Archives de catégorie : Proximité et Cadre de Vie

Pour nous aider dans un nécessaire débat citoyen le plus concret possible !

N° 2014-0392 - Demande de labellisation Citeriez de la Communauté urbaine de Lyon -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, nous voterons ce rapport qui nous permet de demander ce label Cit’ergie avec, nous le savons à partir des résultats provisoires d’audit, un score tout à fait significatif de l’ancienneté et de la qualité du travail réalisé par nos services depuis des années… depuis le PCET (Plan climat énergie territorial) approuvé en 2007 et les nombreuses actions menées depuis.

Ce label est la déclinaison française, animé par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), d’un label énergie européen… ce qui, en soi, n’est pas un argument en sa faveur tellement notre peuple sait d’expérience à quel point les objectifs européens, dont il faut rappeler qu’ils ne sont que les objectifs que se fixent les Gouvernements entre eux, sont le plus souvent des discours trompeurs loin des réalités et même masquant des logiques mortifères qui enfoncent la zone européenne dans un cycle de recul qu’ont connu les pays d’Amérique Latine il y a 30 ans, avant que des ruptures politiques et même des révolutions ne viennent bousculer les logiques économiques ultralibérales des « boys de Chicago ».

Donc, ce n’est pas pour le label européen que nous soutenons cette démarche, qui aura sans doute le même avenir que la promesse de Barcelone de l’économie de la connaissance la plus compétitive du monde… les Chinois en rigolent encore… poliment, bien sûr.

Non, ce qui est réellement utile, c’est de se confronter à un référentiel normé qui nous pousse sur toutes les questions à évaluer, de manière objective et démontrable, où nous en sommes et, par conséquent, où nous devons et pouvons progresser encore. C’est notre premier commentaire : cette démarche très technique se traduira à la fin par une « note » et un label, mais sa vraie valeur serait de faire partager la construction de la note à tous les acteurs de nos démarches développement durable, et, sous une forme pédagogique à imaginer, à verser au débat citoyen sur le plan Climat.

Car si ce référentiel est utile pour évaluer et comparer, il reste une norme sur laquelle il peut y avoir débat. Prenons par exemple le pourcentage d’électricité verte dans nos achats qui est un critère qui apporte des points dans ce label. Pour notre part, nous critiquons ce critère côté consommation car nous savons tous que nos amis Suisses achètent notre électricité nucléaire la nuit à bas prix pour remplir leurs barrages et revendre au double, en journée, de l’électricité dite verte. D’un point de vue de la production, ce mécanisme est très utile et utilisé aussi en France mais le fait de considérer l’électricité comme un marché et introduire un tel critère vert dans nos achats peut donc être un contresens total. D’ailleurs, on sait que pour chaque kilowatt investi dans une électricité verte, il y aura 1 kilowatt investi dans le gaz ou le charbon pour gérer l’intermittence autant dire que le taux de charge des puissances installées sera de plus en plus bas, autrement dit que l’intermittence pousse au suréquipement, ce qui est un des facteurs qui pousse injustement le prix de l’électricité à la hausse.

Donc, au-delà de la note et du label, il faut utiliser le travail d’audit réalisé pour construire des tableaux de bord qui alimenteront le débat citoyen et, pourquoi pas, notre rapport annuel sur le développement durable avant le Débat d’orientation budgétaire (DOB).

Notre deuxième commentaire, dans le même esprit, porte sur la coordination entre les audits réalisés à la Communauté urbaine et dans les trois Communes impliquées puisque cela a été précisé en commission, mais pas dans la délibération, la démarche Cit’ergie a été lancée conjointement par la Communauté et des Communes (dont Vénissieux, Rillieux la Pape, Villeurbanne avait discuté, et je n’ai plus en tête la troisième). En effet, sur de nombreux critères d’évaluation (eau, assainissement, déchets), la compétence est communautaire mais les Communes peuvent être plus ou moins fortement impliquées. Ce sera d’autant plus important que le futur Pacte de cohérence métropolitain qui pourra préciser le rôle des Communes dans l’organisation de ces compétences. Or, dans le travail d’audit réalisé au niveau des Communes les plus avancées, il y a discussion sur la prise en compte dans l’évaluation de la Commune de la répartition des compétences, évaluation des Communes qui conduira certaines à demander le label dans un an. Il faut donc activer beaucoup plus précisément la coordination des démarches dans une approche gagnante aux 2 niveaux.

Pour conclure, nous soutenons une démarche qui, au-delà du label, doit nous aider dans un nécessaire débat citoyen le plus concret possible, tourné vers les actions et leurs résultats. La présentation en commission de l’évolution des émissions de gaz à effet de serre est, par exemple, éclairante. Les émissions industrielles sont en baisse constante par le double effet des efforts des installations soumises à quota mais aussi, malheureusement, de la crise économique, les émissions liées au transport sont en baisse, pour une part, grâce au progrès des transports publics mais, principalement semble-t-il, par l’amélioration environnementale du parc de véhicules. Par contre, les émissions liées au logement augmentent, pour une part, compte tenu de l’augmentation du nombre d’habitants, mais pas seulement, ce qui suppose des analyses plus fines pour mesurer l’impact des différents modes de chauffage, réseaux de chaleur mais aussi gaz, qui reste le choix le plus fréquent et, donc, contribue certainement à ce constat d’une hausse de nos émissions.

Je vous remercie.

Un impact éventuel sur d’autres projets ?

N° 2014-0318 - Lyon 2° - Lyon Confluence - Bâtiment siphon et dessableur -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération nous demande de financer une individualisation complémentaire d’autorisation de programme de 1,3 M€ HT pour la rénovation du bâtiment siphon et dessableur de Confluence. Cette décision -comme il vient d’être dit- a fait discuter en commission, avec des avis très partagés et beaucoup d’interrogations. Nous ferons deux commentaires.

D’abord, nous remercions les services de l’eau et son Directeur, monsieur Presle, pour la précision des réponses qu’ils nous ont apportées très rapidement.

Nous comprenons qu’il s’agit d’un équipement stratégique de notre système d’assainissement puisqu’il recueille les eaux usées de 300 000 habitants de la Presqu’île, de la Croix-Rousse et de Caluire. Nous comprenons que l’ouvrage des années 60 et les équipements des années 80 doivent être renouvelés et que la proximité du musée et sa prochaine ouverture sont d’abord des accélérateurs de la décision.

Vous nous avez précisé que le surcoût lié à l’esthétique du bardage est de 800 000 € HT. Si ce surcoût nous a fait réagir, nous comprenons bien que le projet est légitime, indépendamment de ce que chacun peut penser du musée lui-même et de ses dérives budgétaires. Nous comprenons enfin que ce dépassement résulte de complexités techniques qui avaient été sous-estimées mais nous connaissons le professionnalisme de la direction de l’eau dans de très nombreux travaux d’assainissement qui sont indispensables dans toutes nos Communes et nous sommes donc sûrs que ce qui pouvait être fait pour optimiser financièrement ce projet l’a été.

Cependant, si nous ne pouvons que soutenir une décision de priorisation de travaux dans le cadre du budget de l’assainissement, nous restons interrogatifs sur le contexte budgétaire de cette décision. Il est impossible, de notre point de vue, de prendre au fur et à mesure des décisions qui sont une par une justifiées mais qui peuvent conduire, lors de notre future PPI, à des décisions injustifiées pour d’autres projets. Nous considérons donc que cette décision nécessite un point en Commission des finances, dans le cadre de la préparation d’une future PPI -évidemment, si elle est en juillet 2015, cela pose des problèmes d’agenda- afin de situer son impact éventuel sur d’autres projets.

Dans ces conditions et compte-tenu des éléments fournis par les services, nous nous abstiendrons et nous demandons au Vice-Président de répondre rapidement, avec son collègue aux finances, à notre interrogation.

Défense des syndicats intercommunaux !

N° 2014-0235 - Projets nature - Attribution de subventions -

M. le Conseiller MILLET : Permettez-moi de faire une version courte, la longue sera sur mon blog.

Premièrement, on se félicite de ces projets nature. Permettez-moi de prendre un seul exemple : sur les Grandes Terres, on est passé, en dix ans, de quatre espèces d’oiseaux nicheuses à quarante-cinq, une véritable transformation de la biodiversité, une vraie réussite.

Et cette réussite est portée par un syndicat intercommunal -c’est le sens de mon intervention, monsieur le Président- ; l’ensemble de ces projets sont pilotés par trois syndicats intercommunaux, celui du vallon du Ruisseau des Échets, celui des vallons de Serres et des Planches et celui du Plateau des Grandes Terres. Nous renouvelons notre demande que ces syndicats intercommunaux soient préservés dans le Pacte de cohérence métropolitain dont nous discuterons dans les mois à venir.

Je vous remercie.

Pour plus de cohérence !

N° 2014-0239 - Procédure de délégation de service public de chaud et froid urbains de Lyon Villeurbanne Bron -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, une nouvelle fois, nous sommes contraints de prendre cette décision, contraints par la guerre économico-juridique que se livrent de grandes entreprises -le plus souvent encensées dans cette enceinte- avec un comportement jusqu’au-boutiste d’un perdant dans cette mise en concurrence ; comportement qui, pour être victorieux en justice, nous fait néanmoins perdre plusieurs années de nouveau sur nos objectifs de développement des réseaux de chaleur, qui sont -nous le savons tous- la clé pour la réduction de la part des énergies fossiles dans les consommations énergétiques du logement.

Donc, la seule solution est de déclarer sans suite la procédure et de relancer le travail en amont, en reprenant le cahier des charges puisqu’il est impossible de remettre en concurrence sur la même base, tout le monde -dont les concurrents- connaissant désormais l’offre détaillée d’un des candidats et même des éléments de la négociation que nos services avaient conduite.

Bien entendu, nous allons transformer cette situation en opportunité en reprenant au fond les objectifs que nous pouvons nous fixer en termes d’extension de réseaux, de cohérence avec notre Plan climat, avec le PLU-H en cours de révision et le débat devra, de notre point de vue, être totalement ouvert sur l’ampleur que nous pouvons donner aux objectifs de raccordement, donc de consommation et donc de production.

J’avais souligné, lors des délibérations sur le choix du délégataire, que ce contrat désormais caduc ‑enfin ce contrat qui n’est pas un contrat- faisait la part belle au gaz, avec trois fois plus d’investissements gaz que de biomasse. Certes, ce résultat n’était pas un choix politique de votre part mais la traduction d’une réalité économique et technique : le gaz reste l’énergie la plus accessible et la plus simple à exploiter, bien que ce soit une énergie fossile qui travaille donc contre nos objectifs de plan Climat.

Je sais bien que, derrière la transition énergétique, certains considèrent que le niveau de nos émissions de gaz à effet de serre est secondaire par rapport à leur objectif de remise en cause du nucléaire, comme le montrent d’ailleurs les records d’émission de l’Allemagne. Au contraire, nous demandons que la réduction de la part des énergies fossiles dans notre futur réseau de chaleur soit le premier objectif du travail à venir. Et, comme il n’y a pas dans cette affaire d’opportunité de raccordement aux tours de refroidissement de centrales nucléaires, solution souvent évoquée par notre ancien Vice-Président aux finances, je pense que nous pouvons tous être d’accord sur cet objectif de la part des énergies renouvelables et fatales, avec notamment l’accélération du travail pour avancer sur la Vallée de la chimie et nos stations d’épuration.

Notre deuxième remarque porte sur le contexte de la prise de compétence de la Métropole à venir. Lors de la commission, ce dossier a été présenté comme s’inscrivant dans la prise de compétence totale de la Métropole, passant par pertes et profits le travail nécessaire pour établir le Pacte de cohérence métropolitain qui définira, en juillet 2015, l’organisation de nos compétences énergies, donc celles des réseaux de chaleur.

Pour notre part, nous répétons notre demande d’un vrai travail pour permettre aux Communes qui le souhaitent d’agir sur les réseaux de chaleur, tout en favorisant une stratégie d’agglomération qui est indispensable, notamment pour la filière bois-énergie, le classement des réseaux et la prise en compte du plan Climat dans le PLU-H, les énergies fatales et, bien sûr, les réseaux fortement maillés donc d’intérêt métropolitain. C’est pourquoi nous demandons nous aussi un groupe de travail politique sur l’énergie comme il en existait un sur l’eau et nous espérons qu’il existera toujours.

Mais permettez-moi, monsieur le Président, en annonçant le vote positif du groupe Communiste et républicain, de vous interroger sur la cohérence de votre exécutif dont un représentant, qui n’est plus présent malheureusement, vient de voter au Conseil municipal de Vénissieux contre la délibération, prenant acte cette fois non du classement sans suite d’une procédure pour un réseau de chaleur ‑parce qu’il y a aussi des réussites sur les Délégations de service public de réseau de chaleur‑ mais de la validation d’un contrat qui permet d’atteindre 60 % d’énergies renouvelables, sans bénéficier d’incinérateurs et tout en proposant un tarif en baisse de 17 %, tarif qui devient légèrement inférieur à celui que prévoyait le contrat désormais non existant ici.

Les arguments de votre sensibilité politique, monsieur le Président, au Conseil municipal de Vénissieux étaient très surprenants. Cela va sans doute faire plaisir à certains puisque le premier argument concernait la préférence pour un mode de gestion en régie pour ce réseau de chaleur, commentaire assez savoureux venant du groupe de votre collègue, Président du SYTRAL. Le deuxième argument demandait le report de la délibération pour attendre que le Grand Lyon prenne en main ce dossier ; à vrai dire, compte tenu de ce que nous délibérons ce jour, cela voulait dire de prolonger encore de trois ans et, donc, se priver de cette baisse de 17 % de tarif. Je le précise, cette baisse de 17 %, c’est en gros un allègement de facture de 2 M€ par an. Vous comprenez bien qu’il était difficile de s’en priver dès 2015.

Comme nous allons discuter, monsieur le Président ‑parce que nous allons bien discuter entre la Métropole et les Communes, n’est-ce pas ?‑, il serait utile que vous preniez le temps de mettre un peu de cohérence dans votre exécutif sur ce dossier.

Baisse des prix pour tous ?

2014-0155 - Part communautaire des tarifs du service public de l'eau potable à compter du 3 février 2015 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, brièvement puisque nous ne reprendrons pas le long débat que nous avons eu.

D’abord, on ne peut que se féliciter bien entendu de cette baisse de prix qui répond aux objectifs annoncés. Je voudrais cependant attirer l’attention, notamment de tous nos nouveaux élus et même des anciens, puisque notre collègue Rolland Jacquet vient de dire que tous les usagers bénéficiaient de cette baisse de 20 %, que notre collègue d’Europe Écologie-Les Verts vient de citer encore une fois cette baisse de 20 % : j’avais souligné dans le mandat précédent -et je l’ai rappelé en commission- que le choix tout à fait logique de faire baisser la part de l’abonnement a bien sûr des conséquences puisque tous les usagers n’ont pas des abonnements individuels mais qu’au contraire, dans l’habitat collectif, et notamment dans les quartiers populaires, la majorité des usagers passe par des abonnements collectifs de bailleurs et que, par conséquent, la part d’abonnement est tout à fait différente dans leur situation.

C’est pour cela que j’avais redemandé en commission qu’on précise la réalité de la baisse des tarifs qui est donc bien de 23 % dans la situation qui est présentée dans la délibération mais qui, par exemple, dans un habitat collectif de 200 logements, n’est que de 13 %. Une baisse de 13 %, c’est tout de même une baisse mais il me semble très important de faire attention parce qu’en termes de communication dans l’espace public, dans une ville où l’habitat collectif est dominant et où il y a donc peu d’abonnements individuels, l’effet réel sur la facture sera plus proche de 13 ou 15 % que supérieur à 20 % et cela peut nous jouer des tours.

La deuxième chose, bien sûr, c’est que nous ne pouvons que voter ces tarifs, d’abord parce que ces tarifs concernent la part communautaire du budget de l’eau alimentant donc notre budget de l’eau et, par conséquent la part publique des travaux qui seront réalisés et financés de ce point de vue. Donc il est évident que cela renforce et conforte notre capacité à agir, notre capacité à faire nous-mêmes et, s’il est vrai que nos services ont encore beaucoup à travailler pour se mettre en situation potentiellement d’être en capacité d’assurer directement en régie la gestion de l’eau, il n’empêche que nous avons déjà -et c’est évidemment le cas sur l’assainissement mais même sur l’eau- une bonne connaissance de ces sujets.

La troisième remarque, c’est que nous partageons le souci de remettre en place le groupe de travail politique assez rapidement parce que je crois que pour accompagner annuellement l’avancement des travaux et, notamment, la mise en œuvre de tous les investissements qui vont créer les conditions nouvelles de suivi du réseau -je pense aux télémesures, au travail sur la qualité de l’eau, sur les contrôles sur l’eau-, il est important qu’on ait un vrai travail partagé par l’ensemble des groupes politiques sur l’avancement de ces dossiers et cela suppose de mettre en place cette commission, commission qui bien sûr, avant la fin de ce mandat, donc effectivement en 2018-2019, devrait être en situation de se prononcer sur les conditions de relance du débat sur le mode de gestion. Nous avions décidé d’une DSP de huit ans, donc 2023, mais il est clair pour nous qu’il sera important, en 2018‑2019, d’avoir un bilan de la montée en puissance de cette nouvelle DSP et d’évaluer les conditions potentielles de prise en régie directe par nos services.

Je vous remercie.