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« Faire la Cité pour faire société » !

N° 2019-3507 - Révision du Plan local d’urbanisme tenant lieu de Programme local de l’habitat (PLU-H) - Approbation -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, le processus PLU-H nous a donné un bel exemple de ce que peut produire l’intelligence collective au service de l’intérêt général.

« Faire la Cité pour faire société » : voilà, en définitive, notre objectif.

Ce Plan local d’urbanisme et de l’habitat est le fruit d’un travail de longue haleine engagé depuis 2012, un travail de qualité, d’écoute et d’échanges fructueux, entre services municipaux et métropolitains. Nous pouvons également souligner l’implication précieuse de l’Agence d’urbanisme.

L’aménagement d’un territoire, c’est avant tout répondre et anticiper les besoins de la population. L’urbanisme n’est pas l’unique sujet, il faut aussi penser la présence des commerces, du tertiaire, des espaces verts, du transport et, bien évidemment, des services publics. Il faut à la fois tenir compte des particularités locales, mais avec une vision d’ensemble : le tout, dans un équilibre subtil et complexe.

Le PLU-H, c’est le portrait futur de la Métropole, avec les évolutions nécessaires mais aussi le respect des quartiers, de leur identité, de leur histoire. Un travail de dentelle, entrepris avec les habitants. Les treize quartiers de Vénissieux possèdent chacun leurs spécificités : il aurait été inconcevable de les ignorer et de les noyer dans un PLU-H uniforme. Dès 2011, avant même l’engagement du processus d’élaboration de ce document, la Ville a commandité une première étude patrimoniale dans le centre-ville. Conserver les particularités bâties, l’histoire de notre Commune était le prérequis de toute évolution future. Par la suite, d’autres études se sont étendues à tout le territoire vénissian, aboutissant à la création de neuf périmètres d’intérêts patrimoniaux. Ils traduisent notre volonté de valoriser un patrimoine pourvu de véritables qualités et porteurs de l’identité vénissiane.

Les réunions de concertation se sont déroulées dans un excellent climat, permettant des échanges et des avancées.

En matière d’habitat, les attentes de la population sont considérables. La réaction des pouvoirs publics doit être significative. Il y urgence face à une crise du logement sans précédent. Nous mesurons toute la pertinence d’avoir intégré le volet « habitat » dans la réflexion de Plan local d’urbanisme. Le dialogue avec les habitants pose des questions qui, parfois, s’entrechoquent. La maîtrise du développement urbain, objectif de ce PLU-H, appelle le débat sur la maîtrise de la densité et la maîtrise de l’étalement urbain. Repousser toujours plus loin les populations, c’est engendrer des déplacements, des pollutions, l’inconfort de vie pour les familles -avec l’allongement des journées, des frais de transport et frais de garde pour les enfants-.

À l’échelle de la Métropole, 700 hectares sont rendus à la nature et à l’agriculture dans ce PLU-H. C’est la traduction d’une limitation de l’étalement urbain.

Nous savons, aujourd’hui, comment et à quelles conditions nous pouvons encadrer la densification, dans le respect d’un cadre de vie humanisé. Le souci de préservation et de création d’espaces de pleine terre est permanent pour relever le défi environnemental et améliorer la santé et le bien-être des habitants.

Cette densification, le long des axes forts de circulation de transports en commun, est une réponse au besoin grandissant de logement dans notre Métropole. En deuxième ligne, cette densification doit être modulée avec, par exemple, des limitations de hauteur de bâtiment.

Ce sont ces grands principes qui accompagnent le développement de Vénissieux, avec la transformation du quartier gare ou du carrefour Ambroise Croizat / Marcel Houël. Pour un juste équilibre, d’autres quartiers d’habitats pavillonnaires seront préservés.

Pendant les presque sept années de procédure de révision du PLU-H, le travail partenarial et le suivi constant ont permis que ce document cadre intègre les évolutions de notre Commune en mouvement ainsi que les remarques exprimées lors de l’enquête publique. La quasi-totalité des demandes formulées par la Ville, et ses habitants, ont été prises en compte.

Tout au long des échanges, nous avons réaffirmé nos priorités : une maîtrise du développement, la poursuite de la requalification du plateau des Minguettes (et, notamment, son articulation avec le centre), l’affirmation d’une polarité autour de la gare. Je n’oublie pas la spécificité des territoires Laurent Bonnevay et du nouveau quartier Puisoz-Grand Parilly, en vue de devenir une véritable agrafe urbaine entre Lyon et Vénissieux.

Nous avons également porté une attention particulière au maintien et au développement des commerces de proximité, notamment route de Vienne et place Grandclément.

Les Vénissians sont, historiquement, attachés à la qualité de leur cadre de vie et à la question environnementale. Nous insistons sur la place du végétal dans la ville et la qualité des espaces verts, la valorisation du patrimoine bâti et paysager, la recherche constante de qualité urbaine et du mieux vivre ensemble, tout en laissant place à la créativité et à la qualité architecturale.

Le résultat est là : un PLU-H qui répond à la complexité des enjeux, compile les destinations, les formes et les usages, gage de richesse urbaine.

Par ailleurs, ce document traduit notre souhait de maintenir l’activité de production au sein de la Métropole, et à Vénissieux en particulier, avec le maintien de l’ensemble des zones d’activités existantes.

L’identité de Vénissieux réside, pour partie non négligeable, dans son activité industrielle et économique. Nous avons soutenu l’objectif de garder les zonages à vocation d’activité économique et, notamment, les friches industrielles, à leur destination. Nous devons maintenir la quantité mais, également, la qualité de ces zones pour que les activités qui s’y développent soient effectivement liées au milieu économique, et créatrices d’emplois.

Notre très ancienne Zone industrielle Vénissieux/Corbas/Saint-Priest n’est plus adaptée et nécessite une requalification. Le parc de la République mérite une meilleure visibilité, qui passera par un désenclavement. Mais, au-delà, comment pouvons-nous mieux agir dans la gestion de ces zones ? Les Villes doivent être informées des mouvements d’activités, des changements de propriétaires. Nous devons agir ensemble, Métropole et Villes, pour éviter les dérives d’utilisation de locaux destinés à l’économie. Au-delà du PLU-H, nous devons mener les études nécessaires pour identifier les bâtiments disponibles, requalifier et contrôler.

Je le disais tout à l’heure : presque toutes les demandes formulées, par la Ville et ses habitants, ont été prises en compte, sauf la problématique de l’Allée des Savoies, qui n’a pas trouvé d’issue favorable dans le cadre du PLU-H. Cette voie de desserte, actuellement en copropriété, permet l’accès au pôle automobile depuis le boulevard périphérique. Peu qualitative, sous-dimensionnée et accidentogène, elle nécessite une intervention publique permettant sa requalification. Le pôle automobile s’en trouverait sensiblement valorisé.

Autre bémol, au sujet du volet habitat social : nous savons pertinemment que, pour répondre aux besoins, il faudrait construire beaucoup plus de logements sociaux. Quant à la rénovation urbaine et la reconstitution des logements démolis, un effort doit être fait pour reloger les personnes à proximité de leur quartier et, plus généralement, sur la Commune. Nous souhaitons que la Métropole étudie cette possibilité concernant le Quartier politique de la ville des Minguettes, où la grande majorité des ménages souhaitent retrouver un logement social à Vénissieux, voire dans leur quartier. Tout comme les autres Vénissians, ils souhaitent vivre à Vénissieux -parce qu’ils y sont nés, parce qu’ils y ont grandi, parce qu’ils sont investis dans une association, parce que cette ville de première couronne (bien dotée en transports en commun) leur apporte la proximité de l’emploi, des centres de soins, … parce qu’ils sont tout simplement attachés à leur ville, à leurs racines, à leur histoire-.

Soyons vigilants partout où du foncier mutable est disponible, comme c’est le cas à Vénissieux : la pression des promoteurs est forte, les prix s’envolent. Ces attitudes fragilisent les ambitions sociales et environnementales de notre territoire.

Soyons également attentifs à prévoir les équipements publics qui doivent accompagner l’augmentation du nombre de logements. Il y a, bien entendu, l’emprise foncière à réserver mais aussi le financement à prévoir.

La compression des budgets des Communes compromet la construction de ces futurs écoles, crèches, gymnases, équipements culturels.

Favoriser l’émergence des Projets urbains partenariaux (PUP) mais aussi envisager la majoration de la taxe d’aménagement, dans les secteurs non couverts par des ZAC ou des PUP, afin d’accompagner le financement des équipements rendus nécessaires par le développement urbain sont des pistes de réflexion que nous soutenons.

Mais ces pistes ne questionnent que la partie investissement des budgets, laissant les Maires et leurs équipes face à leurs difficultés, avec des budgets de fonctionnement limités. Comment ouvrir une école sans ATSEM, un gymnase sans gardien, un théâtre sans budget artistique, une école de musique sans professeur ? Le Gouvernement Macron doit revenir en arrière sur sa démarche, qui consiste à contraindre les budgets de fonctionnement des collectivités empêchant, ainsi, tout développement.

Enfin, pour relever tous les défis du PLU-H -qu’ils soient environnementaux ou sociaux-, pour soutenir le dynamisme économique, il y a une nécessité absolue qui nous semble être négligée : celle de la mobilité. Notre Plan de déplacement urbain n’est pas à la hauteur des enjeux et des défis de notre territoire et nous demandons, en urgence, la définition d’un nouveau PDU, avec une véritable place pour le rail. Le boulevard Laurent Bonnevay mérite une réflexion approfondie et doit être repensé dans sa globalité, de Pierre Bénite à Vaulx en Velin. Nous voulons en faire un axe apaisé, avec une ligne de mode doux, pour gommer cette vraie fracture territoriale de l’agglomération lyonnaise.

Notre Métropole se transforme, profitons-en pour avoir de l’ambition ! Imposons-nous un nouveau défi : celui de la fluidité des déplacements à faible impact écologique et pour toutes les populations, y compris celles de l’est qui subissent souvent toutes les fractures.

Je vous remercie.

Vive l’amitié franco-chinoise, vive la Chine Socialiste !

N° 2019-3459 - Subvention à l’association Nouvel institut franco-chinois - 2019 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, pour ceux qui participent à la vindicte occidentale contre la Chine relancée par Donald Trump et nous parlent du Tibet, je conseille un livre préfacé par le Dalaï Lama lui-même au titre explicite : Les Guerriers de Bouddha. L’Histoire des combattants tibétains de la liberté soutenus par la CIA. Il explique comment la CIA a formé, organisé et armé une rébellion au Tibet contre la Révolution chinoise, comme ils l’ont fait et le font partout où les peuples refusent leur impérialisme. Les élites tibétaines avaient accepté, en 1951, l’entrée pacifique dans la nouvelle République de Chine jusqu’à ce que la réforme agraire, en 1956, les prive de leurs privilèges. C’est à partir de là que l’intervention violente US a pris de l’ampleur, jusqu’à la révolte de 1959, même si, malgré ces violences, ils ne sont pas arrivés à leurs fins.

Notez aussi que le Tibet des moines, qu’idéalisent des occidentaux en mal de transcendance, était un féodalisme féroce, enfermant le peuple dans la pauvreté et l’ignorance, avec une espérance de vie de moins de 30 ans, l’absence de tout livre en tibétain en dehors des livres religieux et, bien sûr, pas de presse en tibétain, une corruption endémique et une succession de guerres civiles dont la dernière, entre factions monastiques, a eu lieu en 1948, alors que l’Armée Rouge était aux portes du pays.

Il y a aujourd’hui trois télévisions, une dizaine de journaux et de nombreuses bibliothèques en tibétains. À Lhassa, l’Université du Tibet, financée par l’État chinois, développe les versions en tibétain des logiciels et organise la numérisation des livres tibétains de la bibliothèque universitaire.

Alors, chers collèges, la Chine a fait le plus gros du travail pour répondre à la demande de nos collègues. Il y a, grâce au Socialisme, des étudiants tibétains !

Notre intervention sur la création de cet Institut franco-chinois, en 2015, avait fait réagir mais nous renouvelons, à l’occasion de ce rapport, notre hommage à ce grand pays Socialiste qui bouscule vos idées reçues, votre diabolisation du Socialisme ; ce grand pays que l’occident colonialiste avait cru détruire dans les guerres de l’opium mais dont la Révolution, en enlevant aux capitalistes la direction de l’État, a fait une grande puissance, fondée non sur les inégalités et le colonialisme mais sur le développement pour tous, apportant une contribution décisive au recul mondial de la très grande pauvreté ; ce grand pays qui a, plus vite que tous les autres, relevé le défi du changement climatique et qui représente aujourd’hui la plus forte capacité d’énergies renouvelables du monde. Oui, vive la Chine inventant ce Socialisme d’une société « de moyenne aisance », comme ils disent, et qui est la preuve qu’un peuple peut construire une alternative à notre société marchandisée, éclatée, émiettée, dominée par les intérêts étroits et court-termistes des plus riches !

Je vous le disais l’an dernier, monsieur le Président, et permettez-moi de le répéter : la Chine nous montre que le marché doit être sous le contrôle d’un plan public, donnant sa force aux choix politiques ; que ce plan doit être suivi par un État qui ne doit pas être dirigé par des intérêts privés et que, pour cela, il faut que cet État soit dirigé par un grand parti Communiste !

C’est bien ce qui fait enrager le président des USA, ce Trump qui a bousculé les élites occidentales bien-pensantes mais qui dit la vérité du capitalisme… celle que disait, il y a plus d’un siècle, Jean Jaurès… « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée l’orage »… Nous savons tous que la guerre commerciale conduite par les USA ne se fera pas que contre la Chine et n’est pas que commerciale. Malheureusement, comme à Munich face à Hitler, les dirigeants européens, et notamment français, se sont couchés face aux USA en acceptant une justice extraterritoriale imposant des milliards de sanctions à de grandes entreprises françaises, jusqu’à menacer juridiquement de grand patrons européens pour affaiblir nos entreprises.

Et les bruits des bottes trumpiennes se font sentir sur toute la planète : en mer de Chine -dont certains ont l’imbécillité de dire que les armées chinoises y seraient illégitimes tout en défendant la présence des armées US-, comme au Venezuela ou autour de la Russie. Rappelons que la moitié des dépenses militaires mondiales sont réalisées par les USA !

Alors vive l’amitié franco-chinoise, vive la Chine et le Tibet Socialistes et vivement une France Socialiste ouverte à cette « communauté de destin pour l’humanité », proposée par le camarade Xi Jinping, « pour assurer la paix, le développement et la dignité pour tous ». Ce sont ses mots… ils tranchent avec l’arrogance et le militarisme des dirigeants occidentaux.

Je vous remercie.

Soutien aux grévistes de JST Transformateurs Lyon…

Pour intervenir rapidement auprès des dirigeants de JST Transformateurs !

Les élus du groupe Communiste, Parti de gauche et républicain de la Métropole de Lyon apportent leur solidarité aux salariés de l’usine JST Transformateurs de Lyon 8°, en grève depuis le 2 avril pour les salaires. Comme beaucoup de salariés, leurs salaires sont pratiquement bloqués depuis des années alors que l’inflation cumulée pèse sur le pouvoir d’achat. Leur revendication est prudente : le rattrapage de cette perte de pouvoir d’achat, soit 37,5€ mensuels.

Mais la Direction est sourde. Elle n’a ouvert aucune négociation sérieuse, préférant miser sur l’usure des grévistes ou l’opposition entre ouvriers et cadres. L’entreprise doit pourtant livrer un transformateur de grande valeur à la centrale du Tricastin, livraison bloquée par la grève. Le patron doit ouvrir les négociations !

L’entreprise JST Transformateurs a le même actionnaire que l’entreprise TSV (Transformateurs Solutions Vénissieux) de Vénissieux, usine que le groupe AREVA avait voulu fermer il y a quelques années et que les salariés et les dirigeants avaient pu sauver. Mais la déréglementation des marchés de l’énergie place ces entreprises dans la concurrence mondialisée et pèse fortement sur les salaires, tout en organisant la hausse des prix de l’électricité au profit de la rentabilité des acteurs privés.

C’est pourquoi l’action des salariés de JST Transformateurs est importante pour eux, bien sûr, leurs familles et leurs collègues, mais aussi pour tous les usagers de l’électricité, pour refuser cette politique de privatisation, qui pousse à la fois à la baisse relative des salaires et à la hausse de nos factures !

Nous défendons un grand service public de l’énergie, avec la renationalisation d’EDF-GDF, seul capable d’impulser la reconstruction d’une filière industrielle et technologique de l’électricité porteuse d’emplois qualifiés et correctement rémunérés.

Les élus Communistes, Parti de gauche et républicains de la Métropole de Lyon interpellent le Maire de Lyon et le Président de la Métropole pour qu’ils interviennent rapidement auprès des dirigeants de JST Transformateurs.

Des financements considérables pour quel résultat sur l’emploi ?

N° 2019-3357 - Pôles de compétitivité - Subventions - 2019 –

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération -après beaucoup d’autres- prolonge une démarche qui produit beaucoup de documentation, annonce beaucoup de résultats en termes de projets financés, de partenariats, de créations d’entreprises, …

Les conventions justifient le financement par l’objectif de, je cite, « favoriser la production d’innovations génératrices de valeur ajoutée et d’emploi pour les entreprises et le territoire »… C’est un dossier porté par la commission Développement économique, numérique, insertion et emploi, en relation avec la DIRECCTE dont nous savons tous qu’elle est la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi…

Bien évidemment, j’ai attentivement cherché s’il y avait des éléments d’évaluation de l’impact sur l’emploi de ces démarches. Eh bien… rien !

Bon, ce n’est certainement qu’un oubli de rédaction, mais il se trouve que je suis, par ailleurs, invité comme enseignant-chercheur à certaines initiatives d’un de ces pôles de compétitivité. C’est ainsi que j’ai été invité au premier rendez-vous CARA de 2019, qui se tiendra le 28 mars prochain à Saint Jean d’Ardières.

Certains connaissent sans doute cette Commune et son entreprise, dont le premier dirigeant est assez connu à Vénissieux -et aussi dans le Poitou d’ailleurs-. Vous savez, c’est le propriétaire de Saint-Jean Industrie : cette entreprise de fonderie, qui se spécialise dans la reprise pour démolition des fonderies qui alimentaient la filière automobile française et dont les économistes peuvent constater le déclin accéléré.

Ce dirigeant avait racheté l’usine vénissiane Duranton, pour la fermer. Nous avions prévenu les élus d’Ingrandes sur Vienne, et les syndicats des deux fonderies de cette ville, de ce qu’il fallait penser des promesses de Saint-Jean Industrie.

Mais, la machine de guerre destructrice de l’industrie automobile ne s’arrête pas à de tels détails…

Monsieur Collomb, avant monsieur Kimelfeld -sur ce sujet, votre accord est total-, nous expliquera la nécessité de la destruction créatrice… Les ouvriers, leurs familles et le tissu local ont bien compris qu’ils faisaient partie de la part destruction mais, visiblement, la part créatrice reste trop floue pour être précisée dans cette délibération.

Nous avons, à plusieurs reprises, demandé un bilan pour l’emploi de ces pôles de compétitivité et nous nous étions abstenus jusqu’à maintenant…

Cette fois, nous voterons contre.

Une fondation dans une Fondation…

N° 2019-3347 - Création de la fondation BigBooster sous l’égide de la Fondation pour l’Université de Lyon (FPUL) - Désignation -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, une nouvelle fondation, une nouvelle subvention pour ce projet -je vous le redis en français- de « camp d’entraînement à but non lucratif du grand amplificateur de jeunes pousses« . Peut-être que ça éclairera certains.

Nous avions voté contre la subvention 2017 à la Fondation pour l’université de Lyon de ce projet, critiquée par tous les syndicats des personnels de l’Université, et dont je vous disais, dans un Conseil précédent, la nullité complète du bilan pour la recherche et l’enseignement et l’énormité des dépenses supplémentaires captées pour ce qu’il faut bien reconnaître comme du marketing territorial.

Cette fois, il faut une nouvelle subvention pour une nouvelle fondation dans la Fondation… J’attends avec impatience la prochaine étape de la fondation dans la fondation de la Fondation…

Nous avons un bilan emploi : 120 créés, à l’échelle de la métropole, pour 25M€ de fonds levés, soit plus de 200 000€ par emploi. Il faut espérer qu’ils durent plus de deux ans !

J’ai eu l’occasion de citer Alain Mérieux justifiant la restructuration de l’université, je cite, « parce-que des élèves de polytechnique sont partis en Californie fonder des entreprises à succès ». Il paraît que personne ne les soutenait en France. Mais, bien entendu, c’est l’université qu’on accuse : pas les banques ni les grandes entreprises, qui auraient dû être les soutiens naturels de ces jeunes investisseurs…

Alors bonne chance à toutes ces jeunes pousses ! Mais je les invite au dialogue avec l’économie et la recherche locale, en espérant que leur principale ambition ne soit pas de valoriser rapidement leur actif pour jouer dans la cour aux miracles de la spéculation.

Non, monsieur le Président, l’économie ne se transforme pas sans ses premiers acteurs -ceux qui produisent les richesses matérielles et intellectuelles-, et c’est dans tous les laboratoires et les ateliers de la Métropole que se gagne la bataille de l’industrie et des technologies…

Nous voterons contre cette délibération.

Économie et développement du territoire…

N° 2019-3348 - Association la Ruche industrielle - Désignation -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, heureusement que les médias locaux et nationaux ont relayé l’information autour du site de l’Industrie du futur, du Campus industriel et de la Ruche pour permettre aux élus municipaux que nous sommes d’apprendre quelques petites choses sur l’évolution de ces dossiers, qui sont tout de même de la plus haute importance -pour le développement économique de nos territoires et pour nos populations-. Nous déplorons ce manque de communication en direction des élus directement concernés.

Oui, le développement économique est un sujet primordial. Alors, vous comprendrez, monsieur le Président, que la Ville de Vénissieux soit mécontente de ne pas avoir été associée ni même informée de votre grande opération marketing « Lyon Parilly Factories ».

La Ville de Vénissieux possède un service économique, et ce n’est pas pour faire joli ! Il s’agit d’une volonté politique et de moyens que la Ville juge nécessaire de consacrer à établir un vrai partenariat avec la Métropole, les entreprises et leurs associations, la Chambre de commerce et d’industrie, Pôle emploi et la Mission locale. Notre objectif est d’associer les habitants au développement économique et urbain du territoire. Comme dans toutes les villes populaires, le chômage à Vénissieux est bien trop élevé, et au-dessus de la moyenne nationale. Les jeunes et les plus de 55 ans sont frappés très durement. À diplôme égal, il y a environ deux fois plus de chômage chez les jeunes issus des quartiers populaires : une injustice contre laquelle nos équipes se mobilisent.

C’est un travail au quotidien que nous menons, pour animer un réseau d’entreprises et rapprocher les publics de l’emploi. Notre Charte de coopération réunit, aujourd’hui, 108 entreprises -impliquées dans plus d’une cinquantaine d’actions organisées par la Ville et ses partenaires-. Depuis 2014, le nombre d’heures d’insertion a augmenté de 231 %, avec plus de 32 000 heures déjà effectuées, sur le chantier Puisoz-Grand Parilly, par 114 personnes. Nous espérons, idéalement, que ce travail d’insertion débouche sur des emplois stables et nous nous réjouissons des opportunités de recrutements, à l’occasion de l’ouverture des enseignes Ikea et Leroy Merlin.

Permettez-moi de rappeler à cette assemblée que le nouveau quartier Puisoz-Grand Parilly se situe toujours sur la Commune de Vénissieux -je préfère le préciser car, dans la communication métropolitaine, on pourrait avoir l’impression qu’aucune autre ville, à part Lyon, n’existe-. J’avais déjà soulevé cette dérive en avril 2018, lors de nos débats concernant le Schéma directeur de jalonnement du périphérique. Je regrettais, alors, la disparition du nom des villes. Cette dérive s’amplifie : le Campus industriel, sur l’ancien site Bosch situé à Vénissieux, est devenu « Usin Lyon Parilly ». La disparition du nom de la Commune de Vénissieux, c’est la négation de l’histoire de ce site et de notre identité industrielle. Nous protestons vivement et vous demandons que cette erreur soit rectifiée.

Le développement économique est un sujet primordial. L’Industrie du futur méritait mieux que l’opération marketing que vous avez orchestrée pour le lancement de « Lyon Parilly Factories », en oubliant d’envoyer les invitations aux Maires du territoire. Le dossier de presse est sans équivoque, je cite l’édito de monsieur Kimelfeld : « Lyon est l’une des métropoles les plus dynamiques et compétitives en Europe […] Tous ses atouts font de Lyon la 1° métropole industrielle de France ».

Selon vous, « Lyon est la Métropole »… un glissement sémantique révélateur du fond politique… Il s’agit, encore une fois, de la disparition des Communes. Vous insinuez également que Lyon porte les atouts industriels de notre Métropole, alors même que Lyon a vidé les 3°, 7° et 8° arrondissements de son industrie manufacturière.

Nous savons bien que la vie économique n’est pas un long fleuve tranquille, que les projets d’envergure rencontrent parfois des difficultés. Nous le vérifions avec le retrait de Navya, et les difficultés techniques rencontrées par Boostheat. Pour avancer, nous avons besoin de beaucoup plus qu’une opération marketing. C’est l’engagement de l’État, de la Métropole, de l’entreprise Bosch, qui feront la réussite du Campus industriel. Lors d’un Comité d’entreprise, Bosch a annoncé que ses équipes de recherche et de développement apporteraient une aide à Boostheat mais, bien plus que de cette aide ponctuelle, le campus tout entier a besoin d’un investissement solide du groupe Bosch -qui investit partout, sauf en France-. De son côté, la Ville de Vénissieux se mobilise, à son niveau, pour le succès de Boostheat en travaillant au projet de trois chaudières sur les équipements municipaux.

Nous savons que les équilibres sont parfois précaires, et que les partenariats se tissent avec finesse. C’est ce que vous semblez oublier, en court-circuitant les Communes concernées par le site de l’Industrie du futur. Vous ne pouvez pas détacher la question économique de la question globale du développement du territoire.

Je vous remercie.

Pour une prise en compte de l’insertion locale !

N° 2019-3400 - Projet Iloé - Pôle d’innovation sociale en économie circulaire - Subvention - 2019 -

M. le Conseiller MILLET : On a bien des réponses aux questions posées en commission sur la prise en compte de l’insertion locale, sur la prise en compte de l’ensemble des bailleurs.

Cela dit, nous nous abstiendrons en considérant que nous subventionnons une possible concurrence entre la valorisation à l’extérieur et la valorisation par les déchetteries, en considérant aussi que nous n’avons pas l’assurance que nos structures d’insertion locale seront bien prises en compte et qu’elles ne perdront pas ces marchés. Cela nous conduit à être attentifs et à une abstention plutôt positive sur le sujet mais, quand même, inquiète.

Une ZFE utile, dans un plan Oxygène à renforcer !

N° 2019-3326 - Plan Oxygène - Instauration d’une Zone à faibles émissions (ZFE) - Approbation d’une 1° étape -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, ce n’est pas parce que la Commission européenne a décidé d’assigner la France et cinq autres pays, dont l’Allemagne et l’Angleterre, que nous soutiendrons cette délibération. Je dirais même au contraire, tant cette commission antidémocratique est connue pour son incapacité à s’attaquer aux vrais problèmes, comme les paradis fiscaux en son sein même, et pour son usage systématique de l’écologie punitive pour cacher le fond de sa politique énergétique, la casse des services publics et la mise en concurrence partout au profit des multinationales… Une conception de l’écologie que les Français rejettent massivement !

Nous remercions le Vice-Président Thierry Philip, et les services, pour un travail de concertation réel sur la ZFE, qui se donne le temps de construire l’appropriation par les citoyens de mesures décidées et mises en œuvre dans de vrais partenariats plutôt que de décréter administrativement ce qui est bon parce que certains experts et associations en ont décidé. Il faut prendre conscience que le discours du catastrophisme, utilisé à foison par certains, tue le débat et, donc, l’appropriation citoyenne.

C’est ce qu’a fait notre collègue Vesco qui, après avoir multiplié les formules choc, nous dit que les particules fines viennent aussi des frottements sur les chaussées, les freins, les pneus, … -ce qui est vrai- pour conclure que tout le problème est dans le diesel. Comme si les véhicules essence, gaz ou électriques n’avaient ni pneus ni freins et ne roulaient pas sur la chaussée ! Et cela devient vraiment une obsession quand il nous parle du « bourreau »… car si ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont des « bourreaux », alors il est clair que le débat est tranché… Rappelons qu’au milieu du 19° siècle -avant l’ère industrielle, avant toute production de particules (micro ou nano)-, l’espérance de vie était de 40 ans… notre Conseil serait décimé…

Le fait est que, malgré les discours catastrophiques, la qualité de l’air est en constante amélioration avec, depuis le début des années 2000, des émissions annuelles de NO2 et de PM10 et PM2.5 en diminution de plus de 50 %. Il y a de bonnes raisons -comme l’évolution du parc automobile, des transports en commun, des modes doux, le renouvellement des chaufferies urbaines, la modernisation des installations industrielles- mais aussi de mauvaises raisons -comme la désindustrialisation, notamment dans le cœur de l’agglomération, à l’origine, d’ailleurs, de l’augmentation des déplacements pendulaires-.

Il reste que la qualité de l’air reste un enjeu sanitaire, notamment autour des grandes infrastructures routières… enjeu qui justifie l’ambition du plan Oxygène mais qui nous conduit à affirmer que nous devons changer de braquet, notamment sur la mobilité…

Un milliard d’euros par mandat n’est pas au niveau des besoins de mobilité si nous voulons continuer à améliorer la qualité de l’air. Prenons un simple exemple : quelle ambition nous fixons-nous pour le périphérique… 150 000 véhicules jour aujourd’hui, combien dans 20 ou 30 ans ? … Pour ne pas aller vers la situation parisienne -300 000 véhicules jour-, il faut réouvrir le dossier du PDU en fixant un objectif de réduction par deux du flux sur le périphérique… ce qui suppose un changement d’échelle dans les investissements transports en commun pour les mobilités pendulaires vers la Région urbaine de Lyon, un RER lyonnais donc, comme pour les mobilités circulaires entre Communes périphériques.

Nous pouvons très vite organiser l’incitation au covoiturage et à l’autopartage, notamment autour des entrées de l’agglomération. Je pense, bien sûr, au sud à Vénissieux-Corbas avec le projet de ligne forte au sud inscrit au SCOT mais toujours pas étudié par le Sytral.

Concernant le logement, nous avons créé les conditions de production de chaleur à très faibles émissions polluantes, mais il faut accélérer l’isolation thermique en nous appuyant sur la réussite d’Écoréno’v : 4 240 logements soit, en gros, 1 500 par an. Mais il faudrait, là aussi, un changement d’échelle pour un effet de masse à 10 ans sur le parc total.

Quant à l’économie, quand on voit les efforts faits par les créateurs de Boostheat -et ce qu’il leur reste à faire pour transformer l’essai en industrialisation réussie- et quand on constate la gabegie du dépeçage d’Alstom par l’État avec la fermeture du site de Grenoble de production de turbines hydroélectriques -un scandale social, environnemental, technologique et économique-, on se demande qui va réinventer l’industrie. Nous savons que ce ne sont ni les actionnaires à la bourse ni les start-up seules, et qu’il faut une vraie volonté politique, avec la maîtrise publique d’une part significative des investissements économiques, pour inventer une réindustrialisation de haute qualité environnementale.

Pour l’innovation, nous insistons sur un plus grand effort pour associer les citoyens, comme avec le projet de réseau citoyen de micro-capteurs… projet utile mais bien long à se concrétiser et que de nombreux citoyens ont anticipé en s’équipant eux-mêmes…

Nous conclurons sur cette ZFE en nous félicitant de la prise en compte réelle et précise de la concertation avec les acteurs professionnels et les collectivités.

Cependant, encore une fois, une concertation qui mobilise faiblement les habitants avec, seulement, 154 avis dont, seulement, 34 clairement positifs ! C’est bien peu, et ceux qui en rajoutent dans le catastrophisme et demandent l’extension aux véhicules individuels devraient faire attention à ne pas retrouver les carrefours de leur Commune plein de Gilets jaunes… Notons, d’ailleurs, que la CCI fait très fort, puisqu’elle demande à la fois d’élargir aux voitures personnelles tout en demandant des délais pour les entreprises ! On ne peut être plus clair sur son rôle dans la société !

En tout cas, il résulte de la concertation le choix de se donner le temps de travailler concrètement avec les acteurs concernés. C’est important. J’avais, de mon côté, en septembre dernier contacté les entreprises de Vénissieux qui seront incluses dans la ZFE et je peux vous confirmer que les responsables logistiques n’avaient pas encore pris conscience de l’impact pour leur activité. Les précisions apportées par cette délibération sur les dérogations, et notamment les dérogations provisoires pour accompagner le renouvellement de parc, le financement de 1M€ pour aider jusqu’à 3 véhicules par entreprise de la métropole, la concertation à poursuivre avec les acteurs publics (Communes, HCL, …), tout nous semble avoir été pris en compte pour une mesure qui ne soit pas, à la fin, une simple action de « com ». D’autant qu’il reste à trouver comment organiser le contrôle, la police de stationnement relevant des Maires, avec des charges de travail déjà élevées pour les polices municipales et l’utilisation de la vidéosurveillance, aux entrées de la ZFE, supposant une modification législative.

Enfin, nous conclurons sur une remarque qui nous semble banale. Comme vous le savez, nous partageons l’air qui traverse, évidemment, les frontières administratives et chacun peut constater, à chaque dégazage de la raffinerie de Feyzin, que le plus gros des fumées va se déposer assez loin -en général à l’est, hors de la métropole- !

Autrement dit, tout ce qui ne sera pas émis par un parc de véhicules amélioré ne sera pas respiré, aussi bien au cœur de l’agglomération que dans la périphérie. C’est pourquoi nous demanderons, loin des effets de « com » justement, une étude d’impact précise sur les effets mesurés de cette ZFE avant toute extension géographique ou de type de véhicules.

M. LE PRÉSIDENT : Merci. Monsieur Philip ?

M. le Vice-Président PHILIP : Je voudrais juste revenir -parce que j’ai déjà essayé plusieurs fois, mais j’essaye encore une fois- sur ce qu’a dit notre collègue La Métropole autrement.

Elle nous a dit que 40 personnes allaient mourir pendant la période de notre séance. Ce qui veut dire que 75 000 personnes par an mourraient de la pollution, si l’on fait le calcul. Ce qui est tout à fait différent des 48 000. Alors, je voudrais vous expliquer encore une dernière fois qu’il y a 50 000 cas par an de cancer du poumon, et je voudrais faire une parenthèse pour les « lycéens » de monsieur Hémon. Si les « lycéens » de monsieur Hémon arrêtaient de fumer dans les cortèges en question, la mortalité par cancer diminuerait de 50 % dans les 50 ans qui viennent. Et c’est beaucoup plus important que tout ce que l’on vient de discuter.

Deuxièmement, comme il y a 31 000 morts par cancer, qu’est-ce que c’est que ces 48 000 morts prématurés ? C’est une question qui a trait à l’espérance de vie. Cela veut dire que depuis le début du XX° siècle, nous gagnons 5 ans tous les 20 ans -nous, les Français- et que, quand on habite une ville où il y a de la pollution -ce qui est le cas, effectivement, de la Métropole de Lyon-, au lieu de gagner 5 ans tous les 20 ans, nous gagnons 4 ans et 6 mois. Mais cela n’a strictement rien à voir avec une femme qui a débuté de fumer à 13 ans et qui meurt à 40 ans et qui va dans un cercueil : là, il s’agit d’un calcul d’espérance de vie. Ce n’est pas 48 000 personnes dans un cercueil à la fin de l’année. Il faut absolument le comprendre parce que sinon on dit n’importe quoi.

Un budget pour répondre à l’urgence sociale ?

N° 2019-3292 - Budget primitif 2019 -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, il aurait été intéressant, monsieur le Président, d’avoir un compte rendu des « Belles rencontres » dont vous saupoudrez notre territoire, à la recherche d’un dialogue avec les habitants, avant de passer aux choix budgétaires de notre collectivité. Des choix qui sont logiquement liés aux besoins de la population. Nous ne savons pas si ces « Belles rencontres » auront été utiles à un vrai débat de fond.

Il est vrai que les urgences sociales et climatiques s’expriment largement dans la rue. Il suffit d’entendre et d’écouter. Ce qui n’est pas la qualité première de La République En Marche, et de son Président Macron. Il aura fallu beaucoup de temps, beaucoup de débordements de colères, pour qu’enfin Macron fasse semblant d’entendre le cri des gilets jaunes, des gilets rouges, des blouses blanches, des stylos rouges, des lycéens, des étudiants, des retraités et de tous nos concitoyens qui se sont mobilisés à travers la France. Toutes ces expressions démocratiques, toutes ces alertes, toutes ces propositions sont ignorées, méprisées. Ce sont des colères qui s’accumulent depuis des décennies, face à des Gouvernements sourds -depuis Sarkozy, Hollande, puis Macron-.

Ce mépris a un retour cinglant : quand on demande aux Français ce qu’ils pensent de la politique en 2019, 37 % éprouvent de la méfiance, 32 % du dégoût, contre 9 % de l’intérêt et 5 % de l’espoir. À l’exception des Mairies, toutes les institutions -Présidence de la République, Gouvernement, Assemblées et Partis politiques- suscitent défiance et rejet. Quant à l’État, 3 Français sur 4 estiment que les décisions prises servent les intérêts de quelques-uns, aux dépens de l’intérêt général.

Les chiffres sont vertigineux, la colère est forte et elle vient de loin. Outre le mépris et l’arrogance du Président de la République, ce sont ses choix politiques qui sont rejetés : ceux-là mêmes qui ont mis à mal notre modèle social et le pacte républicain. Des choix guidés par le libéralisme.

Au nom de l’abaissement du « coût du travail », les exonérations sociales massives de ces trente dernières années n’ont conduit qu’à précariser le monde du travail. La République En Marche garde le même cap, et reste bloquée sur cette politique aujourd’hui rejetée par tous ceux qui luttent pour une vie digne. Nul besoin d’être économiste pour comprendre la mécanique du pouvoir d’achat : augmenter les salaires et mieux rémunérer le travail, établir une vraie justice fiscale. Le Gouvernement Macron fait l’inverse. Il exonère les entreprises de contribution à la solidarité nationale. Il les dédouane aussi de verser à leurs salariés des salaires décents. Il entretient la confusion entre taxe et cotisation sociale, entre taxe et imposition.

Un Gouvernement ami des taxes qui frappent aveuglément et ennemi de l’impôt qui contribue, à proportion des richesses de chacun, à la solidarité nationale. Les Français ne sont pas dupes. Ils ont bien compris que le Président des riches porte comme un trophée la suppression de l’ISF, mesure emblématique de toute sa politique, quand eux réclament la fin d’un système à bout de souffle.

Lorsque Macron annonce redonner 10 milliards d’euros pour le pouvoir d’achat, nos concitoyens savent bien que ce ne sont pas des avancées pour eux. Ce sont de mauvais coups, auxquels ils échappent, comme la hausse de la CSG ou celle des carburants. C’est un véritable plan d’Urgence économique et sociale qu’attendent les Français, très éloigné des quelques mesurettes annoncées par le Président et financées par le peuple lui-même -et non par ceux qui, grâce à l’évasion fiscale, accumulent depuis des années, sans rien redistribuer, ni par les multinationales championnes de l’optimisation fiscale-.

Non, les Français ne sont pas naïfs. Il faut dire que la supercherie est grossière : dénigrer l’impôt au bon plaisir du capital ; décrier la dette ; donner pour responsable les services publics, puis les démanteler sans vergogne, au grand plaisir du capital. La boucle est bouclée, sauf si nous rappelons, au passage, que le service public est le meilleur garant de l’équité, pilier de notre Constitution.

C’est pour cette raison que les Maires sont en colère, et défendent depuis des années leurs Communes contre le rouleau compresseur étatique qui, au nom de la réduction de la dette publique, fait de nos collectivités des coquilles vides. Et, paradoxe de l’histoire, voilà qu’aujourd’hui, dans la panique et l’urgence, Emmanuel Macron loue le rôle des Communes dans leur capacité à renouer les liens avec les Français, puis les sollicite dans le cadre du Grand débat national. Il compte sur les Maires de France, qu’il ignorait, voire méprisait, hier. Alors que l’on voit bien, dans les sondages, que le Maire et les Mairies sont le maillon politique le plus apprécié, et jugé utile, par les Français.

Les services publics ne sont pas le problème, mais la solution. Ils sont notre République, une et indivisible. Ils sont la réponse aux fractures sociales et territoriales, qui nécrosent notre société.

Le budget que nous votons aujourd’hui porte le poids de la baisse des dotations, de la suppression de 70 000 emplois dans la fonction publique territoriale, de la baisse imposée de 13 milliards d’euros sur les dépenses des collectivités locales pour les trois prochaines années, de la contractualisation, de la suppression de la taxe d’habitation et de l’atteinte à la libre administration des collectivités.

Dès lors, sera-t-il en capacité de répondre à l’urgence sociale ?

Face à un taux de pauvreté de 15,2 %, il y a nécessité d’un véritable plan de Solidarité, de mesures urgentes et ambitieuses contre la grande pauvreté et en faveur des personnes âgées.

Les retraités sont en première ligne des manifestations pour le pouvoir d’achat et le droit à une vie digne car, pour eux, c’est la double peine. Ils ont travaillé toute une vie pour une retraite au rabais, sans compter le gel annoncé des pensions. Avec 800€ par mois, comment avoir accès aux structures adaptées à la dépendance ? Comment faire pour que la sélection par l’argent ne soit pas la règle d’intégration dans un Ehpad ? Comment garantir l’humanité de traitement des patients, comme des salariés ?

Ce budget 2019 nous permettra-t-il aussi, de mettre à l’abri ces femmes, ces hommes, ces enfants, qui dorment dans la rue ? Toutes ces nuits sans toit, toutes ces vies en danger, sont la honte de notre République et la honte de notre Métropole. Ce budget nous permettra-t-il de relever le défi du mal-logement ?

Aurons-nous les moyens d’enrayer le ralentissement des constructions de logements sociaux, provoqué par la réforme des APL et la loi ELAN, qui fragilisent les bailleurs ? La Métropole pourra-t-elle fournir autant de logements que de demandeurs, ou tout au moins tendre vers une diminution de la file d’attente qui dépasse désormais les 65 000 dossiers ?

Pour une politique vraiment sociale, ayons de l’imagination et de l’audace. Sur un autre dossier, celui concernant la production et la distribution de l’eau potable, c’est ce que le GRAM et le groupe Communiste, Parti de gauche et républicain, vous proposent, avec un passage en régie directe et la mise en place d’un tarif social. Parce que l’accès à l’eau est un besoin vital, nous demandons la gratuité des premiers mètres cubes, indispensables à la vie. Pour les mètres cubes suivants, un tarif progressif permettrait de facturer plus cher les mètres cubes liés à une surconsommation, car il n’est pas normal que celui qui utilise cette ressource pour laver ses enfants paie le même prix que celui qui remplit sa piscine. Voilà un exemple de courage que nous devrions avoir, avec une tarification sociale et écologique.

Sur le volet de l’Éducation, nous devons réagir face au délabrement de nos collèges mais, aussi, voir plus loin, accompagner la croissance démographique de la Métropole et la hausse importante du nombre de collégiens. Nous réitérons notre demande d’un plan transparent et partagé de construction, de rénovation et de réhabilitation, pour garantir l’équité pour tous les collégiens sur le territoire de la Métropole. Nous devons avoir une visibilité commune, Métropole-Villes, et prévoir bien en amont les besoins en termes d’emprises publiques, les identifier et les réserver, pour construire nos futurs collèges. Se projeter de PPI en PPI ne suffit pas. Il en est de même sur d’autres sujets. Par exemple, le vieillissement de la population et toutes les responsabilités qui en découlent, et que nous devrons assumer encore plus fortement demain.

Enfin, il nous faut relever le défi climatique. Je crois que tout le monde tient ce même discours, mais n’en restons pas aux incantations. Parmi les leviers que nous possédons, le plan de Mobilité est à repenser. Chaque habitant de la Métropole, à Givors comme à Quincieux, doit pouvoir préférer le transport collectif ou le mode doux. Cela implique la résorption des fractures territoriales, le développement du rail, de nouvelles lignes de métro et de tram, des parkings relais, des vélos, la transformation du périphérique. Cela implique aussi une nouvelle logique tarifaire.

Ces quelques observations, et je pourrais en ajouter beaucoup d’autres, illustrent que nous ne sommes pas convaincus par votre budget et par vos choix.

Je vous remercie.

« For roses, Lyon is not only Lyon »…

N° 2019-3274 - Office de tourisme - Subvention - 2019 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, encore une fois, cette délibération fait comme si un jeu de mot réussi et plaisant pouvait tenir lieu d’orientation politique.

Cette délibération nous dit en résumé que, pour le tourisme, Lyon, c’est « Only Lyon » ! On parle ainsi de Saint-Jean, de Bellecour, de Lyon-France, Lyon city-card, « visiter Lyon », … On parle de « Rendez-vous à Lyon », de la destination Lyon, du guidage dans le Vieux Lyon… Vérifiez… le mot Commune est absent, comme le nom des 58 autres Communes de la métropole…

Au total, il faut pour cela un financement métropolitain de 4,6M€ : rien, bien sûr, de la Ville de Lyon puisque la compétence est transférée, mais rien non plus sur les conditions d’exercice de cette compétence sur ces 58 autres Communes de la métropole, qui financent pourtant majoritairement cette compétence.

Pourtant, lors du Congrès mondial des roses, pour ne prendre qu’un exemple, les visiteurs internationaux réunis au Centre des congrès ont, bien sûr, visité la roseraie de Lyon mais aussi l’ancien cimetière de Vénissieux, le square Pernet-Ducher de Vénissieux, l’établissement Orard à Feyzin, le mur peint de Champagne au Mont d’Or, le jardin Bernard Tuaillon à Limonest, la roseraie botanique de Caluire et Cuire, …

Et comme je leur disais avec un sourire lors de la visite : « Thanks to be in Venissieux, ladies and gentlemen from all over the world, but remember, for roses, Lyon is not only Lyon ! »

Et, bien sûr, cette remarque ne concerne pas que les roses… C’est pourquoi nous demandons que la délibération annuelle de conventionnement de notre Métropole avec l’Office de tourisme du Grand Lyon contienne un bilan territorialisé des actions conduites et de leur impact sur les activités de tourisme.