Pour la fermeture définitive des locaux « La Traboule » et « L’Agogé » !

Vœu déposé par les groupes Métropole pour tous, Métropole en commun, Métropole insoumise résiliente et solidaire, Communiste et républicain, Inventer la Métropole de demain, Synergie-élus et citoyens, Progressistes et républicains, Socialistes et les Écologistes -

Cela fait des années que les groupuscules d’extrême-Droite sévissent sur la Métropole, et plus particulièrement à Lyon, promouvant une idéologie incitant à la haine, à la violence ou à la discrimination des individus à raison de leur origine, de leurs opinions politiques, de leur orientation sexuelle ou de leur religion.

Le 21 octobre dernier, ils ont défilé dans les rues de Lyon, scandant de nombreux slogans racistes, avant de se retrouver à « La Traboule », leur bar associatif dans le Vieux-Lyon.

Ce bar a été le siège de l’organisation dissoute « Génération Identitaire » et il continue d’être le point de ralliement des groupuscules d’extrême-Droite qui ne cessent d’exercer régulièrement des violences sur notre territoire.

Le 26 novembre, lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes, des provocations ont eu lieu à proximité de ce bar, La Traboule. Des armes de catégorie D (matraque télescopique, bombe lacrymogène) ont été employées contre le service d’ordre protégeant la manifestation.

Le 5 décembre, des militantes et militants du collectif pour la Fermeture des Locaux Fascistes ont été attaqués et blessés alors qu’ils et elles distribuaient des tracts à proximité du métro Vieux-Lyon pour informer et demander l’interdiction de la marche aux flambeaux organisée par les identitaires le 8 décembre sous l’appellation « Lugdunum Suum ». La Préfecture a d’ailleurs pris un arrêté d’interdiction de cette marche.

La récurrence de ces incidents interroge quant à la reconstitution de ligues dissoutes : la dissolution de l’organisation « Génération Identitaire » ne suffit pas tant que les moyens dont elle disposait restent acquis aux individus se formant en groupuscules. Leurs actions peuvent facilement être organisées grâce à leur bar, La Traboule, et leur violence cultivée dans leur salle de boxe, l’Agogé.

Le Conseil de la Métropole demande à la Préfecture de mettre en œuvre tous les moyens, dont la fermeture définitive des locaux « La Traboule » et « l’Agogé », et le retrait de leurs moyens matériels et logistiques, pour que cessent les exactions des groupuscules d’extrême-Droite sur notre territoire.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/i2Py2GpV130?t=10014

Une SPL, pour gagner du temps !

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, chers collègues, à la lecture du dossier, avant la commission urbanisme, je n’avais pas identifié cette délibération comme polémique. Mais, comme on y a passé plus d’une heure en commission, j’avais à l’évidence tort.

De quoi s’agit-il ?

La Société publique locale (SPL), et le Groupement d’intérêt économique (GIE) qui l’accompagne, est un outil d’ingénierie et d’AMO au service des collectivités de la Métropole, entre les mains de la puissance publique, puisqu’il s’agit d’une SPL, donc avec des actionnaires 100 % public.

Par ailleurs, et contrairement à ce que l’on peut entendre, cette SPL ne grève pas le savoir-faire et la capacité de la Métropole à agir, puisque nos services continuent de recruter et nous gagnons donc en expertise.

La SPL, en définitive, va nous permettre de gagner du temps sur nos projets : 12 mois, en moyenne.

L’opposition a tendance à nous reprocher nos retards, et il y a effectivement urgence à faire sortir de terre nos projets. Je ne comprends donc pas comment on peut s’opposer à un outil qui nous permet d’accélérer la marche.

Pour toute ses raisons, nous voterons évidemment pour.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/i2Py2GpV130?t=6875

Renforcer les moyens de la collecte dans les quartiers populaires !

2022-1420 - Rapport sur le prix et la qualité du service public de prévention et de gestion des déchets ménagers et assimilés - Année 2021 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, nous signalerons d’abord une erreur de plume dans les deux premiers aliénas du grand II « Prévention et collecte des déchets ». Le premier évoque, entre 2010 et 2021, une réduction de 5,8 % et le deuxième, toujours entre 2010 et 2021, une augmentation de 3,8 %. Dans les deux cas, il s’agit des quantités de déchets ménagers et assimilés produits par habitant. L’erreur est dans le deuxième alinéa qui porte, en fait, sur l’évolution récente entre 2020 et 2021.

Mais il reste qu’au total, sur la décennie étendue de 2010 à 2021, la baisse ne serait que de 2 %, très loin de nos objectifs et très loin des chiffres annoncés dans le schéma directeur des déchets délibéré en juin dernier. Nous répétons ce que nous avions dit : nous nous heurtons à une difficulté majeure, depuis des années, sur nos objectifs de réduction des déchets, quelle que soit la majorité politique. La loi nous demandait – 10 %, de 2010 à 2020 ; notre programme de prévention, discuté en 2018, fixait l’objectif de – 15 % sur 10 ans ; la loi anti-gaspillage fixait, elle aussi, 15 % mais sur 20 ans et vous nous avez proposé, madame la Vice-Présidente, un objectif encore plus fort de – 25%, que nous continuons à interroger.

En fait, il y a eu une baisse significative au début des programmes de prévention, – 7 % entre 2007 à 2013, et, depuis, nous avons stagné. Or, nous n’avons jamais tiré le bilan de ces difficultés et notamment des résultats du programme de prévention, qui avait été piloté par Émeline Baume en 2018.

Pour l’essentiel, la stratégie déchet met l’accent sur la collecte des biodéchets, qui est un service nouveau, rendu nécessaire par la loi mais, surtout, qui peut permettre un engagement plus fort des citoyens dans l’effort d’appropriation des enjeux des déchets.

Mais, comme souvent, les quartiers populaires sont le concentré des enjeux de notre société et, vous le savez, les résultats ne sont pas bons du point de vue de la réduction des déchets. Nous constatons, au contraire, une augmentation des quantités produites, une dégradation de la qualité de la collecte sélective, une stagnation, au mieux, de la collecte du verre.

Madame la Vice-Présidente, vous avez renforcé les actions de sensibilisation, notamment dans les quartiers populaires et nous vous en remercions. L’action conduite à Vénissieux, ce printemps, est riche d’enseignements et elle devrait nous conduire à des décisions nouvelles. Elle montre, d’une part, qu’il y a un taux significatif de lieux de collecte qui ne sont pas dans un état satisfaisant et cela devrait conduire à une action avec les bailleurs et syndics. Elle montre aussi qu’il y a une disponibilité d’une très large majorité des habitants pour mieux trier et, donc, que les actions de sensibilisation peuvent avoir des résultats si elles sont suivies, démultipliées en associant tous les acteurs.

Or, les difficultés de la collecte conduisent nos services à des solutions qui vont à l’inverse. Simplifier le circuit en évitant les points difficiles, en organisant des regroupements de points de collecte qui constituent des transferts de charge de la collecte vers les bailleurs et, quand les difficultés sont trop fortes, stopper la collecte sélective.

La seule réponse est de donner, clairement, plus de moyens à la collecte pour relever ce défi. Nous faisons la proposition de considérer les points noirs de la collecte dans les quartiers populaires comme nous considérons les points difficiles en quartier urbain qui nécessitent un service complet. Nous proposons d’ajouter un agent par circuit de collecte dont la mission serait d’assurer le lien avec les gestionnaires de sites, de manière opérationnelle, pour résoudre pas à pas les problèmes concrets. Cela demande de renforcer le partenariat avec les gestionnaires de sites et avec les communes.

De même, les données sur les encombrants doivent nous conduire aussi à des décisions nouvelles. La collecte en déchetterie stagne au même niveau en 2021 qu’en 2010. Nous avons multiplié les initiatives pour proposer des alternatives aux habitants sur la collecte d’encombrants, mais il nous faut en faire le bilan. La collecte spécifique par les bailleurs vers la plateforme ILOE représente 3 400 tonnes – valorisées à 78 %-, quand nos déchetteries représentent 138 000 tonnes -valorisées à 87 %. Nous renouvelons notre demande d’un bilan sur ce circuit parallèle à interroger. Au fond, la question est une nouvelle fois celle de la citoyenneté. Les comportements inciviques de dépôt d’encombrants en pied d’immeubles sont une plaie qui coûte cher aux bailleurs et à notre collectivité. Mais dire aux habitants que les comportements citoyens qui prennent le temps d’aller en déchetterie ne sont, finalement, pas meilleurs que ceux qui contraignent le bailleur à organiser une collecte locale, c’est peut-être une impasse.

Sur tous ces sujets, il nous faut un vrai partage d’expérience, associant les communes, les citoyens pour faire de la bataille pour la prévention et la qualité du traitement des déchets une bataille citoyenne.

Nous vous demandons donc des dépenses nouvelles mais, vous le savez, les déchets font l’objet d’un budget annexe dont l’équilibre est assuré par les recettes de la TEOM, et la sortie du long conflit juridique, sur ce sujet, nous assure que nous pouvons intégrer dans ce budget la totalité des dépenses engagées pour la prévention et le traitement des déchets ménagers et assimilés.

La réussite d’une politique active de prévention des déchets aurait, finalement, un effet à la baisse de nos dépenses à la mesure de l’atteinte de nos objectifs de réduction des déchets.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/i2Py2GpV130?t=5953

Toujours, et encore, des inégalités territoriales !

2022-1365 - Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté - Subventions -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, nous sommes intervenus à plusieurs reprises sur la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté dans laquelle la Métropole s’est engagée depuis 2019.

L’actualité récente est revenue à plusieurs reprises ces derniers jours sur l’état de pauvreté dans notre pays, confirmant nos craintes. Si ces actions permettent sans aucun doute d’éviter le pire, elles n’inversent pas la tendance dans notre pays d’une pauvreté profonde, durable et stable qui s’ancre dans notre société en même temps que la crainte de la pauvreté et du déclassement grandit dans des catégories qui se pensaient épargnées jusqu’à maintenant.

Les rapports et études de l’Observatoire des inégalités ou de l’IPSOS, en collaboration avec  le Secours populaire, fournissent des éléments chiffrés explicites.

Le chiffre de 8 % de pauvres en France ne baisse plus depuis 1980 et deux millions vivent en grande pauvreté, soit en dessous de 40 % du revenu médian.

Et si le nombre d’allocataires du RSA baisse, le nombre de pauvres ne baisse pas ; ce qui indique que la sortie du RSA n’est pas systématiquement synonyme de sortie de la pauvreté.

Les jeunes adultes de 18 à 29 ans sont particulièrement touchés : leur taux de pauvreté est passé, entre 2004 et 2019, de 8,4 % à 12,3 % et on peut craindre que ce soit encore pire aujourd’hui.

Enfin, l’étude IPSOS et Secours populaire témoigne de la place prise par cette problématique dans les têtes, la crainte de devenir pauvre grandit. 57 % des Français ont ainsi pensé, à plusieurs reprises, qu’ils étaient sur le point d’être pauvres. Les privations sont bien réelles quand 60 % des Français ne savent plus sur quelles dépenses faire des compromis ! 66 % ont déjà restreint leurs déplacements, tout mode confondu, pour des raisons financières. 50 % se sont restreints sur le chauffage, 49 % craignent de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leurs enfants.

69 % estiment que leur revenu a diminué ou beaucoup diminué ; pour 88 %, ils identifient la hausse des prix comme cause de leurs problèmes.

C’est donc clairement une société de régression, et non de sobriété, que dessinent ces études ; une situation qui n’épargne pas la Métropole. Les inégalités territoriales sont toujours au rendez-vous. Il est facile de les renvoyer à la concentration de logements sociaux dans certains quartiers et villes. Ce n’est, pourtant, pas le logement social qui crée la pauvreté et prenons garde à ne pas stigmatiser cet outil français original qui permet, malgré les coups qui lui ont été portés par les gouvernements successifs, de permettre l’accès au logement digne au plus grand nombre. Et, s’il faut du logement social partout, répartir les pauvres ne les rend pas moins pauvres.

Vous comprendrez, monsieur le Président, que nous insistions sur la priorité de nos missions sociales et éducatives -je pense notamment aux nécessaires constructions de collèges-  et que nous ayons refusé, au SYTRAL Mobilités, la hausse des tarifs TCL. Dans le même esprit, nous restons réservés sur les modalités et le calendrier de la ZFE, car le risque est grand, pour le moment, qu’elle soit coûteuse et limitative des déplacements pour nombre de familles populaires.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=29590

Nos collectivités doivent pleinement jouer leur rôle de bouclier social !

2022-1364 - Plan logement hébergement d'accompagnement et d'inclusion des habitants en difficulté (PLAID) 2023-2027 -

M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, il nous est soumis aujourd’hui le Plan logement hébergement d’accompagnement et d’inclusion des habitants en difficulté, le PLAID, 2023-2027 pour la Métropole de Lyon.

Je voudrais commencer par saluer ce plan, qui cherche à répondre à des besoins essentiels et qui, nous l’espérons, permettra l’articulation de la grande variété des dispositifs dans un champ complexe qui fait intervenir un grand nombre d’acteurs, autant institutionnels, parapublics et associatifs.

Ce PLAID intervient, en effet, sur un large éventail d’actions et, pour n’en citer que quelques uns :

– l’accession et le maintien dans le logement ;

– la lutte contre le sans-abrisme ;

– l’accompagnement social, le médico-social et la santé mentale ;

– la lutte contre les violences intrafamiliales ;

– l’accueil des exilés ;

– l’accueil des gens du voyage.

On voit donc qu’un grand nombre d’acteurs interviennent sur des champs précis, distincts et qui pourtant se croisent, se cumulent pour répondre aux besoins. La Métropole est le facteur de cohérence, l’ensemblier de ce plan et fait montre d’une volonté forte de dresser les enjeux de la précarité et de la pauvreté dans l’agglomération.

Cela se traduit, notamment, à travers l’orientation « Logement d’abord ». En effet, en plus d’être un droit opposable, l’accès et le maintien dans le logement est un enjeu fondamental dans le parcours des personnes, qui conditionne grandement la suite de leur parcours. En effet, sans logement, difficile de se projeter dans l’emploi, de prendre soin correctement de sa santé physique et mentale et de construire une vie sociale épanouissante. Le logement est bien une priorité absolue.

Au-delà de l’hébergement d’urgence, étape indispensable, c’est un continuum  de dispositifs, bien articulés entre eux, qui doit permettre à chacun d’accéder à un logement, à la fois digne et abordable.

– Cela rejoint la priorité que l’on s’est donné dans le champ de la construction et la réhabilitation des logements.

– C’est aussi la lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil.

– Et c’est, bien sûr, tous les efforts déployés dans la lutte contre la spéculation foncière et le maintien -ou le développement- d’un tissu de logements sociaux dans tous les territoires. Car il faut reconnaître, et j’y reviendrai, qu’en terme de logement sociaux, certains de nos territoires sont « plus égaux que d’autres », comme dirait Georges.

Ce plan est également intéressant au sens où il place la personne au centre de sa démarche. En plus d’une logique de « l’aller vers », le PLAID cherche à accompagner les personnes en difficultés dans toutes les dimensions : le logement, bien sûr, mais aussi les questions de santé ou d’insertion à l’emploi, pour ne citer que cela.

Cette volonté de rendre acteurs les personnes accompagnées moteurs du plan, se traduit par leur intégration dans la gouvernance des outils du PLAID.

L’intégration des compétences « départementales » et de l’ancienne CoUrLy peut être un facteur de cohérence et d’efficacité, mais il nous oblige également.

Et je n’oublie pas le rôle des communes, partenaires incontournables, bien souvent en première ligne face à la précarité, la pauvreté et l’exclusion.

Pourtant, force est de constater que malgré les grands plans nationaux, régionaux et locaux, la réalité de la situation sociale ne cesse de se dégrader. 15 % de la population en France vit sous le seuil de pauvreté. 13 millions de Français étaient en précarité énergétique l’hiver dernier, je n’ose imaginer le nombre aujourd’hui, avec une inflation à plus de 7 %, des prix de l’alimentaire qui ont bondi de 12 % et les coûts de l’énergie qui explosent -merci au marché libre et non faussé.

Lyon est la 5ème ville la plus chère de France, et les loyers ont augmenté de 21 % entre 2007 et 2020 dans la Métropole. Ce n’est pas le cas des salaires, et nous assistons donc à une inflation de travailleurs pauvres.

Évidemment, les difficultés auxquelles sont soumis les Français ne sont pas réparties également, et ce sont, comme toujours, les ménages les plus pauvres qui en sont le plus affectés. Ainsi, pour payer son loyer, le premier quartile de la population fournit un taux d’effort de 45 %, ce qui est loin d’être le cas pour les couches les plus aisées.

Cette inégalité se fait aussi territoriale, notamment en terme de logement social, avec un très fort déséquilibre est-ouest, qui épouse la répartition des classes populaires. Que l’on ne m’accuse pas de caricature, parce qu’il  s’agit du strict reflet des chiffres : à l’est populaire s’oppose l’ouest bourgeois. Cet état de fait ne bouge guère depuis le XIXème siècle…

Ainsi, si le PLAID est ambitieux sur le papier, il ne pourra se traduire concrètement qu’avec un effort sans précédent en termes de moyens et, en premier lieu, des moyens de l’État. Il appartient à l’État de respecter ses propres obligations, tel le logement opposable (DALO), le relogement obligatoire de toutes personnes expulsées, la lutte contre le sans-abrisme.

Faut-il rappeler, par ailleurs, que l’État a soustrait 15 milliards d’euros aux bailleurs sociaux, baissant les APL, tout en faisant mine de s’émouvoir de la dégradation du parc social, du retard pris dans l’isolation thermique des bâtiments et, de manière générale, de l’explosion de la précarité.

Notre collectivité s’engage au-delà du périmètre strict de ses compétences, de concert avec nombre de communes, et y consacre des moyens importants.

Au-delà des moyens, je crois aussi aux actes politiques visant à faire évoluer le droit afin de protéger les populations les plus fragiles. Je salue et invite tous les maires de la Métropole à prendre des arrêtés anti-expulsion et anti-coupure d’énergie, comme le fait Michèle Picard chaque année. Je crois en effet, surtout dans une période comme celle que nous sommes en train de traverser, que nos collectivités doivent pleinement jouer leur rôle de bouclier social.

Nous voterons bien évidemment le PLAID.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=28657

Des territoires numériques ouverts !

2022-1356 - Numérique - Entente entre la Métropole de Lyon, la Ville de Lyon et le Syndicat intercommunal des technologies de l’information pour les villes (SITIV) -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, quelques mots pour me féliciter, bien sûr, du succès de ce projet né d’une candidature à un appel à projet numérique du plan France Relance mais, surtout, pour valoriser ce dont ce projet est porteur et qui est un enjeu pour nous tous, l’existence d’un numérique souverain, libre, accessible, sécurisé, inclusif, respectant nos services publics.

Ce n’est pas si évident puisque, souvent, la technologie est, comme on dit, disruptive et peut bousculer les organisations -on l’a vu dans le privé, mais le public n’est pas à l’abri. Et les enjeux sont considérables si on pense, par exemple, à l’Institut géographique national et le service géo-portail que, sans doute, bien peu d’entre nous utilisent pour produire des cartes de notre territoire, qui sont pourtant souvent plus à jour que celles d’un grand bien connu des GAFAM.

C’est évidemment un enjeu vital de sécurité numérique. Le choc de l’arrêt informatique total de l’hôpital de Versailles -après celui de Corbeil ou de Villefranche-, les vols de données à l’APHP, mais aussi le département de Seine-et-Marne ou la ville de Caen. Touchons du bois, personne n’est jamais à l’abri et le niveau de sécurité qu’on construit doit être adapté à l’enjeu et aux moyens financiers et humains. Mais, à l’évidence, c’est un sujet qui demande une mutualisation à large échelle.

Revenons donc à ce portail pour les agents et les élus qui est aujourd’hui opérationnel et peut donc être déployé dans la métropole, la ville de Lyon et les 8 communes du SITIV. Il repose sur une identité de territoire de confiance des agents et élus, confiance parce qu’elle permet à toutes les applications accédées, depuis ce portail, de partager la même authentification sécurisée, dans l’esprit de France Connect ou Agent Connect. On l’appelle « les territoires numériques ouverts » en référence à une démarche de l’association ADDULACT, association des acteurs et collectivités pour le logiciel libre. Elle produit un label « territoires numériques libres », qui a récemment récompensé la ville de Lyon et aussi le SITIV, et je ne doute pas que d’autres communes, comme la métropole, pourraient candidater.

J’en profite pour répondre à des questions qui ont pu se poser. Bien évidemment, la plateforme est capable d’accueillir des communes et je suis à la disposition de tous pour en discuter…

Pour une autre ZFE, socialement juste !

2022-1340 et 2022-1341 : Zone à faibles émissions mobilité (ZFEm) de la Métropole de Lyon - Subventions d’équipement aux particuliers (1340) et aux professionnels (1341) -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, ces deux délibérations mettent en œuvre les mesures d’aides aux particuliers pour la 1340 et aux professionnels pour la 1341 dans le cadre de la ZFE existante. Elle confirme que l’immense majorité des automobilistes concernés n’ont pas encore perçu les conséquences de cette ZFE. Dans le cas des particuliers, nous estimions autour de 20 000 véhicules concernés et nous arrivons pour cette année 2022 à 10 aides seulement, soit moins de une pour 1 000…

Cela nous conduit à insister sur le besoin de réponses nouvelles à apporter à ce défi dans l’information des habitants et donc dans les outils de concertation. Car nous avons tous conscience que la ZFE peut provoquer des réactions de rejet, surtout si ce qui est perçu par des habitants n’est pas d’abord l’accompagnement vers un changement de mobilité, mais la contrainte pouvant aller vers des sanctions.

La commune de Vénissieux a ainsi donné un avis positif sur les objectifs et réservé sur les moyens, tout en annonçant une nouvelle phase de concertation début 2023. Ne faut-il pas considérer que quelque chose de différent de ce qui a été fait en terme de concertation est nécessaire ?

En tout cas, les élus communistes et républicains publieront demain une déclaration de 70 élus du département qui demandent une autre ZFE autour de quelques idées simples :

– revoir l’agenda de la ZFE en fonction de la montée en charge de l’offre TCL ;

– reporter la décision sur les Crit’Air 2 ;

– tenir compte des situations sociales des usagers pour accompagner vers des mobilités propres sans recourir à des sanctions injustes ;

– affirmer une ambition beaucoup plus forte sur le plan de mobilité métropolitain et une réduction de la part modale de la voiture reposant sur un plan d’urgence extraordinaire associant réseau express métropolitain, métros, trams et bus.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=26238

Pour un établissement universitaire à Vénissieux !

2022-1355 - Approbation du Schéma de développement universitaire (SDU) Ambition 2030 -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, tout d’abord, je confirme effectivement qu’il est très important, dans une métropole universitaire comme la nôtre, d’élaborer un tel schéma mais aussi, beaucoup d’entre nous y sont revenus, de mesurer le poids de la précarité et de la pauvreté étudiantes, aujourd’hui, avec l’aggravation qui est considérable, selon toutes les statistiques et toutes les études connues. Et nous nous félicitons des décisions solidaires de la  Métropole, mais sous savons aussi que le problème est d’ampleur nationale et nous rappelons donc notre proposition d’un revenu étudiant permettant d’étudier dans des conditions dignes.

Nous avons exprimé à plusieurs reprises notre demande que Vénissieux, troisième ville de la Métropole, puisse accueillir un établissement universitaire. Dès 1989, André Gerin et Guy Fischer -alors maire et 1er adjoint- avaient formulé ces besoins, auprès de la Communauté urbaine, dans le cadre du projet « Démocratie ».

En effet, Vénissieux a fait l’objet, au cours des années, d’un véritable ostracisme sur cette question. Trop ouvrière, trop industrielle, peut-être trop rebelle avec sa classe ouvrière organisée, je vous laisse juge mais, ce qui est certain, c’est qu’il y a là une injustice à réparer.

La ville dispose d’un réseau de transports en commun bien développé, de fonciers qui ne peuvent se limiter à accueillir des résidences universitaires -même si nous les accueillons bien volontiers. Elle est aussi riche d’un tissu industriel et économique important, de trois lycées, d’un site AFPA -sans compter l’organisme CERTA, pionnier dans la formation industrielle et qui continue de jouer le rôle d’une école de la seconde chance. Dois-je ajouter l’effort culturel et sportif, en lien souvent avec des équipements et projets d’agglomération, comme la maîtrise de l’opéra de Lyon ou la Cité du cirque à venir ?

La mixité fait aujourd’hui l’objet de nombreux débats souvent simplificateurs et qui visent un peu trop souvent à limiter la question à un éventuel déplacement de nos collégiens. Je ne parle pas, là, de ce que nous disons ici à la métropole, mais par rapport à ce qui se dit au café du commerce. Nous sommes, parfois, gênés par des discours trop formatés qui intègrent l’idée que le problème serait ceux qui vivent là, sans compter les dérapages de ceux qui renvoient toujours à une origine présupposée quand on creuse un peu la question ! La mixité, ce sont aussi les services publics, les établissements accueillants -et je me permets de reprendre ce qu’a dit monsieur Millet ce matin sur la question des dates de constructions de collèges, et notamment du collège Aragon, qui attend depuis bientôt vingt ans qu’il se passe quelque chose d’important- les filières d’excellence, … Un établissement universitaire dans la ville, et dans la troisième ville de la métropole, ce sont évidemment des jeunes qui vivent leurs études dans la ville avec toute l’énergie, tout l’apport, tout le mouvement que cela permet, mais c’est aussi des jeunes vénissians qui, dès leur plus jeune âge, intègrent l’existence des études universitaires dans leur parcours.

Et donc je me permets, à l’occasion du vote de ce SDU, que nous voterons, de réaffirmer notre volonté que cette injustice soit réparée et que nous réfléchissions à ce que la ville de Vénissieux puisse disposer d’un établissement universitaire.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=22452

Nous alertons, une nouvelle fois, notre conseil sur les urgences sociales !

2022-1379 - Débat d'orientations budgétaires 2023 -

M. le Conseiller MILLET : Le rapport d’orientations budgétaires nous rappelle le constat terrible de tous les organismes internationaux, du GIEC aux Nations Unies : « Trop peu, trop lentement, l’échec de l’adaptation climatique met le monde en danger ». Mais permettez-nous de dire clairement que le danger n’est pas exogène à nos sociétés ! Ce n’est pas le contexte géopolitique qui bousculerait un monde qui serait, sinon, sur la bonne voie ! La crise sanitaire de 2020 avait déjà montré les difficultés de nos sociétés à nous protéger des risques. Depuis des décennies, tous les gouvernements successifs, les experts médiatiques, les économistes de renom, … tous justifiaient la casse des services publics, la mise en concurrence généralisée provoquant paupérisation et précarisation. Et un virus révèle à tous que la France ne sait plus produire, ne sait plus organiser, ne sait plus rassembler, … Ils nous promettaient une mondialisation heureuse justifiant la désindustrialisation de la France et, quand cette mondialisation est de plus en plus organisée par les pays du sud à leur profit, les mêmes organisent le grand basculement du retour de la souveraineté dans les discours et le renversement des politiques monétaires.

Ils ont creusé la dette encore plus pendant la crise sanitaire et ils continuent avec des plans de centaines de milliards au service des capitalistes de chaque pays, pendant que la FED, comme la BCE, annonce clairement leur guerre contre les salaires au nom de la guerre contre l’inflation -vous savez, cette terrible maladie qui fait si peur aux rentiers !

Nous partageons donc le terrible constat du rapport. Oui : « par l’adoption de comportements prédateurs ou par effets d’aubaine, les rentes de situation explosent partout en profitant de la crise et de l’absence de régulation des marchés, alors que les populations fragiles supportent l’essentiel des coûts et perdent un peu plus de leur solvabilité. » Mais si les tensions géopolitiques en sont un accélérateur, elles ne font que révéler à tous les réalités du monde d’avant !

L’accélération de la guerre en Ukraine intervient après 8 années de guerre au Donbass dans le silence de nos médias. L’ancienne dirigeante allemande, madame Merkel, révèle que l’Occident faisait traîner la mise en œuvre des accords de Minsk pour donner le temps à l’OTAN de mettre à niveau la puissance militaire ukrainienne afin de reprendre le Donbass.

La montée en puissance des dépenses militaires de l’OTAN est demandée par Trump dès le début de son mandat en 2017, après de multiples guerres menée par l’Occident sur toute la planète ou presque.

Pour les communistes, il n’y a pas de doute : Jaurès avait raison, le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée, l’orage ; et ce qui se joue aujourd’hui, avec le sang ukrainien et russe, est bien la mise en cause de la domination occidentale.

C’est pourquoi il ne peut y avoir de réponses aux alarmes du GIEC et de l’ONU sans rompre avec la domination du monde par le capitalisme, car il ne peut y avoir ni de réduction ni d’adaptation au changement climatique sans imposer la paix aux puissances de ce monde, sans mettre en cause la course à la guerre, sans libérer le développement de l’économie de guerre, sans orienter massivement les investissements vers la réponse aux besoins sociaux, la sortie de la pauvreté, au nord comme au sud.

Permettez-moi de faire écho au voyage récent de 15 communistes vénissians en Algérie, pour le 60ème anniversaire de son indépendance, à la rencontre des moudjahidine, des militants communistes et du débat très actuel et vif sur l’avenir de ce pays. Tous nos interlocuteurs, favorables ou pas au président Teboun, ont une autre lecture du monde que celle qui domine dans nos médias totalement intégrés dans l’effort militaire occidental de la guerre hors limites, alors même que les USA ont dû quitter l’Afghanistan et que la France a dû quitter le Mali, laissant le chaos derrière eux, comme en Libye ou en Syrie.

C’est dans ce contexte que nous pensons qu’il faut rompre avec le discours climatique de la loi de Transition de 2015 et de l’accord de Paris, ce que ne fait pas ce rapport qui continue, au contraire, à répéter le mensonge d’une France « mauvaise élève » au sein de l’Union.

Mais la France a le mix électrique le plus décarboné de l’UE avec la Suède : l’impact carbone d’un français est le plus bas de l’UE, deux fois plus faible qu’un allemand ! Ce que ne peut dire ce rapport, c’est l’échec des politiques dites de transition énergétique.

Ce n’est pas seulement la question des techniques et notamment du nucléaire, dont tous les français espèrent désormais le redémarrage complet, prenant conscience trop tard que l’arrêt de Fessenheim était un contresens climatique total. C’est la question fondamentale de l’objectif premier des politiques publiques, la rentabilité pour les actionnaires ou le développement durable pour les habitants ?

Or, nous sommes dans une gouvernance des apparences. On invente une nouvelle assemblée citoyenne pour occuper les temps de cerveaux disponibles pendant que l’État mobilise toujours les moyens publics en direction des mêmes, les premiers de cordées, et installe la méfiance envers les acteurs de terrain que sont les communes avec un contrat dit « de confiance », dont la dénomination est purement publicitaire, quand les collectivités locales ont perdu pratiquement toute autonomie fiscale !

C’est ce grand écart entre les actes et les discours au cœur de la crise démocratique qu’il nous faut dénoncer et qui doit effectivement nous conduire à un changement de paradigme, ce qu’annonce le rapport. Mais nous ne prenons pas sa pleine mesure en le centrant sur le seul enjeu climatique qui conduirait à renoncer au « paradigme mortifère d’un développement fondé sur une approche compétitive et non coopérative ». Ce que montre la situation mondiale, du coût carbone de la militarisation et des guerres à la relance du charbon, c’est qu’on ne peut changer de paradigme dans le cadre de la mondialisation capitaliste et de ses violences.

L’enjeu climatique n’est pas, d’abord un enjeu environnemental, mais d’abord un enjeu économique et social, un choix de société. Et c’est ce qui est insuffisamment souligné dans la partie II de ce rapport, qui devrait éclairer le rôle des inégalités dans la situation économique de la France et de la métropole, que les aides publiques massives de ces dernières années n’ont pas réduites. Car il y a des gagnants dans les crises ! On le voit dans l’évolution des DMTO plus favorables que prévues. Si la crise du mal-logement s’aggrave, l’écart entre les locataires et les propriétaires ne cesse de se creuser. L’épargne des ménages, en légère baisse après le record de 2020, reste à un niveau très élevé et il y a donc des acheteurs ! Agir pour le climat, c’est d’abord agir pour réduire les inégalités et, donc, agir pour garantir les droits de tous, au logement, à la mobilité, aux services publics.

Ce devrait être le premier enjeu de la fiscalité, mais le gouvernement poursuit dans l’aggravation des inégalités en transférant les impôts de production vers les ménages et la TVA, l’impôt le plus injuste puisque le premier décile des revenus a un taux d’imposition TVA plus élevé que le dernier décile !

Cela nous conduit à demander une nouvelle fois de réviser à la hausse les taux de CFE, quitte à mieux accompagner les entreprises en difficulté. Et parce que la situation financière de notre collectivité est solide, nous demandons que la dynamique économique se traduise par une augmentation des dépenses pour la mobilité, le logement, comme pour l’ensemble de nos politiques sociales.

Nous alertons, une nouvelle fois, notre conseil sur les urgences sociales et leurs conséquences politiques. Notre société qui se disait développée, modèle de démocratie et de culture, est dominée par des discours anxiogènes et des situations qui font penser au sous-développement. Des gens à la rue toujours plus nombreux, malgré les politiques publiques d’hébergement ; une économie parallèle de la débrouille pendant que la crise des recrutements perturbe de nombreuses activités, publiques comme privées, et le non-accès au droit, qui se révèle dès qu’on prend le temps d’aller vers les publics en difficulté. Si nos prévisions de RSA sont encore en légère baisse, nous savons que les situations de mal-logement sont en hausse : ce qu’on voit dans les rues, mais ce que voient aussi au quotidien nos travailleurs sociaux, comme les associations, comme tous les services de santé. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut des mesures nouvelles de renforcement de nos missions pour le logement, la solidarité, le handicap, les personnes âgées, la santé. Fixons-nous un objectif majeur : faire reculer dans l’agglomération la pauvreté et les précarités de manière significative dans les 10 ans.

C’est dans cet esprit que nous demandons aussi une inflexion dans nos priorités d’investissements au profit de nos services publics de première ligne, nos MDM et nos collèges en premier lieu. Le schéma directeur des collèges nous fixe un cap, mais les délais sont trop lointains ; il faut aller plus vite et nous en avons les moyens dans notre PPI.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=11701

Comment construire une métropole humaine, une métropole de culture ?

2022-1402 - Rapport Transition et résilience sur la situation en matière de développement durable de la Métropole de Lyon -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, merci de ce rapport et de la présentation claire de sa structuration dans la délibération. Il nous semble que nous avons trouvé la bonne forme permettant de mettre en valeur le fond de nos actions pour le développement durable, même si, comme nous l’avons souvent noté dans ce conseil, il nous semble que le caractère pluraliste des points de vue sur de nombreux sujets de ce développement durable n’est pas suffisamment éclairé. Il faut dire que le vocabulaire très médiatisé des transitions, de la résilience ou de la sobriété a tendance à aplanir tout débat contradictoire sur leurs contenus.

Cependant, nous nous félicitons de voir apparaître une structure qui pourra être suivie d’année en année et une batterie d’indicateurs concrets, vérifiables par tout citoyen qui voudrait s’y intéresser, est une excellente nouvelle.

C’est ce que nous avions demandé à de multiples occasions dans le passé, et ce n’est pas qu’une question de couleur politique, puisque le vice-président des mandats précédents, avec qui j’en discutais souvent, était déjà écologiste. Il y a donc aussi la part des hommes et des femmes, et surtout aussi l’expérience. Le bilan des documents très ambitieux qui avaient été mis en place avec l’observatoire du développement durable à l’échelle du territoire ou le schéma directeur des énergies posaient de redoutables problèmes de mises à jour. Nous avons, cette année, une approche qui devrait faciliter le suivi et l’utilisation citoyenne de ce rapport annuel dont on ne pourrait se satisfaire qu’il n’existe que le temps du conseil de décembre.

D’ailleurs, nous proposons d’engager un travail entre métropole et commune, en lien avec les démarches anciennement Cit’ergie. Là aussi le vocabulaire a encore frappé et il faut dire désormais TETE, pour « Territoire engagé dans la transition écologique », voire TETE CAE, en ajoutant climat-air-énergie, peu importe.

Ce qui est sûr, c’est que des communes ont des démarches proches. La ville de Vénissieux produit ainsi depuis 10 ans un rapport contenant 91 indicateurs, elle engage une réflexion, en 2023, pour réactualiser sa démarche développement durable. Nous pourrions construire un référentiel d’indicateurs partagés entre communes et métropole, dans l’idéal en cohérence avec celui de l’ADEME pour les démarches TETE.

Mais il faut quand même évoquer le fond de ce rapport et rappeler les trois dimensions du développement durable. Si ce discours de Rio peut sembler dater à certains, il garde pour nous une importance cruciale. Il n’y a pas de développement durable sans traiter ses dimensions économiques, environnementales et sociales, c’est-à-dire humaine. Vous savez que nous appelons à Vénissieux notre démarche le développement humain durable.

De ce point de vue, la culture est un atout essentiel au développement : il n’y a pas d’humanité durable, si vous me permettez cette expression, sans une place première à la culture, aux cultures, à ce qui nous nourrit chaque jour, ce qui nous fait humain. Nous avons beaucoup de politiques publiques dans le champ de l’éducation et de la culture qui sont un enjeu d’un développement humain durable, et qui ne sont pas associés à ce rapport.

Peut-être, certains ont eu l’occasion de lire un livre essentiel du marxisme, L’Origine de la famille, de la propriété et de l’État que Marx et Engels cherchaient dans l’anthropologie. L’histoire des premières sociétés humaines a fait, depuis, des progrès gigantesques et nous savons que des hommes ont, pendant plus d’un million d’années, perfectionné des outils coupants, que c’est la nécessité de penser le travail de production d’un outil qui est au cœur de la naissance de la pensée symbolique, des premiers dessins, du langage. Excusez-moi de cette référence historique sans aucune pédanterie, mais la place prise par le numérique dans nos sociétés est la matérialisation de cette place de la pensée symbolique dans la construction humaine. Et soit elle est réduite à son utilité économique soit elle est le lieu de la construction de cet animal qui pense, le lieu de la culture. C’est un des enjeux très actuel du développement durable, dans un monde des identités meurtrières que dénonce le romancier Amin Maalouf.

De ce point de vue, ce rapport centré sur les enjeux économiques et environnementaux, et mobilisant donc de nombreuses missions de la métropole, devrait aller au bout de la transversalité qu’impose le développement durable en montrant comment nous construisons une métropole humaine, une métropole de culture.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/T_OXVU_LWxs?t=8929