M. le Conseiller DEBÛ : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Conseillers, je ne néglige pas l’engagement éducatif et le soin apporté à l’enseignement des institutions d’enseignements privées, qui ont à cœur de faire grandir nos enfants dans la transmission des savoirs et des valeurs essentiels de notre République.
Toutefois, notre Nation s’est dotée d’un puissant outil d’émancipation et d’édification de la jeunesse lorsqu’elle a pris en charge, de manière directe, les écoles, de la maternelle à l’université, et qu’elle a rendu l’instruction obligatoire par la loi « Jules Ferry » du 28 mars 1882.
Cette loi, combinée à celle du 9 décembre 1905 -portant sur la séparation de l’Église et de l’État, la loi instituant de la laïcité-, sont des lois fondamentales de la République indivisible, laïque, démocratique et sociale. On ferait bien de s’en souvenir à l’heure où un gouvernement liberticide cherche à remettre en cause ses grands principes au nom, paradoxalement, des principes républicains.
Loin de moi l’idée de faire reprendre la « guerre scolaire » mais, à mon sens, il appartient à une institution républicaine et laïque comme la nôtre de prendre soin, en premier lieu, de notre école, républicaine et laïque. Les besoins de nos lycées sont légion et les budgets qui leur sont promis, aussi volontaristes soient-ils, ne couvriront pas tous les besoins.
Depuis de nombreuses années, l’enseignement public est martyrisé par l’affaiblissement de ses moyens financiers. Voir chaque année plusieurs millions d’euros nourrir, sans aucune obligation légale, les budgets des écoles privées, dont certaines sont en parfaite situation financière et n’assurant ni la gratuité de l’école, ni la laïcité de l’enseignement, ni même la mixité sociale n’est, pour nous, pas acceptable.
Nous considérons que c’est l’école gratuite, ouverte à toutes les conditions sociales que la Métropole doit aider prioritairement, car c’est cette école qui doit affronter les défis les plus difficiles.
À ce titre, le Comité national d’action laïque évalue à 7 milliards d’euros l’argent versé à l’enseignement privé par l’État et à 5 milliards, pour les collectivités locales (mairies, Conseil général, Conseil régional), alors que ces écoles ne sont pas soumises aux mêmes obligations que les écoles publiques.
L’Église catholique de France est riche de son histoire, de ses domaines et, semble-t-il, de ses lobbies… les Églises n’ont-elles pas rouvertes avant les lieux de cultures ? … Je propose donc de leur laisser le soin de leurs écoles, tandis que la puissance publique s’occupe des siennes.
Nous ne voterons donc pas cette délibération.
La vidéo de l’intervention : //youtu.be/4vstNFaGbGc?t=28631