M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, chers collègues, concernant cette délibération sur l’apaisement de la Presqu’île, nous partageons les propos de Laurence Boffet… sur un quartier à vivre… le petit commerce… les transports en commun… je ne vais pas y revenir… Je vais simplement me consacrer à quelques points.
Je voudrais rappeler une vérité historique. À l’évidence, la physionomie urbaine de la Presqu’île est issue, pour l’essentiel, des derniers grands travaux du Préfet Vaïsse, sous le Second Empire.
Nul besoin de rappeler qu’à l’époque, les urbanistes n’avaient pas vraiment anticipé la massification des déplacements automobiles du XXème siècle.
La configuration entre Rhône et Saône, l’exiguïté de la Presqu’île, n’est pas adaptée pour absorber un fort trafic. Le partage de l’espace public est déséquilibré… la voiture y prend une place exagérée, alors que les trottoirs sont, pour l’essentiel, trop étroits… C’est d’autant dommageable qu’il s’agit d’un quartier très fréquenté par les piétons.
Bien sûr, d’autres choix sont possibles. C’était, d’ailleurs, le projet du maire Louis Pradel qui, tout ébloui par les villes américaines, a failli nous raser la vieille ville pour y faire passer une autoroute et qui voulait tracer une 2*2 voies dans les pentes de la Croix-Rousse, entre la Mairie et Gros Cailloux. Je vous laisse imaginer à quoi ressemblerait notre ville si ces projets avait porté jusqu’au bout.
Ainsi, rendre la Presqu’île plus piétonne, ce n’est finalement que réadapter les mobilités à l’urbanisme de ce quartier historique.
Deux points de vigilance, toutefois :
- Si les aménagements d’apaisement améliorent, évidemment, la qualité de vie d’un quartier, ils ont aussi un impact sur les prix du foncier. Et on parle, ici, des quartiers bourgeois du centre de l’agglomération, où il devient de plus en plus difficile pour les familles de se loger. Il importe donc de porter une attention particulière à cette situation et, donc, d’accompagner le projet d’apaisement de la Presqu’île aux besoins, en augmentant le budget « logement », afin de ne pas transformer la Presqu’île en « Ghetto du Gotha ».
- Second point d’attention… de par sa centralité, la Presqu’île concentre de nombreux équipements publics, d’importance métropolitaine et locale, et, donc, concentre une part importante de nos investissements. Il nous faut donc veiller à pouvoir porter des projets de même nature dans les autres villes de la Métropole qui en feraient la demande. Nous avons une ambition d’égalité entre les citoyens et les territoires de la Métropole du Grand Lyon, et cela passe par cette attention portée à l’ensemble des 59 communes de notre collectivité.
Ces deux remarques étant faites, nous voterons bien évidemment cette délibération.
Je vous remercie.
La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/dpQ7p5BXx60?t=17323