Archives de catégorie : Éducation et Culture

Réduction de la fracture numérique, vraiment ?

N° 2019-3288 - Projet Schéma métropolitain du numérique éducatif -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération indique la poursuite des efforts de notre collectivité en ce qui concerne le Schéma éducatif numérique, sachant que les moyens informatiques sont de notre compétence. Elle est peut-être un peu en deçà des enjeux éducatifs et de ce sur quoi nous devons centrer nos efforts sur cette question : la réduction de la fracture numérique et notre engagement pour réduire les conséquences des inégalités sociales sur cette question.

Nous nous félicitons d’un certain nombre d’annonces faites dans cette délibération et, notamment, la dotation pour chaque collège d’une classe mobile, la poursuite de laclasse.com, l’effort financier pour le chantier socle technique afin de permettre le raccordement des collèges au très haut débit, le renouvellement régulier des équipements existants, le soutien spécifique aux actions dans les collèges REP.

Le schéma se fixe 4 objectifs.

Pour 2 d’entre eux, nous n’avons pas de remarque particulière, notamment : « créer des synergies avec l’ensemble des acteurs de la science et de la culture du territoire », « garantir un socle technique solide pour enclencher la dynamique métropolitaine autour de la diffusion numérique des savoirs ».

Par contre, sur 2 autres, nous restons interrogatifs : « encourager les initiatives innovantes des enseignants et des établissements » oui, mais encore faudrait-il préciser ce qui caractérise l’innovation dans la situation présente et puis je pense que nous voulons encourager les initiatives innovantes mais aussi conforter les initiatives qui ont fait la preuve de leur efficacité.

Autre question qui nous laisse un peu dubitatifs : « favoriser, en lien avec la dynamique « FrenchTech », le développement de start-up autour des technologies pour l’éducation en leur donnant accès à des terrains d’innovation et d’expérimentation ». Nous considérons que l’Éducation nationale n’a pas à être un terrain privilégié pour les start-up.

Surtout, monsieur le Président, nous nous étonnons que vous n’ayez pas inscrit dans cette délibération, de manière plus claire dans nos objectifs, la nécessité de prendre notre part dans la lutte contre l’échec scolaire, la réduction de la fracture numérique et les inégalités d’accès. Peut-être est-ce bien l’intention, et nous le pensons, mais c’est dommage que cela ne soit pas dit de manière plus nette.

Cela se retrouve dans le bilan présenté quant à la première partie du schéma mis en œuvre. S’il est précis sur les matériels et les moyens financiers, il ne donne pas d’indication quant à ses effets sur ces questions d’égalité d’accès que j’ai évoquées plus haut.

Enfin, monsieur le Président, nous sommes un peu surpris par l’entrée en matière de cette délibération. L’éducation est, en effet, une compétence nationale et, si la Métropole a tout loisir à intervenir dans ce domaine, elle ne peut prétendre -comme elle le fait ici en ouverture de la délibération :« L’éducation est une compétence de la Métropole de Lyon… »– détenir cette compétence. Nous espérons que vous partagez, comme nous, notre détermination à ce que l’éducation reste bien une compétence nationale.

Une rentrée 2019 dans de bonnes conditions ?

N° 2019-3286 - Lyon 7° + Lyon 8° + Irigny + Meyzieu + Vénissieux + Saint Fons - Collèges publics - Extension pour répondre aux progressions d’effectifs -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération confirme, effectivement, l’augmentation de la demande de classes en collège dans notre métropole et nous constatons que cette question est, pour partie, prise en compte, et dans l’urgence, par cette délibération pour permettre une rentrée 2019 dans de bonnes conditions.

L’augmentation du nombre de collégiens est, pour nous, une gageure : le chiffre d’un collège à construire par an sur notre territoire est avancé. C’est aussi un signe de vitalité de la métropole et de nos Communes, une chance pour l’avenir de tous ces jeunes, une grosse responsabilité car le collège reste souvent le sas où l’avenir d’un jeune se décide quant à sa formation.

Il y a eu une époque, pas si lointaine, où l’on nous promettait la fermeture des collèges des Minguettes, à la fois parce que notre population baissait et parce qu’il aurait fallu les sortir des quartiers dits « difficiles » pour les rendre plus attractifs. Nous sommes donc plutôt satisfaits de constater qu’un collège comme Michelet, qui voit sa population augmenter, va être agrandi et qu’une cantine scolaire in situ y sera ouverte apportant ainsi de meilleures conditions à la fois aux collégiens et aux personnels éducatifs, techniques et administratifs.

Nous espérons que les extensions annoncées permettront que la prochaine rentrée scolaire se déroule de bonne façon, sans pour autant sacrifier à la qualité des infrastructures.

Vous annoncez la nécessaire création d’un nouveau collège pour Vénissieux et pour Saint Fons, et pointez les difficultés sur Grignard, qui accueillent des jeunes de Vénissieux et de Lyon. Nous espérons, et nous sommes certains, que vous ne manquerez pas d’associer les Communes à ce projet, notamment concernant leur localisation.

Mais, monsieur le Président, cette délibération qui est une bonne chose va, en même temps, laisser sur leur faim nombre de collèges qui sont confrontés à la vétusté de leurs locaux et à l’attente, depuis de nombreuses années, de travaux qui n’ont jamais été entamés. Je pense, par exemple, au collège Aragon que monsieur Desbos connaît bien. Et cela génère parfois, à tort ou à raison, un sentiment d’injustice.

C’est pourquoi, tout en reconnaissant les efforts entrepris, nous pensons qu’il est absolument nécessaire, pour notre assemblée, de disposer d’un bilan transparent de l’état des collèges : des travaux rénovation/construction nécessaires, des investissements. En somme, d’un Plan pluriannuel qui nous permettrait de voir un peu plus loin que la prochaine rentrée et qui, en même temps, donnerait confiance à la fois aux enseignants et aux parents quant à l’avenir des collèges et de leurs gamins.

Scepticisme, doutes dans les personnels…

N° 2019-3285 - Collèges publics - Convention cadre définissant les relations entre les établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) et la Métropole de Lyon -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, il s’agit simplement d’une explication de vote.

Nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Si nous pensons tout à fait utile que soient précisées les mises à jour par convention des relations entre les collèges et la Métropole, nous constatons que seulement 4 organisations syndicales sur 12 ont approuvé les nouvelles conventions à venir. C’est vraiment très peu.

Les organisations syndicales nous ont, entre autres, indiqué leur regret qu’un travail plus approfondi n’ait été mené pour régler les problèmes générés par le double rattachement. Il nous semble que ce scepticisme, ces doutes des organisations syndicales, quant à cette nouvelle convention, vont être une source de difficultés quant à la gestion des personnels des collèges.

C’est pourquoi nous nous abstiendrons.

SOS équipements sportifs !

N° 2019-3284 - Collèges publics et collèges privés - Utilisation des équipements sportifs -Actualisation des tarifs -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, nous nous félicitons de la revalorisation des coûts de location des équipements sportifs nécessaires à l’enseignement de l’éducation physique dans les collèges. Ils n’avaient, effectivement, pas été modifiés depuis 2002. Ce n’est donc pas du luxe !

Les propriétaires concernés sont le plus souvent des collectivités locales, notamment des Communes. Vous savez, comme moi, que les ressources de ces dernières sont en baisse et que la pratique sportive se développant, leurs équipements sont fréquemment saturés. Nous avons été alertés, il y a quelques mois, par les organisations syndicales représentatives des professeurs d’éducation physique sur les conséquences du manque de locaux adaptés pour l’enseignement de leur discipline.

Nous avions déjà interrogé monsieur Desbos sur cette question, qui nous avait répondu que tous les collégiens font du sport. Nous n’en doutons pas, monsieur Desbos ! Mais, dans quelles conditions et avec quelle ouverture sur la diversité des disciplines ? Cette question ne peut être éludée alors que l’augmentation du nombre de collégiens contribue à accroître les besoins.

C’est pourquoi, monsieur le Président, nous serons très attentifs dans les constructions de collèges à venir quant à l’investissement consacré aux équipements sportifs. Et nous sommes toujours demandeurs, sur cette question, d’un bilan précis des équipements propres aux collèges et de leur utilisation, du recours aux équipements extérieurs et des besoins actuels et prévisibles pour les années qui viennent.

Équité pour tous les collégiens sur le territoire de la Métropole !

N° 2018-3182 - Saint Priest - Construction d’un collège -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, à la rentrée 2018, vous aviez en quelque sorte procédé à une tournée des collèges et annoncé votre volonté de rénovation et de construction à la hauteur de la croissance démographique dans notre métropole, croissance démographique qui conduit à une hausse importante du nombre de collégiens. La construction d’un nouveau collège sur la Ville de Saint Priest témoigne de ces besoins croissants et de la nécessité d’y répondre. C’est une bonne nouvelle. Monsieur Desbos, qui vous accompagnait, annonçait alors : « La Métropole va accueillir de plus en plus de familles et, donc, de nouveaux élèves. Pour cette année 2018-2019, on est déjà à 1 080 élèves supplémentaires. C’est considérable et il faut que les collèges soient en mesure d’accueillir tout le monde. On devrait ouvrir un nouveau collège chaque année d’ici 2020 ». Vous annonciez alors avoir débloqué 263 millions d’euros pour les collèges et affirmiez : « C’est nécessaire d’avoir une politique volontariste de la Métropole pour les collèges ». Et nous sommes bien d’accord avec vous.

Vous faisiez aussi part de votre volonté d’innover : « Avec les évènements climatiques comme les canicules de plus en plus fréquentes, nous devons repenser les espaces de vie pour qu’ils restent agréables pour les collégiens ». Et vous précisiez vos intentions : « Il y a une première phase de réponses à la demande. Nous mettons en place une politique de restauration et de construction d’établissements. Les zones concernées sont notamment l’est lyonnais avec Saint-Priest, le sud avec Saint-Fons ou encore le Val de Saône. » Effectivement, des décisions importantes ont été prises. Nous ne tenons pas pour rien, notamment, l’ouverture d’un nouveau collège pour les élèves de Vénissieux et Saint Fons, un restaurant scolaire supplémentaire pour les collèges des Minguettes, la restructuration du collège Triolet. Mais nous savons aussi l’impatience devant la situation dégradée du collège Aragon, le manque d’équipements sportifs -dans et hors les murs- qui pénalise grandement l’éducation physique pourtant si nécessaire à l’équilibre de ces jeunes adolescents ; l’impatience dans certains collèges où des travaux sont attendus depuis plusieurs années. Et il devient vraiment difficile d’accueillir les élèves dans de bonnes conditions.

Ce même jour, au mois de septembre, vous vous étiez rendu au collège Simone Lagrange que vous aviez inauguré, après son ouverture partielle, en 2017. Vous ne pouvez donc pas être indifférent à la mobilisation des enseignants et des parents d’élèves de ce collège qui font part de leur inquiétude devant la progression des effectifs, portant à plus de 400 le nombre de jeunes accueillis pour la rentrée 2019, alors que la rénovation du deuxième étage n’est pas terminée et que l’établissement ne dispose pas d’ascenseur, malgré la loi de 2005 qui en fait obligation. Ils protestent contre l’annonce de la Métropole : il faudra accueillir 600 élèves dès 2022, alors que des travaux supplémentaires ne sont pas prévus et démarrés. Ils ne se satisfont pas de l’installation d’un Algeco, à la rentrée 2019, en guise de classes supplémentaires. Le collège Simone Lagrange est situé en REP+, et les personnels considèrent que le seuil de 400 à 450 élèves est à même de garantir un climat serein dans les conditions actuelles du collège. C’est toute une expérience pédagogique mise en place dans ce collège qui est menacée si le nombre d’élèves continuait de croître sans que les conditions matérielles de leur accueil ne soient réunies. Personnels et parents doivent être entendus et des réponses apportées.

Nous ne souhaitons pas faire de la surenchère parce que nous savons que l’état désastreux des collèges n’est pas de la seule responsabilité de la Métropole. Mais, monsieur le Président, nous réitérons notre demande que nous avions déjà faite lors d’une précédente séance d’un bilan précis des prévisions de population scolaire, de l’état des collèges, d’un plan transparent et partagé de construction et de rénovation qui garantisse l’équité pour tous les collégiens sur le territoire de la Métropole. C’est une question essentielle pour les familles, pour renforcer la confiance dans l’Éducation nationale et, dans notre Métropole, je crois qu’il faut mettre tout sur la table.

Je vous remercie.

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : Monsieur Desbos ?

M. le Conseiller Délégué DESBOS : Pour répondre à madame Burricand.

C’est un dossier qu’on a vraiment porté et on peut dire tous les efforts qu’on a faits, parce qu’ils sont réels, et que s’il y a un petit retard, c’est parce que l’argent du Conseil général sur lequel il y a eu des prévisions n’était pas très importants et on s’est rendu compte qu’effectivement il y avait plus important. On est en train de rattraper notre retard.

Simplement, je voudrais vous signifier que, bien évidemment, les parents sont venus manifester avec des enseignants à l’entrée, en distribuant un document à tout le monde. On va les recevoir. Je n’étais pas au courant de leurs problématiques, donc on va les recevoir mardi ou mercredi prochains.

Simplement, je voudrais vous rappeler -pour avoir interrogé l’Éducation nationale- que, concernant les collèges REP et REP+, c’est autour de 600 élèves -c’est l’Éducation nationale qui le dit et pas la Métropole !- et que pour un collège qui n’est pas en REP ou REP+, c’est 750 élèves.

Le collège Simone Lagrange, pour l’instant, c’est 400 élèves. Donc, même si l’on allait à 500 élèves, on reste largement en dessous de ce qui est préconisé par l’Éducation nationale concernant les REP+. Donc, vous voyez, on est vraiment dans la politique qui est préconisée.

On va, bien évidemment, répondre à toutes les demandes. Pour l’instant, il n’y a quand même aucun collégien qui n’a pas de place dans nos établissements publics. Donc, on en est quand même très fiers et on prépare, bien évidemment, déjà le deuxième mandat pour voir comment on va pouvoir répondre à toutes ces demandes, à tout ce développement démographique.

Voilà les réponses que je pouvais apporter, monsieur le Président, et nous sommes à l’écoute et nous essayons de répondre positivement à toutes les demandes.

Du service public dans les collèges !

N° 2018-3172 - Rapport des Délégataires de services publics - Activité de restauration scolaire dans les collèges - 2017 -

Mme la Conseillère BURRICAND : Très courte intervention, monsieur le Président, pour une explication de vote.

N’ayant pas voté pour les Délégations de services publics des collèges, nous nous abstiendrons sur ce rapport.

Soyons rigoureux et visionnaires !

N° 2018-3253 - Contrat de ville métropolitain - Financement des équipes projet Politique de la ville et des actions - 2018 - Conventions -

M. le Conseiller BOUMERTIT : Monsieur le Président, chers collègues de la Métropole, comme chaque année une délibération est soumise au Conseil métropolitain concernant le financement des équipes projet qui ont en charge le déploiement territorial des politiques de développement social et de renouvellement urbain sur nos quartiers populaires.

Je saisis cette occasion pour souligner combien il est essentiel que nous puissions avoir, que nous maintenions et renforcions le cas échéant ces équipes. Elles font un travail quotidien qui donne de la visibilité au partenariat entre les Communes, la Métropole, l’État et l’ANRU au profit de nos concitoyens les plus fragiles et marginalisés.

Le travail de ces équipes n’est pas toujours facile, devant défendre la logique du projet territorial et, souvent, faire le grand écart pour rapprocher les points de vue des différentes institutions.

Globalement, je retiens que l’ANRU et l’État ont baissé leurs contributions au cofinancement.

Il est donc important de saisir la démarche de travail de formalisation des lettres de mission des équipes, qui implique l’État et l’ANRU, pour ensemble solliciter une revalorisation de ces participations.

Cette action doit être portée aussi dans le cadre des négociations en cours sur les projets NPNRU pour les 10 ans qui viennent.

C’est ce que nous souhaitons et proposons à Vénissieux vis-à-vis de l’État et de l’ANRU.

Plus spécifiquement concernant le secteur en NPNRU de Vénissieux, nous voulons Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Conseillers métropolitains, demander des infléchissements de l’action de la Métropole de Lyon :

  • D’abord, nous demandons une revalorisation de l’enveloppe d’intervention pour la réhabilitation du collège Elsa Triolet, qui devrait passer de 9 à 17 millions d’euros TTC pour une réhabilitation totale, cohérente pour ce collège en secteur prioritaire qui accueille des publics très en difficultés. En effet, je ne comprends ni pourquoi ce collège n’est pas désamianté en totalité, ni que les travaux d’isolation des bâtiments ne soient que partiels, ni que les équipements extérieurs essentiels au projet pédagogique ne soient pas remis à niveau. Je m’en suis ouvert à monsieur Desbos, Conseiller en charge des collèges, d’autant plus que l’essentiel des travaux ne sera réalisé que sur le prochain mandat (à compter 2021). Pour la bonne gestion du denier public, ne faisons pas les choses à moitié ! Et sollicitons l’ANRU en participation dans le cadre du programme NPNRU à venir !
  • Ensuite, dans une logique de cohérence et de mobilisation optimale des crédits ANRU, nous demandons la réintégration de l’opération Darnaise Porte sud dans le projet NPNRU 2019-2025. On ne peut pas conduire, pour ce secteur, un projet qui se résume principalement à de la démolition. La clause de revoyure proposée pour l’ANRU en 2021-2022 ne nous garantit aucunement de moyens supplémentaires de l’ANRU. Soyons rigoureux et visionnaires ! Les projets NPNRU ne vont pas se réaliser entre 2019 et 2025, nous savons tous que ces calendriers vont glisser sur une période de 15 à 20 ans. Je demande donc que la Métropole ait encore plus d’ambition pour les Minguettes et inscrive cette opération dans le dossier NPNRU Minguettes à valider au premier semestre 2019 !
  • Enfin, la question des centres commerciaux obsolètes en copropriété dans le cadre des programmes de rénovation urbaine. Nous demandons que la SEMPAT puisse être mobilisée pour intervenir en maîtrise foncière et gestion transitoire de centres commerciaux de proximité voués à la démolition ou à une restructuration lourde. C’est absolument nécessaire pour renouveler, à Vénissieux, les centres commerciaux de la Pyramide et de la Rotonde sur le plateau des Minguettes.

Je suis sûr que les élus ici présents, confrontés aux réalités et à l’impérieuse nécessité d’agir, comprendront ma demande. Car, sur les équipements commerciaux en copropriété, nous ne disposons que de peu d’outils et de moyens, alors que dans les quartiers ils ont pu se détériorer aussi vite, ou autant, que certaines parties du parc de logements social ou de copropriétés des années 60.

Pour ceux qui s’interrogent sur l’apport des équipes projet Politique de la ville à nos projets territoriaux, voici autant de sujets sur lesquels ces équipes projets co-mandatées et cofinancées doivent être outillées pour animer l’intervention publique et rééquilibrer nos territoires.

Je vous remercie de votre attention.

Ras-le-bol des inégalités, des injustices et du mépris !

N° 2018-3186 - Débat d’orientations budgétaires 2019 -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, merci aux services pour leur travail conséquent.

J’irai à l’essentiel : le groupe Communiste, Parti de gauche et républicain regrette que ce rapport n’aborde ni les politiques publiques menées par la Métropole ni les priorités fixées. Nous avons, au travers de ce document, une nouvelle démonstration que vous êtes, monsieur le Président, un bon élève du Gouvernement Macron, et que tout est parfait dans le meilleur des mondes. La Métropole de Lyon se fait toujours l’écho du projet macroniste. Circulez, y a rien à voir ! Ni Gilet jaune, ni blouse blanche, ni enseignant en souffrance, ni pompier en colère, ni lycéen privé d’avenir, ni Maires en révolte !

Juste une petite parenthèse concernant les élus locaux. Je ne dois pas être la seule Maire en colère, parmi les 59 de la Métropole, ni la seule adhérente de l’Association des Maires de France. Donc, vous lisez comme moi quotidiennement les publications de cette association, qui dénonce les attaques contre la libre administration des collectivités, la contractualisation, la suppression de la Taxe d’habitation, les baisses des dotations -ayant asséché les finances locales-. Nous voyons, chaque jour, les effets dramatiques de cette stratégie de démantèlement des collectivités territoriales et des services publics. La baisse des budgets, c’est la baisse de l’emploi mais, également, la dégradation, le délabrement des structures, parfois jusqu’au drame. L’effondrement, à Marseille, de logements sur des locataires, est un choc ! Réagissons !

Dans cette période de tension et de mobilisation pour le pouvoir d’achat, pour plus de justice fiscale, pour la défense du service public, permettez-moi de réaffirmer, dans cet hémicycle, notre ADN populaire et les choix politiques que nous portons.

Vous ne pouvez pas, monsieur le Président, feindre de ne pas entendre nos revendications de priorisation pour répondre à l’urgence sociale et climatique quand, dans la rue, des milliers de personnes manifestent.

La colère qui gronde dans notre pays est l’expression crue d’un ras-le-bol contre les inégalités, les injustices et le mépris.

Cette même colère s’exprime depuis plusieurs décennies, au travers des mouvements sociaux portés par les syndicats, les partis politiques de transformation sociale et leurs élus. Toutes les mobilisations constructives, pour des droits fondamentaux, sont restées sans audience face à des Gouvernements successifs, sourds à la souffrance d’un peuple. Aucune des revendications construites n’a débouché sur une réponse des pouvoirs publics et sur des acquis.

La désespérance s’exprime aujourd’hui, dans toute sa violence et tous ses abus, que nous condamnons.

Nous appelons le peuple à s’emparer des choses, à pacifier, élargir et construire une mobilisation qui rassemble, et à ne pas tomber dans le piège de la violence qui divise. Nous appelons aussi le pouvoir public à donner enfin sens à la justice sociale.

Face à l’urgence sociale et un taux de pauvreté de 15,2 % en 2017, nous plaidons pour un plan ambitieux de Solidarité qui assume la redistribution des richesses de la Nation. Nous rappelons à la Métropole notre opposition à toute baisse de budget dans ce domaine. Nous demandons des mesures urgentes et ambitieuses sur les questions les plus inquiétantes, notamment la grande pauvreté, les personnes âgées et la situation inhumaine des EHPAD. Nous devons concentrer plus de moyens là où les besoins sociaux augmentent. Concrètement, au niveau de l’Institut départemental de l’enfance et de la famille dont il est question dans une prochaine délibération, un effort supplémentaire doit être fait pour augmenter l’accueil des mineurs et le nombre de postes des professionnels qui les accompagnent. Car nous avons besoin, entre autres, de renforcer les dispositifs de sortie des centres d’accueil transitoire pour les mineurs isolés.

Le logement social, comme outil de notre modèle social, est malmené par l’assouplissement de la loi SRU, la fin de l’aide à la pierre, la loi ELAN, la vente de logements sociaux, … poussant des familles, malgré elles, à s’endetter, dans un contexte où le pouvoir d’achat est insuffisant… ce qui donnera naissance, demain, à de nombreuses copropriétés dégradées… La Métropole a le devoir de fournir un logement digne à tous ceux qui vivent dans la rue, mais aussi aux familles qui n’en peuvent plus de stagner sur des listes d’attente aberrantes pour un logement social qui représente un droit. La rénovation énergétique doit s’accélérer, en s’appuyant sur la réussite d’Écoréno’v. Pour cela, nous avons besoin d’une politique nationale plus ambitieuse, avec l’augmentation du nombre de logements visés et l’augmentation du niveau d’aides, avec un reste à charge zéro pour les foyers les plus en difficultés.

Pour le retour à l’emploi, nous refusons la disparition des Missions locales ainsi que la baisse annoncée, pour 2019 et 2020, de la mission « Travail et emploi » et du financement d’État de Pôle Emploi.

Face à l’urgence climatique, nous appelons à une réaction massive des pouvoirs publics plutôt que la culpabilisation et la taxation des populations, contraintes aux déplacements individuels par défaillance du service public.

Développer le transport collectif, de partout et pour tout le monde, est un levier que nous possédons. Tous ceux qui subissent l’enfer des embouteillages réclament une accélération de la Transition de mobilité métropolitaine. Nous dénonçons la fracture territoriale, toujours défavorable à l’est -qui subit le report de circulation et ses nuisances-. Nos choix budgétaires doivent témoigner d’un respect de tous les territoires, de toutes les populations.

Un nouveau plan Mobilité doit affirmer la place centrale du rail, la transformation des pôles gares, la création de nouvelles lignes de métro et de tram ainsi que de nouveaux parkings relais et bornes vélos, et la transformation du périphérique. Bien sûr, cette question ne pourra pas se solutionner sans la mobilisation de la Région et de l’État qui, pour l’instant, n’a rien trouvé de mieux à faire qu’une réforme du rail, dont nous subissons déjà les effets négatifs. C’est ce que dénonce, par exemple, le Collectif d’usagers Givors-Lyon qui se mobilise depuis plusieurs mois contre la suppression de TER, entraînant des conditions de transport dégradées et un report de déplacements en véhicules individuels, avec saturation des axes routiers et pollutions en cascade.

Nous portons également l’Éducation comme priorité et, face au délabrement des collèges, nous demandons un effort d’investissement, avec un plan et une réflexion globale. Tout ce qui touche aux collèges concerne directement les élus municipaux. Aussi, nous insistons pour que toute rénovation, construction ou autres projets soient menés en transparence avec les Communes et passent par la discussion avec les élus.

Alors, j’entends déjà la réponse, à l’unisson, des responsables politiques « La République en marche » et le même discours -qu’ils soient au Gouvernement ou dans les territoires- : « Les budgets sont contraints, nous ne pouvons pas continuer à dépenser un pognon de dingue ». Notre groupe pense, au contraire, qu’un autre projet de société est possible, avec une autre répartition des richesses : en rétablissant l’ISF, en stoppant l’évasion fiscale, en taxant le Kérosène.

Albert Einstein disait : « On ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré ». Il nous faut, ici à la Métropole mais aussi à Bercy, sortir de notre zone de confort et définir, en toute responsabilité, nos priorités budgétaires et les ressources à mobiliser. Nous devons changer de schéma pour changer de société.

Je vous remercie.

Situation des collèges de Vénissieux…

N° 2018-3084 - Vénissieux - Restructuration partielle du collège public Elsa Triolet -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, nous nous félicitons des travaux de restructuration décidés pour le collège Elsa Triolet, d’autant que ce collège des Minguettes accueille une population scolaire particulièrement modeste. Ces travaux sont aussi le résultat d’un engagement important des équipes pédagogiques et administratives, des parents d’élèves pour obtenir le meilleur pour leurs élèves.

Depuis de nombreuses années, nous avions alerté le Conseil général, puis la Métropole, de la vétusté indigne des plateaux techniques des Segpa, locaux et matériels. Le démarrage rapide des travaux pour ces secteurs répond à cette urgence, c’est une bonne chose. Les enjeux de revalorisation ne manquent pas pour cet établissement mais nous insistons, avant tout, sur la nécessité de lutter contre le délabrement du bâtiment, bien avant de penser à la promotion du programme Edumix.

Nous avons appris qu’un nouveau collège devrait voir le jour à Vénissieux, à destination des jeunes de Saint Fons et Vénissieux, car la population scolaire de ces deux Communes est en nette augmentation. C’est une bonne nouvelle, comme celle de l’ouverture d’un restaurant scolaire au collège Michelet.

Cependant, concernant la situation des collèges de Vénissieux, nous devons à nos habitants et enseignants, de vous rappeler le besoin urgent et important de travaux qui existent au collège Aragon, un des plus anciens de Vénissieux, situé dans un quartier qui augmente en population.

Voilà plus de 10 ans maintenant que les enseignants, les parents d’élèves et nous-mêmes, alertons sur la situation de ce collège qui, hormis les portails et parkings d’entrées, n’a pas connu de travaux importants :

  • toilettes devenues inutilisables ;
  • salles de physique vétustes, voire dangereuses, avec des tables de travail obsolètes ;
  • préau bruyant et mal isolé…

Monsieur Desbos connaît tout cela, puisqu’il siège au Conseil d’administration pour la Métropole. Le sentiment d’être délaissé grandit dans ce collège, nourrit le doute, la fuite vers le privé. Il devient incompréhensible, après tant d’alertes données par les uns et les autres, que rien ne soit fait.

Monsieur le Président, nous avons besoin, pour ce collège, de réponses précises rapidement et, d’une manière générale, il nous semble que nous avons besoin, d’ici la fin de ce mandat, d’un bilan de l’état de nos collèges, des travaux nécessaires (voire des constructions et reconstructions), de manière à agir le plus efficacement possible et à donner une perspective aux parents et personnels concernés.

Je vous remercie.

M. LE PRÉSIDENT : Merci. Monsieur Desbos ?

M. le Conseiller délégué DESBOS : Effectivement, madame le Maire, vous avez raison. Le collège Aragon est un des collèges les plus en difficultés.

On a dû faire des choix pour ce mandat. On a fait le collège Elsa Triolet en premier, et le collège Aragon est, bien évidemment, dans nos perspectives.

D’ici la fin du mandat, on va commencer à le regarder de très près et, peut-être, devrons-nous ensemble sur le prochain mandat -on ne sait jamais- mener une grosse opération sur le collège Aragon.

Représentant de la Métropole au Conseil de l’Université de Lyon…

N° 2018-3059 - Conseil d’administration de la Communauté d’universités et établissements (COMUE) Université de Lyon - Désignation -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, comme nous l’avions annoncé lors d’un précédent Conseil, nous ne voterons que pour un élu qui s’engage à rencontrer les représentants des personnels et donc leurs syndicats et à en rendre compte dans un rapport d’activités en séance. Car sinon, vous pourrez continuer à faire comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes universitaires en pleine mutation vers la société radieuse de la connaissance.

Avez-vous entendu parler du vote unanime du Comité technique universitaire national contre le projet de texte du Gouvernement qui veut transformer le recrutement des enseignants-chercheurs par leurs pairs en donnant la présidence des comités de recrutements aux Présidents d’établissements ?

Avez-vous eu connaissance des ordonnances du Gouvernement sur l’université et de leur rejet unanime par le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche ? Elles proposent ni plus ni moins qu’un statut dérogatoire au code de l’éducation pour les communautés d’universités pendant dix ans, l’UDL (l’Université de Lyon) étant bien sûr candidate pour ce statut qui permettra, entre autres, de fixer librement les frais d’inscription et de limiter la représentation des personnels dans les conseils d’administration de l’Université-cible. Cette ordonnance éclaire utilement le discours du projet de loi « Pour une école de la confiance » qui devrait s’appeler « ‘Pour un Gouvernement de la défiance envers les acteurs de l’université et notamment les enseignants-chercheurs ».

En attendant l’élu courageux qui prendra le risque de rencontrer les syndicats universitaires, nous vous faisons connaître les derniers communiqués de l’intersyndicale universitaire de Lyon-Saint Étienne. Vous aurez sur mon blog les textes complets, je vous en livre juste quelques extraits.

Le premier du 20 septembre s’intitule « Université-cible » : personnels et usagers toujours dans le brouillard. Et vous allez être étonnés de la revendication absolument révolutionnaire de cette intersyndicale -je cite- : « Nous réclamons que soient communiqués, dans les plus brefs délais et à toute la communauté universitaire, la composition des groupes de travail annoncés et les documents de travail qui circulent entre les personnes autorisées, afin de pouvoir faire des propositions en temps utile ». C’est tout de même extraordinaire, imaginez que nous ayons à demander ici la composition de la commission TEOM (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères) !

Deuxième communiqué du 11 octobre intitulé « Combien coûte l’IDEX ? » Je cite : « La dotation liée au label IDEX pour l’ensemble de nos universités et établissements est de 13,5 M€ par an. Le budget total annuel de l’ensemble des universités est de plus d’un milliard d’euros. Mais cette dotation est à mettre en regard avec les frais de fonctionnement de la COMUE Université de Lyon en charge de sa gestion, qui sont de 55 M€ sur quatre ans ». Autant dire que pas un centime du fameux IDEX n’arrive aux chercheurs et aux étudiants.

Troisième communiqué de l’intersyndicale, celui du 18 octobre, intitulé « Un millefeuille très fragmenté » -alors, accrochez-vous, pour ceux qui aiment la simplification qui est très à la mode- sur l’organisation future de l’université de Lyon :

  • Il y a la première feuille, c’est ce qui a déjà été créé, la COMUE Université de Lyon avec onze membres et associés. Cela a un peu explosé après la candidature IDEX (avec exclusion de Lyon 2 et le retrait prudent de l’Institut d’études politiques -IEP-, l’École nationale des travaux publics de l’État -ENTPE-, Centrale Lyon et l’École nationale d’ingénieurs de Saint Étienne -ENISE-) mais cette couche est nécessaire puisque c’est elle qui assure la coordination territoriale de la loi Fioraso ;
  • La deuxième feuille, c’est le consortium IDEX. Défini par une convention et un accord non publics, il regroupe seulement neuf des membres de la COMUE et il a sa propre gouvernance -opaque bien entendu- ;
  • La troisième feuille, c’est ce qu’on appelle l’Université-cible. Là, il n’y a plus que cinq établissements, Lyon 2 ayant été exclu autoritairement -ils sont un peu trop gauchistes a priori– et, une fois enlevés les quatre qui veulent garder leur indépendance, qui veulent garder surtout leur personnalité morale et donc leurs diplômes, il resterait Lyon 1, Lyon 3, Saint Étienne, l’École nationale supérieure (ENS) et l’Institut national des sciences appliquées (INSA). Ces établissements seraient donc dans un établissement expérimental, avec ce statut très dérogatoire de l’ordonnance qui devrait être prise avant la fin de l’année. Au passage, si vous avez des enfants qui veulent aller à Centrale, c’est trop tard, il fallait qu’ils le fassent cette année parce que l’an prochain, les frais d’inscription passeront probablement à plus de 2 000 € ;
  • Quatrième couche -parce que ce n’est pas fini-, l’Institut de licence parce qu’à l’intérieur de cette Université-cible, toutes les licences doivent être regroupées dans un institut, c’est une promesse du dossier IDEX qui faisait partie des principes incontournables. Les établissements ont communiqué sur l’organisation de cet institut et donc de ce qu’on va appeler les pôles ; il y aurait donc huit ou neuf pôles appelés à devenir les composantes de l’université-cible. Toutes les composantes de l’université vont donc être morcelées, les morceaux étant réorganisés ; par exemple, la Faculté des sciences et des technologies de Lyon 1 serait éclatée en trois composantes qui se retrouveraient dans des pôles différents ;
  • Enfin, cinquième niveau, les morceaux donc, typiquement l’ENS ou l’INSA. L’ENS et l’INSA, on les valorise, on les cajole, on leur dit qu’ils seront les têtes de file des pôles et qu’ils pourraient garder leur personnalité juridique alors qu’il est écrit très clairement dans les statuts de l’IDEX : « Ce statut permettra que l’université-cible intègre écoles et universités dans un établissement unique avec une seule personnalité morale ».

Voilà ce que les politiques des Gouvernements successifs fabriquent : une technocratie bureaucratique déconnectée de la réalité des enseignements et des recherches.

J’en profite, monsieur le Maire, cher Jean-Paul Bret, cher collègue, serez-vous celui qui laissera disparaître l’INSA en votant silencieusement pour tout ce que l’État propose dans cette restructuration à la hache du tissu universitaire

M. LE PRÉSIDENT : Merci, monsieur Millet. Je vais passer la parole à monsieur Bret puisque je vais proposer monsieur Bret à la désignation comme représentant titulaire. Il va apporter quelques réponses avant ; en quelque sorte il va faire sa campagne.

M. le Vice-Président BRET : Merci. Je précise tout de même que j’étais précédemment le délégué de la Métropole et auparavant de la Communauté urbaine au sein du PRES (Pôle de recherche et d’enseignement supérieur) et de la Commune donc, depuis le début de ce mandat et que, s’il y a aujourd’hui une nouvelle désignation, c’est à cause d’un problème de texte qui n’a que très peu d’importance. Je ne sais pas d’ailleurs d’où vient la responsabilité, si c’est au niveau des statuts de la COMUE ou si c’est nous qui, dans la désignation, n’avions pas fait les choses comme il le fallait. En tout cas, cela relève d’une erreur de plume, comme on a l’habitude de parler dans ces délibérations-là.

Mais comme notre collègue Millet pose quelques questions évidemment extrêmement embarrassantes, serai-je courageux ? C’est un sujet de philosophie presque. Je pense que c’est toujours difficile de se qualifier soi-même de courageux, sauf peut-être notre collègue Millet ; lui n’hésite pas à se qualifier lui-même de courageux mais, quand je l’entends, je peux quelquefois en douter aussi. Donc je ne répondrai pas à la question du courage ; s’appliquer à soi-même une définition « Suis-je courageux ou pas ? », je trouve que c’est extrêmement prétentieux.

Par contre, j’essaie et j’ai essayé et je vais essayer toujours d’être responsable. Être responsable, c’est siéger le plus souvent possible dans les conseils d’administration où je suis désigné, ce ne sont pas tous ceux des établissements universitaires -heureusement, sinon j’y passerai beaucoup de temps- mais c’est celui de l’Université Lyon 1, c’est celui de l’INSA, auquel vous avez fait référence, c’est celui de l’École normale supérieure de Lyon et c’est celui aussi de l’Université de Lyon qui regroupe ces quatre établissements, ce qui est déjà pas mal. Il m’arrive d’être absent quelquefois mais je me tiens informé de ce qui s’y passe.

J’ai tout de même tendance à privilégier quelquefois l’expression de ces conseils d’administration parce que y siègent des représentants du personnel mais ils ne sont évidemment pas les seuls ; il y a des représentants des enseignants, des chercheurs, des étudiants aussi que je ne voudrais pas oublier. J’étais au dernier conseil d’administration de l’INSA, monsieur Millet, où vous siégiez d’ailleurs il y a quelque temps en tant que représentant du personnel ; c’est pour cela que je vous ai entendu parler à peu près de la même manière aujourd’hui que vous parliez hier sauf qu’ici, c’était dans cette tribune et hier, c’était au sein du conseil d’administration de l’INSA.

Alors, certes, vous n’avez pas qu’une parole parce qu’il y a trois ans -heureusement que les choses ont changé depuis-, on ne parlait pas de l’IDEX de la même manière ; la situation a évolué, il est bien normal que votre propos puisse être un simple décalque mais en tout cas, dans la vigueur de la diatribe, on peut dire que vous êtes resté constant, quitte à être quelquefois démenti par les faits par rapport aux questions que vous posiez. Quelquefois, c’est bien de savoir reconnaître un peu que les choses ont bougé, que ce qu’on disait hier ne s’est pas passé comme on l’avait prévu ou pas d’une façon aussi cataclysmique.

Donc être responsable -je ne veux pas abuser de la parole mais, puisque vous me demandez de présenter ma candidature, je le fais- c’est -comme je l’ai dit- écouter tout le monde, les représentants du personnel comme les autres ; ils ne m’ont jamais demandé spécifiquement à être reçus par moi-même -je trouve cela plutôt pas plus mal parce que, sinon, j’y passerais beaucoup de temps- mais, siégeant eux-mêmes au conseil d’administration, j’entends leurs paroles assez souvent et je les écoute.

Mais ma responsabilité en tant que Vice-Président de la Métropole, cela a été -il ne faut pas se le cacher- d’accompagner ces établissements dans leur regroupement, que l’on appelle aujourd’hui l’IDEX, d’aller vers une université qui regroupe un certain nombre de structures et cela, il ne s’agit pas de le cacher. Je n’en ignore pas les difficultés, j’ai même moi-même été, il y a bien longtemps, représentant syndical dans des établissements -un syndicat que vous connaissez bien d’ailleurs-, je ne le suis plus aujourd’hui, vous vous en doutez mais j’entends cela. Et qu’il y ait des difficultés, des incompréhensions, des questions à poser et des expressions diverses qui s’expriment, c’est normal.

Mais, au bout du compte, c’est tout de même l’expression de ces établissements dans leur Conseil d’administration qui prime et ce sont eux aujourd’hui -même si vous le critiquez- qui ont été amenés à rentrer dans ce processus-là ; ils n’ont pas été forcés, ils n’ont pas été contraints. Donc c’est cela la position d’être responsable en tant que représentant de la Métropole dans ces établissements, c’est cette position que nous essayons de tenir, c’est d’abord une position de respect des institutions démocratiques dans lesquelles je siège.