Projet métropolitain des solidarités… des priorités en lien avec les projets sociaux des territoires…

2023-1605 - Projet métropolitain des solidarités (PMS) 2023-2027 -

Mme la Vice-Présidente PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, les crises se succèdent. Elles sont économiques, sociales, climatiques, énergétiques, géopolitiques et civiques. Les unes n’effaçant pas les autres, elles s’additionnent. Dans les villes populaires, leurs effets sont plus violents et plus durables.

24,5 % des enfants de la métropole de Lyon vivent en dessous du seuil de pauvreté : c’est près d’un enfant sur 4. Alors oui, les collectivités territoriales développent des solidarités pour pallier l’urgence, répondre aux besoins vitaux. La Métropole de Lyon consacre, chaque année, un milliard d’euros aux politiques sociales et médico-sociales.

Mais nous voulons aller plus loin et créer les conditions qui s’attaquent aux racines de la pauvreté. Détricoter le déterminisme social, donner toutes ses chances à notre jeunesse, lutter contre le non-recours aux droits, garder intacte notre exigence de zéro personne à la rue.

Toutes ces ambitions sont dans le Projet métropolitain des solidarités, qui définit nos priorités en lien avec les projets sociaux des territoires.

La démarche de co-construction mérite d’être soulignée… avec plus de 2 000 personnes impliquées, dans une grande diversité de partenaires et de territoires. Leur connaissance du terrain est absolument indispensable, et ce qui est constaté sur le terrain est extrêmement inquiétant.

Hyperinflation… envolée des prix de l’énergie et des produits alimentaires de première nécessité… de plus en plus de familles doivent choisir entre se nourrir, se chauffer, payer les charges courantes ou se soigner…

Une enquête menée en 2022 par l’institut CSA montre que, pour les Français les plus pauvres -avec un revenu mensuel net de 900 euros-, les dépenses contraintes représentent 80 % de leur budget.

Cela signifie qu’une fois payés le loyer, l’eau, l’électricité, les assurances, le téléphone, internet, il ne leur reste que quelques dizaines d’euros pour se nourrir, s’habiller et se soigner.

Oui, la situation est extrêmement grave et inquiétante.

En 2023, de plus en plus de gens ont faim… des familles, des enfants et de nombreux étudiants, auxquels l’Assemblée nationale vient de refuser le repas à 1€… Les vols à l’étalage de produits alimentaires augmentent… des circuits parallèles de trocs se multiplient, où les plus pauvres pourront échanger un manteau contre une boîte de conserve….

Le Secours populaire a enregistré une hausse des demandes d’aides alimentaires de 48 %.

En 2 ans, la ville de Vénissieux a dû rajouter près 1,5 millions de subvention au CCAS. Les chèques énergie et bouclier tarifaire sont finalement de faibles rustines ne permettant toujours pas aux usagers de payer les factures.

Nos services publics de proximité sont largement mobilisés pour protéger et accompagner les habitants dans leur vie quotidienne.

Le coût des repas, fabriqués par la cuisine centrale de Vénissieux, s’est envolé -suivant l’inflation des prix alimentaires, de 15 % ; de l’énergie et des fluides, jusqu’à 30 %. Nous avons fait le choix de ne pas faire peser ces augmentations sur les budgets des familles en limitant l’augmentation des tarifs de cantine à 2 %, soit 4 points sous l’inflation. Et nous maintenons le repas à un euro pour les familles au quotient familial le plus bas.

Mais jusqu’à quand pourrons-nous jouer ce rôle d’amortisseur social ? Nous savons que le pic n’est pas atteint, que les mois à venir seront encore plus difficiles. Malgré tous nos efforts, la pauvreté augmente.

Et ce sont les politiques gouvernementales qui créent de la pauvreté : suppression de l’ISF, cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, plafonnement des salaires, réforme au rabais de l’assurance chômage, baisse des APL, suppression des aides à la pierre, etc.

Dans ce contexte, comment les collectivités territoriales peuvent-elles, avec des budgets de plus en plus contraints, maintenir un effort suffisant de solidarité ?

La réforme des retraites est une humiliation de trop, qui bafoue les principes de solidarité et de dignité. L’impact de cette réforme sera extrêmement violent pour les salariés, les ouvriers, les jeunes et les femmes. C’est l’assurance de plonger toute une population dans la misère que nous combattons ici.

C’est aussi une dégradation sans précédent de nos avancées sociales, un recul sur les combats gagnés pour le bien vivre et le bien vieillir.

Quels dispositifs de solidarité serons-nous, demain, obligés d’inventer pour absorber dans nos territoires la dégradation de la qualité de vie de nos aînés ? La question se pose aussi pour tous les employeurs, y compris pour les communes et la Métropole : que ferons-nous pour nos agents qui pratiquent les métiers les plus difficiles au service de l’intérêt général ?

Il sera nécessaire de mettre en place des accompagnements pour ceux qui seront trop usés pour continuer… les ATSEM, les éboueurs, les aides à domicile…

Concernant la santé, il est déjà actuellement compliqué de recruter tant les métiers sont difficiles et insuffisamment rémunérés.

Des services d’urgence ferment la nuit, comme à l’hôpital des Portes du sud. Le droit universel à la santé n’est plus garanti et il y a, aujourd’hui, des inégalités intolérables entre ceux qui peuvent accéder aux soins et ceux qui ne le peuvent pas.

Les politiques nationales, que suivent malheureusement les Hospices civils de Lyon, ont introduit la notion du privé et de rentabilité, avec la mise en concurrence de l’hôpital public, les suppressions de lits, les fermetures d’établissements et la privatisation rampante de la Sécurité sociale. Les dégâts sont catastrophiques.

Malgré la crise sanitaire, qui a clairement montré la défaillance de notre structure médicale, le Gouvernement ne réagit pas. Et, pendant que Macron regarde ailleurs, c’est dans les territoires, avec l’implication des collectivités territoriales, que nous tentons de trouver des solutions à la désertification médicale.

Se soigner, se loger, se nourrir… quand les besoins vitaux et/ou ceux inscrits dans la Constitution ne sont plus garantis, c’est toute une population qui sombre.

Les collectivités territoriales font beaucoup, mais il faudra bientôt faire plus. Nous refusons de panser les plaies de la pauvreté que les décideurs du monde de la finance produisent. Il est grand temps de changer de politique, dans notre pays, pour créer de la justice sociale et de la dignité pour tous.

Une information, pour conclure… Dans quelques jours, la trêve hivernale s’achève et, pour de nombreuses familles, la peur de la rue…

Je prendrai, comme chaque année depuis 14 ans, des arrêtés pour une obligation de relogement avant toute expulsion locative, l’interdiction des saisies mobilières et des coupures d’électricité et de gaz. C’est un combat pour la dignité.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/dpQ7p5BXx60?t=10000

La crise démocratique d’un régime sans base sociale !

Intervention préalable -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, il s’est passé quelque chose ce 23 mars dernier, et la 10ème journée d’action contre la réforme des retraites, demain, va le confirmer. La crise démocratique est devenue insupportable pour des millions de Français, qui rejettent très majoritairement la réforme mais qui, en plus, n’acceptent pas la manière dont le Gouvernement veut l’imposer, comme la manière dont le président a cru qu’il pouvait parler aux Français.

Et le petit jeu qui fait croire que la Droite serait d’accord avec les Communistes sur la ZFE n’est qu’une preuve de plus de cette crise quand c’est la Droite, au Sénat et à l’Assemblée, qui a voté la loi créant les ZFE -y compris les parlementaires Buffet, Di Folco ou Blanc, que vous devez bien connaître monsieur Vincendet.

En 2010, la précédente réforme des retraites -celle portée par le groupe LR, qui passait l’âge de départ de 60 à 62 ans- avait fait l’objet d’une contestation de même ampleur qu’aujourd’hui… jusqu’à 3,5 millions de manifestants le 19 octobre, deux semaines avant le vote final de l’assemblée… avant de décroître rapidement après…

Cette année, la plus forte journée de mobilisation se situe après la validation de la loi par recours au 49.3. Et c’est à cette occasion que le jeu terrible des provocations et des répressions se met en place, alors même que chacun avait noté que, contrairement à 2016 ou 2018, l’unité syndicale organisait des cortèges puissants, déterminés, montrant sans violence leur force par leur nombre.

Certains peuvent considérer que ce n’est juste qu’un problème de gestion d’un conflit social, et que tout le monde l’aura oublié dans quelques mois. C’est ne pas voir que cette réforme est, sans doute, la goutte d’eau qui fait déborder la crise démocratique. Nous vivons l’agonie d’un régime politique né dans les « Trente Glorieuses » autour d’un projet politique national inégal, reposant encore sur les revenus coloniaux, mais qui promettait un progrès de société, le droit au logement, aux déplacements, à l’énergie. Les luttes sociales étaient féroces, notamment dans les années 60, mais l’immense majorité des Français voyaient leur condition de vie s’améliorer.

Depuis Maastricht et l’euro, notamment, c’est fini. Les jeunes savent qu’ils vivront moins bien que leurs parents. Des vieux font vivre deux générations avec leur retraite. Les inégalités territoriales se sont terriblement aggravées.

Et pendant ce temps, tous les gouvernements successifs ont promis et trahi… ont menti aux Français… creusant une fracture politique qui atteint des sommets… Les Français n’ont plus confiance… ni en l’État, ni aux institutions, ni aux parlementaires, ni aux partis politiques. Les maires gardent un lien local mais, dans un contexte d’abstention, qui ne leur permet plus, même à eux, de représenter le peuple.

Pendant un temps, l’alternance a digéré cette fracture politique. Les anti-Sarkozy sont devenus des anti-Hollande avant d’être anti-Macron. Mais les conditions de la première et de la deuxième élections de Macron laissent le régime sans légitimité populaire, sans assise sociale autre que les affairistes, les financiers et les minorités gagnantes de la crise… ceux que le président a appelé des « premiers de cordées »…

La masse des autres a dit, aux Législatives de 2022, qu’ils n’y croyaient plus… faisant de l’abstention le premier parti de France… renvoyant la Gauche derrière l’extrême-Droite… faisant exploser les partis traditionnels…

La médiatisation a pu faire illusion un temps. Les promoteurs des réseaux sociaux ont cru qu’ils allaient réinventer la démocratie, que la société numérique était la nouvelle ère de la démocratie occidentale. Patatras ! C’est pire qu’Orwell… Elon Musk prend Twitter… Trump a retrouvé ses 30 millions de suiveurs Facebook… et Chat GPT nous fabrique de faux amis plus vrais que nature.

Sommes-nous au bout de cette histoire ? Notre peuple va-t-il relever le défi d’affirmer sa volonté, sa nécessaire souveraineté ? Peut-on voir grandir l’exigence d’une autre démocratie, qui ne repose plus sur la communication, ni sur les sauveurs suprêmes, mais qui se fonde sur le terrain -dans les confrontations citoyennes sur des questions concrètes… une démocratie tournée vers l’action qui prend en main les enjeux de l’emploi, de la formation, de l’éducation, du vivre-ensemble ?

Cela suppose, d’abord, une démocratie économique qui sorte de la si ancienne fracture entre capital et travail, redonnant au travail sa place centrale sur la décision -y compris sur le capital. Cela suppose une démocratie qui n’oppose plus les humains entre producteurs, consommateurs, usagers ou riverains, mais qui les relient tous comme citoyens.

Ce n’est pas une question d’articles 47.1 ou 49.3 ni de 6ème République. Il faut réinventer la République à la hauteur d’un évènement révolutionnaire. Il faut inventer la première République sociale.

Certains font encore des calculs. Peut-être qu’un Premier ministre LR permettrait de trouver une majorité ? Mais si nous ne réinventons pas une démocratie véritable -une « démocratie populaire », comme on disait il y a longtemps-, alors nous savons tous quelles sont les forces qui sont prêtes à tirer les marrons du feu. Celles qui ont pris le pouvoir en Italie, en Europe de l’est, en Israël et qui poussent à une nouvelle guerre civile états-unienne. L’histoire ne se répète jamais ; elle bégaie, dit-on. Le fascisme de demain ne sera pas le nazisme d’hier, mais il jouera le même rôle : proposer un régime politique capable d’orienter les colères sociales vers la guerre. C’est peut-être la seule issue pour Emmanuel Macron.

Il faut espérer que le sud de notre planète soit capable de contrôler la folie occidentale. Il faut espérer que le peuple français retrouve le chemin de son unité dans le travail comme dans la cité, qu’il retrouve la force de ses révolutions.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/dpQ7p5BXx60?t=5742

Contribution pour une ZFE juste et efficace…

"Pour une évaluation citoyenne de la Zone à faibles émissions", question orale par le Conseil de développement -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, merci au Conseil de développement de son travail d’écoute des citoyens. Il nous alerte sur trois points : l’information, le Plan de mobilités et les impacts sociaux.

D’abord, l’information… Nous le savons tous, la majorité des habitants ne connaissent pas, ou mal, la loi et le projet métropolitain de ZFE. Mais permettez-nous d’être critiques des formulations proposées « positiver la ZFE et rendre les alternatives désirables ». Faut-il, comme les publicitaires, « positiver » et rendre des politiques publiques « sexy », comme ils disent ? Je vous rassure, je ne désire pas mon vélo… Eh non, le renforcement de la communication et de la sensibilisation ne peuvent suffire. Il faut aussi que la puissance publique écoute et entende. C’est ce qu’a fait le président en décidant de modifier le projet de ZFE.  Oui, les maires ont un rôle important à jouer, et pas seulement pour accompagner mais aussi pour organiser, avec la Métropole, les réponses publiques aux besoins de mobilité et, pour cela, il faut d’abord connaître et comprendre ces besoins.

La ville de Vénissieux a organisé, ce début d’année, une large concertation des Vénissians. 3 000 d’entre eux ont répondu en face à face ou en porte-à-porte à un questionnaire, et 1 000 ont répondu à un sondage permettant d’avoir un échantillon représentatif. Le Conseil de développement aurait pu appeler à renforcer de telles démarches. À Vénissieux, nous en avons beaucoup appris et, même si le travail d’analyse est en cours, je peux vous en donner quelques éléments illustratifs :

– Pour les CSP-, la mobilité est à 70 % liée à l’emploi, alors que pour les CSP+, elle est à plus de 50 % liée aux loisirs. Voilà qui interroge sur l’équité de traitement d’une ZFE qui ne fait pas la différence entre les motifs de déplacement.

– Pour les Vénissians en emploi concernés par la ZFE, la majorité ne pense pas pouvoir changer de véhicule, même après explication des aides proposées, et la moitié pense réduire leurs déplacements dans Lyon et prendre le risque, de temps en temps, du non-respect de la ZFE…

Bref, l’enjeu premier est bien un enjeu d’accompagnement et la sanction ne peut pas être l’outil central de la ZFE, sauf à aggraver terriblement les ségrégations territoriales.

Nous partageons le deuxième point évoqué par le Conseil de développement concernant le Plan de circulation global. Mais nous ajoutons que c’est, justement, le Plan des mobilités en discussion qui devrait être le cadre de déploiement de la ZFE. C’est lui qui peut nous dire comment peuvent évoluer les mobilités et, donc, comment accompagner les habitants. Nous rappelons, à ce sujet, que l’un des enjeux principaux pour les territoires voisins est bien la place du rail. De ce point de vue, la délibération de ce jour actant la sortie de la Région de Modely est inquiétante.

Enfin, le Conseil de développement alerte, avec raison, sur les impacts sociaux et sociétaux. Rappelons que la Gauche avait voté, en 2021, contre la loi Climat et résilience, notamment parce qu’elle imposait ces ZFE à toutes les agglomérations.

Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’évaluer les résultats dans 3 ans pour décider aujourd’hui de ce qu’il faut faire. Là encore, le président a eu raison de rouvrir le chantier de la zone étendue, tant la carte imposant la ZFE à l’est en en exonérant l’ouest est apparue comme une illustration de l’iniquité du projet.

Nous proposons de renforcer la demande d’une évaluation de la ZFE dans la zone centrale dès aujourd’hui et de réaliser, sans attente, une étude à grande échelle de l’impact prévisionnel de la ZFE sur l’ensemble de la métropole en multipliant les canaux -les agences de mobilité, bien sûr, mais aussi les entreprises, qui ont une connaissance fine des déplacements des salariés. Nous avons besoin d’un travail de concertation prolongée sous diverses formes -sondages, face à face, porte-à-porte, … auquel le Conseil de développement peut être associé, mais qui doit impliquer des dizaines de milliers de citoyens.

Permettez-moi, pour conclure, de vous présenter les principes adoptés hier, à l’unanimité, par les 110 délégués de la Conférence fédérale du PCF préparant son 39ème Congrès :

  1. Les étiquettes Crit’Air sont inadaptées et injustes. Elles légitiment un véhicule hybride lourd, à la conduite brutale, et interdisent un véhicule diesel plus léger, bien entretenu et utilisé en éco-conduite. Elles se focalisent sur les émissions d’azote alors que les études montrent que les poussières ont plus d’impact sanitaire. L’évaluation d’une voiture devrait être associée à son contrôle technique et tenir compte de l’ensemble de ses émissions.
  2. Le passage forcé au tout-électrique est un non-sens économique, social, environnemental et industriel. Encore une décision européenne qui joue dans la guerre des géants de l’automobile dans un marché en difficulté, et l’innovation défie l’administration… le groupe Mazda vient de sortir un hybride diesel qui respecte les normes d’émissions d’azote…
  3. Appuyer l’agenda de la ZFE sur l’agenda de développement des alternatives -transport en commun, covoiturage, services mobilités, modes actifs. C’est le Plan des mobilités en discussion au SYTRAL qui doit définir l’agenda de réduction de la part modale de la voiture et définir, ainsi, le cadre réaliste de l’agenda de la ZFE.
  4. Réévaluer le besoin d’investissement du SYTRAL, pourtant doublé par la majorité métropolitaine actuelle. Repenser le modèle de mobilité métropolitain suppose de trouver les financements nécessaires pour répondre aux besoins, et notamment en intégrant le projet de RER métropolitain -alternative essentielle pour les territoires périphériques de la métropole.
  5. Il faut aussi un plan de consolidation du SYTRAL pour sortir des difficultés de recrutement, de maintenance, des qualités de service et je ne crois pas que l’allotissement y soit favorable.
  6. Il faut mieux prendre en compte la situation du marché de l’automobile et, notamment, comprendre l’impact sur le marché de l’occasion, pour ne pas jeter à la casse trop de véhicules qui pourraient apporter une réponse à un coût social et environnemental maîtrisé. C’est un des résultats de l’enquête vénissiane. Il serait très pertinent de favoriser l’acquisition d’un Crit’Air 2 pour l’abandon d’un Crit’Air 3 comme un palier intermédiaire avant d’accéder au Crit’Air 1.
  7. Enfin, une ZFE juste doit être incitative et ne peut reposer sur des sanctions. Nous considérons qu’un habitant qui ne peut changer de véhicule ni de mobilité n’est pas un délinquant. Le principe de faire payer un PV ZFE, indépendamment de la situation de la personne et des efforts faits ou non pour tenir compte de la ZFE, est injuste d’autant plus quand la ZFE autorise des véhicules lourds, qui ne sont propres que par leur classification…

Voilà notre contribution pour une ZFE juste et efficace.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/dpQ7p5BXx60?t=2540

Solidarité avec les agents et les élus du 4° arrondissement de Lyon !

Déclaration des élu.e.s communistes et républicain.e.s du Rhône -

Nous, élus communistes et républicains des communes du Rhône et de la Métropole de Lyon, condamnons avec la plus grande fermeté le saccage inadmissible de la mairie du 4ème arrondissement de Lyon.

Nous disons tout notre soutien aux agents municipaux qui ont vu leur outil de travail détruit, sans autre effet que d’en priver les habitantes et habitants de la Croix-Rousse.

Nous affirmons notre solidarité envers les élus de cet arrondissement, qui n’ont pu que constater, la rage au ventre, l’étendue des dégâts.

Cet acte de violence gratuite, stupide, dessert grandement la formidable mobilisation populaire contre le projet inique de réforme des retraites, mobilisation qui a mis en échec le gouvernement et le président de la République. Les individus qui ont commis cet acte sont les idiots utiles du gouvernement et les complices de la dégradation des services publics. De fait, ils sont les adversaires du peuple.

Symbole de la République, lieu de la démocratie de proximité, service public du quotidien, une mairie est un bien commun de tous les citoyens et citoyennes. L’attaquer, c’est attaquer symboliquement toutes celles et ceux qui sont attachés au processus démocratique, ouvert au débat contradictoire des idées, à la construction collective des réponses politiques aux besoins de la population.

Vive nos retraites !

La bataille pour la retraite est aussi une bataille pour le sens que nous donnons au travail. Beaucoup de jeunes veulent lui donner un sens hors des seuls objectifs financiers qu’impose le capitalisme. Le financement des retraites est au cœur de ces enjeux.

Au-delà de sa valeur marchande, le travail est toujours une contribution au pacte social. Loin d’un coût qu’il faut réduire, le financement des retraites est une des valeurs du travail moderne. Transformer l’antichambre de la mort en étape d’une nouvelle vie, comme le disait Ambroise Croizat, ministre communiste créateur de la Sécurité sociale.

La seule question est celle du niveau de vie des retraités. Il suffit de quelques % de cotisation patronale pour équilibrer les retraites, et elles ont fortement baissé depuis 20 ans !

Personne n’interdit de lire avec passion Hubert Reeves, Directeur de recherche de 70 ans, ni d’écouter avec émerveillement Rostropovitch jusqu’à ses 80 ans. Mais la retraite qui est mise en cause par les réformes successives, c’est celle de travailleurs usés par des années de travail contraint, difficile -travail qui peut être une fierté pleine de virtuosité et de créativité, mais qui abîme les muscles, les os et les sens. Les inégalités d’espérance de vie, encore plus en bonne santé, sont aussi profondes que les inégalités territoriales de revenus !

Vive nos retraites !

ZFE 2023… Pour une mobilité métropolitaine propre et juste !

Déclaration des élu.e.s communistes et républicain.e.s du Rhône -

Nous apprenons par la presse, ce lundi 13 février, la décision du Président de la Métropole d’un changement important du projet de déploiement de la ZFE. Nous nous félicitons de cette décision, qui prend en compte les réserves et inquiétudes exprimées par de nombreux acteurs.

Nous avons eu bien raison d’alerter depuis 2 ans en Conseil de Métropole, comme dans les concertations et réunions de travail nombreuses. Le Président de la Métropole en tient compte en reportant la décision et en prenant en compte une partie des discussions… La discussion doit se poursuivre, sur le fond, pour contribuer à une mobilité métropolitaine respectueuse de ses habitants, une mobilité propre et juste.

– Pourquoi cette primauté au diesel dans les causes prises en compte de pollution automobile ? Les étiquettes Crit’Air sont inadaptées à une action efficace. Elles ne tiennent pas compte des émissions de frottement, des émissions de CO2, de l’entretien du véhicule. Elles légitiment un véhicule hybride lourd, à la conduite brutale et interdisent un véhicule diesel léger, bien entretenu et utilisé en écoconduite… L’évaluation d’un véhicule devrait être associée à son contrôle technique.

– Pourquoi annoncer aujourd’hui « 2028 », date qui a, en plus, été évoquée comme report possible des élections métropolitaines ? L’idée exprimée par de nombreux acteurs, et reconnue par le Président, est de lier le déploiement de la ZFE au développement des transports en commun et de toutes les alternatives à la voiture individuelle. Nous pensons que c’est, alors, le prochain plan de déplacement métropolitain qui doit fixer le cadre futur des mobilités métropolitaines et, notamment, la part modale de la voiture et le niveau de transports en commun nécessaire. Nous pensons que cela conduira à réévaluer le niveau d’investissements du SYTRAL, pourtant doublé par l’actuelle majorité, mais qui ne permet de réaliser que les projets déjà connus et qui ne suffira pas à apporter une réponse massive d’une alternative sérieuse à la voiture. Ce plan de déplacement métropolitain sera discuté, nous l’espérons, dans un contexte nouveau du projet de RER métropolitain si les discussions entre la Métropole et la Région aboutissent. Elles pourraient créer les conditions nouvelles pour une intervention de l’État, faisant écho aux annonces présidentielles…

– Le nouvel agenda doit intégrer un plan de consolidation du SYTRAL pour sortir des difficultés de recrutement, de maintenance, de qualité de service.

– Ce report est aussi l’occasion de mieux prendre en compte la situation économique de l’automobile, dans un contexte de concurrence et de restructuration exacerbée au niveau mondial, d’une décision de sortie du moteur thermique dont les enjeux et les conséquences doivent être discutés, et des impacts sur le marché de l’entretien avec de nombreuses fermetures de garages. Il faut, notamment, mieux comprendre l’impact de ces évolutions sur le marché de l’occasion, pour ne pas jeter à la casse trop de véhicules qui pourraient apporter une réponse à un coût social et environnemental maîtrisé. Cette connaissance du marché de l’occasion permettra de mieux cibler le niveau d’aides jugé, très souvent, comme insuffisant.

Enfin, il reste la question des sanctions. Nous considérons qu’un habitant qui ne peut changer de véhicule ni de mobilité n’est pas un délinquant. Le principe de faire payer un PV ZFE, indépendamment de la situation de la personne et des efforts faits ou non pour tenir compte de la ZFE, est injuste d’autant plus quand la ZFE autorise des véhicules lourds, qui ne sont propres que par leur classification…

Nous en tirons une conclusion importante. La légitimité politique de la métropole ne peut se construire contre la légitimité des communes. Les politiques métropolitaines ont besoin de se construire avec les communes, dans la diversité de leurs situations géographiques, sociales, politiques. C’est ce que nous appelons la métropole des communes et des citoyens.

C’est pourquoi les élus communistes poursuivront leurs efforts pour faire connaître la ZFE aux habitants et faire de nouvelles propositions pour une ZFE juste socialement.

Le 15 février, Fabien Roussel sera au côté des salariés de Place du Marché (ex-Toupargel) en manifestation devant l’Assemblée nationale…

Communiqué des élu.e.s communistes et républicain.e.s du Rhône -

« Ils nous laissent sans rien. » C’est le constat amer des 1 900 salariés de la société Place du Marché et des sociétés Eismann et Touparlog, placées en liquidation judiciaire le 13 janvier dernier. 1 900  salariés en colère face à la pratique douteuse de cette liquidation et qui se sentent sacrifiés sur l’autel de l’argent, alors que les dividendes versés par les entreprises européennes vont de record en record pour atteindre, en 2022, 382 milliards distribués aux actionnaires, soit une progression de 23 %.

C’est une totale trahison des frères Bahadourian, classés 90ème fortune de France en 2022 par le magazine Challenges et actionnaires de Grand Frais, qui a racheté l’entreprise spécialisée dans la livraison de courses alimentaires en 2020. C’est une totale trahison parce qu’ils n’ont jamais osé affronter leurs salariés et n’ont même pas daigné être à l’audience. Encore une fois, le profit passe avant des vies brisées !

Pourquoi laisser faire ? Pourquoi se laisser faire ? Comment est-ce possible qu’aucune stratégie, aucun plan n’ait été mis en place pour trouver des solutions alternatives et pérennes pour sauver l’entreprise ? Car, « les salariés partent avec un plan social où il n’y a rien », affirme l’avocat du CSE. C’est une liquidation d’un savoir-faire, ce sont des licenciements secs sans que les Bahadourian n’assument la moindre responsabilité sociale de ce désastre économique.

Ce ne sont que des  patrons voyous à qui on doit interdire de diriger une autre société afin d’éviter d’autres drames humains.

Nous soutenons la lutte des Toupargel et exigeons la préservation de leurs emplois !

Pour l’encadrement du foncier !

2023-1530 - Politique foncière 2021-2026 -

M. le Conseiller DEBÛ : Madame la Vice-Présidente, chers collègues, commencer par dire que nous soutenons pleinement la politique foncière déployée par la Métropole de Lyon, tant il s’agit d’une nécessité indispensable et absolue. Politique de long terme qui détermine la capacité de notre collectivité à fabriquer la ville de demain, nous partageons pleinement les objectifs affichés. Nos ambitions en termes de production de logements abordables neufs comme d’équipements publics s’appuient sur notre politique foncière.

C’est d’autant plus important que, sans maîtrise foncière, ce ne sont pas les institutions démocratiques qui font la ville mais les puissances d’argent. Et ce n’est pas peu dire que ces dernières sont aveugles aux besoins sociaux et impitoyables avec les classes populaires qu’elles expulsent toujours plus loin en périphérie.

La maîtrise foncière, c’est assurer le droit de tout un chacun à la ville, lui garantir son droit d’installation là où il le souhaite.

D’ailleurs, face aux spéculateurs, notre collectivité, comme les communes qui la composent, doit se garder des écueils de l’augmentation des prix du foncier. Nous ne pouvons pas continuer d’acheter, avec l’argent public, des terrains dont les prix ne connaissent plus de limites. En plus de peser sur nos finances, cela ne fait qu’entretenir l’emballement des prix.

Nos projets, élaborés pour servir  l’intérêt collectif, ne doivent pas non plus devenir des opportunités de plus-value encore plus importante pour les spéculateurs fonciers. L’anticipation, à un horizon 10-15-20 ans, de nos politiques foncières est donc impérative.

Mais il nous faudrait les moyens de pouvoir aller plus loin.

L’encadrement du foncier, à l’image de l’encadrement des loyers, devient une nécessité. Et j’encourage les parlementaires de notre assemblée, et tous ceux de l’agglomération, à engager un travail législatif en ce sens.

Il me semble aussi que l’instauration du « Permis de louer » serait de nature, d’une part à freiner la frénésie des prix, mais serait aussi un outil pour limiter la location de logements insalubres et indignes, et de combattre les marchands de sommeil. Dans les secteurs les plus en tension, dans ceux qui connaissent une dégradation du bâti, cela devient urgent.

Deux dernières remarques sur la politique foncière :

Il serait opportun, et je ne crois pas que nos services diront le contraire, que France Domaine revoit ses modes de calculs : faire la moyenne des prix du logement libre, sur la base de zonage parfois inopérant, rencontre sa limite. Cette approche, quelle que peu « statique » -au regard des évolutions en cours-, n’est plus en phase avec les grandes orientations, et notamment la loi ZAN, pour ne prendre que cet exemple.

L’introduction de nouveaux paramètres, notamment d’utilité sociale et de respect environnemental,  en lien avec les documents d’orientation et les politiques publiques serait de nature à nous aider grandement et s’inscrirait dans les dynamiques à l’œuvre.

La sortie des emplacements réservés et des équipements publics du marché servirait l’intérêt général, sans peser d’avantage sur les finances publiques, et permettrait à nos collectivités la mise en œuvre de leurs ambitions en termes de « fabrique de la ville ».

En tout état de cause, et vous l’aurez compris, nous voterons des deux mains cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/uea1XtvCDrs?t=27751

Restaurer les Lônes du Rhône…

2023-1529 - Feyzin - Irigny - Vernaison - Projet de renaturation de la CNR dans le cadre de la réactivation de la dynamique fluviale sur les marges alluviales du Rhône -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, ce projet de restauration des Lônes du Rhône, par la suppression d’un ensemble de casiers Girardon, va permettre la réactivation des dynamiques fluviales dans le secteur des berges d’Irigny, Vernaison, Feyzin.  Cette restauration du milieu naturel est assez ambitieuse et exemplaire en tant qu’elle intègre le prisme large des enjeux d’un tel chantier.

En effet, l’ensemble des aspects du projet a été bien pensé, que ce soit la régénération de la forêt, la réactivation des dynamiques fluviales, mais aussi le phasage des travaux -afin de respecter les cycles naturels.

Tout cela, au profit des usagers des sites, dont on assurera l’accès, quelle que soit l’activité envisagée.

La modestie du nombre de contributions sur cette concertation m’étonne un peu, mais je l’interpréterai comme une marque d’adhésion au projet. 

Mais ce qu’il y a de particulièrement remarquable, c’est la nature de l’opérateur, à savoir la CNR.

Fondée en 1933, sous l’impulsion notamment d’un lyonnais, Édouard Herriot, son modèle économique repose sur un équilibre simple : la vente d’électricité sert à financer les travaux de la voie navigable et assurer l’irrigation des territoires riverains. Ces compétences ce sont élargies depuis, et c’est dans ce cadre que s’inscrit cette renaturation qui nous est soumise.

C’est un modèle économique pensé à l’origine en dehors des logiques du marché, et si l’ouverture du capital, en 2003, a mis un coup de canif dans cette logique, il n’en reste pas moins que la CNR est la démonstration que l’on peut faire autrement que de se soumettre au dogme de la concurrence libre et non faussée.

C’est donc avec plaisir que nous voterons cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/uea1XtvCDrs?t=27595

Il nous faut renforcer les moyens de la « première ligne » !

2023-1521 - Mise en place du programme Slime pour lutter contre la précarité énergétique dans l'habitat -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, je n’ai jamais entendu autant de gens autour de moi se plaindre du froid -du froid au travail, du froid chez soi. Et si, dans une majorité de cas, il s’agit d’un choix plus ou moins consenti, sous les injonctions à l’économie afin de ne pas faire « tomber » notre réseau électrique ou, plus prosaïquement, afin de ne pas alourdir de trop les factures ; pour d’autres, il s’agit d’un non-choix.

Plus de 12 millions de Français sont en situation de précarité énergétique, dont 90 000 ménages dans notre agglomération. Ces chiffres augmentent d’année en année, dans un pays qui aura vu ses milliardaires accumuler des sommes colossales. D’après le rapport Oxfam, les 10 milliardaires les plus fortunés de France ont engrangé (sur le dos des travailleurs) 189 milliards d’euros, soit de quoi payer deux ans de factures d’électricité, de gaz et de carburants de tous les Français !

Et après, on vient nous raconter la fable du ruissellement…

La précarité énergétique a des effets délétères sur la santé de millions de nos concitoyens, allant jusqu’à entraîner la mort, et qui frappe évidemment les plus fragiles d’entre nous. Cela vient se surajouter à la précarité générale que subissent trop de nos concitoyens, mettant en danger des familles entières, notamment lorsque celles-ci doivent avoir recours à des modes de chauffages non adaptés l’hiver. L’impact est aussi mortel lors des périodes de grandes canicules.

Au-delà de la santé, il s’agit également qu’une question de dignité de la personne. Comment expliquer à ses enfants que l’on ne peut pas chauffer la maison, que l’on ne peut pas prendre une douche chaude, que l’on doit cuisiner sur un petit réchaud de camping, … ?

On mesure mal les dégâts sur l’estime de soi, sur la socialisation, sur la scolarisation des enfants.

Et cette situation est d’autant plus honteuse et insupportable que la France est l’un des pays les plus riches de la planète.

Les solutions pour éradiquer la précarité existent, bien évidemment. Et en attendant l’avènement du socialisme qui, comme chacun le sait, n’est autre que « les soviets plus l’électricité », il appartient à ce pays d’actionner au moins trois leviers.

Le premier est celui des salaires, évidemment. Nos milliardaires ne sont jamais aussi riches que leurs salariés sont pauvres. Mais, apparemment, il ne faut surtout pas toucher à nos grandes fortunes et à nos multinationales, au risque de faire baisser la compétitivité des entreprises. À la longue, le refrain est lassant, mais passons.

Nous pouvons, nous devons, agir sur les prix de l’énergie et, singulièrement, ceux de l’électricité. Une solution simple, et d’ailleurs mise en œuvre par l’Espagne et le Portugal, serait la sortie du marché européen de l’électricité. Marché qui indexe le prix de l’électricité sur celui du gaz, ce qui est une ineptie pour la France, dont la production électrique repose sur un mixte nucléaire-renouvelable, décarbonnée à 91 %.

Au-delà de la production, nous payons le prix de la libéralisation du marché de la distribution, qui a vu fleurir nombre d’opérateurs privés -qui ne sont que des intermédiaires, forts coûteux, entre les producteurs et les consommateurs, sans aucun apport sur la qualité du réseau ou du service. Ce n’est pas complètement par hasard si les 2/3 d’entre eux ont plié bagage cet hiver, mais, comme d’habitude, cela s’est fait au détriment de leurs clients.

Autre aberration de la libéralisation, l’Arenh, qui force EDF à céder 1/3 de sa production à 42€/MWh à des opérateurs qui spéculent sur le marché de l’électricité. Là encore au dépend des usagers ! Ce serait comme demander à Renault de céder à prix coûtant 1/3 de sa production à Peugeot, pour que celui-ci fasse du bénéfice dessus. Nous demandons l’abrogation de ce dispositif, qui n’est rien d’autre qu’un hold-up légalisé !

D’une manière générale, la reconstitution d’un véritable pôle public de l’énergie, au service de la population, est une nécessité politique et un des leviers majeurs de l’éradication de la précarité énergétique.

L’autre grand levier est la réhabilitation thermique du bâti. Si notre collectivité y prend sa part, et de manière assez volontaire, nous nous heurtons néanmoins au manque de moyen dévolu nationalement à cette question. Au rythme où nous allons, il faudra 40 ans au pays pour réhabiliter son parc de logements.

Il est donc nécessaire que l’État engage massivement des moyens à cet effet. Notre pays en a parfaitement les moyens. Sans doute que les 100 milliards de budget supplémentaire accordé aux Armées seraient plus utilement employés dans les politiques du logement car, sans moyens supplémentaires, nous nous trouvons souvent à arbitrer entre constructions neuves et réhabilitations, les deux étant pourtant également urgent.

Cela vaut, d’ailleurs, autant pour le logement social que pour les copropriétés dégradées, ce que l’incident meurtrier de Vaulx-en-Velin est venu tragiquement nous rappeler. Je voudrais en profiter pour assurer les vaudaises et vaudais de notre solidarité face à ce drame.

C’est dans ce cadre que nous est proposée la délibération sur la mise en place du programme Slime.

Si tout est bon à prendre dans la lutte contre la précarité énergétique, nous restons toutefois un peu sur notre faim.

Les actions que le CLER se propose de mettre en place sont légitimes, mais viennent quelque peu doublonner le travail de notre collectivité et des acteurs de l’action sociale, assistance sociale, MDM, CCAS. Si on a bien compris que le programme vise à obtenir des financements complémentaires, la modestie des interventions aux bénéfices des ayant-droits ainsi que le nombre de diagnostics interrogent. 1 200 diagnostics pour 90 000 foyers, ça reste malheureusement marginal.

J’ai également une interrogation sur la collecte et la propriété des données de la connaissance, qui sont un enjeu important de nos politiques sociales.

Et, en tout état de cause, cela montre bien qu’il nous faut renforcer les moyens de la « première ligne », dans les CCAS, MDM et autres maisons des services publics. La lutte contre la précarité énergétique fait partie d’un continuum d’accompagnement et, pour être bénéfique, nous devons intervenir sur tous les aspects de la vie des usagers. En effet, les personnes en précarité énergétique sont avant tout en situation de précarité tout court, et c’est donc de l’ensemble de nos politiques de solidarité dont ils ont besoin.

Nous voterons néanmoins cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/uea1XtvCDrs?t=27090