Archives de catégorie : Tribunes

Part-Dieu : quartier à vivre ?

La communication officielle présente le projet « Part-Dieu » comme le projet d’en faire un véritable quartier à vivre. Des belles photos sont présentées, mais la réalité est bien différente. En Séance publique, le Président met d’abord en avant le projet d’un grand quartier d’affaires de niveau européen, et c’est bien cela l’objectif n° 1. 350 000 mètres carrés de bureaux, 100 000 de logements. Nous n’opposons pas ces 2 types de constructions, les 2 sont nécessaires. Mais la densification indispensable aux enjeux d’avenir n’implique pas de telles concentrations de bureaux.

Il n’est pas impératif de bâtir l’hypercentre de l’agglomération dans une vision dogmatique de la verticalité, avec des tours gigantesques, énergivores et peu compatibles avec le tissu urbain. Ce projet est également insuffisant en termes d’équipements publics utiles aux habitants et aux salariés du secteur. Avec, de plus, une réduction importante des espaces verts en pleine terre. Avec un Plan de déplacement incohérent, l’autorité environnementale demandant des efforts nécessaires en termes de lutte contre le bruit et pour la qualité de l’air. Et que dire de la concertation, le Commissaire enquêteur de la modification du PLU notant le manque de sérieux de celle-ci.

Moderniser la Part-Dieu, en faire « un quartier à vivre », doit se faire avec la participation des habitants et des salariés. L’urbain doit s’appuyer sur l’humain, dans ses aspirations et ses besoins. Il est encore temps d’aller dans ce sens en retravaillant ce projet.

Défendons l’hôpital Henry Gabrielle !

La fermeture de l’hôpital Henry Gabrielle a été annoncée par les HCL avec un transfert à Desgenettes. Rénover Gabrielle coûterait 38 millions (chiffre annoncé par les HCL), des aménagements à Desgenettes se feraient pour 30 millions. Le calcul est vite fait en ces temps d’austérité, quand l’hôpital est géré selon les critères de rentabilité d’une entreprise, quand les budgets sont coupés, les postes supprimés. Mais 38 millions à Gabrielle, ce serait une offre de 284 lits, soit une augmentation de 102 places. Alors que 30 millions à Desgenettes, seulement 168 lits, soit une baisse de 15 places. Alors que les insuffisances en matière de nombre de lits sont connues, ce transfert aggraverait encore la situation. De plus, le travail effectué à Henry Gabrielle est reconnu bien au-delà de la métropole. Son parc est un élément important, fondamental même dans la thérapie de chaque patient. Un de ceux-ci écrit : « Enlever le parc aux malades est un crime silencieux ». Et, à Desgenettes, on ne pourra retrouver un tel environnement.

Et, pourtant, un des slogans des HCL le dit : « L’environnement devient partie intégrante du soin ! » Le Comité de défense d’Henry Gabrielle parle d’un complot contre ce centre de rééducation fonctionnelle. À aucun moment les décideurs ne tiennent compte des besoins des patients. Quand on nous explique que le transfert serait un moyen pour des économies, nous répondons qu’il faut écouter les patients et les soignants qui parlent d’efficacité pour un retour plus rapide à l’autonomie.

Henry Gabrielle a fait ses preuves. Rénover cet hôpital est la solution pour cette efficacité des soins et pour augmenter l’offre de soin. Nous interpellons le Président de la Métropole, et Président du Comité de surveillance des HCL, afin qu’il ouvre le débat et revoit cette décision.

Mobilisons-nous, ne laissons pas faire !

Budget 2017 : austérité, ça se poursuit !

Les orientations de la loi de Finances pour 2017, pourtant présentées comme « plus solidaires et plus justes », sont bien en fait dans la continuité de ce quinquennat. Et, toujours, dans le total respect du dogme de la réduction de la dépense publique. Comme les années précédentes, les collectivités locales sont fortement impactées. On nous dit que leur contribution à ces réductions va passer de 2 à 1 milliard d’euros. Mais diminuer la peine par deux, ce n’est pas la supprimer. Et il faut rappeler que la réduction de la dotation de fonctionnement versée par l’État aux Communes s’est montée à 10,64 milliards depuis 4 ans. La réalité pour cette année, ce sont ainsi 2,6 milliards de moins ; pourtant, les collectivités locales ne représentent que 10 % de la dépense publique.

Ces nouvelles dégradations des finances de nos collectivités participent à l’accroissement des difficultés économiques et sociales. Moins d’action publique, moins de services aux habitants dans leur vie au quotidien, c’est bien cela qui est la conséquence de ces politiques. Avec, en corollaire, la poursuite des cadeaux aux entreprises et à leurs gros actionnaires. Le CICE, par exemple, voit son taux d’exonération des charges augmenté et la perte pour le budget de l’État se chiffre déjà à 27,6 milliards et sans que l’emploi ne soit au rendez-vous. Malgré les gesticulations du Président de la République, le chômage ne fait que s’accroître, les bas salaires et la précarité deviennent la règle, la misère s’étend. Ah Monsieur le Président, qui dit avoir tout bien fait, et pour cela renonce à être candidat !

Ce quinquennat aura ainsi vu les marges des entreprises s’améliorer… mais pas pour l’emploi… mais avec, comme résultat, plus d’austérité et de difficultés pour le plus grand nombre… Et en cette année électorale, il sera bon d’y réfléchir. Justement, voilà une proposition que nous faisons pour plus de solidarité : taxer à 0,3 % les actifs financiers des entreprises rapporterait 18 milliards d’euros qui pourraient ensuite être répartis entre les collectivités.

Communes ! Debout !

Les Communes sont un espace privilégié des relations humaines, le premier échelon de la démocratie française. C’est là où se noue le lien social, où il prend toute sa force. C’est un espace irremplaçable de démocratie de proximité. La Commune est notre bien commun, mais le pouvoir a lancé une offensive tous azimuts pour la destruction programmée : étranglement par l’État, qui a réduit ses dotations aux collectivités de 28 milliards d’euros ; transferts obligés de compétences à des mégastructures imposées, très éloignées des citoyens et dans lesquelles les élus des Communes comptent bien peu, lorsqu’ils n’en sont pas tout simplement exclus… ce qui est de plus en plus le cas dans notre métropole…

Cette remise en cause des Communes se fait dans le cadre de choix politiques et d’une construction ultralibérale de l’Europe qu’il faut remettre en cause. Ultime avatar des choix calamiteux du Gouvernement : une réforme de la Dotation de solidarité urbaine (DSU) qui laissait au moins un peu d’oxygène aux Communes pauvres ! La loi de Finances envisage de l’exploser pour mieux l’évaporer. Jusqu’au bout à contresens des besoins populaires !

Le climat de plomb engendré par les attentats et le racisme, les paroles de guerre, la surenchère sécuritaire, obscurcissent l’horizon. Sortons de ces débats mortifères et de ces régressions, relevons la tête pour une autre politique, à Gauche toute ! Dans le cadre des prochaines échéances électorales, et en tant qu’élus locaux, nous voulons être à l’offensive sur les questions sociales, pour les besoins sociaux et humains, pour l’argent et les services publics, pour l’amélioration de la vie quotidienne. Reprenons également l’offensive pour la démocratie, pour l’arrêt des baisses de dotation, pour redonner aux Communes une nouvelle place dans la toute nouvelle 6° République à construire !

Grimace… –

Le 25 juillet dernier, une brillante start-up de la livraison à vélo de repas à domicile connaissait, comme depuis presque trois ans, une croissance de 30 % par mois et venait d’atteindre le million de livraisons. Le 26 juillet, la coquille vide Take Eat Easy, en cessation de paiement, était placée en redressement judiciaire et, magie de la Net économie et du néolibéralisme… sur les 2 500 coursiers payés à la tâche qui pédalaient pour la start-up, aucun n’a été licencié… Inutile, c’est la faillite personnelle qui guette ces auto-entrepreneurs !

D’aucuns l’avaient dénoncé, Take Eat Easy l’a démontré : le capitalisme de plateforme a reporté sur le travailleur « indépendant » le risque de fluctuation du marché dont la responsabilité, hier, incombait au patron.

Défini comme « travail-risque », ce type d’emploi est soumis au péril de ne pas pouvoir approcher la rémunération espérée, même en s’imposant des cadences infernales. La start-up défaillante a prouvé que le risque ne connaissait pas de limite… Certes, les investisseurs ont perdu des plumes mais ils ne sont pas plumés : le groupe allemand Rocket Internet, actionnaire de Take Eat Easy, l’est aussi de son concurrent Foodora. Reste à récupérer les clients de l’entreprise déficiente ! « Libres et indépendants », les galériens du pédalier sont déjà prêts à se remettre en selle, dirigés par l’algorithme envoyeur de notifications de l’ex-concurrent.

Emmanuel Macron nous l’avait dit : « Les jeunes veulent être entrepreneurs, pas fonctionnaires. » Ainsi va l’économie dite « collaborative ». Sa logique est démontrée. Son idéal déclaré de liberté se paie dès aujourd’hui d’une précarisation généralisée. Le monde des start-up, c’est la version souriante de la loi Travail.

Take Eat Easy est la première grimace.

Le scandale des emprunts toxiques…

C’est un chèque de 425 millions d’euros qui va être versé à la banque Dexia pour sortir des emprunts toxiques. 425 millions d’argent public, un compromis inacceptable au seul profit d’une banque qui n’avait pourtant pas respecté ses obligations de conseil, au moment où le Président du Département contractait ces tristes prêts. Déjà en 2013-2014, près de 100 millions ont déjà été versés par le Département pour sortir de certains autres emprunts toxiques.

Ainsi, la facture complète va atteindre plus de 500 millions d’euros, un véritable hold-up sur les finances publiques.

Et le Président de la Métropole d’annoncer cela comme une victoire ! En précisant que sur ces 425 millions, 229 seront versés par l’État. Et alors, cela reste bien évidemment de l’argent public perdu. Et ce sont bien les contribuables -Métropole, Département et nationaux- qui paient la note et qui seront les perdants de cet immense gâchis.

De plus, ce compromis se double par l’arrêt des actions en justice qui avaient été lancées contre la banque. Cette action était pourtant la bonne solution pour que cette banque rende des comptes et soit condamnée. C’était aussi le meilleur moyen pour créer un rapport des forces plus intéressant pour les finances publiques dans la renégociation de ces prêts. Baisser pavillon face à ces banques de la spéculation, c’est leur permettre de s’en tirer à bon compte, c’est même leur permettre d’encaisser des indemnités de remboursement anticipé mirobolantes. Merci pour la finance, au mépris de l’intérêt général ! Le Président du Grand Lyon a également annoncé que cela n’entraînerait pas d’augmentation de l’impôt. Certes, mais il faudra bien payer ces millions d’euros et, ainsi, ce sont les actions de service public qui seront réduites, les usagers seront pénalisés.

Notre groupe dénonce cet accord désastreux.

Austérité, ça se poursuit !

Les années se suivent et se ressemblent… La situation pour le plus grand nombre et les collectivités locales s’aggrave… Le pays est en proie à des souffrances sociales grandissantes… Les politiques d’austérité menées depuis des années font des ravages pour la vie des classes populaires et moyennes de même que pour l’accomplissement des missions publiques, pourtant si nécessaires à la vie des habitants. Tout va mal, mais le Gouvernement persiste dans ces choix libéraux assumés. Il n’y a qu’à voir le Projet de loi contre le Droit du travail, le Medef l’a rêvé, la Droite n’a pas osé aller si loin, Hollande-Valls le font ! Pour notre Métropole, les baisses des dotations de l’État vont représenter un coût estimé à 1,2 milliard d’ici 2020. Et le Président de la Métropole qui continue à « pleurnicher » sur ces baisses, alors qu’il les soutient et les vote au national.

Avec des répercussions, bien évidemment, sur les politiques publiques. Cadrage et diminution des subventions à caractère social, -6 %, en fait -8,1 % sur 2015. Volonté affichée « d’économiser » 175 millions sur le budget de fonctionnement : masse salariale à peine maintenue, cadrage 0 % nous dit-on et chacun sait ce que cela veut dire, réductions dans les services et, donc, dans les actions de proximité…

Et avec cela, l’opacité sur les emprunts toxiques. Ces emprunts contractés par le Département, avec des actions frauduleuses des banques, qui vont coûter pour notre collectivité 150, peut-être 200 millions. Il y a là nécessité de ne pas stopper les actions en justice contre ces mêmes banques et ne pas leur payer des taux d’intérêt usuraires. Mais pour l’instant silence, négociations en coulisse, sans aucune information pour le public ni même pour les élus.

Transparence et refus de l’austérité restent notre choix et nous devrons, avec vous, l’imposer par l’action.

La Commune… La République… La Nation…

Le Pacte de cohérence métropolitain devait, selon la loi MAPTAM, organiser des délégations de compétences entre Communes et Métropole. Le texte voté par le seul exécutif porte une conception de la Métropole sans les Communes, les conseils municipaux réduits au rôle de suivi des décisions métropolitaines. Une longue introduction historique le justifie brutalement comme la revanche des Métropoles contre la Nation et la République. C’est pourtant le 14 décembre 1789 que l’Assemblée nationale naissante consolidait un vieux mouvement d’autonomie communale en créant les Communes : loi révolutionnaire intimement liée à la construction nationale, à la construction républicaine ; loi qui prévoyait le non-cumul des mandats et le droit d’initiative citoyenne !

Les élus Communistes, Parti de gauche et républicains ont tout fait pour amender un texte organisant les compétences de la Métropole avec les Communes, pas seulement au plan technique dans la territorialisation ou la mutualisation, mais aussi dans leur reconnaissance comme des collectivités partenaires de la Métropole, avec des conseils municipaux qui délibèrent comme ils le font jusqu’à aujourd’hui sur le PLU-H, la Politique de la ville ou les conventions propreté. Ils ont demandé que les mutualisations entre Communes puissent prendre des formes diverses, y compris la forme du syndicat intercommunal pour gérer un équipement, des lieux, des ressources techniques… Ils ont proposé un titre qui portait cet objectif : « Réussir la Métropole avec les Communes ». L’exécutif est resté sur son seul objectif « réussir la métropole »… Tout un symbole !

Les résultats électoraux devraient pousser toutes les forces politiques à écouter enfin le ressentiment populaire. Gérard Collomb persiste et signe, sourd à la fracture sociale et politique…

Collectivités locales en danger !

Les refrains sur la reprise ne sont que des mots, jamais confirmés dans les faits. Ils ne peuvent cacher les politiques d’austérité menées sans relâche avec, pour les collectivités, 7 milliards de réduction des dotations d’État supplémentaire dans les 2 ans. Elles vont assécher les actions publiques locales, pourtant si nécessaires pour la vie quotidienne de tous, en particulier pour les populations déjà en butte à de très lourdes difficultés, à un chômage massif, à toutes les formes de ségrégation et d’injustice. Cette situation ne peut trouver de réponse qu’à condition de faire prévaloir de nouvelles logiques… celle de la solidarité… celle d’une vraie politique de Gauche… Mais le Gouvernement maintient le cap de ses orientations néolibérales, bien loin des engagements du candidat PS des dernières Présidentielles.

La préparation du budget de l’État 2016 confirme : pas de relance, et une nouvelle contraction des dépenses aux collectivités locales. Ça ne passe pas tout seul ! Même l’Association des Maires de France proteste ! 16 000 collectivités se prononcent pour un moratoire de ces baisses, dont notre Métropole suite à un vœu présenté par notre groupe !

Il est d’ailleurs paradoxal d’entendre le Président de notre Métropole « pleurnicher » sur le milliard de moins pour notre collectivité sur ce mandat, alors même qu’il continue à en appeler à encore plus d’austérité. Et oui, Monsieur le Président, les choix à Paris se traduisent concrètement par des reculs sur le terrain ! Mais faites un petit effort pour être crédible et responsable ! Rejoignez-nous pour exiger une autre politique… pour l’emploi… les services publics… pour l’humain ! On peut toujours rêver !

En tout cas, nous continuerons à agir pour ces autres choix et nous appelons au large rassemblement ! Le mur de l’austérité n’est pas indépassable ! Ensemble, abattons-le !

Simplement, plus de Gauche ! –

Avec la dernière séance de la Métropole, notre groupe s’est trouvé conforté avec l’arrivée, le retour des élus de Vénissieux. Suite à leur annulation, de nouvelles élections municipales s’y sont tenues. La liste conduite par Michèle Picard, avec 43 %, a réalisé un score encore plus fort qu’en 2014. Avec 5 élus métropolitains, nous avons ainsi gagné un conseiller et notre groupe compte donc 10 membres.

Nous entendons jouer pleinement notre rôle dans cette assemblée, nous faisons partie de la majorité métropolitaine, même si nous ne sommes pas dans l’exécutif. Nous restons force de propositions et d’actions pour une politique plus clairement à Gauche, avec une vigilance accrue en matière d’exercice démocratique au sein de l’assemblée. La Métropole se met en place dans un contexte économique et social difficile. Comme toutes les collectivités, nous ne sommes pas épargnés par les cures d’austérité imposées par le Gouvernement. Si on peut concevoir que des priorités s’imposent, cela ne peut se faire sans une réelle concertation avec les élus et les villes concernés, dans le respect des territoires et du travail mené. Nous défendrons notamment tout ce qui touche au quotidien des habitants -voirie, propreté, …- mais aussi concernant les nouvelles compétences sociales de la Métropole. Il est nécessaire et urgent de redonner aux Communes les moyens de leurs politiques de proximité, pour raffermir le pacte républicain, le vivre ensemble. Ce sera le sens de notre action, sans polémique stérile, sans a priori mais en gardant notre indépendance. Plus de proximité, plus de social, simplement plus de Gauche.