Louis, nous saluons ta mémoire.

Hommage à la mémoire de Louis Lévêque, ancien Conseiller communautaire -

M. le Conseiller R. Debû : Monsieur le Président, chers collègues, c’est avec une certaine émotion que je voudrais rendre hommage à mon camarade Louis Lévêque, que vous êtes nombreux à avoir connu durant ses années de mandats et, par la suite, du fait de son engagement pour l’accès au logement.

Géant à la barbe fournie, aux yeux pétillants d’intelligence et à la voix grave, Louis pouvait, de prime abord, sembler quelque peu intimidant. Mais, très vite, chacun se rendait compte qu’il était en face d’un homme d’une grande délicatesse, qui prenait le temps d’écouter, de comprendre, de discuter et qui traitait tout le monde avec le même respect, qu’ils fussent ministres ou simples citoyens.

Louis Lévêque était un communiste et un chrétien. C’était un croyant. Croyant dans une société plus juste, où la classe des travailleurs pourrait non seulement jouir des fruits de son travail, mais aussi prendre part à la définition des enjeux et de l’organisation de leur travail.

Louis croyait aussi au vivre-ensemble, et donc à la Paix, car il ne peut y avoir de justice dans un monde en perpétuel conflit, dans des sociétés déchirées par les inégalités, les dominations de classe, de race ou de genre.

Son engagement chrétien l’a amené à la JOC -les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes- où il découvrit la lutte des classes et qui aura pavé la voie à son engagement en faveur du monde ouvrier, des classes populaires. En 1976, il monta une section syndicale -alors qu’il est aide-coquilleur- dans une fonderie d’aluminium. Cet engagement ne le quittera plus.

Il adhère au Parti Communiste Français quelques années plus tard, en 1979, car il y trouve l’outil politique, l’espace de liberté, la camaraderie nécessaires pour porter collectivement ses idées. Celle de changer la société en libérant les hommes du capitalisme. C’est cet objectif qui l’animera dans tous les aspects de sa vie, et auquel il sera fidèle jusqu’à la fin.

La fidélité -à ses convictions (autant religieuse que politique), à ses amitiés (nombreuses), à ses engagements associatifs (notamment en faveur de l’accès au logement)- est un trait caractéristique de Louis, unanimement reconnu par tous ceux qui l’on rencontré.

Militant de terrain comme militant dans son entreprise, Louis sera élu dans le 8ème arrondissement en 1995. Il participera ainsi à la victoire historique de la gauche à Lyon en 2001, et deviendra, deux mandats durant, adjoint à l’habitat et à la politique de la Ville et conseiller à la CoUrLy.

C’est de ce poste d’adjoint qu’il participera à transformer profondément Lyon.

Parce qu’il croyait en la nécessité de vivre ensemble pour faire société, il s’est employé à faire passer le nombre de logements sociaux de 41 000 à 51 000, partout dans la ville. Il aura également pris à bras-le-corps les grands chantiers de requalification urbaine comme Mermoz, la Duchère ou la Confluence. Chantiers que nous sommes appelés à poursuivre et compléter, en gardant à l’esprit l’impérieuse nécessité d’offrir à chacun, non seulement un toit mais un cadre de vie digne, abordable et apaisé.

S’il choisit de ne pas se représenter en 2014, « Monsieur Lévêque » -comme l’appelaient avec respect les habitants de Mermoz ou de la Duchère- « Monsieur Lévêque » a poursuivi son inlassable engagement pour le droit au logement. À la commission DALO, dans les associations (CCAS), comme à GLH, il a continué à lutter pour l’accès au logement, première des sécurités pour tout un chacun.

En 2010, il écrivait que « la convergence des crises économique, écologique, sociale, et démocratique est la conséquence d’un mode de développement libéral, dont les plus démunis sont toujours les premières victimes ». Je crains que ce constat s’impose aujourd’hui avec encore plus de vigueur, et que ce soit à nous, aujourd’hui, de prendre le relais du combat inlassable pour un monde plus égalitaire.

Jusqu’au bout, malgré la maladie qui l’affaiblissait, Louis aura apporté sa pierre à l’édification d’une société plus juste et plus attentive aux plus fragiles d’entre nous. Et je crois que nous avons tous une immense dette de gratitude envers ce grand militant de la cause humaine.

Ainsi, à sa famille et à ses proches, je voudrais assurer, en notre nom collectif, nos condoléances les plus sincères et notre profonde gratitude pour tout ce que Louis nous a donné.

Louis, nous saluons ta mémoire.

La vidéo de l’intervention : https://youtu.be/Q2L6YqWr5t4?t=482

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