Archives par mot-clé : Séance publique du 17 novembre 2025

Le dispositif Slime… et amélioration des conditions matérielles d’existence du plus grand nombre…

2025-3155 - Programme Slime pour lutter contre la précarité énergétique dans l'habitat -

M. le Conseiller R. Debu : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, chers collègues, par cette délibération, il nous est proposé de prolonger l’action Slime, portée par l’association Soliha.

Le Slime consiste en un repérage des ménages précaires, un diagnostic sociotechnique lors d’une visite à domicile, puis un accompagnement vers une solution durable et adaptée à chaque situation. Comme le rappelait le vice-président Payre dans son propos liminaire, ce sont 450 familles accompagnées par an, avec des solutions sur mesure. Ce sont un accompagnement et un suivi de qualité, qui demanderaient bien sûr à être étendus.

Ce dispositif est évidemment plus que jamais nécessaire, plus de 90 000 ménages sont en précarité énergétique dans notre Métropole. Et si notre collectivité a son rôle à jouer, elle ne saurait porter seule la responsabilité de la lutte contre les précarités.

Car la première cause de cette situation, c’est la smicardisation des travailleurs français : nous sommes passés, en moins d’une décennie, de 9 % à 14 % du salariat payé au salaire minimum. Sans la nécessaire échelle mobile des salaires, nous voyons les salaires les plus bas rattrapés par le smic -lequel, pourtant, n’augmente que très faiblement.

En face, l’inflation de ces dernières années a torpillé le pouvoir d’achat des Français. Combiné à l’affaiblissement constant et organisé de tous nos services publics, nous voyons des pans entiers de la société décrocher. Et la course à l’échalotte, à droite, de celui qui proposera les plus fortes baisses d’impôt ne fait que dégrader encore plus les conditions matérielles d’existence de nos concitoyens les plus humbles.

À ce propos d’ailleurs, quelle indignité d’entendre l’opposition dans notre assemblée pousser de grands cris d’orfraie sur les baisses budgétaires, quand on sait que notre collectivité dépend ultra-majoritairement de dotations d’État. Et que ceux-là même qui s’en émeuvent à Lyon votent les baisses de dotations à Paris. Allez chercher la cohérence… 

Heureusement donc que notre majorité fait montre de constance dans ses efforts pour réduire la précarité énergétique, pour résorber les passoires et bouilloires thermiques, pour améliorer le confort des logements, pour tous les Grands Lyonnais -et pas seulement les plus fortunés.

Il reste, hélas, bien du chemin à parcourir, tant l’état du parc, notamment social, est dégradé. Dégradé comme le sont les budgets nationaux du logement, dégradé comme le sont les finances des bailleurs sociaux, dégradé comme le sont les moyens des petits copropriétaires populaires.

Il est des mesures que nous devons prendre au plus vite comme, par exemple, l’extension du FSL au chauffage collectif. Les associations de locataires sont très mobilisées sur ce sujet et l’urgence, à l’entrée de l’hiver, est bien là. FSL qui demanderait à être nettement mieux financé et, notamment, par les grandes entreprises privées de l’énergie, telle TotalEnergies. Ceux-là même qui ont réalisé des superprofits sur le dos des ménages et de la puissance publique.

La réduction des inégalités et l’exigence de justice fiscale sont des impératifs pour garantir la cohésion sociale. L’amélioration des conditions matérielles d’existence du plus grand nombre n’est pas un luxe, mais une exigence légitime, que les communistes défendront toujours. Le dispositif Slime s’inscrit, à son humble mesure, dans cet objectif et c’est pourquoi nous le soutiendrons. Je vous remercie.

Il est d’intérêt général de conserver et de renforcer un grand service public de l’énergie !

2025-3145 - Rapport des délégataires de services publics - Activité de distribution publique d'électricité et de fourniture d'électricité aux tarifs réglementés sur la ville de Lyon par Enedis et EDF - 2024 -

M. le Conseiller R. Debu : Monsieur le Président, chers collègues, d’aucuns pourraient se demander pourquoi diable intervenir sur un rapport du délégataire de distribution d’électricité de Lyon, un rapport, pour le moins technique, d’un délégataire monopolistique qui plus est.

Il y a, évidemment, la figure tutélaire de Marcel Paul, à qui je ne saurais manquer une occasion de rendre hommage, mais c’est surtout l’occasion de battre en brèche le poncif libéral de la sacro-sainte mise en concurrence et de ses prétendues vertus, que l’on nous répète à satiété, sur tous les tons, malgré ses échecs manifestes. Échec du point de vue du service rendu à la population bien sûr, parce qu’il faut bien reconnaître qu’un service public privatisé est une bonne affaire… pour les actionnaires !

Je voudrais mettre en avant deux mécanismes : la péréquation territoriale et le tarif régulé.

À la lecture du rapport du délégataire, nous apprenons qu’en application du principe de péréquation, la concession de Lyon est contributrice à l’équilibre national à hauteur de 14,8 M€. En effet, le secteur densément peuplé de Lyon, où le raccordement des usagers est aisé, se trouve être très bénéficiaire. Et donc, en vertu du principe de péréquation, notre concession participe au financement des infrastructures dans les zones moins denses, où le raccordement est plus couteux.

Ça nous change des logiques du marché, où les bénéfices des secteurs les plus rentables alimentent les dividendes des actionnaires, tandis que les secteurs les moins rentables sont délaissés, à moins d’une intervention des collectivités locales. Ce qui est le cas pour la fibre, par exemple, et qui explique la lenteur de son déploiement hors secteurs urbains et la persistance de zones blanches.

La péréquation nationale participe donc de la mise en œuvre concrète d’un principe fondamental de notre République, l’égalité territoriale. Au-delà de sa dimension économique, le principe de péréquation est un outil politique au service de la cohésion nationale. Et par les temps qui courent, nous en avons grandement besoin.

Quant au tarif régulé, nous avons entendu pis que pendre à son sujet ! Abus de position dominante, distorsion de concurrence, qui empêcherait l’émergence d’un vrai marché de fourniture d’électricité… forcément à l’avantage des clients.

Et puis, patatras, guerre en Ukraine, crise du gaz, envolée des prix de l’électricité sur le marché européen, impactant lourdement à la fois les ménages et l’industrie française. Et ça aurait pu être bien pire sans les tarifs régulés.

Et que de contorsion de la part du « Mozart de la finance », ministre de l’Économie de l’époque, avec son « bouclier tarifaire » et ses chèques énergie, alors qu’au fond sans la libéralisation du secteur de l’énergie, on s’en serait bien mieux sortis. Car, contrairement à nos voisins européens, notre production d’électricité n’est pas dépendante du gaz -mais de sources décarbonnées, les ENR et le nucléaire-, ce qui nous assure non seulement la qualité de notre fourniture électrique mais également la stabilité de ses prix, parmi les plus bas de l’UE.

Et partant de là, la possibilité, dans la logique du service public, de tarif régulé. D’ailleurs, ce n’est pas seulement moi qui le dis, mais, et je cite le rapport d’EDF : « Les autorités françaises constatent que les TRVE (Tarifs réglementés de vente de l’électricité) contribuent significativement aux objectifs d’intérêt économique général, notamment de stabilité des prix, de sécurité d’approvisionnement et de cohésion sociale et territoriale tout en permettant le développement de la concurrence sur le marché de détail. »

J’aime moins la dernière partie de la phrase, mais passons. Le tarif régulé démontre d’autant plus son utilité que la dégradation du pouvoir d’achat des français continue, liée à la stagnation des salaires, l’inflation et la modification des modalités d’attribution du chèque énergie.

Ainsi, il est d’intérêt général de conserver et de renforcer un grand service public de l’énergie -loin des fantasmes du marché.  Un service public qui garantisse à la fois l’égalité des territoires et des usagers, ainsi que la qualité, la stabilité et la sécurité de l’approvisionnement de cette source d’énergie vitale pour notre Nation.

Nous voterons bien évidemment ce rapport. Je vous remercie.

Vers la nationalisation de Veolia-Suez et la CNR pour la création d’un Service public national de l’eau, qui serait le cadre naturel de coordination et de mutualisation entre les régies locales !

2025-3136 - Rapport sur le prix et la qualité du service public de l'eau potable et de l'assainissement - 2024 -

Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues, depuis maintenant presque trois ans, l’eau publique de la Métropole de Lyon n’est plus gérée par délégation à un grand groupe privé, mais directement par une régie publique, donc sans actionnaires, sans dividendes et sans intérêt privé pesant sur les décisions d’investissements, d’entretien.

En mars 2024, nous avons voté pour la tarification solidaire. Les élus communistes s’étaient alors interrogés sur les impacts de cette hausse pour les grandes familles populaires. Nous constatons aujourd’hui qu’il y a eu, en 2024, 595 dossiers accompagnés via le dispositif FSL. Mais il pourrait rester des situations de grandes familles en difficulté, et il faudra veiller à ce que l’ensemble des travailleurs sociaux soient bien mobilisés pour le FSL eau, encore trop faiblement utilisé actuellement.

Notre régie publique Eau du Grand Lyon porte de grands projets, qui prouvent l’utilité d’un grand service public de l’eau, sur le lien avec les usagers comme sur la gestion de cette ressource (schéma directeur eau potable) et de son réseau (renouvellement de canalisation). Grâce aux travaux engagés, le rendement du réseau est en progression (87 %) aujourd’hui. Nous nous en félicitons. Nous notons également une belle progression du renouvellement des réseaux d’assainissement, malgré un retard accumulé depuis plusieurs années.

En 2024, le prix de l’eau dans la Métropole de Lyon s’élève à 3, 69€ TTC/m3, moins cher que la moyenne en France (4,69€). La part de la redevance assainissement sur le prix de l’eau est stable, malgré les contraintes liées à l’évolution des pollutions émergentes.

Si l’eau demande une gestion publique locale, elle demande aussi un service public national car le grand cycle de l’eau n’est évidemment pas d’agglomération, que la protection des ressources est un enjeu régional, national et international avec les échanges liés aux grands fleuves, notamment, et à leurs aménagements. C’est pourquoi nous pensons nécessaire d’inscrire l’évolution vers les régies de l’eau, qui se multiplient en France, dans la perspective de la nationalisation de Veolia-Suez et la CNR pour la création d’un Service public national de l’eau, qui serait le cadre naturel de coordination et de mutualisation entre les régies locales. Je vous remercie.

La création de la SCIC Coopérative Logement d’Abord est une très bonne nouvelle et elle permet de passer au concret en mobilisant fortement les collectivités locales !

2025-3190 - Création de la SCIC Coopérative Logement d'Abord -

M. le Conseiller P-A. Millet : Merci, monsieur le Vice-Président, de nous proposer cette délibération en urgence, car nous savons qu’il y a urgence. Nous travaillons, depuis des années, pour panser les plaies du mal-logement, de cette indignité d’avoir, dans un pays riche, toujours plus de personnes à la rue, à tel point -rappelons-le- que le président arrivant à l’Élysée l’avait promis, il n’y aurait plus de personnes à la rue à la fin de l’année.

Sauf que l’État macroniste s’est totalement démobilisé de la bataille pour le logement, qu’il considère uniquement comme un actif à piller pour réduire ses dépenses -que ce soit avec l’argent des salariés cotisés pour le logement ou avec la RLS (Réduction loyer solidarité), qui fait les poches des bailleurs sociaux…

Vous connaissez les chiffres nationaux de la Fondation pour le logement des défavorisés :

– 735 morts de personnes sans chez-soi en 2023 ;

– 350 000 personnes sans domicile et, dans le Rhône, la MVS (Maison de la veille sociale) révèle que, malgré les 1 000 places d’hébergement ouvertes chaque année (dont celles de la Métropole), il y a toujours plus de personnes à la rue et que nous dépassons les 100 000 mal-logés dans le département en 2024 !

Il y a beaucoup à dire sur le lien entre hébergement et logement, sur la construction à l’arrêt, sur les parcours résidentiels bloqués, sur le besoin de logements adaptés, … Mais le travail sur les logements vacants a été un sujet de tout ce mandat. La Métropole a travaillé pour les identifier, mobilisé les acteurs privés et publics, mais ce travail était trop lent, loin de nos objectifs. Il fallait un outil pour accélérer et résoudre les difficultés réelles concernant les travaux nécessaires, le financement pour les futurs gestionnaires, …

La création de cette SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) est donc une très bonne nouvelle et elle permet de passer au concret en mobilisant fortement les collectivités locales, dont la Métropole et la ville de Lyon, dès la première année. Il faudra mobiliser encore plus le parc privé que les 26 premiers logements prévus, car le parc privé représente les ¾ du parc total et, donc, un facteur clé de toute réponse au mal-logement. Les mesures existantes de financement de travaux sous condition de conventionnement étaient insuffisantes. La SCIC peut être une opportunité d’une solution gagnante pour tous.

Permettez-moi, monsieur le Vice-Président, d’ajouter un commentaire sur la contribution des bailleurs sociaux présentée comme vente HLM dans la délibération. Certes, ce sont des logements que des bailleurs avaient prévus de vendre dans le cadre de la vente HLM, mais ces logements, une fois rachetés par la SCIC et confiés à un gestionnaire seront bien des logements sociaux, qui plus est les plus sociaux. Donc, pour nous, ce n’est pas de la vente HLM que, pour notre part, nous continuons de dénoncer. Cette opération ne réduit pas le parc social.

Espérons un consensus républicain sur ce sujet en pensant au drame récent de la Part-Dieu, un drame de la misère et du mal-logement entre les Halles Bocuse et l’Auditorium, près de la tour Incity, pas des tours des Minguettes.

Ce devrait être une urgence nationale, mais nous sommes heureux d’agir en urgence à notre échelle. Je vous remercie.

Ce grand défi qu’est la lutte contre le changement climatique ne pourra être relevé que dans la justice sociale et la coopération internationale !

2025-3128 - Rapport Transition et résilience 2025 sur la situation en matière de développement durable de la Métropole de Lyon -

Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, cher·es collègues, je veux remercier monsieur le Vice-Président et les équipes qui ont travaillé à ce rapport, permettant de donner à voir notre ambition politique.

2025 voit la situation s’améliorer par rapport à 2024 : baisse des émissions, production de logements sociaux, diminution du nombre de ménages sous le seuil de pauvreté, dynamique de création d’emplois et d’entreprises.

Le rapport laisse des perspectives d’action, notamment sur la santé, la pauvreté et les inégalités, et l’économie.

Nous avons cependant quelques interrogations :

– Sur la maîtrise des coûts de l’énergie : si ce sont des fournisseurs privés, on participe de la destruction du service public de l’énergie (EDF tenu de vendre l’énergie à ces sociétés moins chère que le coût de production). Ne vaudrait-il pas mieux se battre aux niveaux national et européen contre la mise en place du marché de l’énergie ?

– Sur les transports, n’est-il pas temps de mettre la priorité du prochain mandat sur les transports collectifs ? Développement du réseau (quantité et qualité), gratuité, passage en régie publique.

Nous vous avions communiqué, il y a déjà deux ans, notre plan Climat pour la France « Empreinte 2050 ». Une conviction est au cœur de ce projet : ce grand défi qu’est la lutte contre le changement climatique ne pourra être relevé que dans la justice sociale et la coopération internationale.

Se déplacer mieux ; être bien logé et bien chauffé ; avoir accès à des produits locaux, de haute qualité et durables ; manger sain et à sa faim ; travailler mieux et moins sans craindre le chômage, la précarité ou la pauvreté… Et si les politiques d’atténuation du changement climatique contribuaient à de nouveaux jours heureux ?

Le plan Climat pour la France « Empreinte 2050 » vise la neutralité carbone à l’horizon 2050 car, selon les modélisations du GIEC, c’est indispensable pour rester sous les 1,5°C de réchauffement planétaire.

Ce plan Climat, comme son nom l’indique, réduira également notre empreinte carbone, c’est-à-dire les émissions liées à nos importations, car notre adversaire -les émissions de gaz à effets de serre- ne connaît pas les frontières.

C’est une véritable originalité par rapport à d’autres scénarios existants. Au-delà de la neutralité carbone à l’horizon 2050, il s’agit de remettre en cause les politiques délocalisant nos industries qui font porter de façon injuste l’effort climatique aux autres pays, souvent plus pauvres et disposant de moins de moyens. Ce plan Climat a ainsi une démarche plus globale replaçant au centre la solidarité et la coopération internationale dans la lutte pour le climat.

Aussi, en portant l’accent sur l’empreinte carbone, ce sont la place de notre industrie dans nos territoires et un autre modèle de production et de consommation qui sont promus. Ce plan s’inscrit dans une autre logique économique, à rebours des politiques actuelles au service du capitalisme prédateur sur de nombreux aspects : place des services publics, critères de financement, effort dans la formation et la recherche, développement de l’emploi.

Le plan « Empreinte 2050 » démontre qu’il est possible d’arriver à sortir des énergies fossiles en 2050, tout en proposant des « Jours heureux » aux Français·es avec une amélioration des conditions de vie d’une grande majorité de la population.

Il prend pour hypothèse que toutes et tous auront accès aux vacances, au droit à la mobilité.

Il prend aussi pour hypothèse que toutes et tous seront bien logés, bien chauffés, dans des maisons ou des appartements assez grands. Et que toutes et tous auront accès à une alimentation de qualité. C’est très loin d’être le cas aujourd’hui.

S’adapter aux crises à venir dans le cadre du capitalisme, c’est chercher à maintenir les inégalités structurelles de nos sociétés. Tant que nous ne tirerons pas le bilan de l’échec des politiques agricoles, environnementales, énergétiques de ces dernières années, nous ne ferons que continuer dans l’échec et les milieux populaires seront toujours et encore les victimes, pendant qu’une petite minorité trouvera dans le luxe et la gabegie son adaptation aux crises.

Je reprendrai la conclusion de Pierre Alain Millet : « Il n’y aura pas de résilience dans les inégalités. La seule transition qui porte un avenir, c’est la transition vers une société Socialiste ! » Je vous remercie.

Depuis 2020, c’est 508 200 € de subventions qui ont été accordées aux associations dans le cadre de la nouvelle délégation Égalité femmes/hommes et lutte contre les discriminations !

2025-3068 - Rapport sur la situation en matière d'égalité entre les femmes et les hommes - 2025 -

Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, cher·es collègues, à la veille du 25 novembre, journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes (manifestation ce samedi 22 novembre à 14 heures place Bellecour), ce rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes pour l’année 2025 est bien la preuve qu’avec un engagement fort des pouvoirs publics en faveur de l’égalité femmes/hommes permet des avancées.

Ce rapport égalité femmes/hommes 2025 présente, notamment :

– Un rapport de situation comparée femmes/hommes 2025 qui dresse un état des lieux chiffré de l’égalité professionnelle à la Métropole en 2024, éléments qui figurent également dans le bilan RH (Ressources humaines) présenté au CST en juillet 2025 ;

– Un bilan des actions.

Il pointe de nombreux effets positifs du plan métropolitain d’actions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la politique de ressources humaines de la Métropole et dans ses politiques publiques. Pour n’en citer que quelques-uns, nous pouvons nous féliciter notamment de l’identification de 42 référents égalité femmes/hommes dans les différentes directions opérationnelles -ce nombre a doublé depuis le début du mandat. Ce sont aussi des communications régulières sur les enjeux de l’égalité femmes/hommes avec des rendez-vous récurrents avec les habitantes et habitants depuis 2021 autour des Journées de l’Égalité en mars et autour de la journée du 25 novembre avec la campagne contre les violences faites aux femmes.

Le choix d’une approche intégrée de l’égalité femmes/hommes dans les politiques RH et les domaines d’actions de la Métropole apparaît judicieux et a permis, par exemple, des échanges avec les représentants du personnel et une concertation interne du 1er au 15 mars 2024 sur la promotion du genre et l’égalité femmes/hommes auprès des agentes et agents de la Métropole. Des clauses de progrès égalité femmes/hommes ont été insérées dans plusieurs schémas métropolitains, dans des marchés publics et des objectifs d’égalité femmes/hommes sont pris en compte dans notre politique d’achats. Se poursuit également la démarche d’analyse budgétaire sensible au genre.

Depuis 2020, c’est 508 200 € de subventions qui ont été accordées aux associations dans le cadre de la nouvelle délégation Égalité femmes/hommes et lutte contre les discriminations.

En tant qu’employeur, la collectivité possède une responsabilité particulière pour l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de ses collectifs. Ces actions au niveau des RH se construisent en lien avec les organisations syndicales et font l’objet de priorités dans l’agenda social. D’autres actions sont également menées dans le cadre du plan de lutte contre les discriminations dans l’emploi de la Métropole. Elles ont été présentées par madame la Vice-présidente, mais je voudrais particulièrement revenir sur trois points :

– La mise en place du dispositif de signalement des actes de discriminations et de harcèlement en mars 2024, qui a donné lieu à 38 saisines recevables entre le 05/04 et le 31/12 -preuve de son utilité.

– La lutte contre les discriminations en matière de recrutement pour garantir aux femmes et aux hommes l’égal accès à tous les postes et lutter contre les discriminations sexistesavec l’adoption du plan de lutte contre les discriminations dans l’emploi. Aujourd’hui, la mixité est atteinte et maintenue dans les équipes métropolitaines avec 50,30 %de femmes en 2024 contre 49,25 % en 2020.

– L’égalité en matière de déroulement de carrière et de rémunération avec l’intégration des objectifs d’égalité entre les femmes et les hommes comme élément structurant des lignes directrices de gestion, en matière d’avancement de grade et de promotion interne et avec la revalorisation du régime indemnitaire de la filière médico-sociale. Évaluer, prévenir et traiter les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes a permis une réduction des écarts de salaires en faveur des femmes. Et nous savons tous, ici, la nécessaire indépendance financière des femmes, notamment dans la prévention des violences.

L’ambition de travailler à plus d’égalité entre les femmes et les hommes sur l’ensemble des politiques publiques métropolitaines se traduit par une forte mobilisation de toutes les délégations métropolitaines pour porter ce sujet dans leurs actions et projets. Je voudrais, ici, souligner la promotion de l’égalité dans le domaine du sport, que madame la Vice-Présidente a déjà évoqué. L’égalité entre les femmes et les hommes est un enjeu transversal à tous les dispositifs sportifs portés par la Métropole. Ce sont 4 îlots sportifs inclusifs qui ont été financés afin de renforcer et développer la pratique sportive féminine. Les subventions attribuées aux clubs sportifs féminins ont été renforcées.

Dans le domaine de l’accès à l’emploi et de la lutte contre l’emploi féminin précaire, la Métropole soutient l’accès à l’emploi des femmes, à la fois, en accompagnant celles qui veulent créer leur entreprise mais aussi celles plus éloignées de l‘emploi dans leur parcours d‘insertion, en lien avec la MMI’e (Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi). Le travail est un vecteur d’émancipation, qui permet entre autres une indépendance financière des femmes, levier de prévention contre les violences.

Dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes, la Métropole est engagée depuis de nombreuses années pour apporter une réponse transversale. Les professionnels de la Métropole, avec notamment plus de 40 référents violences conjugales, accompagnent chaque année des femmes victimes de violences -près de 1 000 en 2024. Ainsi, ce sont 50 agents d’accueil en MDML (Maison de la Métropole de Lyon) qui ont été formés au repérage et à l’accompagnement des victimes de violences conjugales d’octobre à décembre 2024.

Comme l’année précédente, la Métropole a fait imprimer un violentomètre -dont parlait madame la Vice-Présidente-, rappelant le numéro vert 3919, distribué sur l’ensemble du territoire de la Métropole. Ce violentomètre, qui est également disponible sur le site internet de la Métropole, est un outil simple et utile, qui permet de s’assurer que sa relation est non-violente. Il a pour objectif d’aider les victimes de violences à sortir de la spirale infernale en identifiant le caractère violent dans sa relation.

De façon plus globale, la Métropole porte une attention particulière à l’accompagnement des femmes les plus vulnérables avec l’affirmation de cette prise en charge dans le plan métropolitain des solidarités et le plan pauvreté mais, plus globalement, dans l’ensemble des politiques sociales. Au titre de la protection de l’enfance, elle prend par exemple en charge la protection des femmes enceintes et des mères isolées avec enfants de moins de trois ans -mises à l’abri notamment-, et soutient les mineurs victimes de prostitution dans le cadre du plan national de lutte contre la prostitution des mineurs.

Notre groupe se félicite de toutes ces actions menées par la Métropole en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, pour lutter contre toutes les formes de violences et votera favorablement cette délibération.

Parce que la réalité, c’est :

– 140 féminicides depuis le début de l’année 2025.

– 1 femme sur 6 fait son entrée dans la sexualité par un rapport non consenti et désiré.

– C’est un viol ou une tentative de viol toutes les 2 minutes 30 (dans 91 % des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent les agresseurs. Pour la plupart, ces hommes ne sont pas des inconnus qui se cachent dans des allées sombres mais bien nos partenaires, nos amis, nos frères, nos collègues ou nos mentors).

– C’est 16 % des Françaises et Français qui ont subi une maltraitance sexuelle dans leur enfance.  Au moins 1 adulte sur 6 vit avec la mémoire de violences sexuelles subies dans l’enfance.

– C’est 1 femme sur 2 qui a déjà subi une violence sexuelle en France.

– C’est 28,5 % de salaire en moins. 1 femme sur 3 travaille à temps partiel contre 1 homme sur 10. À temps de travail égal, les femmes touchent 16,8 % de moins que les hommes. À temps de travail et à métiers équivalents, les femmes touchent 5,3 % de moins que les hommes. Symbole de l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes en France : depuis 11 h 31, lundi 10 novembre, les femmes travaillent « gratuitement » et ce, jusqu’à la fin de l’année.

Au cœur de toutes ces violences, le système patriarcal et capitaliste. Clara Zetkin déclarait que « L’émancipation des femmes comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s’émancipera du capital. Ce n’est que dans la société socialiste que les femmes comme les travailleurs accèderont à la pleine possession de leurs droits. » Je vous remercie.

Accepter les injustices comme une fatalité, c’est ce qui justifie à la fois le choix de la guerre et les stratégies politiques du bouc émissaire !

Intervention préalable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, l’assassinat récent de Mehdi Kessaci à Marseille est une illustration tragique des tensions qui fracturent notre société. Sans doute, les narco-tueurs l’ont ciblé parce que son frère Amine était engagé dans la lutte citoyenne contre le narcotrafic. Les médias ont évoqué l’association Conscience qu’il a créée, mais peu ont mentionné l’Appel de Marseille auquel il a contribué, soutenu par des personnalités comme Robin Renucci et porté, notamment, par les communistes des quartiers nord. Je vous invite à le découvrir et à rejoindre cette mobilisation citoyenne contre les trafics et les violences qui gangrènent nos territoires.

Marseille éclaire une situation que nous connaissons bien, partout, dans l’agglomération. Ce sont les habitants des quartiers populaires qui en sont les premières victimes, comme il y a peu à Rillieux-la-Pape. On ne peut que partager la colère devant un incendie criminel qui met plusieurs familles à la rue, après ceux de Vénissieux au printemps 2024 ou de Villeurbanne et de Saint-Fons en 2023. Ce sont les maires qui sont en première ligne pour organiser le relogement, et le sujet pourrait faire l’objet d’un consensus républicain.

Mais le débat politique transforme ces drames en polémiques où il faudrait se définir par rapport à des étiquettes, quand les habitants concernés ne voient que le drame et l’urgence. Cette vie politique enfermée dans des calculs électoraux est en crise, rejetée par une grande majorité -terreau d’une dérive à l’extrême droite, qui ne repose pourtant elle-même que sur des polémiques.

Le vœu proposé en retard par le groupe LR en est une illustration, dénonçant les baisses de crédits gouvernementaux 2026 pour les missions locales et l’accompagnement des jeunes. La droite qui dénonce des baisses de dépenses publiques, quelle ironie terrible ! Les mêmes, majoritaires à la Région, ont voté une baisse de 10 % des subventions aux missions locales pour 2025 ! Vos députés voteront contre le budget parce qu’il ne réduit pas assez les dépenses ! Vos dirigeants ne cessent de dénoncer les dépenses publiques ! Vos candidats aux présidentielles en rajoutent dans la course aux promesses des baisses de dépenses publiques !

Quand la politique devient à ce point un théâtre où on peut dire « blanc » ici ou hier et dire « noir » là-bas ou demain, où on peut prendre la défense d’un service public ici tout en l’attaquant ailleurs, alors, la politique est stérile, le modèle démocratique occidental électoral a fait son temps.

D’ailleurs, dans le débat budgétaire, personne ou presque ne dénonce les fortes hausses de dépenses militaires. Pourquoi ne pas étendre la fiscalité sur le patrimoine improductif aux investissements militaires ? Non, nous diront les droites réunies et, malheureusement, beaucoup à gauche, les investissements militaires sont productifs ! Eh oui, car on fabrique des armes pour s’en servir ! Et ce n’est plus de l’ironie, c’est de la colère de penser que certains pourraient voter un budget avec un record de dépenses militaires, 6 milliards de plus, dans la perspective des 5 % du PIB demandé par Trump, que planifient tous ses toutous européens.

Combien de morts représentent le stock d’armes existants, et combien les prévisions de production à venir ? La deuxième guerre mondiale ne sera rien par rapport à ce que les dirigeants occidentaux planifient ! La deuxième guerre mondiale ne sera rien par rapport à ce que les dirigeants occidentaux planifient !

Sans compter la dérive nucléaire ! Obama avait commencé à remettre en cause les traités internationaux limitant les armes nucléaires, Biden a poursuivi et Trump franchit la ligne rouge, demandant de nouveaux essais alors que les armes existantes permettent déjà de détruire plusieurs fois l’humanité toute entière !

Mais ce n’est pas nous qui avons commencé, disent les leaders occidentaux, ce sont les méchants d’ailleurs -les autocrates, les illibéraux, les Chinois- et vous aurez remarqué que, souvent, ils ne sont pas de notre monde occidental et, pire encore, ils sont parfois communistes…

Il est stupéfiant de voir se développer un véritable racisme occidental dans nos médias, jusqu’à beaucoup de gens sincères. J’ai entendu un dirigeant de gauche dire que la Chine, après avoir tué la production textile en France, allait tuer la distribution avec le développement de Shein. Ce n’est pas le scandale de ces plateformes commerciales qui autorisent la pédocriminalité, la vente d’armes ou de drogues, malheureusement nombreuses, qui explique la crise du textile.

Au début de ma vie professionnelle, j’ai travaillé pour des entreprises du textile et de l’ameublement. Les 3/4 ont disparu. Aucune n’a été fermée par la Chine mais par leurs actionnaires, souvent familiaux. Les raisons sont complexes, mais on peut produire en France… Le Slip français… les chaussettes Bleuforêt et tant d’autres… Pourquoi pas dans les années 80 ? D’abord, à cause de la grande distribution occidentale qui cherchait à produire à bas coûts, ensuite aux grandes entreprises du secteur -BMC, Boussac- qui mettaient en œuvre les logiques patronales du recentrage sur le coût de métier, de la financiarisation dans les chaînes logistiques mondialisées, entraînant derrière elle tant de PME. Ce sont les acheteurs occidentaux qui permettaient le développement asiatique parce que cela faisait grandir leur fortune, pas parce que les asiatiques sont venus piller notre industrie !

Parlons de l’ameublement. Nous avons encore, heureusement, l’entreprise Roset, mais nous avons perdu les meubles Grange -un symbole du meuble de famille français. Pourquoi ? Ne regardez pas vers la Chine, mais vers le nord, en Europe ! Le directeur commercial de Grange me disait : « Il y a deux sortes de Français, ceux qui achètent des meubles et ceux qui achètent des étagères. » Le marketing offensif du géant IKEA a accompagné un changement de société qui a détruit les « meubles de familles », cœur de la marque Grange. Mais personne ne propose des taxes sur les importations d’IKEA en France. Il est vrai qu’Ikea, c’est l’occident ; alors que Shein, c’est quand même des Chinois.

Vous êtes sûr ? Le siège de Shein est à Singapour. Ses actionnaires principaux sont : 1) une société de capital-risque de Taïwan ; 2) une société financière chinoise certes, mais qui a un siège à New-York ; 3) une société de capital-risque californienne ; 4) et une autre société financière US, à Boston. C’est la mondialisation financière que tous les libéraux occidentaux ont construite. La Chine accepte ce capitalisme et fait respecter ses lois, comme le montrent les mésaventures du patron d’Alibaba -lois qui se durcissent au fur et à mesure de son développement. Shein produit, désormais, de plus en plus ailleurs qu’en Chine, vendant en occident des produits très peu chers que les Chinois n’achètent plus ! Le salaire moyen chinois augmente, et la demande chinoise monte en gamme. Pendant ce temps, la paupérisation du monde occidental conduit à faire la course au discount. Cela conduit au record de clients dans le premier magasin Shein à Paris.

    Ce serait, nous dit-on, une mauvaise consommation de produits jetables. Mais la majorité des clients de Shein ne dépensent que quelques centaines d’euros par an en vêtement, et ce seraient ceux qui consomment trop ? Pendant que certains dépensent dix fois plus, parfois d’argent public, pour un seul vêtement ? Quand un des vecteurs de développement de la Chine est le marché du luxe en occident ? Il faut avoir une analyse de classe des consommations pour être capable de défendre un développement socialement et environnementalement juste, sans se faire avoir dans la guerre mondiale « en prenant le parti de sa propre bourgeoisie contre les autres peuples » ! Citation connue de Lénine…

    Tant que les Français qui font ce qu’ils peuvent pour acheter où ils peuvent verront des politiques multiplier les polémiques en cherchant un coupable à l’étranger, ils ne retrouveront pas l’espoir d’une société plus juste, l’espoir des jours heureux. Et accepter les injustices comme une fatalité, c’est ce qui justifie à la fois le choix de la guerre et les stratégies politiques du bouc émissaire, et donc le vote d’extrême droite. Je vous remercie.