Mme la Conseillère BURRICAND : Monsieur le Président, chers collègues, nous voulons souligner le rôle positif que joue l’OMS dans cette période marquée par la pandémie. Loin des buzz médiatiques et des préoccupations électoralistes, l’OMS fournissait des informations fiables et rationnelles : une feuille de route utile à tous. Surtout, l’OMS défend la nécessité de permettre à tous les pays, quel que soit leur niveau de vie, d’accéder à égalité à la prévention, au soin et aux vaccins.
En septembre 2021, le docteur Hans Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe déclarait :
« Nous avons tous les outils pour arrêter la transmission et sauver des vies : des mesures sociales et de santé publique efficaces, des tests rapides et précis, de l’oxygène pour sauver des vies et des vaccins. Nous savons ce qui fonctionne. Mais la pandémie est toujours là parce qu’à l’échelle mondiale, nous n’avons pas mis ces connaissances en pratique. »
« Il semble », disait-il, « que certains pays aient décidé que, grâce aux vaccins, la pandémie était terminée. Il n’en est rien. Les vaccins sont un outil puissant qui nous aidera à maîtriser la pandémie, une fois que nous aurons atteint un niveau de couverture suffisamment élevé à l’échelle mondiale. »
« Il y a un an », je cite toujours, « nous attendions encore, et espérions, qu’un vaccin sûr et efficace serait mis au point et, si tel était le cas, qu’il serait disponible équitablement dans tous les pays. Mais l’inégalité choquante dans la distribution mondiale des vaccins entache notre conscience collective. »
Et ce même directeur appelait, dans son discours, toutes les nations à reconnaître tous les vaccins bénéficiant de l’autorisation de l’utilisation d’urgence de l’OMS. C’est une première mesure indispensable pour une couverture mondiale.
Sur trois milliards de doses inoculées dans le monde, 1 % sont allés à l’Afrique.
Nous savons tous que le monde ne pourra sortir de cette pandémie, durablement, qu’en permettant à l’ensemble de la population d’accéder au vaccin. Sur les 500 millions de doses promis par les États-Unis aux pays les plus pauvres, seuls 160 millions ont été distribués dans 100 pays. Quand Emmanuel Macron annonce que la France va doubler ses envois aux pays pauvres, il sait que nous sommes toujours loin du compte car la solution, c’est évidemment d’en finir avec le profit sur les vaccins, donc sur la pandémie.
Pour vaincre la pandémie, deux mesures sont indispensables : reconnaître tous les vaccins agréés par l’OMS et lever la propriété intellectuelle sur la production des vaccins pour en faire un bien public mondial, et stopper ainsi la course au profit. C’est possible d’enclencher la procédure de licence publique. C’est l’existence d’un vaccin non breveté qui a permis, en son temps, l’éradication de la poliomyélite. La France devrait être à la pointe de cette campagne alors qu’elle est, avec l’Union européenne, le meilleur rempart de Big Pharma. Le discours du Président de la République à l’OMS, plein de bonnes intentions, taisait soigneusement ces deux mesures quand elles sont, pourtant, essentielles pour tourner la page de l’épidémie.
Merci, monsieur le Président.