La question écologique est avant tout une question sociale !

2025-2877 - Plan climat air énergie territorial (PCAET) - Projet de PCAET 2026-2031 -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, monsieur le Vice-président, chers collègues, après le SCoT, il nous est soumis aujourd’hui un autre plan ambitieux et ô combien nécessaire si nous voulons atteindre nos objectifs en termes de transition climatique et limiter l’augmentation des températures.

La limitation à 1,5° est désormais hors de portée, d’après la communauté scientifique. La limitation à 2° est très hypothétique. Essayons, toutefois, de ne pas exploser le thermomètre dans les prochaines années.

Le Plan climat air énergie territorial (PCAET) se veut ainsi le document de référence dans cette entreprise et si notre collectivité comme de nombreux acteurs de la société ne l’ont pas attendu pour agir -fort heureusement !-, ça n’en reste pas moins un document de référence.

Je voudrais, d’ailleurs, remercier le vice-président et les agents qui ont œuvré à sa rédaction. C’est une mine d’informations, issu d’un travail sérieux et solide qui doit être salué.

Cela me fait penser au « Plan Climat Empreinte 2050 » du PCF, que nous vous avions distribué ici même il y a un peu plus d’un an. Une source d’inspiration, peut-être, Philippe ?

En tout état de cause, le PCAET s’articule bien avec le SCoT. On pourrait même l’intégrer, à l’avenir, dans les documents du SCoT, au même titre de la DAACL (Document d’aménagement artisanal commercial et logistique) par exemple, tant les objectifs convergent.

Si nous partageons évidemment les objectifs et l’essentiel du contenu des fiches actions, ce ne serait pas du jeu si je ne pointais pas quelques pistes… d’amélioration dirons-nous…

Ainsi, si nous ne pouvons pas tous vivre dans la débauche de luxe de Michel le prolo, je ne suis pas du tout sûr que la Solène l’étudiante précaire -comme tous les étudiants- et Charles le chômeur représentent un futur enviable. D’ailleurs, dans l’approche par « Personae », on note bien que le facteur discriminant fondamental est le revenu, le patrimoine. Plus les conditions matérielles d’existence sont satisfaisantes, plus les individus consomment, se déplacent, ont de la surface pour vivre et, donc, plus leur impact sur l’environnement, leur bilan carbone, est élevé. Il y a une logique mathématique à ça.

En creux, toutefois, cela illustre bien que la question écologique est avant tout une question sociale. Si les comportements individuels ont leur importance -et leurs impacts-, l’effort doit être collectif, dans le sens d’une l’action structurelle et globale.

Ainsi, il s’agit de faire muter les process industriels, en les décarbonant grâce à l’électrification, mais aussi en rapprochant les lieux de production des lieux de consommation, c’est à dire en réindustrialisant notre territoire -c’est le point B.3 du Plan Climat Empreinte 2050, pour mémoire.

De la même manière, la décarbonation des transports passe par un report modal massif sur le transport collectif -dont l’accès devrait, le plus possible, être rendu gratuit- et par une augmentation significative du fret ferroviaire et fluvial. À ce titre, puisque nous avons la chance de vivre sur les bords d’un des plus importants fleuves du pays, il y a sans doute une fiche action à rédiger sur la logistique fluviale -en plus de celle sur le fret ferroviaire-, mesures indispensables pour accompagner la décarbonation de l’industrie, de la consommation des ménages ainsi que de la rénovation thermique des bâtiments. Il faut non seulement biosourcer les matériaux de construction, il faut aussi les biotransporter, pour faire court.

En parlant de l’habitat, on peut faire le lien avec la philosophie du SCoT, notamment à travers une ville multipolaire et des quartiers multifonctionnels, qui permettent de limiter les déplacements pendulaires et de rapprocher lieux de production et de consommation. C’est une bonne illustration de la cohérence d’ensemble de nos politiques métropolitaines et, évidemment, on les retrouve dans le PCAET.

Idem sur la désartificialisation des sols, du cycle de l’eau, de la trame agro-bocagère, des îlots de fraicheur. Toute chose que nous partageons, bien sûr.

Ainsi, malgré quelques points qui pourraient faire l’objet de débats, nous voterons bien évidemment ce PCAET.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=11447

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