Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, ces deux délibérations et celles qui suivent appellent plusieurs remarques de notre part qui portent, pour l’essentiel, sur la transparence des décisions et des orientations de notre assemblée sur ce sujet sensible qui est la vie associative, domaine d’activité où les élus sont particulièrement sollicités. Nous entendons positivement ce qu’annonce madame Frih mais nous ne saurions pas nous en contenter.
Nous nous félicitons évidemment de la richesse de la vie associative dans notre Métropole, richesse qui tient beaucoup à l’engagement historique des Communes auprès des associations. Les associations, c’est la citoyenneté, l’altruisme, le faire ensemble et -vous le soulignez dans cette délibération- c’est aussi l’emploi.
Vous savez comme nous que les collectivités locales ont perdu, pendant le quinquennat Hollande, 11,5 milliards d’euros et Édouard Philippe, Premier Ministre d’Emmanuel Macron, annonce 13 milliards d’euros d’économies pour les dotations aux collectivités à venir. Il me semble que cette situation mériterait un débat un peu plus approfondi de notre assemblée quand nous parlons de la vie associative et que ce serait bien qu’on se parle franchement et que vous nous annonciez la couleur et les orientations pour les années qui viennent.
Comment pensez-vous faire précisément pour soutenir le tissu associatif dans une telle situation d’austérité pour les collectivités ? Les intentions annoncées sont louables mais elles ne me semblent pas répondre à cette question qui est étrangement absente du débat et de la délibération alors qu’elle pèse depuis des années, jusqu’à conduire à la disparition d’actions pourtant tout à fait utiles aux habitants.
Il est vrai, monsieur le Président, que vous avez fait passer les subventions d’intérêt local des 760 000 € à plus de 1 000 associations qui étaient distribués par le Conseil général à 87 350 € pour 75 associations aujourd’hui ; il y en a sans doute un peu plus, je vous le concède, qui ont dû être reprises dans d’autres dispositifs. C’est tout de même une belle performance qui manque un peu d’élégance mais qui n’a pas fait de vagues car un très grand nombre de ces associations étaient vraiment de petites associations locales qui n’ont jamais été informées de la poursuite du dispositif après la fin du Conseil général. Ce serait bien d’ailleurs, puisque nous parlons de transparence, que nous ayons le bilan de ces économies. Combien d’actions en moins dans les quartiers, auprès des écoliers, auprès des collégiens puisque c’était essentiellement dans ces domaines que travaillaient ces associations.
C’est pourquoi nous souhaitons insister sur l’exigence de transparence et d’information auprès des associations comme des élus. Aujourd’hui, nous, élus, ne disposons pas en amont des décisions de l’information nécessaire nous permettant de suivre correctement le travail dans notre assemblée dans ce domaine. Nous ne disposons pas de la totalité des demandes des associations. Nous ne disposons pas en amont des associations qui ont été retenues pour être financées et de celles qui ne le sont pas et nous n’avons pas les critères des décisions prises, ce qui est tout de même un problème du point de vue de la démocratie et de la transparence. Il nous semble donc qu’il faut beaucoup progresser sur cette question.
Nous voterons cette délibération mais nous ne sommes pas satisfaits.