Nous restons insatisfaits de l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040…

2025-2663 - Avis de la Métropole de Lyon sur le projet de Plan de mobilité (PDM) -

M. le Conseiller T. Haon :  Monsieur le Président, chers collègues, ce Plan de mobilité (PDM) affiche l’ambition de se placer dans la perspective de la neutralité carbone 2050, fixée par la stratégie nationale Bas carbone, et se conformer aux objectifs du PPA3 . L’objectif est de diviser par deux l’usage de la voiture solo en 2040. Si nous partageons les objectifs de réduction de la voiture et d’amélioration de l’air, nous considérons que ce PDM n’est pas à la hauteur des ambitions de développement des mobilités dans notre Métropole.

Notre majorité a tenu nombre de ses engagements quant au développement des transports en commun… avec la tarification sociale, le lancement de plusieurs lignes de tramway, le renforcement de rames et fréquences de lignes existantes, la mise en place de BHNS…

Les fréquences TCL ont été multipliées par 1,5, les fréquences TER et cars du Rhône par 2, les déplacements vélo par 10.  1,7 milliard d’euros pour la modernisation du Métro, 900 millions pour le renouvellement des parcs bus et Tram. Ce n’est pas rien!

En doublant le niveau d’investissement du Sytral, nous avons permis, en gros, de réaliser les objectifs du PDU de 2018. Mais nous rappelons, justement, l’ambition portée par notre groupe… une rupture avec le PDU actuel et l’affirmation prioritaire du développement des transports en commun, donc du RER, avec le développement du métro, de nouvelles lignes de tram, de plus de bus et aussi d’une mobilité flexible, à la demande, décarbonée, publique -sur le modèle du projet de taxi-bus électrique collectif imaginé par notre regretté camarade Henri Thivillier…

Nous restons insatisfaits de l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040, à peine dans la tendance des 22 % annoncés par le PDU actuel pour 2030.

Et comment imaginer l’avenir, sans prendre en compte les déplacements avec le périurbain comme avec des Métropoles voisines, Saint-Étienne et Grenoble notamment ?

Le RER, comme le CFAL, est un passage obligé pour être à la hauteur des besoins présents et futurs. Cela ne se bricole pas, rappelons-nous l’expérience de Railcoop.

Mobilisons-nous pour un nouveau cadre entre l’État, la Région et la Métropole… un engagement fort de l’État, à commencer par la réalisation complète du CFAL -indispensable pour libérer des sillons au RER et assurer l’avenir des gares périphériques... Nous devons affronter la question de la desserte ferroviaire des zones industrielles de l’agglomération pour retrouver une offre de transport de marchandises efficace pour les entreprises et tirer les leçons de la privatisation de la SNCF pour les marchandises, depuis plus de 20 ans… un report modal massif sur le fret routier…

Parce que nous portons le choix du développement des transports collectifs comme un choix d’avenir, nous voulons mener la bataille du financement des mobilités par les entreprises, condition de la gratuité de l’accès. De gros progrès ont été faits, dans ce mandat, avec la tarification sociale et la gratuité à venir des moins de 10 ans. Ils doivent être poursuivis et, pour cela, planifiés.

Ces deux objectifs, de gratuité et de développement, exigent un engagement fort de l’État comme des entreprises. Nous devons travailler aussi à l’attractivité des transports en commun par rapport à la voiture. Elle repose, pour beaucoup, au-delà de la gratuité, sur les fréquences et la rapidité, le confort et l’apaisement ; entretien, investissement, sécurité doivent être au rendez-vous. Nous en sommes encore loin sur certaines lignes.

Tout cela exige une politique nationale publique des transports. C’est pourquoi il faut se mobiliser pour :

– L’abaissement de la TVA sur les transports collectifs de 10 à 5,5 %.

– L’augmentation du plafond du Versement mobilité de 2 % à 3 % de la masse salariale.

– L’application de la taxe sur les surfaces de bureau tertiaire, qui s’applique uniquement en Île de France et a permis de financer le Grand Paris Express -en levant quelques 40 milliards d’euros et en doublant le nombre de kilomètres de métro de la région parisienne.

– Une réflexion doit également être menée sur la participation financière des grands centres commerciaux qui, à l’image de la Part-Dieu, profitent à plein des réseaux de transports collectifs, sans participer spécifiquement à leur financement.

Nous prenons en compte les avancées, comme le chemin qui reste à parcourir, dans un moment de crise sociale et économique où les gouvernements tentent de ponctionner les collectivités locales pour maintenir les profits des plus riches. Ce PDM devrait être beaucoup plus à l’offensive pour mener cette bataille du financement du droit à la mobilité décarbonée, dépolluée, publique pour toutes et tous. De ce fait, le groupe Communiste et républicain s’abstiendra.

Merci de votre attention.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=24047