La rigueur populaire et la gabegie financière !

2025-2775 - Budget primitif 2025 -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, ce budget primitif est cohérent avec les présentations du Débat d’orientation. Nous devons faire face, comme prévu, à une nette baisse des financements de l’État, nos recettes propres sont affaiblies par la crise persistante de l’immobilier et les dépenses sociales contraintes augmentent.

Les pertes de financement de l’État dépassent 40M€ et, en commission, il a été dit que cela pourrait dépasser 60M€. Nos recettes de DMTO (Droits de mutation à titre onéreux) sont prévues, prudemment, en baisse de 50M€. Nous perdons donc 100M€, compensés partiellement pour 20M€ par les bases de la CFE et pour 10 millions par les produits des services. Il est tout à fait justifié d’augmenter le taux de CFE, j’y reviendrai dans la délibération concernée.

En maintenant notre investissement à 600M€, notre autofinancement est de 50M€ -loin du nécessaire pour notre PPI. Nous avions, depuis 2020, une trajectoire de désendettement -ce ne peut être le cas cette année. Ce sera un problème pour le prochain mandat si le contexte reste le même et que l’économie de guerre, annoncée par Emmanuel Macron, conduise demain à de nouvelles coupes, notamment pour les collectivités locales.

Cela dit, en 2025, il nous faut décider d’une gestion rigoureuse de cette situation et, comme le Débat d’orientation budgétaire l’annonçait, en défendant nos missions et nos priorités et les efforts réalisés pour répondre aux besoins des habitants.

Sur la plupart des politiques, il faut serrer les boulons, demander aux services de réussir à faire autant -ou presque autant- avec un peu moins, parfois à aller moins vite, à prioriser. On avait l’impression que les élus d’opposition en commission étaient inquiets. C’est assez amusant de voir ceux qui dénoncent, à chaque occasion, les dépenses publiques excessives et font des promesses électorales répétées du genre « supprimer 100 000 fonctionnaires » s’inquiéter de baisses, certes, significatives mais décidées par chaque vice-président, en toute responsabilité, avec les directions concernées.

L’effort le plus important porte sur les charges générales… en baisse de 16M€… devant les subventions en baisse de 14M€, soit 2,9 %… ce qui impacte, bien sûr, certains avec, parfois, des baisses de 10 %… mais il faut rappeler que c’est, au total, 14M€ sur près de 500M€ de subventions…

Et les dépenses sociales, largement contraintes, augmentent de 10M€ pour le RSA, 8M€ pour la PCH (Prestation de compensation du handicap) et 4M€ pour les frais de séjour.

Le summum est quand même atteint quand des élus d’opposition s’inquiètent d’une baisse de l’accompagnement du RSA… quand les gouvernements successifs de ce Président qui dénonce le « pognon de dingue » ne cessent de critiquer ce RSA et rogner sur les budgets sociaux ou, carrément, réduire les droits… quand la majorité régionale, que ces mêmes forces politiques dirigent, réduit chaque année son soutien à la formation professionnelle, mettant l’existence de nombreux acteurs en péril.

Nous savons que les vice-présidents ont fait très attention au dialogue avec tous les acteurs. Nous avons tous en tête, bien sûr, la crise de l’hébergement avec l’augmentation du nombre de personnes à la rue, malgré la hausse des capacités d’accueil et malgré les efforts de la Métropole -au-delà même de ses compétences. Nous avons reçu, jeudi dernier, la délégation du Collectif Hébergement en danger avec un vrai dialogue dans lequel ils nous expriment les urgences tout en reconnaissant les efforts réalisés par la Métropole et l’enjeu des politiques d’immigration nationales, qui sont le premier facteur de précarité.

Nous resterons attentifs à la qualité de ce dialogue social et partenarial pour nous adapter collectivement à cette situation contrainte et nous voterons, bien sûr, ce budget en rappelant à tous le fond du problème des finances publiques. Oui, il faut de la rigueur dans la gestion de la dépense publique. Le monde populaire sait très bien qu’un sou est un sou et qu’on ne peut pas dépenser ce qu’on n’a pas. Mais où sont les grandes masses des dettes dans un pays comme la France ? Pas dans les milieux populaires, bien sûr ! Pas non plus dans les collectivités locales, dont la dette est financée par un excédent de fonctionnement ! Mais, l’État lui, ne cesse, sous tous les gouvernements, de creuser un déficit de fonctionnement interdit pour les collectivités. Ce sont ceux qui creusent la dette de l’État qui nous répètent que c’est la faute aux pauvres et aux fonctionnaires, oubliant la hausse continue des aides publiques aux entreprises -j’y reviendrai dans une prochaine délibération- et l’explosion des dividendes et des fortunes qui, visiblement, ne sont pas écrasés par la fiscalité !

ELon Musk a racheté le réseau Twitter pour 44 milliards. Comment ? Il s’est endetté de 13 milliards auprès de banques qui ne savent que faire de ces titres toxiques et il a vendu des milliards d’actions TESLA à ceux qui ont cru faire une bonne affaire. Rappelons qu’une valeur boursière est volatile par nature. Mes anciens collègues, devenus actionnaires du groupe hollandais qui avait racheté l’entreprise où je travaillais, s’en souviennent. Ils avaient acheté l’action 1$ et se moquait, gentiment, de moi quand elle en valait 200$. J’en ai souri quand l’action a disparu à une valeur de 1 cent. Bref, Musk est un fabricant de dettes, comme notre Bruno Le Maire -qui a creusé la dette de l’État de 1 000 milliards pendant ses mandats et continue à nous donner des leçons.

J’évoquais, au dernier Conseil, le général de Gaulle en 1957, et tous les économistes le savent. Avec un effort limité de réduction de 3 % du déficit par an, une croissance pas si extraordinaire de 3 % par an, une politique accommodante de la BCE de taux à 2 % et une inflation à 5 %, en 20 ans, la moitié de la dette sur PIB a disparu ; avec une inflation à 9 % (celle de ma jeunesse), il suffit de 10 ans ! Par contre, sans inflation et sans croissance, la dette ne peut qu’augmenter !

Mais pourquoi personne ne veut le faire ? Parce qu’il y aurait des gagnants -les salariés (surtout s’ils ont emprunté pour acheter une maison) et des perdants apparents, les propriétaires (pas parce qu’ils auraient perdu leur bien, mais parce qu’ils auraient l’impression que leur bien a moins de valeur) et plus ils sont gros, plus ils auront l’impression de perdre le poids qu’ils ont sur la société. Avec la dette, c’est la valeur relative des actifs qui se déprécient. Ils ne deviennent pas pauvres pour autant, mais ils ne sont plus les seigneurs.

N’oublions pas, d’ailleurs, que les premiers profiteurs de la dette, ce sont les prêteurs qui s’enrichissent en dormant. Je ne vous répète pas la célèbre déclaration de Marx sur la dette publique. Seul, un État ouvrier peut être rigoureux. Oui, le discours de la dette est le discours des rentiers, pas de ceux qui produisent. Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=8557

Reconstruire la coopération internationale pour la solidarité, la paix et le progrès social !

Intervention préalable -

M. le Conseiller P-A. Millet : Monsieur le Président, chers collègues, nous allons voter un budget fortement contraint en faisant face aux urgences sociales de l’hébergement, du logement, de la santé, de la prévention, … Mais les annonces des guerres nous font craindre des régressions sociales majeures, brutales, à la mode trumpiste qui détruit le, pourtant, faible service public fédéral des États-Unis.

C’est pourquoi je consacrerai cette introduction à la situation internationale et à la réponse guerrière qu’on veut nous imposer en France.

La guerre en Ukraine -trois ans après l’invasion russe, dix ans après le début de la guerre civile au Donbass- est une plaie ouverte au cœur de l’Europe. Une évidence s’impose : aucune solution militaire ne mettra fin à ce conflit. Les récentes déclarations d’Emmanuel Macron sur « l’autonomie stratégique européenne », évoquant l’éventuelle extension du parapluie nucléaire français, révèlent un aveu d’impuissance. Ce projet, flou et dangereux, ne répond à aucune urgence actuelle : désamorcer l’escalade, assurer la sécurité collective et penser la paix hors des logiques de blocs. Nous vivons la fin des illusions de la puissance occidentale gouvernant la planète… le temps où nous pouvions bombarder Belgrade, pays européen, pour imposer la partition du Kosovo… et même bombarder l’ambassade chinoise… Ce rappel illustre à quel point le deux poids, deux mesures délégitime tout le discours occidental, de la Palestine à la Russie.

Un million de victimes plus tard, le constat est implacable : l’escalade militariste a échoué. Les livraisons massives d’armes, censées faire barrage à l’agression russe, n’ont fait qu’alimenter une machine de guerre destructrice, affectant gravement les populations ukrainiennes, russes et européennes (indirectement). Les profits record des industriels de l’armement (+ 29 % pour Lockheed Martin en 2024) contrastent violemment avec l’asphyxie des budgets sociaux européens, où inflation et dette publique fragilisent les services essentiels.

Cette guerre, issue d’une mondialisation capitaliste en crise, ne bénéficie à aucun peuple mais, exclusivement, à des minorités : oligarques russes avides de rentes énergétiques et ukrainiens détournant les aides occidentales, fonds spéculatifs tirant profit de la dette ukrainienne et complexe militaro-industriel occidental. Tandis que les armes font des centaines de milliers de victimes, c’est dans les capitales, lors de négociations opaques, que se décide un avenir où l’Ukraine peut sortir exsangue, quel que soit le camp proclamé « vainqueur ».

Les projets de « reconstruction » de l’Ukraine risquent de poursuivre sa prédation, transformée en laboratoire néolibéral dirigé par des institutions comme BlackRock ou le FMI : accaparement des terres agricoles, privatisation des infrastructures, droits sociaux sacrifiés sur l’autel de la « compétitivité ». Ce scénario, déjà observé en Irak ou en Grèce, imposerait une double peine aux Ukrainiens : après la guerre, la dilapidation.

L’Europe, quant à elle, paie le prix de sa dépendance stratégique, ne voulant pas voir l’importance de ses relations à l’est et au sud pour son développement, soumise aux intérêts US -notamment énergétiques-, allant jusqu’au ridicule, quand nous dénonçons les ingérences politiques russes en nous taisant sur les surveillances technologiques des USA, des arrestations du patron d’ALSTOM pour servir les intérêts de General Electric, jusqu’aux écoutes téléphoniques de nos dirigeants. Pris de court par un Donald Trump isolationniste, qui entend redéployer ses forces face à la Chine, Emmanuel Macron s’est livré à une rhétorique martiale, préparant les Français à un effort de guerre. Jean-Noël Barrot affirmait, dans un lycée de Nantes, le 10 mars : « Le réarmement des esprits commence à l’école ». Habituer nos enfants à la guerre, voilà ce que propose ce gouvernement.

Mais qu’en est-il de l’effort de paix auquel aspirent les peuples ? L’idée d’une Russie prête à débarquer sur les Champs-Élysées n’est que la répétition des discours antiallemands préparant la première guerre mondiale, justement dénoncés par Jean Jaurès -malheureusement trop seul parmi les socialistes. Ce sera le contexte de la création des partis communistes. Il faut espérer que ce ne soit qu’une justification à des politiques renforcées. Malheureusement, certains sont déjà prêts à chanter : « Macron, nous voilà, tu nous as redonné l’espérance… » et, sur le pied de guerre, le Président du Conseil d’orientation des retraites estime que l’entrée dans une économie de guerre rend dérisoires les débats sur l’âge légal à 64 ans, poussant, au contraire, à l’augmenter rapidement. La bataille médiatique, sur ce sujet, est absolument extraordinaire !

Alors que nos collectivités locales cherchent désespérément à faire plus avec toujours moins et que nos services publics s’épuisent à pallier les carences, ce que le dialogue avec le collectif hébergement jeudi dernier montrait, le gouvernement fait croire qu’il pourrait être capable de mobiliser d’immenses ressources pour alimenter une escalade militaire aux objectifs incertains. Cette contradiction révèle un choix politique évident : sacrifier les besoins sociaux pour défendre une souveraineté factice, quitte à accentuer davantage les fractures internes d’une société déjà fragilisée. L’urgence serait de reconstruire un modèle de coopération internationale fondé sur la solidarité, préservant à la fois la paix et le progrès social, plutôt que d’alimenter une spirale de confrontations aux conséquences imprévisibles.

La France, membre permanent du Conseil de sécurité, a les moyens de sortir de l’immobilisme. Au lieu de s’enfermer dans une rhétorique guerrière, elle doit :

  • Exiger un cessez-le-feu immédiat et soutenir des négociations sous l’égide de l’ONU, en impliquant des pays non-alignés (Inde, Brésil, Afrique du Sud) ainsi que les acteurs locaux ukrainiens et russes.
  • Relancer les principes d’Helsinki de 1975, affirmant à la fois l’inviolabilité des frontières, le droit des peuples à l’autodétermination, et la coopération paneuropéenne, tout en garantissant la sécurité de tous les États, jusqu’à la Russie.
  • Dialoguer activement avec les BRICS, enfin, et organiser une conférence internationale sous l’égide du G20, afin de réduire le risque d’une guerre mondiale en incluant les pays du sud global majoritaire.

La paix en Ukraine ne sera ni victoire ni capitulation, mais l’art fragile de concilier des intérêts antagonistes. À nous de refuser les simplifications dangereuses et de renouer avec notre vocation de puissance de paix, en exigeant l’arrêt des combats, en relançant le désarmement nucléaire et en construisant une sécurité européenne inclusive. Cela implique de rompre avec les logiques libérales qui ont laminé notre industrie, fragilisé notre souveraineté et jeté les peuples les uns contre les autres. Et, permettez-moi de conclure avec ces mots que vous connaissez :

Monsieur le Président

Je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être

Si vous avez le temps

Je viens d’vous écouter

Nous app’ler à la guerre

Jusqu’au feu nucléaire

Aux  milliards à payer

Monsieur le Président

Nous avons mieux à faire

D’urgences à satisfaire

Santé et logement

Vous parlez de menaces

Oubliant nos misères

Mais nous aurons l’audace

D’être unis sur la terre

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=3017

Éric était un élu républicain de grande valeur, un homme généreux !

Hommage à Éric Bellot, Maire de Neuville-sur-Saône -

M. le Conseiller R. Debû : C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de notre camarade Éric Bellot, Maire de Neuville-sur-Saône.

Éric faisait partie de ces personnes qui vous rendent fier de partager, avec lui, les mêmes principes et opinions politiques, les mêmes valeurs humaines, les mêmes engagements militants.

Parmi ses engagements, Éric avait fait sien le combat pour l’école publique, socle du pacte républicain de notre Nation, lien de transmission et d’apprentissage à la citoyenneté en vue de faire de chaque enfant, de chaque jeune, un adulte émancipé, doté de sens critique, outillé pour gouverner sa propre vie, pour faire ses propres choix.

Instituteur puis proviseur de lycée, il a milité activement au sein du syndicat SNI-PEGC -dont il aura été le trésorier départemental. Éric, qui a toujours placé la réussite de ses élèves au centre de ses préoccupations professionnelles, comprenait bien que ce n’était possible qu’à condition d’avoir les moyens humains et matériels de remplir cette noble mission.

C’est, d’ailleurs, avec cette nécessité en tête qu’Éric militait, avec conviction, pour la création du lycée Rosa Parks, qui verra le jour en 2006 à Neuville. Neuville, où il a été élu d’abord dans l’opposition, entre 2001 et 2008, avant d’en devenir la maire en 2020. Maire quelque peu atypique dans le Val de Saône, de par son orientation politique, il n’en était pas moins grandement apprécié de la population et des élus du territoire.

C’était un maire accessible, à l’écoute. Il savait se tenir à l’écart des vaines polémiques et des propos clivants. L’intérêt général et le bien commun étaient sa boussole, il savait ne pas en dévier. En cela, Éric était un élu précieux.

Toutes les actions qu’il a menées en faveur de l’éducation, du lien social, pour le développement des services, … marqueront durablement la ville de Neuville-sur-Saône. Sans être exhaustif, on peut citer la rénovation complète du complexe sportif Marie Paradis, qui sera inauguré prochainement, ou l’ouverture de l’espace de vie sociale dans le quartier populaire de la Source. Mais l’on pense, aussi, au choix qu’il a fait d’ouvrir les écoles de la ville pour accueillir des familles à la rue tout en s’indignant que de telles situations puissent exister encore aujourd’hui dans notre pays.

Malgré la maladie qui le frappait depuis deux ans, Éric a, inlassablement, continué à assurer ses fonctions de maire au service des Neuvillois. Il s’est battu jusqu’au bout avec un courage qui force le respect. Les communistes perdent un camarade. Nous perdons tous un élu républicain de grande valeur, un homme généreux qui aura consacré sa vie à la chose publique, à la jeunesse, à l’émancipation humaine.

Ainsi, au nom des élus du groupe Communiste et républicain, nous adressons à sa femme Martine, à ses deux enfants, à ses petits-enfants, aux Neuvillois nos sincères condoléances.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/XbK0et0pTAo?t=1239

Il faut leur dire STOP !

Le 28 avril 1975, le patron de la CIA affirme au président Ford : « Nous pouvons gagner ». Le secrétaire à la Défense répond : « C’est fini, monsieur le Président. C’est terminé. » Deux jours plus tard, les derniers GI’s s’envolent du Vietnam.

50 ans plus tard, les experts et intellectuels médiatiques persistent : « Il faut nous renforcer pour gagner la guerre ! » Encore deux ans, et un million de morts de plus ? Les USA le savent. Ils se lavent les mains de l’incendie qu’ils ont alimenté tout en cherchant à récupérer des ressources.

Les faits sont têtus, mais seules les victimes sur le terrain s’en rendent compte. Dans nos écrans, les discours continuent. Peu importent les milliards et les morts. Peu importent les décennies qui seront nécessaires pour retisser les liens entre des peuples frères et, d’abord, entre ukrainiens.

Le marketing viral du buzz et du bluff qui domine le débat public est un drame, encore plus quand il s’agit de la guerre et de la paix.

Macron nous appelle à la guerre et ses milliards. Il faudra accélérer la baisse des dépenses de santé, d’éducation, de culture, de sécurité civile, de prévention, … et des collectivités !

Et le système médiatique s’excite, comme en 14… la fleur au fusil…

Il faut leur dire STOP !

Il y a dix ans…

Il y a dix ans, naissait la Métropole du Grand Lyon de la volonté de deux seigneurs locaux ; dix ans plus tard, nous sommes face aux problèmes et personne d’autre n’en veut. Car, la Métropole reste marquée par la volonté initiale d’effacer les communes. Elle ne fait que révéler la crise démocratique profonde qui affaiblit la France, dans une fracture économique et sociale -résultat d’un déclin industriel, national, diplomatique. Réunir humain et urbain dans une seule collectivité ne donne pas plus de forces, la conjonction de la crise des politiques sociales s’ajoutant à la crise de l’immobilier percute la Métropole avec brutalité et nous met en difficulté, dans la crise des Services d’incendie et de secours entre autres.

Mais, dans dix ans et tant de nouveaux changements dans le monde -la vie politique, la révolution du calcul, … -, la question sera mûre pour construire une autre Métropole… La Métropole des communes et des citoyens… C’est pourquoi, tout en ayant les pieds ancrés dans les difficultés du quotidien avec les habitants, les communistes restent résolument engagés pour une autre Métropole et, notamment, une autre mobilité, un autre équilibre entre formation et emploi ; bref, une autre société.

Pourquoi vos guerres ?

La révolution scientifique et technique du XIXème a produit l’industrialisation, les énergies fossiles, un capitalisme mondialisé, des guerres et des révolutions. Dans ce XXIème siècle, la révolution scientifique se poursuit et déborde dans l’immatériel, l’intelligence artificielle, l’informatique quantique.

L’humanité ne s’est pas atrophiée en confiant l’énergie aux machines, pourquoi devrait-elle s’abêtir en leur confiant le calcul ? Le travail industriel ou agricole a été largement libéré de l’esclavage physique, même s’il reste tant à faire. L’enjeu de notre siècle, c’est la formation de tous pour un travail libéré du répétitif et du formulaire, concentré sur la créativité, le sens et les relations entre humains.

Tout dépend de qui décide, ceux qui possèdent ou ceux qui travaillent ? Et dans quel but ? Continuer à concentrer les richesses sur un tout petit nombre ou construire une société de coopérations et d’égalités, une société du temps retrouvé avec la semaine de 4 fois 7 heures et la retraite à 60 ans, une démocratie libérée de la médiatisation marchande ?

En urgence, il faut éviter la prochaine guerre mondiale et demander des comptes aux puissants, à nos dirigeants : pourquoi vos guerres ?

Pour le développement de la voie fluviale !

2025-2690 - Lyon 2° - Service public de transport par navettes fluviales sur la Saône -

M. le Conseiller R. Debû : La précédente intervention va nous faire économiser du temps. Je relaie aussi cette demande sur un arrêt à Pont Mouton. Bien que nous soyons évidemment de chauds partisans du développement de la voie fluviale pour le transport, il faut quand même reconnaître que ce nouveau mode de déplacement a une dimension plus touristique que, véritablement, de mode lourd et qu’il ne fera pas concurrence au métro -en tout cas, pas pour la desserte de la zone de Vaise Industrie. Cela nous paraît donc plus cohérent dans l’utilisation par la population, qui sera amenée à utiliser ce mode de transport, que d’avoir un arrêt à Pont Mouton. Il me semble que cela correspond plus à l’utilisation qui en sera faite et puis on a le recul et l’historique du vaporetto, qui remplissait cette fonction sur cette station-là.

Et il y avait une autre dimension, qui se rapporte un peu plus à la délibération en question : c’est celui de la logistique urbaine. On développe un certain nombre de passerelles, qui serviront donc à l’embarquement et au désembarquement des passagers. À Paris, une entreprise comme Ikea livre l’ensemble de ses colis par un duo péniche et, ensuite, vélo-cargo. Il y a des réflexions sur ce type de projets à la Ville de Lyon et savoir si les pontons que nous utiliserons peuvent avoir un usage multiple, à la fois pour le transport des passagers et pour le déchargement des marchandises.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=32553

La digue communale de l’Épi… pour la sécurité des habitants… et la conserver comme trace d’une construction qui a marqué la ville de Vaulx-en-Velin…

2025-2689 - Vaulx-en-Velin - Prévention contre les inondations - Désaffectation et déclassement de la digue communale de l'Épi -

Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, cher.e.s collègues, depuis peu, la digue communale de l’Épi à Vaulx-en-Velin a été neutralisée : quatre ouvertures ont été créées dans cette digue. Elle n’a donc plus de fonction d’ouvrage de protection contre les inondations. Des haies ont été plantées devant chaque ouverture, pour permettre de conserver le caractère infranchissable des ouvertures tout en maintenant une perméabilité hydraulique.

Certains habitants de Vaulx-en-Velin ont exprimé leur inquiétude de voir cette digue disparaître, mais l’équipe municipale de Vaulx-en-Velin et Monsieur le Vice-Président Athanaze ont pu les rencontrer et les rassurer : cette digue ne sert plus à rien, dans le nouveau système d’endiguement, et elle empêcherait même la décrue.

Au-delà du caractère lié à la prévention contre les inondations pris très au sérieux par l’exécutif métropolitain, cette digue revêt un caractère patrimonial. Elle a été construite en 1955 et 1956 sous la mandature de René Carrier, maire communiste et ancien résistant, et a protégé pendant de nombreuses décennies les habitants des crues.

Fin 2009, dans un entretien avec Maurice Charrier, René Carrier témoignait de la situation au début de son mandat : « Nous circulions deux ou trois fois par hiver en barque sur le territoire de La Grappinière et de la Zup. Pendant des décennies, les vaudais ont réclamé que le problème des inondations soit résolu. Alors, c’est une des premières choses à laquelle nous nous sommes attaqués. »

C’est ainsi que le premier mandat du Conseil municipal, mené par René Carrier (1953-1959), voit la construction de la digue qui, lors de la grande crue de 1957, retient pour la première fois les eaux du Rhône et marque ainsi la fin des inondations dramatiques que connaissait la commune.

Nous nous réjouissons donc de la décision de ne pas enlever complètement cette digue, de la mettre en transparence pour, à la fois, assurer la sécurité des habitants mais également la conserver comme trace d’une construction qui a marqué la ville de Vaulx-en-Velin.

Nous voterons favorablement à cette délibération.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=32173

La mise en place de sanctions systématiques par l’installation de radars ZFE serait une erreur !

2025-2664 - ZFE - Aides à l'acquisition de véhicules peu polluants -

Mme la Vice-Présidente M. Picard : Monsieur le Président, mesdames, messieurs, le 1er janvier 2025 a marqué une étape supplémentaire du projet d’amplification de la Zone à faibles émissions de la Métropole de Lyon, avec l’interdiction de circulation des véhicules Crit’Air 3.

Le groupe Communiste et républicain s’est toujours clairement exprimé sur la question de la ZFE. Nous tenons notre rôle au sein de cette majorité Métropolitaine et c’est en toute responsabilité que nous y apportons notre point de vue. C’est également en tant que maire de Vénissieux que je vous ai écrit, monsieur le Président, en décembre 2024, pour vous demander de desserrer le calendrier de la ZFE et de renforcer l’accompagnement des habitants. Ma commune est, malheureusement, représentative des difficultés engendrées par le développement de la ZFE ; de nombreux habitants de la Métropole se retrouveront, sans doute, dans mes exemples.

À Vénissieux, depuis le début de la mise en place des mesures ZFE, c’est aujourd’hui 40 % du parc automobile qui est concerné. En 2028, avec l’interdiction des Crit’Air 2, ce sont trois voitures vénissianes sur quatre qui seront empêchées de circuler en ZFE.

Début 2023, la Ville de Vénissieux a organisé une consultation afin de compléter l’information diffusée par la Métropole. De très nombreux habitants ignoraient aussi bien les contraintes de la ZFE que les mesures d’accompagnement. Depuis, les efforts de communication de la Métropole ont été soutenus, mais ils ne peuvent résoudre un problème économique et social aussi important, car la voiture est une illustration des inégalités profondes de notre société.

Aucun habitant ne se positionne contre un air de meilleure qualité. Tous les foyers seraient contents de troquer un vieux diesel contre une voiture électrique s’ils en avaient les moyens financiers. Mais l’impact social de la ZFE n’est pas supportable pour une très grande proportion des habitants des villes populaires, ceux-là même qui sont massivement touchés par les interdictions de circulation et ce, malgré les aides déployées par la Métropole et l’État. D’autant plus que nous constatons, encore une fois, le désengagement de l’État, qui décide de baisser ces fameuses aides au renouvellement de véhicules, laissant les grandes agglomérations et leurs habitants se débrouiller avec les ZFE qui sont, je le rappelle, une directive européenne et une loi nationale. Nous n’acceptons pas ce désengagement supplémentaire de l’État qui doit prendre ses responsabilités. Je prépare un courrier au ministre de l’Économie pour lui demander de suspendre cette loi ZFE pour permettre sa réécriture.

Il n’aura échappé à personne que, depuis quelques années, la crise sociale a frappé fort avec une inflation galopante. La crise économique s’aggrave avec les restructurations annoncées dans l’industrie, la distribution, la logistique. S’ajoute à cela une crise politique dangereuse. C’est l’ensemble de ce contexte qu’il faut mesurer pour comprendre l’exaspération populaire.

Devant l’impossibilité budgétaire à changer de véhicule, les foyers les plus en difficultés sont culpabilisés, et c’est insupportable. Ils se voient contraints par deux options : renoncer à circuler en ZFE, alors que de nombreux actifs y sont contraints, ou bien prendre le risque d’une contravention. Ne pas avoir un véhicule récent n’est ni un délit ni une infraction, c’est une injustice sociale. La mise en place de sanctions systématiques par l’installation de radars ZFE serait une erreur.

Nous savons que, d’ici trois ans, il faudrait transformer les conditions de mobilité de la moitié des familles vénissianes. C’est impossible.

Nous devons nous remettre au travail afin de desserrer le calendrier de la ZFE et construire une réponse adaptée à la situation sociale.

Je vous remercie.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=27756

Nous restons insatisfaits de l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040…

2025-2663 - Avis de la Métropole de Lyon sur le projet de Plan de mobilité (PDM) -

M. le Conseiller T. Haon :  Monsieur le Président, chers collègues, ce Plan de mobilité (PDM) affiche l’ambition de se placer dans la perspective de la neutralité carbone 2050, fixée par la stratégie nationale Bas carbone, et se conformer aux objectifs du PPA3 . L’objectif est de diviser par deux l’usage de la voiture solo en 2040. Si nous partageons les objectifs de réduction de la voiture et d’amélioration de l’air, nous considérons que ce PDM n’est pas à la hauteur des ambitions de développement des mobilités dans notre Métropole.

Notre majorité a tenu nombre de ses engagements quant au développement des transports en commun… avec la tarification sociale, le lancement de plusieurs lignes de tramway, le renforcement de rames et fréquences de lignes existantes, la mise en place de BHNS…

Les fréquences TCL ont été multipliées par 1,5, les fréquences TER et cars du Rhône par 2, les déplacements vélo par 10.  1,7 milliard d’euros pour la modernisation du Métro, 900 millions pour le renouvellement des parcs bus et Tram. Ce n’est pas rien!

En doublant le niveau d’investissement du Sytral, nous avons permis, en gros, de réaliser les objectifs du PDU de 2018. Mais nous rappelons, justement, l’ambition portée par notre groupe… une rupture avec le PDU actuel et l’affirmation prioritaire du développement des transports en commun, donc du RER, avec le développement du métro, de nouvelles lignes de tram, de plus de bus et aussi d’une mobilité flexible, à la demande, décarbonée, publique -sur le modèle du projet de taxi-bus électrique collectif imaginé par notre regretté camarade Henri Thivillier…

Nous restons insatisfaits de l’ambition de 25 % de part modale des transports en commun pour 2040, à peine dans la tendance des 22 % annoncés par le PDU actuel pour 2030.

Et comment imaginer l’avenir, sans prendre en compte les déplacements avec le périurbain comme avec des Métropoles voisines, Saint-Étienne et Grenoble notamment ?

Le RER, comme le CFAL, est un passage obligé pour être à la hauteur des besoins présents et futurs. Cela ne se bricole pas, rappelons-nous l’expérience de Railcoop.

Mobilisons-nous pour un nouveau cadre entre l’État, la Région et la Métropole… un engagement fort de l’État, à commencer par la réalisation complète du CFAL -indispensable pour libérer des sillons au RER et assurer l’avenir des gares périphériques... Nous devons affronter la question de la desserte ferroviaire des zones industrielles de l’agglomération pour retrouver une offre de transport de marchandises efficace pour les entreprises et tirer les leçons de la privatisation de la SNCF pour les marchandises, depuis plus de 20 ans… un report modal massif sur le fret routier…

Parce que nous portons le choix du développement des transports collectifs comme un choix d’avenir, nous voulons mener la bataille du financement des mobilités par les entreprises, condition de la gratuité de l’accès. De gros progrès ont été faits, dans ce mandat, avec la tarification sociale et la gratuité à venir des moins de 10 ans. Ils doivent être poursuivis et, pour cela, planifiés.

Ces deux objectifs, de gratuité et de développement, exigent un engagement fort de l’État comme des entreprises. Nous devons travailler aussi à l’attractivité des transports en commun par rapport à la voiture. Elle repose, pour beaucoup, au-delà de la gratuité, sur les fréquences et la rapidité, le confort et l’apaisement ; entretien, investissement, sécurité doivent être au rendez-vous. Nous en sommes encore loin sur certaines lignes.

Tout cela exige une politique nationale publique des transports. C’est pourquoi il faut se mobiliser pour :

– L’abaissement de la TVA sur les transports collectifs de 10 à 5,5 %.

– L’augmentation du plafond du Versement mobilité de 2 % à 3 % de la masse salariale.

– L’application de la taxe sur les surfaces de bureau tertiaire, qui s’applique uniquement en Île de France et a permis de financer le Grand Paris Express -en levant quelques 40 milliards d’euros et en doublant le nombre de kilomètres de métro de la région parisienne.

– Une réflexion doit également être menée sur la participation financière des grands centres commerciaux qui, à l’image de la Part-Dieu, profitent à plein des réseaux de transports collectifs, sans participer spécifiquement à leur financement.

Nous prenons en compte les avancées, comme le chemin qui reste à parcourir, dans un moment de crise sociale et économique où les gouvernements tentent de ponctionner les collectivités locales pour maintenir les profits des plus riches. Ce PDM devrait être beaucoup plus à l’offensive pour mener cette bataille du financement du droit à la mobilité décarbonée, dépolluée, publique pour toutes et tous. De ce fait, le groupe Communiste et républicain s’abstiendra.

Merci de votre attention.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/5_Q1fg6mXzI?t=24047