Un nouveau sondage paraît aujourd’hui dans la presse emboîtant le pas à Gérard Collomb, qui tente de présidentialiser l’élection métropolitaine en faisant oublier qu’elle est une élection par circonscription avec 14 têtes de liste.
Les 15 et 22 mars 2020, les électeurs n’éliront pas le Président de la Métropole mais leurs élus métropolitains à partir de leur bilan, de leur projet et de leurs engagements. C’est sur cette base que les Conseillers métropolitains choisiront ensuite le Président de la Métropole et l’ensemble de l’exécutif, en rendant compte de leurs actes devant leurs électeurs.
De plus, ce sondage repose déjà sur un échantillon bien faible de 608 personnes pour 830 000 électeurs avec, donc, une marge d’erreur de 5 %. Mais il devient totalement mensonger quand on le considère à l’échelle de chacune des 14 circonscriptions. D’abord, parce que les noms proposés ne seront pas les candidats dans 13 des 14 circonscriptions, puisqu’ils ne peuvent l’être que dans une seule ! Et, surtout, parce que l’échantillon à l’échelle d’une circonscription est totalement insuffisant pour toute prévision, puisque le taux d’erreur est alors proche de 20 % ! C’est pourtant à ce niveau que se jouera la prime majoritaire qui sera l’élément déterminant de la construction de la future majorité métropolitaine. Autant dire que ce sondage ne dit rien du futur Conseil métropolitain.
Ainsi, Gérard Collomb, qui a été le premier soutien d’Emmanuel Macron, tente de réitérer le mauvais coup des élections présidentielles : effacer le débat sur le contenu des projets pour une opération médiatique qui conduirait à lui donner tous les pouvoirs. Il est devenu le candidat du Gouvernement, de la bourgeoisie et du patronat lyonnais.
Il n’est pas inutile de rappeler qu’en 2017, Gérard Collomb, soutenu par David Kimelfeld, a engagé des candidats « En marche » contre tous les candidats de Gauche et progressistes. C’est contre les forces populaires et progressistes qu’il se bat aujourd’hui.
Il poursuit son offensive contre l’existence et les droits des communes en renforçant la supracommunalité de la Métropole et en faisant passer les maires et élus qui conduiront les listes dans les circonscriptions pour des prunes.
Il affaiblit la citoyenneté en réduisant le vote au choix de Président.
Il tente sans doute un nouveau coup de force institutionnel en imposant un vote pour le Président dès le bulletin de vote alors que ce n’est pas prévu par la Loi.
En mars 2020, les électeurs ont mieux à faire qu’arbitrer le match des présidents et de choisir entre Gérard Collomb et son successeur désigné, David Kimelfeld, qui tente de jouer petitement sur le même registre.
Alors que les mauvais coups tombent -attaques contre les retraites, l’indemnisation des chômeurs, l’hôpital public, baisse des dotations communales-, il s’agira d’élire des femmes et hommes ancrés dans la réalité de leur territoire et points d’appui pour défendre les besoins des populations. Nous refusons cette régression de la vie politique qui invite les élus à faire allégeance et réduit le débat à choisir un chef. Nous appelons les élus et les citoyens à ne pas céder à cette nouvelle attaque contre la démocratie et la citoyenneté.