Archives de catégorie : Éducation et Culture

enlevant à la machine gouvernementale son auréole, (…) en la rendant à la fois ignoble et ridicule ! (Marx)

Intervention préalable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, permettez-nous d’abord de redire l’horreur à Gaza, ce génocide sans limites qui voit l’armée la plus puissance du Moyen-Orient écraser une bande de terre de 40km2 en y larguant plus de 120 000 tonnes de bombes -plus que sur l’Irak en 2003, pourtant 10 000 fois plus grand, 15 fois plus que le bombardement de Dresde en 1945. Il faut ajouter le génocide, la famine organisée, l’ambition affirmée d’une véritable épuration ethnique. La reconnaissance de l’État de Palestine par la France et de nombreux autres pays est un pas, tardif mais positif, sauf que nous savons que rien d’autre n’arrêtera Netanyahu qu’une défaite militaire. Il faut en urgence faire cesser l’envoi des armes occidentales.

Ce crime, que le narratif médiatique dominant a longtemps justifié, est illustratif d’une société où la réalité est écrasée sous l’image médiatique. Cela conduit aux fractures citoyennes, aux méfiances. On a prétendu que dénoncer le génocide était antisémite, heureusement que nous avons été nombreux à tenir pour ne pas laisser le terrain aux fascistes de tous bords…

On retrouve cette même fracture entre le débat public et l’expérience vécue sur de nombreux sujets du quotidien relevant de compétences de la Métropole.

D’abord, sur le logement :

La crise du logement est partout visible : squats, familles à la rue, logements insalubres et marchands de sommeil qui exploitent la détresse. Dans l’incendie dramatique d’une copropriété des Minguettes, on a découvert, cet été, sur 22 logements, une situation de migrants sans-papiers, une autre d’un locataire en perdition nécessitant un accompagnement fort. Cette ampleur de la crise sociale est totalement sous-estimée par nos politiques publiques mais marque l’expérience de milliers de mal-logés, qui ne vivent que la concurrence concrète et non pas le droit au logement. Un exemple récent… Une femme est expulsée d’un logement qu’elle squattait. On découvre qu’elle était titulaire d’un autre logement, squatté depuis deux ans par des dealers et qu’elle avait fui. Et nous sommes dépourvus de solution. Le 115 est dépassé et, comme nos travailleurs sociaux, fait le maximum, mais combien de personnes dans la débrouille, la sous-location, la location à la chambre dans le privé (parfois, sans bail) et, pour certains, la voiture, le squat, …

Un autre exemple de cette confusion des esprits, sur le harcèlement scolaire :

Tout le monde constate la réalité du harcèlement scolaire, du cyberharcèlement, des violences sexistes, homophobes. Les parents demandent la sécurité de leurs enfants, mais quand on parle d’éducation à la vie affective et sentimentale, à la sexualité, il y a des polémiques difficiles pour les acteurs de l’école, des inquiétudes.

Ceux qui y sont confrontés savent que, loin des guerres idéologiques, il faut du tact, de l’inclusion, du travail collectif pour entendre et surmonter les inquiétudes, tenir compte des repères culturels, familiaux, faire entendre qu’on ne fera pas reculer les violences d’enfants avec plus de contrôles, d’exclusions. Comment tisser des solidarités dans l’école face à ces polémiques ?

Troisième exemple, sur la pédopsychiatrie :

Le collectif de pédopsychiatrie de Saint Jean de Dieu alerte des difficultés de l’hôpital à assumer ses missions dans cette spécialité au travers, notamment, de deux courriers envoyés à l’ARS ; le dernier, daté du 18 septembre, alertant sur la dégradation du contexte institutionnel et de l’offre de soins en pédopsychiatrie.

Les chiffres font peur. Au CMP de Pierre-Bénite, le poste de Médecin responsable est vacant depuis trois ans. Au CMP d’Oullins, deux ans sans présence médicale. À Sainte-Foy-lès-Lyon, pas de médecin depuis décembre 2023… À l’Unité pour adolescents de Saint Jean de Dieu, pas de médecin et poste d’éducateur spécialisé non pourvu. À l’Unité de périnatalité de l’hôpital, pas de cadres de santé depuis 2024, pas de médecin responsable depuis juillet 2024. L’Unité d’accueil pour les adolescents de Vénissieux, Saint-Priest, Mions, Feyzin est fermée depuis fin juillet 2025. Les deux CMP accueillant les enfants de Vénissieux, Feyzin Solaize et Saint-Fons seront sans médecin fin octobre 2025. Le Centre de soins pour enfants de Givors n’accueille pas de nouvelles demandes.

La liste est longue des services en souffrance, alors que les besoins augmentent dans une société fracturée. Les drames successifs rappellent le prix de cet abandon. Mais l’émotion médiatique conduit trop souvent à dénoncer les malades, ceux qui souffrent et ne sont pas soignés, l’errance psychiatrique. L’État a supprimé des milliers de lits d’hôpital psychiatrique, mis en difficulté les CMP, réduit les moyens de l’éducation spécialisée et, comme sur tant de sujets, le recul de l’État et de services publics fait grandir le chacun pour soi et tant pis pour les autres. Le malade devient coupable et la seule réponse est l’enfermement. Plus de la moitié des personnes en prison souffrent de maladies psychiques.

Nous avions rendu, en septembre 2023, un avis réservé sur le Schéma régional de santé. Il est urgent, monsieur le Président, d’interpeller l’ARS. Et rappelons que l’hôpital Henry Gabrielle est toujours à Saint-Genis-Laval et qu’une mobilisation est prévue le 11 octobre autour du projet de réhabilitation.

Cette tension entre la crise en bas et la crise en haut est bien décrite par Marx, étudiant le coup d’État de Napoléon III :

Je le cite : « Pressé par les exigences contradictoires de sa situation et contraint (…) de faire tous les jours un coup d’État en miniature, Bonaparte met sens dessus dessous toute l’économie bourgeoise (…), rend les uns résignés à la révolution et les autres désireux d’une révolution, et crée l’anarchie au nom même de l’ordre, tout en enlevant à la machine gouvernementale son auréole, en la profanant, en la rendant à la fois ignoble et ridicule. »

Comment mieux décrire la vie politique macroniste ? Mais les divisions populaires, en 1852, conduisent au coup d’État. Comment en 2025 ne pas céder à l’inéluctable victoire de l’extrême droite, comment construire une alternative politique progressiste ? Marx écrit :

« Dans la mesure où il n’y a qu’une interconnexion locale entre ces gens (…), ils ne constituent pas une classe. Ils sont donc incapables de faire valoir leur intérêt de classe en leur propre nom (…). Ils ne peuvent pas se représenter eux-mêmes, ils doivent être représentés. Leur représentant doit en même temps apparaître comme leur maître, comme une autorité sur eux, un pouvoir gouvernemental illimité qui les protège des autres classes.

C’est tout le défi posé aux démocrates, loin des conflits idéologiques et des identités meurtrières, tout l’enjeu des mobilisations en cours et de l’ampleur du 2 octobre : surmonter les divisions dans le peuple dont j’ai donné trois exemples, reconstruire une unité populaire fondée sur la convergence des intérêts particuliers pour faire grandir l’intérêt général. Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Pvkn3H4R8jM?t=2726

Étudier en sécurité, une priorité pour la Nation !

Siégeant aux conseils d’administration de collèges à Corbas, Feyzin, Lyon, Saint-Fons, Vénissieux et Villeurbanne nous, conseillers métropolitains Communistes et républicains, sommes tout particulièrement bouleversés par ce qui s’est passé au collège Françoise-Dolto à Nogent, en Haute-Marne, le meurtre effroyable d’une assistante d’éducation commis le 10 juin par un jeune élève. Nos premières pensées sont pour ses proches, ses collègues, les élèves, toute la communauté éducative éprouvée et inquiète.

Alors que l’école doit être un lieu d’émancipation, protégé de la violence et où élèves et personnels peuvent travailler, apprendre, grandir et s’épanouir en toute sécurité, une assistante d’éducation y a perdu la vie. Comment prévenir et empêcher que de tels drames se produisent dans nos écoles, collèges et lycées ?

Les réponses sont multiples et ne concernent pas que l’école. C’est la société toute entière -de la guerre aux vidéos et aux réseaux sociaux, qui valorisent la violence- et l’affaiblissement de la santé publique, et notamment psychiatrique, qui fragilisent nos réponses collectives.  Mais elles concernent, bien entendu, l’école et, pour nous, exigent une présence humaine suffisante d’adultes soutenus par l’Éducation nationale ainsi que le renforcement des services publics intervenant auprès des jeunes dans tous les aspects de la vie.

Les assistants et assistantes d’éducation, au contact direct et permanent avec les enfants, sont essentiels et, pourtant, ils sont précaires, subissent des conditions de travail dégradées -jusqu’à un adulte pour plus de 150 élèves. Ils et elles ne sont pas des vigiles mais bien des éducateurs qui forment, à travers leurs actions, des citoyens et citoyennes. Ils ont besoin d’être plus nombreux, mieux formés, mieux reconnus.

Toute la communauté éducative est concernée avec une assistante sociale scolaire pour 1 500 élèves, un médecin pour 12 000 élèves et 7 400 infirmier-ère-s pour 60 000 établissements, toujours moins de psychologues scolaires alors qu’on nous annonce, à grand renfort de communication, faire de la santé mentale des jeunes une priorité. Assez de discours ! Repérer, prévenir, traiter pour que la violence ne s’installe pas à l’école est une priorité et une urgence. Les moyens humains sont essentiels.

L’abandon de la santé scolaire, de la psychiatrie infantile ou adulte, la fragilisation des services sociaux, la casse organisée de l’ensemble de nos services publics et l’assèchement des budgets des collectivités locales, c’est dans ces renoncements sans fond que se délitent la société et les consciences.

L’Éducation nationale, les collectivités locales -au regard de leurs compétences- ont la responsabilité de tout mettre sur la table pour comprendre et agir efficacement, afin de ne pas laisser la peur s’installer. Élèves et personnels doivent pouvoir travailler, apprendre et grandir en sécurité.

Nous demandons une rencontre métropolitaine pour évaluer la situation et imaginer les actions locales à construire avec tous les acteurs.

La culture serait-elle devenue une variable d’ajustement électorale ?

2025-2772 + 2025-2773 - Culture - Subventions de fonctionnement pour 2025 -

Mme la Conseillère M-C. Burricand : La culture a fait l’objet de larges débats, et c’est nécessaire. Mais ceux qui accusent la Métropole de faire de la culture une variable d’ajustement se trompent. Car chacun mesure que les restrictions menées dans la concertation, notamment sur le musée des Confluences, ne sont pas de nature à empêcher la même démarche dans d’autres secteurs. Je m’interroge, au vu des débats, la culture serait-elle devenue une variable d’ajustement électorale ?

Nous voudrions faire plus à la Métropole comme à Vénissieux, où nous avons de belles réussites… une médiathèque et un réseau de bibliothèques de quartiers… le théâtre La Machinerie et une salle Bizarre pour les musiques actuelles… le cinéma Gérard Philippe… le festival Fêtes Escales… l’école de musique… plusieurs équipements, donc, d’échelle métropolitaine… Et les besoins, comme les possibles, sont immenses.

En France, la moitié du budget public de la culture est assumée par les collectivités locales -à 80 % par les communes et intercommunalités.  Revient à l’État, tous ministères confondus, l’autre moitié du budget. C’est peu !

D’autant que, dans ce domaine, l’État dépense 20 fois plus pour un habitant de Paris que pour les autres.

La culture est aussi largement financée par ses usagers. Les français consacrent, en moyenne, 16 milliards d’euros -presqu’autant que le financement public-, soit 3,4% de leur budget en moyenne.

Mais cet accès reste inégal. L’Observatoire des inégalités indique des écarts de 20 à 44 points selon l’activité concernée entre les cadres supérieurs et les ouvriers employés.

La culture ne peut être laissée dans les mains du marché, il y a besoin d’un grand service public de la culture, de partenariats plus forts entre les collectivités et l’État.

Oui, nous voudrions faire plus. Nous préfèrerions que « Lire en Fête » n’ait pas fermé ses portes, que le musée des Confluences vogue en disposant de tous les moyens que son succès -et son succès populaire- autorise.

Mais personne ne peut ignorer que c’est bien l’État qui est à la source des difficultés des collectivités locales en imposant un budget d’austérité qui affaiblit l’action des collectivités locales, ses coupes sur le budget de la culture, les attaques contre le Pass Culture.

L’Union européenne réclame 8oo milliards pour la guerre, soit six fois le budget de la Russie, à peine moins que celui des États-Unis (892 milliards)… Combien pour la France (50 milliards, aujourd’hui) ?

Qui peut s’imaginer que, dans une telle situation, la culture s’épanouirait ?

Et n’oublions pas, dans cette affaire, ceux qui sont en première ligne de cette attaque… les artistes, auteurs et travailleuses, travailleurs précaires, toujours menacés, remis en cause…

C’est aussi en respectant ces femmes et hommes, leurs métiers que notre société montre son intérêt pour la culture.

Nous allons donc être de ces combats pour une culture émancipée de l’ordre dominant et des replis identitaires de toute nature, car nous voulons une société de partage et de vivre ensemble dans un monde de paix.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=26810

Musée des Confluences… une décision prise en accord avec la direction…

2024-2420 - Musée des Confluences - Modification des conditions de financement de l'établissement pour 2024 -

Mme la Conseillère M-C. Burricand : Monsieur le Président, chers collègues, nous approuverons cette délibération en en mesurant l’importance dans un moment très contraint pour notre collectivité, mais sans méfiance a priori sur les intentions de notre exécutif.

Nous savons que les collectivités locales traversent un moment difficile du fait de la perte de ressources importantes, et cela n’épargne pas la Métropole. Le désengagement de l’État, dans des missions essentielles, pèse évidemment sur nous… de même que la crise économique et sociale, qui s’aggrave et qui joue beaucoup, pour la Métropole, sur ses ressources et sur ses marges de manœuvre.

Il faut aussi se souvenir que les collectivités locales, on ne le dit pas suffisamment, financent à peu près (selon les années) la moitié de l’ensemble de l’activité culturelle du pays, tout en sachant que ce n’est pas une compétence obligatoire pour lesdites collectivités locales. C’est quand même un élément important.

Je voulais venir sur la question du musée des Confluences, qui a fait beaucoup parler, débattre dans la construction du projet (qui était porté, à l’époque, par le Conseil général du Rhône) du fait de son coût et de sa situation mais qui, après tous ces débats, est aujourd’hui apprécié comme un équipement culturel essentiel qui est ancré dans la métropole, comme dans la région, tout en accueillant plus d’1/3 de visiteurs nationaux ou internationaux.

Au-delà d’une fréquentation en hausse avec 671 597 personnes accueillies en 2023, c’est 56 % de primo-visiteurs (ce qui veut dire qu’il offre un accès à la culture à des personnes qui, peut-être, n’ont pas toujours l’habitude d’aller dans des musées), 56 % aussi de – 30 ans et 35 % des visiteurs sont une famille (c’est-à-dire au moins un adulte et un enfant). Si je donne ces chiffres, c’est parce qu’il me semble que le musée a provoqué un véritable engouement populaire, et que c’est quand même important pour un équipement culturel de cette nature, qui ne baisse pas, en plus, ses ambitions sur les expositions, les questions qu’il traite.

Il est évident que le musée des Confluences, au travers de la gratuité des tarifs pour une catégorie large de la population, que nous souhaiterions d’ailleurs élargir au-delà, et notamment la gratuité en direction de tous les scolaires et tous les – 18 ans, est une opportunité pour des gens qui se rendaient peu dans des équipements culturels d’y aller. Et, personnellement, pour y être allée avec des enfants, j’apprécie vraiment le travail qui est fait en leur direction pour qu’ils puissent prendre cette habitude de se rendre dans ce type d’équipement avec plaisir. C’est très important pour l’avenir.

Il serait, d’ailleurs, important -je le dis aussi- d’avoir une vision encore plus précise sur ces questions. Quelles sont les situations sociales, les métiers des personnes qui viennent au musée ? De quels lieux de l’agglomération viennent-ils ? Cela nous donnerait encore une vision plus précise, et là où nous devons faire porter nos efforts.

Donc, ce musée est très important pour notre métropole. Il est très important pour la population. Il joue son rôle. Donc, cette diminution d’un million de la subvention de fonctionnement ne nous satisfait évidemment pas, mais nous la voterons.

Nous la voterons, parce qu’il y a une subvention d’investissement d’un million d’euros équivalente. Nous la voterons, parce que -pour avoir participé à la commission Culture, éducation, sport et avoir entendu, à plusieurs reprises, la directrice du musée – je pense que cette décision se prend en accord avec l’équipe de direction, qui est prête à l’assumer tout en maintenant ses objectifs. Et c’est pour cela que nous pensons pouvoir la voter.

Et puis, il me semble -mais je pense que monsieur le Vice-Président viendra peut-être sur cette question- que le choix de l’exécutif et du vice-président, par rapport aux difficultés budgétaires, c’est de prendre des décisions raisonnées et de maintenir notre activité le plus possible, au plus près des habitants.

Donc, pour toutes ces raisons, nous allons voter cette délibération.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Q2L6YqWr5t4?t=18501

Un équipement sportif utile, mais une attention au contexte de proximité difficile…

2024-2319 - Vaulx-en-Velin - Vénissieux - Sport - Attribution de subventions d’équipement à la Commune de Vaulx-en-Velin et à Lyon Métropole Habitat pour la création d’îlots sportifs inclusifs -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, nous voterons, bien entendu, cette délibération avec un commentaire sur l’attention qu’on doit porter sur les difficultés que nos bailleurs rencontrent dans la gestion du quotidien et de la proximité.

J’aurais un avis un peu plus équilibré que le vice-président sur la préparation, la relation avec les locataires, les habitants du quartier. Pour ceux qui ne le savent pas, un peu au-dessous du rond de droite de votre photo, c’est un point de deal bien connu du quartier. Et donc, les difficultés du quotidien sur l’entretien des allées, sur les difficultés des gardiens, c’est quand même ce qui est dominant dans le vécu des locataires.

Je crois qu’il faut faire attention… parce que nos bailleurs sont en difficultés sur ces sujets. Ils sont en difficulté, évidemment, pour des raisons générales sur la situation des bailleurs, sur les atteintes contre le logement social mais ça les met, concrètement, en difficultés dans la relation aux locataires.

J’ai rencontré l’Amicale des locataires, qui faisait une Fête des voisins à peu près à l’endroit de ce projet… Je vous assure qu’il faut les entendre, les écouter pour avoir une bonne représentation de ce qui se passe.

Je crois que nous finançons nos trois offices métropolitains sur leur politique de proximité et sociale. Je crois qu’il faut qu’on soit plus attentifs pour avoir la vérité de la situation de terrain que nous connaissons bien, pour ce qui concerne Vénissieux.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=27765

La Cité internationale des arts du cirque au Puisoz !

2024-2318 - Culture - Construction de la Cité internationale des arts du cirque - Lancement de la consultation du concours restreint sur esquisse -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, cette délibération décline le projet de Cité internationale des arts du cirque dans ses aspects éducatifs, artistiques, sociaux et urbains comme dans ses éléments immobiliers sur le site du Puisoz. Nous approuvons le choix de soutenir les arts du cirque sur notre métropole ; c’est d’autant plus nécessaire qu’en France ils sont loin d’être considérés à leur juste valeur, réduits à un art mineur. Nous approuvons les objectifs annoncés d’inclusion sociale, de maillage du territoire, d’impact environnemental et d’égalité entre femmes et hommes, de structuration de la filière professionnelle des arts du cirque indispensable pour un égal accès à ces métiers de toutes et tous comme pour sécuriser des parcours professionnels trop souvent marqués par la précarité, d’autant que le statut d’intermittent du spectacle est plus que jamais menacé.

Nous nous félicitons donc de l’engagement de consultation de la maîtrise d’œuvre pour la construction de l’équipement situé au Puisoz et d’une réalisation à l’horizon 2028, que nous souhaitons effectif.

L’aménagement du site est le fruit d’une longue bataille qui a toujours mobilisé la ville de Vénissieux. Celle-ci a fait preuve d’une longue patience au regard de ses partenaires. Notre ville, comme beaucoup d’autres, a expérimenté la coupure du périphérique, entaille dans la ville mais aussi dans le Grand Lyon devenu Métropole. Le projet Puisoz Grand Parilly a donc été un soulagement, après des années d’attente, mais il a aussi fait l’objet de nombreux débats, discussions aussi avec l’investisseur privé, autour, finalement, d’une question centrale : il ne s’agissait surtout pas de construire une nouvelle zone commerciale mais bien un lieu de vie, mêlant activité commerciale et de loisirs, services administratifs à la population, offres de santé, logements et nous nous sommes battus pour que le logement social y trouve sa place. En somme, un nouveau quartier ouvert sur sa ville, Vénissieux, et sur son agglomération, d’autant que bien desservi par la ligne D et le T4 et adapté au développement des mobilités douces.

Une importante réserve foncière avait été réservée pour la réalisation d’un équipement d’agglomération, c’est donc un engagement métropolitain de longue date qui est respecté avec l’arrivée de la Cité internationale des arts du cirque au Puisoz.

Depuis que la Région Rhône Alpes s’est retirée du projet, nous entendons beaucoup dire, à droite, qu’il faudrait revenir sur ce projet d’autant que nous connaissons des difficultés financières.

D’une part, ce serait revenir sur l’engagement de deux majorités métropolitaines.

D’autre part, c’est faire peser un soupçon de « gabegie » financière sur la majorité alors que la délibération prend clairement en compte le retrait de la Région en déclinant en deux phases le projet.

Enfin, cela dédouane la responsabilité du président de la Région, Laurent Wauquiez, pour son désengagement partisan.

Nous entendons les difficultés des personnels, tant dans la mobilisation de ce jour que dans les recours des habitants en attente de traitement de leurs demandes.

Mais ces difficultés grandissent… d’abord, du fait du désengagement de l’État sur ses missions essentielles- éducation, santé, logement d’urgence -… de l’aggravation des inégalités sociales liées aux politiques gouvernementales qui ont sacrifié salaires et retraites… des ponctions des gouvernements successifs sur les ressources de collectivités locales…

La situation du pays montre combien les postures politiciennes sont contre-productives.

Nous voterons cette délibération.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/8vpjwzLuqc4?t=9377

La lutte pour les droits des femmes et la lutte contre l’inégalité scolaire !

2024-2231 - Vénissieux - Collèges - Dénomination du futur collège de Vénissieux -

Mme la Vice-Présidente PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, l’ouverture d’un nouveau collège sur la commune de Vénissieux répond aux besoins d’une population scolaire croissante sur le secteur Vénissieux/Saint-Fons où les collèges existants ont dépassé leur capacité d’accueil. Il y avait donc une urgence à construire ce nouvel établissement, qui proposera des locaux de haute qualité environnementale et d’usage. La qualité des équipements scolaires est un plus pour la réussite des élèves et pour l’implication des parents qui accordent une meilleure confiance dans l’école de la République. Nous savons que les choses sont liées. Un cercle vertueux qui rayonne au-delà des murs des établissements scolaires avec un impact positif pour les communes, pour le dynamisme et la qualité de vie dans les quartiers. Un nouveau collège, pour nos deux villes frappées par les inégalités sociales, est une bonne nouvelle pour l’égalité des chances !

Il faut, à présent, redoubler d’efforts pour tous les autres collèges, notamment le collège Aragon.

Concernant la dénomination de ce nouveau collège, « Katia Krafft », je souhaitais vous informer que ce choix a été porté par le Conseil municipal des enfants de Vénissieux qui a travaillé sur la base de plusieurs propositions de personnalités. Le portrait de Katia Krafft a obtenu la majorité des voix pour son parcours inspirant et audacieux.

Katia Krafft était une volcanologue avant-gardiste, diplômée de l’École normale et rare femme à exercer ce métier au contact des sommets explosifs. Elle a reçu le Prix de la vocation en 1969 pour ses travaux de volcanologie. Avec son mari, elle aura alimenté un fond iconographique à ce jour inégalé, coécrit une dizaine de livres, réalisé des films et effectué de nombreuses conférences à travers le monde. Au-delà de la démocratisation de la science des volcans, Katia Krafft aura permis de promouvoir le métier de volcanologue auprès des femmes.

Permettez-moi d’insister sur l’importance de ce choix d’une personnalité féminine pour nommer ce futur collège. Les inégalités femme-homme persistent, c’est un fait. Nous devons regarder en face les causes et les mécanismes de ces inégalités systémiques. L’invisibilité des femmes dans l’espace public et dans l’histoire en est une avec une succession de manuels scolaires, pas si anciens que cela, où l’on retrouve peu de femmes, souvent réduites au rôle de faire-valoir.  Nous avons beaucoup à faire pour lutter contre cette transmission d’un passé tronqué dans lequel les femmes n’auraient ni écrit, ni peint, ni inventé, ni cherché et encore moins trouvé. Autant de femmes que nous devons, aujourd’hui, mettre en avant.

C’est une transformation profonde de notre société que nous visons. La lutte pour les droits des femmes et la lutte contre l’inégalité scolaire en font évidemment partie. Le rôle émancipateur de l’école publique est central pour permettre aux jeunes générations de construire cette société équilibrée, en citoyens éclairés.

Permettez-moi d’ouvrir une parenthèse concernant les annonces de Gabriel Attal qui signe la fin du collège unique. Les préconisations gouvernementales prônent, ouvertement, un enseignement à deux vitesses et vont plonger les collèges REP et REP+ dans de grandes difficultés, car les moyens ne sont pas au rendez-vous, avec un risque de suppression des dispositifs existants et d’aggravation des inégalités scolaires.

Parents d’élèves et personnels éducatifs sont déjà mobilisés contre la « réforme Attal ». Une mobilisation qui rejoint celles pour de meilleures conditions de travail, l’augmentation de salaires, la création de postes supplémentaires pour la baisse du nombre d’élèves par classe, le recrutement d’enseignants en nombre suffisant, comme des personnels pédagogiques, administratifs, ou dédiés à l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Le mépris de ce gouvernement pour l’école publique a des effets dévastateurs dans les territoires avec la dégradation du climat scolaire et, par conséquent, le délitement des liens sociaux.

L’action de la Métropole et des communes autour de la question scolaire est importante, mais il est urgent de replacer l’école de la République au centre des préoccupations de l’État.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/kD0xSZelKiU?t=28519

Quelle école publique voulons-nous ?

Parents d’élèves, syndicats enseignants, personnels éducatifs sont vent debout contre la réforme Attal qui signe la fin du collège unique, la mise en place de groupes de niveau qui vont aggraver les inégalités scolaires et entraîneront la suppression de dispositifs existants, car les moyens ne sont pas au rendez-vous.

Les mesures préconisées pour l’école publique prônent ouvertement un enseignement à deux vitesses, et vont plonger les collèges REP, REP+ dans de grandes difficultés. Les élèves en apprentissage vont encore, une nouvelle fois, en payer le prix fort !

Nous soutenons la mobilisation des parents d’élèves et des enseignants pour de meilleures conditions de travail, l’augmentation de salaires, la création de postes supplémentaires pour répondre aux besoins et permettre la baisse du nombre d’élèves par classe, le recrutement des enseignants en nombre suffisant -comme des personnels pédagogiques et administratifs, ceux dédiés à l’Accueil des enfants en situation de handicaps (AESH).

Le très court passage d’Amélie Oudéa-Castéra a témoigné du mépris de ce gouvernement pour l’école publique. Nous actons son départ.  Cependant, le changement de ministre à l’Éducation nationale ne change rien sur le fond et le manque de moyens toujours plus criant pour notre école publique et républicaine. Nous appelons à participer nombreux aux différentes initiatives des prochains jours.

Revoir la PPI pour les collèges !

Lors des Assises des quartiers populaires organisées par la Métropole sur les inégalités sociales et territoriales dont un des thèmes était l’éducation, un jeune collégien a exprimé une des attentes des élèves… des collèges de 500 places maximum… Pour l’instant, ce n’est pas du tout un objectif que la Métropole a pris en compte dans son Schéma directeur des collèges, même à long terme. Ce schéma prévoit même, au contraire, une hausse des effectifs moyens par collège.

Et les annonces d’investissement dans les collèges de Vénissieux, reconstruction de Aragon et restructuration lourde de Triolet en sont encore au stade d’annonce. Les études, et seulement les études, sont lancées pour Triolet dans ce mandat ; rien n‘est annoncé pour Aragon.

Pourtant, les investissements de la Métropole sont importants : pour les voies lyonnaises ; pour les mobilités, en général ; pour de grands dossiers, comme la restructuration de Perrache.

Pourtant, les collèges sont une compétence entière de la Métropole.

Cette situation n’est plus acceptable. Les collégiens ont besoin d’une accélération forte des investissements de la Métropole avant 2026.

Les élus communistes appellent les parents et les enseignants à la mobilisation pour mettre nos collèges sur le sommet de la pile des dossiers métropolitains.

Des investissements pour les collèges sans plus attendre !

La Métropole a organisé, ce 6 avril au Transbordeur, des Assises des quartiers populaires qui ont abordé de nombreux sujets concernant les inégalités sociales et territoriales et les politiques publiques devant y répondre.

S’il y a eu beaucoup de témoignages et de questions concrètes, un sujet n’a pas été abordé : l’état des collèges et le schéma directeur d’investissement de la Métropole.

Un jeune collégien a, pourtant, exprimé une des attentes des élèves… des collèges de 500 élèves maximum… Pour l’instant, ce n’est pas du tout un objectif que la Métropole a pris en compte dans son Schéma directeur des collèges, même à long terme.

Et les annonces d’investissement dans les collèges de Vénissieux, reconstruction de Aragon et restructuration lourde de Triolet en sont encore au stade d’annonce. Les études, et seulement les études, sont lancées pour Triolet dans ce mandat ; rien ‘est annoncé pour Aragon.

Pourtant, les investissements de la Métropole sont importants : pour les voies lyonnaises ; pour les mobilités, en général ; pour de grands dossiers, comme la restructuration de Perrache.

Pourtant, les collèges sont une compétence entière de la Métropole.

Cette situation n’est plus acceptable. Il ne faut plus attendre. Les collégiens ont besoin d’une accélération forte des investissements de la Métropole avant 2026.

Les élus communistes appellent les parents et les enseignants à la mobilisation pour mettre nos collèges sur le sommet de la pile des dossiers métropolitains.

Les élus communistes métropolitains :

– Léna ARTHAUD (Villeurbanne)

Marie-Christine BURRICAND (Portes du sud)

Christiane CHARNAY (Lônes et coteaux)

Raphaël DEBÛ (Lyon-ouest)

Thierry HAON (Portes du sud)

Pierre-Alain MILLET (Portes du sud)

Michèle PICARD (Portes du sud)

Les élus communistes vénissians dans les collèges :

Saïd Hamidou ALLAOUI (collège Triolet)

Sophia BRIKH (collège Aragon)

Véronique FORESTIER (adjointe à l’éducation)

Amel KHAMMASSI (collèges Aragon et Triolet)