Fin des PLIE, et après ?

N° 2018-3158 - Programme métropolitain d’insertion pour l’emploi (PMI’e) 2016-2020 - Déploiement d’une offre de services à destination des publics éloignés de l’emploi -

M. le Conseiller BOUMERTIT : Monsieur le Président, chers collègues de la Métropole, cette délibération qui nous est soumise au vote, ce soir, fait suite à la délibération du 17 septembre qui mettait fin aux trois PLIE de l’agglomération et est le 1° niveau de réponse aux questionnements portés par la Ville de Vénissieux et d’autres Communes de l’est lyonnais au regard du vide laissé par la fin des PLIE.

En effet, il nous est présenté la nouvelle offre d’accompagnement. On ne peut que se féliciter d’avoir été entendu et d’avoir obtenu la poursuite d’un accompagnement individuel et renforcé pour des publics non allocataires du RSA. D’autres publics dans nos territoires sont fragilisés dans leur insertion professionnelle et méritent un accompagnement à la hauteur de cet enjeu. Comptez sur nous pour toujours porter cette exigence au sein de notre assemblée !

L’offre qui sera déployée dès janvier, je l’espère, correspond trait pour trait à l’offre des PLIE. Si l’on peut s’interroger sur les raisons d’un transfert d’activité qui ne s’est pas fait entre la Métropole et les PLIE, au moins on peut noter que la Métropole sait faire perdurer le travail de qualité mené.

Le 2° niveau de réponse, au regard du vide laissé par les PLIE, est la mise en place de la MMI’E dont l’opérationnalité débute alors même que la gouvernance n’est pas établie (eh oui, comme nous sommes toujours en attente de la délibération de la Région, les nouveaux partenaires ne sont pas associés aux décisions !).

Quel début, en tout cas ! Un énorme gâchis puisqu’il laisse au bord de la route des personnels compétents, notamment d’Uni-Est. En effet, des personnes -dont les savoir-faire sont reconnus, investies depuis des dizaines d’années sur nos territoires au service des populations les plus fragiles pour favoriser leur insertion- se retrouvent sans emploi.

C’est, bien sûr et avant tout, un échec sur le plan humain mais c’est aussi priver nos territoires de cette compétence et fragiliser le projet même que la Métropole souhaite porter.

Est-ce bien là la Métropole exemplaire que le PMI’E appelle de ses vœux, j’en doute… Vraiment, il y avait mieux à faire !

Aujourd’hui, encore, il y a mieux à faire. J’attire l’attention de notre assemblée sur les points de vigilance suivants :

  • Être soucieux des besoins des publics non allocataires du RSA dans le temps.
  • Garantir la cohérence entre la mobilisation des moyens et les besoins des territoires.
  • S’appuyer sur les Communes, qui sont des acteurs et cofinanceurs centraux sur les questions d’insertion.
  • Optimiser l’échelle territoriale de déploiement des actions pour rester en proximité des publics.
  • Enfin, veiller à ne pas construire une usine à gaz, démultipliant les lieux de décision, entre le Pacte territorial d’insertion pour l’emploi, la gestion du Fonds social européen et la Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi.

Cette nouvelle organisation de l’insertion va probablement s‘ajuster au regard des pratiques. Il nous appartient à tous de faire en sorte d’optimiser son impact pour nos territoires et nos publics.

Je vous remercie de votre attention.