Archives de catégorie : Déplacements et Mobilité

Réaménagement de la place Ennemond Romand : enfin !

N° 2018-2939 - Vénissieux - Réaménagement de la place Ennemond Romand - Approbation -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, le réaménagement de la place Ennemond Romand est un projet que les élus de Vénissieux, tout comme les habitants, portent depuis plusieurs mandats. Il a, enfin, été inscrit dans la programmation pluriannuelle 2015-2020. Aussi, nous pouvons nous réjouir et nous féliciter de ce programme ambitieux de 2.5 millions d’euros qui va métamorphoser le cadre de vie des riverains et des usagers de la place. Mais bien au-delà, ce sont tous les habitants du quartier du Moulin à Vent, tous les Vénissians -sans oublier les habitants de Lyon 8°- qui pourront bientôt évoluer dans un espace modernisé et adapté aux nouveaux usages des lieux.

Cette place est chargée de l’histoire de notre Commune et depuis très longtemps, c’est un lieu de rassemblement, un lieu de vie.

Place intergénérationnelle, mais néanmoins cloisonnée, le réaménagement de l’espace apportera une cohérence d’ensemble avec une conciliation des multiples usages que nous avons recensés. Une osmose doit être trouvée entre nos deux marchés, le square pour les jeunes enfants, les boulistes, les adolescents, les sportifs, sans oublier les riverains qui souhaitent bénéficier davantage de connexion à ce lieu de vie bientôt embelli. Le réaménagement doit aussi permettre de reconnecter la place aux usages alentours comme la mairie annexe ou les commerces.

Une expertise situationnelle a été réalisée par nos services afin d’alimenter la réflexion sur la sécurisation de la place et de mieux traiter les usages abusifs, tels que l’intrusion des deux roues dans cet espace dédié à l’usage exclusif des piétons, dans leurs déplacements et dans leurs loisirs.

L’identité de la place, marquée par une présence végétale importante, sera préservée. C’est une volonté forte de notre municipalité que de veiller à ce que la spécificité et l’histoire de chaque quartier soient préservées au fil des rénovations et transformations de la cité. Volonté placée au cœur du PLU-H. Chaque quartier est unique, ce sont ses habitants et leurs usages qui fondent son identité. La place Ennemond Romand possède un fort caractère que nous devons comprendre pour un réaménagement pertinent. Toute évolution est un pari sur l’avenir et je suis, pour ma part, confiante car ce quartier est audacieux. J’en veux pour preuve la belle réussite de l’implantation de notre marché de producteurs, qui -j’ouvre une parenthèse- s’inscrit dans l’objectif de favoriser les circuits courts, les productions locales et dans une politique plus globale d’accès à une alimentation saine et équilibrée. Ce marché a particulièrement bien rencontré son public sur la place Ennemond Romand. Je ferme la parenthèse.

Je voudrais saluer le travail partenarial entre les services de la Métropole et de la Ville, et souligner l’investissement des habitants du quartier qui ont apporté une expertise d’usage pour un diagnostic partagé. Comme dans l’ensemble de notre démarche participative, nous souhaitons que le Conseil de quartier et les habitants soient associés à toutes les phases du projet et puissent jouer pleinement leur rôle.

Je vous remercie.

Transparence sur l’état de nos infrastructures et leurs besoins de financement !

N° 2018-2937 - Vernaison - Pont de Vernaison – Installation d’un dispositif de surveillance -

M. le Conseiller MILLET : Merci à Pierre Abadie pour sa présentation très instructive de la surveillance des ponts de la métropole, et notamment des outils techniques de suivi en continu, et je retiens que la transparence technique permise par le caractère public des installations est la garantie de la sécurité publique. C’est pourquoi je fais remarquer à notre collègue Bruno Charles que cette transparence technique ne me conduit pas à demander la fermeture des ponts, tout comme les rapports de l’autorité de sûreté nucléaire ne me conduisent pas à demander la fermeture de la Centrale du Bugey.

Mais revenons au pont de Vernaison.

Cette délibération est bien utile compte tenu des difficultés connues de ce pont, essentiel pour les Communes qu’il relie mais aussi pour beaucoup d’habitants de l’agglomération qui cherchent à éviter l’autoroute. Il est donc important d’en assurer la surveillance en continu, même s’il faut aussi étudier les conditions de la réalisation d’un nouvel ouvrage.

Nous voterons évidemment cette délibération à l’unanimité de notre assemblée, bien entendu, car elle est nécessaire et utile mais aussi, sans doute, car tout le monde a pris conscience brutalement cet été de l’enjeu de l’entretien des infrastructures publiques.

Le drame du viaduc de Gênes conduit nos citoyens à s’interroger avec raison sur l’état de nos infrastructures et, particulièrement, de l’ensemble des ponts et viaducs. Mais cela concerne l’ensemble des infrastructures, comme le montrent les incidents répétés des équipements de la SNCF dans de grandes gares parisiennes, révélant le faible renouvellement d’équipements pourtant essentiels.

C’est pourquoi nous voulons dire à nos concitoyens, n’attendez pas les drames pour vous intéresser aux infrastructures publiques ! Exigez de vos élus qu’ils consacrent les moyens nécessaires à l’entretien, la maintenance et le renouvellement nécessaires de l’ensemble des infrastructures de transport, de réseau, de sécurité, de communication.

Et interpellons tous ceux qui nous répètent depuis des décennies qu’il y a trop de dépenses publiques, trop de service public, trop de fonctionnaires ! La baisse des dépenses publiques et la privatisation est une véritable fuite en avant dans le refus de l’action publique, de la responsabilité publique… pendant que les oligarchies des premiers de cordées s’engraissent…

Il est urgent de renverser la tendance, de renationaliser les grands groupes -et notamment les autoroutes- et d’organiser une véritable transparence sur l’état de nos infrastructures et leurs besoins de financement !

Je vous remercie.

Quelle place au rail dans les mobilités métropolitaines ?

N° 2018-3043 - Contrat métropolitain 2016-2020 -Avenant -

M. le Conseiller MILLET : L’avenant à un Contrat de plan État-Région confirme l’absence d’ambition -il faut même dire la véritable démission politique de l’État, de la Région et de la Métropole- concernant la place du rail dans les mobilités métropolitaines.

En effet, si les actions connues pour la désaturation du nœud ferroviaire lyonnais sont confirmées, il n’y a toujours pas d’engagement pour le tronçon sud du contournement de Lyon et il n’y a aucune relance de la place du rail dans l’agglomération, que ce soit pour les gares, l’intermodalité, les liaisons cadencées type RER, …

S’il y a bien des études pour la ligne Saint-Paul – Lozanne, ligne existante mais se heurtant à de nombreuses difficultés d’exploitation, le contrat entérine la fin de toute perspective de réouverture de la ligne Lyon – Trévoux en créant une ligne de bus à la Macron… c’est-à-dire fait le choix de l’énergie fossile contre une énergie électrique décarbonée…

Rappelons que la Région avait réalisé une étude en 2007 sur des scénarios de réouverture de la ligne SNCF Lyon – Trévoux -études abandonnée par le Gouvernement en 2011, à la grande colère du Maire de Trévoux-. Je me souviens des manifestations organisées par le Collectif Val de Saône pour la réouverture de la ligne, animées entre autres par notre Camarade Madeleine Jorand de Fontaines sur Saône. Les citoyens se sont malheureusement lassés et les mobilisations sont désormais anciennes mais les besoins, eux, restent bien actuels et essentiels !

Dans ce contexte, on ne peut que se demander l’avenir de l’étude annoncée pour la ligne Saint-Paul – Lozanne.

En fait, on comprend pourquoi les majorités de Droite du Sénat et En marche de l’Assemblée ont adopté cette réforme de la SNCF qui fera encore reculer la place du rail dans les transports, et rend beaucoup plus difficile le financement des infrastructures de voies et de gares dans l’agglomération. Vous voulez nous faire croire que le privé va investir dans les petites lignes et les liaisons cadencées entre métropole et villes régionales. Mais ce contrat nous dit que ni l’État, ni la Région, ni la Métropole n’en font une priorité.

C’est pourquoi nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Déclassement A6-A7 : des questions, encore et toujours !

N° 2018-2874 - Requalification A6 et A7 – Horizon 2020 entre Limonest, Dardilly et Pierre Bénite - Bilan et clôture de la concertation préalable et poursuite du projet -

M. le Conseiller GENIN : Monsieur le Président, je veux juste aborder quelques points généraux que nous avions déjà pointés ici, depuis la séance du 11/07/2016, quand nous avions voté favorablement le déclassement A6-A7.

  • Tout d’abord, nous continuons à penser que, pour être vraiment utile, cette requalification doit s’inscrire dans une transformation plus globale des circulations dans l’agglomération avec, notamment, un Plan des déplacements urbains plus ambitieux et vraiment à la hauteur des enjeux posés.
  • Nous pensons également que cette requalification ne doit pas avoir pour conséquences qu’elle se fasse au détriment de l’accès à l’agglomération ouest ni, bien entendu, au détriment du cadre de vie des habitants de l’est lyonnais qui cumulent déjà de lourdes difficultés liées au développement de l’agglomération. Je pense, par exemple, à la rocade est (90 000 véhicules/jour aujourd’hui) avec 20 000 véhicules supplémentaires annoncés. D’ailleurs, monsieur Da Passano -Vice-Président en charge des déplacements- ne déclarait-il pas dans la presse (le 07/07/2018) : « La grande victime du déclassement A6-A7, c’est surtout la rocade est » ? Les habitants concernés de l’est lyonnais, comme les utilisateurs de la rocade est, n’en peuvent déjà plus.
  • Et, enfin, nous continuons à poser la question du financement des aménagements indispensables pour bien accompagner la requalification A6-A7. Je pense, notamment, à l’Anneau des sciences ou à la requalification de Bonnevay. La non-programmation ou les reports réguliers successifs de ces aménagements ne nous donnent pas l’impression, monsieur le Président, que les choses vont dans le bon sens, pour notre territoire et pour ses habitants.

Voilà donc juste quelques remarques que nous avions déjà posées et que nous renouvelons et que, je pense, nous aurons encore à renouveler lors de prochains débats.

Deux quartiers côte à côte !

N° 2018-2770 - La Mulatière + Oullins - Zone d'aménagement concerté (ZAC) la Saulaie - Approbation du dossier de création -

M. le Conseiller BRAVO : Monsieur Le Président, mesdames et messieurs les Vice-Présidents, mes chers collègues, à la lecture de la délibération et du bilan de la concertation, on y retrouve une bonne partie de nos observations suite à la présentation du projet en septembre dernier.

Nous regrettons que l’actuel quartier de la Saulaie ne soit pas concerné directement par les projets à court terme. (Il est bien dans le périmètre de la mission d’urbanisme mais pas dans le périmètre de la ZAC.) Les bâtiments et logements ne seraient pris en compte que lorsque les propriétaires feraient une demande de permis de construire pour réhabiliter ou rénover leur bien. Or, ce quartier est à l’abandon depuis de nombreuses années, tant par les collectivités que par les propriétaires ou bailleurs sociaux. De plus, c’est le dernier quartier concerné par la « Politique de la ville », le taux de chômage y est élevé et la précarité sous toutes ses formes importante. Le projet présenté ne répond donc en rien aux attentes exprimées depuis de nombreuses années par les habitants et les acteurs économiques et sociaux. Il y aura donc deux quartiers côte à côte: l’ancien, délaissé et pauvre ; le nouveau, aménagé et riche. De plus, le périmètre politique de la ville étant limité par l’ancien quartier, le Conseil citoyen -malgré les promesses faites par monsieur le Maire d’Oullins- ne sera pas associé au projet !

Le plan montre bien le périmètre de la ZAC qui exclut l’avenue Jean-Jaurès et le sud du quartier de la Saulaie. Or, je cite la délibération :

1. « Concernant le bruit routier, l’avenue Jean Jaurès est la zone identifiée comme pouvant entraîner un risque pour la santé des occupants de logements. Outre le choix de n’implanter que des immeubles de bureaux, activités et/ou commerces le long de cette avenue afin de protéger et d’apaiser le site en cœur de quartier, les occupants des logements et/ou des équipements publics de proximité (groupe scolaire, crèche) seront également protégés des nuisances sonores grâce à une attention particulière qui sera portée à la répartition des usages dans les logements par exemple, ou encore grâce à des dispositifs constructifs adaptés (isolement acoustique des façades neuves). »

2. « Au sud, le périmètre de la ZAC est délimité par la limite communale avec la Commune de Pierre Bénite. »

Il y a donc des intentions claires d’aménagement de l’avenue Jean Jaurès mais hors concertation ! De nombreux immeubles de cette avenue sont encore habités, mais évidemment laissés à l’abandon. Que vont devenir les habitants ? Et pourquoi y a-t-il une différence entre le périmètre de la ZAC sur le plan et celui défini dans la délibération ? Quel est le périmètre réel de la ZAC ?

Compte tenu de ces aménagements qui vont changer le quartier de la Saulaie, est-ce qu’un périmètre « Politique de la ville » sera maintenu ?

Pour ce qui est des logements, il n’y a rien de clair quant aux types de logements qui seront construits et, particulièrement, les logements sociaux (PLAI et autres…). Les documents sont suffisamment flous pour qu’on entrevoit plutôt une « mixité sociale » dont on ne sait rien et des loyers qui seront éloignés des réalités sociales du quartier, peu accessibles à tous.

Concernant l’Anneau des sciences, dont il est une nouvelle fois question dans le bilan de la concertation, il nous semble qu’il faut mettre l’accent sur le développement des transports en commun, sur un Anneau des sciences de transport en commun et un aménagement du territoire favorisant les circuits courts. À terme, cela permettra aussi d’alléger le transit dans l’est lyonnais et, donc, de prévoir une requalification des grands axes qui le jalonnent, améliorant ainsi la qualité de vie de toutes et tous dans la métropole.

Nous avons des doutes quant à un réel apaisement de la circulation dans Oullins. Les voiries desservant l’échangeur risquent d’être saturées, car l’opportunité d’un accès rapide à cette voirie sera perçue comme une aubaine par les usagers actuels de modes doux. D’autre part, avec la requalification de l’A6-A7, il conviendrait d’étudier l’opportunité du transport en commun fluvial, qui pourrait avoir une station à hauteur de la Saulaie.

Enfin, en ce qui concerne l’activité économique, ce nouveau quartier va accueillir de nouvelles entreprises juste à côté de celui qui est classé « Politique de la ville ». Nous demandons qu’il soit envisagé que des conventions soient passées avec ces entreprises pour qu’elles créent des emplois réservés aux habitants. Cela est possible via les clauses d’insertion, or ce n’est pas prévu aujourd’hui. Nous vous demandons que cela soit rajouté au projet et que ce soit inscrit dès maintenant dans le projet de ZAC. On retrouve d’ailleurs cette proposition dans le bilan de la concertation.

Je vous remercie pour votre attention.

Pour la défense des Communes !

N° 2018-2701 - Renouvellement des portiques, potences et hauts-mâts (PPHM) de la signalisation verticale et du jalonnement des voies rapides -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération, concernant le renouvellement des éléments de signalisation des voies rapides, arrive à point nommé, tant les panneaux de jalonnement sont, globalement, en très mauvais état.

L’objet de mon intervention porte surtout sur la question concomitante du Schéma directeur de jalonnement du périphérique.

Au cours d’une réunion organisée le 11 janvier dernier, les services de la Métropole ont présenté aux élus de la Ville de Vénissieux, le projet de ce schéma qui repose sur la notion de « portes », pour identifier les sorties. Les villes ne seront, dès lors, plus identifiées sur le périphérique, comme c’est encore le cas aujourd’hui. En accompagnement des portes, seront mentionnés des équipements d’intérêts métropolitains, tels que les parcs relais, les universités, les pôles de santé, les pôles économiques et les pôles commerciaux.

Je regrette, monsieur le Président, que le choix des dénominations des portes ait fait disparaître le nom des villes desservies par le périphérique. Aussi, un citoyen d’un autre département, qui se rendra bientôt dans la zone commerciale du Puisoz, ne saura pas qu’il se trouve sur la Commune de Vénissieux.

Nous ne nions pas que les équipements d’agglomération soient à considérer dans la géographie métropolitaine en évolution. Pour autant, les villes ont une histoire, et elles sont peuplées !

Je vous indique, par ailleurs, que la Ville de Vénissieux souhaite vivement l’organisation d’une réunion de travail avec la Métropole, pour une réflexion partagée, autour de la future signalisation des différents équipements.

Ce Schéma directeur de jalonnement du périphérique n’est pas une anecdote, ce n’est pas un point de détail. La suppression des Communes sur nos panneaux de signalisation est aussi une disparition géographique. Tout cela entre dans une stratégie nationale politico-technocratique et montre une intention bien réelle, celle de faire tout simplement disparaître les Communes.

Le groupe Communiste, Parti de gauche et républicain réaffirme ici son attachement à la Commune et refuse sa disparition. Le combat que nous menons pour la défense des Communes, premier maillon de la République, est un combat pour la démocratie locale et pour des services publics de proximité.

Nous voulons une Commune qui tende la main à ses habitants et reste un levier de l’aménagement de tous ses quartiers. Nous voulons une Commune qui soutienne la jeunesse, la création et la culture populaire ; qui accompagne les enfants dans leur éducation, et qui veille à la dignité de nos aînés. Nous voulons une Commune solidaire, une Commune de toutes les chances, une Commune guidée par l’intérêt général.

Nous voulons une Commune responsable dans son budget, autonome dans ses priorités, indépendante dans le choix de ses politiques de proximité, alors même que le principe de libre administration est attaqué par le Gouvernement Macron.

Je vous remercie.

M. le PRÉSIDENT : Merci madame Picard.

J’ai reçu aujourd’hui votre courrier daté du 26 avril, qui reprend la 2° partie de votre intervention sur les panneaux. Je partage tout à fait votre demande et j’ai donné mon instruction immédiatement, à la réception de votre courrier, pour que les choses soient revues et corrigées. Que sur les panneaux figure bien, comme vous l’indiquez -et c’est une demande légitime-, le nom de la Commune et en tout cas, plus largement, le nom des Communes. Donc, les choses seront ainsi faites et les choses seront revues telles que vous le souhaitez, cela me paraît évident. De la même façon que nous aurons à revoir -nous avons eu l’occasion de discuter d’un certain nombre de sujets, y compris sur les panneaux tels que ceux des itinéraires en fonction des nouveaux aménagements- et il faudra veiller aussi que, sur ces panneaux, soient indiqués les nouveaux itinéraires et, en même temps, le nom des Communes.

Je vous remercie.

Et la SNCF dans tout ça ?

N° 2018-2697 - Modèle de déplacement multimodal partenarial Modely - Conventions et subventions -

M. le Conseiller MILLET : Cette convention permet la poursuite du développement et de la maintenance du modèle de déplacements multimodal partenarial Modely ; la Métropole coordonnant les partenaires du projet, c’est à dire l’État, la Région et le Sytral.

Nous notons que la SNCF est absente de ce partenariat, ce qui reflète bien le projet de mobilité métropolitaine que nous avons discuté il y a peu et dont nous notions que les mots « rails » et « trains » étaient absents.

Nous répétons que, pour nous, il n’y a pas de sortie réelle d’un rôle dominant de la voiture -notamment pour les déplacements pendulaires quotidiens entre agglomération et région- sans une rupture décisive sur la place du rail et des liaisons cadencées entre nos gares, et pas seulement les deux gares centrales, et les villes et zones urbaines de la région.

Modely permet justement l’évaluation et la comparaison de scénarios de planification urbaine sur les différents réseaux de transports afin d’aider les décideurs dans l’élaboration des politiques urbaines. Il permet d’estimer la demande de déplacements sur les différents modes, y compris le train…

Nous considérons donc que Modely devrait être l’outil pour repenser la place des gares dans l’intermodalité et la place du rail dans les mobilités métropolitaines. Ce devrait être un des objectifs de cette convention. Cela supposerait, bien entendu, que la SNCF en soit partenaire. Nous regrettons que ce ne soit pas le cas. Il est vrai que c’est cohérent avec votre choix de l’abandon du service public du rail dont le Gouvernement prépare avec acharnement la privatisation.

J’en profite pour appeler les élus de Gauche qui restent dans cette assemblée à la solidarité avec les cheminots. Ils ont obtenu enfin un rendez-vous avec le Premier Ministre, ils ont besoin de notre solidarité pour obtenir plus.

Et la première couronne alors ?

N° 2018-2696 - Approbation des conditions générales d'accès et d'utilisation du service Vélo'v et du service de location de longue durée de vélos à assistance électrique -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, notre collègue Vesco vient de dénoncer les comportements économiques sauvages autour de l’économie collaborative et des divers projets de vélos en libre-service. Il devrait aller au bout de sa découverte des méfaits de la concurrence libre et non faussée et de l’échec de toutes les tentatives de régulation comme dans le domaine de la finance… Pour notre part, nous restons convaincus que le service public est la meilleure réponse…

Avec cette délibération, nous précisons les modalités de location des Vélo’v et des locations de longue durée du contrat de mise à disposition de mobiliers urbains supports d’information et prestations de services de mobilité avec la société JC Decaux.

Nous ne reviendrons pas sur les échanges lors des délibérations autorisant ce contrat et du lien ainsi fait entre la publicité permise par le mobilier urbain et le financement d’un service public de mise à disposition de vélos. Nous sommes, sur le fond, opposés au financement par la publicité -que ce soit des réseaux internet ou de services publics- pour une raison fondamentale bien connue dans le domaine du numérique, « Si c’est gratuit, c’est toi le produit ! », mais nous ne sommes pas non plus des irréalistes et comme on dit en chinois de la réforme, « Peu importe que le chat soit noir ou blanc, tant qu’il attrape des souris », -citation que le président Macron imputait par erreur à Mao, mais qui est de Deng… Mais, de fait, le service vélo n’est pas gratuit et ce marché permet des conditions économiques de location qui sont attractives.

Reste donc qu’on nous demande notre avis sur les conditions de location, que nous voterons, mais en regrettant qu’on ne nous demande pas notre avis sur les localisations de stations et, notamment, sur les implantations en première couronne. C’est un sujet qui fait l’objet de nombreuses rumeurs, sachant que les Communes susceptibles d’être concernées par des aménagements de voirie nécessaires n’ont à ce jour aucune information sur ce qui est prévu.

Pierre Hémon m’assurait en début de semaine qu’il y aurait bien 40 stations sur les 100 nouvelles en première couronne, ce que Gérard Claisse avait refusé de confirmer en séance il y a peu. Pourquoi un tel manque de transparence ? Pourquoi ne pas donner à voir l’état des discussions ? Pourquoi ne pas solliciter l’avis de notre conseil sur cette répartition des stations ?

Décidément, la gouvernance politique de cette métropole reste un mystère opaque.

Pour l’instant, nous espérons que Pierre Hémon était suffisamment informé pour que son assurance se vérifie.

Je vous remercie.

M. le PRÉSIDENT : Monsieur Millet, je vous le redis -comme ça, vous l’aurez entendu deux fois dans la même soirée- 80 stations, dont 40 qui sont hors de Lyon et Villeurbanne et nous allons aller dans chaque Commune et, dans chaque Commune, nous allons proposer des stations Vélo’v et nous allons proposer des emplacements qui conviennent à la Commune et ce, dans toutes les Communes de la Métropole.

Encore des remarques et des inquiétudes !

N° 2018-2598 - Requalification A6-A7 - Horizon 2020 entre Limonest et Pierre Bénite -

M. le Conseiller GENIN : Monsieur le Président, nous avions déjà voté à plusieurs occasions le déclassement de l’axe A6-A7 en émettant quelques remarques et quelques inquiétudes qui ne sont toujours pas levées, et je veux en renouveler juste quelques unes.

Tout d’abord, nous pensons que pour réussir et pour être utile, ce projet, ces aménagements doivent s’inscrire dans une transformation plus globale des circulations générales dans l’agglomération. Nous pensons, d’ailleurs, qu’il est plutôt urgent de relancer réellement un Plan des déplacements urbains encore plus ambitieux, à la hauteur de l’évènement -plan, qui devra fixer des objectifs sur les flux d’automobiles et des transits, sur les flux vers l’agglomération comme sur les flux internes, et en tirer les conséquences dans une vision de l’agglomération à long terme-.

Nous pensons également que ces opérations ne peuvent se faire ni au détriment de l’accès à l’agglomération ouest ni, bien entendu, au détriment du cadre de vie des habitants de l’est lyonnais, qui cumulent déjà largement de nombreuses difficultés liées au développement de l’agglomération.

Je reprendrai juste les quelques éléments versés par le responsable du CRURE (Comité des riverains et usagers de la rocade est) qui, en disant qu’ils ne sont pas opposés au déclassement de l’axe A6-A7, note quand même que la rocade est -qui était déjà saturée, avant même ce déclassement, avec 90 000 véhicules par jour-, aujourd’hui, -puisque cela n’a pas été suffisamment maîtrisé en amont, avant la décision- ce projet envoie donc tous les poids lourds sur la rocade est et ce seront environ 15 à 20 000 véhicules supplémentaires qui sont ainsi annoncés. Et sans parler des conséquences de ce trafic surchargé sur la pollution dans ce secteur.

Enfin, nous posons encore une fois la question du financement des aménagements indispensables à la réussite de ce déclassement -par exemple, la requalification de Bonnevay, mais pas seulement- et nous notons que la non-programmation de ces investissements et l’importance des sommes qui seront nécessaires et, notamment, le fait que nous n’ayons pas une visibilité sur le coût global de ces opérations nous inquiète. Et nous souhaitons, effectivement, avoir quelques éléments de réponse sur ce sujet. Avec toutes ces remarques, nous continuerons bien évidemment à voter favorablement sur un tel dossier.

Je vous remercie.

Et le rail alors ?

N° 2018-2599 - Future Loi d’orientation des mobilités (LOM) - Contribution -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, nous ne pouvons que partager les six ambitions de cette contribution pour des mobilités plus propres, plus connectées, plus solidaires, plus intermodales, plus sûres, plus soutenables. Mais nous ne comprenons toujours pas le non-dit permanent du discours métropolitain de la mobilité sur la place du rail pour ces objectifs. Nous savons tous qu’il est plus propre, plus sûr, plus soutenable, plus solidaire dans le cadre d’un service public. Et l’enjeu central de la mobilité métropolitaine devrait justement être de le rendre plus connecté, plus intermodal, en affirmant l’ambition d’une intégration forte du rail à dimensions régionale et nationale et du réseau de transports en commun -ce qui ne se limite pas, loin de là, à la question du ticket évoquée par plusieurs intervenants mais pose, bien sûr, la question d’une articulation de type RER, point sur lequel nous rejoignons notre collègue de l’UDI-.

Malheureusement, cette ambition est absente et cela vous enferme dans des décisions engagées par votre prédécesseur -comme l’Anneau des sciences, qui avait fait l’objet d’un riche débat public, dont on comprend bien qu’il est désormais derrière nous, avec le COL dont l’ancien Président devenu ministre a enfin confirmé ce que nous savions tous, il n’en voulait pas !-. L’expression « Anneau des sciences », qui semblait promettre une vision d’intégration entre est et ouest s’inscrivant dans la réduction de la part modale de la voiture, est réduite à l’objectif de « boucler le périphérique lyonnais », tout un symbole quand on connaît à l’est la fracture urbaine que représente ce périphérique et l’injustice territoriale explosive de consacrer tous nos efforts à un périphérique ouest « au Top », si je peux me permettre.

Les mots « rail » et « train » sont absents de ce texte et le mot « gare » n’est cité que deux fois. La désaturation du Nœud ferroviaire lyonnais est présenté dans la logique d’un grand hub multimodal au cœur de la métropole basé sur les grandes gares de Saint-Exupéry -au passage, qui se trouverait donc au cœur de la métropole-, de Perrache et Part-Dieu, en totale incohérence avec le SCOT et son approche d’une métropole multipolaire dans laquelle les autres gares devraient jouer un rôle essentiel. C’est tout le projet absent du PDU à long terme qui manque dans cette contribution.

Le jeu institutionnel historique de la concurrence entre la Métropole, en projet, et la Région, ambitieuse, exacerbé par des oppositions politiques factices nous prive de l’ambition d’un report modal massif de la voiture vers le train pour les mobilités radiales quotidiennes, condition pour réduire la charge sur le périphérique, condition aussi pour une vraie intermodalité rail-transports en commun.

De plus, comme nous l’avions fait remarquer au moment du PDU, si nous avons des résultats significatifs dans le développement des transports en communs, le PDU limite son ambition aux capacités financières connues. Autrement dit, il n’est pas à la hauteur des besoins pour changer vraiment de modèle de mobilité métropolitaine.

Permettez-moi de penser qu’il y a un lien étroit avec les débats actuels sur la SNCF et, sur ce point, je ne sais pas si notre collègue de l’UDI nous suivra. Car, au fond, le courant politique dominant à Gauche et à Droite qu’a rassemblé le mouvement « En marche » ne croit qu’au marché, et plus au service public. En 1938, la création de la SNCF répondait à l’incapacité du privé et du marché à répondre aux besoins, et il fallait déjà gérer leur dette colossale et certains proposaient déjà de remettre en cause le statut, dans le contexte de la fin du Front Populaire.

50 ans plus tard, à l’orée des années 1990, le grand service public de la SNCF était cité en exemple pour sa régularité, et c’est le choix politique de lui faire financer le TGV qui a replongé sa dette. Depuis, -à coups de restructurations, de filialisations comme « OuiGo », d’externalisations, de désinvestissement sur la maintenance, d’abandon scandaleux du fret-, ce sont les choix des Gouvernements successifs qui, derrière l’alternance, sont tous allés dans le même sens de la mise en cause du service public. Vous avez rendu malade la SNCF et vous voulez, aujourd’hui, tenter de porter le dernier coup.

Et pour le fret, nous avons l’expérience de la privatisation ! La SNCF service public transportait, il y a 30 ans, 50 millions de tonnes-kilomètres de fret. Les 5 opérateurs, dont 4 privés, de la dérèglementation transportent aujourd’hui 32 millions de tonnes-kilomètres. Voilà la vérité de l’efficacité de vos solutions économiques.

Nous ne vous laisserons pas faire ! Et nous appelons tous les élus qui s’intéressent à la mobilité métropolitaine à prendre connaissance des propositions alternatives des syndicats de cheminots, à refuser le faux débat du statut -cette manipulation médiatique d’un Président qui veut faire croire que la mise en cause du statut des cheminots donnerait des retraites aux paysans-, à poser les questions décisives de l’ambition du rail pour l’aménagement du territoire, du niveau de service attendu, des investissements nécessaires pour une infrastructure qui ne peut être rentable aux délais des exigences d’actionnaires et qui ne peut se justifier que dans le très long terme des politiques publiques.

Nous serons jeudi à la manifestation des cheminots, avec les fonctionnaires, les hôpitaux et Ehpad, … Le printemps se prépare, chers Collègues !