M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, il est difficile d’évaluer le discours qui vient d’être tenu sur le SDE parce qu’il y a bien sûr à l’intérieur beaucoup d’actions utiles que l’on connaît. Monsieur Blachier vient de dire justement qu’il ne fallait pas rester à ce que l’on faisait traditionnellement sur l’efficacité énergétique ou le transport, mais il n’empêche que le concret de la présentation c’est quand même l’ensemble de ces actions. Pour le reste, il y a une tentative de construire un discours général sur l’énergie mais, vous l’aurez bien remarqué, c’est comme lorsqu’on tient un discours général sur l’emploi, on fait de la politique et lorsqu’on fait de la politique, il faut avoir le courage de faire des choix, de prendre parti. Or, dans ce discours, rien n’est dit des débats fondamentaux qui sont derrière les enjeux de l’énergie et pourtant, il y a une question essentielle.
Dans le contexte de cette présentation, c’est l’échec constaté par tous de la loi de Transition énergétique pour une croissance verte. Depuis cette loi, les émissions de gaz à effet de serre augmentent en France. Entre nous soit dit, il n’y a pas de lien direct entre les deux bien sûr. Mais c’est simplement le constat de cet échec et si l’on n’interroge pas cet échec, si on ne le questionne pas nous-mêmes, à notre échelle, dans notre Schéma directeur des énergies, on continue à suivre la vague générale qui nous mène dans l’échec climatique et qui a conduit Nicolas Hulot à constater et à démissionner.
Le cœur du sujet typiquement, par exemple, c’est la question des énergies renouvelables et du stockage. Tant qu’on continue à parler des EnR, notamment électriques, sans évoquer la question du stockage, on ne répond pas à la question, on se ment et on aboutit à cet effet qu’on dépense des sommes fantastiques sur l’investissement en EnR électriques, avec comme résultat que pour chaque euro en photovoltaïque, il faut faire un euro en gaz parce qu’il faut assurer la permanence de la capacité.
Le 2° élément qui me fait être insatisfait de cette situation, c’est le lien avec les Communes. Bien évidemment, nous sommes dans une réflexion globale, il y a une recherche à l’échelle de la Métropole mais enfin, quand même, il existe des expériences dans les Communes et des questions qui sont posées à l’échelle des Communes. Or, pour l’instant et malgré les demandes, en tout cas pour ce qui concerne ma Commune, nous n’avons pas accès à des données à l’échelle communale issues du SDE. Je pense que c’est vraiment dommage. Au passage, j’en profite pour dire que, pour ce qui concerne la Ville de Vénissieux, nous en sommes, dans le bilan 2017, à 32 % d’EnR dans l’ensemble de nos consommations, ce n’est pas si mal.
Enfin, ceci me conduit donc à dire que derrière ce schéma, nous avons besoin d’une autre ambition pour le plan Climat, nous avons besoin d’une autre ambition pour Écoréno’v, nous avons besoin d’une autre ambition sur la part EnR et des réseaux de chaleur. Et, très sincèrement, nous faisons une grave erreur quand, comme tout le monde, on se concentre sur l’électricité qui représente moins de 10 % des émissions de gaz à effet de serre en France alors que c’est bien cet enjeu qui est l’urgence sur laquelle il faudrait travailler.