M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Vice-Présidents, mes chers collègues, cette délibération pour l’infogérance de notre infrastructure informatique est dans la continuité de l’existant, en prenant en compte l’intégration des services du Conseil général et la progression des usages numériques.
Ces métiers très techniques, avec une grande diversité de systèmes -on pourrait dire qu’on trouve tout le SICOB (Salon des industries et du commerce de bureau) à la Métropole-, avec des exigences fortes en termes d’horaires, font appel à des compétences qui ne peuvent s’organiser qu’à grande échelle.
Il faut bien mesurer la criticité de ces systèmes en ayant en tête les attaques nombreuses qu’ils ont subies ; les plus célèbres étant celle de TV5 il y a quelques semaines ou celles dont tout le monde parle quand il s’agit d’un grand acteur US de la défense ou du web mais qui ne doivent pas cacher celles dont on parle moins et qui sont pourtant nombreuses, même si elles sont souvent moins spectaculaires, celles sur les Collectivités locales. Les évolutions technologiques récentes autour de la virtualisation et de la centralisation de l’hébergement créent de nouvelles conditions pour la performance et la sécurité de ces systèmes.
Un projet est en discussion -je le dis en français mais pour ceux qui n’auraient pas compris, il s’agit d’un data center- avec différents acteurs publics, qui pourrait modifier les conditions d’exploitation de nos systèmes et donc les prestations de ce contrat. Ce projet avec la Région, les Communes, d’autres acteurs publics pourrait rendre pertinente une structure publique pour certaines des prestations évoquées.
Les idéologues me répondront que le privé est toujours meilleur que le public. Permettez-moi de donner un exemple récent qui montre que rien n’est simple et que le pragmatisme peut conduire à constater le contraire, tout en me permettant d’ailleurs de répondre à notre collègue de l’UDI : le 1° mai, au matin, une attaque contre les serveurs de messagerie du SITIV, syndicat intercommunal, outil de mutualisation entre les Communes, a rapidement conduit au blocage des systèmes. La veille, un fonctionnaire d’une Commune avait consulté sa messagerie professionnelle à partir d’un cybercafé de son lieu de vacances en Asie. Le poste était certainement infecté par un virus qui a tracé son mot de passe et c’est donc un 1° mai que les ingénieurs systèmes du SITIV, recevant un SMS du système d’alerte, sont intervenus pour bloquer l’attaque en quelques heures et remettre en sécurité les serveurs. Les 6 000 usagers n’ont rien vu de cette attaque. C’était le 1° mai, jour de lutte des travailleurs pour leurs droits et le service public a fait la démonstration, ce jour-là, de son efficacité !
Cette anecdote nous montre que, sur ces technologies, un projet de centre d’hébergement public mutualisé peut être pertinent. Pouvez-vous nous dire à l’avance s’il aurait des impacts sur ce marché ?
Et donc j’en profite pour signaler à notre collègue du groupe Union des démocrates et indépendants (UDI) et apparentés qu’effectivement, la mutualisation est très intéressante et que tout l’enjeu est de savoir si nos Communes gardent une maîtrise d’ouvrage dans leurs projets de systèmes d’informations et la forme intercommunale est évidemment une structure tout à fait adaptée ; je l’invite à prendre contact avec la Présidente du SITIV.
Je signale au passage une coquille de rédaction puisque ce marché annuel est, bien sûr, renouvelable 4 fois et non 4 fois par an.
Je vous remercie.