M. le Conseiller T. Haon : Monsieur le Président, chers collègues, ces 3 délibérations constituent des étapes importantes dans l’élaboration de ce vieux serpent de mer que constitue ce RER à la lyonnaise que nous, communistes, n’avons de cesse de demander dans tous les débats sur les déplacements de l’agglomération… comme le PDU de 2018… dans les débuts, en 2012, du CFAL… avec la DUP du CFAL Nord… comme dans les débats sur l’Étoile ferroviaire lyonnaise…
Évidemment, il faut souligner la complexité de ce projet dont le calendrier de mise en œuvre s’étale dans les études actuelles, de 2027 à au-delà de 2040. À vrai dire, la première délibération ne fait qu’ajouter de nouvelles études ? Nous en avons déjà beaucoup… des études… des études… des études… Il ne faudrait pas que ça devienne, comme pour les Shadocks… ils pompaient… ils pompaient… ils pompaient… et qu’à la fin de cette nouvelle étude, on décide de nouvelles études sur un nouveau calendrier plus lointain encore…
L’enjeu est pourtant considérable, pour rappel :
– 2027 : 1 RER toutes les demi-heures.
– 2035 : tous les quarts d’heure, en heures de pointe, sur la majorité des axes (sauf Bourg, Ambérieu et Roanne), avec financement du CFAL nord (5 millions d’euros), avec financement des 4 voies Saint-Fons-Grenay et le raccordement de Saint-Fons (3,7 millions d’euros), le franchissement du Rhône au sud de Givors ainsi que 20 opérations ferroviaires connexes.
– 2040: 1 quart d’heure en heures de pointe sur tous les axes.
Bien entendu, il est important de souligner la cohérence sur la jonction du CFAL nord aux 4 voies de Saint-Fons-Grenay, qui permettent ainsi de soulager la gare de Lyon Part-Dieu de la partie fret et ainsi de se consacrer à l’amélioration de la partie voyageur.
Et le CFAL ne peut fonctionner sans sa partie sud, pour rendre ce vaste projet encore plus cohérent et, là, on est hélas au point mort du fait du désengagement de l’État et, pire, de sa volonté de filialiser, donc privatiser la partie fret de la SNCF. Pourtant, ce CFAL sud est indispensable pour constituer un contournement de fret ferroviaire, qui serait suffisamment efficient pour une bonne connexion avec le futur Lyon-Turin. Mais, il est vrai que le fret ferroviaire a été déréglementé depuis 30 ans déjà avec un effet clair… la chute du volume de marchandises transporté sur rail au profit de la route.
La loi, désormais, nous donne l’opportunité de s’inscrire dans un SERM, en ayant pour objectif de développer une offre multimodale de services de transports collectifs publics, appuyée prioritairement sur un renforcement de la desserte ferroviaire, intégrant aussi les réseaux cyclables et, le cas échéant, le transport fluvial, l’autopartage et les transports guidés, ainsi que la création ou l’adaptation des gares et pôles d’échanges multimodaux.
Les partenaires du programme de l’Étoile ferroviaire lyonnaise ont, ainsi, souhaité s’engager dans une démarche SERM qui s’inscrirait dans la continuité des projets déjà initiés sur le périmètre de l’EFL.
Nous regrettons, d’ailleurs, que cet enjeu du rail ne soit pas à la hauteur de son rôle dans le projet de Plan de mobilité mis en débat au Sytral, alors qu’il conditionne l’objectif de réduction de la part modale de la voiture et l’efficacité des mobilités à l’échelle de la Région urbaine de Lyon
Notre groupe votera favorablement ces 3 délibérations, mais nous voulons redire que la puissance publique, sur ce dossier, dépendant d’abord de l’État n’est à la hauteur ni de l’enjeu des mobilités pour une vraie augmentation de la part modale du rail dans les déplacements pendulaires autour de l’agglomération, ni de l’enjeu urbain autour des quartiers gare, ni de l’enjeu environnemental pour la décarbonation des transports, ni de l’enjeu d’agglomération pour une métropole en lien étroit avec son aire urbaine.
C’est toute la logique de privatisation et de réduction des dépenses publiques qui domine les politiques publiques, depuis des décennies, qui révèle son incapacité à répondre aux besoins.
La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/mWHIqf4KziE?t=8412