Archives de catégorie : Déplacements et Mobilité

Parkings publics : des résultats de gestion privée bien surprenants…

N° 2018-3138 à N° 2018-3142 - Rapports des Délégataires de services publics - Activités d’exploitation des ouvrages de stationnement - 2017 -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, la comparaison des différents rapports des gestionnaires de parkings publics est surprenante : des chiffres d’affaire très variés, correspondant bien sûr à des équipements de taille très différente mais pas seulement dépendant du nombre de places ; des résultats nets qui vont du négatif à plus de 50 % du chiffre d’affaires -le genre de rentabilité dont Marx dit qu’elle conduit les capitalistes à tous les crimes- avec des durées de contrat qui atteignent le record de 60 ans et des redevances versées à la Métropole -qui vont de pas grand-chose, même en pourcentage du chiffre d’affaires, à beaucoup, plusieurs millions- représentant au total une recette non négligeable pour notre budget.

Au passage, une remarque amusante, le parc de stationnement de la bourse -qui a pourtant une bonne rentabilité de 30 %- verse 0€ de redevances… Faut-il y voir une influence des investisseurs proches ? … Notons aussi que celui de la Cité internationale perd de l’argent, 10 % de son chiffre d’affaires, mais verse une belle redevance, 30 %… Au global, le chiffre d’affaires va de 60€ à 6 000€ par place, le résultat de -800 % à +57 %, la redevance de 0 à 1 600€/place…

Nous avons bien compris qu’il y avait des situations historiques diverses, des situations commerciales différentes, et des contrats différents et parfois très anciens. Mais, il est d’autant plus nécessaire d’apporter une totale transparence sur ces contrats. Cela suppose d’abord, lors d’une prochaine séance, une présentation synthétique comparative et explicative de ces situations, permettant ensuite de discuter d’une politique de gestion du stationnement qui ne laisse aucune place aux niches de rentabilité excessive et accompagne, au contraire, nos politiques de mobilité, en jouant sur les tarifs, sur la complémentarité avec les transports en commun et les modes actifs…

De tout le pays monte la colère populaire contre l’injustice sociale et fiscale !

Vœu déposé par le groupe Communiste, Parti de gauche et républicain -

De tout le pays monte la colère populaire contre l’injustice sociale et fiscale. Des millions de femmes et d’hommes constatent qu’ils ne s’en sortent plus et n’acceptent plus de payer de plus en plus cher pour survivre avec des salaires de misère, des pensions sans cesse rognées, des allocations sacrifiées sur l’autel de l’austérité.

Ce Gouvernement justifie sa politique d’inégalités par la fausse promesse de la théorie du « ruissellement ».

Ce Gouvernement justifie l’augmentation des prix et des taxes en faisant croire qu’elle est nécessaire à une transition écologique.

Mais l’arrogance des ultras-riches, qui sont les seuls bénéficiaires de la politique du Gouvernement, ne crée ni croissance ni emploi et enferme, au contraire, notre peuple dans les bas salaires, les emplois précaires, la domesticité.

Mais l’humanité ne peut relever le défi climatique sans remettre en cause la logique économique du profit-roi, qui est au cœur du court-termisme que nous impose la « concurrence libre et non faussée ».

L’urgence pour la planète est de mettre en cause les logiques militaires pour faire reculer la domination des pétrodollars et, plus généralement, l’économie carbonée et permettre une réelle Transition énergétique. La France -avec ses compétences scientifiques et techniques, notamment de sa filière nucléaire-, comme le demande le dernier rapport du GIEC, pourrait jouer un rôle important pour aider les pays dépendants du charbon à en sortir rapidement.

Car la France est un bon élève du climat, et il est irresponsable de faire croire que des mesures punitives sur les déplacements, le logement ou la consommation des Français pourrait avoir le moindre impact sur l’avenir de la planète.

Par contre, la France détruit depuis des années son modèle social qui assurait la protection des plus faibles, des retraités, des jeunes, des femmes, et elle est devenue vice-championne en 2017 de la croissance du nombre de millionnaires !

C’est pourquoi nous demandons que le Gouvernement réponde à la souffrance et à la colère du pays avec de premières mesures :

  • augmentation du SMIC de 200 euros nets et négociations nationales pour une augmentation générale des salaires et pensions, dans le public comme dans le privé ;
  • moratoire généralisé sur les hausses de prix et de taxes pour 2019 qui frappent la consommation de tous, et taxation du kérosène ;
  • taxation exceptionnelle des 10 milliards de profits annuels des compagnies pétrolières ;
  • arrêt de toutes les mesures de fermetures de lignes ferroviaires de proximité ;
  • plan d’urgence pour la relance du fret ferroviaire ;
  • retour à une TVA de 5,5 % sur les transports en commun ;

– rétablissement de l’ISF.

Il faut de telles mesures de rupture pour sortir des fractures politiques et citoyennes qui détruisent notre démocratie.

L’accès mode doux à la zone commerciale Champ du Pont…

N° 2018-3250 - Bron, Saint Priest - Restructuration du pôle commercial Champ du Pont -

M. le Conseiller MILLET : Une courte intervention pour un double constat.

L’ensemble des opérations prévues dans cette première phase concerne les accès voitures à un espace connu pour son engorgement. Le départ des deux enseignes aurait pu être l’occasion de rechercher une plus grande diversité de fonctions tentant de réduire les flux voitures à certaines heures.

Dans un tel contexte, affirmer que la Métropole souhaite « programmer des aménagements modes doux pour sécuriser les déplacements cycles, piétons aux abords du site » nous paraît bien vague, d’autant que nous n’avons aucun élément financier sur la part de ces aménagements modes doux dans les 8M€ de travaux prévus.

De même, nous nous inquiétons que ces aménagements modes doux concernent, sans précision, les abords du site et vers le campus universitaire ou le secteur d’habitation. Or, une des problématiques importantes actuelles de ce site reste l’accès mode doux aux activités du site, par exemple : quand vous voulez aller vers une enseigne sportive bien connue au nord de l’autoroute en venant du sud…

Visiblement, l’enquête publique n’a pas suscité d’intérêt, malgré le nombre de personnes concernées par ce site, et nous pensons que, de ce point de vue, la concertation ne peut être considérée comme suffisante. Nous demandons que les commerces organisent une nouvelle séquence de concertation avec tous les moyens de relation à leurs clients qu’ils sont capables de mobiliser pour d’autres sujets.

En l’absence, nous nous abstenons sur cette délibération.

Ras-le-bol des inégalités, des injustices et du mépris !

N° 2018-3186 - Débat d’orientations budgétaires 2019 -

Mme la Conseillère PICARD : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, merci aux services pour leur travail conséquent.

J’irai à l’essentiel : le groupe Communiste, Parti de gauche et républicain regrette que ce rapport n’aborde ni les politiques publiques menées par la Métropole ni les priorités fixées. Nous avons, au travers de ce document, une nouvelle démonstration que vous êtes, monsieur le Président, un bon élève du Gouvernement Macron, et que tout est parfait dans le meilleur des mondes. La Métropole de Lyon se fait toujours l’écho du projet macroniste. Circulez, y a rien à voir ! Ni Gilet jaune, ni blouse blanche, ni enseignant en souffrance, ni pompier en colère, ni lycéen privé d’avenir, ni Maires en révolte !

Juste une petite parenthèse concernant les élus locaux. Je ne dois pas être la seule Maire en colère, parmi les 59 de la Métropole, ni la seule adhérente de l’Association des Maires de France. Donc, vous lisez comme moi quotidiennement les publications de cette association, qui dénonce les attaques contre la libre administration des collectivités, la contractualisation, la suppression de la Taxe d’habitation, les baisses des dotations -ayant asséché les finances locales-. Nous voyons, chaque jour, les effets dramatiques de cette stratégie de démantèlement des collectivités territoriales et des services publics. La baisse des budgets, c’est la baisse de l’emploi mais, également, la dégradation, le délabrement des structures, parfois jusqu’au drame. L’effondrement, à Marseille, de logements sur des locataires, est un choc ! Réagissons !

Dans cette période de tension et de mobilisation pour le pouvoir d’achat, pour plus de justice fiscale, pour la défense du service public, permettez-moi de réaffirmer, dans cet hémicycle, notre ADN populaire et les choix politiques que nous portons.

Vous ne pouvez pas, monsieur le Président, feindre de ne pas entendre nos revendications de priorisation pour répondre à l’urgence sociale et climatique quand, dans la rue, des milliers de personnes manifestent.

La colère qui gronde dans notre pays est l’expression crue d’un ras-le-bol contre les inégalités, les injustices et le mépris.

Cette même colère s’exprime depuis plusieurs décennies, au travers des mouvements sociaux portés par les syndicats, les partis politiques de transformation sociale et leurs élus. Toutes les mobilisations constructives, pour des droits fondamentaux, sont restées sans audience face à des Gouvernements successifs, sourds à la souffrance d’un peuple. Aucune des revendications construites n’a débouché sur une réponse des pouvoirs publics et sur des acquis.

La désespérance s’exprime aujourd’hui, dans toute sa violence et tous ses abus, que nous condamnons.

Nous appelons le peuple à s’emparer des choses, à pacifier, élargir et construire une mobilisation qui rassemble, et à ne pas tomber dans le piège de la violence qui divise. Nous appelons aussi le pouvoir public à donner enfin sens à la justice sociale.

Face à l’urgence sociale et un taux de pauvreté de 15,2 % en 2017, nous plaidons pour un plan ambitieux de Solidarité qui assume la redistribution des richesses de la Nation. Nous rappelons à la Métropole notre opposition à toute baisse de budget dans ce domaine. Nous demandons des mesures urgentes et ambitieuses sur les questions les plus inquiétantes, notamment la grande pauvreté, les personnes âgées et la situation inhumaine des EHPAD. Nous devons concentrer plus de moyens là où les besoins sociaux augmentent. Concrètement, au niveau de l’Institut départemental de l’enfance et de la famille dont il est question dans une prochaine délibération, un effort supplémentaire doit être fait pour augmenter l’accueil des mineurs et le nombre de postes des professionnels qui les accompagnent. Car nous avons besoin, entre autres, de renforcer les dispositifs de sortie des centres d’accueil transitoire pour les mineurs isolés.

Le logement social, comme outil de notre modèle social, est malmené par l’assouplissement de la loi SRU, la fin de l’aide à la pierre, la loi ELAN, la vente de logements sociaux, … poussant des familles, malgré elles, à s’endetter, dans un contexte où le pouvoir d’achat est insuffisant… ce qui donnera naissance, demain, à de nombreuses copropriétés dégradées… La Métropole a le devoir de fournir un logement digne à tous ceux qui vivent dans la rue, mais aussi aux familles qui n’en peuvent plus de stagner sur des listes d’attente aberrantes pour un logement social qui représente un droit. La rénovation énergétique doit s’accélérer, en s’appuyant sur la réussite d’Écoréno’v. Pour cela, nous avons besoin d’une politique nationale plus ambitieuse, avec l’augmentation du nombre de logements visés et l’augmentation du niveau d’aides, avec un reste à charge zéro pour les foyers les plus en difficultés.

Pour le retour à l’emploi, nous refusons la disparition des Missions locales ainsi que la baisse annoncée, pour 2019 et 2020, de la mission « Travail et emploi » et du financement d’État de Pôle Emploi.

Face à l’urgence climatique, nous appelons à une réaction massive des pouvoirs publics plutôt que la culpabilisation et la taxation des populations, contraintes aux déplacements individuels par défaillance du service public.

Développer le transport collectif, de partout et pour tout le monde, est un levier que nous possédons. Tous ceux qui subissent l’enfer des embouteillages réclament une accélération de la Transition de mobilité métropolitaine. Nous dénonçons la fracture territoriale, toujours défavorable à l’est -qui subit le report de circulation et ses nuisances-. Nos choix budgétaires doivent témoigner d’un respect de tous les territoires, de toutes les populations.

Un nouveau plan Mobilité doit affirmer la place centrale du rail, la transformation des pôles gares, la création de nouvelles lignes de métro et de tram ainsi que de nouveaux parkings relais et bornes vélos, et la transformation du périphérique. Bien sûr, cette question ne pourra pas se solutionner sans la mobilisation de la Région et de l’État qui, pour l’instant, n’a rien trouvé de mieux à faire qu’une réforme du rail, dont nous subissons déjà les effets négatifs. C’est ce que dénonce, par exemple, le Collectif d’usagers Givors-Lyon qui se mobilise depuis plusieurs mois contre la suppression de TER, entraînant des conditions de transport dégradées et un report de déplacements en véhicules individuels, avec saturation des axes routiers et pollutions en cascade.

Nous portons également l’Éducation comme priorité et, face au délabrement des collèges, nous demandons un effort d’investissement, avec un plan et une réflexion globale. Tout ce qui touche aux collèges concerne directement les élus municipaux. Aussi, nous insistons pour que toute rénovation, construction ou autres projets soient menés en transparence avec les Communes et passent par la discussion avec les élus.

Alors, j’entends déjà la réponse, à l’unisson, des responsables politiques « La République en marche » et le même discours -qu’ils soient au Gouvernement ou dans les territoires- : « Les budgets sont contraints, nous ne pouvons pas continuer à dépenser un pognon de dingue ». Notre groupe pense, au contraire, qu’un autre projet de société est possible, avec une autre répartition des richesses : en rétablissant l’ISF, en stoppant l’évasion fiscale, en taxant le Kérosène.

Albert Einstein disait : « On ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré ». Il nous faut, ici à la Métropole mais aussi à Bercy, sortir de notre zone de confort et définir, en toute responsabilité, nos priorités budgétaires et les ressources à mobiliser. Nous devons changer de schéma pour changer de société.

Je vous remercie.

Le TGV pour les « winners », et les « cars Macron » pour les autres !

N° 2018-3050 - Lyon - Gares routières -

M. le Conseiller BRAVO : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Vice-Présidents, mes chers collègues, ce rapport est, in fine, la mise en application de la loi NOTRe qui « donne compétence à la Métropole pour la gestion des gares routières et des haltes routières » et de la loi du 6 août 2015 « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » -fameuse loi fourre-tout du ministre de l’Économie de l’époque et actuel Président de la République-.

Ainsi, elle a donné naissance aux « cars Macron », qui ont fortement fait évoluer l’activité du transport par autocars et mis en concurrence le Service public du transport ferroviaire, qui subit des attaques répétées en vue de son démantèlement. Trois ans après, il y a des enseignements à tirer et le bilan des « cars Macron » n’est pas si reluisant que le disent leurs défenseurs et ce qu’Emmanuel Macron lui-même vendait à l’époque.

On peut, certes, constater que, depuis leur création, la fréquentation n’a cessé de progresser : selon le dernier bilan de l’ARAFER, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières créée en 2009 par le Gouvernement Sarkozy, les « cars Macron » ont transporté 7,1 millions de voyageurs l’année dernière. Rien qu’au premier trimestre 2018, leur fréquentation a augmenté de 30 % !

« Une incontestable réussite », déclarait Bernard Roman, le président de l’ARAFER, lors de son allocution pour la présentation de son rapport d’activités 2017 et, ainsi, montrer sa satisfaction appuyée aux « cars Macron ». « Si cela marche, » -nous dit-on- « c’est parce que cela correspondrait à une vraie demande grâce à leurs petits tarifs » : une quinzaine d’euros pour un Paris-Lyon en autocar contre plus du double en TGV. Les « cars Macron » permettraient ainsi à des personnes de voyager, qui ne le pouvaient pas jusqu’ici. Or, il ne s’agit là que de 17 % des voyageurs, d’après l’ARAFER elle-même.

Et de poursuivre que « dans un pays aussi centralisé que la France »« la desserte des trains reste organisée en étoile depuis Paris, ces cars offriraient un moyen de se déplacer à l’intérieur des régions ». Ah que de louanges ! On se pincerait presque pour le croire ! Or, le bilan est, en réalité, à mille lieues de ces phantasmes d’ultra-libéraux, qui n’ont d’yeux que pour le marché et comme foi, la libre-concurrence.

Le premier constat est qu’il n’ait dit mot du bilan écologique des « cars Macron » ou, plutôt, c’est un flou artistique et un évident manque de clarté. On les vendrait même comme « presque propres » !

Cependant, une rapide simulation sur le site de l’ADEME montre que pour un trajet de 500km, l’équivalent d’un Lyon-Paris, l’autocar (29,25kg) émet 18 fois plus de CO2 qu’un TGV (1,6kg) pour un seul voyageur, et plus de cinq fois plus qu’un train régional (5,9kg). Ainsi, on calcule aisément qu’on a émis environ 118 000 tonnes (117 789T) de CO2 en plus dans l’air si ce même voyageur n’avait pris le train. C’est naturellement en totale contradiction avec les enjeux climatiques !

Ensuite, sur le plan social : sur les 22 000 emplois vendus par le ministre Macron, ce ne sont que 2 400 qui ont été créés, soit 10 fois moins. Quant à l’offre, elle est d’abord destinée à ceux qui ont le plus de difficultés économiques. Ce qui pourrait se résumer par : « Le TGV pour les winners et les « cars Macron », pour les autres ! ».

Pour ce qui est du marché, il est très loin d’être stabilisé. Trois ans après leur lancement, les compagnies ne seront probablement toujours pas rentables cette année. Il faut dire que les autocars circulent à moitié vides. L’enjeu, pour les gestionnaires des lignes d’autocars, réside à mieux les remplir mais, aussi, à augmenter les prix. Ce qui n’apparaît possible que si une des trois grandes compagnies au moins disparaissait alors que, déjà, deux sur les cinq initiales ont été rachetées, avec leurs lots de restructurations sociales.

C’est, en réalité, une véritable bataille économique que se livrent les opérateurs au détriment des enjeux environnementaux et sociaux. L’exemple de l’Allemagne est ici instructif, car le marché y est à la fois plus développé et plus mature mais il ne reste plus qu’une seule compagnie d’autocars en situation de quasi-monopole.

Il y a un autre enseignement à tirer au bout de ces trois années, c’est que, contrairement à ce qu’affirment les penseurs libéraux -qui répètent à longueur de temps que l’État ne devrait pas intervenir dans les affaires du marché et qui n’ont de cesse à chercher à affaiblir l’influence de l’État, le laissant pour mort ou incapable de réformer le monde de l’économie-, c’est bien l’État qui a dû intervenir pour créer ce « nouveau » marché. L’aveu est cinglant : l’État peut faire et défaire les marchés ! Il peut donc aussi, à l’inverse, réformer pour un objectif social et écologique majeur. C’est ce que nous proposons :

  • revenir à un pôle public du Chemin de fer, qui est le seul moyen capable de garantir l’efficience écologique au vu des enjeux climatiques ;
  • sécuriser l’emploi et la stabilité sociale et économique.

Il faudrait aussi remettre les marchandises sur le rail et les voyageurs dans les trains, en ayant une offre adaptée et un réseau régional développé afin de desservir chaque ville par un Service public de qualité et, donc, des investissements à leur hauteur.

Or, cette délibération a, en fin de compte, pour objet l’accompagnement du développement des « cars Macron » prévus par la loi. C’est pourquoi nous nous abstiendrons.

Je vous remercie pour votre attention.

La requalification de la rue Bonneterre à Villeurbanne…

N° 2018-3056 - Villeurbanne - Requalification de la rue Bonneterre -

M. le Conseiller DEVINAZ : Monsieur le Président, chers collègues, les élus du groupe La Métropole Autrement -associés aux élus du groupe Communiste, Parti de gauche et républicain- se félicitent de cette requalification. Celle-ci était demandée depuis plusieurs années par les riverains de la rue Bonneterre et les élus de la majorité au Conseil municipal. Aujourd’hui, cette petite rue pose plusieurs problèmes que le futur aménagement devrait régler.

La rue était étroite et subissait de nombreuses incivilités comme des stationnements gênants ou des occupations bruyantes de l’espace public. Si les aménagements de voirie ne peuvent régler tous les problèmes de comportement, ils peuvent néanmoins les restreindre. C’est le but de cet aménagement qui vise à agrandir la rue et améliorer les trottoirs. La circulation des cyclistes sera également plus apaisée sur cette voie, qui restera en zone 30. Le réaménagement va donc permettre de pacifier et sécuriser les déplacements.

Autre point positif de ce projet : la volonté d’améliorer le patrimoine végétal de la rue. Les platanes et marronniers présents seront conservés. D’autres arbres et arbustes seront plantés sur le trottoir le plus large. L’aménagement du petit jardin, à l’angle du cours Tolstoï, est une piste de réflexion pour renforcer encore le patrimoine végétal de la voie.

L’amélioration de la végétalisation est un enjeu déterminant de l’urbanisation d’aujourd’hui et de demain. S’il s’agit d’un projet de petite taille ici, il est important que tous les projets métropolitains, quelle que soit leur ampleur, prennent en compte cette nécessité. Ce n’est pas ma collègue Anne Reveyrand qui va me contredire.

L’autre intérêt de ce projet est la prise en compte de l’avis des habitants. Un dispositif de concertation sera mis en place pour entendre leurs avis au sujet du sens de circulation. Cette demande a dû être faite par la Ville de Villeurbanne. Une première réunion de concertation aura lieu fin novembre pour définir, avec les habitants du secteur, les éléments de programme. Là encore, il est nécessaire que la Métropole qui peut apparaître comme une institution éloignée des habitants, se rapproche des habitants pour la réalisation de ces projets.

Ce réaménagement de Bonneterre s’inscrit, enfin, dans la dynamique de renouvellement urbain du quartier Grandclément. Il permettra de compléter la requalification du cours Tolstoï faite à l’occasion des aménagements C3. L’enjeu reste le même : mieux partager l’espace public… plus de place aux piétons, aux cyclistes, à la végétation et un peu moins aux automobiles…

Pour l’ensemble de ces raisons, les groupes La Métropole Autrement et Communiste, Parti de gauche et républicain voteront en faveur de cette délibération.

Je vous remercie.

Pour la qualité de l’air, contre un impôt écologiste injuste !

N° 2018-3110 - Qualité de l’air -Subvention à l’association ATMO Auvergne - Rhône-Alpes - 2018 -

M. le Conseiller MILLET : Nous soutenons cette délibération en souhaitant même créer les conditions de renforcer les moyens d’évaluation de la qualité de l’air avec, par exemple, le projet de captothèque ATMO -un réseau de capteurs citoyens- sur lequel le projet métropolitain [R] Challenge permettra des actions citoyennes portées par le lieu d’expérimentation TUBA. Au passage, il est dommage que ces projets ne semblaient pas connus de la commission Proximité.

Les observations, les études et la communication réalisées par l’association ATMO Auvergne – Rhône-Alpes sont essentielles. Rappelons qu’elles nous confirment que la qualité de l’air s’est très fortement améliorée depuis 20 ans, ce qui montre que nous ne sommes pas condamnés par le développement économique et urbain à la dégradation environnementale. C’est pourquoi nous contestons le catastrophisme environnemental, qui masque les enjeux économiques derrière des choix techniques. Et c’est le cas dans le débat du jour sur la taxation du diesel, et ses conséquences sociales. Le Président Macron a cru résumer le débat par cette phrase : « Je préfère la taxation du carburant à celle du travail ». Il confirme qu’il ne fait pas la différence entre un salaire et un impôt, comme tous ceux, d’ailleurs, qui dénoncent les cotisations sociales -qui sont un salaire socialisé- au profit de la CSG -qui est un impôt non progressif… sur le travail justement- !

Car taxer les carburants comme, en général, l’énergie, c’est taxer la consommation : c’est-à-dire taxer des dépenses qui sont massivement permises par le salaire, c’est-à-dire par le travail. Et, tout comme Marx montre -dans un petit livre célèbre- qu’on ne peut parler de prix et de salaires sans inclure l’étude des profits, on ne peut parler de taxer la consommation ou le travail sans parler, bien sûr, de ce qu’on demande au capital !

C’est ce que Macron, comme tous les Gouvernements successifs, se refuse à taxer réellement !

Et c’est à partir de là qu’on peut comprendre l’injustice fondamentale de la taxation du diesel comme d’ailleurs, en général, de l’énergie. Car le riche possesseur d’un gros 4×4 diesel n’a de difficulté ni à faire le plein augmenté ni à changer son véhicule pour un plus gros 4×4 essence ! Mais, vous avez remarqué que ces riches possesseurs d’un gros 4×4 diesel sont beaucoup moins nombreux que les possesseurs modestes de grandes familiales diesel anciennes, très polluantes effectivement. Notons, au passage, que ces riches possesseurs de gros 4×4 sont plus nombreux qu’on ne le pense : la France vient de se classer deuxième mondial, derrière les USA, sur la progression du nombre de millionnaires… 2 millions, au printemps 2018, en France… Merci Macron !

Et le summum est atteint dans cette affaire où, une nouvelle fois, on cache le système et ses inégalités derrière la technique car, tout comme les diesels récents étaient devenus moins émetteurs de poussières qu’un essence, les techniques pour réduire drastiquement les émissions d’azote du moteur diesel existaient !

Si la puissance publique avait imposé au capital dans l’automobile une contrainte sur les émissions de NO2 des véhicules -ce qui était totalement légitime-, elle aurait eu un effet positif sur les émissions d’azote, en évitant les dommages collatéraux des conséquences sociales mais aussi l’impact sur les émissions de carbone. Car, la conséquence de la réduction de la part du diesel dans les ventes commence déjà à se faire sentir. Comme l’essence consomme plus qu’un diesel, les émissions de CO2 de l’automobile sont en hausse !

Tout le monde devrait savoir que les deux premiers enjeux de l’impact environnemental du transport sont le fret ferroviaire -que les réformes successives de la SNCF ont dérégulé, privatisé avec, comme résultat, une baisse de moitié en France- et la transformation du parc de voitures, dont l’âge moyen augmente -presque 9 ans en 2017- alors que l’urgence serait un plan d’élimination de tous les véhicules anciens trop polluants, notamment ceux que les réglementations des Zones de faible émission visent. Nous y reviendrons !

La politique faussement écologique contre le diesel a, comme premier impact, non pas l’environnement mais l’aggravation des inégalités sociales. Voilà ce qui dérange et qui, malheureusement, est exploité politiquement mais, bien sûr, sans jamais parler du capital qui se cache derrière la consommation comme derrière le travail…

Je vous remercie.

L’abandon de l’A45, et les alternatives…

par Christiane Charnay, Maire de Givors

Le 17 octobre, la ministre des Transports a annoncé l’abandon définitif du projet d’autoroute A45.

Après plusieurs années de bataille contre ce projet « aspirateur à véhicules », j’accueille cette nouvelle comme une première victoire pour la qualité de l’air de notre vallée et de notre agglomération, plus largement.

Pour autant, le défi des mobilités et de l’aménagement du territoire demeure pour nos territoires, et les premières annonces de la ministre (doublement des voies sur Givors) laissent entendre qu’une nouvelle bataille s’ouvre pour des réelles solutions pour le territoire.

Au-delà de ces annonces, la méthode du Gouvernement pose franchement question. Alors que, depuis plusieurs mois, le Préfet de Région a réuni les élus locaux du territoire, voilà que la décision se prend dans un tout autre cadre : une réunion des Parlementaires de la majorité. Les habitants de notre territoire ne peuvent se satisfaire de ces petites réunions parisiennes à huis-clos où une ministre décide, dans un entre-soi confortable, du devenir de notre bassin de vie.

Sur un sujet comme celui-ci, qui concerne la mobilité et la santé des Givordins, je regrette l’effet « bande-annonce » recherché par des échos de réunions privées, sans prise en compte des positions localement exprimées. On est loin du niveau exigé par ces défis, il s’agit là d’une forme de désinvolture regrettable.

Les Maires du territoire ont ainsi appris par la presse la décision de la ministre et ce, alors que le Préfet réunit, depuis trois mois, les élus locaux. Cette méthode est extrêmement préoccupante. La pollution atmosphérique tue chaque année 50 000 personnes en France, c’est une question suffisamment sérieuse pour se passer d’effets de communication.

Nous avons besoin de décisions claires de l’État prises en toute transparence et, surtout, en concertation avec les Maires du territoire parce qu’il en va de l’intérêt premier des populations.

La méthode pose plusieurs questions. Après cette annonce, quelle légitimité accorder au représentant de l’État dans notre département qui nous réunit depuis des mois ? Quel crédit apporter à la parole donnée par l’État, qui nous assure prendre en considération nos demandes ?

Il y a dans notre pays, dans notre République, des institutions. Avec cet épisode, les maires de notre bassin sont victimes d’un mépris terrible qui entrave directement le rapport nécessaire entre les collectivités locales et l’État.

Sur les alternatives, nos propositions sont connues et, puisque la ministre vient d’annoncer qu’elle enterrait le projet d’A45, j’ai envie de dire que nous persistons, pour notre part, à réclamer l’enfouissement de l’A47. C’est une mesure de bon sens, qui doit s’accompagner de mise en place de solutions concrètes pour les déplacements et cela passe par le ferroviaire et l’intermodalité.

Nous sommes la porte d’entrée au sud de la métropole de Lyon. Cela suppose des enjeux qui dépassent notre territoire, mais dont les solutions apportées doivent s’appuyer sur la connaissance fine des Maires de notre bassin de vie. Et je vous annonce que je rencontre les maires des Communes voisines de Givors, issus de trois départements, pour que nous parvenions à une position commune, tout du moins que nous puissions nous faire entendre du représentant de l’État.

Enfin, j’organise à Givors, les 16 et 17 novembre, un Forum des mobilités dont les annonces récentes vont probablement faire évoluer le contenu vers une recherche commune d’alternatives en s’appuyant sur la vitalité de la recherche, les différentes approches et expériences d’élus locaux et la vision des collectifs citoyens de leur territoire.

Pour un nouveau plan Climat métropolitain !

par Pierre-Alain Millet, Conseiller métropolitain

La démission de Nicolas Hulot a illustré ce qui ne se dit pas encore clairement : la loi de Transition énergétique pour une croissance verte est en échec, les émissions de gaz à effet de serre augmentent depuis 2016 en France.

L’étude du WWF publié ce jour vient confirmer le constat, 60 % des espèces animales ont disparu, mais elle confirme aussi l’incapacité du discours dominant à établir clairement des responsabilités. L’association continue à se limiter à demander « de nombreux gestes plus durables », car elle se refuse à toute critique politique d’un système incapable de réduire réellement les émissions de gaz à effet de serre, et à protéger les écosystèmes et la biodiversité. Le WWF devrait méditer ce constat connu d’Albert Einstein : « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre ».

De son côté, la métropole a multiplié les actions de son plan Climat avec de réels succès. Elle contribue nettement à la baisse des émissions de gaz à effet de serre.

Mais, le constat national est sévère : la synthèse du ministère du Développement durable constate que si les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie ont diminué, à climat constant, de 18 % entre 1990 et 2016 en France, l’effet positif de l’amélioration des performances thermiques des logements est, quant à lui, annulé en grande partie par la hausse de leur surface et que, malgré l’amélioration des performances des véhicules, le transport génère davantage d’émissions par la baisse du taux d’occupation des véhicules passagers et la hausse de la part modale de la route pour les marchandises.

Bref, nous ne sommes pas à la hauteur du défi. La métropole pourrait démontrer que des ruptures plus radicales sont possibles à condition de prendre conscience de l’impasse que constitue le modèle de Transition énergétique de la loi du même nom, impasse qu’illustre la hausse des émissions carbonées en France en 2016 et 2017.

Non, la transition énergétique ne doit pas être, en France, centrée sur la production d’électricité, qui ne représente qu’un quart de l’énergie consommée et moins de 10 % des émissions ! Ce n’est pas d’une réduction de la consommation électrique dont notre pays a besoin, mais d’une réduction de ses consommations fossiles et cela concerne non pas le secteur de l’énergie mais ceux du logement/tertiaire et des déplacements !

Toute dépense publique, dans le domaine de la transition énergétique, doit être évaluée par le coût de la tonne de carbone évitée, en prenant en compte non seulement le coût carbone direct mais aussi le coût complet, dans le cycle de vie des équipements et dans les externalités imposées par chaque technique.

Ainsi, les émissions carbone des capacités de secours nécessaires aux installations intermittentes doivent être prises en compte dans leur coût carbone, comme le coût carbone du béton et de l’acier dont les éoliennes sont les plus consommatrices parmi les sources d’électricité.

La grande diversité des actions visant à réduire les émissions doivent être alors comparées et priorisées sur ce critère de coût de la tonne de carbone évitée. De ce point de vue, les installations éoliennes offshore de mer du Nord sont une véritable gabegie, qui supposent des capacités fossiles équivalentes et dont le coût élevé consomme des capacités d’investissements qui feront défaut ailleurs.

Au total, l’appel permanent au marché et la recherche de rentabilité des actions est une impasse qui coûte cher aux consommateurs, notamment par la CSPE (Contribution au service public de l’électricité) en hausse constante sur nos factures d’électricité. Le renforcement des politiques publiques, comme le fonds chaleur, est insuffisant pour provoquer réellement une rupture permettant d’atteindre les objectifs ambitieux en termes d’émissions. C’est le cadre de la loi de Transition énergétique pour une croissance verte qui doit être mis en cause.

Le plan Climat de la métropole s’inscrit pourtant dans ce cadre, comme le montre la récente annonce d’une participation de la métropole dans une énorme installation photovoltaïque de la Vallée de la chimie -dont les investisseurs ont besoin de fonds publics pour assurer une rentabilité reposant sur la revente sur le réseau- avec un impact sur la CSPE évalué à 10M€ sur 25 ans alors même que la Vallée de la chimie est un très gros consommateur d’électricité, auquel ce projet ne cherche pas à répondre !

Ces logiques de marché et cette priorité accordée aux EnR électriques conduisent à des politiques publiques radicalement insuffisantes dans deux domaines prioritaires pour le climat :

  • Le logement et le tertiaire, avec l’enjeu du chauffage et du froid. Notre métropole a engagé des actions importantes avec la réussite d’Ecoreno’v, mais cette réussite même montre la nécessité de décupler les moyens de cette politique.
  • Les déplacements, avec un PDU sans ambition nouvelle validé il y a peu ou l’annonce récente d’un objectif de 250 bus dits « propres » d’ici 2025 -annonce positive, bien qu’un peu floue, mais loin d’être exemplaire avec des agglomérations qui sont déjà à 100 % en déplacement public non carboné-.

C’est dans ces deux domaines que nous proposons une nouvelle ambition métropolitaine.

Concernant le logement

Nous proposons, sur la base des compétences acquises à la fois autour des réseaux de chaleur à dominante biomasse et des actions de rénovations énergétiques qui s’inscrivaient dans un plan Climat actuel visant une réduction de 28 % des émissions en 2020 par rapport à 2000, de fixer une nouvelle ambition de 50 % de réduction d’ici 2025 toujours par rapport à 2000.

  • Triplement du budget Ecoreno’v et création d’une aide complémentaire garantissant un reste à charge nul dans les opérations pour les occupants modestes.
  • Un programme de réhabilitation thermique pour tout le parc social consommant plus de 120Kwh/m²/an. Cela suppose une forte augmentation du fonds chaleur national et de redonner aux bailleurs les ressources qu’ils ont perdues avec la RLS (Réduction de loyer de solidarité).
  • Accélération du maillage des réseaux de chaleur pour un objectif renforcé de 200 000 logements en 2025 et 300 000 en 2030, avec de nouveaux investissements en chaleur biomasse afin de garantir un taux EnR supérieur à 70 %.

Concernant les déplacements

Il faut d’abord relever que l’enjeu premier est de sortir d’une conception de la métropole en concurrence avec sa région et accélérant la concentration des activités dans son cœur générant un besoin sans cesse croissant de déplacements pendulaires. Le développement de l’ensemble de l’aire urbaine de Lyon, mais aussi de l’ensemble des villes de la région, est une condition d’une réduction des distances emploi-logement.

Cependant, les besoins de déplacements -même dans un autre aménagement du territoire- resteront croissants et l’enjeu principal est bien d’offrir massivement des alternatives à la prédominance de la voiture dans les déplacements interurbains et pendulaires.

Pour cela, nous proposons de changer de braquet dans le financement des politiques publiques de déplacements, en passant de 1 à 3 milliards par mandat pour les déplacements et en reprenant le projet d’Anneau des sciences en inversant le ratio voiture/TC dans l’investissement -2 milliards pour les TC et 1 milliard seulement pour la voiture-, ce qui conduit à un Anneau des sciences ouest pas totalement enterré et un périphérique est visant une réduction forte de 150 000 à 80 000 véhicules jours, avec 1 milliard pour la transformation Bonnevay en boulevard urbain -en parallèle du TOP reconçu-.

Cela devrait conduire à réduire la part modale de la voiture de 30 %… ce qui suppose de doubler la part modale des transports en commun, donc de leurs infrastructures, avec l’étude de nouvelles lignes de métro, l’organisation systématique de pôles multimodaux en périphérie de la métropole reliés aux gares et aux lignes fortes…

Cela suppose de redonner sa place au rail passager dans la mobilité métropolitaine, pour réduire de moitié la part modale de la voiture dans les déplacements pendulaires, avec des liaisons cadencées de type RER vers l’ensemble des villes de l’aire urbaine.

Cela suppose aussi de ne pas laisser au marché les nouvelles formes de services de mobilité et d’expérimenter, puis de développer rapidement, un service public de taxi-bus sur demande en porte-à-porte afin d’augmenter rapidement le nombre de voyageurs par véhicule. Ce service pourrait se connecter à la généralisation de sites de covoiturages à proximité des pôles multimodaux.

L’ensemble de ces objectifs, qui supposent une reconception globale du PDU, reposera sur une grande consultation citoyenne sur le projet mobilité métropolitain pour réétudier tous les projets avec la Région et l’État, et ouvrir le débat du financement de ces infrastructures et de leur fonctionnement.

  • Augmentation significative du financement par les entreprises par leur cotisation transport.
  • Ouverture du débat sur le libre accès, les conditions de gratuité, la tarification unique multimodale, les seuils tarifaires qui provoquent la bascule des déplacements voitures vers le transport public, …

Concernant l’adaptation

Enfin, nous savons tous que nous ne pouvons que limiter le réchauffement climatique et que la France, et encore moins la métropole lyonnaise, ne peut représenter qu’une faible part de la solution, qui dépend d’abord de la remise en cause du modèle US et des pays du Golfe, et d’une différenciation plus rapide des pays en développement vers une économie non carbonée.

C’est pourquoi les mesures d’adaptation au changement sont essentielles pour réduire l’impact du réchauffement sur nos conditions de vie. De ce point de vue, nous proposons que le prochain PLU-H augmente de manière significative le taux de pleine terre dans l’ensemble de l’agglomération, et notamment dans son cœur. Ce qui suppose d’imposer de nouvelles ambitions sur la place de la nature dans les grandes opérations urbaines, et notamment à la Part-Dieu.

Beaucoup d’autres questions sont à mettre en débat, dont celle du type de développement économique, mais celles-ci dessinent un autre projet métropolitain et, donc, un autre plan Climat, comme contribution à une autre politique nationale de l’énergie, du climat et des déplacements.

Vélo en ville : « changer de braquet » !

N° 2018-2941 - Plan d’actions pour les mobilités actives (PAMA) -

M. le Conseiller BRAVO : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Vice-Présidents, chers collègues, avec cette délibération, nous poursuivons la mise en œuvre du Plan d’action des mobilités actives pour le réseau cyclable. 7 millions d’euros viendront financer 11 projets représentant 18km de liaison cyclable, s’ajoutant aux 11 km déjà réalisés dans ce cadre.

C’est l’occasion de faire le point sur l’avancement de la métropole cyclable et de débattre des inflexions nécessaires dans nos programmes et plus globalement, monsieur le Président, de vérifier si, comme vous l’ont demandé les associations travaillant pour les mobilités actives, il faut, pour le vélo dans la métropole, changer de braquet.

Car les pièges, les difficultés au déplacement vélo restent nombreux et, globalement, les risques associés peuvent refroidir les volontés les plus affirmées !

Car s’il y a partout des pistes ou bandes cyclables et, donc, qu’une fois sur la bonne file, on peut rouler un certain temps tranquillement -par exemple le long du T4-, il y a beaucoup de traversées bien dangereuses (le périphérique et ses bretelles !) ou compliquées (la gare de la Part-Dieu), et des trajets peu évidents à trouver (comment aller de la gare de la Part-dieu à La Doua ? comment remonter Berthelot ?).

Au total, la signalétique est vraiment insuffisante et il y a beaucoup trop de « points noirs » dans le maillage vélo !

De fait, nous avons franchi ces dernières années une étape importante, déclenchée par les premiers Velo’v, mais qui a créé une situation nouvelle avec une place des mobilités actives renforcée et en forte progression. Nous pensons que les choix d’aménagement faits il y a quelques années ne sont plus à la hauteur des besoins et des possibilités.

Il faut engager une réflexion pour passer, sur certaines liaisons, de la bande cyclable à la piste séparée et sécurisée ; supprimer ce qui reste des bandes cyclables non séparées sur trottoir ; engager un travail systématique sur les interconnexions ; rendre lisibles les franchissements de carrefour, de bretelles. Il faut donner plus de place à la signalétique vélo, aider les cyclistes les moins aguerris à repérer les trajectoires plus facilement en généralisant les panneaux bleus en hauteur à chaque carrefour, en assurant le renouvellement suffisant des signalétiques au sol.

Je crois, monsieur le Président, que vous pouvez, que nous pouvons nous féliciter des progrès importants réalisés par la Métropole dans la place du vélo, mais il est temps de décider d’en tirer les leçons et de changer de braquet ; et le plan Vélo du Gouvernement est, a priori, un moment favorable pour cela !