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Pour des représentants à l’écoute des personnels !

N° 2018-2710 - Conseil d'administration de l'Université Lumière Lyon 2 - Désignation -

M. le Conseiller MILLET : Cette délibération nous conduit à désigner un représentant titulaire et un suppléant pour le Conseil d’administration de l’Université Lyon 2.

Nous savons bien que les désignations dans les organismes extérieurs se font pour l’essentiel, comme pour la Commission permanente, au sein de l’exécutif et comme on voit à quel point les élections municipales et métropolitaines, pourtant encore lointaines, préoccupent nombreux d’entre vous, nous nous doutons que l’heure n’est pas aux ouvertures politiques.

Cependant, l’université est l’objet depuis des années de restructurations lourdes qui impactent fortement la vie des personnels comme des étudiants et ce n’est pas étranger aux mouvements sociaux qui agitent les universités en ce moment. Vous pouvez vous rassurer en affirmant qu’il ne s’agit que de minorités, certains diront même de « minorités dangereuses », mais la vérité est que la grande masse des acteurs de l’université est de plus en plus inquiète de vos réformes, de votre modèle d’une université de la concurrence, de la sélection des étudiants comme des chercheurs et des laboratoires. Mais la déclaration des présidents d’université avertissant que, sans crédits supplémentaires pour accompagner la loi, cette réforme -pourtant nécessaire- est vouée à l’échec devrait vous alerter.

C’est pourquoi nous considérons que nos représentants dans les Conseils d’administration doivent être à l’écoute de l’ensemble des acteurs de l’université. Pour l’instant, ils sont pratiquement les représentants du Gouvernement pour défendre et voter les réformes, prenant systématiquement la position contraire aux élus des personnels et des enseignants.

Nous demandons que nos représentants s’engagent à rencontrer les élus des personnels avant chaque Conseil d’administration et nous transmettent un rapport annuel sur leur rôle dans ces conseils, leurs contacts avec les autres élus et le bilan de leurs votes.

Nous ne voterons pour aucun candidat qui ne prendrait pas cet engagement.

Ne nous privez pas de nos précieux opérateurs de terrain !

N° 2018-2712 - Programme métropolitain d'insertion pour l'emploi (PMI'e) 2016-2020 - Évolution du GIP Maison Lyon pour l'emploi en GIP Grand Lyon insertion pour l'emploi - Avenant -

Mme la Conseillère PIETKA : Monsieur le Président, chers collègues, la délibération soumise à notre approbation est l’évolution du GIP de la Maison Lyon pour l’emploi en un GIP métropolitain pour l’insertion et l’emploi. Si vous le voulez bien, mon propos portera sur les trois délibérations relatives au PMI’e et au PTI.

La façon dont cet outil évolue est un choix de l’exécutif métropolitain que notre groupe votera nolens volens, autrement dit, pour les non-latinistes, comme un moindre mal mais sans grand enthousiasme.

Au travers des trop nombreuses pages de cette délibération et des deux suivantes usant d’une « novlangue » en vogue dans toutes les « technostructures », les cabinets et autres découvreurs de choses déjà découvertes, il s’agit finalement de points très simples que l’on pourrait résumer par :

  • On rappelle que l’on a pris la main sur le social et l’insertion.
  • On se dote d’un outil qui nous convient pour gérer cela.
  • On emploie des personnels ad hoc chargés de faire le lien entre le monde économique et les demandeurs d’emploi (bénéficiaires du RSA essentiellement), alors que des spécialistes de la relation entreprise existent déjà depuis longtemps sur nos territoires, dans les Communes et chez les partenaires de l’insertion dont les Missions locales, acteur numéro 1 de l’emploi des jeunes ; finalement, on n’a pas découvert l’Amérique…
  • On étend à tout le territoire de la métropole la manne des fonds européens, en conservant, il est vrai, une attention particulière pour les villes qui comptent le plus de publics déshérités ; je pense à l’est lyonnais qui concentre pauvreté, isolement, exclusion à un point tel que ses élus avaient créé, il y a plus de 20 ans, le PLIE Uni-Est.
  • On entend assurer les Communes et les partenaires que tous seront associés et entendus.

Pardonnez-moi ce raccourci mais, en 4 minutes, je ne peux aller qu’à l’essentiel.

Au détour des rapports 2712, 2713 et 2714, vous revenez sur les trois axes principaux du PMI’e. Permettez-moi quelques remarques sur ceux-ci :

1- Développer l’offre d’insertion par les entreprises… Il ne suffit pas d’affirmer cela pour que les entreprises deviennent soudainement le bras armé de l’insertion des publics les plus éloignés de l’emploi. Que vous le vouliez ou non, elles seront -comme toujours- portées vers les publics les plus immédiatement employables, et les CLEE n’y changeront rien, même s’ils connaissent particulièrement bien leur territoire ; vous leur assignez comme mission avant tout d’être au service du développement économique.

2- Développer une offre de service orientée vers l’accès à l’activité des bénéficiaires du RSA… Même si vous affirmez vouloir l’élargir à d’autres publics, -et je veux bien vous croire- vous vous concentrez sur vos compétences obligatoires !

Or, outre les inégalités territoriales que nous craignons, notre sentiment profond est que l’effort doit porter en priorité et plus que jamais sur les moins de 25 ans, en mettant en œuvre toute la palette d’outils à notre disposition, sur nos territoires respectifs, pour éviter à tous ces jeunes en échec scolaire, en rupture sociale ou familiale, de se retrouver sans perspective. Je suis déjà intervenue sur ce sujet, sans doute parce que je suis présidente de Mission locale. Il serait en effet dommage d’attendre que ces publics en grandes difficultés conjuguées atteignent l’âge du RSA (25 ans) alors que nous disposons de moyens bien rodés pour les remettre en piste bien avant. Vous ne l’ignorez pas : nous avons dans nos villes, nos quartiers, des opérateurs historiques, qui ont une connaissance du terrain telle qu’ils sont capables de faire du cas par cas, « de la dentelle », de détecter des problèmes familiaux émergents, de mobiliser en quelques coups de téléphone les autres intervenants du quartier, de loger un jeune en errance ou de mettre un mineur à l’abri en quelques heures ! Combien d’années faudra-t-il aux CLEE pour atteindre un tel degré de connaissance ?

Alors, de grâce, ne nous privez pas de nos précieux opérateurs de terrain ; ne les sacrifiez pas sur l’autel de la réussite économique !

Je vous remercie.

Quid du Projet régional de santé (PRS) ?

Courrier de Bernard Genin, Président du groupe, au Président de la Métropole de Lyon le 13 avril 2018 -

Monsieur le Président,

Par arrêté n° 2018-0327 portant sur l’avis de consultation du Projet régional de santé Auvergne-Rhône-Alpes 2018-2028 du 29 janvier 2018, l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes stipule que les collectivités territoriales de la région AURA doivent rendre leur avis dans les trois mois à compter du 29 janvier -donc, le 29 avril- et l’avis rendu par les collectivités territoriales doit reposer sur une délibération de leur assemblée.

Les questions de santé étant très présentes sur notre territoire, nous vous demandons donc, monsieur le Président, de mettre ce plan à l’ordre du jour de la prochaine séance car, si nous ne donnons pas d’avis dans le délai imparti, l’avis sera réputé rendu.

Nous vous remercions de votre réponse et vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos salutations distinguées.

Le Président,
Bernard GENIN

Une action bonne pour tout le monde !

N° 2018-2629 - Actions favorisant l’inclusion des gens du voyage des aires d’accueil ou sédentarisés sur le territoire - Subventions -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, nous nous félicitons de cette délibération que nous voterons sans aucune hésitation parce que, pour nous, cette action est d’une certaine manière exemplaire, exemplaire en terme de reconnaissance des différences pour aller vers le vivre ensemble, en termes de solidarité et de fraternité, d’accès aux droits et à la citoyenneté pour tous et cette délibération montre que « quand il y a une volonté, il y a un chemin ». Comme vous avez été longtemps Socialiste, je ne désespère pas qu’il vous reste un peu de culture marxiste et que vous connaissez cette phrase de Lénine. Et nous avons envie de dire que ce qui a été possible pour les gens du voyage -et que l’essentiel, c’est quand même les gens du voyage- doit l’être pour d’autres populations qui sont, aujourd’hui, stigmatisées et qui sont stigmatisées parce qu’elles sont condamnées à un mode de vie indigne.

Nous savons le chemin qu’il reste à parcourir sur cette question des gens du voyage. Nous savons, par exemple, qu’il manque des aires d’accueil. Nous voyons qu’elles sont souvent placées dans des lieux quelque peu relégués. Nous savons les difficultés sur la scolarisation des enfants et, notamment, la scolarisation des filles quand elles arrivent à l’adolescence. Mais cette délibération affirme une volonté, une volonté que nous partageons. Nous sommes fiers, à Vénissieux, d’avoir su réhabiliter complètement, reconstruire complètement le quartier traditionnel des gitans -leur quartier historique, le quartier de la Glunière-. Nous l’avons fait avec la Métropole, avec le bailleur Est Métropole Habitat. Nous l’avons fait avec l’ARTAG. Et nous sommes très fiers de ce que nous avons fait ensemble. Les habitants de ce quartier sont fiers et les habitants de Vénissieux peuvent être fiers d’avoir ce quartier sur leur ville. C’est donc une action qui est bonne pour tout le monde.

Et quand nous regardons, sur le site de l’ARTAG, ces belles photos de joie prises à la Glunière lorsque les habitants investissent leurs logements conçus, pour eux et avec eux, dans le respect de leur mode de vie, cela fait d’autant plus chaud au cœur qu’il faut se rappeler d’où nous venons en France sur cette question des gens du voyage. Parce que nous venons quand même du génocide envers les tsiganes pendant la Seconde guerre mondiale, un des génocides les moins connus, nous venons de la réputation de « voleurs de poules et d’enfants », nous venons d’une tolérance défiante et nous venons de récriminations, que nous avons tous connues dans nos Communes, des habitants -récriminations qui n’étaient d’ailleurs pas toujours injustifiées des habitants quand des gitans s’installaient sur un terrain communal-. Et cette délibération affirme la volonté de résoudre ces questions et de le faire de bonne manière en exigeant pas, des populations concernées, le renoncement à leurs différences et à leurs modes de vie pour accéder à une vie digne et à la citoyenneté pleine et entière tout en travaillant à ce que l’identité, l’historique de chacun, la différence n’enferment pas dans un ghetto mais conduisent, au contraire, à se tourner vers les autres et à ce que les autres se tournent vers vous.

Alors, monsieur le Président, cette expérience -conduite avec l’ARTAG- mériterait aujourd’hui d’être mieux connue. Elle mérite d’être développée, et je pense qu’il y a des enseignements à en tirer pour les questions sur lesquelles nous sommes confrontées et sur lesquelles nous allons vous interroger de nouveau en fin de séance.

Je vous remercie.

Alerte sur le logement social !

N° 2018-2683 - Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) - Financement de la reconstitution de l’offre démolie -

M. le Conseiller BRAVO : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, cette délibération permet le financement par la Métropole de la reconstitution des 285 logements démolis dans le cadre du protocole de préfiguration du nouveau programme de rénovation urbaine. Nous ne pouvons que voter ce financement tout en alertant sur la nécessité de prendre en compte le nouveau paysage du logement social créé par la politique des aides au logement du Gouvernement mise en place dans le budget 2018, et son impact sur les capacités de financement des bailleurs sociaux, et le projet de loi Logement dit « ELAN » en cours de discussion et dont on peut dire qu’il constitue un bouleversement radical du modèle français du logement social.

Mais, il suffit de partir de ce que nous constatons au concret depuis que les premières opérations de démolition ont été actées, en ce qui concerne le relogement comme pour la reconstitution.

Le relogement est une démarche bien connue des acteurs lyonnais du logement et un énorme travail se fait. Mais, il est beaucoup plus difficile que dans les opérations précédentes et, pour prendre les éléments connus de GLH et ICF à Vénissieux, le rythme de relogement actuel ne permettra pas d’atteindre le délai espéré de l’été 2018.

  • La première raison est la tension toujours plus forte entre l’offre et la demande sur la métropole, avec une vacance et un taux de rotation en baisse constante.
  • La deuxième raison est l’attachement des 2/3 des demandeurs à leur quartier et à leur ville alors même que la vacance et le taux de rotation y sont parmi les plus bas, ce qui fait le lien avec la reconstitution puisque, par exemple, GLH doit reloger sans avoir rien construit depuis des années et sans projet planifié. Ce qui est, bien sûr, beaucoup plus difficile. Rappelons que les premières annonces de l’ANRU2 évoquaient une reconstitution préalable, abandonnée finalement alors qu’elle était tout à fait nécessaire dans ce contexte.

Alors que la loi avec les conseils citoyens fait de l’expression des habitants un enjeu clé, quand ils expriment leur souhait de relogement, il faudrait leur expliquer que cela ne correspond pas aux objectifs de la rénovation urbaine. Il y a des élus qui assument clairement cette position et veulent changer de population, nous les laissons à leurs illusions surtout quand ils défendent un modèle économique qui organise la paupérisation, les bas salaires et la précarité qui font que les demandeurs de logement sont nettement plus pauvres que les locataires existants. Autrement dit, dans un cadre où l’offre reste insuffisante, on ne peut qu’aggraver les tensions sociales dans le logement.

Vous parlez d’un modèle de mixité sociale, alors que le Gouvernement que vous soutenez met en cause le modèle d’un logement social généraliste ouvert à tous les salariés, financé hors du marché de l’immobilier par le 1 %, le livret A et les loyers.

C’est pourquoi nous défendons une interprétation pragmatique des règles de reconstitution évoquées dans cette délibération et dans le règlement de l’ANRU. Si nous partageons l’objectif que la rénovation urbaine contribue au rééquilibrage du logement social dans l’agglomération, elle ne peut conduire à interdire la reconstruction où que ce soit et doit, au contraire, prendre en compte le projet urbain et social de la Commune concernée. Oui, il faut construire du logement en accession dans les quartiers prioritaires, et diversifier les formes et les typologies, mais il peut aussi être nécessaire de renouveler le parc social pour ne pas aggraver la fracture naissante entre le parc ancien, à très faible loyer mais dégradé malgré les efforts de réhabilitation, et un neuf qui ne serait que privé.

C’est d’autant plus important que chacun a bien compris que le choc de l’offre annoncé par le Gouvernement dans sa politique logement s’est, pour l’instant, traduit par un énorme coup de frein sur les opérations -avec une forte baisse des mises en chantier fin 2017, alors que la tendance était encore à la hausse avant les annonces logement du Gouvernement-.

Monsieur le Vice-Président, le débat ouvert sur la prochaine convention habitat devra prendre en compte les difficultés du relogement urbain en cours, les évolutions récentes du logement social impulsées par le Gouvernement qui fragilisent fortement les bailleurs sociaux et les projets des villes. Elle devra permettre la transformation des quartiers prioritaires dans leur diversité, avec du logement neuf qui devra avoir une part de logement social.

Je vous remercie.

Encore des remarques et des inquiétudes !

N° 2018-2598 - Requalification A6-A7 - Horizon 2020 entre Limonest et Pierre Bénite -

M. le Conseiller GENIN : Monsieur le Président, nous avions déjà voté à plusieurs occasions le déclassement de l’axe A6-A7 en émettant quelques remarques et quelques inquiétudes qui ne sont toujours pas levées, et je veux en renouveler juste quelques unes.

Tout d’abord, nous pensons que pour réussir et pour être utile, ce projet, ces aménagements doivent s’inscrire dans une transformation plus globale des circulations générales dans l’agglomération. Nous pensons, d’ailleurs, qu’il est plutôt urgent de relancer réellement un Plan des déplacements urbains encore plus ambitieux, à la hauteur de l’évènement -plan, qui devra fixer des objectifs sur les flux d’automobiles et des transits, sur les flux vers l’agglomération comme sur les flux internes, et en tirer les conséquences dans une vision de l’agglomération à long terme-.

Nous pensons également que ces opérations ne peuvent se faire ni au détriment de l’accès à l’agglomération ouest ni, bien entendu, au détriment du cadre de vie des habitants de l’est lyonnais, qui cumulent déjà largement de nombreuses difficultés liées au développement de l’agglomération.

Je reprendrai juste les quelques éléments versés par le responsable du CRURE (Comité des riverains et usagers de la rocade est) qui, en disant qu’ils ne sont pas opposés au déclassement de l’axe A6-A7, note quand même que la rocade est -qui était déjà saturée, avant même ce déclassement, avec 90 000 véhicules par jour-, aujourd’hui, -puisque cela n’a pas été suffisamment maîtrisé en amont, avant la décision- ce projet envoie donc tous les poids lourds sur la rocade est et ce seront environ 15 à 20 000 véhicules supplémentaires qui sont ainsi annoncés. Et sans parler des conséquences de ce trafic surchargé sur la pollution dans ce secteur.

Enfin, nous posons encore une fois la question du financement des aménagements indispensables à la réussite de ce déclassement -par exemple, la requalification de Bonnevay, mais pas seulement- et nous notons que la non-programmation de ces investissements et l’importance des sommes qui seront nécessaires et, notamment, le fait que nous n’ayons pas une visibilité sur le coût global de ces opérations nous inquiète. Et nous souhaitons, effectivement, avoir quelques éléments de réponse sur ce sujet. Avec toutes ces remarques, nous continuerons bien évidemment à voter favorablement sur un tel dossier.

Je vous remercie.

Et le rail alors ?

N° 2018-2599 - Future Loi d’orientation des mobilités (LOM) - Contribution -

M. le Conseiller MILLET : Monsieur le Président, chers collègues, nous ne pouvons que partager les six ambitions de cette contribution pour des mobilités plus propres, plus connectées, plus solidaires, plus intermodales, plus sûres, plus soutenables. Mais nous ne comprenons toujours pas le non-dit permanent du discours métropolitain de la mobilité sur la place du rail pour ces objectifs. Nous savons tous qu’il est plus propre, plus sûr, plus soutenable, plus solidaire dans le cadre d’un service public. Et l’enjeu central de la mobilité métropolitaine devrait justement être de le rendre plus connecté, plus intermodal, en affirmant l’ambition d’une intégration forte du rail à dimensions régionale et nationale et du réseau de transports en commun -ce qui ne se limite pas, loin de là, à la question du ticket évoquée par plusieurs intervenants mais pose, bien sûr, la question d’une articulation de type RER, point sur lequel nous rejoignons notre collègue de l’UDI-.

Malheureusement, cette ambition est absente et cela vous enferme dans des décisions engagées par votre prédécesseur -comme l’Anneau des sciences, qui avait fait l’objet d’un riche débat public, dont on comprend bien qu’il est désormais derrière nous, avec le COL dont l’ancien Président devenu ministre a enfin confirmé ce que nous savions tous, il n’en voulait pas !-. L’expression « Anneau des sciences », qui semblait promettre une vision d’intégration entre est et ouest s’inscrivant dans la réduction de la part modale de la voiture, est réduite à l’objectif de « boucler le périphérique lyonnais », tout un symbole quand on connaît à l’est la fracture urbaine que représente ce périphérique et l’injustice territoriale explosive de consacrer tous nos efforts à un périphérique ouest « au Top », si je peux me permettre.

Les mots « rail » et « train » sont absents de ce texte et le mot « gare » n’est cité que deux fois. La désaturation du Nœud ferroviaire lyonnais est présenté dans la logique d’un grand hub multimodal au cœur de la métropole basé sur les grandes gares de Saint-Exupéry -au passage, qui se trouverait donc au cœur de la métropole-, de Perrache et Part-Dieu, en totale incohérence avec le SCOT et son approche d’une métropole multipolaire dans laquelle les autres gares devraient jouer un rôle essentiel. C’est tout le projet absent du PDU à long terme qui manque dans cette contribution.

Le jeu institutionnel historique de la concurrence entre la Métropole, en projet, et la Région, ambitieuse, exacerbé par des oppositions politiques factices nous prive de l’ambition d’un report modal massif de la voiture vers le train pour les mobilités radiales quotidiennes, condition pour réduire la charge sur le périphérique, condition aussi pour une vraie intermodalité rail-transports en commun.

De plus, comme nous l’avions fait remarquer au moment du PDU, si nous avons des résultats significatifs dans le développement des transports en communs, le PDU limite son ambition aux capacités financières connues. Autrement dit, il n’est pas à la hauteur des besoins pour changer vraiment de modèle de mobilité métropolitaine.

Permettez-moi de penser qu’il y a un lien étroit avec les débats actuels sur la SNCF et, sur ce point, je ne sais pas si notre collègue de l’UDI nous suivra. Car, au fond, le courant politique dominant à Gauche et à Droite qu’a rassemblé le mouvement « En marche » ne croit qu’au marché, et plus au service public. En 1938, la création de la SNCF répondait à l’incapacité du privé et du marché à répondre aux besoins, et il fallait déjà gérer leur dette colossale et certains proposaient déjà de remettre en cause le statut, dans le contexte de la fin du Front Populaire.

50 ans plus tard, à l’orée des années 1990, le grand service public de la SNCF était cité en exemple pour sa régularité, et c’est le choix politique de lui faire financer le TGV qui a replongé sa dette. Depuis, -à coups de restructurations, de filialisations comme « OuiGo », d’externalisations, de désinvestissement sur la maintenance, d’abandon scandaleux du fret-, ce sont les choix des Gouvernements successifs qui, derrière l’alternance, sont tous allés dans le même sens de la mise en cause du service public. Vous avez rendu malade la SNCF et vous voulez, aujourd’hui, tenter de porter le dernier coup.

Et pour le fret, nous avons l’expérience de la privatisation ! La SNCF service public transportait, il y a 30 ans, 50 millions de tonnes-kilomètres de fret. Les 5 opérateurs, dont 4 privés, de la dérèglementation transportent aujourd’hui 32 millions de tonnes-kilomètres. Voilà la vérité de l’efficacité de vos solutions économiques.

Nous ne vous laisserons pas faire ! Et nous appelons tous les élus qui s’intéressent à la mobilité métropolitaine à prendre connaissance des propositions alternatives des syndicats de cheminots, à refuser le faux débat du statut -cette manipulation médiatique d’un Président qui veut faire croire que la mise en cause du statut des cheminots donnerait des retraites aux paysans-, à poser les questions décisives de l’ambition du rail pour l’aménagement du territoire, du niveau de service attendu, des investissements nécessaires pour une infrastructure qui ne peut être rentable aux délais des exigences d’actionnaires et qui ne peut se justifier que dans le très long terme des politiques publiques.

Nous serons jeudi à la manifestation des cheminots, avec les fonctionnaires, les hôpitaux et Ehpad, … Le printemps se prépare, chers Collègues !

Vers des espaces de circulation partagés par tous et pour tous ?

N° 2018-2602 + N° 2018-2603 - Développement des modes actifs - Subventions - 2018 -

M. le Conseiller BRAVO : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Vice-Présidents, mes chers collègues, ces deux délibérations qui concernent le subventionnement de la Fédération française des usagers de la bicyclette pour son congrès national et l’association Pignon sur rue -que nous voterons- sont l’occasion de revenir sur la nécessité d’une véritable réflexion profonde à mener sur l’aménagement des pistes cyclables, qui ne peut se limiter à une simple occupation sur les voiries et doit aller au-delà et permettre de créer des espaces de circulation qui, à terme, soient partagés par tous et pour tous.

Certes, les voies propres de pistes cyclables sont plus coûteuses mais plus rassurantes et plus sûres, surtout pour ceux qui ne sont pas encore familiarisés avec ce mode de déplacement. Il suffit de se promener dans les rues pour s’apercevoir que les voies cyclables sont très souvent source de conflits multiples entre usagers, qu’ils soient automobilistes mais aussi piétons. Il est d’autant plus regrettable de s’apercevoir que les nouveaux aménagements de voirie ne prennent souvent pas en compte la création de réels espaces cyclables. Et si l’on peut comprendre que la création de voies cyclables passe dans les rues existantes -à moindre coût-, cela l’est bien moins pour les nouveaux aménagements qui ne prennent pas en compte les voies propres -en recul-. Les exemples ne manquent pas et on cède bien volontiers à une facilité plutôt qu’à la recherche réelle d’une solution d’aménagement durable.

Un autre point concerne les subventions aux associations -car il en existe d’autres- qui sont en périphérie lyonnaise et sont une véritable aide aux usagers du vélo tel que celles qui réparent les vélos et aident les usagers à trouver des solutions techniques pour les vélos. Il y a des associations de sensibilisation, de projets d’ateliers d’auto-réparations dans d’autres Communes, qui mériteraient le soutien de la Métropole. Il faut une évaluation territorialisée des actions subventionnées et, donc, associer l’ensemble des associations existantes à l’échelle de la métropole. D’autant que, si les infrastructures de bornes cyclables sont certes importantes, il y a beaucoup à faire pour augmenter la mobilité en vélo en première couronne avec des enjeux comme le stockage longue durée en habitat collectif, les stations de vélos -qui sont peu existantes- ou encore l’accès vélo dans les transports en commun tel que le tramway -ce qui est possible, en prévoyant des parties de rames aménagées à cet effet, et se pratique dans beaucoup d’autres villes européennes, mais pas ici-.

Je vous remercie de votre attention.

L’Opéra en souffrance !

N° 2018-2630 à N° 2018-2632 - Équipements culturels - Scènes de rayonnement national et international - Subventions - 2018 -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, les syndicats nous font part de leurs inquiétudes sur la question de la précarité des personnels et sur la question récurrente des décors et costumes de l’Opéra, qui seraient trop souvent fabriqués ailleurs que sur notre territoire.

Je vous remercie.

Quelle vision globale dans les collèges ?

N° 2018-2636 - Collèges - Convention pour l’utilisation des équipements sportifs 2018-2020 -

Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, suite à cette convention, pendant les Conseils d’administration des collèges, il n’est pas rare, et même fréquent, que les professeurs d’éducation physique nous fassent part des difficultés qu’ils rencontrent pour disposer des équipements nécessaires à leurs activités. Cela n’est pas dû à une mauvaise volonté des Communes mais bien à l’utilisation intensive des différents équipements sportifs et à l’insuffisance des équipements sportifs propres aux collèges.

Et donc, dans les mois qui viennent, est-ce que nous pourrions avoir une vision globale des équipements sportifs dont bénéficient les collèges en propre, de ceux dont ils bénéficient de par des conventions avec les Communes et, d’autre part, les manques recensés ? Et puis, pourrions-nous savoir, sur ces questions des équipements sportifs, s’il y a une volonté d’investissement dans le futur et, s’il y a, à quel niveau elle pourrait être ? Ce serait bien que nous ayons une vision globale, de ce point de vue, dans les collèges.

Je vous remercie.

M. le Conseiller délégué DESBOS : Simplement, pour vous rassurer, dans tous les collèges on fait du sport, que ce soit les équipements à l’intérieur des collèges ou à l’extérieur.

Simplement, effectivement dans les nouveaux collèges, on prévoit un peu plus large. La preuve, c’est que dans le 7° arrondissement le soutènement est à 10 000 m², dont 5 000 m² de construction propre au collège. Donc, on aura forcément des équipements sportifs.

Et ce qui se faisait jusqu’à présent au Conseil général, c’est que les équipements sportifs dépendaient des mairies et le collège, du Département. Donc, cela a été reconduit dans ce sens-là. Donc, on demande effectivement un effort aux collectivités, qui sont les mairies, pour adapter, pour construire des terrains de sport autour des collèges. Ce qui est fait.

On a un peu de difficultés sur Lyon, mais on vous fera un état des lieux et, soyez rassurée, les collégiens pratiquent du sport. On s’adapte, eux aussi. Tous les sports ne sont pas pratiqués au sein des collèges et, en fonction de chaque sport et de ce que les professeurs préconisent, on peut dire que les collégiens pratiquent le sport de manière satisfaisante.