis à disposition sans qu’on comprenne très bien d’où viennent ces logements -cela mériterait d’être précisé- et puis aussi d’un redéploiement de logements pour 20 familles. Pensez-vous que cela suffira pour que nous ne voyions plus des familles à la rue chercher des refuges dans les écoles, dans nos Communes, comme cela se passe tous les hivers ?

Concernant les jeunes rencontrant des problématiques de santé mentale, je ne vois pas comment on peut dire que la psychiatrie serait un autre problème quand on aborde ce sujet. Comment proposer un accompagnement sérieux sans s’attaquer, justement, à la situation difficile de la psychiatrie -les lits et les services fermés, les urgences débordées, les délais très longs de rendez-vous en CMP, les menaces qui pèsent sur la pédopsychiatrie- ?

Ce qui est proposé peut-il compenser ce qui est détruit et continue d’être détruit du point de vue de la santé publique ? Et nous pourrions parler aussi de la situation des Ehpa. De la même manière, oui au référent de parcours, oui à l’accueil inconditionnel de proximité mais avec quel personnel, quel contenu, combien de postes ?

Prôner un plan de lutte contre la pauvreté, c’est obligatoirement une bataille pour l’emploi, l’augmentation des salaires et des contrats à durée indéterminée, qui sécurisent les familles ; ce sont des places en crèches, le recrutement d’enseignants -et notamment d’enseignants en maternelle pour permettre y compris l’accueil des 2 ans et d’autant plus dans les quartiers où les populations sont les plus pauvres- ; c’est la poursuite de la sécurité sociale et solidaire en mettant à contribution les entreprises et les actionnaires, la construction de 200 000 logements sociaux par an et l’accès aux soins en arrêtant toutes les fermetures de services et d’hôpitaux, toutes les suppressions de lits et de postes dans les hôpitaux.

J’ajoute, plus localement, une demande très précise, c’est celle de la création d’une astreinte sociale de la Métropole car ce sont les Communes qui, aujourd’hui, assurent cette astreinte sociale et nous le faisons très régulièrement.

Nous ne faisons pas la fine bouche sur les moyens supplémentaires qui peuvent être mis à la disposition de la solidarité, mais nous ne pouvons pas nous prononcer sur des intentions et de l’affichage. C’est pourquoi nous nous abstiendrons.

Plus de services publics !

N° 2019-3609 + N° 2019-3610 - Ressources humaines - Évolution du régime indemnitaire de grade (RIG) et Création d’une prime d’intéressement collectif en faveur des agents -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, concernant l’évolution du régime indemnitaire des agents de la Métropole, notre collectivité fait preuve d’une avancée dans le dialogue social. Nous le remarquons et l’encourageons après un démarrage compliqué entre l’exécutif et les représentants du personnel. En 2015, lors de la mise en place du premier régime indemnitaire, dans un contexte pour le moins conflictuel, nous avions rappelé que les organisations syndicales sont des interlocutrices privilégiées.

Il semblerait que, depuis, le dialogue social soit plus constructif puisque, à l’exception d’une abstention, l’ensemble des syndicats a voté pour ce rapport considérant que, malgré le chantier qui reste ouvert, la collectivité a fait une avancée notable avec l’évolution d’un régime indemnitaire resté en stagnation depuis de nombreuses années.

La question du pouvoir d’achat, du pouvoir de vivre décemment est le cœur du sujet. Les indices bloqués au niveau national plafonnent les salaires de la fonction publique, ce qui participe largement à la dévalorisation du statut des fonctionnaires.

La position du groupe Communiste, Parti de gauche et républicain va dans le sens des agents et de leurs représentants syndicaux. Nous encourageons toute avancée du régime indemnitaire, de l’équité entre les filières, de la progressivité dans les grades, de la revalorisation des métiers comme de l’égalité homme-femme. En un mot, nous allons dans le sens de l’intérêt général.

Nous ne pouvons aborder ce dossier sans évoquer la réforme de la fonction publique, actuellement entre les mains de nos Parlementaires.

N’ayons pas peur des mots, le texte proposé est un véritable « Projet de loi d’extinction de la Fonction publique » tant il démolit la conception française et républicaine de la Fonction publique.

En 1946, pour Maurice Thorez -alors ministre de la Fonction publique-, « le fonctionnaire-citoyen n’est pas le rouage impersonnel de la machine administrative ». Son statut est bâti autour de trois principes : l’égalité, la neutralité et la responsabilité.

Au début des années 80, c’est encore sous l’impulsion d’un ministre Communiste, Anicet Le Pors, que la Fonction publique évolue, pour répondre aux exigences de développement de nos services publics, dans tous les domaines fondamentaux : se soigner, se nourrir, s’éduquer, se déplacer, communiquer, être protégé.

Le statut de fonctionnaire n’est pas un privilège. Il est l’expression et l’incarnation des valeurs essentielles à la vitalité de notre République : l’intérêt général, l’égalité, la laïcité.

Dans la continuité du rapport « Cap 2022 », le Projet de loi de transformation de la Fonction publique tourne le dos à ces valeurs. Je vous rappelle la formule d’Emmanuel Macron qui souhaitait que « l’État soit géré comme une entreprise ». Dans ce Projet de loi, les missions du public sont confiées au privé et les méthodes du privé sont injectées dans le public. Le recours aux contractuels est largement préconisé. C’est la négation de la « règle du concours », qui garantit pourtant le principe d’égalité au détriment de l’entre-soi, des réseaux d’influence et du clientélisme. Il garantit à chacun de nos concitoyens la possibilité de faire valoir ses compétences, et il préserve l’action publique des conflits d’intérêts qui piétinent l’intérêt général.

Ce Projet de loi c’est aussi, comme dans le privé, l’apparition des contrats de chantier, des contrats de projet, qui peuvent être rompus avant terme et qui ne donnent lieu ni à la titularisation ni à un CDI.

Le détachement d’office et la rupture conventionnelle permettront de satisfaire la véritable ambition de ce Projet de loi, à savoir supprimer, à terme, 120 000 postes de fonctionnaires : un plan social inégalé dans le secteur public !

En réalité, ce texte est la « loi Travail » de la Fonction publique. Comme dans le privé, les CHSCT sont supprimés et les prérogatives des Commissions administratives paritaires sont réduites -elles ne seront plus consultées pour les questions de mutations, de mobilités, d’avancements et de promotions-.

Cette réforme démantèle minutieusement le statut du fonctionnaire pour faciliter le glissement vers le privé. C’est une véritable arme de destruction massive du bien commun pour laisser place au seul modèle marchand.

En dépit des nombreuses campagnes de dénigrement contre les fonctionnaires, les Français réclament plus de service public. Ils savent que c’est le meilleur rempart contre la pauvreté et les inégalités, ils savent que c’est le meilleur garant de l’équité et de la cohésion sociale.

À force de restrictions budgétaires, ce sont des enfants, des femmes et des hommes qui ne trouvent plus de réponse à leurs besoins essentiels. C’est l’ensemble de notre système de santé qui est malade. Ce sont des enseignants qui n’ont plus les moyens de faire vivre l’école de la République. Ce sont des collectivités territoriales asphyxiées financièrement. Quand les Français réclament plus de services publics, il souhaite tout simplement l’équité alors même que les fractures sociales et territoriales s’amplifient.

Inspirée du rapport « Cap 2022 », cette réforme modélise la rentabilité comme condition de l’action publique.

La dématérialisation est présentée comme source miraculeuse d’économie. Quand les accueils au public sont de moins en moins proposés -à la SNCF, à la sécurité sociale ou à pôle emploi-, le Défenseur des droits alerte sur les inégalités d’accès aux services publics. Et, concrètement, que fait l’usager quand le service des impôts ferme son accueil physique ? Il vient en Mairie demander secours à l’écrivain public et numérique financé par sa Commune, quand il y en a un.

Les Communes, qui sont au plus près des populations, se retrouvent confrontées à des demandes nouvelles d’habitants et à un besoin de services publics qui augmente. Et, dans le même temps, leurs budgets sont sans cesse réduits par la baisse des dotations de l’État et la limitation forcée des budgets de fonctionnement. Il y a, malheureusement, un moment où elles ne peuvent plus répondre : c’est un crève-cœur pour les élus et pour les agents, foncièrement attachés à leur mission de service public.

Dans tous les domaines, sur tous les territoires, des comités d’usagers se mobilisent : ici pour le train, ailleurs pour l’hôpital. Nous sommes à leurs côtés pour revendiquer un renforcement des services publics et la valorisation du statut du fonctionnaire qui, aujourd’hui, a mauvaise presse. Mauvaises conditions de travail, mauvaise rémunération : la crise des vocations se repend partout. Les métiers de la santé, de l’enseignement, sont devenus des sacerdoces.

La réforme de la Fonction publique, voulue par Macron, est un contresens sociétal. Nos services publics conditionnent, plus que jamais, l’avenir de notre société que nous voulons moderne, juste et équilibrée. Renforçons-les !

Je vous remercie.

Répondre aux besoins d’alimentation de tous !

N° 2019-3625 - Stratégie alimentaire métropolitaine -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, comme dans beaucoup de grands dossiers métropolitains de ce type, il est difficile de séparer les actions concrètes s’appuyant sur les compétences métropolitaines, l’effort de visée stratégique à long terme et, aussi, le débat idéologique.

Vous l’aurez deviné, si nous soutiendrons certaines actions, nous critiquerons le discours stratégique en dénonçant l’idéologie qui le sous-tend. Nous sommes loin de la « posture consensuelle pour la Métropole ».

Le rapport dénonce le « modèle alimentaire actuel, productiviste, spécialisé et mondialisé » et son effet sur la santé mondiale. Ce discours, apparemment critique, porte un point de vue occidental sans caractériser ce que nous appellerons, nous, « une agro-industrie capitaliste ». Il oublie totalement l’existence de contre-modèles, que ce soit à Cuba ou en Chine, et, surtout, en évoquant une mortalité liée à la « malbouffe », qui dépasse aujourd’hui celle liée à la sous-nutrition, il délaisse le fait principal des dernières décennies : le recul majeur de la sous-nutrition.

En 1960, un Chinois consommait 1 400 calories alimentaires par jour ; un Français, 3 200. L’écart s’est réduit… la Chine Socialiste ayant sorti 1 milliard d’humains des famines endémiques, qui consomment 3 100 calories en 2016… la consommation des pays les plus riches, commençant à baisser à partir de la fin du siècle dernier… Oui, la malnutrition se réduit !

Je conseille la lecture du site « Gapminder » du professeur Suédois Hans Rosling et son test que vous raterez tous ou presque, j’en suis sûr, comme moi. Sa première question est simple : « Ces 20 dernières années, la proportion de la population mondiale vivant dans une extrême pauvreté… a doublé, est restée stable ou a été divisée par deux ? ». La bonne réponse est la troisième. Le fait dominant des dernières décennies est la sortie de la grande pauvreté, de la mortalité infantile, de la sous-nutrition et les progrès de l’éducation, notamment des filles.

Alors, avec ce mot « productivisme », de quoi parle-t-on ? L’anarchie du développement qu’impose le marché capitaliste produit, bien entendu, des aberrations -depuis les prix négatifs de l’électricité jusqu’aux destructions d’invendus agricoles-. Mais la balance commerciale agricole de la France est en baisse depuis 2013, pratiquement divisée par deux, parce que les importations sont en forte hausse alors que la production et les exportations stagnent.

Le mot « productivisme » est le cache-sexe du capitalisme. Il nous dit que ce qui est mauvais serait de produire et non pas quoi, comment, par qui, pour qui ? Il nous fait croire que ce sont l’industrie et les techniques le problème, et non pas les rapports sociaux et le système économique. Or, le capitalisme ne produit jamais pour produire mais, uniquement, pour le profit, sinon il détruit sans retenue. C’est un « profitivisme » ! Et c’est le cas de l’agriculture, avec les conséquences connues sur l’environnement et la santé, et où tout est permis -jusqu’à imaginer, comme l’évoque une étude récente, qu’une « viande de synthèse » puisse représenter 40 % du marché en 2050-.

Le rapport nous alerte : « L’Union européenne n’a plus assez de surfaces pour nourrir sa population. » Mais, sur toute la terre, la surface agricole utilisable régresse de plus de 10 millions d’hectares par an, malgré les déforestations, et ce pour deux raisons : le développement urbain et, surtout, la dégradation des sols ! En France, elle a régressé de 3,4 millions d’hectares et, partout en Europe, la forêt progresse rapidement, par désertification rurale.

Si le modèle actuel était « productiviste », il cultiverait ces terres abandonnées. Mais il ne le fait que quand la rentabilité est assurée, si besoin à coups de subventions, et quand elle n’est plus là, il délaisse les sols. Nous portons un projet de société loin du retour à l’individualisme d’un agriculteur local idéalisé, le projet d’une autre socialisation -celle des coopératives, du salariat, de la mutualisation, du service public ; celle où le besoin humain de qualité, de sécurité alimentaire et de santé publique est ce qui prime, ce qui oriente le développement-.

C’est pourquoi nous voulons assumer le débat avec nos concitoyens pour refuser le « localisme ». Le local est indispensable, mais les échanges aussi et permettez-moi d’aller chercher mon poulet de Bresse à plus de 50km, mon saucisson en Haute-Loire, ma côte de Salers dans le Cantal, mes abricots dans la Drôme, mon huile d’olive en Sicile. Nous voulons aussi refuser les discours de véritables intégristes qui nous demandent de nous serrer la ceinture pendant que le luxe bat tous les records. Pour résumer, contre la « malbouffe », nous défendons le droit à la bonne bouffe.

Venons-en au projet métropolitain. Il se heurte, comme pour l’énergie, à la réalité de la forte dépendance de l’agglomération avec son cadre régional, national et mondial. Seulement 4,6 % de l’alimentation consommée dans la métropole provient du territoire. Mais que faut-il en conclure ? Qu’il faille développer la production agricole orientée vers les besoins de l’agglomération ? Nous sommes d’accord ! Qu’il faille contraindre la consommation pour réduire les apports extérieurs, mais au nom de quoi ? Comme s’il fallait aller vers une autosuffisance alimentaire, comme certains le proposent avec inconscience pour l’énergie ! Pour nous, ce constat montre d’abord qu’il n’existe pas de stratégie alimentaire métropolitaine en dehors de la politique agricole nationale, et que personne ne peut cacher, derrière la métropole, ses choix politiques nationaux et européens.

Le rapport nous parle ensuite d’une « meilleure répartition de la chaîne de valeur (pour une juste rémunération des producteurs agricoles) en inventant des scènes de dialogue territorialement élargies ». J’avoue rester interrogatif devant cette formule de « scènes de dialogue »… Mais oublions ! Le fait est que « la chaîne de valeur » dépasse très largement la métropole et que, comme sur le plateau des Grandes Terres, la situation des agriculteurs ne peut se penser sans eux et quand ils nous disent que, pour eux, les Grandes Terres sont des terres à blé, il serait contre-productif de vouloir leur imposer de se transformer en maraîchers.

Pour nous, l’enjeu de la concertation reste devant nous et nous sommes interrogatifs devant l’avis du Conseil de développement de privilégier les jeunes, les personnes âgées et les quartiers populaires. Comment ces trois catégories sont-elles représentées au Conseil de développement ?

Alors, nous partageons les 11 objectifs et, notamment, celui de faire de la restauration collective publique une vitrine de la transition vers une alimentation durable. Nous étions déjà intervenus au sujet des conditions d’approvisionnements des cuisines centrales publiques qui se retrouvent en concurrence dans un marché local en tension. Nous souhaitons qu’un travail plus concret s’engage pour détailler ces objectifs en un Plan d’actions, comme nous l’avons pour les déchets.

La délibération nous propose surtout des outils supports de prochaines actions, avec la mise en place d’une plateforme de concertation, de groupes projets, d’échanges sur des sujets nouveaux, de soutien aux initiatives locales pour des habitants acteurs de leur santé alimentaire.

Mais, comme le plus souvent dans les grands dossiers métropolitains, monsieur le Président, pas de références aux Communes ! Le risque est de mettre en place une démarche centralisée et institutionnelle, sans lien avec les actions conduites par les Communes… Je pense aux cuisines municipales, qui devraient être le premier acteur à coordonner et mobiliser tant elles sont à la fois un outil de l’exemplarité mais aussi un des liens les plus forts avec la jeunesse, les familles et, donc, un excellent outil pédagogique support du débat public sur l’alimentation.

Au total, en l’attente de propositions plus concrètes et malgré nos critiques sur le contenu idéologique et stratégique de ce rapport, nous nous abstiendrons.

Je vous remercie.

Une « Ruche industrielle » pour les salariés ?

N° 2019-3569 - Subvention à la Ruche industrielle - 2019 -

M. le Conseiller MILLET : Cette délibération commence par nous faire croire que l’hirondelle d’un solde net positif de l’emploi dans l’industrie en 2018 ferait le printemps, sans rien dire de la poursuite de la désindustrialisation sans freins dans notre pays et dont les symboles sont connus : ALSTOM Belfort et Grenoble, Ascoval, Ford à Bordeaux, cristallerie d’Arc, papeterie Arjowiggins, Whirpool, … Mais, derrière les noms symboles, il y a les faits : on produit trois fois moins de voitures, en France, en 2018 qu’il y a 15 ans ! La chute s’accélère.

Mais on nous présente, à chaque occasion, la métropole comme un territoire avec une météo économique inverse, et on nous promet une métropole « fabricante ». Il faut, pour cela, subventionner des acteurs supposés pleins de bonnes intentions. Mais, au fait, les acteurs de cette « Ruche industrielle » touchent combien de CICE ou de CIR ? Et pour en faire quoi ?

Sur le fond, nous sommes convaincus que le discours métropolitain sur l’industrie et l’économie ne peut inverser les logiques économiques profondes. On continue à nous faire croire que le problème de l’industrie est celui du coût du travail, comme si AIRBUS était installé à Toulouse parce que les salaires y sont plus bas ! La vérité est que l’industrie est d’abord un enjeu d’investissements, de cohérence des filières et de formation. La revue Fusions & Acquisitions Magazine montre que les acquisitions étrangères en France s’accélèrent et identifie les risques sur les brevets, les filières.

Vous savez tous, je l’espère, qu’une des premières mesures de GE rachetant ALSTOM a été de transférer les brevets dans une filiale Suisse… Pour reprendre le site, il faudrait aujourd’hui les lui racheter !

Selon le cabinet Trendeo, 48 % des investissements industriels dans le monde depuis 2016 ont été faits en Asie, 26 % sur le continent américain et, seulement, 17 % en Europe. Les projets les plus axés sur l’usine du futur sont concentrés dans les pays au PIB le plus élevé… pour l’Europe : le Danemark, l’Autriche et la Finlande… la France n’étant que septième ! …

Comme le dit André-Yves Portnoff, Professeur invité à HEG (Haute école de gestion) Fribourg sur la chaire Edgar Morin et de l’association « Manifeste pour l’industrie » : « La désindustrialisation de la France ? Pas une fatalité. Un choix délibéré par ignorance ou égoïsme myope. »

Il affirme que la meilleure manière de protéger l’industrie est de ne pas la brader… et que s’est-il passé sur le site de Bosch Vénissieux… un des plus grands groupes industriels mondiaux -75 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 5 milliards d’euros de résultat net, 6 milliards d’euros d’investissements par an (principalement en Allemagne et en Europe de l’Est)-… mais qui se désengage de la France… son Directeur annonçant récemment, pour la première fois, la possible fermeture du site de Rodez ! …

Rappelez-vous du Préfet déclarant il y a un an : « On vous a donné en Crédit d’impôt compétitivité (CICE) et en Crédit d’impôt recherche (CIR) plus que vous n’investissez, (…) Et, en retour, vous voulez licencier sur le site de Vénissieux. Je n’accepte pas, il y a pas de raison que j’y perde autant. Nous attendons un retour sur investissement, sur le territoire. »

Alors, monsieur le Président, vous me direz, nous n’y pouvons rien et nous faisons tout notre possible pour la revitalisation industrielle de ce site et ce projet de « Ruche » peut y contribuer. Pourquoi pas ? … et nous ne sommes pas contre cette ruche industrielle, surtout si elle permettait de mettre à disposition des plateformes technologiques pour aider les TEP et PME… Mais, franchement, la présence de Bosch dans ce tour de table est symboliquement provocatrice : après avoir supprimé 1 000 emplois, le groupe met quelques milliers d’euros pour aider à la transformation numérique alors même que sa responsabilité serait de mettre des millions pour un réinvestissement dans l’industrie du futur dont ce groupe est pourtant un des champions.

Vous savez comme nous que le projet d’installation de NAVYA sur le site ne se fera pas et nous souhaitons, pour notre part, que la métropole accompagne le défi de la réussite de Boostheat, par exemple, en cherchant des sites publics susceptibles d’accueillir ses chaudières, comme le fait la Ville de Vénissieux.

En tout cas, nous dirons chiche à cette « Ruche industrielle », sans aucune illusion sur son impact réel mais en insistant pour que les plateformes qui seront développées soient mobilisables par les organismes de formation professionnelle du secteur -et notamment l’AFPA, le GRETA, le CERTA- qui sont tous confrontés à l’enjeu de l’accompagnement des salariés dans la transformation numérique des métiers de l’industrie.

Je vous remercie.

Égalité de traitement de tous les territoires !

N° 2019-3549 - Programme métropolitain d’insertion pour l’emploi (PMI’e) 2016-2020 - Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi (MMI’e) - Subvention - 2019 -

Mme la Conseillère PIETKA : Monsieur le Président, chers collègues, je ne peux qu’approuver une délibération par laquelle la Métropole soutient le nouveau GIP (Groupement d’intérêt public) qu’elle a créé et au sein duquel je siège avec grand intérêt.

Par ailleurs, cette délibération formalise le partenariat entre les villes et le GIP. À cet égard, je me réjouis de constater que la Métropole s’inscrit pleinement dans le projet voulu par un certain nombre de villes de l’Est Lyonnais consistant à mutualiser les postes de coordonateurs sur les différents territoires plutôt que de recruter de nouvelles personnes. La contractualisation de cette collaboration est très attendue de la Ville de Bron.

En ce qui concerne l’avance de trésorerie à accorder au GIP, en tant qu’ancienne élue de l’association Uni-Est, je comprends les difficultés d’une organisation en lien avec les modalités de paiement du FSE. À cet égard, je persiste à penser qu’il eût été souhaitable que la Métropole apporte son soutien à Uni-Est à l’époque, en 2016, même s’il est vrai que le modèle avait, sans doute, fait son temps. La Métropole a laissé les villes membres mettre en place des avances de trésorerie et elle a repris la gestion du FSE en 2017. Ces avances ne seront probablement jamais remboursées aux villes alors que la Métropole a récupéré l’enveloppe pluriannuelle FSE donc, potentiellement, une partie de ce qui aurait dû revenir aux villes…

Bref, c’est le passé et force est de constater que la Métropole a les épaules plus larges pour consentir des avances aux opérateurs de terrain, et ceci est satisfaisant.

Notre groupe votera ce rapport en demeurant vigilant sur l’égalité de traitement de tous les territoires, notamment ceux de l’est, mais cela dépend de nous tous puisque nous sommes partie prenante du GIP.

Il faut écouter les universitaires !

N° 2019-3562 - Fondation pour l’Université de Lyon (FPUL) - Versement d’une contribution 2019 à la dotation initiale de la Fondation -

M. le Conseiller MILLET : Cette délibération, accordant une subvention à la Fondation pour l’Université de Lyon, se tient dans le contexte d’une opposition grandissante de la majorité des acteurs de l’université au projet de cette Université de Lyon que notre Conseil soutient sans jamais chercher à comprendre le débat qui agite le monde universitaire.

Nous vous avions alerté à de nombreuses reprises, depuis le lancement du premier IDEX en 2011, et nous demandions que nos représentants dans les Conseils d’universités rencontrent les représentants des personnels et des étudiants en vous donnant connaissance des communiqués de l’intersyndicale, qui alertait sur le coût de l’IDEX (13 millions de subventions supplémentaires pour 55 millions de frais de fonctionnement) ou celui évoquant le mille-feuille incompréhensible d’une communauté universitaire de 11 membres avec un consortium IDEX à 9 et une université cible à 5, structurée en pôles regroupant des composantes qui devraient perdre leur personnalité juridique à terme.

Qui sait ici où en est le projet qui devait rassembler tous les établissements universitaires ? Permettez-moi de vous donner un aperçu de la situation dans les différents Conseils d’établissements.

  • Le 16 juin, le Conseil de la faculté de Droit s’est prononcé à l’unanimité contre ce projet !
  • Le 18 juin, les élections des représentants étudiants au Conseil de l’UDL ont accordé 3 sièges sur 4 aux élus de la liste dénommée « IDEXIT »… tout un symbole…
  • Le 20 juin, 75 % des personnels de l’INSA se sont prononcés contre le document d’Orientation stratégique.
  • Le même jour, le CA de l’INSA s’est tenu avec, à l’ordre du jour, l’avis sur ce projet mais, devant l’opposition évidente d’une majorité de ses membres, le Président, par ailleurs représentant du MEDEF, a préféré fuir en n’organisant pas le vote… Je note que Jean-Paul Bret, absent, avait donné son pouvoir au représentant de la Fondation de l’INSA qui a annoncé son opposition au projet.
  • Le CA de Lyon 3 se tient demain, mardi. Il y a 2 ans, il avait voté contre le premier projet de l’IDEX, a priori avec le vote « contre » de nos deux représentants, monsieur Moroge et madame Picot.

Dans tous les établissements -Lyon 1, Saint-Étienne, Lyon 3, l’ENS, l’INSA-, les Comités techniques ont voté contre, et à l’unanimité à Saint-Étienne, l’ENS et l’INSA.

Si les Conseils académiques de Lyon 1 et Lyon 3 ont voté pour, malgré un tiers d’opposition, le Conseil des facs de Droit, de Philosophie pour Lyon 3, Sciences et Sports pour Lyon 1 ont voté contre. Le Conseil étudiant s’est opposé à l’ENS, comme le Conseil des études et le Conseil scientifique de l’INSA.

Autrement dit, l’opposition à ce projet, dont je vous avais parlé ces dernières années, grandit : elle ne concerne pas seulement les militants, les syndicats, mais gagne de plus en plus de Conseils, et il faut de plus en plus de pressions, de manipulations de la part de l’équipe du Président Khaled Bouabdallah pour continuer ce projet, qui devient ingérable.

Permettez-moi de prendre l’exemple de l’INSA pour montrer le caractère totalement idéologique de ce projet :

  • On nous dit qu’il faut être plus gros pour être visible dans le classement de Shanghai. Mais c’est déjà le cas avec la marque « Université de Lyon » que tous les chercheurs utilisent, depuis plusieurs années, comme affiliation de leur publication scientifique, précédant le nom de leur établissement.
  • On nous dit qu’il faut être plus gros pour être reconnu par les grandes universités du monde. Mais l’INSA organise, depuis des années, des échanges étudiants avec les meilleures écoles d’informatique de toute la planète, et ses étudiants sont recherchés.
  • On nous dit qu’il faut se rassembler pour de meilleures relations avec le monde économique. Mais un ingénieur INSA passe 1/3 de son temps de formation en entreprise depuis le début, et les laboratoires de l’INSA sont connus et recherchés de toutes les entreprises en France…
  • Par contre, qui a décidé qu’il fallait détruire l’INSA pour construire l’Université de Lyon ? Qui veut faire croire qu’en niant ce qui est une réussite, on travaille pour l’intérêt général ?

J’insiste pour que nos représentants consultent partout les personnels et refusent de participer à, ce que nous craignons, un coup de force contre la démocratie universitaire du même type que la trahison du vote des Français en 2005. Il faut remettre en cause ce projet tourné contre le monde universitaire.

Cette année, nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Développement urbain et développement économique !

2019-3517 - Vénissieux - Puisoz - Opération d'aménagement -

Mme la Conseillère PEYTAVIN : C’est encore moi. Effectivement, ce que je vais vous dire ce soir, n’est pas du tout dans la délibération.

Nous allons donc passer la délibération pour l’avenant n° 1 à la convention mais il y a un sujet auquel on peut difficilement discuter dans une délibération car cela ne peut pas en faire partie mais il nous tient à cœur d’en parler, le projet de développement du Puisoz-Grand Parilly est un exemple réussi de collaboration entre une Commune, la Métropole, les acteurs locaux de l’emploi et de l’insertion, un aménageur et des entreprises, dans une démarche de promotion de l’insertion et de l’emploi sur un territoire. C’est aussi une démonstration de la manière dont le développement urbain et le développement économique peuvent s’alimenter.

L’emploi n’est pas une compétence, comme vous le savez, directe des communes mais, face au taux de chômage qui frappe très durement ses habitants, aujourd’hui 8 705 Vénissians pour être précis sont actuellement demandeurs d’emplois, la Ville de Vénissieux a fait le choix de s’investir activement sur cette question en mobilisant ses services municipaux, ses politiques publiques et sa connaissance du territoire et de ses dynamiques.

Depuis plusieurs années, nous travaillons ainsi en étroite collaboration avec les entreprises implantées sur la Commune afin de promouvoir le développement économique et l’emploi, notamment des personnes en insertion, et la Ville a signé en 2015 avec une vingtaine d’entreprises la charte de coopération « ville-entreprises » pour favoriser l’emploi et la formation sur les territoires de la Commune. Aujourd’hui, 108 entreprises sont signataires et ont participé à plus de 50 actions qui ont permis à de nombreux Vénissians de prendre contact avec le monde de l’entreprise et aux entreprises de mieux connaître le potentiel des compétences disponibles sur les territoires de la Commune.

Dans sa volonté d’associer développement urbain et développement économique, la Ville de Vénissieux propose aux entreprises qui s’implanteront sur le site du Puisoz de signer la charte d’engagement du Grand Parilly et la charte de coopération « Ville-entreprises ». Les enseignes Ikéa et Leroy Merlin se sont toutes les deux engagées dans cette démarche. Dans ce cadre, Vénissieux a monté en mars, en partenariat avec l’entreprise Ikéa, Pôle emploi et la Métropole, une opération originale d’accompagnement vers l’emploi en direction de ses habitants.

Je tiens à la détailler ici puisqu’il s’agit d’un exemple réussi d’action partenariale, tenant compte des spécificités d’un territoire, de sa population active et des potentialités de son développement économique.

Pour son ouverture en septembre 2019, Ikéa doit recruter 90 nouveaux salariés sur différents types de compétence. C’est évidemment une grosse opportunité pour les demandeurs d’emplois du territoire. C’est pourquoi la Ville s’est positionnée pour accompagner ses demandeurs d’emplois dans leur démarche de candidature, en complément bien sûr des services déjà proposés par les acteurs de l’emploi et de l’insertion présents sur la Commune, comme Pôle emploi et la mission locale.

Avec l’aide d’un cabinet spécialisé dans le recrutement, la Ville a mis en place des réunions d’information sur les postes proposés avec ateliers et entretiens à destination des demandeurs d’emplois vénissians. Cette opération a été un premier succès puisque 500 personnes se sont présentées au lieu des 200 attendues, signe de l’énorme besoin d’accompagnement des citoyens sur les problématiques de l’emploi. À l’issue de cette première phase, 104 candidats ont été présélectionnés et ont pu bénéficier d’un coaching complet qui a débouché sur une matinée d’entretiens de recrutement, menés par la société Ikéa, le 27 mars dernier. Les candidats ont ensuite pu débriefer sur ces entretiens. Ils ont aussi été invités à participer à la deuxième journée des métiers et de l’emploi organisée par la Ville, le 28 mars dernier.

Nous avons donc mobilisé des moyens conséquents sur cette opération et cela en valait la peine. À la suite de cette opération, une trentaine de candidats ont été immédiatement recrutés et une quarantaine d’autres se sont vus proposer un deuxième entretien. On peut donc envisager le recrutement au final d’une soixantaine de vénissians grâce à cette opération. Et le retour des candidats qui n’ont pas été retenus sur cette expérience a été également positif, puisque cela leur a permis de dynamiser leur recherche d’emplois, de bénéficier d’un accompagnement et de conseils très utiles pour la suite de leur démarche, et pour beaucoup, de reprendre confiance en eux.

La Ville est également engagée depuis de nombreuses années…

M. LE PRÉSIDENT : Madame Peytavin, vous pouvez un petit peu accélérer ?…

Mme la Conseillère PEYTAVIN : Oui je sais, je fais de mon mieux ! (manifestations dans la salle) La Ville de Vénissieux est également engagée…. Non mais je vous entends, monsieur le Président. La Ville de Vénissieux est également engagée depuis de nombreuses années dans une politique très active de promotion des clauses d’insertion sur les marchés passés sur son territoire. Le service économie de la Commune intègre une mission de conseil et d’appui technique à l’intégration et au suivi des clauses d’insertion dans les marchés passés pour les chantiers menés par la Ville mais également dans les marchés passés par d’autres donneurs d’ordre, essentiellement les bailleurs sociaux et les promoteurs privés. Cette politique volontariste en faveur de l’insertion donne des résultats tangibles.

En 2017, 10 donneurs d’ordre différents ont mené 17 opérations comportant des clauses d’insertion sur des marchés publics et privés, soit un total de 17 000 heures pour 62 personnes recrutées et, en 2018, 50 000 heures ont été réalisées sur le territoire de la ville. On peut dire que depuis 2014, le nombre d’heures d’insertion a augmenté de 231 %. Pour que l’opération du Puisoz soit porteuse d’opportunités d’emplois pour les publics qui en sont les plus éloignés, la Ville de Vénissieux et la Métropole (je le dis) ont signé une convention d’objectifs emplois insertion avec Lionheart et Pôle emploi, pour une démarche partagée de mise en œuvre… (brouhaha).

M. LE PRÉSIDENT : S’il vous plaît, on laisse finir madame Peytavin, elle va nous rendre du temps après, j’en suis sûr ! Allez-y madame Peytavin !

Mme la Conseillère PEYTAVIN : Pas tout mais on en rend ! (rires) Non mais je dis des choses sympas sur la Métropole et vous voulez me couper alors ! Alors, bon je ne dirai pas !

M. LE PRÉSIDENT : C’est pour cela madame Peytavin, vous le savez, allez-y !

Mme la Conseillère PEYTAVIN : Je ne sais plus où j’en étais ! … pour une démarche partagée de mise en œuvre des clauses d’insertion dans le cadre de contrats de chantiers du projet. Et donc, ce sont 60 945 heures qui ont été programmées sur l’ensemble du chantier Puisoz. Et à la fin du mois de janvier 2019, donc cette année, il y avait déjà 32 430 heures qui avaient déjà été effectuées. Ce qui est important de dire aussi, c’est que ces contrats bénéficient en grande majorité à des travailleurs dont le niveau de qualification est inférieur au CAP et c’est important de le dire et tous les critères d’éligibilité aux clauses d’insertion sont représentés. Bon, je ne dirai pas la fin, parce c’est du blabla… Donc, voilà ! (brouhaha).