Pour des étudiants bien logés !

2025-3038 - Construction de logements sociaux pour les étudiants -

Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, cher.es collègues, la crise du logement frappe durement les étudiant.e.s de la métropole lyonnaise depuis déjà plusieurs années, c’est un aspect de la crise du logement en général. Manque de place en résidence CROUS, loyers exorbitants dans le privé : de plus en plus d’étudiant.e.s se retrouvent sans situation de logement ou à devoir se plier en quatre pour payer un logement frôlant l’indécence. Le monopole du marché privé est problématique. Il y a 185 000 étudiants à Lyon pour 37 000 logements étudiants et 10 000 logements CROUS pour 70 000 boursiers.

Le sans-abrisme et la précarité liée au logement ne sont pas des affaires de chiffres mais bien une réalité concrète et quotidienne pour les étudiants, et plus largement toute la jeunesse. Un étudiant bien logé, c’est un étudiant qui n’abandonnera pas son cursus, qui aura du temps de vie libéré.

Actuellement, les Jeunes communistes du Rhône ainsi que d’autres organisations de jeunesse prennent ce sujet à bras-le-corps. Après l’organisation d’une table ronde à Villeurbanne avec, notamment, Ian Brossat comme invité, ils organisent une campagne dans les cités universitaires, les universités pour prendre la défense du service public du logement étudiant et se battre contre le logement étudiant privé. Une pétition, « Un crous pour tous ! », que je vous invite d’ailleurs à signer, est en ligne. Je porte aujourd’hui cette intervention coécrite avec les Jeunes communistes du Rhône.

Alors que la jeunesse est un âge de la vie où l’accès à l’autonomie est une aspiration fondamentale, le chemin vers celle-ci est parsemé d’embûches. Les jeunes rencontrent de grandes difficultés pour accéder à un logement autonome :  précarités de l’emploi, des études et des revenus, couplées à la cherté des loyers… Presque 1 jeune sur 2 de moins de 30 ans cohabite avec ses parents.

Le logement, ça reste plus de la moitié du budget étudiant, donc la première source de précarité. C’est un levier qu’il faut absolument activer en faisant respecter drastiquement l’encadrement des loyers et en construisant massivement des logements dont les loyers sont pilotables, donc des logements publics gérés par le CROUS ou des bailleurs sociaux.

Les Jeunes communistes revendiquent, d’une part, un parc de logement universitaire de qualité, où chaque étudiant boursier doit avoir accès à un logement étudiant. D’autre part, ils revendiquent d’investir dans le logement social : chaque jeune qui en fait la demande doit avoir accès à un logement autonome.

Cette délibération marque un choix politique fort : vouloir remédier à la faiblesse de l’offre de logements abordables pour les étudiants. Nous nous en félicitons. Cependant, le nombre de places déjà livrées (3 123) et le nombre de logements financés que nous votons aujourd’hui (4 850) restent insuffisants au regard de l’évolution attendue du nombre d’étudiants : d’ici 2029, la métropole accueillera 15 à 20 000 étudiants en plus.

En plus de la construction, il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures d’urgence pour les étudiants en très grande précarité. La réquisition des logements vacants, publics ou privés, dans la métropole et leur réhabilitation permettrait de construire de nouveaux logements étudiants.

Nous aimerions, pour finir, questionner la mission de service public rendue par le CROUS. Cet opérateur public bénéficie de subventions importantes, sans répondre à sa mission historique. Nous devons donc veiller à ce que les subventions soient dépensées dans le cadre d’une aide concrète pour les étudiants.

Nous voterons pour cette délibération. Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Pvkn3H4R8jM?t=8376

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