La question écologique est avant tout une question sociale !

2025-2877 - Plan climat air énergie territorial (PCAET) - Projet de PCAET 2026-2031 -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, monsieur le Vice-président, chers collègues, après le SCoT, il nous est soumis aujourd’hui un autre plan ambitieux et ô combien nécessaire si nous voulons atteindre nos objectifs en termes de transition climatique et limiter l’augmentation des températures.

La limitation à 1,5° est désormais hors de portée, d’après la communauté scientifique. La limitation à 2° est très hypothétique. Essayons, toutefois, de ne pas exploser le thermomètre dans les prochaines années.

Le Plan climat air énergie territorial (PCAET) se veut ainsi le document de référence dans cette entreprise et si notre collectivité comme de nombreux acteurs de la société ne l’ont pas attendu pour agir -fort heureusement !-, ça n’en reste pas moins un document de référence.

Je voudrais, d’ailleurs, remercier le vice-président et les agents qui ont œuvré à sa rédaction. C’est une mine d’informations, issu d’un travail sérieux et solide qui doit être salué.

Cela me fait penser au « Plan Climat Empreinte 2050 » du PCF, que nous vous avions distribué ici même il y a un peu plus d’un an. Une source d’inspiration, peut-être, Philippe ?

En tout état de cause, le PCAET s’articule bien avec le SCoT. On pourrait même l’intégrer, à l’avenir, dans les documents du SCoT, au même titre de la DAACL (Document d’aménagement artisanal commercial et logistique) par exemple, tant les objectifs convergent.

Si nous partageons évidemment les objectifs et l’essentiel du contenu des fiches actions, ce ne serait pas du jeu si je ne pointais pas quelques pistes… d’amélioration dirons-nous…

Ainsi, si nous ne pouvons pas tous vivre dans la débauche de luxe de Michel le prolo, je ne suis pas du tout sûr que la Solène l’étudiante précaire -comme tous les étudiants- et Charles le chômeur représentent un futur enviable. D’ailleurs, dans l’approche par « Personae », on note bien que le facteur discriminant fondamental est le revenu, le patrimoine. Plus les conditions matérielles d’existence sont satisfaisantes, plus les individus consomment, se déplacent, ont de la surface pour vivre et, donc, plus leur impact sur l’environnement, leur bilan carbone, est élevé. Il y a une logique mathématique à ça.

En creux, toutefois, cela illustre bien que la question écologique est avant tout une question sociale. Si les comportements individuels ont leur importance -et leurs impacts-, l’effort doit être collectif, dans le sens d’une l’action structurelle et globale.

Ainsi, il s’agit de faire muter les process industriels, en les décarbonant grâce à l’électrification, mais aussi en rapprochant les lieux de production des lieux de consommation, c’est à dire en réindustrialisant notre territoire -c’est le point B.3 du Plan Climat Empreinte 2050, pour mémoire.

De la même manière, la décarbonation des transports passe par un report modal massif sur le transport collectif -dont l’accès devrait, le plus possible, être rendu gratuit- et par une augmentation significative du fret ferroviaire et fluvial. À ce titre, puisque nous avons la chance de vivre sur les bords d’un des plus importants fleuves du pays, il y a sans doute une fiche action à rédiger sur la logistique fluviale -en plus de celle sur le fret ferroviaire-, mesures indispensables pour accompagner la décarbonation de l’industrie, de la consommation des ménages ainsi que de la rénovation thermique des bâtiments. Il faut non seulement biosourcer les matériaux de construction, il faut aussi les biotransporter, pour faire court.

En parlant de l’habitat, on peut faire le lien avec la philosophie du SCoT, notamment à travers une ville multipolaire et des quartiers multifonctionnels, qui permettent de limiter les déplacements pendulaires et de rapprocher lieux de production et de consommation. C’est une bonne illustration de la cohérence d’ensemble de nos politiques métropolitaines et, évidemment, on les retrouve dans le PCAET.

Idem sur la désartificialisation des sols, du cycle de l’eau, de la trame agro-bocagère, des îlots de fraicheur. Toute chose que nous partageons, bien sûr.

Ainsi, malgré quelques points qui pourraient faire l’objet de débats, nous voterons bien évidemment ce PCAET.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=11447

Sortir de l’attractivité… pour s’atteler à l’urbanité même de notre agglomération…

2025-2889 - Schéma de cohérence territoriale (SCoT) de l'agglomération lyonnaise - Avis de la Métropole de Lyon sur le projet de révision -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, permettez que je commence par remercier chaleureusement les équipes du SEPAL, de l’Agence d’urbanisme, nos agents de la Métropole et tous les acteurs qui ont œuvré à la réalisation du SCoT. Sans eux, ce document de première importance n’aurait jamais vu le jour.

De rappeler, ensuite, que les élus du SEPAL -tous bords politiques confondus- ont pu travailler en bonne intelligence, malgré des divergences sur certains points, ce qui est bien naturel.

Dire, enfin, ma satisfaction de voir ce document soumis aujourd’hui à notre approbation.

En effet, ce SCoT s’inscrit en rupture avec les logiques libérales, qui voudraient que l’on gouverne une ville comme une entreprise, dans un contexte de concurrence exacerbée. Sous la bannière de « l’attractivité et la compétitivité des territoires », cela revient à penser la ville comme un stock de ressources territorialisées et à concentrer les moyens sur la mise en valeur de ses ressources à destination d’agents économiques mobiles à l’échelle internationale, tels les multinationales, les fonds d’investissements, les cadres hautement qualifiés ou l’industrie du tourisme. La valorisation compétitive du territoire est, alors, placée en tête des objectifs poursuivis par les politiques urbaines, cherchant à attirer et fixer une série d’agents économiques dominants, dans la configuration contemporaine de la Division internationale du travail (DIT).

D’habitants, de services publics, d’environnement, il n’était point question. Pas plus que d’aménagement du territoire, au sens réel du terme, c’est-à-dire de l’organisation territoriale de la société dans toutes ses dimensions… que ce soient le cadre de vie, la réponse aux besoins sociaux, les impératifs écologiques, les défis de la mobilité ou les enjeux de l’emploi… pour ne prendre que quelques exemples…

C’est, je crois, l’ambition que se donne le SCoT… Sortir de l’attractivité, dépasser le purement urbaniste, pour s’atteler à l’urbanité même de notre agglomération… C’est-à-dire penser l’articulation des territoires, leurs fonctionnalités réciproques, leurs liens, à partir du droit à la ville, de la réponse aux besoins sociaux, de l’accueil des populations. C’est placer l’activité économique au service de la population -et non l’inverse-, promouvoir les services publics comme levier du cadre de vie -au même titre que la préservation de l’environnement-, ouvrir la ville à toutes et à tous.

Car, au commencement, est le droit à la Ville. Chacune et chacun d’entre nous avons le droit de vivre décemment dans notre agglomération, quels que soient notre niveau de ressources, nos origines, notre genre, notre âge ou nos handicaps.

Ainsi, l’agglomération de Lyon doit être pensée comme une ville multipolaire et ses quartiers multifonctionnels, afin de lutter contre les phénomènes de spécialisation/ségrégation. Le constat, déjà dressé dans les années 60-70, d’une ville polarisée entre l’est « prolétaire » et l’ouest « bourgeois » (forme, somme toute, classique de l’urbanisme français) perdure, et c’est l’ambition du SCoT que de rééquilibrer les fonctionnalités économiques et les formes de l’habitat dans la Métropole.

Ainsi de l’objectif, à l’horizon 2040, de produire plus de 120 000 logements, dont plus du tiers en logement social et abordable -j’aurais, pour ma part, porté ce chiffre à 50 %-, déployés partout -y compris à l’ouest, n’en déplaise à certains. Bien sûr, cela doit se traduire par une densification de l’habitat sur l’ensemble de l’agglomération et pas simplement en son cœur ou dans ses grandes cités populaires. Autre sujet de friction, à ne point en douter.

Mais cela signifie également le maintien et le développement de l’activité productive, jusqu’au centre de la Métropole, dans des quartiers multifonctionnels pour battre en brèche l’ultra spécialisation des territoires, avec ces quartiers de tours sans habitant ou cités résidentielles sans commerce ou activité économique. Cela impose également de concevoir des grands équipements en dehors de la ville-centre et de les positionner dans les autres pôles.

Bref, à la force centrifuge de la suraccumulation capitalistique, nous opposons la force centripète de l’équilibre territoriale et de la justice sociale. Car la ville n’est pas à vendre.

En effet, la ville n’est pas un produit ; c’est un centre de production.

Ainsi, devons-nous développer les outils permettant de lutter contre le sur-tourisme, en maîtrisant notamment l’offre de meublés de tourisme, ceux-là même qui participent à la crise du logement. Lutter également contre la spéculation foncière des grands fonds d’investissement -qui identifient la ville comme une rente au rendement alléchant- et les grandes opérations commerciales, dont l’Hôtel-Dieu est le symbole par excellence. Déconcentrer l’implantation du tertiaire vers les nouvelles centralités urbaines et limiter l’implantation des grandes écoles privées, qui ne font qu’accroître la tension sur le marché foncier.

Mais c’est aussi soutenir et développer l’appareil de production de la Métropole -y compris de l’industrie « lourde », y compris dans le tissu urbain.  Dans l’immédiat, et j’alerte, c’est de tout faire pour maintenir l’activité de JTEKT à Irigny.  C’est un sujet de portée national, mais la Métropole de Lyon n’est pas une île ; elle s’inscrit dans un ensemble régional et national.

En effet, la richesse de notre agglomération vient aussi du travail des salariés extérieurs, ce qui implique une nécessité de coopération et de réciprocité avec les territoires voisins -de plaine de l’Ain, du Nord-Isère, de la Loire -ou, plus simplement, du Beaujolais. D’où, notamment, le besoin de mettre en œuvre le SERM (Services express régionaux métropolitains) que nous appelons tous de nos vœux.

Par ailleurs, Lyon n’a pas vocation à aspirer toutes les entreprises à haute valeur ajoutée des villes voisines. Il s’agit, là encore, de travailler les équilibres territoriaux en bonne intelligence, à rebours de « l’attractivité et de la compétitivité des territoires ».

Et si la Métropole n’est pas un territoire insulaire, il n’empêche qu’elle doive développer ses équipements portuaires, ainsi que le fret ferroviaire, et les combiner à la logistique de proximité. Le port Edouard Herriot, la plateforme de Vénissieux-Saint Priest, les gares de triage de Sibelin et Saint-Germain sont, ainsi, des équipements stratégiques, au même titre que le CFAL (Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise) -sud, singulièrement- ou les accès français au Lyon-Turin.

Pour autant, ces objectifs ne seraient être accomplis sans la création d’outils nouveaux. Le SCoT ne peut pas, à lui seul, transformer le territoire. Dès lors, se pose la question de l’indispensable maîtrise publique du foncier et de lutte contre le renchérissement des prix. Il y a, là, sujet à des évolutions législatives et de sérieuses augmentations de moyens financiers.

L’encadrement des loyers est un des outils qui permet d’atténuer l’envolée des prix des loyers et, donc, de la gentrification de la ville. L’expérimentation a prouvé son utilité. Il s’agit d’inscrire la loi dans la durée, au-delà de décembre 2026. J’encourage donc chaque formation politique à voter la loi déposée, en ce sens, au Sénat par mon excellent camarade Ian Brossat.

Par ailleurs, il y a nécessité à définir une organisation démocratique des filières économiques et industrielles, car l’économie est chose trop sérieuse pour la laisser aux seules mains des acteurs privés. La socialisation des moyens de production est, bien sûr, la solution idoine, mais je crois qu’il reste encore un peu de monde à convaincre.

En tout état de cause, vous l’aurez compris, nous vous enjoignons à voter le SCoT.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=8244

Le monde nouveau grandit malgré les guerres occidentales !

Intervention préalable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, difficile de faire comme si le monde et ses armes ne frappaient pas à nos portes, de ne pas parler de l’économie de guerre du président Macron. Un représentant du préfet me disait, il y a quelques jours : « Compte tenu de l’annonce, par le président, du nécessaire effort de guerre, des crédits de la politique de la ville ont été gelés »… Voilà qui a le mérite de la franchise. Cela concernait les actions « Quartiers d’été », dont les crédits 2025 sont réduits de 40 %. Bioforce, centre de formation aux métiers de l’humanitaire, annonce que les recrutements mondiaux dans ce secteur ont été divisés par deux et que des plans de licenciements sont en cours dans beaucoup de grandes ONG. C’est l’économie de guerre de Trump qui coupe les subventions aux grands programmes mondiaux de solidarité et de développement. Au plan national, le président Macron a fixé ses ambitions. Après 40 milliards pour le budget 2025, il demande encore 40 milliards pour 2026 et 40 autres pour la défense. Manière de parler, puisque le ministère n’est plus celui de la défense mais celui des armées, pas du tout consacré à la défense de notre pays mais aux guerres que nous voulons mener.

Il paraît que nous menons des guerres parce-que nous sommes attaqués. C’est sidérant comme notre société cultivée est amnésique -des faux charniers de Timisoara aux armes de destruction massive en Irak, nos médias accompagnent le choix de la guerre… jusqu’à la destruction de pays livrés aux djihadistes en Afghanistan et en Syrie très officiellement, aux seigneurs de guerre et aux profiteurs tortionnaires des migrants…

Le monde rejette de plus en plus ce narratif occidental mensonger, comme le montre avec force Lula face à Macron il y a peu, car c’est une histoire sans fin de guerres pour imposer des inégalités toujours plus violentes. Les peuples du sud n’ont pas d’autre choix que la résistance, à commencer par le peuple palestinien. Le discours israélien, repris par l’essentiel de nos médias, ne tient plus face à la réalité du génocide, de la famine, de l’épuration ethnique d’un colonialisme bestial. Dominique Moïsi le dit avec précision : « Israël commet un suicide moral. » Charles Enderlin évoque l’agonie d’une démocratie.

C’est un drame pour les peuples de la région, y compris pour le peuple juif -enfermé dans un régime fasciste qui le conduit au pire… Ces attaques de hooligans contre des chauffeurs de bus palestiniens sous les regards complices des badauds (témoignage du Haaretz, grand journal juif israélien que je conseille de lire), les distributions alimentaires sous les fusillades et ce chirurgien britannique qui témoigne, à son retour de Gaza, sur ces drones israéliens tirant intentionnellement sur des enfants à terre après les bombardements.

À chaque fois que la contestation monte contre la guerre en Israël, Netanyahou joue l’escalade… au Liban, en Syrie et en Iran… On nous fait le coup des missiles nucléaires iraniens malgré les dossiers argumentés de l’AEIA, malgré les messages clairs des services de renseignements US.

Nos médias restent enfermés dans un narratif occidental mensonger. Le monde regarde avec effroi cette dérive. Trump s’en fout, dit-il, et envoie ses super bombes quelques heures après que Macron affirme que l’Union européenne va accélérer les négociations… Naïveté ou incompétence, peu importe, la diplomatie française est à la rue.

Les diplomates du sud global portent, eux, le discours responsable. Le monde est à « quelques millimètres de la catastrophe » face à la menace d’une escalade nucléaire au Moyen-Orient, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, reprenant le message du renseignement national des États-Unis, qui dit : « Le monde est au bord de l’anéantissement nucléaire ».

Ces guerres qui font tant de souffrances détournent aussi nos capacités humaines de tout ce que nous avons à construire, à reconstruire. Les milliards se concentrent dans des industries de guerre, mais notre industrie se délite… dans la vallée de la chimie, nous y reviendrons… dans l’automobile, alors qu’il y a tout à faire pour une évolution accélérée de notre parc… Nous sommes incapables d’un développement rapide du fret ferroviaire, du rail passager -notamment en interurbain, avec des RER dont tout le monde ne fait que parler-, pour un doublement de la part modale des transports en commun dans toutes les agglomérations.

Nos indicateurs de santé publique, de prévention, d’espérance de vie même se dégradent. Jusqu’aux années 2010, la France était dans le peloton de tête de la protection infantile ; nous sommes, désormais, les mauvais élèves avec une mortalité infantile d’un enfant sur 250… Un enfant sur 250 ! … Dans les statistiques des MDM de Vénissieux, on découvre que 25 % des enfants de 4 ans ont un retard de langage ! Les conséquences, pour l’école primaire, sont énormes et, donc, la formation des générations futures… Tout témoigne de l’aggravation de la santé mentale, mais quand un ado est en crise, il faut un an pour un rendez-vous en CMP.

On se demande d’où vient la violence qui surgit dans le meurtre d’une surveillante, ce qui pousse un ado à prendre un couteau et passer à l’acte ? Il n’y a pas de réponse simple, mais la violence est partout dans notre société. Le beau film « Château rouge » sur des collégiens de 3ème face à leur orientation nous livre ce terrible témoignage… l’adolescence, c’est le moment où l’enfant prend conscience de l’injustice du monde, de sa violence… Il doit trouver son chemin vers cette jungle infernale des grands, que chante le grand Henri Tachan. Il expérimente la solitude et la solidarité, l’empathie et le mépris, la fraternité et le racisme. Il y a des trésors de créativité dans cette jeunesse qui réussit tant de choses, y compris et peut-être surtout la jeunesse populaire -celle de nos quartiers dits sensibles, dont les médias sont le plus souvent insensibles aux réussites.

Le pire est la vie politique et médiatique qui semble ne connaître que son nombril. Quand le politique n’est plus le lieu où se construit l’intérêt général, il ne faut pas s’étonner des fractures démocratiques qui creusent notre pays.

Certains découvrent que la majorité parlementaire est clairement à droite, même le gouvernement qui tente de faire échouer sa propre loi parce qu’il a été débordé par un amendement… La suppression des ZFE ne fait que révéler la vérité, autant de cette mauvaise loi de 2019 (qu’aucun député de gauche n’avait voté) que de la situation parlementaire actuelle totalement hors sol, qui ne représente pas la volonté du peuple. Il est vrai que notre peuple est profondément divisé, donne des coups de colliers -de gilets jaunes en vote d’extrême droite- sans faire émerger un rassemblement populaire majoritaire.

Mais comment reprocher au peuple sa confusion quand toute la vie politique pousse à la confusion, à la polémique stérile, à la perte de repères ? La loi pour la croissance verte était un compromis politicien électoral, associant circonscriptions législatives, discours vert et marchandisation de l’électricité. Et la confusion du débat public laisse la place aux intérêts mercantiles, fabricants d’éoliennes, installateurs, revendeurs, fraude à la taxe carbone, au calorifugeage par CEE, … pendant que ce qui restait d’industrie solaire disparaît.

Les ZFE, dans cette loi Mobilité de 2019, étaient une impasse, malgré tous les efforts faits. Et les droites s’en sont saisi pour exister dans la confusion. Car que proposez-vous, monsieur Gascon ? Étendre la ZFE à Saint-Priest, comme vous le demandiez en 2019 ? Le RN, lui, s’en fout. Il existe pour diviser le peuple… Donc, le diviser en opposant droit à l’air et droit à la mobilité… Ça lui va bien…

Il est urgent de sortir des discours dominants de ces dernières décennies… la recherche de boucs émissaires pour masquer le creusement historique des inégalités au service d’une minorité d’ultra riches… retrouver l’esprit du Conseil national de la résistance, d’un rassemblement centré sur l’intérêt général qui ne s’enferme pas dans les étiquettes… sortir des guerres… et ouvrir le champ des coopérations au sud… donc, retrouver notre souveraineté face aux États-Unis, dans l’Europe, et mettre la France au travail pour sortir de ce qu’il faut bien appeler une forme de sous-développement.

Marx disait que la France était le pays qui menait les luttes de classes jusqu’au bout, plus que partout ailleurs. La période est difficile pour notre peuple, mais il ira au bout. Les ruptures sont devant nous.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/-vTMoJbUA2E?t=2540

Étudier en sécurité, une priorité pour la Nation !

Siégeant aux conseils d’administration de collèges à Corbas, Feyzin, Lyon, Saint-Fons, Vénissieux et Villeurbanne nous, conseillers métropolitains Communistes et républicains, sommes tout particulièrement bouleversés par ce qui s’est passé au collège Françoise-Dolto à Nogent, en Haute-Marne, le meurtre effroyable d’une assistante d’éducation commis le 10 juin par un jeune élève. Nos premières pensées sont pour ses proches, ses collègues, les élèves, toute la communauté éducative éprouvée et inquiète.

Alors que l’école doit être un lieu d’émancipation, protégé de la violence et où élèves et personnels peuvent travailler, apprendre, grandir et s’épanouir en toute sécurité, une assistante d’éducation y a perdu la vie. Comment prévenir et empêcher que de tels drames se produisent dans nos écoles, collèges et lycées ?

Les réponses sont multiples et ne concernent pas que l’école. C’est la société toute entière -de la guerre aux vidéos et aux réseaux sociaux, qui valorisent la violence- et l’affaiblissement de la santé publique, et notamment psychiatrique, qui fragilisent nos réponses collectives.  Mais elles concernent, bien entendu, l’école et, pour nous, exigent une présence humaine suffisante d’adultes soutenus par l’Éducation nationale ainsi que le renforcement des services publics intervenant auprès des jeunes dans tous les aspects de la vie.

Les assistants et assistantes d’éducation, au contact direct et permanent avec les enfants, sont essentiels et, pourtant, ils sont précaires, subissent des conditions de travail dégradées -jusqu’à un adulte pour plus de 150 élèves. Ils et elles ne sont pas des vigiles mais bien des éducateurs qui forment, à travers leurs actions, des citoyens et citoyennes. Ils ont besoin d’être plus nombreux, mieux formés, mieux reconnus.

Toute la communauté éducative est concernée avec une assistante sociale scolaire pour 1 500 élèves, un médecin pour 12 000 élèves et 7 400 infirmier-ère-s pour 60 000 établissements, toujours moins de psychologues scolaires alors qu’on nous annonce, à grand renfort de communication, faire de la santé mentale des jeunes une priorité. Assez de discours ! Repérer, prévenir, traiter pour que la violence ne s’installe pas à l’école est une priorité et une urgence. Les moyens humains sont essentiels.

L’abandon de la santé scolaire, de la psychiatrie infantile ou adulte, la fragilisation des services sociaux, la casse organisée de l’ensemble de nos services publics et l’assèchement des budgets des collectivités locales, c’est dans ces renoncements sans fond que se délitent la société et les consciences.

L’Éducation nationale, les collectivités locales -au regard de leurs compétences- ont la responsabilité de tout mettre sur la table pour comprendre et agir efficacement, afin de ne pas laisser la peur s’installer. Élèves et personnels doivent pouvoir travailler, apprendre et grandir en sécurité.

Nous demandons une rencontre métropolitaine pour évaluer la situation et imaginer les actions locales à construire avec tous les acteurs.

Casse sociale… Insécurité totale…

Il y a presque un an jour pour jour, la CGT publiait une liste de 130 plans de licenciement, pour alerter sur un mouvement de désindustrialisation qui s’enclenchait. Cette liste a été accueillie par un silence assourdissant. Le Président de la République était alors à Versailles pour sabler le champagne avec des patrons de multinationales…

Un an plus tard, si on cumule le total des emplois supprimés ou menacés et le potentiel d’emplois indirects et induits dans l’industrie, on arrive à l’évaluation globale d’un impact négatif compris entre 157 903 et 244 655 emplois depuis septembre 2023.

Un an plus tard, toujours à Versailles et pour le sommet Choose France, 37 milliards d’euros d’investissements étrangers ont été promis, dont 20 milliards d’investissements nouveaux, permettant la création de 13 000 emplois. Ce qui représente 2,85 millions d’euros par emploi créé. 

À ce prix-là, mieux vaudrait embaucher des milliers de fonctionnaires -dans le social, la prévention, la police, la justice, la santé, la psychiatrie, l’école, les communes !

La politique de l’offre nous coûte un pognon de dingue ! Deux cents milliards d’euros sont alloués tous les ans en aide aux entreprises !

OUI, la Gauche est à un tournant.

Oui, il faut tirer les leçons de ce mandat.

Les Communistes ont exprimé leurs critiques sur une politique métropolitaine pas assez construite avec les communes et les citoyens, ne prenant pas suffisamment en compte ses impacts -comme pour la ZFE, que les élus communistes métropolitains ont été les seuls, à Gauche, à rejeter, devant mieux répondre aux urgences sociales pour unir notre peuple.

Mais ce n’est utile que pour construire, avec toutes les forces sociales, un programme pour les mobilités, le logement, la jeunesse, l’éducation, la santé, le travail, … pour une ville de Lyon accueillante pour les milieux populaires, pour faire reculer les ségrégations territoriales, pour une Métropole des communes et des citoyens.

Et cela suppose d’affirmer l’ambition de rassembler les forces progressistes dans un débat franc, sans jamais céder aux polémiques stériles à Gauche, afin de mobiliser les citoyens inquiets de la place de l’extrême Droite et de l’ambiance guerrière actuelle.

C’est la priorité des Communistes.

ZFE… le piège…

Avec un vote de suppression de la loi ZFE par une commission de l’Assemblée nationale, la droite extrême et l’extrême droite se présentent en défenseurs des milieux populaires, alors qu’au dernier conseil de Métropole, la droite proposait un vœu disant être pour la ZFE et demandant le rétablissement, par le gouvernement, des aides au changement de véhicule.

Depuis le début, les communistes alertent sur l’enjeu social. Les élus communistes métropolitains avaient voté contre la mise en œuvre de cette loi, malheureusement seuls à gauche.  Depuis des mois, ils demandent l’annulation de cette loi pour la réécrire totalement, redéfinissant les étiquettes « Crit’Air » à partir des contrôles techniques (et pas seulement de l’âge du véhicule) et supprimant le volet « sanction », injuste et illégitime.

Il faut rouvrir le chantier d’une vraie loi pour la qualité de l’air, à partir de l’enjeu sanitaire -y compris de l’enjeu des moyens de santé publique-, des enjeux de chauffage -en accélérant le développement des réseaux de chaleur urbain et des pompes à chaleur- et des enjeux de mobilité -avec le développement du rail et des transports en commun.

Rassembler les forces progressistes dans un débat public fraternel !

La vie politique lyonnaise est agitée. L’ancienne adjointe au maire de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert -qui s’est fâchée, d’abord, avec les socialistes, puis avec les insoumis, enfin récemment avec les écologistes-, annonce que, en 2026, elle va faire entendre « une voix de Gauche pour porter la voix des Lyonnaises et des Lyonnais qui ne sont pas entendus »

Mais elle ne dit rien sur la crise de la Gauche, qui n’est évidemment pas particulièrement lyonnaise et qui, unie ou divisée, est faible -bien trop faible pour peser face au gouvernement.

Et elle ne dit rien du rouleau compresseur de l’extrême Droite ou de la Droite extrême, qui gronde dans l’agglomération et fait à Lyon, en 2024, plus de voix que les Écologistes en tête au premier tour de 2020…

Oui, la Gauche est à un tournant. Elle doit se renouveler, faire la critique de gestions gouvernementales soumises aux intérêts des plus riches, apporter une réponse nouvelle à la crise sociale et démocratique. Mais nous ne croyons pas au sauveur suprême, ni en homme ni en femme, pour résoudre cette crise de la Gauche, la crise démocratique et la crise de l’extrême Droite… C’est une crise de société, pas une crise de personnalité.

Oui, il faut tirer les leçons de ce mandat. Les Communistes ont exprimé leurs critiques sur une politique métropolitaine pas assez construite avec les communes et les citoyens, ne prenant pas suffisamment en compte ses impacts -comme pour la ZFE, que les élus communistes métropolitains ont été les seuls, à Gauche, à rejeter, devant mieux répondre aux urgences sociales pour unir notre peuple.

Mais ce n’est utile que pour construire, avec les Lyonnais, un programme pour les mobilités, le logement, la jeunesse, l’éducation, la santé, le travail, … pour une ville de Lyon accueillante pour les milieux populaires, pour faire reculer les ségrégations territoriales, pour une Métropole des communes et des citoyens.

Et cela suppose d’affirmer l’ambition de rassembler les forces progressistes dans un débat franc, sans jamais céder aux polémiques stériles à Gauche, afin de de mobiliser les citoyens inquiets de la place de l’extrême Droite et de l’ambiance guerrière actuelle.

C’est la priorité des Communistes.

Et si on parlait mobilités ?

Comment ont évolué les déplacements individuels et collectifs durant les 40 dernières années ? Comment penser les déplacements de demain ? Comment assurer la fluidité des déplacements entre Métropole et Nouveau Rhône ? Comment concevoir un Plan de mobilités audacieux et répondant, à la fois, aux enjeux sociaux et écologiques ?

Venez en parler le MARDI 1° AVRIL 2025 DE 18:00 A 21:00 au siège du Grand Lyon la Métropole (salle A/B) en présence de :

Antoine Lévêque, Professeur à Paris Dauphine, spécialiste de l’histoire des transports

Ludovic Rioux, membre du Bureau de la fédération CGT Transports

Pierre Brochier, membre du Collectif « Gardons la ligne »

et des représentants des collectifs d’usagers, des élu.e.s, …

ZFE, il faut revoir cette loi !

Explication de vote contre le vœu ZFE des droites -

M. le Conseiller P-A. Millet : Très rapidement, chers collègues de l’opposition.

Monsieur Gascon, pour reprendre vos mots, il s’agit sans doute d’un vœu de circonstances… mais vous êtes plein de contradictions… Vous soutenez un gouvernement qui supprime les aides au changement de véhicule et vous proposez, ici, un vœu pour lui demander de les rétablir.

Vous dites être pour la ZFE sans rien dire des 100 000 habitants dont le véhicule Crit’Air 3 est interdit depuis janvier 2025 et vous ne proposez, au fond, que ce qui existe dans la délibération métropolitaine : des dérogations, et vous insistez sur une « interdiction »… Quel mot pour des défenseurs de l’autonomie des collectivités locales qui, parfois, vont même jusqu’à défendre le droit local d’expérimentation réglementaire… Interdiction d’aller plus loin que la loi, donc les Crit’Air 3… Autrement dit, vous refusez l’extension aux Crit’Air 2… On peut dire que vous avez le sens de l’actualité… C’est pour 2028… et, mieux, peut-être vouliez-vous en fait plaire au Président de la Métropole qui a déjà dit que ce n’était pas un tabou ? …

Nous en restons à notre position. Il faut suspendre l’application de cette loi, maintenant et la réécrire totalement. L’urgence, c’est ce qui se passe pour les Crit’Air 3 cette année.

Nous ne voterons pas ce vœu.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=32430