Not only Lyon !

2025-2761 - Développement économique - ONLYLYON & CO -

M. le Conseiller P-A. Millet : Madame la Vice-Présidente, chers collègues, une très courte intervention sur ce changement de statut et de nom de cette vieille association pour le développement économique de la région lyonnaise, jusqu’à Saint-Étienne et Roanne.

Comme je l’ai souligné en commission, certains croient que les communistes se désintéressent de la vie économique et considèrent les entreprises comme des ennemis. Pas du tout, nous les considérons comme de première importance, mais comme des biens collectifs et nous voulons que ceux qui produisent les dirigent. C’est une vielle histoire des marxistes, depuis la célèbre NEP -la Nouvelle politique économique lancée par Lénine- jusqu’au socialisme de marché à la chinoise dont, sous prétexte qu’il laisse sa place aux entreprises, certains croyaient qu’il allait oublier le communisme. Pas du tout ! Au contraire, il cherche comment orienter toujours plus efficacement les acteurs économiques vers un développement harmonieux.

C’est, en quelque sorte et à notre échelle, ce que nous faisons avec les actions de l’ADERLY au service des entreprises pour qu’elles répondent toujours mieux aux besoins du territoire… Je veux, d’ailleurs, redire tout l’intérêt de la présentation des actions de l’ADERLY par son directeur et le remercier encore une fois.

Mais je voulais, surtout, intervenir avec une pointe d’humour pour une question très régionale.

J’avais déjà fait remarquer, il y a dix ans, pour le congrès mondial des roses que la Métropole n’était pas « Only Lyon », en tout cas pour les roses anciennes. Le plus grand rosiériste du 19ème siècle, obtenteur de la célèbre « soleil d’or » -la première rose jaune stable-, était Vénissian et sa tombe, à Vénissieux, est connue dans le monde entier et, je n’en doute pas, de notre Office de tourisme.

Mais, avec ce changement de dénomination, on franchit un cap puisqu’on ne parle pas seulement de la Métropole, mais de toute la région de Lyon -jusqu’à Roanne et Saint-Étienne. J’avoue que je n’ai pas eu de retour d’élus stéphanois qui ont, depuis un moment, sans doute d’autres chats à fouetter mais, pour avoir assisté au célèbre match Saint-Étienne/Kiev en 1976 à Geoffroy-Guichard et en avoir gardé une certaine sensibilité verte, je me demande comment les Stéphanois prennent cette idée de n’être que « Juste Lyon »…

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=22407

RSA… pas de logique de sanction et porter l’impérieuse nécessité de respecter la dignité des bénéficiaires en toutes circonstances…

2025-2751 + 2025-2752 - Insertion - Subventions de fonctionnement - RSA et RSJ - 2025 -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, chers collègues, nous devons nous prononcer sur les subventions de fonctionnement pour les organismes œuvrant à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. Il s’agit d’une des compétences les plus importantes de notre collectivité, depuis que la Métropole de Lyon a récupéré les compétences départementales.

Ainsi, permettez-moi quelques mots sur les difficultés rencontrées par les ayants droit du RSA, et des efforts qu’il nous encore engager. Gardons en tête que les ayants droit du RSA font partie de nos concitoyens les plus fragilisés, qui cumulent les difficultés et discriminations. Cette situation pèse également sur la perception et l’estime de soi, sur le statut social, sur la disponibilité d’esprit des bénéficiaires.

Même si les services de la Métropole ont remplacé, en 2024, les divers parcours par un seul parcours socioprofessionnel, quel que soit le statut de la personne accompagnée, il n’en reste pas moins que la situation est vécue très différemment par les ayants droit.

En effet, depuis la contre-réforme de France-Travail, les récipiendaires du RSA se retrouvent sous une double tutelle, avec deux gestionnaires de fait. Or, les départements -et donc la Métropole- et France Travail ne poursuivent pas les mêmes objectifs.

Sur le site de la Métropole de Lyon, le RSA est ainsi décrit : « Il s’agit d’assurer un revenu minimum aux personnes sans ressources ou avec des faibles ressources ». Il s’agit bien d’une aide, d’un filet de sécurité pour nos concitoyens les plus fragiles économiquement.

France Travail -au corps défendant des conseillers- cherche avant tout à faire sortir les bénéficiaires de ses tableaux, à faire baisser les chiffres. J’emploie ces mots à dessein, car c’est bien le champ lexical du business qui a envahi ce qui a été « l’Agence nationale pour l’emploi ». Dans le jargon du métier, on parle de « gestion de flux », de « portefeuille » de bénéficiaires, de « chiffres cibles ».

Beaucoup de contrôles, de « flicage » disent les bénéficiaires, sous prétexte de lutte contre la fraude sociale -qui pèse, toutes caisses confondues, 1,5 milliards d’euros- là où la fraude et l’évasion fiscales sont estimées par un rapport sénatorial à plus de 80 milliards d’euros par an.

Aujourd’hui, l’obligation de 15 à 20 heures obligatoires -si ça peut être utile pour certains- représente une source de contraintes et d’angoisse pour beaucoup, avec la peur de voir amputer ou suspendre son allocation. Bien sûr, c’est un facteur lourd de non-recours aux droits. Souvent perçus comme infantilisants, ces dispositifs sont vécus comme un outil de contrôle et comme une perte de temps -surtout lorsque ces heures se cumulent avec ceux d’autres dispositifs d’accompagnement. 

À titre d’exemple, l’association Solid’arté, qui accompagne les artistes au RSA, propose déjà de 15 à 20 heures d’ateliers auxquelles, à mon grand étonnement, s’ajoutent les 15 à 20 heures de France Travail. On peut donc monter à 35 heures, un plein temps…

À cela s’ajoute un aspect dont on parle peu, mais qui a des conséquences importantes. En l’occurrence, la numérisation poussée du suivi des bénéficiaires -et je ne parle pas ici uniquement de la numérisation des démarches. En effet, nous avons de nombreuses remontées, à la fois des récipiendaires et des associations qui les accompagnent, faisant état de difficultés induites par les outils informatiques, qui ne permettent pas suffisamment de souplesse. On a bien souvent l’impression que c’est l’outil qui impose le cadre, pas l’humain… Or, par définition, chaque situation est singulière, et demande un suivi individualisé et humain. Aujourd’hui, il faut donc jongler avec le logiciel, sans pouvoir outrepasser certains champs bloquants… Cela crée beaucoup de difficultés.

Permettez-moi d’illustrer mon propos.

Il ne vous aura par échappé que les acteurs de la culture sont, en ce moment, particulièrement mobilisés, eu égard au sort qui est fait à ce secteur essentiel de la vie en société et à la démocratie. Les coupes budgétaires à répétition du ministère, celles des collectivités territoriales -telle la Région des Pays de la Loire- ont fini d’anéantir l’environnement socio-économique de ce secteur. Le secteur culturel est sinistré, les acteurs rencontrent les pires difficultés.

Il s’agit, pourtant, d’un secteur d’activité économique qui pèse près de 50 milliards et sans lequel l’industrie du luxe ne serait rien. Secteur d’activité qui repose, bien évidemment, sur les créatrices et créateurs -ces travailleuses et travailleurs de l’art, qui font la richesse, la diversité, la renommée de la France dans le monde entier.

Pourtant, le Syndicat national des artistes plasticiens (le SNAP) rappelle que le revenu médian des artistes-auteurs s’établit à 1 531€… par an ! Oui, 1 531€ par an.  Chacun comprendra donc que les créatrices et créateurs ont souvent une ou plusieurs autres activités, par forcément en lien avec le champ culturel d’ailleurs. Beaucoup d’autres sont bénéficiaires du RSA. Ils rentrent donc dans la catégorie des TNS (Travailleurs non-salariés). Car la création est un travail, pas un hobby ou une lubie.

Or, lorsqu’ils doivent renseigner leur situation, comme beaucoup des TNS, ils se retrouvent à cocher la case « autres ». Évidemment, les algorithmes de gestion n’aiment pas la case « autres », et s’il n’y avait pas d’intervention humaine, beaucoup de ces ayants droit se retrouveraient purement et simplement éjectés du système.

Bien sûr, il n’y pas de solution facile, d’autant qu’il s’agit, avant tout, d’une question de moyens -humains et financiers. Ce qui est d’autant plus compliqué puisque nous ne sommes pas maîtres des dotations et que nous « partageons » le suivi des bénéficiaires du RSA avec France Travail.

À tout le moins, il nous apparaît essentiel de renforcer la dimension et les moyens humains de l’accompagnement des bénéficiaires -notamment à travers les associations, qui font un travail remarquable avec des moyens dérisoires. Nous devons absolument nous interdire de rentrer dans une logique de sanction et, bien sûr, de toujours porter l’impérieuse nécessité de respecter la dignité des bénéficiaires en toutes circonstances.

Ces remarques ayant été faites, nous voterons, bien sûr, ces délibérations. Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=20344

Commission d’enquête sur les aides publiques aux entreprises…

2025-2781 - Cotisation foncière des entreprises (CFE) - Taux 2025 -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, permettez-moi de me féliciter au nom du groupe Communiste de cette décision d’augmenter le taux de cette CFE, qui reste la seule fiscalité des entreprises dont nous pouvons décider du taux. J’entends déjà les pleureuses du capital tenter de nous impressionner avec ces terribles « impôts sur la production », qui seraient la cause de la faiblesse économique de la France. Je pourrais, bien sûr, reparler de l’explosion des dividendes mais, comme je ne vais pas me répéter, je vous propose un autre éclairage du contexte : l’évolution des aides publiques aux entreprises depuis 1979 -sous la gauche, puis la droite, puis la gauche, puis le centre et la droite.

Les sénateurs communistes ont obtenu, dans leur niche, une Commission d’enquête sur les aides publiques aux entreprises après celle, retentissante, sur les cabinets privés ou celle sur la pénurie de médicaments. Elle présentera ses conclusions cet été, mais les premiers travaux sont éclairants. Car, si on entend souvent parler du contrôle des dépenses sociales, les dépenses dites économiques intéressent beaucoup moins les médias.

Pourtant, entre subventions directes, exonérations de cotisations sociales patronales, prêts garantis par l’État et beaucoup d’aides directes ou indirectes -car, par exemple, les aides à la rénovation thermique sont aussi une aide aux entreprises concernées. Il existerait 2 200 dispositifs d’aides publiques aux entreprises. Avec quel contrôle et pour quelle utilité économique et sociale ? Dans le cas de la rénovation thermique, nous n’avons pas vraiment de doute, mais dans l’ensemble ? Les estimations de la commission vont, pour l’instant, d’un plancher de 70 milliards d’euros à un plafond de 250 milliards d’euros. L’institut économique IRES publiait, il y a deux ans, une étude estimant le total à 14 milliards d’euros en 1981, 48 milliards d’euros en 2007, 87 milliards d’euros en 2012, 121 milliards d’euros en 2017, Macron approchant les 200 milliards d’euros…

Bref, la gauche mitterrandienne avait ajouté 40 milliards en vingt ans ; Chirac a rajouté 40 milliards en dix ans ; Hollande a fait mieux, 40 milliards en un mandat, et Macron veut faire encore beaucoup mieux…

Alors, vous comprendrez que si nous soutenons toutes les politiques publiques qui visent au développement économique, à l’animation d’une politique territoriale favorable à l’investissement, la création d’emploi, l’innovation, l’économie circulaire, la transition environnementale, nous pensons que les entreprises doivent contribuer fiscalement au niveau de leurs capacités.

Nous nous félicitons de cette hausse du taux de CFE que nous demandions depuis avant 2020…

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=16917

La rigueur populaire et la gabegie financière !

2025-2775 - Budget primitif 2025 -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, ce budget primitif est cohérent avec les présentations du Débat d’orientation. Nous devons faire face, comme prévu, à une nette baisse des financements de l’État, nos recettes propres sont affaiblies par la crise persistante de l’immobilier et les dépenses sociales contraintes augmentent.

Les pertes de financement de l’État dépassent 40M€ et, en commission, il a été dit que cela pourrait dépasser 60M€. Nos recettes de DMTO (Droits de mutation à titre onéreux) sont prévues, prudemment, en baisse de 50M€. Nous perdons donc 100M€, compensés partiellement pour 20M€ par les bases de la CFE et pour 10 millions par les produits des services. Il est tout à fait justifié d’augmenter le taux de CFE, j’y reviendrai dans la délibération concernée.

En maintenant notre investissement à 600M€, notre autofinancement est de 50M€ -loin du nécessaire pour notre PPI. Nous avions, depuis 2020, une trajectoire de désendettement -ce ne peut être le cas cette année. Ce sera un problème pour le prochain mandat si le contexte reste le même et que l’économie de guerre, annoncée par Emmanuel Macron, conduise demain à de nouvelles coupes, notamment pour les collectivités locales.

Cela dit, en 2025, il nous faut décider d’une gestion rigoureuse de cette situation et, comme le Débat d’orientation budgétaire l’annonçait, en défendant nos missions et nos priorités et les efforts réalisés pour répondre aux besoins des habitants.

Sur la plupart des politiques, il faut serrer les boulons, demander aux services de réussir à faire autant -ou presque autant- avec un peu moins, parfois à aller moins vite, à prioriser. On avait l’impression que les élus d’opposition en commission étaient inquiets. C’est assez amusant de voir ceux qui dénoncent, à chaque occasion, les dépenses publiques excessives et font des promesses électorales répétées du genre « supprimer 100 000 fonctionnaires » s’inquiéter de baisses, certes, significatives mais décidées par chaque vice-président, en toute responsabilité, avec les directions concernées.

L’effort le plus important porte sur les charges générales… en baisse de 16M€… devant les subventions en baisse de 14M€, soit 2,9 %… ce qui impacte, bien sûr, certains avec, parfois, des baisses de 10 %… mais il faut rappeler que c’est, au total, 14M€ sur près de 500M€ de subventions…

Et les dépenses sociales, largement contraintes, augmentent de 10M€ pour le RSA, 8M€ pour la PCH (Prestation de compensation du handicap) et 4M€ pour les frais de séjour.

Le summum est quand même atteint quand des élus d’opposition s’inquiètent d’une baisse de l’accompagnement du RSA… quand les gouvernements successifs de ce Président qui dénonce le « pognon de dingue » ne cessent de critiquer ce RSA et rogner sur les budgets sociaux ou, carrément, réduire les droits… quand la majorité régionale, que ces mêmes forces politiques dirigent, réduit chaque année son soutien à la formation professionnelle, mettant l’existence de nombreux acteurs en péril.

Nous savons que les vice-présidents ont fait très attention au dialogue avec tous les acteurs. Nous avons tous en tête, bien sûr, la crise de l’hébergement avec l’augmentation du nombre de personnes à la rue, malgré la hausse des capacités d’accueil et malgré les efforts de la Métropole -au-delà même de ses compétences. Nous avons reçu, jeudi dernier, la délégation du Collectif Hébergement en danger avec un vrai dialogue dans lequel ils nous expriment les urgences tout en reconnaissant les efforts réalisés par la Métropole et l’enjeu des politiques d’immigration nationales, qui sont le premier facteur de précarité.

Nous resterons attentifs à la qualité de ce dialogue social et partenarial pour nous adapter collectivement à cette situation contrainte et nous voterons, bien sûr, ce budget en rappelant à tous le fond du problème des finances publiques. Oui, il faut de la rigueur dans la gestion de la dépense publique. Le monde populaire sait très bien qu’un sou est un sou et qu’on ne peut pas dépenser ce qu’on n’a pas. Mais où sont les grandes masses des dettes dans un pays comme la France ? Pas dans les milieux populaires, bien sûr ! Pas non plus dans les collectivités locales, dont la dette est financée par un excédent de fonctionnement ! Mais, l’État lui, ne cesse, sous tous les gouvernements, de creuser un déficit de fonctionnement interdit pour les collectivités. Ce sont ceux qui creusent la dette de l’État qui nous répètent que c’est la faute aux pauvres et aux fonctionnaires, oubliant la hausse continue des aides publiques aux entreprises -j’y reviendrai dans une prochaine délibération- et l’explosion des dividendes et des fortunes qui, visiblement, ne sont pas écrasés par la fiscalité !

ELon Musk a racheté le réseau Twitter pour 44 milliards. Comment ? Il s’est endetté de 13 milliards auprès de banques qui ne savent que faire de ces titres toxiques et il a vendu des milliards d’actions TESLA à ceux qui ont cru faire une bonne affaire. Rappelons qu’une valeur boursière est volatile par nature. Mes anciens collègues, devenus actionnaires du groupe hollandais qui avait racheté l’entreprise où je travaillais, s’en souviennent. Ils avaient acheté l’action 1$ et se moquait, gentiment, de moi quand elle en valait 200$. J’en ai souri quand l’action a disparu à une valeur de 1 cent. Bref, Musk est un fabricant de dettes, comme notre Bruno Le Maire -qui a creusé la dette de l’État de 1 000 milliards pendant ses mandats et continue à nous donner des leçons.

J’évoquais, au dernier Conseil, le général de Gaulle en 1957, et tous les économistes le savent. Avec un effort limité de réduction de 3 % du déficit par an, une croissance pas si extraordinaire de 3 % par an, une politique accommodante de la BCE de taux à 2 % et une inflation à 5 %, en 20 ans, la moitié de la dette sur PIB a disparu ; avec une inflation à 9 % (celle de ma jeunesse), il suffit de 10 ans ! Par contre, sans inflation et sans croissance, la dette ne peut qu’augmenter !

Mais pourquoi personne ne veut le faire ? Parce qu’il y aurait des gagnants -les salariés (surtout s’ils ont emprunté pour acheter une maison) et des perdants apparents, les propriétaires (pas parce qu’ils auraient perdu leur bien, mais parce qu’ils auraient l’impression que leur bien a moins de valeur) et plus ils sont gros, plus ils auront l’impression de perdre le poids qu’ils ont sur la société. Avec la dette, c’est la valeur relative des actifs qui se déprécient. Ils ne deviennent pas pauvres pour autant, mais ils ne sont plus les seigneurs.

N’oublions pas, d’ailleurs, que les premiers profiteurs de la dette, ce sont les prêteurs qui s’enrichissent en dormant. Je ne vous répète pas la célèbre déclaration de Marx sur la dette publique. Seul, un État ouvrier peut être rigoureux. Oui, le discours de la dette est le discours des rentiers, pas de ceux qui produisent. Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=8557

Reconstruire la coopération internationale pour la solidarité, la paix et le progrès social !

Intervention préalable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, nous allons voter un budget fortement contraint en faisant face aux urgences sociales de l’hébergement, du logement, de la santé, de la prévention, … Mais les annonces des guerres nous font craindre des régressions sociales majeures, brutales, à la mode trumpiste qui détruit le, pourtant, faible service public fédéral des États-Unis.

C’est pourquoi je consacrerai cette introduction à la situation internationale et à la réponse guerrière qu’on veut nous imposer en France.

La guerre en Ukraine -trois ans après l’invasion russe, dix ans après le début de la guerre civile au Donbass- est une plaie ouverte au cœur de l’Europe. Une évidence s’impose : aucune solution militaire ne mettra fin à ce conflit. Les récentes déclarations d’Emmanuel Macron sur « l’autonomie stratégique européenne », évoquant l’éventuelle extension du parapluie nucléaire français, révèlent un aveu d’impuissance. Ce projet, flou et dangereux, ne répond à aucune urgence actuelle : désamorcer l’escalade, assurer la sécurité collective et penser la paix hors des logiques de blocs. Nous vivons la fin des illusions de la puissance occidentale gouvernant la planète… le temps où nous pouvions bombarder Belgrade, pays européen, pour imposer la partition du Kosovo… et même bombarder l’ambassade chinoise… Ce rappel illustre à quel point le deux poids, deux mesures délégitime tout le discours occidental, de la Palestine à la Russie.

Un million de victimes plus tard, le constat est implacable : l’escalade militariste a échoué. Les livraisons massives d’armes, censées faire barrage à l’agression russe, n’ont fait qu’alimenter une machine de guerre destructrice, affectant gravement les populations ukrainiennes, russes et européennes (indirectement). Les profits record des industriels de l’armement (+ 29 % pour Lockheed Martin en 2024) contrastent violemment avec l’asphyxie des budgets sociaux européens, où inflation et dette publique fragilisent les services essentiels.

Cette guerre, issue d’une mondialisation capitaliste en crise, ne bénéficie à aucun peuple mais, exclusivement, à des minorités : oligarques russes avides de rentes énergétiques et ukrainiens détournant les aides occidentales, fonds spéculatifs tirant profit de la dette ukrainienne et complexe militaro-industriel occidental. Tandis que les armes font des centaines de milliers de victimes, c’est dans les capitales, lors de négociations opaques, que se décide un avenir où l’Ukraine peut sortir exsangue, quel que soit le camp proclamé « vainqueur ».

Les projets de « reconstruction » de l’Ukraine risquent de poursuivre sa prédation, transformée en laboratoire néolibéral dirigé par des institutions comme BlackRock ou le FMI : accaparement des terres agricoles, privatisation des infrastructures, droits sociaux sacrifiés sur l’autel de la « compétitivité ». Ce scénario, déjà observé en Irak ou en Grèce, imposerait une double peine aux Ukrainiens : après la guerre, la dilapidation.

L’Europe, quant à elle, paie le prix de sa dépendance stratégique, ne voulant pas voir l’importance de ses relations à l’est et au sud pour son développement, soumise aux intérêts US -notamment énergétiques-, allant jusqu’au ridicule, quand nous dénonçons les ingérences politiques russes en nous taisant sur les surveillances technologiques des USA, des arrestations du patron d’ALSTOM pour servir les intérêts de General Electric, jusqu’aux écoutes téléphoniques de nos dirigeants. Pris de court par un Donald Trump isolationniste, qui entend redéployer ses forces face à la Chine, Emmanuel Macron s’est livré à une rhétorique martiale, préparant les Français à un effort de guerre. Jean-Noël Barrot affirmait, dans un lycée de Nantes, le 10 mars : « Le réarmement des esprits commence à l’école ». Habituer nos enfants à la guerre, voilà ce que propose ce gouvernement.

Mais qu’en est-il de l’effort de paix auquel aspirent les peuples ? L’idée d’une Russie prête à débarquer sur les Champs-Élysées n’est que la répétition des discours antiallemands préparant la première guerre mondiale, justement dénoncés par Jean Jaurès -malheureusement trop seul parmi les socialistes. Ce sera le contexte de la création des partis communistes. Il faut espérer que ce ne soit qu’une justification à des politiques renforcées. Malheureusement, certains sont déjà prêts à chanter : « Macron, nous voilà, tu nous as redonné l’espérance… » et, sur le pied de guerre, le Président du Conseil d’orientation des retraites estime que l’entrée dans une économie de guerre rend dérisoires les débats sur l’âge légal à 64 ans, poussant, au contraire, à l’augmenter rapidement. La bataille médiatique, sur ce sujet, est absolument extraordinaire !

Alors que nos collectivités locales cherchent désespérément à faire plus avec toujours moins et que nos services publics s’épuisent à pallier les carences, ce que le dialogue avec le collectif hébergement jeudi dernier montrait, le gouvernement fait croire qu’il pourrait être capable de mobiliser d’immenses ressources pour alimenter une escalade militaire aux objectifs incertains. Cette contradiction révèle un choix politique évident : sacrifier les besoins sociaux pour défendre une souveraineté factice, quitte à accentuer davantage les fractures internes d’une société déjà fragilisée. L’urgence serait de reconstruire un modèle de coopération internationale fondé sur la solidarité, préservant à la fois la paix et le progrès social, plutôt que d’alimenter une spirale de confrontations aux conséquences imprévisibles.

La France, membre permanent du Conseil de sécurité, a les moyens de sortir de l’immobilisme. Au lieu de s’enfermer dans une rhétorique guerrière, elle doit :

  • Exiger un cessez-le-feu immédiat et soutenir des négociations sous l’égide de l’ONU, en impliquant des pays non-alignés (Inde, Brésil, Afrique du Sud) ainsi que les acteurs locaux ukrainiens et russes.
  • Relancer les principes d’Helsinki de 1975, affirmant à la fois l’inviolabilité des frontières, le droit des peuples à l’autodétermination, et la coopération paneuropéenne, tout en garantissant la sécurité de tous les États, jusqu’à la Russie.
  • Dialoguer activement avec les BRICS, enfin, et organiser une conférence internationale sous l’égide du G20, afin de réduire le risque d’une guerre mondiale en incluant les pays du sud global majoritaire.

La paix en Ukraine ne sera ni victoire ni capitulation, mais l’art fragile de concilier des intérêts antagonistes. À nous de refuser les simplifications dangereuses et de renouer avec notre vocation de puissance de paix, en exigeant l’arrêt des combats, en relançant le désarmement nucléaire et en construisant une sécurité européenne inclusive. Cela implique de rompre avec les logiques libérales qui ont laminé notre industrie, fragilisé notre souveraineté et jeté les peuples les uns contre les autres. Et, permettez-moi de conclure avec ces mots que vous connaissez :

Monsieur le Président

Je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être

Si vous avez le temps

Je viens d’vous écouter

Nous app’ler à la guerre

Jusqu’au feu nucléaire

Aux  milliards à payer

Monsieur le Président

Nous avons mieux à faire

D’urgences à satisfaire

Santé et logement

Vous parlez de menaces

Oubliant nos misères

Mais nous aurons l’audace

D’être unis sur la terre

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=3017

Éric était un élu républicain de grande valeur, un homme généreux !

Hommage à Éric Bellot, Maire de Neuville-sur-Saône -

M. le Conseiller R. Debû : C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de notre camarade Éric Bellot, Maire de Neuville-sur-Saône.

Éric faisait partie de ces personnes qui vous rendent fier de partager, avec lui, les mêmes principes et opinions politiques, les mêmes valeurs humaines, les mêmes engagements militants.

Parmi ses engagements, Éric avait fait sien le combat pour l’école publique, socle du pacte républicain de notre Nation, lien de transmission et d’apprentissage à la citoyenneté en vue de faire de chaque enfant, de chaque jeune, un adulte émancipé, doté de sens critique, outillé pour gouverner sa propre vie, pour faire ses propres choix.

Instituteur puis proviseur de lycée, il a milité activement au sein du syndicat SNI-PEGC -dont il aura été le trésorier départemental. Éric, qui a toujours placé la réussite de ses élèves au centre de ses préoccupations professionnelles, comprenait bien que ce n’était possible qu’à condition d’avoir les moyens humains et matériels de remplir cette noble mission.

C’est, d’ailleurs, avec cette nécessité en tête qu’Éric militait, avec conviction, pour la création du lycée Rosa Parks, qui verra le jour en 2006 à Neuville. Neuville, où il a été élu d’abord dans l’opposition, entre 2001 et 2008, avant d’en devenir la maire en 2020. Maire quelque peu atypique dans le Val de Saône, de par son orientation politique, il n’en était pas moins grandement apprécié de la population et des élus du territoire.

C’était un maire accessible, à l’écoute. Il savait se tenir à l’écart des vaines polémiques et des propos clivants. L’intérêt général et le bien commun étaient sa boussole, il savait ne pas en dévier. En cela, Éric était un élu précieux.

Toutes les actions qu’il a menées en faveur de l’éducation, du lien social, pour le développement des services, … marqueront durablement la ville de Neuville-sur-Saône. Sans être exhaustif, on peut citer la rénovation complète du complexe sportif Marie Paradis, qui sera inauguré prochainement, ou l’ouverture de l’espace de vie sociale dans le quartier populaire de la Source. Mais l’on pense, aussi, au choix qu’il a fait d’ouvrir les écoles de la ville pour accueillir des familles à la rue tout en s’indignant que de telles situations puissent exister encore aujourd’hui dans notre pays.

Malgré la maladie qui le frappait depuis deux ans, Éric a, inlassablement, continué à assurer ses fonctions de maire au service des Neuvillois. Il s’est battu jusqu’au bout avec un courage qui force le respect. Les communistes perdent un camarade. Nous perdons tous un élu républicain de grande valeur, un homme généreux qui aura consacré sa vie à la chose publique, à la jeunesse, à l’émancipation humaine.

Ainsi, au nom des élus du groupe Communiste et républicain, nous adressons à sa femme Martine, à ses deux enfants, à ses petits-enfants, aux Neuvillois nos sincères condoléances.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=1239

Il faut leur dire STOP !

Le 28 avril 1975, le patron de la CIA affirme au président Ford : « Nous pouvons gagner ». Le secrétaire à la Défense répond : « C’est fini, monsieur le Président. C’est terminé. » Deux jours plus tard, les derniers GI’s s’envolent du Vietnam.

50 ans plus tard, les experts et intellectuels médiatiques persistent : « Il faut nous renforcer pour gagner la guerre ! » Encore deux ans, et un million de morts de plus ? Les USA le savent. Ils se lavent les mains de l’incendie qu’ils ont alimenté tout en cherchant à récupérer des ressources.

Les faits sont têtus, mais seules les victimes sur le terrain s’en rendent compte. Dans nos écrans, les discours continuent. Peu importent les milliards et les morts. Peu importent les décennies qui seront nécessaires pour retisser les liens entre des peuples frères et, d’abord, entre ukrainiens.

Le marketing viral du buzz et du bluff qui domine le débat public est un drame, encore plus quand il s’agit de la guerre et de la paix.

Macron nous appelle à la guerre et ses milliards. Il faudra accélérer la baisse des dépenses de santé, d’éducation, de culture, de sécurité civile, de prévention, … et des collectivités !

Et le système médiatique s’excite, comme en 14… la fleur au fusil…

Il faut leur dire STOP !

Il y a dix ans…

Il y a dix ans, naissait la Métropole du Grand Lyon de la volonté de deux seigneurs locaux ; dix ans plus tard, nous sommes face aux problèmes et personne d’autre n’en veut. Car, la Métropole reste marquée par la volonté initiale d’effacer les communes. Elle ne fait que révéler la crise démocratique profonde qui affaiblit la France, dans une fracture économique et sociale -résultat d’un déclin industriel, national, diplomatique. Réunir humain et urbain dans une seule collectivité ne donne pas plus de forces, la conjonction de la crise des politiques sociales s’ajoutant à la crise de l’immobilier percute la Métropole avec brutalité et nous met en difficulté, dans la crise des Services d’incendie et de secours entre autres.

Mais, dans dix ans et tant de nouveaux changements dans le monde -la vie politique, la révolution du calcul, … -, la question sera mûre pour construire une autre Métropole… La Métropole des communes et des citoyens… C’est pourquoi, tout en ayant les pieds ancrés dans les difficultés du quotidien avec les habitants, les communistes restent résolument engagés pour une autre Métropole et, notamment, une autre mobilité, un autre équilibre entre formation et emploi ; bref, une autre société.

Pourquoi vos guerres ?

La révolution scientifique et technique du XIXème a produit l’industrialisation, les énergies fossiles, un capitalisme mondialisé, des guerres et des révolutions. Dans ce XXIème siècle, la révolution scientifique se poursuit et déborde dans l’immatériel, l’intelligence artificielle, l’informatique quantique.

L’humanité ne s’est pas atrophiée en confiant l’énergie aux machines, pourquoi devrait-elle s’abêtir en leur confiant le calcul ? Le travail industriel ou agricole a été largement libéré de l’esclavage physique, même s’il reste tant à faire. L’enjeu de notre siècle, c’est la formation de tous pour un travail libéré du répétitif et du formulaire, concentré sur la créativité, le sens et les relations entre humains.

Tout dépend de qui décide, ceux qui possèdent ou ceux qui travaillent ? Et dans quel but ? Continuer à concentrer les richesses sur un tout petit nombre ou construire une société de coopérations et d’égalités, une société du temps retrouvé avec la semaine de 4 fois 7 heures et la retraite à 60 ans, une démocratie libérée de la médiatisation marchande ?

En urgence, il faut éviter la prochaine guerre mondiale et demander des comptes aux puissants, à nos dirigeants : pourquoi vos guerres ?

Pour le développement de la voie fluviale !

2025-2690 - Lyon 2° - Service public de transport par navettes fluviales sur la Saône -

M. le Conseiller R. Debû : La précédente intervention va nous faire économiser du temps. Je relaie aussi cette demande sur un arrêt à Pont Mouton. Bien que nous soyons évidemment de chauds partisans du développement de la voie fluviale pour le transport, il faut quand même reconnaître que ce nouveau mode de déplacement a une dimension plus touristique que, véritablement, de mode lourd et qu’il ne fera pas concurrence au métro -en tout cas, pas pour la desserte de la zone de Vaise Industrie. Cela nous paraît donc plus cohérent dans l’utilisation par la population, qui sera amenée à utiliser ce mode de transport, que d’avoir un arrêt à Pont Mouton. Il me semble que cela correspond plus à l’utilisation qui en sera faite et puis on a le recul et l’historique du vaporetto, qui remplissait cette fonction sur cette station-là.

Et il y avait une autre dimension, qui se rapporte un peu plus à la délibération en question : c’est celui de la logistique urbaine. On développe un certain nombre de passerelles, qui serviront donc à l’embarquement et au désembarquement des passagers. À Paris, une entreprise comme Ikea livre l’ensemble de ses colis par un duo péniche et, ensuite, vélo-cargo. Il y a des réflexions sur ce type de projets à la Ville de Lyon et savoir si les pontons que nous utiliserons peuvent avoir un usage multiple, à la fois pour le transport des passagers et pour le déchargement des marchandises.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=32553