PPI en trompe-l’œil !

N° 2015-0475 - Programmation pluriannuelle des investissements 2015-2020 -

M. le Conseiller GENIN : Monsieur le Président, je n’utiliserai pas la totalité du temps de parole, parce que je vais juste donner quelques éléments qui font que les élus du groupe Communiste, Parti de gauche et républicain vont, pour la plupart, s’abstenir sur cette PPI, mis à part un élu qui, Vice-Président, va voter pour la PPI.

D’abord, un constat : monsieur le Président, vous avez parlé d’une PPI ambitieuse. D’autres, qui ont suivi en ont même rajouté sur cette vision, cette ambition et cette étape. Nous considérons, nous, que dans les faits, malheureusement, nous allons voter une PPI qui sera en recul par rapport aux investissements faits sur le mandat précédent. Oui, 3,5 milliards, cette année, enfin ce mandat, par rapport aux 3,2 milliards du mandat précédent effectués par le Grand Lyon ; mais vous le savez tout de même, heureusement, monsieur le Président, la Métropole, ce n’est plus seulement le Grand Lyon mais c’est également l’intégration des compétences qui étaient hier du Conseil général et on nous donne le chiffre d’un milliard d’euros environ effectués par le Conseil général sur le territoire de la Métropole sur l’ancien mandat. Pour moi, le calcul 3,2 Grand Lyon plus un milliard, cela arrive effectivement à 4 milliards et quelques millions. Donc, malheureusement, le constat est qu’avec 3,5 milliards, nous n’avons pas une telle ambition que ce que vous vouliez nous expliquer.

Bien entendu, c’est rappelé dans le rapport, ce recul est expliqué et s’explique essentiellement par la baisse des dotations et la montée en charge des péréquations : un milliard de moins sur le prochain mandat. C’est vrai, monsieur le Président, qu’il est bien difficile d’assumer ces politiques de restrictions budgétaires, ces baisses de dotations qui aboutissent dans les faits soit -ou quelquefois en cumulé- à des baisses de service public, des augmentations d’impôts et des répercussions sur l’emploi puisqu’il y a recul de l’investissement public.

J’espère d’ailleurs, monsieur le Président, que la Métropole participera à une initiative lancée par l’Association des Maires de France, reprise d’ailleurs par l’Association des Maires du Rhône en septembre -je crois autour du 19 septembre- pour protester contre la réduction de ces dotations.

Pour revenir sur la PPI et pour expliquer aussi notre abstention globalement dans le groupe, certes, nous considérons qu’il y a là beaucoup trop de trompe-l’œil dans cette PPI et dans la présentation que vous nous avez exposée tout à l’heure et faite dans les réunions préparatoires.

1 200 projets, ou 1 175, allez, 1 200 projets, cela est bien, cela est effectivement un nombre important. 1 200 projets qui doivent donc arriver à 3,5 milliards d’euros. Sauf que nous n’avons pas la somme de ces 1 200 chiffres ; nous avons le résultat final de l’addition, nous n’avons pas les chiffres intermédiaires. Comment peut-on donc, aujourd’hui, avoir une attitude certaine sur les choix qui sont faits et sur les priorités, comment peut-on assurer un suivi réel de ces priorités-là, dans le domaine des actions de proximité, des actions sociales, pour une Métropole plus solidaire, des actions pour l’égalité entre les territoires ?

Vous avez dit -et nous le savions- que les Maires ont été consultés pour exprimer des priorités mais nous savons aussi que des Maires ont expliqué, ont proposé d’autres projets. Nous aurions aimé là aussi avoir la totalité de ces propositions, ne serait-ce que pour savoir quelle est l’ampleur des besoins qu’il y a dans notre Métropole, que nous ne pouvons pas tous satisfaire, certes, mais il est toujours bon de partir des besoins réels afin d’avoir la certitude que nos décisions sont de bonnes décisions.

Vous avez dit tout à l’heure, monsieur le Président, que l’air de la ville rend libre, avec une citation. Mais, malheureusement, l’air du moment est plutôt celui qui est imposé par le pouvoir en place, est plutôt dans les reculs. Nous qui sommes opposés à ces choix d’austérité, ici comme en Grèce, nous pensons effectivement qu’il faut aller à l’inversion de ces choix et que ces choix vont à l’inverse y compris de l’ambition que vous avez défendue tout à l’heure.

Notre vote donc, majoritairement (9 élus sur 10) s’abstenant et un élu votant pour, ne se veut pas en opposition aux projets, à l’ensemble des 1 175 projets que vous avez présentés, bien au contraire mais nous gardons quelques doutes sur le fait que des actes concrets confirmeront que tous ces engagements pris aujourd’hui seront réellement effectués sur ce mandat. Voilà la raison qui fait que la majorité d’entre nous s’abstiendra.

Merci.