M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, cette délibération sur un quartier stratégique de la Métropole était attendue de beaucoup d’acteurs et, bien sûr, des habitants du quartier de la Part-Dieu.
Nous ne pouvons que saluer les évolutions positives du projet et, notamment, la réduction de la très forte prédominance des espaces tertiaires sur le logement. Ce rééquilibrage vers le logement a, d’ailleurs, été reconnu par le Collectif des usagers et habitants de la Part-Dieu, qui ont eu l’occasion de faire part de leurs observations et propositions à la Vice-Présidente Béatrice Vessiller. Je n’y reviendrai pas.
Je voudrais, toutefois, attirer l’attention sur deux points d’alertes.
Tout d’abord, s’il y a bien proportionnellement un rééquilibrage en faveur du logement, il n’en reste pas moins que la pression foncière reste extrêmement forte dans ce quartier et, donc, les prix restent très élevés.
Or, il nous paraît impératif de faire un effort substantiel en faveur des foyers les plus modestes et, notamment, pour les familles nombreuses.
En effet, si la Part-Dieu est d’abord un grand quartier du tertiaire et que son image est plus liée aux sièges d’entreprises, aux open space et tiers-lieux « sympa »-peuplés de cadres et autres salariés bien payés-, ce quartier ne pourrait pas fonctionner sans l’armée de « petites mains », de tous ces travailleurs « invisibles » aux salaires bien souvent indigents, et aux horaires et conditions de travail des plus contraignants.
Que ce soit pour la propreté, l’entretien, la restauration, mais aussi les services publics autant que commerciaux, c’est chaque matin -dès très tôt- et chaque soir -jusqu’à très tard- des milliers de travailleurs qui permettent à ce quartier d’être un poumon économique de la Métropole.
Ce serait donc à la fois un comble, et une grave injustice, que ces travailleurs, indispensables au quartier de la Part-Dieu, en soient exclus et qu’ils soient relégués aux périphéries lointaines, les obligeant à des déplacements pendulaires sur des horaires bien souvent « extrêmes ».
Ainsi, pouvoir accueillir ces salariés, et leurs familles, dans des logements adaptés à leurs besoins nous paraît indispensable. Et nous serons très attentifs à ces aspects du projet.
Le second point d’attention est, lui aussi, lié à la question de l’emploi : plus exactement, à la Cité administrative d’État.
Nous avons, en effet, été alertés à plusieurs reprises sur la volonté de compression des emplois sur ce site et de la dégradation des conditions de travail qui vont avec… les stratégies managériales que nous connaissons tous fort bien…
Il ne faudrait pas que la Métropole, à travers le projet de transformation de la Cité administrative d’État, ne participe, à son corps défendant, à cette dégradation de l’emploi public. De par son poids et sa maîtrise de la SPL Part-Dieu, la Métropole a la capacité d’influencer cette situation positivement. Nous y sommes très attachés.
Ces deux alertes ayant été faites, nous voterons ce rapport.
Je vous remercie.