Accompagner les copropriétés fragiles…

2023-1778 - Veille et observation en copropriétés (VOC) - Convention du Programme opérationnel de prévention et d’accompagnement en copropriétés (POPAC) -

M. le Conseiller MILLET : Intervention de mon collège communiste Raphaël Debû, qui a du s’absenter pour des réunions importantes à l’hôpital où il représente la métropole.

Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, chers collègues, l’adoption de cette convention de mise à disposition de l’outil de Veille et d’observation en copropriété (VOC) est une preuve supplémentaire de la volonté de la Métropole de lutter contre l’habitat dégradé et de permettre à tous les habitants de notre Métropole de pouvoir loger dans des conditions dignes.

La VOC est un outil précieux en termes de connaissance et de cartographie des copropriétés fragiles qui, je l’espère, contribuera, avec d’autres dispositifs, à agir largement en amont, afin que nous ne revivions jamais le drame de Vaulx-en-Velin.

Et je crois que nous pouvons tous partager les constats que soulève cette délibération. Si les copropriétés ne sont pas toutes dans une situation inquiétante -loin s’en faut, et c’est heureux-, nous assistons néanmoins à une augmentation du nombre de celles qui se fragilisent, sans parvenir encore à résoudre les problèmes de celles qui sont dégradées. En effet, le temps et le manque de moyens investis ne font qu’ajouter aux handicaps déjà identifiés.

Nous assistons, en effet, à un vieillissement des copropriétés -et bien souvent des copropriétaires- qui ne serait pas tant un problème si nous n’assistions, en parallèle, à une paupérisation de ces derniers et, donc, à un manque de moyens pour engager les indispensables travaux de rénovations, de remises aux normes ou d’isolations thermiques.

Et non seulement ces copropriétés ne sont plus en capacité de mener des travaux mais elles sont plombées de dettes, alors que l’augmentation dramatique des prix des matières premières, de l’énergie et de l’alimentation grève encore plus leurs maigres capacités financières, tout en renchérissant les coûts.

La grille de vulnérabilité synthétique met bien en lumière ces différents handicaps et permettra une lecture objective et partagée des difficultés rencontrées, quel que soit le niveau de collectivités appelées à intervenir. Nous sommes, d’ailleurs, demandeurs d’un point de situation régulier sur l’évolution de la cartographie de la vulnérabilité des copropriétés.

Nous voulons attirer l’attention de nos collègues sur la part de l’indice « de fragilité de gestion et de fonctionnement », qui « pèse » pour moitié dans les indicateurs -au côté des « indices de l’offre de logement », de « fragilité sociale » et « d’indice du marché immobilier ».

En effet, un défaut dans la gestion, répété année après année, ne peut venir que dégrader la situation. Les syndics bénévoles manquent souvent de l’expertise et du temps nécessaire pour mener à bien leurs missions, et nous sommes régulièrement interpellés sur la difficulté à trouver un syndic professionnel qui puisse prendre en charge le fonctionnement des copropriétés les plus fragiles, amenant à des recours afin que le TGI (Tribunal de grande instance) leur en désigne un. Par ailleurs, certains syndics semblent se spécialiser dans les copropriétés en difficultés, et pas forcément pour de bonnes raisons.

C’est pourquoi nous voulons proposer la création d’un syndic public, lié à la Métropole et aux communes, qui puisse accompagner les habitants des copropriétés dans les meilleures conditions, notamment grâce à une coopération et un partage d’information plus étroits avec les collectivités.

En effet, tous les offices métropolitains ont une activité de syndic ; ce qui pourrait servir de base à la création d’un syndic public, afin de pallier le déficit que nous connaissons.

Ce syndic -professionnel et, donc, doté des moyens humains et expertises nécessaires- aurait l’immense vertu de ne pas dépendre des nécessités capitalistiques du taux de profit, mais serait véritablement au service des habitants. À terme, et même pour les plus ardents défenseurs de la réduction de la dépense publique, cela coûtera moins cher, pour un bien meilleur résultat et une plus grande satisfaction des besoins des habitants de notre Métropole.

À tout le moins, en attendant cette création, la Métropole pourrait engager une action de labellisation des syndics « de confiance », afin d’accompagner au mieux possible les colocations fragiles.

Je vous remercie de votre écoute.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/6Bu4tx9KvKI?t=20763