Mme la Conseillère ARTHAUD : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher.e.s collègues, lors du dernier conseil, à l’occasion de la délibération sur le contrat métropolitain de prévention et de protection de l’enfance, nous avions mentionné la situation de la Sauvegarde 69. Alertés par l’intersyndicale de cette association, très inquiète du fort déficit et du plan de redressement alors non communiqué aux salariés, nous avions sollicité madame la Vice-Présidente. Nous la remercions pour ses réponses et nous prenons acte, aujourd’hui, de la délibération qui nous est proposée. Cette délibération vise essentiellement à agir dans l’urgence pour répondre au déficit de la Sauvegarde 69. Ce déficit est, certes, lié à des déficits structurels de quelques structures gérées par cette association (c’est ce qui est dit dans la délibération), mais il est également souligné que le recours fort à l’intérim ainsi qu’une gestion en interne, parfois perfectible, participent à ce déficit.
Il s’agirait d’étudier le modèle économique sous-jacent, celui de cette association mais, plus largement, à toutes les associations œuvrant dans la prévention et la protection de l’enfance et dans le secteur du handicap. Aujourd’hui, nous votons pour une subvention exceptionnelle alors même que le prix de journée a été baissé par la Métropole. Les financeurs publics n’ont peu ou pas de visibilité sur les modalités de pilotage et de gestion, alors que ce sont des services publics qui confient à ces associations l’accompagnement des enfants. Nous demandons à ce que les financeurs publics soient représentés dans le Conseil d’administration de la Sauvegarde 69, comme cela est le cas dans le comité de suivi technique mis en place pour veiller à la bonne mise en œuvre du plan de redressement.
Aujourd’hui, alors qu’on manque d’éducateurs, les associations sont obligées de faire appel à des intérimaires, ce qui fragilise les structures, à la fois financièrement et dans l’organisation du travail. Au sein de la Sauvergarde 69, il y a un turn-over très important chez les salariés, qui participe largement au malaise ressenti par les salariés. Nous voulons ici affirmer notre soutien aux salariés qui, en plus d’une inquiétude sur l’avenir de leurs emplois et des conditions de travail difficiles, ont été méprisés par la direction qui ne leur a communiqué aucune information sur le plan de redressement.
Il est nécessaire d’exiger un service public national de la protection de l’enfance. Nous voyons bien, aujourd’hui, que le plan gouvernemental visant à « restaurer l’autorité parentale » ne peut être réalisable lorsqu’il est pensé comme une sanction visant des parents en difficultés. Par contre, travailler en direction des familles dans une optique de prévention et d’accompagnement, comme le font déjà de nombreuses communes, peut porter ses fruits mais nécessite une réelle volonté politique.
À notre échelle, nous devons nous concentrer sur l’amélioration du plan de contrôle des établissements et services, incluant la mise en place de contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens avec les associations du secteur habilité, comme stipulé dans le plan métropolitain de prévention et de protection de l’enfance que nous avions voté au dernier conseil. Nous voterons favorablement à cette délibération et nous serons toujours en lien avec l’intersyndicale et madame la Vice-Présidente pour apprécier l’utilisation de cette subvention exceptionnelle.
Je vous remercie.
La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5zx_d6lbYr4?t=29941