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Avis sur le Schéma régional de santé… une résonance dans la Métropole…

2023-1844 - Avis de la Métropole de Lyon dans le cadre de la procédure de consultation sur le Schéma régional de santé (SRS) Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA) 2023-2028 -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, vous connaissez notre engagement sur les questions de santé pour garantir à tous les âges de la vie le droit universel qu’est l’accès égal à la santé dans toutes ses composantes.

Nous savons que le compte n’y est pas, les inégalités s’aggravent et font perdre leurs chances à de trop nombreux citoyens en termes d’espérance de vie, de maladies chroniques, de handicaps. Il y a toujours plus de six ans d’écart d’espérance de vie entre un ouvrier et un cadre, trois ans entre une ouvrière et une cadre.

L’avis rendu par notre assemblée sur ce Schéma régional de santé, mis en œuvre par l’ARS -outil du gouvernement-, aura une résonance dans la Métropole, particulièrement auprès des professionnels de santé, des patients, leurs familles et associations, de la population qui se débat pour trouver un médecin traitant, un rendez-vous dans des délais raisonnables à l’hôpital, les restes à charge de dépenses de santé.

Nous nous réjouissons que l’avis ait évolué et ne reprenne pas les termes de 2018, ce qui aurait été aujourd’hui, encore plus qu’hier, un déni de réalité.

Notre Métropole fait de réels efforts au travers de toutes ses compétences qui touchent à la santé : politiques sociales, éducatives, personnes âgées, personnes porteuses de handicaps, petite enfance et famille… efforts qui tentent de réduire les inégalités et, parfois, les fractures dans l’accès à la santé.

Pour autant, la santé est une politique nationale déclinée par l’ARS et les HCL, concernant l’hôpital public, et la réalité est là.

La crise sociale s’approfondit dans un contexte de bas salaires et de précarité accrue, d’inflation portant une hausse des prix considérables, de crise climatique dont les effets sont plus durs pour les modestes.

Certains avaient espéré que le Covid constituerait un électrochoc pour le gouvernement… mais celui-ci a gardé le cap… baisse des dépenses publiques, champs d’activité libérés pour le privé et le profit, choisissant le passage en force quitte à fracturer un peu plus la société.

En 2023, les organisations syndicales faisaient état de 500 lits fermés aux HCL ; une centaine, au Vinatier. 300 à 400 postes budgétés mais non pourvus aux HCL ; entre 150 et 200, au Vinatier. 1 300 lits ont été fermés cet été aux HCL, alors que nous savons que la canicule est aussi dangereuse pour la santé que le grand froid.

Le ras-le-bol des personnels révèle une réelle perte de sens des métiers, qui se nourrit des salaires trop bas et des conditions de travail dégradées. Le Ségur n’est pas à la hauteur, tant du point de vue de son champ d’application que des déroulements de carrière, évolutions salariales, prise en compte de la pénibilité.

Et que dire des recrutements en école d’infirmière… 10 % des admis acceptent finalement la proposition… 13 % auront abandonné au bout de 2 mois… Parcoursup a des effets pervers.

Nous partageons les points de vigilance cités. Nous attirons l’attention sur la médecine du travail, qui peut jouer un rôle important dans la prévention et est affaiblie aujourd’hui.

Nous sommes inquiets, après un été où nous avons connu la mise en redressement judiciaire de l’hôpital des Portes du sud et de l’EHPAD La Solidage -agréée à l’aide sociale, qui accueille un nombre important de retraités modestes. Plus de 100 000 habitants des villes des Portes du sud sont concernés. Nous sommes mobilisés pour conserver l’ensemble de services de soins dans un cadre non lucratif.

Nous restons mobilisés pour que Henry Gabrielle reste à Saint-Genis-Laval parce que c’est le mieux pour Henry Gabrielle et pour le Vinatier. Citons aussi la fermeture du Centre Sévigné, qui va affaiblir l’offre de soins à Lyon pour les plus fragiles.

Il faut aussi citer la fermeture des urgences des hôpitaux des Portes du sud et Givors. Nous alertons sur le projet de décret national qui réorganiserait les services, n’en laissant subsister que quatre dans la Métropole de Lyon.

Nous voterons donc cette délibération et l’avis réservé rendu. Peut-être nos interventions ont-elles contribué à cet avis ? En tout cas, il nous convient. C’est un engagement sérieux pour la santé dans les mois qui viennent.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=23420

Vers une synergie solaire hydrogène dans la Vallée de la Chimie ?

2023-1840 - Soutien aux activités de recherche et innovation et formation professionnelle de Symbio -

M. le Conseiller MILLET : Courte intervention monsieur le Président, chers collègues pour poser une question et proposer un lien entre deux projets : celui du développement de Symbio à Saint-Fons et celui de Lyon-Rhône-Solaire, opérateur de photovoltaïque dans lequel la Métropole est actionnaire.

Le développement de l’hydrogène pour les gros véhicules est sans doute une réponse à la décarbonation des transports de marchandises, même si, au passage, la première réponse est certainement de redévelopper le fret ferroviaire. Mais comme il y aura toujours besoin de camions et de cars, l’hydrogène peut avoir une place importante à condition, bien sûr, d’avoir de l’hydrogène vert, sujet souvent discuté et sur lequel Symbio annonce un accord avec la CNR pour obtenir de l’hydrogène vert hydraulique… Pourtant, il existe une autre solution, que nous avions évoquée lors de la décision de la Métropole de rentrer dans Lyon-Rhône-Solaire : utiliser le solaire de la vallée, en lien -pourquoi pas ?- avec Air Liquide, pour produire de l’hydrogène vert. Ce serait une synergie de plus dans la vallée et un atout de plus pour Symbio.

Madame la Vice-Présidente, pouvons-nous étudier cette hypothèse ?

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=22611

Pour le développement durable de la Vallée de la Chimie, sensibiliser aussi les actionnaires !

2023-1839 - Projet directeur Vallée de la Chimie 2030 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, les communistes ne peuvent que souscrire à l’objectif ambitieux affirmé en introduction de cette délibération, je cite :

« La Métropole et les industriels se mobilisent, conjointement, pour le développement et l’aménagement de la plateforme industrielle Lyon Vallée de la Chimie avec, pour objectif principal, de conforter le pôle d’activités existant. »

La délibération cite les trois actions en 2023 :

– sensibiliser, informer, former les habitants et les salariés ;

– mobiliser pour des synergies dans la vallée ;

– renforcer les liens avec le territoire…

Permettez-nous de compléter en ajoutant des acteurs qui ne sont pas cités : les actionnaires et leurs représentants, les dirigeants d’entreprise.

Il faut, eux aussi, les sensibiliser pour les encourager à des comportements socialement et environnementalement durables. Il faut, eux aussi, les mobiliser pour des investissements dans les synergies de la vallée et, sans doute, pour renforcer les liens avec le territoire, et notamment leur demander la transparence sur le coût du capital et les revenus des actionnaires… qui nous serait bien utile pour mieux évaluer notre effort avec l’argent public…

Peut-on proposer à l’Association pour le développement durable de la Vallée de la Chimie, d’élaborer un indicateur éclairant le niveau de mobilisation des actionnaires dans cet objectif ? … ce qui permettrait d’ajouter une quatrième action, « sensibiliser les actionnaires »…

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=21787

Des logements sociaux partout dans la métropole !

2023-1884 - Modification n° 4 du PLU-H de la Métropole de Lyon - Arrêt du bilan de la concertation -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, madame La Vice-Présidente, chers collègues, la modification n°4 du PLU-H s’inscrit résolument dans les orientations de la précédente, visant à décarboner l’aménagement du territoire, limiter l’artificialisation des terres, préserver les ressources naturelles -notamment l’eau-, renforcer l’offre de logement abordable, tout en équilibrant mieux cette offre sur le territoire de la Métropole.

Comme de coutume, la conciliation de l’ensemble de ces enjeux relève d’un jeu d’équilibriste subtil et suscitera des oppositions et des frustrations, qui ressortent fatalement dans les concertations. Opposition qu’il faut nuancer, le bilan de la concertation faisant ressortir des avis majoritairement positifs.

Quelques remarques, cependant, sur cette concertation.

Tout d’abord, et malgré les efforts déployés par la Métropole et par madame la Vice-Présidente Boffet, le nombre de participants -1 227- reste faible comparativement à la population métropolitaine. Je n’ai pas de recette miracle pour faire augmenter cette participation et je conçois que le sujet peut paraître trop « technique » ou trop éloigné des préoccupations de nombre de nos concitoyens. Sans nul doute, une consultation sur « qui va gagner la Coupe du monde de Rugby ? » aurait été plus facile à organiser, chacun ayant semble-t-il un avis sur la question.

Il faut donc prendre le bilan de la concertation comme un élément parmi d’autres, d’autant que les contributions sont très territorialisées -c’est-à-dire liées à une opération ou un secteur géographique particuliers. Cela à l’avantage d’être assez concret, mais ne répond pas à la question plus globale de l’aménagement du territoire de la Métropole, par manque de vision d’ensemble. Ce travail-là nous revient, me semble-t-il.

Toutefois, je crois intéressant de noter que le débat se déporte de la question « densification versus étalement » vers une tension entre « l’attractivité » du territoire et sa densification, et bien sûr sur le niveau acceptable de densification, suivant les formes d’habitat, la proximité des lignes de TC et les secteurs urbains.

L’attractivité du territoire ne semble pas remise en cause, et chacun de nous ne peut que se satisfaire que la Métropole soit un territoire dynamique dans les domaines économiques, universitaires, culturels ou associatifs.

Le corolaire de cette attractivité est évidement une pression haussière sur les prix du foncier, un déficit chronique de logement -et particulièrement de logements abordables- et l’augmentation continue de la population métropolitaine, plus particulièrement dans son centre.

Puisque l’étalement n’est plus une option -et la loi ZAN Zéro artificialisation nette) nous le rappelle bien- et que la limitation de la population ne me paraît ni possible ni souhaitable -le droit de déplacement et d’installation sont, pour moi, des droits fondamentaux- alors, il n’y a pas 36 000 solutions, il faut densifier.

Et c’est là toute la difficulté de l’exercice parce que si tout le monde peut s’accorder sur l’objectif, personne n’en veut « dans son jardin ».

Encore faut-il en avoir un, de jardin, ce qui est loin d’être le cas pour une grande majorité d’entre nous. On notera, d’ailleurs, que, parmi les opposants les plus mobilisés contre les projets de densification, se trouvent précisément ceux qui en ont, des jardins…

Et donc, inévitablement, on retombe sur la question sociale et sur les inégalités de revenus. Non seulement les prix devenus prohibitifs privent du droit à la ville nos concitoyens les plus pauvres, mais c’est à ceux qui peuvent, malgré tout, se maintenir en ville que l’on va demander le plus d’effort. Car, sans surprise, les communes carencées en terme de logements sociaux ne sont pas celles qui affichent les moyennes de revenus les plus faibles, loin s’en faut !

Contrairement à une idée répandue, ce ne sont pas les quartiers populaires qui reçoivent le plus d’argent public, mais bien plutôt les quartiers aisés. C’est d’ailleurs un des paradoxes de nos politiques : à chaque fois que nous améliorons la qualité de vie dans un quartier -en le végétalisant, en construisant des lignes lourdes de TC, en le piétonnisant-, nous faisons bondir la valeur vénale des logements et, donc, des loyers.

Sans une action forte et volontariste d’encadrement des loyers, et le meilleur moyen reste évidemment la production de logements sociaux, nos propres efforts conduisent à l’éviction des familles les plus fragiles…

Ainsi, il me paraît indispensable de maintenir un objectif ambitieux de création de logements neufs, abordables et de hautes qualités, autant dans le centre de l’agglomération que dans les communes périphériques.

Je pointe souvent du doigt le manque de volonté des communes de l’ouest quand il s’agit de programmes sociaux, mais je vais me permettre une remarque aux élus de la ville de Lyon. Il me paraît pour le moins regrettable que la ville ait décidé de diviser par deux son objectif de production, passant de 2 000 à 899… Quand bien même l’objectif serait difficile à atteindre, le baisser ainsi envoie le mauvais signal, notamment aux associations de locataires et aux bénéficiaires de logements sociaux sur les listes d’attentes.

On pourra m’opposer l’argument du réalisme mais, si c’est le cas, appliquez la même logique à nos ambitions en terme de transition environnementale ! Ce ne serait pas bien joyeux, et je crois que nous nous sommes tous engagés dans l’action publique précisément pour transformer le réel et non pas pour laisser la main invisible du marché modeler notre monde.

En conclusion, il me semble indispensable de réaffirmer notre ambition en termes de construction et de rénovation de logements sociaux, partout dans la métropole, et de s’en donner les moyens.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=11953

Du marché des Minguettes au parc Dupic…

2023-1893 - Vénissieux - ZAC Marché Monmousseau Balmes -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, la ZAC marché Monmousseau Balmes est un des grands projets de Vénissieux qui marquera l’histoire de la ville, après les ZAC Vénissy et Armstrong qui ont transformé le cœur du plateau… cette ZAC va tisser un lien entre le centre-ville ancien et le plateau de cette ZUP, construite pour apporter un logement digne à des milliers de familles sortant du mal-logement mais coupée de la ville par un encerclement de voirie, qui ne reliait pas les quartiers du plateau à leurs voisins…

Depuis, la ville cherchait à relier. On a parlé de rue des deux marchés, il y a 20 ans ; c’est, aujourd’hui, un parc linéaire arboré qui va relier les deux marchés avec une urbanisation diversifiée, de nouveaux équipements publics… dans lesquels la ville va investir plus de 29 M€…

Alors, Marché Monmousseau Balmes, le nom est riche…

Le marché, c’est le plus grand de la région… plus de 300 forains, un public qui vient de toute l’agglomération, parfois jusqu’à Marseille… Nous avons fait ensemble de gros efforts de marché propre, mais il y a beaucoup à faire sur cette place à l’ancienne, immense parking où les arbres meurent, où les mésusages perturbent la tranquillité des riverains. En redessinant le marché -avec une arborisation réussie, une halle maraîchère où nous pourrons travailler à la qualité des produits, un espace bouliste de qualité, des espaces d’animation permettant de faire vivre ce lieu pas uniquement les jours de marché-, nous voulons en faire un lieu d’attractivité métropolitaine.

Monmousseau, Gaston, de son prénom, est un dirigeant communiste pour ceux qui ne le connaissent pas… c’est un des quartiers historiques des Minguettes, un ensemble de tours avec un des plus bas revenus de la ville, où reste le vide de tours démolies qui attend que se crée un nouveau quartier, sortant de cet urbanisme des places de parkings autour des tours. Mais ce sont 600 logements sociaux démolis pour créer ce nouveau quartier de liaison entre le plateau et le bourg. Il fallait démolir pour redessiner les circulations, inventer un nouveau parc urbain assurant la trame de biodiversité entre le parc Dupic et le parc des Minguettes. Il y a déjà, en bas, un jardin de la biodiversité que je vous invite à découvrir.

Mais, les reconstitutions ne se feront pas sur Vénissieux à cause de ce règlement imbécile de l’ANRU issu d’un discours choc d’un premier ministre oublié. 1 100 logements à construire et seulement 80 logements sociaux sur la partie basse hors quartier prioritaire. Il est légitime de proposer de l’accession et de l’accession abordable, mais l’absence de logement social familial reste une question et nous serons attentifs aux projets immobiliers futurs de la ZAC pour permettre aussi à des vénissians de rester locataires dans la balme, comme nous l’avons fait sur le quartier Romain Rolland voisin.

Les Balmes, ce sont les pentes de la colline des Minguettes -troisième colline de l’agglomération après la Croix-Rousse et Fourvière-, celle où vivent les premiers de corvées qui travaillent dans toute l’agglomération. Les vénissians n’ont pas oublié le torrent déferlant sur l’avenue d’Oschatz, après un violent orage l’été 2022, qui a rempli les sous-sols de la médiathèque de Vénissieux. C’est un enjeu environnemental majeur de ce projet, qui intègre des réservoirs et assure l’infiltration nécessaire -y compris dans la rénovation de la place du marché.

C’est un grand projet qui sera un projet exemplaire de participation citoyenne, même si les habitants des logements sociaux vont être relogés ailleurs avec, bien sûr, les riverains de la rue Billon qui ont participé aux rencontres publiques et à la balade urbaine. Mais ce projet concerne toute la ville, en fait. Je remercie la vice-présidente Béatrice Vessillier d’avoir validé la proposition de financement de cette participation au dernier COPIL, et je suis sûr que la vice-présidente Laurence Boffet apportera son expérience au prochain COPIL sur la participation, justement…

C’est un projet majeur pour Vénissieux, qui peut prolonger les réussites de la rénovation urbaine et qui devra construire la fierté vénissiane d’un développement humain et durable, comme on dit à Vénissieux, un développement pour tous les vénissians, pour continuer à construire le retournement de l’image des Minguettes au service de cette ville belle et rebelle.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=11016

Pour un PCAET ambitieux et opérationnel !

2023-1869 - Révision du Plan climat air énergie territorial (PCAET) -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, chers collègues, nous ne pouvons que souscrire à la proposition du vice-président Guelpa-Bonaro de remettre sur le métier le PCAET (Plan climat air énergie territorial), car nul ne peut ignorer les enjeux liés aux changements climatiques. Rapport après rapport, le GIEC nous alerte sur le réchauffement de notre planète, réchauffement qui est indéniablement le fruit de l’action humaine. C’est un fait, le consensus du monde scientifique ne souffre ici d’aucun doute.

Et puisque la hausse moyenne des températures est en premier lieu le fruit de l’activité humaine et, plus particulièrement, celle des pays riches, alors, très logiquement, si nous voulons en limiter les effets, c’est à nous d’agir partout où cela nous est possible.

Le PCAET doit être vu comme notre contribution à cet effort collectif et mondial et, pour être utile, il doit se traduire de manière très concrète dans la Métropole de Lyon. Les élus communistes partagent donc le constat et, dans les grandes lignes, les enjeux tels qu’exposés dans cette délibération, et nous souhaitons apporter notre contribution à l’élaboration du plan.

Plusieurs remarques, donc :

Dans son « résumé pour les décideurs », le dernier rapport du GIEC avance trois pistes afin de limiter l’impact humain sur le réchauffement : la sobriété, l’efficacité et l’électrification -bas-carbone évidemment.

La dimension de l’efficacité est sans doute celle sur laquelle le consensus politique est la moins difficile à atteindre. La Métropole, comme les communes du Grand Lyon, s’y sont déjà engagées, notamment à travers les politiques de rénovation thermiques du bâti, avec des dispositifs comme « MaPrimeRénov’ » ou l’accompagnement des bailleurs sociaux.

Un saut quantitatif est toutefois indispensable, parce qu’au rythme où l’on va il faudra 40 ans pour rénover toutes les habitations. L’engagement de l’État au côté des collectivités est indispensable, et nous ne pouvons pas accepter l’étranglement financier auquel l’État soumet les collectivités locales.

Mais l’efficacité, c’est aussi la conditionnalité des aides publiques aux entreprises, sur critères sociaux et environnementaux. Aujourd’hui, c’est près d’1/3 du budget de l’État qui est consacré aux entreprises, à travers les aides directes et indirectes -les niches fiscales, le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) et CIR (Crédit d’impôt recherche)… et, tout cela, quasiment sans contrepartie.

Il ne faut pas voir la conditionnalité comme une contrainte insupportable, car cela englobe aussi l’accompagnement de nos entreprises à l’évolution de leur procès industriel afin de les rendre le moins polluantes possible. Le but n’est pas de fermer les usines, mais de les faire évoluer.

La sobriété, dont il est souvent question ici, doit se comprendre comme l’évolution volontaire des individus dans leurs modes de consommation, de déplacement, de travail… bref, de leur mode de vie.

Or, il ne peut pas y avoir de sobriété choisie sans une réduction absolument drastique des inégalités sociales. Tant que la précarité voisinera avec les démonstrations les plus ostensibles de richesses, il est totalement illusoire, et profondément injuste, de demander aux plus humbles de nos concitoyens de renoncer volontairement au peu qu’ils ont.

C’est cette dimension qui, à notre sens, est l’axe du PCAET le plus significatif. Si nous ne l’inscrivons pas très clairement dans le plan, celui-ci risque de se traduire en contraintes insupportables pour la grande masse de la population. Et l’on pourra financer toutes les campagnes de sensibilisation imaginables, cela n’y changera rien. Sans justice sociale, pas de transition environnementale.

L’effort principal doit venir en premier lieu des plus fortunés -individus comme entreprises-, avec une politique de redistribution massive. La Métropole ne détient qu’une petite partie des outils indispensables à cet objectif, mais ceux que nous avons, nous devons les actionner.

L’électrification, enfin, semble la piste la plus « technique » -dans le sens où il n’y aurait pas de débat politique sur le sujet. Et pourtant !

On parle évidement d’électrification bas-carbone, et donc d’un mix renouvelable-nucléaire seul à même d’assurer une production suffisante. Je vais couper court à l’argument de la baisse de nos consommations : si nous voulons sortir du tout-pétrole et gaz -ce qui semble quand même le plus urgent- alors, inévitablement, nos besoins en énergie électrique augmenteront. Et comme il ne peut y avoir de sobriété sans réduction drastique des inégalités sociales, ce n’est pas demain la veille que l’on « décroîtra » -si tant est que ce soit un objectif partagé !

Là où nous pouvons agir très concrètement, c’est sur nos transports collectifs : en les électrifiant au maximum -c’est déjà bien engagé- et, surtout, en opérant un transfert modal massif de la voiture vers les TC et modes doux. Cela demande des investissements importants ; donc, un financement ambitieux ; donc, de nouvelles recettes.

Nos parlementaires ont ici un rôle à jouer : IDF mobilités jouit, pour son financement, d’une série de recettes -telles la taxation des parkings commerciaux, une taxation sur les m² de bureaux ainsi qu’un plafond de VM (Versement mobilité) supérieur au reste du pays. Une proposition de loi, portée par les députés communistes, sera bientôt soumise à la chambre, qui élargirait ces dispositifs à l’ensemble du pays. Je vous enjoins, mes chers parlementaires, de soutenir de telles propositions de lois.

Le PCAET se propose d’intégrer dans son diagnostic les émissions importées du territoire. Il s’agit donc, autant que faire se peut, de chercher à influencer ses « importations ». Ici, ce sont les politiques en faveur du fret ferroviaire et fluvial qui peuvent être un levier efficace de réduction de notre impact.

La libéralisation du fret ferroviaire est la première cause de la chute dramatique du tonnage transporté, mais le manque d’investissement sur le réseau ainsi que le retard pris dans les grandes infrastructures, comme le CFAL ou le Lyon-Turin, ont aussi une incidence.

Comme vous pouvez le constater, cher Philippe, nous partageons avec vous la nécessité d’un PCAET ambitieux et opérationnel, qui englobe l’ensemble des dimensions des enjeux climatiques, sans pour autant ignorer les débats politiques qui existent sur la question.

Nous voterons évidemment ce rapport.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=6076

Il y a urgence, pour la France, d’une autre politique, d’une autre société !

Intervention préalable -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, je vous avais dit en introduction de notre conseil du 26 juin : « La France va mal, dans une démocratie écartelée entre marketing publicitaire des réseaux et actions violentes. La société craque, des milliers d’individus craquent. »

C’était prémonitoire… le 26 juin… veille du drame de Nanterre, du crime d’un policier dans une fuite en avant contre un encore adolescent, suivi de cinq jours d’émeutes où oui, la France a craqué.

J’évoquais la crise du service public de santé, notamment de la psychiatrie, de la protection de l’enfance, du logement et aussi la place de la violence -après les affrontements entre manifestants dans Lyon, après les saccages de mairies en marge des manifestations du printemps.

Nous allons évoquer, dans ce conseil, l’anniversaire de la Marche non violente pour l’égalité des droits et contre le racisme… il faut dire que la semaine d’émeutes a été un terrible anniversaire pour la politique de la ville !

On ne peut le comprendre sans faire le lien entre ces violences et la profonde crise démocratique qui marque la France depuis des années. Au fond, et nous le disons en toute fraternité à tous, l’anniversaire de la politique de la ville, c’est aussi l’anniversaire de la trahison de la Gauche qui devait changer la vie, mais qui s’est changée elle-même en gestionnaire d’une société inégale, violente, injuste… jusqu’à sortir la France de sa souveraineté gaullienne, et de sa place mondiale indépendante, pour en faire le meilleur élève de l’OTAN, un pays de seconde zone qui ne porte plus de valeurs pour les pays du sud -l’actualité nous en parle. Les élus communistes étaient souvent bien seuls dans les évènements organisés pour la Journée mondiale de la paix, ce 21 septembre dernier.

L’effet politique des émeutes a été d’abord une terrible dérive des idées vers l’extrême-Droite… dans les médias bien sûr, dénonçant pêle-mêle parents irresponsables, école permissive et politique de la ville gabegie. Mais c’est aussi une réaction populaire de colère contre les violences, contre ceux qui attaquaient non pas le système, l’injustice ou même l’État mais, au contraire, le cadre de vie des habitants populaires. Ce que disaient massivement les familles des Minguettes sur le marché du 8 juillet était clair : « Pourquoi brûler nos poubelles, nos voitures, nos stations de bus ? Pourquoi attaquer nos écoles, nos commerces, nos transports, nos logements ? » La fracture politique béante sur laquelle nous alertons depuis longtemps conduit à cette division terrible dans les milieux populaires eux-mêmes, qui conduit des habitants à dénoncer l’éducation qui ne permettrait plus de, je cite, « taper sur les enfants » -comme je l’ai trop entendu de parents, faisant même parfois référence au droit de la famille de leur pays d’origine. Et l’absence des filles, dans ces émeutes, fait terriblement écho aux réactions qui disent que les femmes doivent s’occuper des enfants… une terrible régression sociétale masquée derrière les bulles médiatiques de « MeToo »…

Pour la Gauche, il y a urgence à porter une réponse politique à la hauteur de cette France qui craque. Mais c’est un défi qui concerne toutes les forces républicaines, et les polémiques politiciennes et médiatiques ne font qu’aggraver les fractures démocratiques et citoyennes. Car tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 40 ans ont contribué à défaire les services publics, imposer la précarité contre les droits, aggraver les inégalités et les injustices -avec des fortunes qui explosent et la grande pauvreté qui détruit les solidarités, avec une France émiettée qui ne retrouve une ambition collective que pour quelques grands matchs sportifs bien vite oubliés.

Pour la Gauche, il faut dire clairement, comme je le faisais le 26 juin : « La violence, pour l’action sociale, est d’abord une source de division, une justification des répressions. » Il y a toujours des mouvements de colère qui peuvent dégénérer, mais quand on travaille à unir les habitants des quartiers populaires, je peux vous assurer qu’on sait que la violence entre citoyens est une impasse. Mais pour toutes les forces gouvernementales, il faut aussi dire que la violence de l’État comme réponse aux conflits sociaux est une impasse pour la démocratie.

On voit bien que la répression des trafics par exemple, pourtant de plus en plus efficace ces dernières années, ne résout aucun problème -tant les frontières sont des passoires pour les réseaux de trafiquants, tant les addictions de toute sorte se développent dans la crise du sens et de l’humain sans réponse de santé publique massive, tant l’enfance en danger (dont nous parlerons aussi dans ce conseil) est délaissée par une politique publique qui fragilise les associations et les acteurs de la prévention, laissant trop souvent cette enfance en danger comme main d’œuvre exploitable par les voyous.

C’est la même impasse pour la chasse aux migrants qui fuient la guerre et la misère, exploités jusqu’au pire par les passeurs, massivement refusés par les États européens installant des prisons indignes au sud, pourchassés en France même de squatts en squatts -y compris chez nous, dans ces situations ubuesques de familles syriennes qui ne peuvent être reconduites à la frontière mais dont le préfet affirme qu’il ne les relogera pas, laissant les bailleurs et les communes face à des squatts dans le logement social, des tentes dans nos parcs et aucune solution légale. Bien évidemment, les migrants sont aussi, dans ces conditions, les proies faciles de tous les réseaux de trafics.

Cette situation est le contexte dans lequel nous préparons le futur contrat de ville. Il est urgent de défendre le principe d’une politique de la ville qui répare les injustices territoriales et sociales, et même d’affirmer qu’elle est totalement insuffisante au plan social pour les actions sur l’emploi, l’insertion, la culture, la démocratie, le sport, l’environnement, qu’elle ne compense pas du tout les inégalités de droit commun qui font que, contrairement aux discours médiatiques, on dépense moins dans les quartiers populaires qu’ailleurs dans l’ensemble des politiques de droit commun.

Le droit commun devrait être au cœur des politiques de la ville, en mobilisant massivement l’éducation nationale, le système public de santé, la police et la justice. Le droit commun devrait se fixer l’ambition d’éradiquer, enfin, ces points de deals que la seule répression des trafics ne fait pas reculer, malgré son efficacité contre les réseaux… mais des réseaux qui se reconstituent plus vite encore… Et j’en profite pour dire clairement à tous ceux qui nous parlent de régularisation que les consommateurs de stupéfiants des beaux quartiers n’ont qu’à organiser eux-mêmes leur distribution plutôt que de venir, honteusement, contribuer au pourrissement des quartiers populaires.

Et même sur la rénovation urbaine, qui est une des réussites de la politique de la ville, il faut arrêter de la construire dans la fuite en avant d’Action logement -qui doit reconstituer ses fonds, presque seule ressource de l’ANRU, par une politique de construction qui n’est trop souvent plus au service des projets urbains des villes. L’État doit reprendre la main, débloquer de vrais budgets nationaux d’aide à la pierre et lancer un grand plan de construction de logements sociaux diversifiés, pour retrouver le sens d’un logement public pour tous et sortir de la contradiction invivable entre les injonctions à la mixité sociale et la réalité d’une politique enfermant le logement social dans un logement des plus pauvres.

Permettez-moi, avant de conclure, un message de jeunesse et d’espoir, et une invitation à participer au prochain grand rendez-vous de la ville de Vénissieux et, notamment, à une de ses tables rondes intitulée : « Politique de la ville, à quand la fin des inégalités ? » dans laquelle interviendra, entre autres, le vice-président Renaud Payre mais aussi une jeune fille des Minguettes, lauréate d’un concours d’éloquence organisé par la ville et qui concluait de cette belle phrase, évoquant l’engagement des jeunes de quartier pour sortir de toute prédestination sociale : « Plus la lutte est difficile, plus la victoire est belle ».

Et je ne peux que conclure, comme en juin, par un appel à une réaction politique à cette crise sociale violente qui défait la France, excusez-moi de cette autocitation : « Nous ne sortirons pas de la crise démocratique par une réforme institutionnelle mais par un puissant mouvement d’engagement populaire, fondé sur l’effort collectif pour se comprendre, partager et construire, loin des violences et de la haine de l’autre qu’on rencontre trop souvent, un mouvement pour une nouvelle citoyenneté qui ailler chercher aux sources des révolutions françaises une nouvelle République sociale. »

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/suVK3mhDyww?t=1540

On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans…

Un jeune de 17 ans est mort d’une balle de police, et la France a craqué dans cinq jours de violences, d’incendies, de destructions de biens publics, de biens privés, … Tous ceux qui sont en première ligne -travailleurs sociaux, éducateurs, enseignants, conseils de quartier, élus locaux, agents publics – ont un rôle essentiel à jouer.

Car les jeunes sont victimes de la route, du suicide, des trafics, de violences familiales, bien avant les violences policières. Et, pourtant, on regarde ailleurs. Comment peut-on imaginer avoir une police non violente dans une société aussi violente ?

Il faut resituer l’intervention de la police dans l’ensemble des politiques publiques :

– dénoncer l’absence de suivi des adolescents sortis du système scolaire sans accompagnement ;

– montrer que la répression des trafics dans les quartiers ne résout rien sans redonner aux douanes les moyens de réduire les entrées d’armes et de stupéfiants, sans une grande politique de santé publique pour faire reculer toutes les addictions, avec des milliers de postes d’infirmiers et médecins scolaires.

C’est l’ensemble de ces politiques publiques qui permet une politique d’emploi des forces de police tournée vers l’action de justice, l’action réparatrice ; celle qui fait reculer les violences dans toute la société.

C’est un défi aussi pour notre Métropole.

Santé : urgence métropolitaine !

À mi-mandat d’une majorité de Gauche à la Métropole de Lyon, les restructurations du système de santé public continuent. L’ARS met en œuvre les politiques gouvernementales avec zèle : chasse aux lits à supprimer, aux services à regrouper, … pour réduire le service public à quelques grands hôpitaux optimisés, en laissant le privé reprendre ce qui lui paraît rentable.

Henry Gabrielle, la situation dramatique de la psychiatrie, la fermeture des urgences de Givors, celle de Vénissieux la nuit, les dysfonctionnements répétés aux HCL, … Combien de lits ont été supprimés, depuis 2020, dans l’agglomération ? Combien de postes non pourvus ? Quels délais d’attente pour un rendez-vous en psychiatrie, avec une gynécologue, un ophtalmologue ?

Les luttes des soignants ont été nombreuses et massives ces dernières années, mais la détermination des gouvernements successifs à réduire les dépenses publiques de santé est totale ! Ils arrivent même à faire croire que ce sont les soignants qui sont le problème : mal organisés, démotivés, démissionnaires, … La vérité connue de tous est que la France manque cruellement de médecins car elle n’en formait pas assez depuis des décennies.

La Métropole a des compétences et la légitimité pour mettre en cause la politique des HCL et peser sur la stratégie de l’ARS ! Il y a urgence !

Il faut écouter les élus… Il faut écouter les habitants…

CP-2023-2576 - Soutien à la pérennisation des acteurs de l'économie de proximité par la création d'un fonds métropolitain -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, nous sommes tous, je crois, aux côtés des commerçants sinistrés comme, d’ailleurs, de tous les particuliers dont un bien a été détruit dans ces journées de violences. Évènement qui confirme ce que nous disions en introduction de notre dernier conseil : la France craque.

Ces destructions ont vu converger, dans les premiers jours, une colère de jeunes réagissant à une mort dramatique, arbitraire et injuste mais, très vite, elles ont vu arriver des groupes violents, sans véritables revendications sociales, excités par des groupes mafieux organisant le pillage de biens marchands -notamment des buralistes, magasins de téléphonie ou de vêtements de sport.

Les enquêtes nous le diront, mais les réseaux mafieux ont joué un rôle important dans l’alimentation en mortiers des jeunes, voire très jeunes, lesquels n’ont pas pleinement conscience de la gravité de leurs actes. Pourtant, depuis des années, des maires -dont Michèle Picard- demandent un contrôle strict de ces mortiers, qui peuvent devenir des armes par destination et qui sont en vente libre, et qui, ces derniers jours, ont été utilisés à un niveau industriel. Cela doit interpeller les services de l’État. Il y a eu des sommes d’argent énormes mobilisées dans cette logistique des émeutes, et les enquêtes devront nous dire qui a payé. Et ce ne sont, probablement, pas des jeunes à la dérive ni des familles au RSA.

Mais il faut aussi redire que tout a commencé par un drame… la mort d’un jeune homme de 17 ans… un crime qui confirme l’impasse de la politique de maintien de l’ordre, notamment en direction de la jeunesse… Car le jeune Nahel était connu des services de l’enfance… un de ces jeunes « perdus de vue », sorti de l’école avant 16 ans, livré à lui-même par l’absence de moyens de l’ASE et qui se perd dans une fuite en avant dans l’illégalité, dans la rupture avec la République. Mais qui a rompu, lui ou nous, en tant que représentant de la République ?

Un policier qui entame son neuvième jour de travail en continu se retrouve, dans l’excitation d’une course-poursuite, à commettre un acte terrible, que la justice sanctionnera et qui a libéré une colère trop longtemps contenue dans nos cités populaires.

Cette colère fut dévastatrice pour de nombreux services publics et pour de nombreux commerçants. Ainsi, être aux côtés des commerçants sinistrés est une évidence et nous votons, bien sûr, le million d’euros en leur faveur.

Cependant, restons vigilants à la mise en place annoncée par le chef de l’État du projet de loi « d’urgence » pour aider à la reconstruction du mobilier urbain détruit dans des délais plus courts, sans plus de précisions… Seule annonce face à la France qui va mal et panse ses plaies, face à des Français qui craquent…

Les maires, les élus locaux, les agents des services municipaux ont dû faire face, jours et nuits, en premières lignes. Ils ont dû jouer les médiateurs et les urgentistes d’une République fracturée. Plus que jamais, nous avons besoin d’une politique nationale ambitieuse et de véritables moyens pour rétablir la cohésion nationale, l’égalité des droits, le respect des toutes les citoyennes et de tous les citoyens, quels que soient leur classe, leurs origines, leurs quartiers. Les droits élémentaires à l’éducation, à la sécurité, à la santé, au logement, aux transports, au sport, à la culture et à l’emploi doivent être une réalité garantie par l’État et ce, grâce aux services publics, symboles d’égalité et de justice de notre pays.

Il faut écouter les élus… Il faut écouter les habitants qui nous disent ce qu’ils veulent, et ce qu’ils ne veulent plus… comme des profs non remplacés, des enfants laissés-pour-compte, des emplois précaires, …

Nous voulons plus de services publics, plus d’écoles, plus de justice. La réconciliation républicaine est à ce prix. Ainsi, les communistes demandent :

– Création d’une police de proximité, au nombre de 30 000, et une refonte de la doctrine de maintien de l’ordre et une redéfinition des missions de la police.

– Abrogation de la loi de 2017, sur l’emploi des armes à feu par les argents de police.

– Refonte complète de la formation des agents et augmentation de sa durée.

– Recrutement de 25 000 magistrats et greffiers et augmentation du nombre d’éducateurs et des moyens de la PJJ.

– Un fonds d’urgence pour les associations œuvrant pour la jeunesse et les publics en difficultés. Investir 10 milliards pour les communes.

– Maintien de la « politique de la ville », y compris dans les quartiers ayant moins de mille habitants.

– Et, enfin, la création d’un fonds de développement des services publics de proximité.

Ce sont des mesures d’urgence qu’il faudrait compléter.

En attendant, nous voterons cette délibération et je vous remercie de votre écoute.