Mme la Conseillère L. Arthaud : Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, cher·es collègues, je veux remercier monsieur le Vice-Président et les équipes qui ont travaillé à ce rapport, permettant de donner à voir notre ambition politique.
2025 voit la situation s’améliorer par rapport à 2024 : baisse des émissions, production de logements sociaux, diminution du nombre de ménages sous le seuil de pauvreté, dynamique de création d’emplois et d’entreprises.
Le rapport laisse des perspectives d’action, notamment sur la santé, la pauvreté et les inégalités, et l’économie.
Nous avons cependant quelques interrogations :
– Sur la maîtrise des coûts de l’énergie : si ce sont des fournisseurs privés, on participe de la destruction du service public de l’énergie (EDF tenu de vendre l’énergie à ces sociétés moins chère que le coût de production). Ne vaudrait-il pas mieux se battre aux niveaux national et européen contre la mise en place du marché de l’énergie ?
– Sur les transports, n’est-il pas temps de mettre la priorité du prochain mandat sur les transports collectifs ? Développement du réseau (quantité et qualité), gratuité, passage en régie publique.
Nous vous avions communiqué, il y a déjà deux ans, notre plan Climat pour la France « Empreinte 2050 ». Une conviction est au cœur de ce projet : ce grand défi qu’est la lutte contre le changement climatique ne pourra être relevé que dans la justice sociale et la coopération internationale.
Se déplacer mieux ; être bien logé et bien chauffé ; avoir accès à des produits locaux, de haute qualité et durables ; manger sain et à sa faim ; travailler mieux et moins sans craindre le chômage, la précarité ou la pauvreté… Et si les politiques d’atténuation du changement climatique contribuaient à de nouveaux jours heureux ?
Le plan Climat pour la France « Empreinte 2050 » vise la neutralité carbone à l’horizon 2050 car, selon les modélisations du GIEC, c’est indispensable pour rester sous les 1,5°C de réchauffement planétaire.
Ce plan Climat, comme son nom l’indique, réduira également notre empreinte carbone, c’est-à-dire les émissions liées à nos importations, car notre adversaire -les émissions de gaz à effets de serre- ne connaît pas les frontières.
C’est une véritable originalité par rapport à d’autres scénarios existants. Au-delà de la neutralité carbone à l’horizon 2050, il s’agit de remettre en cause les politiques délocalisant nos industries qui font porter de façon injuste l’effort climatique aux autres pays, souvent plus pauvres et disposant de moins de moyens. Ce plan Climat a ainsi une démarche plus globale replaçant au centre la solidarité et la coopération internationale dans la lutte pour le climat.
Aussi, en portant l’accent sur l’empreinte carbone, ce sont la place de notre industrie dans nos territoires et un autre modèle de production et de consommation qui sont promus. Ce plan s’inscrit dans une autre logique économique, à rebours des politiques actuelles au service du capitalisme prédateur sur de nombreux aspects : place des services publics, critères de financement, effort dans la formation et la recherche, développement de l’emploi.
Le plan « Empreinte 2050 » démontre qu’il est possible d’arriver à sortir des énergies fossiles en 2050, tout en proposant des « Jours heureux » aux Français·es avec une amélioration des conditions de vie d’une grande majorité de la population.
Il prend pour hypothèse que toutes et tous auront accès aux vacances, au droit à la mobilité.
Il prend aussi pour hypothèse que toutes et tous seront bien logés, bien chauffés, dans des maisons ou des appartements assez grands. Et que toutes et tous auront accès à une alimentation de qualité. C’est très loin d’être le cas aujourd’hui.
S’adapter aux crises à venir dans le cadre du capitalisme, c’est chercher à maintenir les inégalités structurelles de nos sociétés. Tant que nous ne tirerons pas le bilan de l’échec des politiques agricoles, environnementales, énergétiques de ces dernières années, nous ne ferons que continuer dans l’échec et les milieux populaires seront toujours et encore les victimes, pendant qu’une petite minorité trouvera dans le luxe et la gabegie son adaptation aux crises.
Je reprendrai la conclusion de Pierre Alain Millet : « Il n’y aura pas de résilience dans les inégalités. La seule transition qui porte un avenir, c’est la transition vers une société Socialiste ! » Je vous remercie.