M. le Conseiller T. Haon : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération fait le point sur l’évolution du réseau cyclable cible. L’objectif est de présenter une nouvelle hiérarchie du réseau cyclable, afin d’intégrer les voies lyonnaises, et aboutir, à terme, à une métropole entièrement cyclable. Nous avons donc :
- les voies lyonnaises ;
- le réseau cyclable structurant, censé permettre à la fois le maillage intercommunal mais également le lien entre les principales polarités des communes ;
- Et, enfin, le réseau cyclable secondaire qui correspond à toutes les autres voiries dans la logique d’une métropole entièrement cyclable.
Notre groupe partage cet objectif, je l’avais exprimé ici le 29 janvier 2024 lors du vote du plan Vélo : « Il fallait changer de braquet, comme on dit, pour être à la hauteur des attentes et du besoin de changement des mobilités métropolitaines avec l’objectif, évoqué par monsieur le Président, de multiplier par trois la part modale du vélo dans la métropole. » Répétons-le, il fallait changer de braquet, c’est fait.
En effet, 282 millions d’euros pour les voies lyonnaises, 118 millions d’euros pour les aménagements de proximité, aujourd’hui, nous disposons de 1 264 km d’aménagements cyclables, ce qui est une progression fort appréciable.
Cependant, il y a encore des trous dans la raquette, notamment sur le réseau structurant (pistes cyclables, voies vertes, bandes cyclables et couloirs de bus ouverts aux vélos) devant constituer ce fameux maillage intercommunal. Une attention particulière doit être portée au désenclavement des quartiers prioritaires de la politique de la ville, le maillage vers les gares doit être amélioré ainsi que celui en direction des Zones industrielles (ZI). Je me permets, ici, d’évoquer la ZI de Vénissieux, Corbas, Saint-Priest où les pistes cyclables sont particulièrement dangereuses avec des camions qui vous frôlent à vive allure. Effectivement, il serait nécessaire d’avoir une ligne forte Transport en commun (TC) avec une voie lyonnaise traverser cette ZI, qui ferait la liaison entre Feyzin, Vénissieux, Corbas pour aller jusqu’à la gare de Saint-Priest, où un pôle multimodal aurait été le bienvenu pour décharger celui de la gare de Vénissieux, surchargé au quotidien.
Le maillage intercommunal est aussi imparfait. Il reste des points noirs, comme les traversées du périphérique. Je prends encore exemple sur la liaison entre Corbas et Vénissieux où nous avons une voirie très dangereuse qui comprend la ZI du Carreau, qui est étroite avec des camions qui roulent vite. Il serait donc temps de l’apaiser avec la création d’une piste cyclable à double sens.
Ce ne sont ici que des exemples, mais je suppose qu’il y en a beaucoup d’autres dans notre métropole. Beaucoup d’exemples où les déplacements pour le travail restent plus faciles en voiture.
Si les voies lyonnaises sont plutôt bien connectées aux modes de transports lourds, il y a encore du travail sur le réseau secondaire. Nous l’avions évoqué lors de la présentation du plan Mobilités, en soulignant que l’objectif d’une part de transports en commun de 24 %, dans la métropole était insuffisant.
Nous le répétons, développer le vélo doit se faire en adéquation avec plus de TC et avec une interconnexion efficace, y compris avec les trains dans le cadre d’un futur RER à la lyonnaise.
Enfin, il faut sortir de l’opposition entre les modes de transports et, notamment, avec la voiture qui reste nécessaire pour certains usages, certaines personnes, certaines situations. C’est aussi la condition pour un vrai partage de la voierie et du respect du Code de la rue par tous ses usagers, et vous savez qu’il y a du travail sur ce point !
Monsieur le Président, nous défendons un maillage généralisé en mobilité douce et décarbonée (métro, tram, bus, TER et vélos) pour relier le tout, en intelligence avec une place de la voiture repensée.
Nous voterons favorablement cette délibération.
La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Pvkn3H4R8jM?t=20143