Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher·es collègues, à la veille du 25 novembre, journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes (manifestation ce samedi 22 novembre à 14 heures place Bellecour), ce rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes pour l’année 2025 est bien la preuve qu’avec un engagement fort des pouvoirs publics en faveur de l’égalité femmes/hommes permet des avancées.
Ce rapport égalité femmes/hommes 2025 présente, notamment :
– Un rapport de situation comparée femmes/hommes 2025 qui dresse un état des lieux chiffré de l’égalité professionnelle à la Métropole en 2024, éléments qui figurent également dans le bilan RH (Ressources humaines) présenté au CST en juillet 2025 ;
– Un bilan des actions.
Il pointe de nombreux effets positifs du plan métropolitain d’actions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la politique de ressources humaines de la Métropole et dans ses politiques publiques. Pour n’en citer que quelques-uns, nous pouvons nous féliciter notamment de l’identification de 42 référents égalité femmes/hommes dans les différentes directions opérationnelles -ce nombre a doublé depuis le début du mandat. Ce sont aussi des communications régulières sur les enjeux de l’égalité femmes/hommes avec des rendez-vous récurrents avec les habitantes et habitants depuis 2021 autour des Journées de l’Égalité en mars et autour de la journée du 25 novembre avec la campagne contre les violences faites aux femmes.
Le choix d’une approche intégrée de l’égalité femmes/hommes dans les politiques RH et les domaines d’actions de la Métropole apparaît judicieux et a permis, par exemple, des échanges avec les représentants du personnel et une concertation interne du 1er au 15 mars 2024 sur la promotion du genre et l’égalité femmes/hommes auprès des agentes et agents de la Métropole. Des clauses de progrès égalité femmes/hommes ont été insérées dans plusieurs schémas métropolitains, dans des marchés publics et des objectifs d’égalité femmes/hommes sont pris en compte dans notre politique d’achats. Se poursuit également la démarche d’analyse budgétaire sensible au genre.
Depuis 2020, c’est 508 200 € de subventions qui ont été accordées aux associations dans le cadre de la nouvelle délégation Égalité femmes/hommes et lutte contre les discriminations.
En tant qu’employeur, la collectivité possède une responsabilité particulière pour l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de ses collectifs. Ces actions au niveau des RH se construisent en lien avec les organisations syndicales et font l’objet de priorités dans l’agenda social. D’autres actions sont également menées dans le cadre du plan de lutte contre les discriminations dans l’emploi de la Métropole. Elles ont été présentées par madame la Vice-présidente, mais je voudrais particulièrement revenir sur trois points :
– La mise en place du dispositif de signalement des actes de discriminations et de harcèlement en mars 2024, qui a donné lieu à 38 saisines recevables entre le 05/04 et le 31/12 -preuve de son utilité.
– La lutte contre les discriminations en matière de recrutement pour garantir aux femmes et aux hommes l’égal accès à tous les postes et lutter contre les discriminations sexistesavec l’adoption du plan de lutte contre les discriminations dans l’emploi. Aujourd’hui, la mixité est atteinte et maintenue dans les équipes métropolitaines avec 50,30 %de femmes en 2024 contre 49,25 % en 2020.
– L’égalité en matière de déroulement de carrière et de rémunération avec l’intégration des objectifs d’égalité entre les femmes et les hommes comme élément structurant des lignes directrices de gestion, en matière d’avancement de grade et de promotion interne et avec la revalorisation du régime indemnitaire de la filière médico-sociale. Évaluer, prévenir et traiter les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes a permis une réduction des écarts de salaires en faveur des femmes. Et nous savons tous, ici, la nécessaire indépendance financière des femmes, notamment dans la prévention des violences.
L’ambition de travailler à plus d’égalité entre les femmes et les hommes sur l’ensemble des politiques publiques métropolitaines se traduit par une forte mobilisation de toutes les délégations métropolitaines pour porter ce sujet dans leurs actions et projets. Je voudrais, ici, souligner la promotion de l’égalité dans le domaine du sport, que madame la Vice-Présidente a déjà évoqué. L’égalité entre les femmes et les hommes est un enjeu transversal à tous les dispositifs sportifs portés par la Métropole. Ce sont 4 îlots sportifs inclusifs qui ont été financés afin de renforcer et développer la pratique sportive féminine. Les subventions attribuées aux clubs sportifs féminins ont été renforcées.
Dans le domaine de l’accès à l’emploi et de la lutte contre l’emploi féminin précaire, la Métropole soutient l’accès à l’emploi des femmes, à la fois, en accompagnant celles qui veulent créer leur entreprise mais aussi celles plus éloignées de l‘emploi dans leur parcours d‘insertion, en lien avec la MMI’e (Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi). Le travail est un vecteur d’émancipation, qui permet entre autres une indépendance financière des femmes, levier de prévention contre les violences.
Dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes, la Métropole est engagée depuis de nombreuses années pour apporter une réponse transversale. Les professionnels de la Métropole, avec notamment plus de 40 référents violences conjugales, accompagnent chaque année des femmes victimes de violences -près de 1 000 en 2024. Ainsi, ce sont 50 agents d’accueil en MDML (Maison de la Métropole de Lyon) qui ont été formés au repérage et à l’accompagnement des victimes de violences conjugales d’octobre à décembre 2024.
Comme l’année précédente, la Métropole a fait imprimer un violentomètre -dont parlait madame la Vice-Présidente-, rappelant le numéro vert 3919, distribué sur l’ensemble du territoire de la Métropole. Ce violentomètre, qui est également disponible sur le site internet de la Métropole, est un outil simple et utile, qui permet de s’assurer que sa relation est non-violente. Il a pour objectif d’aider les victimes de violences à sortir de la spirale infernale en identifiant le caractère violent dans sa relation.
De façon plus globale, la Métropole porte une attention particulière à l’accompagnement des femmes les plus vulnérables avec l’affirmation de cette prise en charge dans le plan métropolitain des solidarités et le plan pauvreté mais, plus globalement, dans l’ensemble des politiques sociales. Au titre de la protection de l’enfance, elle prend par exemple en charge la protection des femmes enceintes et des mères isolées avec enfants de moins de trois ans -mises à l’abri notamment-, et soutient les mineurs victimes de prostitution dans le cadre du plan national de lutte contre la prostitution des mineurs.
Notre groupe se félicite de toutes ces actions menées par la Métropole en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, pour lutter contre toutes les formes de violences et votera favorablement cette délibération.
Parce que la réalité, c’est :
– 140 féminicides depuis le début de l’année 2025.
– 1 femme sur 6 fait son entrée dans la sexualité par un rapport non consenti et désiré.
– C’est un viol ou une tentative de viol toutes les 2 minutes 30 (dans 91 % des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent les agresseurs. Pour la plupart, ces hommes ne sont pas des inconnus qui se cachent dans des allées sombres mais bien nos partenaires, nos amis, nos frères, nos collègues ou nos mentors).
– C’est 16 % des Françaises et Français qui ont subi une maltraitance sexuelle dans leur enfance. Au moins 1 adulte sur 6 vit avec la mémoire de violences sexuelles subies dans l’enfance.
– C’est 1 femme sur 2 qui a déjà subi une violence sexuelle en France.
– C’est 28,5 % de salaire en moins. 1 femme sur 3 travaille à temps partiel contre 1 homme sur 10. À temps de travail égal, les femmes touchent 16,8 % de moins que les hommes. À temps de travail et à métiers équivalents, les femmes touchent 5,3 % de moins que les hommes. Symbole de l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes en France : depuis 11 h 31, lundi 10 novembre, les femmes travaillent « gratuitement » et ce, jusqu’à la fin de l’année.
Au cœur de toutes ces violences, le système patriarcal et capitaliste. Clara Zetkin déclarait que « L’émancipation des femmes comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s’émancipera du capital. Ce n’est que dans la société socialiste que les femmes comme les travailleurs accèderont à la pleine possession de leurs droits. » Je vous remercie.